Alors voilà, comme ça me saoulait trop d'attendre la sortie du 6ème tome, je passe le temps en écrivant une suite. Qui sait, ça vous intéressera peut-être... Par contre, c'est spur que je n'ai pas le style de JKR (lol) alors vous attendez pas à du grand art.
NOTE IMPORTANTE : ayant appris récemment ce qu'était une Marie Sue, je me suis rendue compte qu'on pourrait s'imaginer que Séléné en était une. Je ne ferai qu'une demande à ceux qui souhaiteraient arrêter ma fic juste parce qu'ils n'aiment pas les Marie Sue : allez au moins jusqu'à la fin de la sixième année ! Car, je vous l'assure, Séléné N'EST PAS une Marie Sue.
6éme année : HP et le miroir de Parenze
(modif. : Sirius vivant, pas tué dans 5éme tome ; Ron et Hermione pas préfets) Dsl pour ces libertés que je me suis accordées... Excuse-me, Disculpe me, Mea culpa, etc...
Chapitre 1 : Un message dans un rêve
Minuit moins une minute. Dans la maison des Dursley, rien ne bouge, tout est calme et tout le monde est endormi. Même Harry est plongé dans un profond sommeil, malgré le fait que, dans moins d'une minute maintenant, il aura seize ans.
En temps ordinaires, Harry n'avait pas le sommeil facile et il n'était pas rare qu'il reste éveillé jusqu'à deux, voire trois heures du matin. Ce soir-là, cependant, une profonde torpeur l'avait envahi et il n'avait pas eu la force d'y résister. La fatigue lui était tombée dessus comme une masse une heure auparavant et il n'avait pu lutter dans l'attente des hiboux que ses amis allaient sans aucun doute lui envoyer pour son anniversaire.
Plus que trente secondes. Harry faisait encore un cauchemar, souvenir de la fois où Voldemort s'était introduit en lui. Vingt secondes. La douleur était tellement intense, il aurait voulu mourir à ce moment. Dix secondes. Les tentacules de la créature l'enserraient de plus en plus. Quatre... trois... deux... un...
Une sensation surpassa le rêve de Harry. Une sensation de chaleur et de douceur, comme s'il venait de plonger dans une eau délicieusement chaude. Harry ne se trouvait plus au ministère de la magie, ni même à Londres, d'ailleurs, et son ennemi avait disparu. Devant lui s'étendait une plaine d'herbe tendre et verte bordée d'une forêt aux arbres très feuillus. A l'horizon, le soleil se levait, baignant d'une pâle lueur orangée la base des arbres tandis que le ciel nocturne prenait une teinte mauve.
Harry tourna sur lui-même, se demandant s'il rêvait ou non. Un son mélodieux et familier s'éleva alors : le chant du phénix. L'oiseau rouge et or apparut au-dessus de la cime des arbres et se mit à décrire des cercles dans le ciel en lançant son cri.
- C'est quoi ce rêve ?
Harry sursauta et fit volte-face. Une fille de son âge avait les yeux levés vers l'oiseau, elle semblait perplexe. Elle le regarda à son tour et Harry vit qu'elle était à la fois intriguée et anxieuse. Lui-même ne se sentait pas très rassuré. Il avait l'habitude des rêves étranges – ceux qui n'en étaient pas vraiment – mais celui-ci était très différent. Il ne comprenait pas.
- Qui es-tu ? lui demanda la fille avec méfiance.
Ses longs cheveux châtain foncés chatoyant, légèrement ondulés, se mouvaient au gré d'une petite brise et sa peau mate faisait ressortir ses yeux d'un noir étincelant. Elle était vêtue d'une chemise de nuit bleue qui dévoilait son corps ferme. Harry songea qu'il n'avait jamais vu de fille aussi belle.
- Je m'appelle Harry, Harry Potter, répondit-il. Et toi ?
- Séléné.... Juste Séléné, je n'ai pas de nom. Est-ce que je rêve ?
- Alors nous rêvons ensemble.
Il y eut un silence puis le phénix lança un caquètement pour attirer leur attention. D'un même mouvement de tête, ils levèrent les yeux vers lui mais, au même instant, un bruit de galop retentit et ils virent apparaître, à l'orée du bois, la plus magnifique licorne que Harry ait jamais eu l'occasion d'apercevoir.
