Arwen regardait la cité de réveiller, baigné de soleil et de bonne humeur. Il semblait que la paix avait toujours existé dans ces lieux... Les gens, oubliant les dures labeurs de la guerre, vivait dans la sérénité. Pourtant les monarques n'avaient jamais cette chance. La reine désirait lisser le visage troublé de son époux... Où était partit son insouciance? Où était partit le jeune Estel qui a vingt ans chantait Tinúviel, Tinúviel? De la hauteur de sa longue vie elle avait ri de ce mortel. Mais à présent il lui manquait...
Pourquoi Merwa, l'enfant de vingt ans qu'elle était, ne pouvait pas être dans la même simple joie? Aragorn aussi avait été vu comme issu d'un peuple maudit. Mais cela il s'en était rendu compte bien après... Pourtant cette enfant de ce peuple de traîtres le savait... On voyait cela dans sa ferme résolution et dans son regard où ne vivait plus la douceur de la jeunesse.
Aragorn se tenait aux côté de son épouse. Ensemble, en silence, ils observaient avec amour leur peuple...
Arwen avait une vision détaché de ce peuple . Elle ne se sentait pas appartenir. Les terres et les montagnes étaient un plus grand richesse qu'un peuple pour les elfes. Mais la nature n'était pas faite pour être possession. Ainsi quelques fois elle avait du mal à assimiler cette haine et cette possessivité que dégageaient les hommes face à leur villes et villages...
Boromir arrêta de manger. Il reposa son verre et demanda d'un voix détaché à Aragorn:
- Qu'allez vous faire de cette prisonnière.
Sa voix était froide. Tous se retournèrent. Il semblait que le Boromir sage et bon envoyé des valar avait disparut...
- Aragorn, pardon majesté... Nous devons montrer aux ennemis du Gondor que nous ne serons pas si facilement corrompu! Ce n'est pas une de leurs espions qui nous transformera en un peuple sans force, sans puissance!
Arwen fronça légèrement les sourcils. Ce n'était pas le même homme qu'avant... Il ressemblait à l'homme qui était arrivé à Imladris. L'annonce de la mort de son père l'avait t'il changé? Mais alors pourquoi les valar comptaient sur un homme de si faible caractère?
- Enfin, ce n'est pas moi qui commande ici. C'est votre décision. Moi je vais aller voir les plaines de mon pays... puis je vous emprunter un cheval?
Aragorn hocha la tête d'un air troublé. Faramir et Eowyn décidèrent de l'accompagner. Après tout ils étaient venu pour lui et bientôt ils retourneront dans leur paradis d'Ithilien. Eowyn avait hâte de s'éloigner de Minas Tirith. La venue de Boromir la troublait énormément...
Autant elle ne pouvait pas supporter cet envoyé des valar, autant elle sentait son coeur chavirer quand elle entendait la voix fière et forte de l'ancien Boromir. Un homme de gloire...
Elle devait sans aller... Elle ne pouvait pas briser leur coeur de Faramir. Même si encore une fois les chants de gloire l'appelaient... Une gloire qu'un prince de l'Ithilien ne pourra jamais lui offrir...
Ils galopaient les trois dans les plaines. Les paysans, par habitude, se découvraient à leur passage. Boromir prenait de l'avance. Perdu dans ses pensée. Les cheveux dans le vent, et le visage levé vers le ciel, il voulait continuer à avancer.
Faramir qui avait osé espéré que son frère était devenu différent, avait pensé que cette promenade sera tranquille. Un moment de discussion et de rire. Mais non! Comme dans le passé, l'aîné chevauchait loin devant. Avec comme seul compagnon la brise et la rapidité.
Le cadet sourit tout de même, après tout, c'était une joie que Boromir soit revenu. Et maintenant Faramir ne devait pas chevaucher seul. Il avait son Eowyn, sa dame.
Souriant il se tourna vers sa femme, mais celle-ci regardait au loin et d'un ton impatient déclara:
- Pourquoi allons nous si lentement?
Faramir soupira ...
Eowyn regardait cet homme à la stature si noble et au caractère si arrogant mais fière. Et sentait à ses côtés cet homme Faramir. Un homme si bon mais... sans aucune once de fierté....
Avait elle fait un mauvais choix?
Il était passé midi et le garde apporta, sous les ordres de Dame Arwen, un plat et un verre d'eau.
Il posa le repas sur la terre grossière de la prison et sortit en sifflotant. Il aura encore un bon repas. Cette prisonnière était si obstinée...
Merwa était encore debout. Elle ignorait avec courage la bonne odeur d'un repas consistant. Elle secoua la tête. Ainsi devait elle s'obstiner jusqu'à la mort? Elle ne pouvait pas s'incliner devant ce roi de l'Ouest! Si pour que l'harmonie règne il fallait qu'un ait l'échine courbé, et bien ça ne sera pas elle...
Elle préférait mourir...
Ses yeux, à ce moment, rencontrèrent le verre d'eau. L'eau qui représentait une richesse plus grande que les diamants chez les haradrims...
Elle se baissa et jeta violemment le verre contre le mur...
Elle sourit sombrement en voyant les éclats de l'ustensile.
Merwa ramassa le plus grand morceau... Lentement elle le caressa de ses doigts...
