Merwa baissa le regard et resta silencieuse... Elle cherchait à contenir ses larmes, elle cherchait à cacher sa fragilité... Un instant de pure rage la fit penser à Boromir. C'était à cause de lui qu'elle était devenue si fragile mentalement, si ouverte envers les autres... Cette ouverture laissait la peine trouver son coeur et le morceler... Oh il lui avait fait ouvrir le plus profond de son être!

Aragorn était en train de réfléchir, il n'avait pas remarqué la peine sur le visage de Merwa. Et puis après tout en ce moment il devait penser à des problèmes plus graves et pressants... Mais Arwen qui était toujours consciente des ondes autour d'elle, se tourna discrètement vers la jeune femme... Elle qui savait voir ce qui se cachait dans le cur du commun des mortels pouvait voir le combat intérieur de la haradrim... C'est à ce moment que la porte s'ouvrit. Eomer, qui allait dire quelque chose, resta figé car un garde venait annoncer des visiteurs qui le devancèrent. Boromir était revenu et, à ses côtés, deux semi-hommes se tenaient fièrement. La surprise fut telle que tout le monde se leva et un grand brouhaha brisa le silence qui pesait sur la pièce...

Les elfes échangèrent un regard amusé : Les mortels avait des humeurs tellement changeantes... Merwa ne se leva pas non plus. Elle regardait avec intérêt les semi-hommes jusqu'à ce qu'elle remarque le gondorien qui donnait une accolade à son frère. Alors tout son corps se figea. Elle ne pouvait pas détacher son regard de ce représentant des gondoriens, à leur image avec un teint clair et un regard tout aussi clair... Pourquoi sentait-elle croître dans son cur une telle joie? Une joie quand son pays était en cendres et elle ainsi humiliée par sa fragilité chez ses ennemis?

Boromir sentit un regard persistant sur lui, il se retourna et croisa le regard farouche de Merwa... Il n'avait pas trouvé la paix dans la Comté, seulement des remerciements et des pardons... Mais là face à lui s'étendait un océan de paix et il pouvait entrevoir la sérénité de Valinor et la joie qui grandissait quand on voyait apparaître les côtes blanches... Il voulait la saluer et lui dire qu'elle lui avait manqué mais son regard dur et plein de haine arrêta ses pas et lui rappela que c'était son ennemie...

Boromir inclina la tête vers Aragorn et demanda:

- Mon seigneur, j'espère que ces invités inopinés ne vous dérangent pas... je me suis permis de les inviter...

Aragorn sourit, il était heureux de revoir ses amis:

- Fils du Gondor c'est autant votre ville que la mienne! Et je suis heureux de revoir les hobbits!

Il se pencha pour parler à ses deux compagnons de la guerre de l'anneau.

Pour un instant les retrouvailles avaient fait oublier l'imminence de la situation. Eowyn aussi s'était détendue en voyant Merry... Avec un grand sourire, elle se remémorait avec lui de la bataille du Pelennor, mélancoliquement ils se souvinrent de la fin de Theoden...
Eomer aussi était content de revoir le petit homme qui avait été si courageux... Pippin faisait rire Faramir en lui parlant de la Comté et Aragorn ne pouvait pas s'empêcher de le taquiner au sujet de la Moria et de toutes ses gaffes...

Merwa, exilée de toute la joie qu'ils ressentaient regardait intensément ces gens qui étaient après tout si humains: ils savaient voir les joies simples de la vie... Et elle n'avait plus d'amis ni de famille... Même les elfes étaient heureux et murmuraient en sindarin...leurs voix étaient belles, et la haradrim s'évadait en écoutant ce son lumineux .. elle revoyait les grands dattiers qui frémissaient quand une petite brise venait se perdre dans cette oasis de paix... Alors ce dernier souvenir la déchira tellement qu'elle ne put réprimer un sanglot étouffer... Arwen se tourna vers elle, et Boromir qui malgré la distance avait pressentit sa peine se retourna vers elle...

Pendant un instant leur regard se croisèrent et ce n'était pas dans la haine et la rage... pendant un instant il n'y avait que la paix et une triste mélancolie... Boromir se figea, Eomer qui lui parlait s'étonna:

- Boromir? qu'y a t'il?

