Les personnages de Trigun appartiennent à Yasuhiro Nightow.

Spoiler pour toute la série.

Attention, l'histoire (surtout la fin) risque d'être assez violente.

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La peur avait depuis longtemps quitté Legato. L'enfant savait qu'il aurait dû mourir lorsque les bandits avaient attaqué son village, tuant tout le monde sur leur passage. Il aurait dû mourir lorsque l'un des bandits avait négligemment pointé son revolver sur lui. Araignée, avait-il dit. Il devait détruire toutes les araignées. Legato n'avait pas compris ce qu'il disait et il ne le comprenait toujours pas. Mais il savait qu'il aurait dû mourir à ce moment.

Sauf que c'était arrivé. Il s'était senti comme étranger à la scène qui se passait devant lui. Il avait même eu l'impression de se voir du ciel — le ciel bleu comme ses cheveux, avait coutume de dire sa mère, il était devenu comme le ciel. Puis, sans raison apparente, l'homme avait retourné son pistolet contre lui et il avait appuyé sur la détente. Il y avait eu tellement de sang ! Legato eut presque envie de vomir. Puis il s'était retourné pour partager sa victoire avec ses parents : ils avaient un moyen de s'en sortir à présent, Legato était prêt à tuer tous ceux qui menaceraient sa famille. Mais il était déjà trop tard. Ses parents avaient déjà été tués. Il était resté figé un moment, tentant de comprendre ce qu'il avait pu se passer, puis la rage l'envahit. Il n'avait pas un seul instant songé à fuir, à sauver sa propre vie. Non, il n'avait plus pensé qu'à venger la mort de ses parents. Il s'était donc mis à tuer tous ceux qu'il rencontrait, espérant à chaque fois qu'il avait éliminé le bandit responsable de la mort de ses parents. Jusqu'à ce qu'un voile obscur recouvre ses yeux et son esprit.

Évidemment, il n'avait pas espéré pouvoir tous les tuer. À présent, il souhaitait juste que sa fin soit rapide.

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Les bandits en avaient fini depuis longtemps avec son village lorsqu'il reprit conscience. Il comprit en les écoutant parler que ce n'était ni la première ni la dernière fois qu'ils s'attaquaient ainsi à un malheureux village. Détruire les araignées, répétaient-ils sans cesse, et c'était aussi dans leur esprit. L'un d'eux était silencieux. Il observait Legato sans rien dire, en jouant avec une pomme verte qu'il passait d'une main à l'autre.
- Sais-tu pourquoi tu es encore en vie, petit ? demanda-t-il soudain.
Legato ne répondit rien. L'homme eut un sourire amer.
- Pour servir un dieu, répondit-il. Notre dieu a besoin de toi et de tes pouvoirs.
- Dieu vit au ciel, répondit naïvement Legato, se souvenant des sermons du prêtre, mort à présent lui aussi.
L'homme eut un rire bref.
- Notre dieu à nous est tombé du ciel il y a bien longtemps, raconta-t-il. Il est venu nous enseigner notre vraie valeur.
- Araignées, murmura Legato.
L'homme lui lança un sourire ravi.
- Tu vas avoir le privilège de le servir, lui fit-il. Après l'avoir vu, tu comprendras tout l'univers.
Legato en doutait vraiment mais il semblait qu'on n'allait pas lui laisser le choix.

Au bout de plusieurs jours de voyage, ils arrivèrent au temple. Legato n'avait pas un seul instant tenté de s'échapper. Pour aller où, d'ailleurs ? Sa famille et son village n'étaient plus que cendres. De plus, les bandits le surveillaient de près, surtout l'homme qui lui avait parlé le premier soir. Il semblait être assez important parmi les bandits et il ressemblait même un prêtre avec son long manteau et son immense croix.
- Nous sommes arrivés, fit-il au jeune garçon.
Legato leva la tête vers le bâtiment. Il devina aussitôt qu'il s'agissait d'un vaisseau spatial écrasé, comme dans les histoires que lui racontait son père. Le dieu était tombé du ciel, d'après ce bandit. Il avait vraiment raison.
- Le dieu attend, fit soudain l'homme qui parut nerveux.
Il poussa Legato à l'intérieur du vaisseau, les portes automatiques s'ouvrant et se refermant derrière eux. Legato n'était plus effrayé, seulement curieux. Il savait qu'il allait bientôt mourir, que ce soit de la main des bandits ou même de leur étrange dieu. Aussi la curiosité était-elle tout ce qu'il lui restait.

