Dans les pâles méandres d'un hiver brumeux
Mail : Voir Profil
Remerciements : Merci à Phare et à Petite sœur, d'être là chaque jour, pour moi, de m'encourager, et de me prendre comme je suis. Merci aux notes enchanteresses qui éclairent mes secondes de lumière grisonnante
Synopsis : Je m'appelle Draco Malfoy, j'ai la tronche d'un mec de 17 ans, mais mes yeux en ont vu bien plus que la plupart des mages noirs de ce pays. Beaucoup me prennent pour un enfoiré, mais personne ne sait ce que ça fait, d'être triste et méchant, dans un hiver de brouillard et d'envies... Slash Harry Potter -- Draco Malfoy NC-17
Avertissement : Le rating de cette Fiction est NC-17 pour causes de scènes de sexe explicites et graphiques ainsi que de langage très familier. POV Draco.
Spoilers : I – II – III – IV – V
Disclaimer : Les personnages, les noms, les caractères et les lieux sont la propriété de J.K. Rowling, ceci par l'intermédiaire des Editions Bloomsbury © et de la compagnie Warner Bros ©. Seul l'intitulé de l'intrigue et les évènements relatés sont à moi...
Dernière Chose : Tous les évènements contés ici ne sont que pure fiction, toute ressemblance avec des faits ayant déjà existé serait simple coïncidence... Vous y croyez vous ?
Remerciement Spécial : Un énorme merci à Speedy-of-77, ma lectrice ß, de corriger mes chapitres, de me conseiller, de me lire, et de m'encourager. Si vous ne l'avez pas encore fait, ruez vous vite sur ses fics, notamment Rien d'Autre que ma Haine, à coup sûr la meilleure (et de loin) de Fan Fiction ainsi que Et vint à mon cœur une lune d'argent. Trouvez les liens dans mes 'Favorites Stories'
Chapitre Quatrième : Et, il paraît que c'est une jolie journée...
En cette journée d'hiver au ciel brouillardeux, je me couchai en sortant de la salle de bain et restai là, à fixer les nervures argentées en arabesques du plafond trois mètres au dessus de mes yeux tempête. J'avais l'estomac contracté, je ne savais plus que faire. L'année était déjà bien entamée, les rangs de Serpentard décimés par la guerre qui faisait encore et toujours rage, et les rangs de Gryffondor prêts à exploser, du stress de nouvelles attaques des débiles encagoulés.
Le vieux avait bien fait son affaire avec ses yeux bleus pétillants d'une malveillance prise pour de la malice. Lentement, il avait laissé la moitié des élèves de septième année se doper, en se débrouillant pour que la chouette transfiguratrice ne se rende compte de rien. La plupart des gars de Serpentard étaient accros à cette substance étrange qui leur permettait de ne dormir plus qu'une heure par nuit, laissant leurs perversions maléfiques sortir quand le soleil se couchait enfin. Ils passaient leurs journées à bosser comme des bœufs, et leurs nuits à apprendre la magie noire, pour le dingue aux yeux rougis.
Entre tous ces cons trop crédules et petit Potter qui me rendait dingue, mon insomnie me laissait du temps pour réfléchir. A quoi ? Je vous le demande. J'étais plutôt perdu dans une sorte de brume grise, lointaine du monde dégueulasse qui rendait cette école pestilentielle.
Mes repères étaient tranquillement et sournoisement en train de jarreter loin de moi, cette école, mes vieux, qui grâce à moi allaient bientôt dégager en taule, et mes potes, que je méprisais alors, puisqu'ils étaient assez faibles pour se prosterner devant un imbécile à peine foutu de buter un gamin d'un an...
J'avais le cerveau en surchauffe, et ce petit refuge dans un coin de mon âme se givrait tantôt qu'il faisait trop beau, devenait pluvieux tantôt qu'il y avait de la pluie... Et Potter, ce salopard et bandant de Potter. Je ne pouvais même plus le croiser au détour d'un couloir sans avoir envie de lui sauter dessus, de m'approprier ses lèvres, de capter son regard et surtout, de ne jamais le laisser partir, plus jamais loin de moi et de mes prunelles, ce salopard de Potter qui faisait mine d'à peine me voir...