Il vit que c'était la haradrim que fixait intensément Boromir. Il ne pouvait pas comprendre ce regard, il pensait que comme lui Boromir n'avait pas envie de voir une étrangère au milieu de ces retrouvailles:

- Oh ce n'est qu'une haradrim... entre nous je ne comprends vraiment pas Aragorn...

Boromir fronça les sourcils et se tourna vers Eomer:

- Pourquoi donc?

- Eh bien elle assiste au conseil et elle se fait interroger?

Une lueur de soudaine colère passa dans ses yeux gris:

- L'interroger?

- Une perte de temps...

Alors la voix de Boromir s'éleva tellement haut que tout le monde s'arrêta de parler:

- Comment osez-vous!

Eomer secoua la tête ne comprenant pas, et les autres fixèrent d'un air craintif le gondorien... Ses sauts d'humeur gelait l'air autour de lui... Personne ne pouvait comprendre ce soudain haussement de ton, pas même lui...

Et puis son regard se posa brièvement sur Merwa et il comprit... Elle avait l'air si délicate, si fragile... Il avait envie de se tenir à ses côtés et la protéger des assauts des questions d'Aragorn. Il voulait la cacher dans ses bras des regards haineux. Cette soudaine réalisation le fit reculer. Il ne voyait pas tous les regards interloqués sur lui... Il ne voyait que la lumière de Valinor et une tel un arbre l'harmonie croître au fond de son âme. C'était pour ça qu'on l'avait envoyé? Pour être enfin heureux? Pour cesser de sentir ce poids qui brisait son coeur et son âme depuis la mort de sa mère?

L'étrange silence fut coupé par Merry qui déclara:

- Je ne veux pas paraître indigne face à une telle noblesse mais nous sommes des hobbits...et nous avons fait un très long voyage....

Sans que Merry eût à dire qu'ils mouraient de faim, ses hôtes le comprirent dans le rire. Les hobbits restaient toujours si terre à terre.

Alors on marqua une pause au conseil. Ils allèrent se restaurer dans la spacieuse salle à manger. Un buffet avait été dressé sur la table et tout le monde mangeait épars dans la salle... Arwen et ses frères assis à l'embrasure de la fenêtre grignotaient quelques douceurs. Eowyn semblait plongée dans une profonde réflexion, elle restait aux côté de Faramir et l'observait d'un doux regard... Faramir parlait d'un air enjoué avec Pippin de l'Ithilien mais il jetait des regards furtifs sur son frère... Eomer laissa Merry remplir son assiette et alla rejoindre sa sur... Il ne pouvait pas ôté son regard du visage épanoui de sa soeur... Elle paraissait songeuse et rêveuse... Il ne pouvait pas s'empêcher de l'admirer. Faramir avait certainement de l'effet sur elle, elle avait perdu peu à peu sa sauvagerie pour laisser place à une femme mature qui trouvait sa voie... Mais elle restait sa petite soeur...

Aragorn était souriant, c'était étrange comme les hobbits le faisait sourire. Seul, appuyé contre une colonne, il se remémorait le temps où il était Strider... Un rôdeur qui aimait la bonne bière et sa pipe... Un rôdeur qui vivait d'espoir et de rêves. Il fut interrompit dans sa rêverie par Merry:

- Alors, Strider, de retour à Bree?

Le roi éclata de rire, un rire qui enlevait toute la tension de cette crise...

Alors que tous pillaient le buffet et discutaient. Merwa se tenait toute seule à une fenêtre et regardait Minas Tirith. Elle se sentait étrange... Toute l'horreur de sa situation et un soudain bonheur inexplicable... Elle entendit un rire et elle soupira, ce n'était pas si inexplicable que ça... ce rire, cette voix, ce regard ces mains... Elle frissonna. Ce n'est pas d'étonnement qu'elle sursauta quand elle l'entendit murmurer... C'était de joie...

- Elle est belle ma cité...

Elle ne se tourna pas vers lui pour répondre:

- Presque aussi belle que ma ville...

Il s'avança un peu plus, elle pouvait l'entendre respirer...

- Vous ne mangez pas?

Elle secoua la tête et se tourna enfin vers lui.

- Non...

Ils étaient si proches, leur regard l'un dans l'autre... Mais une voix fit pivoter Boromir.

- Mon frère! Alors as-tu été content de ton voyage?