L'homme le fit entrer dans une salle qui ne semblait pas différente des autres. Un homme était assis dans un fauteuil et il tenait un livre à la main. Le bandit s'agenouilla et força Legato à faire de même.
- Ah, Chapel, fit l'autre homme sans même se tourner vers eux. Tu m'en amènes encore un ?
- Seigneur Knives, ce garçon est plus que doué. Il a tué vingt de nos hommes avant que nous ne puissions réagir.
Un rictus se dessina sur les lèvres de l'homme.
- Des araignées en moins, murmura-t-il.
Legato frissonna. Cet homme ne ressemblait vraiment à aucune autre personne qu'il avait vue jusqu'à présent. Un dieu ? Oui, c'était facile de le croire. Le dieu daigna enfin croiser le regard de l'enfant. Des yeux bleus comme il n'en avait jamais vus. Il ne devait rien exister dans ce monde d'aussi bleu que ces yeux. Legato se sentit comme envoûté et empreint d'une terreur respectueuse. Un dieu ? Bien sûr, quoi d'autre ?
- Tu peux disposer, Chapel, fit le dieu sans quitter Legato du regard.
L'homme quitta la pièce sans un bruit.

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Legato suivit son dieu dans une pièce adjacente. Il ne ressentait plus rien. Il avait atteint le but ultime de son existence en rencontrant son dieu. Plus rien d'autre n'avait d'importance à présent. Il entendit un léger rire de la part de son dieu, mais il l'entendit dans sa tête et non avec ses oreilles.
Petite araignée, peut-être te laisserai-je vivre même si tu échoues...
Legato ne demandait qu'à vivre et servir son dieu.
Alors tu vas pouvoir commencer dès maintenant.
Legato détourna le regard de son dieu et observa la pièce où il l'avait emmené. C'était une chambre, devina-t-il. Son regard tomba sur le lit spacieux au centre de la pièce et il écarquilla les yeux. Il y avait un autre dieu. Il ressemblait énormément au premier dieu (quoi de plus normal pour des dieux ?) mais il semblait inconscient. Allongé sur le lit, vêtu uniquement d'un peignoir de satin bleu (comme les yeux du premier dieu, semblait-il), ce second dieu gardait les yeux fermés et Legato ne sentait pas sa présence. Était-il mort ? Était-ce seulement possible pour un dieu ?

- Il n'est pas mort, fit soudain le premier dieu en caressant tendrement les cheveux de son double. Il dort et ta première tâche sera de le réveiller. Si tu y parviens, tu pourras alors me servir... non, nous servir.
Legato était circonspect. Il ne savait même pas par où commencer !
Rentre dans son esprit puis réveille-le.
Legato fronça les sourcils. Si c'était aussi simple, pourquoi son dieu comptait-il sur un misérable humain pour le faire ?
Justement. À toi il parlera. Il a toujours préféré les humains à moi...
La dernière pensée cachait une amertume immense et encore trop de sentiments pour que Legato puisse tous les déchiffrer, avec son expérience limitée de la vie. Il sentit juste que c'était très important pour son dieu et que sa reconnaissance n'aurait plus de bornes s'il y parvenait. C'était tout ce que Legato avait besoin de savoir.

Audacieusement, il s'assit sur le rebord du lit et prit la main du dieu endormi. Il sentit une brève bouffée de colère et de jalousie de la part de son dieu, mais le dieu ne le punit pas. Réveiller son frère était plus important que tout. Legato ferma les yeux et se concentra, faisant appel à un pouvoir dont il ignorait l'existence quelques jours avant. Comme sa vie avait changé en si peu de temps ! Legato repoussa ces pensées parasites. Il devait accomplir sa tâche. Son dieu le lui avait demandé ! Il se sentit quitter son corps pour rejoindre celui du dieu inconscient. Il eut un bref moment de désorientation avant de se reprendre. Il était dans l'esprit du dieu.

