Il était très tôt, peu de gens étaient réveillés. Seuls ceux qui savaient apprécier la fragile beauté de l'aube était déjà hors de leur lit.

Aragorn et Arwen mangeaient leur déjeuner sur un des blanc balcon de leur demeure. Ils ne parlaient presque pas, profitant de ce moment d'intimité. Ils avaient très peu l'occasion d'être tout seuls, surtout Aragorn.

Ainsi un peu de silence leur faisait du bien.


Arwen fut la première à entendre des pas précipité dans la pièce attenante au balcon. Elle retint un soupir d'irritation. Ce moment était très précieux et on venait le briser. Elle murmura à son mari:

- Quelqu'un vient...


Aragorn se leva brusquement, reprenant sa posture fière et royal. Il répondit à sa femme:

- Cela doit être un de mes éclaireurs. Je suis désolé de te déranger ainsi.


Elle sourit légèrement et secoua sa tête. Aragorn eu une envie soudaine de la serrer dans ses bras contre son coeur. Mais déjà son sujet arrivait. Il était habillé à la manière des rôdeurs d'antan et il fit une rapide et sobre révérence. Aragorn hocha la tête:

- Quelle nouvelles m'apportes tu Arandor ?


- Majesté, j'ai vu une situation vraiment étrange dans le Harad! Vraiment étrange!


Aragorn se mit à arpenter l'étroit balcon.

- Racontes...


- Et bien j'ai vu que les hommes du Khand attaquaient les villes Haradrims. Il semblerait que les variags (homme du Kand) ont un quelconque grief contre le roi du Harad. J'ai vu des scènes atroces... Des gens brûlés vifs, des femmes violées et torturées... Il ne semble pas se préparer à nous attaquer...


Songeusement Aragorn passa une main dans ses cheveux et scruta l'horizon:

- Je crois que l'absence de la princesse sera interprété différemment à présent... Enfin... Merci Arandor, vas te reposer et te nourrir. Plus tard dans l'après midi nous tiendrons un conseil.

L'éclaireur s'inclina et quitta le balcon. Arwen reporta son regard sur son époux, maintenant leur moment d'intimité était passé... Il était de nouveau le roi avec toute cette responsabilité sur le dos. Elle se leva aussi, il se tourna vers elle et déclara:

- C'est à ces moments là que j'ai la mélancolie de la présence de Gandalf...


Arwen lui embrassa la joue et caressa ce visage tant aimé du bout de ses doigts:

- Si Gandalf est partit, c'est pour une raison clair et précise... Il était venu pour nous aider à faire face à Sauron. Mais à présent Estel, les elfes sont partis aussi. Car tous savent qu'à présent commence l'âge des hommes... C'est à vous de régler vos différents, tu n'es pas l'espoir des edain pour rien meleth nîn...

Il hocha la tête. Seule Arwen connaissait ces rares instants où il perdait un peu courage, où tout semblait tellement compliqué. Et c'était aussi la seule à savoir comment lui redonner la force de continuer.

Il sourit et déclara:

- Avous? Ne fais tu pas parti des gens de ton royaume ma belle reine?


Arwen s'écarta de son époux et très doucement elle murmura:

- Je suis une mortelle certes... Mais je reste tout de même la dernière des elfes...

Puis elle s'en fut. Le laissant seul. Car des larmes se tenaient prête à couleur sur ses joues. L'enfant qui grandissait en elle faisait grandir la mélancolie des temps anciens... Du temps où les elfes étaient encore là et que leurs voix résonnaient encore dans les bois...


Aragorn regarda son épouse partir. Il ne la retint pas. Il la connaissait assez bien pour savoir qu'elle préférait être seule. Il prit une dernière gorgée de son thé noir et alla rejoindre son bureau. Bientôt il sera assiégé par la longue séance au cours de laquelle il permettait une audience à des gens du peuple. Cela durait jusqu'à midi puis il devait s'occuper du conseil. Mais aujourd'hui il sera obliger d'abréger les audiences du peuple. Le Khand, plus que le Harad avait toujours été un allié de Mordor et un grand ennemi du Gondor. S'il commençait à attaquer le Haradrim, il était logique d'imaginer qu'il s'en prendra par la suite au Sud du Gondor.

En chemin, le roi demanda à un garde d'envoyer un messager en Ithilien pour convoquer Faramir.


Pendant ce temps là Merwa errait, accompagné d'un garde, dans le jardin de la maison des guérisons. Elle avait le droit chaque jour, à la même heure de se promener dans ces gracieuses allées. Elle ne parlait pas, s'obstinait à garder le silence. Mais elle avait commencé à se nourrir quand elle avait apprit que sans ces aliments elle ne pourra pas pouvoir utiliser ses armes.

Elle trouvait toujours aussi humiliant d'être ainsi soigné et nourrit... Elle n'avait plus le droit d'être fière et obstiné... Elle apprenait à être humble, à se courber devant les autres. Car elle se rendait compte que quelques fois l'ennemi pouvait aider malgré tout. Et pour survivre il fallait accepter cette aide... N'était ce pas le roi du Gondor et de l'Arnor qui l'avait arrachée à la mort?

Même si sa fierté natale l'empêchait d'être assez humble pour parler, elle ne pouvait pas s'élever contre la capacité de déduction de la jeune femme. Cela faisait à présent de nombreuses semaines qu'elle avait quitté son foyer, pourtant personne ne venait la chercher. Peut être que les seigneurs de l'Ouest lui cachait les tentatives de son père pour la sauver. Mais il lui semblait que ce roi n'était pas si mauvais, il avait un coeur pur.