C'était une très grande créature au pelage d'un blanc immaculé qui scintillait au soleil, qui s'élevait de plus en plus, à la manière d'une neige fraîche. Sa corne atteignait des dimensions incroyables et ses deux yeux noirs en amande brillaient d'une étrange flamme. L'animal galopa dans la plaine, crinière au vent, et s'arrêta à quelques mètres des deux jeunes gens.
- C'est une... licorne ? demanda Séléné. Alors le doute n'est plus permis, c'est un rêve.
- Pourquoi ça ? s'étonna Harry.
- Les licornes n'existent pas, répondit Séléné comme s'il s'agissait d'une évidence.
- Mais tu n'es pas... ?
Il allait dire « une sorcière », mais se ravisa. A quoi bon si c'était un rêve ?
Harry regarda la licorne. L'animal les observait et semblait les attendre. Il risqua un pas vers elle et, comme elle ne s'enfuyait pas, franchit la courte distance qui les séparait. La licorne secoua la tête et fixa Séléné, qui semblait hésiter. Elle finit par s'approcher également.
- C'est vraiment, vraiment, un rêve étrange, murmura-t-elle.
Le phénix était descendu et s'était posé sur le dos de la licorne.
- Et cet oiseau, dit Séléné, qu'est-ce que c'est ?
- C'est un phénix.
- Quoi ? Celui qui renaît de ses cendres ?
Harry hocha la tête, un peu mal à l'aise. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Il ne pouvait qu'être dans un rêve, mais cette fille semblait également faire ce rêve. Qu'est-ce que ça signifiait ?
Sans trop savoir pourquoi, Harry leva la main et la posa sur l'encolure de la licorne. De son côté, Séléné avait eu exactement le même réflexe, au même moment. Une voix se mêla alors au chant du phénix, une voix féminine, douce et posée.
- Les seize années de protection se sont achevées, maintenant est venu le temps de la vérité. Aujourd'hui se termine la séparation, aujourd'hui commence la révélation. Le miroir de Parenze sort de l'ombre et dévoile au monde la puissance des sages et des oubliés. Ce jour voit le réveil du plus grand des pouvoirs.
Harry ressentit alors une violente décharge électrique traverser son corps et il se réveilla en sursaut dans sa chambre, sauf qu'il n'était plus dans son lit. Il flottait à mi-distance entre le sol et le plafond. Il eut à peine le temps de s'en rendre compte qu'il tomba à terre. Au contact du sol dur, il retint un cri de douleur. Dans la chambre voisine, l'oncle Vernon grogna dans son sommeil.
Harry se releva avec peine en se frottant la hanche droite. Elle était douloureuse mais Harry était sûr qu'elle n'était pas cassée. Il regarda autour de lui, pratiquement certain qu'il allait trouver la licorne, le phénix ou Séléné dans sa chambre, mais aucun des trois ne se trouvait là et il réalisa que c'était en réalité tout à fait logique.
A l'incrédulité, due à l'étrangeté du rêve, s'ajouta alors l'incompréhension. Comment s'était-il retrouvé en lévitation ? Il ne se souvenait pas avoir jamais utilisé, ou même possédé, un tel pouvoir. S'était-il servi de la magie sans s'en rendre compte ? A cette pensée, il lança un regard anxieux vers la fenêtre, s'attendant à voir apparaître un hibou du ministère.
Il se rendit alors compte que trois chouettes attendaient sur le bord de la fenêtre. La première, une chouette harfang d'une blancheur qui rappela à Harry la licorne, n'était autre qu'Hedwige, la seconde était une hulotte que Harry ne connaissait pas et le troisième oiseau, qui voletait autour des deux autres, était le hibou de Ron, Coquecigrue.
Les trois hiboux portaient des lettres et des paquets et Harry se rappela alors que c'était son anniversaire. Il débarrassa les chouettes de leurs fardeaux et laissa tomber le tout sur son lit. Il attrapa ensuite une plume, un morceau de parchemin et ouvrit une bouteille d'encre. Il écrivit les mots qu'avait prononcés la voix de la femme dans son rêve puis inscrivit le prénom de Séléné à côté des mots phénix et licorne. Il reposa sa plume en poussant un profond soupir. Comme s'il n'avait pas assez de soucis en ce moment ! Il entreprit alors de déballer ses cadeaux.