Lors de son trajet avec les bandits, en plus avec son pouvoir fraîchement réveillé, Legato avait pu se rendre compte à quel point l'esprit humain était chaotique et bruyant. Il avait eu plusieurs fois envie de hurler tellement sa tête lui faisait mal, remplie du bruit intérieur de tant de gens. Mais dans cet esprit, tout était calme et harmonie. Un silence précieux régnait dans les ténèbres. Legato goûta un bref moment cette sensation de plénitude avant de se mettre à la recherche de la conscience du dieu. Elle devait être là, quelque part dans ce néant si inhumain.

Il vit soudain quelque chose briller dans le lointain et il se dirigea vers cet endroit. Il arriva bientôt près d'une ampoule. Une énorme ampoule. Elle avait quasiment le double de sa taille et Legato songea aussitôt à la Plant de leur village. C'était exactement la même chose et Legato se demanda s'il y avait un lien. Cependant il abandonna toute pensée lorsqu'il vit quelque chose bouger à l'intérieur de l'ampoule. Il y avait quelqu'un dedans ! Legato posa ses mains sur le verre de l'ampoule et scruta l'intérieur. Il vit un voile de cheveux dorés qui se retira bien vite, laissant place au visage d'un jeune garçon d'environ son âge.
- Qui es-tu ? demanda le jeune garçon.
Comme pour le dieu, la voix résonnait à l'intérieur de sa tête.
- Legato, répondit-il doucement, fasciné par les yeux bleus-verts et par le visage si innocent.
Il ressemblait encore à cela, quelques jours auparavant, avant que les bandits ne détruisent sa vie. Il ferma les yeux et se mordit la lèvre. Tout cela appartenait au passé. Désormais son âme appartenait au dieu de lumière qui comptait sur lui en ce moment même.

- Je m'appelle Vash, fit le garçon.
- Depuis combien de temps es-tu là, Vash ?
L'enfant parut perdu.
- Je ne sais pas. Cela a-t-il de l'importance ?
- Il faut que tu te réveilles, fit Legato. Quelqu'un attend ton retour avec impatience. Il se sent si seul sans toi !
Le visage de Vash se renfrogna.
- Non, c'est faux. Il n'y a plus personne pour moi dehors. Il les a tous tués... Rem... Mary... Rowan... Steve... Joey... et même Knives... Il les a tous tués...
Knives... Ce nom rappelait quelque chose à Legato. Il écarquilla soudain les yeux : c'était le nom de son dieu ! Chapel l'avait appelé ainsi !
- Knives est vivant ! s'écria-t-il avec frénésie. C'est lui qui veut que tu reviennes dans le monde réel !
Se pouvait-il que ce soit aussi simple que cela ? Vash lança un regard triste vers Legato. Non, ce n'était pas si simple.
- Le Knives que j'ai aimé est mort lui aussi, murmura-t-il. Il a disparu pour laisser place à un monstre qui ne rêve que de détruire la race humaine...

Legato ne sut que dire. Il ne comprenait pas ce que Vash lui disait. Il était encore trop jeune pour ça. Vash lui sourit soudain un peu tristement.
- Ton village a été détruit par ses hommes, n'est-ce pas ? Je l'ai lu dans ton esprit tout à l'heure. Je suis vraiment désolé. Je ne peux rien faire pour l'empêcher de détruire les humains. Je ne peux vraiment rien faire...
Legato baissa les yeux. Il avait un instant oublié que le dieu qu'il admirait tant était aussi celui qui avait anéanti sa vie. Mais cela avait-il encore de l'importance ?
- Ici tu ne peux rien faire, fit soudain Legato.
Vash lui lança un regard surpris et blessé. Legato croisa les bras.
- Tu as choisi la voie de la facilité en t'enfermant en ce lieu. Ici tu ne peux rien voir et rien entendre.
- C'est vrai, acquiesça Vash. Mais je ne peux rien faire contre mon frère !
- Tu n'es qu'un lâche, cracha Legato. Tu n'oses même pas quitter cet endroit.
- Knives me fait peur, reconnut Vash. Il a tellement changé ! Je n'ai plus aucune emprise sur lui.
- Tu te trompes, fit Legato.
Il songea au regard de son dieu lorsqu'il se posait sur son frère, à la gentillesse dont il faisait preuve à son égard et à son immense solitude. Vash pouvait changer cela. Si seulement il voulait bien se réveiller !