A cette pensée, elle se figea: elle venait d'appeler son pire ennemi pur! A ce moment précis apparut Boromir qui avait aussi choisi de se promener de si bonne heure. Ce jardin lui rappelait sa mère, même si il ne pouvait presque plus voir son visage. Il sursauta en voyant la prisonnière. Aragorn, en passant, lui avait raconté l'état des relations entre le Khand et le Harad. Ainsi Boromir fit signe au garde de partir et dit:

- Je la surveillerai...


Elle refusait de lever le regard vers lui mais docilement elle le suivit jusqu'à ce banc devant une mélodieuse fontaine.


- Princesse Merwa....


Pour quelques raisons étrange il agissait sans réfléchir. De sa voix grave mais profonde, il murmura:

- Asseyez vous... Vous devez en avoir assez de devoir sans cesse vous promener avec des gardes... ça doit pas être très gaie...

La guerrière haradrim ne répondit pas. Elle fixait avec insistance la fontaine et l'eau qui s'en déversait gracieusement. Boromir se taisait aussi... Il glissa un regard sur la jeune femme et il eut l'impression de voir un rayon doré l'entourer... Un rayon aussi beau et précieux que la lumière de Valinor...

Il n'avait jamais imaginé pouvoir s'asseoir ainsi avec une ennemie...

Et puis jamais auparavant
Même avant la guerre de l'anneau les femmes n'avaient jamais été son but dans la vie... Bien sûr très jeune il avait connu les plaisirs de l'amour, mais jamais il s'y était attaché... Et le voilà, subjugué par une prisonnière. D'une femme d'un pays qui avait toujours blessé le vrai amour de la vie de l'ancien Boromir: le Gondor.

- Vous voulez retourner chez vous?

La douceur apparente de la jeune femme, enflammait Boromir. Mais alors qu'il posa sa mains sur le bras de la jeune femme, celle-ci bondit et d'une voix rauque cracha:

- Ne m'approchez pas sale Gondorien!

Elle allait retourner vivement vers la maison des guérisons, oubliant qu'elle était prisonnière. Mais d'un grand pas, Boromir la rattrapa et lui pris le bras:

- Princesse, je dois vous ramener là bas... N'oubliez pas que vous êtes une prisonnière.

La voix de Boromir était à présent très sèche...

Ce fut peut être son côté cruel et de fière gondorien qui lui fit annoncer cette nouvelle qui bouleversa la haradrim:

- Et soyez contente d'être ici, votre pays est à feu et à sang... Il se fait attaquer par le Khand.

Pendant une petite seconde il vit dans son regard un grand désarroi et sa fragile faiblesse. Puis son regard se fit sombre et fière:

- Je préfères être là bas en train de mourir que vivre ici!

Boromir haussa les sourcils d'un air froid et orgueilleux et cruellement il répliqua:

- Et bien vous êtes ici et vous n'êtes pas prête à revoir votre pays si tôt!


Il la laissa au garde qui l'accompagnait auparavant, et sans congé Boromir s'en alla. Merwa se laissa guider dans sa chambre silencieusement, puis elle s'assit sur son lit. Elle tremblait... D'un côté elle avait eu l'envie de se jeter sur le gondorien pour lui arracher les yeux mais d'un autre...

Merwa ferma les yeux et s'étonna à méditer sur la voix du gondorien... Cette voix était pareille à une montagne: rugueuse comme ses roches, profonde comme ses gorges mais aussi lisse et harmonieuse que le lit d'une rivière...

L'effet de ce gondorien sur elle était fascinant...

Elle le haïssait de tout son être. Mais elle désirait revoir la lumière de son regard. Comme si le destin la poussait à aller vers lui.

Pourquoi lui? Pourquoi? Longtemps elle avait attendu un prince charmant dans le pays du soleil... Mais aucun homme n'avait réussi à lui prendre le coeur... Et à présent ce gondorien.

Ô elle le haïssait! c'était sûr! Elle ne pouvait pas l'aimer...

Mais cette attirance n'était pas magique et belle comme elle l'avait longuement imaginé... C'était un déchirement, une cruelle blessure ou même encore un poison qui tuait à petit feu... Car celui qui hantait de plus en plus sa pensée était un ennemi....

Il lui semblait qu'un maudit destin les attiraient l'un vers l'autre car il semblait impossible qu'elle puisse aimer son ennemi juré...


Boromir sortit de la maison des guérisons en secouant la tête. Longtemps il se promena dans sa cité, complètement perdu dans ses pensées avec aucune conscience du temps. Pourquoi avait il été momentanément attiré par cette haradrim? Il ne se comprenait pas... Mais il commençait à éclairer une parcelle du mystère... C'était elle qui lui donnait la paix, à chaque fois qu'il était près d'elle tout son être devenait lumière... Il devenait instrument des valar et trouvait la sérénité.

Avant qu'il puisse plonger plus loin dans ses sentiments il croisa son frère.

- Faramir! Petit frère! Cela fait longtemps!


Faramir paraissait épanoui et tellement plus sûr de lui... Il avait certainement changé... Mais il ne parut pas si heureux de voir son frère. Boromir mit cela sur le compte de la gravité du conseil qui les attendait. Mais il ignorait qu'une jalousie sans fin commençait à naître dans le coeur de Faramir... Même si à présent Eowyn était aussi amoureuse qu'au début de le mariage, ces seuls regards admiratifs qu'elle avait porté sur son frère le rendait fou...


Ensemble ils se dirigèrent vers la salle du trône où allait se dérouler le conseil...

**** voilà un ptiti chapitre écrit en regardant d'un oeil FOTR et TTT, et aussi en papotant avec Chibi et Clem. Enfin je suis désolé d'avoir pris autant de temps mis que voulez vous.... Les cours... La fatigue... C'est presque la fin. Me reste 3 semaines de cours et après ça sera le temps des révisions... Merci de me suivre malgré ces absences...ET VIVE LE ROI!!!!!!!****