Le feu brûlait joyeusement dans l'âtre, Merwa regardait les flammes danser sur les visages qui l'entouraient. Ils se trouvaient tous dans la maison du père de Beytina.

Le visage d'Amdir, dans l'obscurité, n'était pas si différent que celui du père de Beytina qui se trouvait juste à côté de lui.

Les frères et soeurs de Beytina restaient en retrait, laissant aux invités les places d'honneur près du feu. Merwa n'osait pas croiser leur regard tellement elle avait peur de voir du ressentiment. Pourtant, elle planifiait de leur parler demain pour acheter ou troquer des armes, entre autre un arc à la tradition viarags (les haradrim n'usaient pas d'arc dans leurs batailles).

Elle ramena ses pieds sous elle et soupira légèrement. Dans cette demeure typique du Harad, elle ne pouvait plus fuir les fantômes de son passé. Un regard glissé sur Beytina raviva une certaine jalousie. La rescapée du massacre réchauffait son coeur auprès de sa famille. Certes, elle avait perdu énormément, mais elle, au moins, avait droit à une famille. Merwa était réduite à garder son chagrin secret et sans réconfort. Levant ses yeux sur le visage maigre de Beytina, la princesse s'adoucit. Comment pouvait-elle insinuer que Beytina avait souffert autant qu'elle? Merwa ne connaissait pas la douleur et le bonheur de l'enfantement. Celle-ci contempla cette idée que brièvement, car elle trouvait au moins du réconfort dans les yeux gris d'un noble homme.

Merwa ferma les yeux comme pour fuir cette idée. Mais elle ne pouvait pas empêcher son coeur de battre plus fort. Elle fut tirée du cyclone de ses émotions par une soeur de Beytina qui lui présenta une tasse de thé.

La princesse sentit dans ce geste que dans une humble demeure elle restait une personne de haut rang royal. Osant se tourner vers ses bienfaiteurs, Merwa commença une discussion animée sur les viarags. Cela lui rappela qu'elle devait à tout prix se renseigner sur la dimension de la résistance haradrim. Mais elle voulait faire cela discrètement. Même si Amdir ne parlait pas le haradrim, il semblait toujours comprendre ce qui se passait autour de lui. D'ailleurs, Merwa remarqua qu'il l'observait du coin de l'oeil. Elle détourna le regard, comme si Amdir pouvait lire ses pensées. Beytina vint s'asseoir près de son amie d'enfance. Merwa serra les lèvres; elle ne voulait pas de pitié. Elle savait bien que Beytina venait près d'elle parce qu'elle se sentait coupable de festoyer avec sa famille, alors que Merwa était pitoyablement seule.

Ainsi, la princesse se retourna et interpella Amdir:

- Dúnadan, quand pensez-vous que l'on devrait reprendre la route. Je dois faire quelques choses avant notre départ.

Le rôdeur posa ses yeux un instant sur Beytina, puis répondit à Merwa, comme s'il avait compri sa manoeuvre:

- Je n'aimerais pas faire attendre Capitaine Boromir... Ces lieux ne sont pas sûrs. J'aurais pensé partir demain à l'aube.

Merwa retint un soupir excédé. Elle avait ainsi très peu de temps. Alors, prenant tout son courage à deux mains, elle se leva et rejoignit les frères de Beytina. Elle leur posa diverses questions en sentant le regard d'Amdir lui brûler le dos. Il faisait bien son travail de geôlier, bien mieux que Boromir.

Elle réussit pourtant à s'isoler avec un des cousins de Beytina qui avait des armes à disposition. Isolée ainsi de ses compagnons de l'Ouest, elle discuta longuement avec le jeune homme et découvrit tout les réseaux de résistance qu'il y avait. Le cousin en question l'incita à se joindre à eux, car sa présence serait un symbole d'espoir. Sans hésiter elle accepta.

Puis, ils se séparèrent pour la nuit. Il était convenu que le matin venu elle s'éclipserait discrètement. Les hommes de la résistance allaient créer une diversion, car Amdir avait tenu à garder sa porte surveillée.

C'est seulement quand elle se retrouva toute seule dans l'obscurité et le silence qu'elle repensa à Boromir. Il lui faisait entièrement confiance. Allait-elle le déshonorer ainsi?

Elle imaginait son visage crispé alors qu'il apprendrait la nouvelle. Et à ses yeux elle serait une menteuse, une comédienne qui avait joué avec son âme...

Pourtant, elle n'avait pas le choix.

