Il n'arrivait pas à dormir alors il sortit dans les rues de sa cité. Une étrange euphorie s'était emparé de lui et l'empêchait de se reposer en paix. Même qu'il n'avait plus besoin de dormir plus de trois à quatre heures pour être frais et dispos.
La cité était vide et tous dormait. Seule la nuit éclairait la blancheur des murs et du pavés. Boromir écoutait ses propres pas résonner dans la nuit.
Il avait une impression étrange comme si il y avait deux Boromir. Un qui avait l'emprise sur l'autre. Le petit Boromir était celui d'avant sa mort, tandis que le grand avait une vision plus ouverte et plus sage. Et souvent d'un regard détaché il regardait le fougueux fils du Gondor, celui qui ne pensait qu'à son peuple, qu'à sa gloire...
Boromir faillit éclater de rire, il venait de réaliser qu'il ressemblait de plus en plus à un elfe... A quelqu'un qui avait vécu longtemps. Il devait sûrement ça à Manwë ou encore plus à Eru...
Mais comment imaginer le fière fils du Gondor babiller sur les valar? Mais tous avaient changés après cette longue guerre de l'anneau... Personne n'était resté le même, ni Minas Tirith...
Puis l'homme s'arrêta et se tourna vers la citadelle du Roi, mais qu'était il advenu de son père? Personne ne lui avait parlé de son père? Où était Denethor fils d'Ecthelion? Comment avait il pu oublié son père? Quelle infidélité!
Ne regardant pas où il allait il recommença à marcher:
- Faramir, Faramir doit savoir! Je dois aller lui parler... Oui Faramir!
Un garde coupa court à sa méditation:
- Messire que voulez vous faire dans le donjon du Gondor?
Boromir leva les yeux, il était arrivé sans le savoir devant le donjon:
- Ô rien...
Mais il ne bougea pas... Pourquoi ses pas l'avaient ils guidés ici?
Merwa...
La jeune femme était assise sur le sol humide. Dans l'obscurité où personne pouvait la voir, elle repensait mélancoliquement au bon vieux temps... Quelque chose qu'elle se permettait rarement, et surtout pas en mission.
Personne ne savait qu'elle était sortit du Harad, son père serait en grande colère. Surtout qu'elle soit tombée dans les mains du roi du Gondor. Himaran avait perdu sa force de caractère depuis que son fils aîné était mort. Un par un ses fils tombèrent... Il ne restait que sa fille aîné et cet enfant qu'il avait eu avec une femme du peuple. Sa fille ainsi pouvait devenir reine du Harad. Le Harad dont il restait rien.
Merwa avait grandit avec l'amour pour son peuple et sa ville. Comme grandit l'enfant d'un riche roi. Bien que le Harad était une patrie morcelé et faible. Son père lui avait inculqué l'amour pour sa ville, Gulab. Et le désire d'unir leurs terres. Pour qu'un jour elles puissent être respecté comme les villes de l'Ouest.
N'ayant connu que la présence masculine de son père et des ses frères aînés la jeune femme n'avait jamais pensé à rêver au prince charmant. Dans ses moments de libres elle courait de haut en bas de la cité d'Argile Rouge, comme on appelait Gulab.
Dans ce froid cachot, vide depuis la venue au pouvoir du Roi Elessar. Merwa repensait à la ville de son enfance. Faite entièrement d'argile à cause de la chaleur qui y régnait, elle était construite dans ce désert sans fin. Elle était de feu quand le soleil se couchait et au petit matin, il semblait qu'une ville d'or s'élevait dans le sable encore froid.
Quand tous dormaient un silence sans fin y régnait, un silence que l'on ne connaît seulement aux toits du monde, dans les plus haute montagnes ou dans le fin fond d'un désert. Sans le soleil, la terre était froide et tout le monde se promenait emmitouflé aux abords de la ville. Mais seuls ceux qui connaissait bien le désert sortaient la nuit.