Mais ce soir là, ce soir là, je serais enfin fixé. Les rouages de mon petit plan se mettaient rapidement en marche, et ce midi là, je ne descendrais pas dans la grande salle, pour ne pas recevoir son message d'annulation, non, il allait venir, il allait venir et il serait mien.
Mes yeux se fermèrent lentement, et le jamais m'emporta, loin, dans des rêves de gris liquide, dans des songes brûlant d'une froidure de glace.
Je me réveillai quand un claquement sec résonna dans ma chambre, le gel avait pris les carreaux étroits de mes fenêtres. J'avais les méninges en feu, et j'eus peine à me lever. Même dans cette foutue pièce il faisait brume et froid, d'un claquement de langue, j'enflammai l'âtre de la cheminée qui se mit à rougeoyer. J'entrouvris la fenêtre, et un parchemin roulé tomba à mes pieds. Un froissement d'ailes retentit, et je refermai la fenêtre. Un bruit strident gueulait sur ma table de nuit, et d'un coup de pied, je détruisis le réveil-pas-matin qui faisait friser mes tympans.
Je me baissai près du parchemin que je déroulai instantanément, et y lus l'écriture fluide de celui que je supposai être Potty.
Merci pour ce matin.
Ton sourire m'a fait rire, mais t'amuse pas à ça trop souvent.
Si ce soir est un piège, je te descends.
H.J. Potter.
Mon mal de tête s'accentua, l'âtre brûlant de ma cheminée en marbre gris dissipait des volutes de chaleur qui craquaient alors qu'elles se cognaient à l'atmosphère glacée et enfumée de cigarette de ma chambre. Je retournai dans la salle d'eau en faisant bien attention de ne pas regarder à nouveau dans le miroir sadique et pris une fiole en verre sombre dans la petite armoire tout près de la cabine de douche. Je frottai mes lèvres contre le goulot, et mon âme se détendit.
Le crépuscule arriva vite, et mon estomac criait famine. Je descendis aux cuisines, en faisant bien attention de ne croiser aucun membre de ce cher corps enseignant difforme. Je chatouillai la poire du tableau 'nature morte' qui ouvrait l'accès aux victuailles.
- Bonsoir, fis-je à un Dobby terrorisé.
Il fit quelques pas en arrière en se remémorant la silhouette de Père à travers la mienne.
- Je ne te veux rien de mal, donne moi juste un sandwich au thon et une bouteille de Gin.
Le 's'il te plaît' m'écorcha les lèvres, mais je le prononçai.
Il se radoucit un peu en entendant mes mots, mais ça restait un elfe de maison, et je le considérai comme tel à nouveau, de cet air supérieur et ce timbre hautain que j'adorais.
Il s'exécuta et je remontai dans mes quartiers. Je mangeai en laissant la musique qui s'envolait du tourne-disque de mon grand-père me bercer, et bus quelques verres de Gin, que je corsai d'un sort de mon invention. Le coucou infernal s'abattit de l'horloge, il était dix heures précises. J'allai me préparer, choisissant précautionneusement les fringues que j'allai passer pour cette occasion trop spéciale. Je sortis ma jupe-pantalon noire et une chemise en lin blanc. D'un autre sort, je coiffai mes cheveux platine sans gel ni laque, les laissant au vent, quelques mèches retombant sensuellement, il fallait le dire, sur mes yeux mystères.
Je me parfumai, maquillai mes yeux d'un trait noir, blanchit un peu plus mon teint d'un coup de baguette, et mis dans la bourse pourpre que je portais toujours à la ceinture, un porte cigarette en argent, un tire-mégot en ivoire, mon briquet Zippo acheté dans une boutique Londonienne et un anneau d'argent, celui que je portais sur la chaînette autour de ma nuque.
D'un claquement de doigts, j'éteignis les lumières, revêtis mon badge ridicule de préfet-en-chef qui me faisait penser à cet ignare de Weasley, et sortis. Marmonnant quelques mots en Latin, je fermai l'accès à mon dortoir et m'éloignai, les talonnettes de mes chaussures claquant sur le sol dallé des corridors éclairés de rayons de lune.