Elle devait penser à sa patrie avant de penser à son coeur! Que devaient penser ses frères dans l'au-delà ? Il était plus grave de trahir son sang, ses ancêtres et son peuple.

Elle était la princesse des haradrims, elle devait se battre aux côtés des siens!

Ce fut dans cet état qu'elle s'endormit...

Mais pendant la nuit un rêve déchira sa certitude. Elle voyait un paysage inconnu jusqu'alors. Un homme de haute stature se battait contre une horde importante d'orcs, ils étaient toujours nombreux et lui désespérément seul. Il leva un cor et le sonna. Mais personne ne vint l'aider. Elle remarqua qu'il couvrait deux semi-hommes qui semblaient affolés. Plongée complètement dans son rêve, elle avait tout le corps raidi et figé devant la terrible scène. Malgré le courage exemplaire de l'homme, il fut bientôt criblé de flèches. Chaque flèche coupait le souffle de Merwa, c'est alors qu'elle croisa le regard empli de douleur de l'homme... C'était Boromir! Elle hurla et se débattit, mais son corps ne lui obéissait pas et il se mourrait devant elle... Son rêve s'évanouit avec une lenteur cruelle et elle se retrouva seule dans l'obscurité avec son coeur qui battait à tout rompre.

Tout son corps tremblait et elle ne pouvait pas oublier ces terribles images. La manière dont Boromir était tombé à genoux et le sang qui coulait de son corps... Et surtout son regard humilié et souffrant la hantait. Il y avait un tel déchirement, une telle douleur dans son regard...

Non, elle n'allait pas lâchement le laisser ainsi.

Elle se leva pour observer les étoiles depuis sa fenêtre, mais elles étaient voilées... Il n'y avait pas de lune non plus. Merwa se sentait seule. Elle se demandait ce qui était advenu de Boromir... Était-il encore en vie?

La mort avait-elle pris une autre personne qui comptait pour elle?

Car, oui il comptait pour elle... Au point où... Elle avait décidé de tourner le dos à ses désirs de vengeance sur les viarags et à ce qu'il lui semblait être son devoir.

Elle secoua la tête, car c'était de la folie certaine. Il n'allait pas se rapprocher d'elle, elle n'était qu'une haradrim... Tant pis.... Car elle l'aimait.

Elle ne dormit pas le reste de la nuit. Elle attendit de voir les premières lueurs du jour apparaître pour tomber dans un léger sommeil. Mais elle fut réveillée par quelqu'un qui cognait à la porte. C'était un compère du cousin de Beytina. Il lui avertit que la voie était libre, le cousin en question avait emmené les gondoriens choisir des armes en plus.

Merwa serra les lèvres et garda la porte fermée. Le haradrim eût beau frapper, elle n'ouvrit pas la porte. Elle prépara ses affaires en silence. Puis, elle entendit la voix d'Amdir dans le couloir et elle attendit que le haradrim eût quitté les alentours pour sortir. Amdir la regardait d'un air inquiet, mais il ne dit rien. La famille semblait étrangement froide avec Merwa à présent. Avaient-ils tous été mis au courant? Savaient-ils tous qu'après avoir une première fois promis de les joindre, elle leur avait tourné le dos?

Elle évita leurs regards et suivit docilement Amdir et Rodthelion. Elle se sentait coupable de trahison...

Le voyage vers Dhur Shehr lui parut interminable. Chaque halte était une torture. Elle voulait s'en aller au galop rejoindre Boromir. Elle sourit en considérant ces frivoles idées. Non, la vie ne serait jamais aussi simple. Elle ne devait pas se faire d'illusions: elle ne goûterait jamais à la plénitude d'un amour partagé. Elle avait renié sa patrie et cela vivrait éternellement en elle.

Avec un soupir, elle continua sa route...

Il faisait sombre dans les ruelles de Bukh. Boromir et ses hommes suivaient silencieusement leur guide entre les maisons calfeutrées et les viarags armés jusqu'aux dents. L'obscurité était une cachette pour les gondoriens. Pourtant, leur guide ne leur laissait pas le temps de tenter de comprendre la situation. Alors qu'ils traversaient un chemin plus large que les précédents, Magor retint Boromir en arrière et lui glissa quelques mots:

- Capitaine, cet homme ne semble pas prêt à nous aider... Semons-le.

Boromir haussa les épaules: Magor lui demandait de ne pas honorer sa promesse. D'autant plus que cet homme était intrigant, comme s'il portait en lui les clés de la situation.