Il était difficile de survivre dans ce désert mais très tôt on avait enseigné à Merwa comment se déplacer et se nourrir dans ce lieu invivable. Elle aimait ce désert comme les rohirrim aiment leurs plaine et les elfes leurs forêts.
Elle désirait ardemment retourner chez elle, mais elle préférait mourir que retourner chez elle prisonnière du Roi du Gondor. De cette ville qui représentait pour les haradrims leur erreurs dans le passé.
Toute seule dans ce cachot où seulement les gouttes d'eau qui tombaient dans les égouts, pouvaient voir son visage humilié. Du haut de ses vingt ans Merwa avec rage admettait que les haradrims n'avaient pas été les plus sage des derniers enfants d'Eru. Pourtant elle savait pertinemment que les edain ne s'étaient pas mieux comportés. Alors pourquoi étaient ils si faible? Pourquoi le mal grandissait si près d'eux? Pourquoi avaient ils écouter Sauron? A cause de la peur? du rejet des elfes? Ô quelle fardeau pesait sur son peuple! Ceux qui avaient aidé Sauron pendant la guerre de l'anneau! Maudits! Traîtres!
Elle pouvait revoir la pitié du Roi du Gondor, le rejet dans le regard de cette reine blonde... Ils verront toujours le Harad comme un peuple qui n'a aucune lumière et aucune grâce... Un peuple de traître.
Pourtant cette elfe, elle avait été bonne mais pourquoi? On ne faisait pas confiance aux elfes en Harad car jamais ils ne leur avaient tendu la main... Pourquoi?
Très doucement, d'une voix que personne entendit la femme murmura:
- Pourquoi? Pourquoi mon peuple?
Puis elle se tut car elle entendit le bruit de pas rapide.
- Seigneur Boromir je ne pense pas que vous devriez venir...
Mais Boromir continuait à avancer. Il savait que ce n'était pas lui qui était venu ici, mais que les valar l'avaient envoyé...
Arrivé à la hauteur de la prison où on tenait la haradrim enfermé il s'arrêta. Il n'y avait pas un son. Mais il pouvait voir l'ombre de la jeune femme. Elle était debout dans un coin. Elle l'observait peut être. Il voulait lui parler mais pas un mot ne sortait de ses lèvres. Après tout il restait tout de même un homme qui voyait dans les haradrims ses ennemis, ceux qui avaient prêté allégeance au pire ennemi du Gondor...
Ce fut la haradrim qui prit tout d'abord la parole. Avec une voix qui se voulait ferme elle demanda:
- Que voulez vous? Ne puis je avoir la paix dans vos obscurs donjons?
Boromir pu entendre un léger tremblement dans sa voix. Il ne savait que dire, pourquoi était il venu à la fin?
Pour lui même il soupira:
- Ô Elbereth...
La jeune femme sauta presque sur place quand elle répliqua d'un voix cinglante:
- N'essayez pas de me convertir! La Dame de la lune me suffit! Ses chants surpassent ceux de votre déesse!
Boromir entendit de nouveau Elbereth chanter... Varda que l'on appelait Elbrereth... Varda qui avait tant de noms...
- Ce n'est pas mon intention Ma Dame. De plus ce n'était pas le nom d'une déesse mais d'une valar. Je désirais juste voir comment on garde les prisonniers sous le règne d'Elessar...
- Et bien maintenant que vous le savez, pourquoi restez vous planté ici?
Pour une raison étrange Boromir répondit d'une voix très calme, comme jamais dans sa fierté il l'aurait fait:
- Vous avez de la chance Dame Merwa que le roi Elessar soit si bon. D'autres vous auraient déjà tranché la gorge et jeté votre corps aux loups...
- Je préférait ça à sa pitié!
Boromir secoua légèrement la tête comme si la jeune femme pouvait le voir et sortit.
Pourquoi était il venu?