- Tu crois ? fit soudain Vash. Tu crois que je pourrais changer quelque chose ?
- Il n'est méchant que parce qu'il se sent seul, acquiesça Legato. Si tu étais avec lui... Peut-être qu'il serait moins méchant ?
Vash hésita. Il avait désespérément envie de croire Legato mais cela était-il vrai ? Knives pourrait-il changer simplement si Vash était à ses côtés ? Cela valait-il la peine d'être tenté ? Vash tendit timidement sa main et celle-ci passa à travers le verre de l'ampoule pour se poser sur la joue de Legato.
- Ne pleure pas, fit-il doucement.
Legato fut surpris. Il... pleurait ? Il pensait avoir oublié depuis longtemps comment faire. Il leva la tête vers Vash et vit que le visage de l'enfant commençait lui aussi à sortir de l'ampoule.

Soudain une main surgit du néant et saisit celle de Vash. Les ténèbres si tranquilles devinrent agitées comme si une tempête se préparait. Vash hurla, cherchant désespérément à libérer sa main. Entre lui et Legato apparut lentement Knives, le visage déformé par la folie.
- Combien de temps encore penses-tu pouvoir te cacher là-dedans, Vashu ! lança rageusement Knives.
Legato recula, glacé par une terreur profonde, observant le duel entre les deux frères. Vash s'était partiellement replié dans son ampoule, il n'avait plus que son avant-bras à l'extérieur, maintenu par Knives. Il y eut quelques éclairs dans le fond et Legato frissonna. L'air devenait plus glacial, plus inamical.
- Knives, lâche-moi ! supplia Vash.
- Pour que tu me laisses seul ? s'écria Knives. Je te rappelle que j'ai tout fait pour toi ! Tout ça pour créer un Eden où nous pourrons vivre en paix !
Les joues de Vash se couvrirent de larmes.
- Je n'ai jamais voulu que tu tues des humains !
- Ils méritent de mourir ! répliqua Knives.
Vash cessa de discuter et il se concentra plutôt sur le fait de libérer sa main. Mais son frère avait une poigne de fer et il était décidé à ne pas le lâcher.

Il y eut brusquement une vive lumière entre les deux frères. Legato se protégea les yeux d'une main et il put voir qu'une autre personne était apparue. C'était une femme aux longs cheveux noirs et au visage sévère. Knives écarquilla les yeux devant elle.
- Ainsi tu es là toi aussi ! cracha-t-il.
La femme ne dit pas un mot et posa simplement sa main sur le bras de Knives. Le bras se tordit horriblement et Knives lâcha finalement prise en hurlant. Vash se retira alors complètement dans son ampoule, suivi par la femme qui mit ses bras autour de lui en une geste protecteur, un peu comme une mère.
- Tu ne t'en tireras pas comme ça, murmura lentement Knives d'un ton menaçant.
Vash, effrayé, se blottit un peu plus dans les bras réconfortants. Cela ne fit qu'augmenter la colère de Knives.
- Tôt ou tard tu finiras bien par sortir ! hurla-t-il. Ne crois pas que je te laisserai un seul instant tranquille ! Même si cela prend toute l'éternité, je te ferai sortir de son emprise !
Vash secoua la tête, ses yeux remplis de larmes, mais Knives ne le voyait déjà plus. Il disparaissait lentement, signe que son esprit quittait les lieux. Pour l'instant...

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Legato rouvrit les yeux, un instant désorienté. Il se rappela ensuite où il se trouvait. Il se leva précipitamment du lit du dieu endormi, ne voulant pas offenser son propre dieu de lumière. Le dieu endormi n'avait toujours pas bougé mais des larmes coulaient le long de ses joues. Il s'était donc vraiment passé quelque chose. L'autre dieu se redressa lui aussi à son tour. Il avait dû se cacher dans les ténèbres, guettant le moment où son frère allait quitter son refuge mental. En vain... Legato pencha la tête sur le côté. Qui était la femme qui était intervenue pour protéger le dieu enfant ? Elle se comportait vraiment comme une mère envers lui. Les dieux pouvaient-ils avoir des mères ?
- Ce n'était pas notre mère, fit soudain le dieu d'un ton rageur. Ce n'était même pas vraiment elle, juste une icône dont mon frère s'est servi pour me repousser !
Il jeta un regard au dieu endormi et son expression se radoucit soudain en voyant les larmes. D'un geste tendre, il les ressuya du bout des doigts, redonnant l'illusion de sérénité au visage si semblable au sien.