- Non, Magor.

Il ne donna pas ses raisons. Un capitaine ne donne jamais ses raisons. Puis, Boromir hâta le pas pour se retrouver au même niveau que leur guide. Magor serra les poings: à leur retour à Minas Tirith, il ne manquerait pas de signaler cette attitude étrange de Boromir! Jamais il n'avait vu un homme... fou envoyé en mission. Boromir avait perdu toutes ses capacités de guerrier avisé en revenant en Terre du Milieu. Il n'avait plus aucune place ici.

Turhavan continuait à suivre son supérieur même si la fatigue fermait ses yeux. Il ne discuterait jamais les ordres de son capitaine. Pour lui, Boromir était même supérieur au roi. Et il était heureux d'être sous ses ordres...

Arrivé à l'autre bout de la ville, ils s'arrêtèrent.

Boromir se tourna vers leur guide:

- Nous devons y retourner, vous nous avez pas laissé le temps d'inspecter la situation.

Sa voix était ferme et il soutenait froidement le regard du haradrim. L'homme ne baissa pas le regard, mais recula d'un pas:

- Vous croyez pouvoir comprendre cette guerre aussi facile que ça?

Et il éclata de rire.

Magor, aussi rapide que l'éclair, dégaina son épée. Mais alors qu'il faisait un geste vers le haradrim, celui-ci lui trancha deux doigts. Le gondorien retint un cri de douleur et lâcha son épée. Boromir s'interposa entre les deux hommes. Magor vociféra:

- Il se moque de nous capitaine!

Boromir entraîna Magor quelque pas plus loin:

- Nous sommes dans un pays où nos seuls alliés sont les haradrims. Alors autant mieux ne pas se faire plus d'ennemis, Compris?

Puis, il se tourna vers l'haradrim:

- Si vous voulez que je vous laisse entrer dans le Gondor, mieux vaut que vous changiez d'attitude.

Il changea de ton:

- Alors, pouvez vous nous expliquer la situation?

L'homme haussa les épaules:

- Peut-être, mais pas ici. Nous devoir partir maintenant.

En effet, attiré par leurs voix un groupe de viarag s'approchait d'eux. Ils s'effacèrent dans l'obscurité et quittèrent la ville.

Avec une assurance incomparable, le haradrim les dirigea vers Dhur Shehr. Les gondoriens le suivaient dans le silence. Magor marmonnait quelques fois dans sa barbe, Thruhavan restait droit comme un page et Boromir semblait soucieux. Il espérait qu'Amdir ne tarderait pas trop. Soudainement, les conseils avisés du sage dúnadan lui manquaient. Il s'empêchait avec fermeté de penser à Merwa.... Et si.... Et si elle était restée dans le village de son amie? Et si elle avait disparue dans la nature?

Pour fuir ces pensées trop récurantes, Boromir leva les yeux vers les étoiles et se força à penser à sa mère. Pendant des années il s'était empêché de penser à Finduilas, mais étrangement elle lui apportait le réconfort que son âme tourmentée désirait. Pour un homme de guerre tel que lui, une femme apportait la paix que la vie ne pourrait jamais apporter aux nations...

Pourquoi s'était il entiché d'une ennemie? D'une femme enfant qui n'était même pas sûre d'elle même?

Et comme une obsession, il revit le regard troublant de Merwa. Il repensa à l'inutilité de sa vie, de chacun de ces instants qui ne servaient à rien...

La beauté des valar et la magie de Valinor avait réveillé une étrange idée dans le coeur du gondorien: la Beauté ce n'était pas la Gloire ni la Victoire teintée de sang... Non, c'était autre chose, un trésor que l'on ne pouvait pas gagner avec des armes ou en blessant...

Boromir se mordit les lèvres: il devenait encore plus lyrique et poétique que Faramir. Denethor devait se retourner dans sa tombe.

Denethor...

Il n'avait rien compris non plus... Pauvre Père, tristement sacrifié. Malgré son crime contre Faramir, Boromir ne pouvait pas oublier que cet assassin avait été son père. Un père certes dure et plein d'attentes, mais un père tout de même...

Pourquoi chaque personne qui peuplait sa vie le déchirait ainsi? Il secoua la tête: lui, au moins, avait eu un père. D'autres, comme Aragorn, avaient cherché des figures paternelles toute leur vie. Boromir avait eu la chance de savoir ce que c'était d'avoir un homme qui voulait à tout prix le modeler et le guider...