Boromir hocha la tête... Autant il adorait son petit frère, le moment était mal choisi... Il avait enfin compris quelque chose et il croyait que Merwa aussi... Il secoua les épaules comme pour chasser ce fragile rêve qu'il avait fait. Un rêve, juste un rêve il se répétait cela comme un mantra... Mais peut-on fuir la réalité?

Mais très vite les hommes furent rassasiés et des regards pressants se posaient sur Aragorn. Il ne pouvait pas s'empêcher de sourire à Pippin qui se réservait en lui parlant de Samwise et de Rosie... C'était bien dommage que le hobbit n'était pas venu...

Finalement ce fut Eomer lui-même qui demanda:

- Aragorn, ne pensez-vous pas que nous devrions reprendre le conseil?

Aragorn inspira lentement puis il hocha la tête:

- Vous avez raison Eomer...

En silence ils regagnèrent la salle où ils avaient discuté auparavant. Arwen se retira et Eowyn se sentit obligée de la suivre... Merwa resta interdite à la porte, sa présence était-elle encore désirée? Allait-on encore l'interroger? Elle se mordait la lèvre pour ne pas hurler ou s'enfuir en courant... Elle ne supportait pas d'obéir ainsi et attendre qu'on lui donne des ordres!

Déjà un garde, sur un discret ordre d'Aragorn, la tira dans la pièce... Elle garda sa dignité et avec la tête haute elle garda son maintien royal. Ils pouvaient la traiter comme une prisonnière, comme une fille d'un peuple de traîtres mais elle ne perdrait jamais sa dignité.

Elle était la seule femme, la présence d'Eowyn et Arwen avait rendu le conseil décontracté. Maintenant le ton était dur et froid. Tout le monde voulait cesser de tourner en rond et trouver une solution. A sa satisfaction, Aragorn n'interrogea plus Merwa. Elle soupira doucement. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'écouter leurs discussions.

Eomer était profondément concerné par la sécurité de leurs terres, sans cesse il revenait sur la manière dont les hommes de l'ouest devaient bien garder leurs frontières. Mais Faramir sans cesse revenait sur l'idée qu'on devait se pencher sur ce qui se passait dans le Harad. Eomer haussa les épaules quand le prince d'Ithilien répéta sa vision des choses:

- Faramir, vous avez certainement raison, mais nous avons déjà envoyé des éclaireurs mais cela ne sert à rien...

Faramir laissa couler un regard sur Merwa mais ne dit pas un mot. Aragorn intercepta son regard et comprit ce que pensait le prince d'Ithilien... Ils avaient une personne devant eux vivante qui connaissait le Harad comme la paume de sa main... Mais allait-elle coopérer? Aragorn secoua la tête pour lui-même, mais Faramir qui savait lire quelques fois ce que pensaient les autres gens compris le message... Ils ne pouvaient pas utiliser Merwa, elle n'accepterait jamais de coopérer...

Boromir n'avait jamais aimé les conseils... Il était de ces hommes qui préféraient l'action à des heures de discussions. Au temps de son père, tout le monde approuvait ses décisions. On discutait très peu. Ainsi toute la responsabilité avait pesé sur ses épaules, il n'avait jamais pu recevoir l'aide des autres... Mais en privé, Faramir l'avait souvent soutenu et lui avait donné des idées... Et à travers Faramir, Boromir l'ignorait mais c'était Gandalf qui aidait le jeune fils du Gondor. Mais malgré tout cela, il avait toujours eu le regard de son père sur lui. Un père qui désirait qu'il réussisse et qui ne l'aimait que pour sa victoire et par le fait qu'il ressemblait si peu à sa mère...

D'un mouvement d'impatience, le gondorien se redressa et s'éclaira la voix. Tous se tournèrent vers lui. On attendait qu'il dise quelque chose... Forçant un sourire à ses lèvres Boromir prit le partie de son frère:

- Mon frère a raison... Nous devons plutôt nous tourner vers le Khand et le Harad que fortifier nos murs et attendre l'ennemi... Bien sûr il faut que nos royaumes soit protégé pour une situation de crise. Mais moi je pense qu'on doit devancer l'ennemi... Il faut que quelqu'un aille là bas, voir plus clairement de ce qu'il s'agit... Voir si nous pouvons arrêter l'expansion d'un nouvel empire de terreur...

