Disclaimer : Ryry et Dray ne m'appartiennent toujours pas. La chanson non plus, c'est une des merveilles (et l'une des meilleures) de Saez, disponible sur l'album 'Jours étranges'.
Rar :
Galouz : Bon appétit ! Et encore merci puce de mwa !!!
Her-moi-neuh : Désolée de t'avoir sapé le moral ! lol Voilà enfin celle sur Saez, j'espère que tu l'apprécieras !
Ce'nedra : Merci beaucoup ! Et désolée de t'avoir fait coucher tard...
Smirnoff : Ben merci...Voilà la suite :D
Arch's : A mort le pensionnaaaaaaaattt !!! En plus c'est fini now mais que vas-tu faire de tes jeudi soirs ? Ecrire ? Ouais quelle bonne idée !!!!!!
Monté là-haut
Les yeux embués de larmes, Draco saisit sa guitare et sortit de la pièce. Il avait besoin de prendre l'air.
Trois mois. Trois mois qu'il était parti, trois mois qu'il l'avait laissé seul, trois mois qu'il avait brisé son cœur et, occasionnellement, trois mois aussi qu'il avait sauvé le monde.
Trois mois que Voldemort l'avait tué, l'associant à sa propre fin.
Trois mois, et il n'arrivait pas à l'oublier. Chaque jour, chaque nuit, chaque seconde, à chaque instant il revivait la scène. Lui, Harry Potter, 'le garçon qui avait survécu', et l'autre, le mage noir, le haï, debout, face à face. Encore une fois ; une dernière fois...La haine dans leurs regards était plus que palpable, et l'on sentait dans l'air la Mort approcher à pas lents, pour les enlever...
Lentement, ils avaient tous deux levé leurs baguettes, d'un même geste ; et d'un même souffle, ils avaient prononcé les deux mots interdits...
La lumière verte avait jailli, illuminant la nuit de sa pâleur maudite, et ils étaient tombés au sol ; morts.
Debout à quelques mètres d'eux, Draco n'avait pas bougé. Il avait regardé la scène avec fatalité, il savait qu'il n'y pouvait rien, Harry le lui avait fait admettre. Il était resté là, prostré dans sa douleur, de longues minutes durant lesquelles il n'entendit plus que les battements de son cœur s'affaiblir de la perte du Sien. Et puis il avait marché jusqu'à ce corps inerte qui n'était plus rien, l'avait pris dans ses bras et l'avait porté à l'intérieur, dans le hall de ce qui avait été son unique maison. Après...il ne se souvenait plus.
Tout en se remémorant ces pénibles souvenirs, Draco était parvenu à la porte d'entrée du château. En silence, il sortit dans la nuit fraîche de ces premiers jours de septembre.
Il marcha au hasard, ne sachant trop où aller, et ses pas le guidèrent petit à petit vers le bord du lac où il avait l'habitude de retrouver Harry, l'année passée. Assis sur une souche, à quelques mètres de l'eau, sa guitare reposant légèrement sur sa cuisse droite, il posa sa main gauche sur les cordes, au bout du manche, préparant le premier accord, puis ses doigts glissèrent au dessus du trou des ouïes et il se mit a fredonner doucement cette mélodie que Harry chérissait tant...
Le ciel ne sera plus jamais
Aussi noir qu'il n'est aujourd'hui
Comme un soleil ensorcelé
Tes yeux se perdent dans mes nuits
On n'était pas du même monde
Mais qu'est ce que ça fait maintenant
Puisque les anges et les colombes
Se sont enfuis avec le vent
Les yeux clos sur sa douleur, Draco remuait les lèvres doucement. Le vent de septembre emportait au loin les tristes paroles de son aubade...Peut-être Harry les entendrait-il, qui sait ?
Une larme coula sur la joue du blond Serpentard alors qu'il entamait la deuxième partie du couplet.
'Pas du même monde...'