Le lendemain après-midi, alors qu'il était penché sur un devoir de potion, Coquecigrue déboula dans sa chambre par la fenêtre ouverte. Harry se précipita sur la lettre qu'il portait, se demandant pourquoi Ron lui écrivait une lettre aussi rapprochée de la précédente. Le mot était court.
Salut Harry
Il se passe quelque chose de bizarre ici. Dumbledore ne veut plus que tu restes à Privet Drive. On vient te chercher ce soir, prépare tes affaires.
Ron
Harry retourna le parchemin mais il n'y avait rien écrit de plus. Il fronça les sourcils : quelle chose bizarre ? Certain qu'il aurait la réponse dans quelques heures, il entreprit immédiatement de faire ses valises puis descendit dans la cuisine annoncer à son oncle qu'il partait le soir même. Les Dursley restèrent ahuris par l'annonce mais Harry ne prit pas la peine d'attendre leur réponse et remonta dans sa chambre. Avec un peu de chance, songeait-t-il, il aurait l'explication de son rêve dans peu de temps.
Harry avait pu revoir Ron et Hermione une semaine auparavant, lorsqu'ils étaient venus le chercher pour l'emmener à Londres, où ils devaient définir les options qu'ils prenaient pour la sixième année.
Le jeune homme avait été très surpris par le bulletin de note qu'il avait reçu la deuxième semaine de juillet. Comme il l'avait prévu, il avait obtenu la mention Optimal en défense contre les forces du Mal (il avait même eu droit à des félicitations spéciales). Il en avait été de même pour les soins aux créatures magiques, mais également (et c'était ce qui l'avait le plus surpris) en potions ! Il n'en avait pas cru ses yeux !
Il avait également obtenu non pas un mais trois Effort Exceptionnel : en métamorphose, en sortilège et en botanique. Il avait même réussi à décrocher un Acceptable en astronomie. En revanche, il n'avait nullement été étonné par ses résultats en histoire de la magie, où il avait eu droit à un Piètre, et en voyance, l'examen lui ayant valu un magnifique D pour Désolant, mais il s'en fichait. On obtenait le BUSE à partir de la mention A, ce qui signifiait qu'il avait obtenu pas moins de sept BUSE, ce qui lui semblait quand même une très bonne chose.
Sans compter que ses espoirs de devenir Auror devenaient quasiment réalité puisqu'il avait eu les notes d'acceptation pour la métamorphose et les potions (bien qu'il ne soit pas pressé de revoir le professeur Rogue).
Il s'était donc rendu à Londres en compagnie de ses deux meilleurs amis. En ressortant, Harry et Ron avaient en main un papier définissant leurs cours et options. Il s'agissait en fait des mêmes que l'an dernier avec l'Histoire et la divination en moins. En revanche, ils se retrouvaient avec deux nouveaux cours. Le premier concernait les rituels magiques. Quant au second, Harry avait eu une grande surprise en le découvrant sur la liste des options. En réalité, ce cours venait tout juste d'être créé et concernait l'occlumancie. Malgré les douloureux souvenirs que Harry gardait de ses séances avec Rogue, il la choisit, ainsi que Ron, en se souvenant des conseils de Lupin et de Dumbledore, l'an passé. Hermione, quant à elle, avait également souhaité prendre les rituels et l'occlumancie mais avait gardé ses autres cours.
Avant qu'ils se quittent, M. Weasley avait dit à Harry qu'il pourrait sans doute quitter les Dursley d'ici à la deuxième semaine d'août. Harry était soulagé de voir que ce délai avait été écourté.
Comme il l'avait supposé, ce furent des membres de l'Ordre qui vinrent le chercher : Nymphadora Tonks, Remus Lupin et Mondingus Fletcher qui, une fois de plus, s'était débrouillé pour trouver une voiture. Tout le temps que dura le rangement des valises de Harry dans la voiture, les Dursley restèrent cachés et il ne les vit pas lorsqu'il partit – ce qu'il considérât comme étant une bonne chose.
