Dans les pâles méandres d'un hiver brumeux

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Remerciements : Merci à Phare et à Petite sœur, d'être là chaque jour, pour moi, de m'encourager, et de me prendre comme je suis. Merci aux notes enchanteresses qui éclairent mes secondes de lumière grisonnante

Synopsis : Je m'appelle Draco Malfoy, j'ai la tronche d'un mec de 17 ans, mais mes yeux en ont vu bien plus que la plupart des mages noirs de ce pays. Beaucoup me prennent pour un enfoiré, mais personne ne sait ce que ça fait, d'être triste et méchant, dans un hiver de brouillard et d'envies... Slash Harry Potter -- Draco Malfoy NC-17

Avertissement : Le rating de cette Fiction est NC-17 pour causes de scènes de sexe explicites et graphiques ainsi que de langage très familier. POV Draco.

Spoilers : I – II – III – IV – V

Disclaimer : Les personnages, les noms, les caractères et les lieux sont la propriété de J.K. Rowling, ceci par l'intermédiaire des Editions Bloomsbury © et de la compagnie Warner Bros ©. Seul l'intitulé de l'intrigue et les évènements relatés sont à moi…

Dernière Chose : Tous les évènements contés ici ne sont que pure fiction, toute ressemblance avec des faits ayant déjà existé serait simple coïncidence… Vous y croyez vous ?

Remerciement Spécial : Un énorme merci à Speedy-of-77, ma lectrice ß, de corriger mes chapitres, de me conseiller, de me lire, et de m'encourager. Si vous ne l'avez pas encore fait, ruez vous vite sur ses fics, notamment Rien d'Autre que ma Haine, à coup sûr la meilleure (et de loin) de Fan Fiction ainsi que Et vint à mon cœur une lune d'argent. Trouvez les liens dans mes 'Favorites Stories'

Post-Scriptum : Que les lecteurs de 'Plus Loin' et 'Fantômes' ne s'inquiètent pas, les fics ne sont pas arrêtées, j'attends juste les vacances pour les continuer, ou simplement un peu plus de temps libre.

Chapitre Septième : Complainte d'un autre Hiver

Moi aussi j'avais l'âme qui s'embrumait alors que Potter ramassait ses affaires, m'embrassait tendrement, et passait la porte. J'avais l'âme qui s'embrumait alors que je ressentais encore sur ma langue le goût sucré de la sienne. Sa peau blanche, je la sentais encore contre la mienne, et mes yeux qui se perdaient vibraient au rythme du tourne-disque.

J'avais passé un vieux Vinyle des années 50, et j'adorais le bruit qu'il faisait, ce grésillement impalpable, alors que la pointe de la tête de lecture effleurait les creux de la surface noire.

J'entrai dans la salle d'eau et fis couler un peu d'eau chaude. Je ne la fis pas couler brûlante, parce que je me sentais déjà vivant. Cette étreinte avec Potter m'avait pour quelques minutes rendu la vie. Je la frôlais, cette foutue vie.

J'avais dans la poitrine un sentiment infiniment triste et étrange, comme un brouillard, comme un 'fog' qui flotterait au-dessus de la lande de mon âme. Je m'avançai vers le tourne-disque et déplaçai la tête de lecture vers le morceau de piano qui me rendait si intimement nostalgique. J'allumai une cigarette, et les volutes de la fumée argentée dansèrent devant mes yeux comme à leur habitude. Je me sentais vivant et mort à la fois, je me sentais pénétré de mélancolie, pénétré d'acier gris, cet acier qu'ont pris mes yeux, ce gris qui coule dans mon sang.

Je revis alors le regard de Parrain, ce regard si triste, ce regard si perdu. Je le voyais pleurer, lui qui ne pleurait jamais, je le voyais si mal, lui qui me disait qu'il ne souffrait jamais. Pourtant, chacune des petites rides de son visage exposait à qui voulait bien les regarder, toutes les souffrances qu'il avait endurées, c'est de là que je sus, que son amour déchu lui avait été enlevé, et qu'il avait failli en crever.

