CHAPITRE 1: Un autre monde
Une forte odeur de soupe brûlée flottait dans l'air de la petite auberge. Le cuisinier avait oublié de retirer le potage de la veille de sur le feu, résultat: la vieille baraque empestait autant que son propriétaire.
Dans une chambre délabrée du deuxième étage, une jeune femme, étendue sur une couche de paille, respirait difficilement. Sa gorge émettait de bizarres borborygmes et son cerveau tambourinait dans son crâne. Son corps semblait complètement brisé.
Tout à coup, elle émergea brutalement de sa léthargie et ouvrit les yeux, cherchant d'où venait cette peur soudaine qu'elle ressentait. Ses prunelles violettes, affolées, parcouraient frénétiquement la chambre dans laquelle elle se trouvait. Sa mémoire mit un certain avant de revenir. Elle se souvînt de s'être arrêtée dans une auberge, d'avoir mangé… et beaucoup bu.
Le reste de ses souvenirs étaient aussi fragmentés que sa vie.
Tous ses membres étaient ankylosés, presque pétrifiés. Elle réussit tout de même à tourner la tête et c'est à cet instant qu'elle se retrouva nez à nez avec une femme d'âge mûr, assez jolie, mais qui lui était complètement inconnue. Celle-ci remarqua le réveil de la jeune femme et approcha une gourde d'eau de sa bouche sèche.
- Boit un peu d'eau fraiche, tu te sentiras un peu mieux ensuite, dit la femme, d'une voix douce.
- M…er..ci, articule faiblement Ophélie.
- N'essaies pas de parler maintenant, ma chérie… Ne t'en fais pas, je vais m'occuper de toi.
Aussitôt dit, assitôt fait. L'inconnue lui retira ses vêtements sales et entreprit de lui faire sa toilette. Une fois toute propre, elle lui passa une robe tout à fait convenable et peigna ses longs cheveux noirs. Revigorée par ce traitement, Ophélie tenta de s'asseoir sur sa couche, au prix d'une effroyable migraine.
Soudain, tout devînt clair. Elle plaqua sa main contre sa gorge blanche et la massa. Aucune trace de blessure… Pourtant, la douleur qu'elle ressentait venait bien de quelque part… Elle ne remarqua pas le temps d'arrêt de sa compagne. Ophélie chercha ensuite les traces de sang qu'elle avait imaginé… En vain.
- Tu ne trouveras aucun trace de sang… dit la femme, tristement. J'ai tout nettoyé…
- Je n'ai donc pas rêvé… répondit Ophélie d'une petite voix enrouée.
- Oh non, sinon, je ne serais pas ici, déclara gravement la dame. Je m'appelle Leticia.
- Enchantée, mon nom est Ophélie, répliqua automatiquement la jeune femme en levant les yeux vers cette charmante inconnue.
C'est à cet instant qu'un infime détail la frappa de plein fouet. Ce regard vert… Le regard émeraude de Leticia lui rappelait étrangement quelque chose…
- NE VOUS APPROCHEZ PAS DE MOI! hurla soudainement Ophélie, reconnaissant son assaillante.
- Je t'en prie! Attends! se lamenta Leticia. Je ne te veux aucun mal…
- IL SEMBLAIT EN ÊTRE TOUT AUTREMENT HIER SOIR! continua la belle, en saisissant un chandelier.
- C'était différent… Laisses-moi t'expliquer… reprit la femme d'une voix douce.
- EN QUOI ÉTAIT-CE DIFFÉRENT? HEIN? JE NE POUVAIS PAS ME DÉFENDRE HIER SOIR? C'EST ÇA?, cria-t-elle à nouveau.
- Oh, ça suffit maintenant! répliqua sèchement Leticia. Tu commences à m'énerver! Cesses donc de te comporter comme une poule sans tête et reprends-toi!
- Très bien, reprit Ophélie, légèrement froissée dans son orgueil, mais tenant toujours l'énorme chandelier en fer. Dites ce que vous avez à dire… Et… et on verra ce qu'il en est.
- Si je me fis à ton langage, tu ne viens pas de la rue, se moqua Leticia.
- Je me fiche complètement de ce que vous pensez! s'indigna la jeune femme.
- Du calme, ma jolie, reprit Leticia avec le sourire. Tu m'as l'air d'être une fille bien, voilà tout…
- Dans ce cas…merci, répliqua froidement Ophélie.
- Bon, comme les présentations sont déjà faites, nous pouvons donc sauter cette étape, poursuivit la femme. Je serai brève et j'irai droit au but: je suis une vampire.