La consigne avait été stricte dés que la voiture avait démarré, Harry ne devait poser aucune question avant qu'ils ne soient arrivés à destination et il le comprenait très bien. Il se contenta donc de demander de leurs nouvelles et, bien que tous lui répondirent avec optimisme, il remarqua qu'ils semblaient très fatigués et se dit qu'ils n'avaient pas dû beaucoup dormir les dernières semaines.
Ils finirent pas arriver à Londres et Harry comprit qu'ils retournaient au Square Grimmaurd, une vague de joie passa en lui à l'idée qu'il allait revoir Sirius.
Tonks et Lupin le menèrent immédiatement dans le salon tandis que Mondingus s'occupait de ses bagages avant de repartir – sans doute pour rendre la voiture. Il y avait du monde au 12, Square Grimmaurd. D'abord, tous les Weasley, à l'exception de Percy et de Charlie, étaient présents, ainsi que Sirius et Hermione. Mais il y avait également Kingsley –un Auror du ministère–, Maugrey Fol-Œil, le professeur McGonagall et... Dumbledore.
En voyant entrer Harry, le visage de Sirius se fendit d'un large sourire.
- Salut Harry, tu vas bien ? Bon anniversaire.
Il hocha la tête, un peu déstabilisé par la présence d'autant de personnes. Il se demandait entre autre pourquoi lui, Ron, Hermione, Ginny, George et Fred étaient autorisés à être en présence de tous les autres puisque, l'an passé, ils n'avaient jamais eu le droit de participer aux réunions de l'Ordre. Mais peut-être n'en était-ce pas une.
- Que se passe-t-il ? demanda-t-il en s'asseyant à côté de Ron alors que Lupin et Tonks parlaient à voix basse avec Dumbledore et les autres.
- On n'en sait rien, répondit Ron en haussant les épaules.
- Ils sont tous très nerveux, expliqua Hermione, mais...
- Ne vous inquiétez pas, l'interrompit Sirius. On va tout vous expliquer. Vous qui désiriez faire partie de l'Ordre, vous allez presque être exaucé.
- Presque ? répéta George avec des yeux ronds. Que veux-tu dire ?
A ce moment, les autres finirent leur conversation et certains s'assirent tandis que Dumbledore restait debout. Il regarda les jeunes gens.
- Bien, dit-il, je vais vous mettre au courant d'un événement qui a eu lieu la nuit dernière mais vous devez comprendre qu'il ne faudra jamais en parler à qui que ce soit. Il s'agit de quelque chose que nous tenons à tous prix à garder secret pour le moment aux yeux de certaines personnes. Vous avez compris ?
Ils hochèrent la tête avec prudence, se demandant ce qui avait bien pu se passer. Harry, pour sa part, sentit son cœur faire un bond. La nuit dernière, il avait fait cet étrange rêve.
- Lorsqu'un sorcier naît, commença Dumbledore, il est immédiatement recensé par le ministère d'une part et par Poudlard de l'autre. Nous disposons de méthodes qui nous permettent de reconnaître les enfants sorciers nés de parents moldus. Ce système est infaillible, du moins, c'est ce que nous pensions jusqu'à la nuit dernière. A minuit six très précises, nous avons détecté un nouveau pouvoir possédé par une jeune fille de seize ans habitant dans un orphelinat moldu de Bristol. Nous sommes certains que le ministère n'a pas réussi à détecter ce phénomène et nous ignorons totalement comment elle a pu échapper au recensement jusqu'alors. En revanche, nous avons la certitude que Voldemort a repéré cette jeune fille et souhaite la récupérer.
- Mais pourquoi ? s'étonna Hermione. Que veut-il faire d'elle ?
- Il s'avère que cette jeune fille semble posséder un immense pouvoir magique. Néanmoins, nous pensons qu'elle l'ignorait jusqu'à maintenant.
- Nous sommes allés la chercher vers quatre heures ce matin, continua Sirius. Dedalus Diggle, Kingsley et Maugrey. Mais lorsqu'ils sont arrivés devant l'orphelinat, elle se trouvait déjà dehors, face à trois Mangemorts.