Mon âme sortait de mon corps, je pouvais presque me regarder, moi, Draco Malfoy, avec ma tronche de cancéreux en phase terminale et mes yeux méprisant tous ceux qui m'entouraient, ou presque.

J'allai sous la douche, et laissai des frissons d'émotion brûler mon échine et ma peau, me sentant comme quelqu'un dont les larmes ne monteraient plus jamais.

J'entendis des rires dans le corridor, j'entendis ce rire si particulier qu'ont tous les enfants, un rire innocent, un rire qui allait bien avec l'image de flaque d'eau que j'avais dans la tête.

C'est là que le tonnerre retentit, et que ses larmes s'abattirent sur mes vitres. Je souris à demi, et me séchai. D'un sort, je m'habillai, et époussetant mon pull strié en coton noir, je descendis aux cuisines.

Dobby ne me regarda pas dans les yeux, et me donna ce que je voulais, du London Dry Gin, et des sandwiches au thon. Je les montai à Snape, je voulais manger avec lui, pour une fois.

J'arrivai devant le mur humide du cachot qui lui servait d'appartement et prononçai le mot de passe.

- - Canines, dis-je d'un murmure à peine prononcé.

Le mur cilla, et fit apparaître un interstice suffisant à un homme pour passer. Je pénétrai dans l'atmosphère glaciale dont une odeur d'Opium embaumait les tapis, et m'avançai vers son bureau. D'un grognement, je fis léviter deux calices et nous servis. Il se leva en me regardant droit dans les yeux et posa sa main sur mon épaule. Il renifla et but une gorgée d'alcool.

- - Merci d'être venu Draco.

Je fis un signe de la tête et avançai son assiette vers ses longs doigts couleur cire.

Un tressaillement me prit le cœur quand je lus dans ses yeux qu'il voulait mourir.

- - Elle vous a laiss ? demandai-je alors que je connaissais la réponse.

Ses yeux se perdirent dans les reflets argentés du soupirail qui donnait sur le lac.

- - Non, il me l'a simplement prise, et il l'a tuée.

Il, c'était le vieux con, ce crétin de Voldemort.

- - Ca a été mon prix à payer.

Je ne dis rien, et continuai de manger en silence. Je ne tentai même pas de capter ses yeux pour lui dire que j'étais avec lui, je ne voulais pas être avec lui, je l'aimais, certes, mais je ne voulais pas l'empêcher de faire ce qu'il voulait.

- - Laisse moi Draco, sache juste que je t'aime comme le fils que je n'ai jamais eu.

Ma vue se brouilla de pluie, et je ravalai un sanglot amer.

- - Et moi je vous aime comme le père que je n'aurai jamais, fit ma voix sans que je lui en intime l'ordre.

- - Je te souhaite d'être heureux, avec ton Potter, fit-il la voix cassée d'une tristesse qu'il avait du mal à contenir.

Ma gorge brûlait, j'eus peine à avaler ma bouchée. Je sortis à reculons, et me plongeai une dernière fois dans son regard si noir. Il ne me sourit pas, et se leva.

Je l'entendis tomber, et m'effondrai en sanglotant silencieusement derrière le mur silencieux qui ne se rouvrirait jamais. J'avais l'air d'un con comme ça, je me sentais con de pleurer, je détestais ça, mais ça me submergeait, ça me submergeait alors que la pluie se faisait plus forte sur mes joues et contre les vitres.

Parrain venait de partir, et ne reviendrait plus jamais. Je me mis à hurler en silence et me relevai, chancelant, et m'appuyant contre les pierres gelées, puisque même mes putains de jambes m'abandonnaient.

L'hiver mordait mes joues, et je marchai péniblement jusqu'à la salle de transfiguration où la vieille chouette donnerait un énième cours magistral(ement chiant).