- Ah! C'est ça… s'esclaffa la belle en levant un sourcil. Essayez encore…
- C'est pourtant la vérité… plaida Leticia.
- Et où sont vos crocs pointus? ricana la jeune femme.
- L'ennui, c'est que je ne suis pas un vampire ordinaire. Ceux dont on parle dans les histoires ne sont pas tout à fait authentiques, argumenta l'inconnue. Il existe des races bien distinctes dans cette grande famille et le premier humain ayant réellement connu un vampire n'est plus de ce monde, tu dois t'en douter…
- Vous ne pouvez imaginer de tout ce dont je doute, en ce moment, madame, marmonna Ophélie.
- Écoutes, les conteurs se sont basés sur des faits réels, mais au fil du temps, le « vampire » a beaucoup changé, continua Leticia. Plus les siècles passaient, plus les gens exagéraient ou transformaient complètement la réalité. Enfin bref, tout ceci pour te dire que je suis une vampire de la branche des « diurnes »… Mes crocs n'apparaissent que la nuit. Le jour, je suis aussi humaine que toi… Enfin… plus maintenant…
- Comment ça, plus maintenant? s'énerva la jeune femme. Que voulez-vous dire?
- Je suis vraiment désolée Ophélie, mais lorsque je t'ai mordu hier soir, je n'aurais pas dû arrêter subitement de boire ton sang… reprit lamentablement Leticia. En faisant cela, je t'ai transmis le même pouvoir que moi…
- Vous voulez dire que… dit Ophélie en regardant nerveusement autour d'elle.
- J'en ai bien peur… répondit la femme. Tu es devenue une vampire. Je suis vraiment navrée… Jamais cela ne s'était produit avant hier soir… Lorsque je t'ai mordu, j'ai pu lire dans ton cœur. Ce que j'y ai vu m'a tellement secoué, que même l'animal que je deviens la nuit a été frappé par la stupeur.
- Qu'a…qu'avez-vous vu? bredouilla Ophélie.
- Ta soif de vengeance, ta colère, mais surtout, ton immense chagrin, poursuivit la vampire. Le même que moi… Tu as vécu les même épreuves que moi… Je n'avais jamais croisé une jeune femme ayant les mêmes sentiments que moi dans son cœur. Il faut dire, qu'habituellement, je tue de jeunes jouvencelles, sans aucune expérience… Bref, je t'ai prie pour l'une d'entres elles… à ton apparence… Tu es si jeune.
- Bon, d'accord. Cessons toute cette mascarade! couina Ophélie, dans l'espoir de se persuader que tout ceci n'était qu'un rêve. Je ne vous crois pas et je ne comprend absolument rien à toutes vos balivernes. Si vous voulez réussir à me convaincre, se dont je doute, trouvez-moi des preuves concrètes.
- J'aime bien les fortes têtes, s'amusa Leticia. Tu me fais penser à moi, lorsque j'étais jeune. Il y a de cela bien longtemps aujourd'hui… Tu es très brillante.
- Des… preuves! grogna Ophélie, toujours armée de son chandelier.
- Je n'ai pas beaucoup de preuves à te donner le jour, argumenta la femme. Comme je te l'ai dit, je suis humaine dans la journée. Je ressens des émotions… et c'est bien là mon plus grand malheur. La seule différence est que je ne vieillis pas, que la maladie ne m'atteind pas et que je suis immortelle. En fait, la seule façon existante de me tuer, est qu'une tierce personne me tranche la tête lorsque je suis humaine. J'aurais mis fin à mes jours il y a bien longtemps, mais je ne peux pas me tuer moi-même… Malheureusement…
- Pratique… ricana Ophélie.
- Maintenant que j'y pense, continua Leticia en faisant abstraction du commentaire de la jeune femme, il y a peut-être un moyen…
Joignant le geste à la parole, Leticia sortit un poignart de sa botte. Ophélie ressera son emprise sur son arme et recula de quelques pas.
- Ne t'en fais pas… s'amusa la femme. Je n'ai pas l'intention de te faire du mal…encore… Enfin bref…
La vampire saisit la lame tranchante et releva sa manche. Elle fit glisser la pointe acérée sur son avant-bras et aussitôt, une large coupure se mit à saigner abondamment.
- Vous êtes folle… murmura la belle.
- Peut-être, ricana Leticia.
À ces mots, la blessure se referma par elle-même et disparue aussi rapidement qu'elle était venue, ne laissant nul trace de son existance sur la peau blanche de la femme. Ophélie ne put se retenir et abaissa son arme de fer. Elle prit le bras de Leticia et l'examina attentivement. Sa curiosité satisfaite, elle recula à nouveau, mais laissa tomber le chandelier sur le sol.