Le garde revint reprendre le plateau. D'une voix nasillarde il remarqua:
- Sale haradrim! Que tu manges pas, j'en ai rien à foutre! Mais ne jettes pas nos couverts...
Soupirant, il continua à voix basse:
- Je vais envoyer un des petit pages pour nettoyer ça... Moi je rentres pas dans la prison d'une féroce guerrière...
Nuror venait de recevoir sa fonction de page. Il espérait ardemment pouvoir travailler dans la salle du trône. Et ainsi voir le roi de ses propres yeux. On disait qu'Elessar était très courtois et que sa Dame avait beaucoup de grâce. Mais la première besogne de Nuror fut d'aller nettoyer la prison où était enfermée une farouche guerrière.
Il avait grande peur. Son frère s'était battu aux côtés de Faramir et il lui avait raconté de terribles récits: les haradrims mangeait leur propres frères quand ils avaient faim... C'était des gens terriblement cruels. Nuror du haut de ses 16 ans se demandait pourquoi on l'envoyait lui, lui qui ne savait pas se battre...
Timidement il ouvrit un peu les barreaux. La prisonnière était allongée. Nuror faillit hurler en voyant du sang sur le sol et sur ses poignets... Il y avait encore dans la main bronzées de la guerrière un morceau tranchant de verre.
Hurlant et laissant la prison ouverte le garçon interpella le geôlier:
- Elle est morte! La prisonnière s'est tuée! Il y a du sang partout!!!
Le garde sourit, c'était un bon débarras après tout... Puis il soupira, le roi portait une grande importance à cette barbare.
- Page, va avertir le roi! Court, vite!
Nuror se mit à courir de toutes ses forces: enfin il verra le roi!
Essoufflée, il ne s'arrêta pas devant les gardes qui surveillait les portes de la salle du trône et entra en courant toujours.
Arwen avait une main posé sur le bras de son époux et parlait très doucement en sindarin.
- Majesté! Majesté!
Aragorn eut d'abord un sourire amusé quand à la timidité du jeune homme. Mais dès qu'il entendu la nouvelle il devint grave:
- La prisonnière s'est tuée! Je l'ai vu!!!!! Avec un morceau de verre!
Le roi se tourna vers son épouse:
- Man si cerim ? (que faisons nous maintenons?)
Arwen plongea son regard dans le sien:
- Estel... Daro...(attends)
Puis rapidement ils suivirent le page jusqu'au donjon.
Les gens qui les croisèrent s'étonnèrent de voir le roi et la reine se hâter ainsi pour une vulgaire haradrim. Mais seul Aragorn savait à quel point la paix avec le Harad était précaire... Et il ne pouvait pas s'empêcher de sentir de la pitié pour cette enfant...
Que fera le roi des haradrims en sachant que sa fille était morte dans une prison de Minas Tirith? Peut être la mort de sa dernière enfant détruira cette précaire paix...
Le roi et sa dame se penchèrent sur le corps...
Arwen tâta le pou de la jeune femme et se tourna vers son époux:
- He thûll! (elle respire!) Il faut l'amener dans la maison des guérisons!
Un garde emmena la prisonnière. Tandis qu'Arwen retint Aragorn en arrière:
- De tes mains tu peux la sauver... Il lui reste que très peu de vie.
Aragorn hocha la tête. Déjà ses mains étaient emplit de cette chaleur familière qui l'aidait à guérir.
- Oui pour maintenir cette paix... Mais après, que ferons nous quand elle se réveillera? Elle nous a clairement montré qu'elle tiendra sa position jusqu'à la mort.
- Estel, tu seras quoi faire en temps voulu... Maintenant files t'occuper d'elle!
Arwen fit mine de s'en aller mais Aragorn lui prit la main et la retint :
- Mais Arwen! Les soins de la fille d'Elrond n'ont ils pas plus de vertu que ceux d'un dúnadan ?
L'elfe sourit et leva un sourcil:
- Je suis contente que tu te poses cette question meleth nîn (mon amour)... Tu as raison mais...
Elle posa la main de son époux sur son ventre et murmura:
- Mais je ne peux pas risquer de mettre en danger cette vie qui s'éveille en moi...
Les yeux du roi étaient pleins de lumière, son coeur explosait d'amour pour Arwen. Savoir qu'elle portait son enfant le rendait encore plus heureux. Mais il se rembrunit et alla rapidement rejoindre la blessée...
Il aura du temps plus tard pour témoigner sa joie et son inquiétude... Maintenant il devait accomplir son devoir...
*** Je suis désolé l'histoire va très lentement et j'ai aussi été malade entre temps... J'espères que c'est pas trop confus et que l'idée que je veux faire passer est plutôt clair... Ou dans le pire des cas vous comprendrez mieux dans le prochain chapitre... A part cela je veux tous vous remercier pour vos reviews, elles m'encouragent énormément... message spécial à Debbie: Non je vais pas faire de l'ombre à Aragorn, au contraire... On y verra sa noblesse!
Un grand merci à Roxanne de Bormelia pour avoir vérifié mes dialogues en sindarin. Allez tous lire sa fic Elfes et Merveilles ... Surtout si vous aimez bien mon estel adoré... Ou bien si vous avez des lacunes en elfique et désirer en savoir plus sur son cour de Sindarin....
vala...et merci de me lire... ça fait plaisir... J'espères ne pas vous décevoir ***
