Aragorn était encore penché au chevet de la jeune haradrim qui peinait à revenir dans ce monde. Arwen s'était retirée dans ses appartements et arpentait son salon de long en large. Elle se sentait tellement inutile.
Les trois cavaliers entrèrent enfin de leur longue promenade. Boromir était toujours à l'avant, il était suivi par Eowyn et finalement Faramir. le cadet était plongé dans ses pensées. Jamais auparavant il avait sentit de la haine pour son frère. Mais le regard que lui portait Eowyn sur Boromir, le rendait malade. Ne l'aimait elle donc pas?
S'était elle seulement réfugiée dans ses bras parce qu'Aragorn ne voulait pas d'elle? Il secoua la tête... il ne pouvait pas imaginer cela. Il l'aimait trop. Eowyn n'était pas une femme seulement ambitieuse. Elle aimait la simplicité. Elle devait aimer leur simple vie en Ithilien, sinon cela voudrait dire que leur mariage avait été un mensonge.
Boromir ne pensait même pas une seconde à Eowyn, tellement il était plongé dans une discussion intérieur. Dans ses yeux brûlait une lueur troublé. Plus ils avançaient vers le coeur de la ville, plus sa posture perdait sa rigidité. Faramir regardait avec effarement son frère ralentir près de la maison des guérisons.
- Boromir? Que se passe t'il?
Il avait sauté en bas de sa monture et s'avançait comme en transe. Un garde qui se tenait devant la porte regardait Boromir d'un air ahuri. Il était sur le point de bailler quand le fils de l'ancien intendant s'arrêta devant lui. Le pauvre garde se tordit la bouche pour ne pas bailler et avec horreur contempla Boromir. Il devait être mort! Eowyn et Faramir échangèrent un regard. Les traits de Boromir s'étaient détendu et d'une voix courtoise il déclara:
- Garde, quel est cet endroit?
Faramir avança rapidement et posa une main sur l'épaule de son frère. Tentant de lui faire rebrousser le chemin.
- Tu ne reconnais pas la maison des guérisons? Boromir?
L'aîné gardait son regard sur les hauts murs blancs et fraîchement blanchis. Il revoyait la lumière aveuglante des côtes blanches et le chant de la mer... Alors que dans son coeur résonnait cette voix irréelle et intemporelle. Cette voix lui faisait penser à sa mère, sa douce mère qui l'attendait si loin... Mais c'était une autre femme qui guidait encore une fois ses pas... Varda, Elbereth.... Son délicat et profond chant, des vagues qui caressent les falaises et au loin le vent qui se perd dans les arbres. Le chant de Varda était tout cela. Une douce paix, douce unité...
Et le coeur de Boromir s'allégeait. Son arrogance, ses désirs et son humanité se perdait. Pour laisser voir l'éternelle étoile qui brillait dans son coeur. Un étoile à la fois transparente et couvertes de gemmes. Il était étrange de parler du fière Boromir avec ces termes, mais c'est ce que ressentait Faramir. D'une voix tremblante, comme pour briser une utopie trop fragile pour être acceptée, Faramir déclara:
- C'est normal que tu t'en souviennes plus, tu n'aimais pas écouter la sagesse des guérisseurs. Allons à la salle à manger, un repas doit sûrement nous attendre.
Mais Boromir ne bougea pas. Il écoutait encore cette voix lointaine, laissant sa profondeur emplir son coeur...
Il haussa ses épaules pour que son frère retire sa main. Puis il avança. Le garde, se reprenant subitement:
- Le roi a explicitement interdit l'accès à la maison des guérisons...
Boromir s'arrêta. Faramir implora encore une fois:
- Tu viens Boromir?
Un écho du passé...
- Tu viens Boromir?
Le jeune Boromir se retourna pour dévisager son cadet. Le pauvre garçon avait le visage tiré et pâle. C'est avec angoisse qu'il vivait les de son grand frère. Surtout celle ci le perturbait.
- Si père nous surprend, il nous tuera!
Boromir se pencha sur la boîte et continua à farfouiller dedans. Il y avait des perles et des boucle d'oreilles. Puis finalement l'aîné trouva ce qu'il cherchait. Il leva vers la lumière de leur chandelle un lourd pendentif en forme de plume doré sertie d'émeraudes.
Il avait appartenu à Finduilas, leur mère. Cette chambre avait été condamné à sa mort et personne avait le droit d'y entrer. Denethor avait décidé de fermer la porte de son passé heureux avec sa femme. Laissant un vide emplit de souvenirs incertain pour ses fils.
Ils risquaient gros, et Faramir le sentait dans tout son être. Boromir ne l'écoutait jamais, il ne pouvait pas lui dire qu'il sentait qu'ils allaient être pris. Pour un instant le cadet oublia ses préoccupations en tentant d'attraper les délicats filaments de souvenirs que créait ce bijoux. Il ne l'avait sûrement jamais vu, mais souvent la nuit venue Boromir lui avait parlé de ce pendentif que leur mère portait souvent. C'était le seul souvenir qui restait à l'aîné...
- Maintenant viens Boromir, on a le temps de filer avant que quelqu'un vienne... S'il te plaît...
- Boromir...
Faramir recula en voyant enfin son frère se retourner brusquement.
- Viens, allons manger...
Les trois cavaliers confièrent leurs chevaux à l'écurie et rentrèrent dans la salle à manger. Boromir était silencieux. Mais peu à peu il reprenait son pas conquérant et rapide. Eowyn n'avait pas trouvé toute cette scène étrange, commentait à son époux le fait que les gardes d'Elessar étaient pas très armés et que cela créait une faiblesse dans une possible défense.
- Mais Eowyn, personne va nous attaquer...
La dame d'Ithilien secoua sa lourde chevelure blonde et sourit ironiquement à son époux:
- C'est une éclaireuse... Bientôt nous serons assiégé!
Faramir secoua la tête et enlaça son épouse:
- Pourquoi chercher l'ombre quand brille le soleil? Seigneur Aragorn sait ce qu'il fait, et je ne doutes pas de ses choix.
Elle ne dit rien, des fois Faramir pouvait être têtu. Et après tout, il avait raison... Ils étaient heureux, c'était ridicule de présager une guerre en attrapant une délinquante sans importance...
Elle glissa un regard sur Boromir qui était déjà attablé... Mais était elle heureuse?
- Ton épouse a raison, Aragorn devrait mieux armer sa défense. Minas Tirith n'est jamais assez protégé.
Son visage avait perdu sa lumière et sa qualité éthérée. Il était de nouveau le courageux mais arrogant Boromir. Magnifique mais profondément patriote. Des raison étrange éveillaient son être profond... Comme au moment où il s'était approché de la maison des guérisons... La lumière dans son coeur s'allumait et il était attiré vers quelque chose... Mais quoi?
*** Très court je sais... Désolé, bac oblige. Même si de nombreuses idées se bousculent dans ma tête... Enfin merci pour vos reviews...***
