Une petite chanson de Superflu, parce que ça fait du bien…Rien n'est à moi, tout est aux autres.


Le secret.

Tout doucement, la porte s'est refermée derrière nous. Chuchotements, tâtonnements, un lumos murmuré et la lumière fut.
Pas de bruit, mon amour, on pourrait nous entendre.
Tu t'approches de moi, pas à pas, comme un tigre guettant sa proie ; mais du tigre, tu n'as que les yeux. Au fond tu es un petit chaton apprivoisé, et c'est moi, le maître…
Trois mots, que tu murmures ; oui, c'est notre secret. Et puis le baiser fait silence, tes lèvres sur les miennes, ta langue dans ma bouche c'est le bonheur qui entre en moi. Tes mains caressantes sur ma peau réveillent mon corps et je me sens vivre, enfin, dans tes bras.
Mais chut, mon amour, on pourrait nous entendre…

J'aime quand tu parles tout bas
J'aime quand tu livres un secret
J'aime quand tu t'approches de moi
J'aime aussi quand on se tait

La lune brille, je la vois par la fenêtre ; astre protecteur de nos amours nocturnes.
La nuit tombe, et tout change, il n'y a plus de moi, il n'y a plus de toi, il n'y a plus que nous à la lueur des étoiles. On oublie la haine et la rancœur ancestrales, on oublie les noms, les visages, on laisse parler les corps…

Et la nuit est tombée
Depuis longtemps déjà
Et nos défenses aussi
Et c'est bien mieux comme ça

D'un coup de baguette tu fais apparaître sur la table de nuit une bouteille de champagne et deux coupes.
Allongé dans tes bras, je croise mon verre avec le tien, à ta santé mon ange…
Des bougies autour de nous, des draps de soie ; je ne te savais pas aussi romantique…
Ce simple compliment te met le rouge aux joues et ça te va si bien ! Tu es si beau, mon amour, prince des ténèbres, maître de la nuit, de mes nuits ; et si fragile au fond, si vulnérable…
Avec moi ton masque tombe, tout comme tu enlèves le mien ; on ne les remet qu'au matin pour affronter ces ''autres'' si différents, si éloignés…
On nous dits opposés et pourtant nous ne sommes qu'un.
Tu es si beau, à la lumière des bougies, si beau quand tu ris.
Mais doucement, mon amour, on pourrait nous entendre…

J'aime quand tu remplis mon verre
J'aime la lumière des bougies
J'aime aussi quand on se serre
J'aime assez quand tu rougis

Et la nuit est tombée
D
epuis longtemps déjà
Et nos défenses aussi
Et c'est bien mieux comme ça

A voix basse tu élabores nos rêves, un futur improbable, mais l'envie d'y croire, quand même, parce que je crois qu'on s'aime.
Pour vivre heureux vivons cachés dit le proverbe, et il a bien raison. Je ne t'aimerais pas autant si c'était au grand jour, ou du moins pas de la même façon sauvage et libertine, passionnée et totale.
Nos rendez-vous nocturnes sont bien plus beaux qu'une ballade dans un parc l'après-midi, et puis les plus grands amants ont toujours été interdits alors ne changeons pas les classiques.
J'aime ta voix quand elle murmure, ta peau dans l'ombre des bougies, ton odeur dans des draps d'une nuit.
Je t'aime tout simplement quand personne ne le sait.
Alors chut, mon amour, il ne faudrait pas qu'on nous entende…

J'aime quand tu parles tout bas
J'aime quand tu livres un secret
J'aime quand tu t'approches de moi
J'aime aussi quand on se tait

Et la nuit est tombée
Depuis longtemps déjà
Et nos défenses aussi
Et c'est bien mieux comme ça

Malheureusement le jour se lève, il nous faut nous quitter. Oh, pas longtemps, à peine jusqu'à la tombée de la nuit, mais c'est déjà trop.
Dernier baiser, dernière caresse, dernier sourire avant de retrouver la haine.
Je te murmure ''à ce soir'', mordillant au passage ton lobe si sensuel et tu ris d'un rire léger que mon cœur emprisonne comme une drogue qui me permettra de tenir jusqu'à la nuit.
Et puis on souffle les bougies, on range la bouteille, et on quitte la pièce sans faire de bruit.

Et si je dois partir
Si je dois m'en aller
Il me reste ton rire
Il me reste un secret

Chut, mon amour ; on pourrait nous entendre…