Ils se retrouvèrent aux abords de Dhur shehr. Amdir reconnut les gondoriens de loin et c'est avec empressement que les deux groupes se rejoignirent. Le dúnadan dévisagea avec méfiance le haradrim. Mais Boromir ne remarqua pas cela, il n'avait de yeux que pour Merwa. Celle-ci lui sourit d'abord très légèrement, mais dès qu'elle vit le haradrim, elle blêmit et resta figée sur sa monture. Les autres gondoriens étaient naturels: Rodthelion se moquait de l'apparence famélique de Thruhavan:

- Tu ne durerais pas longtemps dans le désert mon petit!

Le petit en question détestait que l'on parle de son âge tellement il se sentait jeune par rapport à ses compagnons. Alors, il s'assombrit et déclara:

- Tu n'as pas l'air en meilleur état...

Il remarqua les armes que portaient Amdir, Rodthelion et Merwa et s'exclama:

- Ce sont des belles armes ça! Où les avez-vous trouvées??

Amdir était, à son habitude, posé et soucieux. Après avoir inspecté le haradrim, il tourna son visage vers Dhur Shehr. Suite à quelques instants de réflexion, il dit:

- Capitaine, nous devrions rejoindre la ville avant que le soleil se couche. Mieux vaut avoir un abri et quelque chose à manger.

Le haradrim secoua la tête:

- Pas aller à Dhur Shehr, eux pas aimer étrangers. Eux pas donner nourriture et maison!

Merwa se tenait à l'écart et gardait son visage bien voilé. Elle ne désirait pas être reconnue. Boromir, qui avait tout oublié de la mission, observait son étrange manège. Il comprit que cet homme était connu de Merwa et qu'elle désirait garder ses distances. Mais il ignorait tout de la situation...

Après avoir tergiversé quelques minutes, le groupe décida de s'installer dans une Oasis qui se trouvait à quelques kilomètres d'ici. D'après leur guide, c'était un lieu peu fréquenté depuis la guerre.

Alors, ils reprirent la route. Boromir en tête avec Amdir et leur guide à ses côtés, Turhavan et Magor derrière eux, suivit de Merwa et Rodhelion qui fermait la marche.

Seuls Amdir et Boromir parlaient, ils établissaient un plan pour le reste de leur séjour. Le guide les interrompait de temps en temps, mais c'était tout.

Merwa était plongée dans des souvenirs. Elle avait été si heureuse de revoir Boromir, mais tout cela avait été dissipé par la présence de Karan. C'était un ancien compagnon de Nazikh, son frère. Et il représentait une discorde que le frère et la soeur avaient eue.

Avant Boromir, il y avait eu Karan dans son coeur. Elle ne pouvait pas vivre un instant sans penser à lui. Mais cela faisait bien longtemps qu'il avait quitté ses pensées. C'était un grand guerrier sous les ordres de son frère. Il venait souvent dans leur foyer et très vite un lien unit Merwa et Karan. Elle était très jeune et, avec le recul, elle pouvait affirmer qu'elle avait aussi été naïve et ignorante. A côté de Boromir, Karan n'était qu'un tas de cendres. Nazikh n'avait jamais approuvé cette relation...

Nazikh... Il était mort alors que Karan était vivant. Le monde était bien injuste.

Elle secoua la tête et tenta de se concentrer sur ce qui l'entourait. Mais une des qualités du désert était que son paysage monotone et figé inspirait la réflexion et la méditation... Cet horizon hors du temps et du monde était une prison, malgré son étendue et la liberté qu'elle inspirait.

On ne pouvait pas se fuir ici.

Contrairement aux grandes villes où on pouvait s'oublier dans la clameur, l'animation et les distractions.

Ici on devait se faire face et cela, Merwa cherchait à l'éviter.

Heureusement, ils firent très tôt halte dans l'Oasis en question. A présent, les gondoriens étaient habitués et ne voyaient plus comme un miracle cette soudaine vie dans un paysage mort. Silencieusement, ils s'occupèrent de leurs chevaux... Les pauvres montures rohirrim devaient penser avec mélancolie à la prairie qu'était le Rohan.

Rodthelion et Turhavan commencèrent à sortir leurs vivres et préparèrent un semblant de repas. Magor sortit dans la cour intérieure pour chercher de l'eau et peut-être des dattes s'il en trouvait. Amdir parlait à voix basse avec Karan. Il semblait le questionner, l'esprit critique du dúnadan, à l'image d'Aragorn, ne le trompait jamais.