Merwa était secouée de spasme de colère en pensant aux mots de cet homme.
Il était si arrogant... Mais elle avait bien de la chance de pas faire face à l'ancien Boromir, celui qui lui aurait montré ce qu'était la fierté d'un gondorien.
Elle ne dormit pas de la nuit. Les yeux fermement ouvert elle fixait la porte de sa prison et écoutait les goûtes d'eau tomber. Ce bruit l'exaspérait, elle désirait de nouveau se perdre dans le silence du désert.
Elle regrettait maintenant son choix... Qu'avait elle pensé en brûlant cette garnison? Elle n'avait pas d'hommes sous ses ordres... Ô que son action était immature!
Le soleil s'était levé et éclairait de sa douce lumière un coin de sa geôle. Si seulement elle avait réalisé que la liberté était plus important...
La liberté lui aurait permit de faire d'autres choses... Plus constructive. Dans sa cité, sa chère cité...
Un garde entra avec un plateau. Arwen avait insisté que la prisonnière eut droit à un repas convenable pour son petit déjeuner. Une petite ouverture lui permit de glisser les victuailles dans la prison. Mais Merwa, encore debout, tourna le dos au garde.
Celui ci sortit prendre l'air en attendant qu'elle mange. Mais malgré la faim elle refusait. Bien que son dernier repas datait de longtemps. Et cette dernière fois elle s'était contenté de pain.
On lui avait aussi enseigné la fierté. Ne jamais se rabaisser devant l'ennemi.
Jamais...
Même si elle devait mourir de faim....
Le garde ramena le plat encore plein dans les cuisines.
Pendant ce temps là on déjeunait aussi chez le roi.
Arwen, Aragorn et Eowyn mangeaient. Faramir et Boromir étaient absents.
- Ils doivent encore être en train de parler... Il faudrait que je garde un petit peu de pain pour Faramir. Il a tellement faim le matin.
Arwen et Aragorn échangèrent un sourire. Il était réjouissant de voir Eowyn du Rohan tellement heureuse et plein d'énergie maternelle.
Mais Aragorn intérieurement pensait à Boromir. A la tristesse qu'il devait éprouver. Il aimait profondément son père...
Les deux frères arrivèrent. Ils avaient tout deux une grave expression. Il semblait que l'homme qui entrait avec Faramir était le même Boromir qui avait quitté Minas Tirith: Arrogant, fière et noble. L'envoyé des valar semblait évanoui...
Eowyn et Faramir échangèrent quelques paroles à mi voix. Mais Boromir s'assit et mangea en silence.
Un long silence suivit leur arrivée. Puis Arwen se leva pour aller à la fenêtre:
- Je ne pense pas que la prisonnière ait mangé... Elle s'obstinera. Mais tu ne peux pas lui donner ce qu'elle désire. Sinon le Gondor sera montré comme un royaume gouverné par un homme faible de volonté...
Mais comment se faire respecter quand la personne en question aussi cherchait à être respecter, sans se plier sous la domination d'un autre? Qu'était ce le respect après tout? Une façon d'obliger l'autre à se plier sous la puissance de celui qui gouvernait? Mais le respect mutuel? Qu'en est il? Ils étaient des hommes après tout...
Comment les valar osaient espérer qu'un homme confronté à la mort de son père pourra agir comme un ange de la paix?
Parfois il est bien difficile de comprendre les desseins cachés d'Eru...
*** Je tiens tout d'abord à remercier tout le monde pour leurs reviews encourageante et critique. Un grand merci surtout à Doegred pour sa correction! J'avais complètement confondu le fait que oui au début on appelait tout les elfes les eldars mais qu'après le grand voyage. On a appelé ainsi seulement ceux qui ont effectué ce voyage. Voilà, et excusez moi pour cette confusion et merci encore à Doegred! Et petit message à ma frodounette adoré: oui il y a de l'opposition à mon roi pour une fois!***