- Comment avez-vous fait? questionna-t-elle stupidement d'une toute petite voix.
- Les blessures superficielles guérissent instantanément, lorsque l'on est un vampire, reprit la femme. J'aurais aussi bien pu me lacérer la gorge et la plaie se serait refermée également, sans laisser aucune égratignures.
Ophélie sentit une faiblesse l'envahir et préféra reprendre sa place sur la couche de paille. Leticia vînt la rejoindre et la jeune femme ne fit rien pour s'éloigner. Elle but docilement l'eau que lui tendait la vampire, tout en analysant la situation.
- Si je suis devenue comme vous, dit soudainement Ophélie, je peux également me blesser…
- Oui, bien sûr… répondit gentilment Leticia. En revanche, le pire reste à venir…
Ophélie n'entendit pas la fin de la phrase, ayant déjà saisi le poignard de sa compagne. Elle ferma les yeux et s'entailla la jambe. Elle ressentit une violente brûlure, mais la douleur se volatilisa quelques secondes après. Lorsqu'elle entrouvit un œil, la blessure avait déjà disparue. Il n'y avait que quelques gouttes de sang sur le sol…
- Seigneur… Comment est-ce possible? murmura la belle. Que vais-je devenir?
- Tout dépend de toi, répondit tristement Leticia. Tu peux continuer ton voyage toute seule, sans personne pour te guider dans ta nouvelle vie… Ou bien tu peux voyager avec moi. Je t'apprendrai tout ce dont tu as besoin de savoir lorsque le moment sera venu de tuer ta première victime ou sur tes nouveaux dons.
- Tuer? Nouveaux dons? s'étrangla Ophélie. Je ne peux pas tuer quelqu'un de mes propres mains… Jamais je n'en serai capable…
- C'est ce que je me suis dit la première fois, mais l'envie du sang prend rapidement le dessus. Tu oublies tes sentiments et la soif te gagnes… raconta patiemment la vampire. L'instinct de survie de l'animal qui nous habites prend le contrôle de tout notre corps. Normalement, la dernière puissante émotion qui nous as habitée durant notre vie de mortelle, nous guide vers des victimes bien précises. C'est pour cette raison que je mange uniquement les jolies jeunes filles…
- Hein? Je ne comprend pas…
- L'histoire n'est pas bien compliquée, s'attrista Leticia. J'étais éperduemment amoureuse, à une certaine époque… Et puis, un jour, j'ai surpris mon fiancé à forniquer avec ma meilleure amie. C'était la veille de notre mariage… Elle était beaucoup plus jolie que moi et beaucoup plus riche. Il m'a donc abandonné pour cette chipie. La nuit où j'ai été mordue, je m'étais jurée de faire payer ce genre de voleuse de fiancé… par n'importe quel moyen. Depuis ce jour, je mords toutes celles qui ressemble à ce portrait.
- Qu'es devenu le vampire qui t'as mordu? demanda Ophélie, qui comprenait totalement sa nouvelle camarade.
- Il est resté à mes côtés et est devenu mon mentor… Un grand frère, poursuivit Leticia. Il m'a tout enseigné et un jour, nous nous sommes séparés. Il voulait parcourir le monde et moi, je n'étais pas prête à adandonner mon ancienne patrie.
- C'est une histoire bien triste, répliqua la belle. Je comprend ce que tu as pu ressentir… Vais-je m'en prendre à de jeunes demoiselles également?
- Si je me fis à ce que j'ai lu dans ton cœur, tu as beaucoup plus de rancune envers ton ancien mari… analysa la femme. À mon avis, les jeunes hommes n'ont qu'à bien se tenir!
- Mais c'est terrible! répondit Ophélie, ne pouvant s'empêcher de sourire devant le joyeux visage de son amie. Bon, j'imagines que je vais devoir faire avec…
- Effectivement, il n'y a pas grand chose à faire contre ça, approuva la vampire.
- Sans blague, il n'y aucun moyen de se défaire de ce maléfice? questionna Ophélie.
- Si je le saurais, tu crois que je me trouverais ici, à discuter avec toi? se moqua Leticia. Je serais morte depuis bien longtemps…
- Quel âge as-tu? Sans vouloir paraître déplacée, s'empressa d'ajouter Ophélie.
- Vu l'âge que j'ai… Ce n'est plus déplacé depuis longtemps! ricana la femme. Si tu veux tout savoir, j'ai 213 ans… Trente, lorsque j'ai été mordue.
- Seigneur! jura la jeune femme en sursautant. Mais tu as pratiquement vu naître le monde!