Merwa déballait les quelques vivres qu'on lui avait confiés. Elle déroula un morceau d'étoffe pourpre pour en dévoiler des dattes. Avec un peu de lait, elle savait que cela ferait un met de qualité. Mais ils n'avaient pas de lait, ils étaient des voyageurs errants...

Alors qu'elle méditait sur cette idée, Boromir vint la rejoindre. Elle ne savait plus quoi dire ni quoi faire. Peut-être qu'il ressentait la même chose, car il ne dit rien.

Après quelques minutes, elle leva les yeux vers lui. Elle avait l'impression que ses yeux sondaient même son âme... Mais ils ne pouvaient rien dire ici, déjà Magor revenait et discutait bruyamment avec Turhavan. Rodthelion les contredit, comme à son habitude, et une discussion animée s'en suivit. Ils parlaient de la durée de leur séjour, enfin semblait-il à Merwa. Elle n'arrivait pas à écouter tellement elle était emplie de Boromir.

Mais elle interrompit cet échange de regards pour se lever et aller confier les dattes à Rodthelion.

Bientôt, ils s'assirent autour d'un feu de camp pour manger. Il restait encore un peu de lembas et on avait en plus les vivres donnés par la famille de Beytina.

Merwa gardait les yeux baissés. À présent, elle savait que Karan l'avait découverte. Cette fois, Amdir remarqua cette étrange relation entre les deux haradrims. Pour lui, il était certain que Karan n'était pas une personne de confiance et qu'ils devaient s'en débarrasser au plus vite. Malheureusement, tout comme Boromir, il savait honorer un serment et il avait un grand sens de l'honneur. Après la promesse de leur capitaine, il leur était impossible de le semer.

Ce maigre repas terminé, les gondoriens s'organisèrent toujours avoir toujours un gondorien qui surveillait le camp alors que les autres dormaient.

Malgré son chagrin et ses peurs, Merwa sombra très vite dans un profond sommeil. Elle avait besoin de dormir pour oublier, même si ses rêves étaient teintés de sa réalité quotidienne. Elle avait envie de rentrer chez elle... Mais il n'y avait plus de chez elle.

Boromir se réveilla pour voir que Turhavan s'était endormi pendant son heure de garde. Il grommela dans sa barbe, mais avant qu'il puisse réveiller le jeune homme, il remarqua le haradrim qui était accroupi près de la couche de Merwa. Il lui parlait en haradrim avec un ton rageur, Merwa était assise et ne disait pas un mot.

Le gondorien ne réfléchit pas, rapidement il se leva et les rejoignit. Le haradrim se tut et lui lança un regard noir. Mais Merwa évita son regard et Boromir put remarquer que ses yeux brillaient comme si elle contenait des larmes qui cherchaient à s'en échapper.

Alors, il ordonna froidement à l'haradrim:

- Zayana est notre prisonnière. La dernière chose que l'on veut, est que vous cherchiez à l'aider pour s'évader.

Le haradrim sourit d'un air ironique:

- Vraiment? Et pourquoi moi avoir envie d'aider la Princesse Merwa?

Boromir resta bouche bé. Mais, reprenant très vite contrôle de lui-même, il rétorqua sèchement:

- Elle, une princesse? Vous vous trompez... Elle n'a pas assez de sens pour en être une! Ce n'est qu'une fille de guerriers qui a tenté d'entrer dans notre pays.

Merwa se mordit les lèvres à l'insulte de Boromir: il devait croire qu'elle avait dévoilé son identité.

Karan ne se laissa pas abattre ainsi. D'une voix arrogante, il lança sa pique et sans le savoir il blessa deux personnes:

- Gondorien, Moi reconnaître ma fiancée: c'est toi qui sais pas!

Boromir resta abasourdi. Il lança un bref regard sur Merwa qui bouillait de rage.

Cet haradrim avait-il raison?

Merwa se leva et, cette fois, haussa le ton:

- Si mon frère pouvait t'entendre, tu n'aurais plus eu de langue pour parler!

Elle laissa ses affaires, les deux hommes et le camp pour s'élancer dans la nuit.

Entre temps, Amdir s'était aussi réveillé et Boromir lui fit signe de rester avec Karan et suivit d'un pas rapide Merwa.

Il remercia la lune d'être ainsi pleine et lui donner sa lumière pour retrouver Merwa.

Elle ne devait pas être loin et il était un fin limier... Il la retrouverait.

:::: Je vous promets que ça va pas se transformer en un de ces sitcoms à l'eau de rose. PROMIS!:::