J'avais besoin des émeraudes que j'avais aimé alors quelque heure plus tôt. J'étais totalement frigorifié, et mes bras se prirent à se serrer autour de mon buste alors que je m'affalais sur la dernière chaise du dernier bureau au fond de la classe, ignorant d'une manière hautaine le regard acide que me lançait la vieille. Je l'emmerdais après tout.

Elle s'approcha de moi et vit les reflets d'eau dans mes yeux. Je lui fis signe de dégager, et elle retourna à son bureau en m'intimant d'un autre regard de rester à la fin du cours pour qu'elle me parle. Elle pouvait se la mettre derrière l'oreille, sa conversation avec moi, et je m'évadai un instant dans les nuages qui dardaient le ciel alors que les élèves pénétraient dans la classe.

Je savais que les vacances d'hiver approchaient à grand pas et seraient à Poudlard dans quelques jours, en conséquence, il faudrait alors que je rentre au Manoir Malfoy. Je n'en avais aucune envie, ni de revoir le sous esclave qui me servait de père, ni la profonde soumise qui se prenait pour ma mère, et pourtant, il faudrait bel et bien que je croise à nouveau leurs regards.

J'irai au Manoir, et Potter y viendrait avec moi.

J'attendis patiemment la fin du cours et me hâtai vers le parc, observant d'un œil vide les rayons lancés sur la lande à perte de vue derrière l'horizon. Je m'assis sur l'un des rochers près de la Forêt Interdite, et attendis le soir.

Pourquoi Potty s'était-il si vite abandonné avec moi ? Je le sentais pourtant si résigné, si apeuré...

Je me pris à repenser à ses lèvres, cette étreinte de passion m'avait encore un peu plus perdu, un peu plus abandonné à mes pensées. Je passai négligemment ma main droite dans mes cheveux platine, je regardais les remous du lac s'agiter et pleurer. Je m'avançai vers eux et ramassai quelques galets que je fis ricocher contre l'écume blanche et grise qui flottait à la surface, conférant un peu plus à ce lac déjà magique un aspect irréel et condamné.

Comme dans un vieux film aux couleurs surannées, je scrutai le ciel grisonnant et tentai de trouver des formes dans les nuages zébrés de pluie. J'étais trempé, et alors que je m'apprêtais à rentrer, je vis un grand éclair de nuage, comme celui que Potter avait sur le front, celui de qui je m'étais tant moqué autrefois. Ce nuage me laissa perplexe, et j'écoutai ma peau qui frissonnait de froid. Je rentrai.

J'attrapai Potter au détour d'un couloir alors qu'il allait à la bibliothèque, bondée quand il pleuvait comme ça, et passai mes doigts sur ses lèvres.

Il m'avait tellement touché, ce matin, dehors, ce sourire amusé sur les lèvres, je le lui dis de mes yeux.

- - Je sais pas vraiment ce qu'il ma pris de te suivre ce matin Draco, mais c'est mon cœur qui me l'a dit, mon cœur qui s'est emballé au moment précis où j'ai enfilé ton anneau sur mon majeur droit.

Je rapprochai mon visage du sien, et l'embrassai furtivement.

- - J'ai toujours aussi peur de toi, et j'ai toujours l'âme embuée, pourtant la passion qui brûle mes veines me convainc de passer du temps avec toi, de quelle que manière que ce soit.

Je le serrai contre moi et murmurai à son oreille.

- - Petit Potter, j'ai mon cœur qui s'emballe quand je te vois, et encore plus quand je ne te vois pas.
Petit Potter, ne me quitte pas.

Je tournai les talons, et rentrai à mon dortoir, le cœur hurlant dans ma poitrine, l'ange déchu de ma gorge battant de ses ailes rouges.

J'essuyai mon regard du revers de mon poignet, et jouai avec la chaîne d'Harry.

Je changeai de direction en passant devant la gargouille du bureau du vieux foldingue, et m'adressai à elle.

- - Laisse moi monter.

Triste tout ça, je sais.

Dites moi ce que vous en pensez...

Merci à ceux qui lisent, et à ceux qui lisent pas.

Polonius