- N'exagères pas tout de même, plaisanta Leticia. Le monde existait et se portait très bien avant que tu ne vois le jour!
- Ce n'est pas ce que je voulais dire… s'excusa Ophélie. Mais cette époque semble si lointaine et si préhistorique… Du point de vue de notre siècle, bien sûr…
- Bien sûr… se moqua la femme. Je ne suis tout de même pas la fille du Père, mais bon… Je comprend ce que tu veux dire. Le monde a bien changé depuis…
- Très bien… et maintenant, que fait-on? lança la belle, tout en se relevant. Je commences à avoir faim… Mais pas encore pour du sang…
- Nous avons des réactions humaines, le jour, tu te souviens? répéta Leticia. Descendons dans la salle à manger et commandons un bon repas. Nous discuterons de tes nouveaux pouvoirs, par la même occasion.
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L'auberge se remplit petit à petit quand vînt l'heure du déjeuner. Plusieurs hommes du village prenaient une pause, ayant commençé leurs besognes à l'aurore, et venait manger et trinquer avec leurs camarades. Attablées à une petite table, loin des regards, deux femmes discutaient à voix basse, tout en ingurgitant leur repas avec appétit.
Malgré le volume de la conversation, les deux nouvelles amies parlaient avec animation. Ophélie semblait sur le point d'exploser, tellement il y avait de questions qui se bousculaient dans sa jolie tête. Leticia la calma et commença par le début.
- Tout d'abord, tu dois savoir que ce n'est pas toujours une partie de plaisir. Tu auras souvent envie de te lancer dans un ravin, mais ne t'en fais pas, je serai là pour toi. En fait, notre vie est plutôt cauchemardesque, puisqu'il faut vivre avec les terribles actes que l'on commet la nuit. Lorsque nous reprenons conscience à l'aurore, un flot indescriptible de sentiment nous envahis. La plupart de temps, ce sont des remords… quoique je connais certains vampires qui n'en ont aucun…
- Tu as déjà fréquenté d'autres vampires? répliqua vivement Ophélie, tout en laissant de côté ses bonnes manières et son beau parler.
- Oh oui, nous sommes plusieurs… Enfin, notre classe n'en compte pas des centaines, mais si tu comptes toutes les sous-catégories… raconta Leticia.
- C'est incroyable… marmonna la belle.
- Hé oh, je t'arrête, reprit durement la vampire. Tu as l'air de prendre tout ceci, plutôt à la légère! C'est n'est pas de la rigolade, Ophélie! Souviens-toi en.
- Je suis désolée Leticia, mais je me sens invincible, déclara la jeune femme. Je suis immortelle et quasiment rien ne peut m'atteindre! Comment ne pas être excitée?
- Lorsque les premiers remords t'envahiront, tu seras beaucoup moins enchantée, répondit froidement. Tu es un animal vorace, une machine à tuer!
Cet autre côté de la médaille ramena la belle sur terre. En fait, à dire vrai, cela lui fit plutôt l'effet d'une douche froide. Elle n'avait songé qu'aux aspects positifs que sa nouvelle situation… Quelle gourde!
- Je… tu as raison… murmura-t-elle. Je m'excuse. Je n'envisageais que les bons côtés…
- Très bien… Je comprend, mais n'oublies pas que notre immortalité a un prix et qu'il n'est pas des plus reluisants, s'adoucit la vampire. Continuons… Je dois t'annoncer un fait qui te fera probablement un plus grand choc encore…
- Après tout ceci, je ne pense pas que… répliqua Ophélie avec un sourire en coin.
- Il existe un autre monde, la coupa Leticia.
- Bien sûr, je suis au courant, répondit Ophélie. Tout le monde le sait…
- Non, non , non… s'énerva la femme. Je ne parle pas du « paradis » ou de « l'enfer »… je parle d'un tout autre monde, coexistant avec celui que tu as toujours connu.
- Euh… que veux-tu dire?
- Dans le langage de ce monde, tu étais une moldue, avant de devenir une vampire, poursuivit Leticia.
- Une quoi? ricana la belle.
- Une moldue… Une personne ne possédant aucun pouvoir magique, acheva la vampire.
- Les gens de ce monde sont-ils des sorciers? plaisanta naïvement Ophélie.
- Oui.
S'ensuivit d'un silence perplexe. Si elle était devenue une vampire, pourquoi les sorciers n'existeraient-ils pas? Ophélie fit signe à son amie de poursuivre.