Combien de fois le leur avait-on répété ? Combien de regards méprisants avaient-ils eu à subir ? Un Malfoy avec un Potter...Un mangemort avec le sauveur...Rares avaient été ceux qui l'avait accepté. Ron, Hermione et Sirius furent les premiers, mais 'pour Harry, seulement pour Harry !'. D'autres avaient suivi, et puis au fil du temps Draco avait enfin pu montrer sa vraie personnalité, celle qui l'avait fait tomber amoureux de Harry, et il avait rejoint le cercle des amis. Une année de bonheur...
Mais son ange s'était enfui, sa colombe était partie, et il était seul à présent, seul pour pleurer l'unique homme qu'il ait jamais aimé, l'unique homme qui l'ait jamais aimé...
La solitude peut avoir du bon, parfois, mais pas quand elle est imposée...
Depuis que t'es monté là-haut
Les anges n'ont jamais été plus beaux
Depuis que t'es monté là-haut
Ici moi je me sens toujours de trop
Les yeux au ciel, il laissait à présent ses larmes se répandre à leur guise sur ses joues anémiées.
Il lui manquait tellement...
'Un seul être vous manque et tout est dépeuplé', un seul être lui manquait et il ne trouvait plus sa place dans sa vie. Il n'avait plus d'utilité...Qu'est-ce qu'il savait faire, à part prendre Harry dans ses bras pour le réconforter, l'embrasser doucement pour lui redonner confiance ou lui caresser tendrement le visage pour lui prouver tout son amour ? Qu'est-ce qu'il savait faire d'autre que l'aimer ?
Rien...
Il ne savait plus rien. Depuis qu'Il était mort, sa vie ne se résumait plus qu'à...vivre ? Survivre, plutôt. Se forcer à sortir du lit, chaque matin, s'imposer une assiette pleine et assister aux cours, une chaise vide à côté de lui, un vide plus immense encore à l'intérieur de lui.
A quoi bon ?
Paraît que t'étais une princesse
Moi je n'en ai jamais connue
Juste des larmes et des détresses
Et ma chanson un peu perdue
Si un jour tu veux redescendre
Sache que mon cœur est ouvert
Et qu'il saigne à n'en plus comprendre
Où est l'éden où est l'Enfer
Mais il ne reviendrait jamais, il le savait, et c'était ça le pire, devoir continuer sans lui ; sans lui...
C'était dur, c'était tellement dur ! Il ne savait même pas pourquoi il restait là, à pleurer égoïstement sur son sort, ou plutôt si il le savait, une foutue promesse...Une foutue promesse et aussi la lâcheté, la peur, il n'avait pas cette force, lui, il n'avait pas la force d'affronter la mort avec le sourire, il avait peur de l'inconnu...Un petit garçon dans un corps d'adulte, voilà ce qu'il était, un petit garçon qui avait perdu son nounours et qui ne savait plus quoi faire sans lui...
Sa voix tremblante se brisa sur la dernière phrase ; l'Eden était parti, lui aussi, il était mort avec Lui. L'Eden, c'était dans ses bras, et l'Enfer, c'était là, ce soir, assis seul sur cette souche sa guitare entre les mains.
Depuis que t'es monté là-haut
Les anges n'ont jamais été plus beaux
Depuis que t'es monté là-haut
Ici moi je me sens toujours de trop
Le dernier refrain, entrecoupé de sanglots, s'acheva dans la nuit pour ne laisser place qu'à quelques tristes notes de guitare égrenées au fil de son chagrin.
Ultime hommage...
Il leva à nouveau les yeux au ciel, et ses doigts déambulant toujours le long de ce refuge quasi vital qu'était sa guitare, il fixa les étoiles durant de longs instants. Est-ce qu'Il le regardait, de là-haut ? Est-ce qu'Il pouvait le voir ? Est-ce qu'Il veillait sur lui ?
« Je t'aime tant... »
Il déglutit péniblement, et puis rabaissa les yeux vers le lac, où il contempla encore le reflet de la lune.
Le morceau achevé, il se releva lentement, accablé de douleur, et reprit comme chaque soir le chemin du château.
Là-haut dans le ciel, une étoile scintilla subrepticement et, en tendant l'oreille, il aurait pu entendre le souffle du vent lui apporter ces mots : « Je t'aime aussi... »