- En nous voyant arriver, ils ont pris la fuite, mais elle était complètement terrifiée, poursuivit Kingsley. Elle ne voulait pas qu'on l'approche et elle n'arrêtait pas de nous demander ce qu'on lui voulait, de la laisser tranquille. On a essayé de la calmer et de lui expliquer, mais elle a prit la fuite. On l'a suivie jusqu'à une impasse et nous nous étions décidé à lui envoyer un sortilège de stupéfixion lorsqu'elle a transplané.
- Transplané ? répéta Fred en fronçant les sourcils. Vous avez dit qu'elle avait seize ans et qu'elle ignorait qu'elle était une sorcière.
- Et c'est vrai, confirma Kingsley. A un moment donné, elle nous a demandé ce qu'il lui arrivait, comment elle avait réussi à voler, c'est ce qu'elle nous a demandé.
Harry se raidit brusquement.
- Euh... A tout hasard, cette fille ne s'appellerait pas Séléné ?
Tout le monde lui lança un regard surpris et même Dumbledore plissa des yeux.
- Comment tu sais ça ? s'étonna Sirius, les yeux écarquillés.
Harry hésita un instant puis leur raconta le rêve qu'il avait fait durant la nuit.
- Et quand je me suis réveillé, termina-t-il, j'étais dans les airs, un mètre au-dessus de mon lit.
- Tu étais en lévitation ? demanda Lupin. Comment as-tu fait ça ?
Harry haussa les épaules, il n'en avait pas la moindre idée.
- Tu dis qu'une voix de femme s'est élevée lorsque vous avez touché la licorne.
- Oui, je ne me souviens pas exactement de ce qu'elle disait mais je l'ai écrit sur un parchemin. Elle racontait que la protection était finie, après seize ans, et qu'il était temps de dire la vérité, je crois. Elle a aussi parlé d'une séparation et d'une révélation, d'un miroir et aussi d'un pouvoir qui se serait réveillé... le plus puissant des pouvoirs.
- Voudrais-tu aller chercher le papier où tu as écrit cela, Harry ? demanda Dumbledore.
Harry et Sirius sortirent de la pièce et son parrain le mena à sa chambre.
- Pourquoi n'as-tu rien envoyé à ce sujet ? lui demanda Sirius alors qu'il fouillait dans sa malle.
Harry perçut une pointe de reproche dans le ton de sa voix.
- Avec Voldemort et tout le reste, je me suis dit que vous aviez assez à faire sans que vous vous préoccupiez encore de mes rêves. C'est pas nouveau que j'en fasse.
- Pas de ce genre, répliqua Sirius.
Harry ne répondit pas mais son parrain avait raison.
Lorsqu'ils revinrent dans le salon il donna le parchemin à Dumbledore qui le lut très attentivement pour lui-même avant de réciter à voix haute les paroles du rêve de Harry. Pendant un moment où tout le monde réfléchit à ces mots, il n'y eut aucun bruit puis Lupin prit la parole, un regard intrigué posé sur Dumbledore.
- Le miroir de Parenze ? Mais c'est une légende.
- Tu connais ça, toi ? s'étonna Sirius.
- D'après ce que je sais, il s'agirait d'un miroir possédant un pouvoir immense. Il aurait la capacité de faire naître le reflet de la personne qui s'y regarde, mais en prenant une partie de cette personne. Les deux ne forment qu'un seul être.
- En effet, c'est ce que ferait ce miroir, confirma Dumbledore.
- Comment... commença Sirius, mais il s'interrompit aussitôt. Si c'est une légende, reprit-il, qu'est-ce que ça vient faire dans cette histoire ?
- Nous essaierons de résoudre cela plus tard, répondit Dumbledore avant de se tourner de nouveau vers Harry et ses amis. Pour le moment, nous devons ramener cette jeune fille ici et nous ne pourrons y arriver que si elle a confiance en nous et c'est là que vous intervenez. Nous savons dans quelle ville se trouve Séléné en ce moment et nous voudrions que vous fassiez sa connaissance pour la mettre en confiance. Vous avez à peu près le même âge et se sera plus facile pour vous de l'approcher.
- Pas pour moi, répliqua Harry d'un ton lugubre. Elle m'a vu aussi, dans ce rêve. A mon avis, elle aura peur de moi.