Legato soupira. Il avait donc échoué dans sa mission. Cependant il lui en restait une autre à remplir, celle dont la femme l'avait chargé, juste après que Knives ait quitté la conscience de son frère. Elle l'avait simplement regardé et les mots étaient apparus dans son esprit, clairs comme une traînée de feu.
/Veux-tu venger la mort de tes parents et de ton village ?/
Legato avait hésité. Cette existence lui apparaissait désormais comme un rêve. Il était prêt à se mettre au service de son dieu et à oublier tout ce qu'il avait vécu auparavant. Mais quelque chose en lui refusait d'être réduit au silence, un chagrin encore trop récent pour être effacé. Il avait donc hoché la tête. La femme avait souri férocement.
/Alors dis-lui ceci.../

Le dieu se tourna soudain vers Legato, le visage redevenant sévère, l'expression habituelle qu'il réservait à tous sauf son frère.
- Tu as échoué, fit-il d'un ton froid.
Legato se sentit mourir à l'intérieur. Il avait déçu son dieu. Le dieu eut un sourire moqueur.
- Cependant, je dois reconnaître que de tous les télépathes qu'on m'a amenés, tu es de loin le meilleur.
Ce fut comme du miel chaud coulant dans les veines de l'enfant. Il s'agenouilla devant son dieu, goûtant ses paroles.
- Nous referons un autre essai dans quelques temps, fit le dieu. Je pense qu'il y a une forte chance de réussite avec toi.
Legato frissonna. Une partie de lui était ravie de pouvoir servir le dieu du mieux qu'il le pouvait mais l'autre partie de lui était désolée pour Vash, l'enfant qui avait préféré se réfugier en lui-même plutôt que d'affronter son frère. Malheureusement, il ne serait jamais en paix. L'humanité ne serait jamais en paix. Legato comprit soudain la mission dont il était investi. Il n'hésita plus.

- Cela ne servira à rien, fit-il soudain, étonné de la froideur de sa propre voix.
Knives se tourna lentement vers lui, comme s'il n'en croyait pas ses oreilles. Son visage était devenu d'une froideur incroyable.
- Que dis-tu ? demanda-t-il d'un ton mesuré mais qui laissait présager une explosion de colère.
Legato déglutit. Il devait le dire.
- Vash ne reviendra pas.
Knives se dressa de toute sa hauteur, vraiment furieux à présent. Legato grimaça. Il commençait à subir les effets de la colère de son dieu.
- Et qu'est-ce que tu en sais, araignée ?! cracha dédaigneusement Knives.
Legato ferma les yeux et dit doucement :
- Il vous hait.

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Loin, très loin de là, dans son ampoule, avec les bras de Rem autour de lui, Vash ferma les yeux. Il aurait voulu se boucher les oreilles pour ne pas entendre non plus les hurlements de colère de son frère. Voir le corps du jeune garçon être déchiqueté par les pouvoirs de son frère avait déjà été bien pénible. Pauvre Legato, songea Vash en versant une larme. Il savait qu'il allait mourir en disant cela, pourtant il l'avait fait. C'était là la force des êtres humains, quelque chose que Knives refusait ou ne pouvait pas voir.

Bercé par la tendre voix de la seule mère qu'il ait jamais eue, Vash s'endormit doucement. Une nouvelle couche de verre renforça l'ampoule.

À suivre...

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Cette histoire était plutôt centrée sur Legato au début, c'est vrai. Mais on ne peut pas écrire une histoire sur Vash sans parler de Knives et donc de Legato (surtout lorsqu'il s'agit de vos trois personnages préférés de la série ).
Pour le reste, on reconnaîtra l'inspiration de The Cell, un film à voir !