Aragorn l'écoutait attentivement et hochait la tête. Puis après un instant de silence il prit une grande décision:

- Des hommes seront envoyés là bas d'abord à titre d'éclaireur pour voir si nous pouvons y trouver des alliés et comment freiner cette montée. Mais une chose est sûre : les gens envoyés ne reviendront pas avant longtemps... Et c'est plutôt risqué. J'aurai désiré y aller moi-même, ayant déjà voyagé dans ces contrées lointaines mais...

Faramir secoua la tête:

- Vous ne pouvez pas vous absenter, votre présence est primordiale pour la défense du Gondor...

Merwa qui écoutait sans dire un mot leva les yeux. Elle cessait d'être la jeune femme fragile qui cherchait la mort pour fuir ses ennemis. Une lueur sauvage brûlait dans ses yeux. Ce fut d'une voix forte et vibrante qu'elle déclara:

- Personne d'autre que moi connaît aussi bien mon pays! Laissez-moi retourner là bas!

Eomer détailla la jeune femme... Pendant un instant elle cessa d'être une haradrim. ennemie détestée. Elle lui rappelait sa soeur. Certes pas aussi belle et sans la même douceur que la rohirrim. Mais elle avait dans son regard défiant, dans sa voix claire la même silhouette que la jeune rohirrim qui avait voulu se battre pour son pays et son peuple... Elle n'était pas si différente. Ce n'était que quand on pouvait mettre un visage sur l'ennemi qu'il cessait d'apparaître comme un être maléfique. Eomer pouvait voir le côté humain des haradrim, c'était juste une jeune femme comme l'avait été sa soeur. Elle avait mentionné des frères... Eomer eut l'image fugitive d'un Rohan dévasté et sa jeune soeur debout toute seule devant Meduseld... C'est ce qui aurait pu arriver si Saruman et Sauron avaient réussi leur diabolique plan... Alors le roi du Rohan retint les mots qui allaient sortir de sa bouche.

Tous les regards convergèrent sur Aragorn. Après tout c'était sa prisonnière. Le roi du royaume réunifié fixait intensément Merwa... Il réfléchissait aux conséquences et finalement son visage se détendit.

- Ça serait une bonne idée d'avoir une guide... Mais une chose est certaine, Dame Merwa, vous restez prisonnière du Gondor.

La jeune femme avait repris de l'assurance depuis qu'elle avait pris la parole. Ainsi elle répondit comme la guerrière qu'elle avait toujours été:

- N'est ce pas étrange que vous me gardiez prisonnière quand mon royaume n'est plus et que je ne suis qu'une femme seule dans un pays en ruine...

Aragorn haussa doucement les épaules et sourit. L'impertinence de Merwa ne le touchait pas. Alors il lui répondit avec douceur, comme un adulte parlerait à un enfant:

- C'est peut être étrange. Mais cela reste ainsi. Je n'ai aucune preuve que vous ne vous retournerez pas contre le Gondor en donnant votre aide et des informations aux viarags... Le roi du Khand n'est-il pas un de vos oncles éloignés?

Elle secoua la tête et murmura:

- Si vous voulez que je jure fidélité aux royaumes de l'Ouest, eh bien vous pouvez rêver! Je ne reste fidèle qu'au Harad! Mes terres et mon peuple sont les seuls auxquels je jure fidélité...

Boromir eut une moue de dégoût. C'était elle le puits de paix? Son esprit fatigué par tant de voyages le trahissait... C'était juste à cause des émotions causées par sa résurrection qu'il pensait à des choses pareilles! Il n'avait aucune attirance pour une telle ennemie! Jamais!

Mais Boromir savait très bien qu'il se mentait à lui-même...

Aragorn continua impassiblement son conseil:

- Mais il me faudrait un capitaine pour mener une discrète milice qui tentera de s'immiscer dans le Harad. Ne vous sentez pas forcé... Je veux que vous vous décidiez vous-même. Car ce n'est pas une mission facile. Nous ne savons pas ce qui se passe exactement là-bas. Et il y a des risques qui font que vous ne reveniez pas sauf...

Le silence qui guettait depuis un moment s'étendit dans la pièce. Il pesait lourdement sur les épaules des hommes... Chacun d'entre eux sentait en eux le désir d'y aller mais aussi la peur de quitter leurs terres, leur femme et leur paix...