- On peut faire en sorte qu'elle ne te reconnaisse pas pour une courte période, assura Lupin. Plus nombreux vous serez, mieux ce sera. Nous serons nombreux à surveiller à distance les événements. Il est évident que vous avez le choix et il faut que vous preniez conscience des risques que vous encourez dans la mesure où Voldemort va sans doute envoyer ses partisans.
- Si vous n'êtes pas sûrs de vous, il vaut mieux que vous refusiez.
Harry regarda Mme Weasley. Elle avait dit ça d'une voix légèrement tremblante et était très pâle. Ginny se tourna vers elle avec étonnement.
- Alors, si on accepte, tu ne t'y opposeras pas ?
- Beaucoup de choses ont changé, comme vous le savez tous, répondit M. Weasley d'une voix sourde. Votre mère et moi savons que, dans les circonstances actuelles, vos choix prévalent sur les nôtres dans certaines situations. Et c'est le cas aujourd'hui.
- Pour nous c'est d'accord, assura Fred en regardant son frère qui hocha vivement la tête.
- Moi aussi je veux bien, ajouta Ginny.
Harry échangea un regard avec Ron et allait donner sa confirmation quand Hermione intervint.
- Excusez-moi professeur mais... Elle lança un regard en coin à Harry. Voldemort ne manquera aucune occasion d'attraper Harry et...
- Nous le savons mais, comme l'a dit Remus, plus vous serez, mieux ce sera.
- Hermione, je me rends bien compte de ce que je risque, de ce que nous risquons tous, lui dit Harry, mais ce n'est pas sans raison que j'ai fait ce rêve. Que nous l'avons fait, elle et moi, et je crois bien qu'il faut vraiment que je fasse ça avec vous.
Il se tourna vers Sirius qui hocha la tête.
- En effet, ça me semble indispensable.
Harry perçut néanmoins une certaine inquiétude chez lui.
- Vous partirez demain, déclara Dumbledore, à Slough. Je dois m'en aller, maintenant. Bonne chance à vous tous.
Il fut bientôt suivi par le professeur McGonagall, Fol-Œil et Kingsley. Les Weasley, Sirius, Lupin, Harry et Hermione mangèrent dans la cuisine juste après leur départ. Il fut principalement question du rêve de Harry dans la conversation et Mme Weasley se montra peu causante. Sans aucun doute inquiète du lendemain.
- A quoi est-ce qu'elle ressemble ? demanda Ron à Harry tandis qu'ils attaquaient le dessert.
Sirius fit apparaître un parchemin avant que Harry ait pu répondre. Dessus, il y avait un portrait de Séléné. Elle était exactement comme dans le rêve de Harry.
- Elle est plutôt mignonne, commenta Fred en souriant.
- En tout cas, dit Hermione en examinant le visage, on ne devrait pas avoir trop de mal à la trouver. Elle n'a pas un air à passer inaperçue. C'est vrai qu'elle est belle. Elle regarda Lupin. Excusez-moi, mais est-ce que vous savez autre chose au sujet du miroir de Parenze ? Je n'en ai jamais entendu parler.
- Très peu de gens connaissent cette légende.
- La preuve, dit Sirius en souriant, même moi je n'en avais jamais entendu parler.
- Comment avez-vous connu ce miroir, alors ? s'étonna Ron.
Lupin poussa un soupir et eut un faible sourire.
- J'avais dix-sept ans et je cherchais encore comment me débarrasser du loup-garou quand on m'a parlé de ce miroir. S'il avait existé, j'aurai pu extraire le loup-garou de mon corps en me regardant dedans.
- C'est Dumbledore qui t'en avait parlé ? demanda Sirius. Ça m'étonne, s'il savait que ce n'était qu'une légende...
- Ce n'est pas Dumbledore.
- Alors qui ?
Lupin ne répondit pas mais il était soudain devenu très pâle. Sirius le regarda en fronçant les sourcils avant qu'une lueur de compréhension s'allume dans son regard. Il sembla brusquement gêné.
- Oh, euh... Quelqu'un reveut de la tarte à la mélasse ? demanda-t-il d'un ton enjoué.