Le givre avait pétrifié la lande qui s'étendait dans le parc, l'herbe craquait sous mes pas, et le halo pâle de la Lune laissait une lumière blafarde éclairer le remous du lac encore agité ce soir là. Les serres étaient à quelques yards au nord. Je me dirigeai vers la numéro 7, la centrale, celle des plantes venimeuses et m'assis sur un rocher. Je scrutai la pénombre et aiguisai mon oreille d'un grognement de sort. J'allumai une cigarette, et observai les circonvolutions de la fumée qui s'élevait vers les cieux étoilés. Une partie de la constellation du Lion se reflétait sur la surface du Lac sombre, et je souris intérieurement de ce signe absurde d'un destin hypothétique.
Potty se pointa pile à l'heure où sa chouette blanche revenait se poser dans la volière.
- Bonsoir, fit-il de son timbre rauque.
- Bonsoir Potter, fis-je en écho.
Nos regards se croisèrent, ses pupilles étaient dilatées. Potty était bien sapé, il avait fait un effort... Je l'aurais qualifié de sexuel si l'atmosphère glacée n'avait pas coupé mes lèvres.
- Explique moi un peu ta notion d'Allégeance, Malfoy...
Je ne souris pas.
- Je sais que tu n'es pas en très bons termes avec la Belette et Miss je-sais-tout, et tes 'camarades' de Gryffondor sont assez, comment dire, préoccupés par la guerre qui rôde autour des foyers...
Il tiqua.
- Je sais aussi, repris-je calmement, que tu es concerné par la Prophétie, cette prophétie qui te fait horriblement chier Potter, et je sais enfin, que si tu scelles cette allégeance avec moi, je t'aiderai à t'en débarrasser.
Je mentais, bien sûr, je ne savais absolument pas comment l'aider, mais qui ne prend aucun risque, n'a aucun résultat, alors je tentai mon coup.
Ses pupilles se rétrécirent, et j'allumai une autre cigarette que je lui tendis. Il tira sur le filtre bagué d'argent et s'assit à son tour sur le rocher où j'étais posté quelques secondes auparavant.
- Je n'aime pas vraiment ta manière d'aborder les choses, mais tes yeux me disent que tu ne mens pas Malfoy, murmura-t-il dans un souffle.
- Tu te mets à fixer mes yeux maintenant Potter ? lâchai-je.
Il sourit, dévoilant ses lèvres d'un rose pale outrageusement attirant.
- Je ne suis du côté de personne, parce que personne n'est du mien, murmurai-je à mon tour.
Ma voix n'était plus qu'un demi souffle aspiré par les rafales de vent.
- Dumbledore met tout le monde dans sa poche, mais ne roule que pour son intérêt personnel, crois moi Potter.
Je sentais que ses méninges s'activaient sous ses cheveux qui tombaient langoureusement devant ses prunelles vertes, et il se demandait à coup sûr pourquoi je lui disais ça, puisqu'il ne me voyait aucun intérêt là-dedans. Et pourtant, il y en avait un, juste un, et de taille, posséder son corps, son sexe et tout ce qui va avec, comme son cœur et son âme.
- Je te donne deux heures pour réfléchir, fis-je.
Trop aimable pensai-je.
Je m'approchai de lui, effleurai son entrejambe de ma paume droite, et lui volai un baiser. Il n'eut aucun mouvement de recul.
- J'attend ta chouette cette nuit, criai-je, sans me retourner.
La première manche de ce face-à-face à l'enjeu diablement intéressant était pour moi, juste pour moi.
La lune se refléta dans l'eau et je vis sa silhouette s'accroupir là où j'avais laissé tomber l'anneau en argent qui scellerait notre pacte.
Cette fois-ci, je ne me retins pas de sourire et rentrai attendre le volatile blanc qui m'apporterait un nouveau parchemin.
Alors, verdict ?
Un review pour dire ce que vous en avez pensé ?
Merci à ceux qui lisent, et à ceux qui lisent pas.
Polonius