- En effet, ils sont sorciers et sont probablements presque aussi nombreux que les humains normaux. Ils ont leurs propres lois, leurs propres vies ne communauté… Ils sont comme tu l'étais, mais ils ont des pouvoirs magiques étonnants.
- Comme…?
- Tu ne peux pas t'imaginer! Il font apparaître et disparaître des choses, ils peuvent faire léviter n'importe quoi et ils possèdent plusieurs sorts de défenses ou d'attaques. Certains peuvent même se déplacer d'un endroit à l'autre sans marcher…
- C'est toi qui me fait marcher… s'indigna Ophélie.
- Leur monde est en plein effervescence et un peu plus évolué que celui des moldus. Ils enchaînent découvertes par-dessus découvertes et inventent de nouveaux sorts continuellement!
- Comment peuvent-ils vivrent près de nous, sans que l'on ne s'en aperçoive?
- Leurs lois sont strictes et ils ne dévoilent jamais leurs capacités à un moldu. Bien sûr, il est déjà arrivé que certains sorciers se fassent voir, mais les moldus sont si persuadés d'être les seuls à vivre sur cette planète… Pppff… leurs esprits sont si fermés…
- Je te rappelle que je l'ignorais aussi, s'offensa Ophélie.
- Désolée, ma chérie, mais tu ne peux pas nier que c'est vrai… plaida Leticia. Si je t'avais raconté cette histoire avant que tu ne deviennes vampire, tu m'auras probablement fait arrêter! Ou pendre…
La discussion sur le monde des sorciers passionna Ophélie et elle en redemanda encore et encore. Leur conversation se poursuivit autour d'une chope de bière, pendant des heures.
- Les sorciers connaissent notre existence, continua Leticia, mais nous craigne tout de même un peu. Nous n'attaquons jamais un sorcier, mais certains vampires ont déjà confondu les deux races… Cependant, tu peux très bien discuter avec un sorcier d'expérience, sans que celui-ci ne se sauve à toutes jambes! J'en ai déjà croisé quelqu'uns… Mais pour la plupart, ils préfèrent se tenir éloignés de nous…
- Je les comprends un peu, les excusa Ophélie.
Le soleil déclinait tranquillement lorsque Leticia acheva son récit sur les sorciers. Ophélie ignorait encore plusieurs choses sur eux, mais savait l'essentiel. Vînt ensuite la discussion sur ses nouveaux dons…
- Je ne vieillirai jamais? Bon sang… Moi qui espérait avoir quelques rides, un jour… se moqua Ophélie.
- Tu peux bien rire… grogna Leticia. Tu sais déjà comment nous pouvons être tuer… Que nous sommes immortelles… Ah oui… J'ai oublier de te spécifier que nous pouvons nous déplacer à une vitesse vertigineuse!
- C'est pratique! Je pourrais essayer…
- Avec le temps… tu ne maîtriseras pas cette faculté avant d'avoir acquis un peu plus d'expérience, poursuivit la vampire.
- Ce don s'applique-t-il à nous, lorsque nous sommes « humaines »? questionna la belle.
- Oui et nous possédons également une force hors du commun… répondit-t-elle. Certains pouvoirs ne sont pas universels, par-contre… Tu auras sans doute un don que je n'aurai jamais… Dans mon cas, je peux disparaître…
- C'est stupéfiant…lança Ophélie.
Elle avala difficilement et décida de poser la question qui lui brûlait la langue.
- Et pour ce qui est… des.. victimes? La nuit va bientôt tombée…
- Tu vas bientôt ressentir la soif de sang… La première fois, tes crocs te feront un peu mal lorsqu'ils pousseront, mais tu t'y habitueras, répliqua calmement Leticia. Nous allons quitter cette auberge dans quelques minutes.
- Pourquoi?
- Ce sera ta première nuit de vampire et tu n'auras probablement aucun contrôle sur tes pulsions. Moi-même, j'ai de la difficulté à ne pas attaquer toutes les jeunes femmes que je croise… Il faut choisir une bonne proie, facile d'accès et sans témoins… Allez, remontons faire nos bagages et disparaissons.
Ophélie laissa quelques pièces sur la table qu'elles occupaient et suivit docilement sa compagne. À peine avait-elle fait deux pas, qu'elle fut envahit par une soif indescriptible…
Dehors, la lune commençait à se lever.
Une étrange lueur brilla dans les prunelles violettes de la jeune femme, alors qu'elle passait délicatement sa langue sur ses lèvres rouges.
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Et voilà, c'est commencé! Ce premier vrai chapitre est fini et la suite relatera de plusieurs meurtres commis par les deux amies… Comprenant également celui de… à vous de lire la suite!
bizouxxx
Fumseck