Lupin se leva soudain de table et quitta la cuisine sans dire un mot. Tout le monde fixa la porte sans comprendre, jusqu'à ce que Sirius se donne un coup sur le front.
- Quel abruti ! grogna-t-il à son égard. J'aurai dû y penser.
- Il n'a pas l'air d'aller bien, remarqua Mme Weasley d'un ton inquiet.
Elle amorça un mouvement pour se lever mais Sirius lui fit signe de se rasseoir.
- Non Molly, il a besoin d'être seul. Je crains bien d'avoir ouvert une ancienne blessure avec mon bavardage.
- Tu parles de... !
Mme Weasley s'interrompit au milieu de son exclamation de surprise et se mordit la lèvre inférieure. Elle lança un regard à ses enfants et aux deux autres puis montra leurs assiettes.
- Si vous avez fini de manger, allez donc vous coucher. Vous aurez besoin de toutes vos forces demain.
En montant dans les chambres, ils parlèrent de l'étrange comportement de Lupin.
- Qu'est-ce qui lui a pris ? s'étonna Fred. Je ne l'avais jamais vu se comporter de cette manière.
- Il avait l'air bouleversé par quelque chose, remarqua Ginny. Et Sirius a parlé d'une ancienne blessure.
- Ça ne nous regarde pas, dit Hermione d'un ton sévère. Lupin a le droit d'avoir ses secrets.
Ron, qui allait également dire quelque chose, se contenta de hausser les épaules.
Harry eut beaucoup de mal à trouver le sommeil, alors que Ron s'endormait immédiatement. Au bout d'un moment, il se leva et sortit en silence pour aller se chercher de l'eau dans la cuisine. En remontant, il entendit des bruits de voix étouffées provenant du salon. Elles n'étaient pas là lorsqu'il était descendu et il tendit l'oreille. Il reconnut les voix de Sirius et Lupin et la curiosité l'emporta tout à fait, il colla son oreille contre le pan de la porte.
Il y avait eu un silence dans la conversation mais la voix de Sirius lui parvint de nouveau.
- Je ne suis qu'un idiot, maugréa-t-il. Je n'aurai pas dû insister.
- C'est moi qui suis stupide, Sirius, répondit Remus d'une voix rauque. Ça fait presque dix-sept ans maintenant, je devrai me faire une raison mais...
Sa voix se brisa.
- Je n'y arrive pas, Sirius, je n'y arrive pas, dit-il dans un sanglot. J'en rêve la nuit et j'y pense le jour, j'arrive à le cacher aux autres mais cette histoire de miroir... Elle y croyait Sirius, elle y croyait plus que jamais.
- Dix-sept ans, c'est long et c'est court à la fois, remarqua Sirius. On ne se remet jamais complètement de la mort d'une personne qu'on aime. Surtout qu'elle... Je ne sais pas si...
- On continue à faire semblant, dit Lupin en laissant échapper un rire rauque. C'est toujours ce qu'on fait, pour rassurer les autres.
Il y eut un raclement, il avait dû se lever de sa chaise.
- Tout ce que je voudrais, c'est savoir ce qu'il s'est passé ce jour-là. Nous savons pourquoi James et Lily sont morts, nous savons pourquoi certains membre de l'Ordre ont disparu ou sont devenus fous, mais on ignore ce qu'il lui est arrivé... C'est tout ce que je veux savoir, alors, oui, je pourrai enfin faire son deuil.
Un autre raclement indiqua à Harry que Sirius s'était également levé. Sur la pointe des pieds, il retourna dans sa chambre.
Il ne savait pas de qui avaient bien pu parler Sirius et Lupin mais cette personne avait, de toute évidence, été très proche de ce dernier. Il se rendit compte que, s'il connaissait beaucoup de choses de la vie de Sirius, il ne savait strictement rien de Lupin sinon qu'il était loup-garou et qu'il avait été un ami de son père. Harry ne savait pas trop pourquoi mais, à ce moment, il se rendit compte que Lupin représentait toujours pour lui un professeur de défense contre les forces du Mal, jamais il n'avait vraiment pensé à lui comme ayant été un grand ami de ses parents. A chaque fois, c'était vers Sirius qu'il s'était tourné automatiquement, sans même songer que Lupin avait également partagé des choses avec ses parents...