Aragorn se leva et se mit à arpenter la pièce:

- j'irai parler à mes capitaines à Minas Tirith, et me renseigner au sujet d'un homme qui soit capable de mener une telle mission et auquel je fasse confiance, à ses principes et ses intuitions... Seul un rôdeur pourrait être capable... Mais je n'aimerais pas envoyer un père de famille à une possible mort.

Pendant un court instant il pensa se dévouer mais il savait que sans lui le royaume pourrait sombrer dans le chaos...

- Et bien je vais suspendre le conseil pour l'instant... Le temps que je trouve quelqu'un à envoyer... Vous êtes tous d'accord?

Eomer hocha la tête, Elrohir sourit alors qu'Elladan impassiblement fixait l'horizon, Faramir murmura:

- Je fais confiance à votre jugement...

Boromir se leva lentement mais ne dit pas un mot. Il avait de nouveau l'esprit bouleversé. Des images sans sens l'empêchaient de réfléchir calmement... Il revoyait ces jours où il avait été un fils du Gondor à se battre pour la gloire de sa ville. Et puis il revoyait la beauté éthérée de Varda, elle chantait de nouveau et son chant faisait envoler vers la mer les images du passé glorieux de Boromir... Il bouscula les gens pour sortir, il avait soudainement envie de respirer...

Il n'entendit pas la voix chantante de Pippin demander à Faramir:

- C'est étrange... Quand nous étions au Nord Boromir était totalement normal mais maintenant... C'est comme au temps où l'anneau avait de l'emprise sur lui...

Faramir hocha la tête. Il sentait un changement dans son frère mais il n'arrivait pas à mettre un mot sur cela... Mais Aragorn s'arrêta un instant et songeusement regarda un garde emmener Merwa à la maison des guérisons. Ses deux frères adoptifs s'arrêtèrent à sa hauteur alors que les autres allaient s'aérer l'esprit. Eomer préférait rester une soirée ici puis retourner au Rohan pour préparer une contre- offensive au cas où. Il avait aussi promis d'envoyer quelques hommes et des chevaux à Aragorn. Faramir voulait parler à Eowyn et peut être reprendre le chemin de leur demeure.

Elladan et Elrohir suivirent le regard d'Aragorn. Elladan sourit et hocha la tête et Elrohir murmura:

- Et oui Estel, tu as bien vu... J'ai remarqué qu'il y avait quelque chose d'étrange entre ces deux... Mais ils s'en défendent très vigoureusement...

Elrohir eut son rire ironique. Aragorn sourit car ce rire lui rappelait de nombreux souvenir. Elladan continua la vision de son frère:

- Mais c'est étrange car ils sont tous les deux de la même race... La race humaine... Il n'y a aucune raison de se battre contre un tel sentiment.

Aragorn rit franchement en répondant:

- Elrohir, même un amour entre deux personnes de race différentes ne doit pas être contenu ainsi!

Ils partagèrent un moment plein de souvenir et d'intimité... Ils avaient beaucoup manqué à Aragorn. Les moments où Elrohir le toisait ou bien quand Elladan lui assurait qu'il ne se trompait pas, lui redonnait son humilité et lui rappelait ses racines... Malgré ses titres, malgré cette lourde couronne, il restait Estel, le fils adoptif d'Elrond qui avait vu son père mourir à deux ans et sa mère à l'âge adulte.

En parlant légèrement en sindarin ils échangèrent des nouvelles et furent rejoints par Arwen.

Merwa ne pouvait pas contenir sa joie... Elle allait enfin pouvoir quitter ce terrible lieu... Cette cité blanche. Elle pouvait déjà sentir l'odeur du désert... Le soleil et le sable brûlant... Et ces nuits profondes, ici elle ne pouvait que rarement dormir profondément, il y avait trop de bruit. Et puis là bas elle pourra trouver un moyen de fuir et rejoindre des cachettes où peut être les siens se cachaient...

En rentrant dans sa chambre, elle caressa ses armes... Bientôt, très bientôt elle retournera chez elle... Loin de ces gens, loin de cet homme qu'elle devait à tout prix fuir...

Si vous pouvez enfin lire ce chapitre c'est surtout grâce à Chibi Eladiel (nana pour les intimes ;-) ). Elle m'a inspiré et surtout elle m'a corrigé... Donc merci chibs' et merci à vous lecteurs d'avoir patienté pour lire ce chapitre...