Murrey Artys : Slt Murrey ! lol, oui, normalement, je devrais faire un chapitre par jour, mais bon, faut que j'ai le temps de m'y mettre aussi ;-) Mais promis, j'essaie autant que je peux le 1jour =1 chapitre
Chapitre 2 : Rencontre mouvementée
Le lendemain, Mme Weasley les réveilla à quatre heures. Ils prirent un rapide petit déjeuner puis partirent pour Slough, encore une fois à bord d'une voiture dénichée par Mondingus. M. Weasley les accompagnait mais ils n'avaient vu aucun autre membre de l'Ordre. Ceux-ci étaient déjà sur place pour essayer de repérer Séléné.
Avant de monter en voiture, M. Weasley avait appliqué sur Harry un sort de détournement, de sorte qu'aucune personne extérieure au groupe ne pouvait imprimer son visage dans sa mémoire. Quel que soit le temps qu'une personne pouvait passer à le regarder et quel que soit le nombre de fois qu'elle le fasse, elle se trouverait toujours face à un inconnu.
Ils arrivèrent à six heures en ville et se rendirent immédiatement dans un pub, qui semblait plus recommandable que le Chaudron baveur, du nom de la Licorne d'Or.
Ils y retrouvèrent Lupin qui leur fit part de l'échec de leurs recherches dans le secteur nord de la ville. Même si la ville était incontestablement plus petite que Londres, cela laissait encore un grand champ d'investigation.
Après quelques recommandations de dernières minutes, les jeunes gens se séparèrent de Lupin et de M. Weasley pour aller déambuler dans la ville. Il était sept heures et les rues se remplissaient lentement.
Ils cherchèrent ainsi durant toute la matinée sans rencontrer d'autres soucis que l'étonnement parfois un peu trop bruyant des Weasley qui s'étonnaient devant divers objets moldus et devaient être rappelés à l'ordre par Hermione.
A midi et demi, ils firent une pause dans un parc où se trouvait un terrain de football – Ron ne manqua pas l'occasion de critiquer ce sport, ce qui mit en colère Ginny puisque Dean Thomas, avec qui elle sortait, adorait ce sport.
Harry allait mordre dans la pomme que Mme Weasley lui avait donnée en dessert quand il se figea dans son geste. Hermione tentait de calmer Ron et Ginny – en s'énervant autant qu'eux – mais se tut en voyant la tête qu'il faisait.
- Que t'arrive-t-il ?
- Surtout, Ron et Hermione, ne vous retournez pas. On a trouvé Séléné.
Fred, qui était assis à côté de Harry, suivit son regard et la vit à son tour. Elle était accoudée à la balustrade entourant le terrain de foot et regardait les joueurs.
- Arrête de la regarder, Fred, elle va finir par s'en rendre compte, dit Harry.
- Bon, maintenant qu'on l'a trouvée, que fait-on ? demanda Hermione.
- Pas compliqué, répondit George en souriant. Fred et moi, on va s'approcher mine de rien, comme si on se promenait. Et là, stupeur ! On voit une magnifique jeune fille en train de regarder un match, on l'accoste et on use de notre charme naturel. Fred ?
- Plan excellent ! confirma son frère en sautant sur ses pieds. On y va ?
- Attendez une seconde ! répliqua Ron. Et comment vous faîtes pour nous la présenter ?
- Nous...
- Je crois que ça va pas être la peine, dit soudain Ginny. On va pouvoir tous faire sa connaissance.
Tous tournèrent leur regard vers Séléné. Trois types plus âgés et musclés l'avaient abordée et tentaient, eux-mêmes, de la séduire, mais la jeune fille semblait agacée.
- C'est une question d'honneur, dit George d'un ton solennel. Nous devons les empêcher de l'importuner.
Ils avancèrent jusqu'à quelques mètres du groupe que formaient les trois garçons et Séléné et écoutèrent avant d'intervenir.
Séléné était toujours accoudée à la rambarde mais on aurait dit qu'elle commençait à perdre patience. Ces trois garçons n'avaient néanmoins pas l'air de la préoccuper plus que ça.
- Tu sais que je suis le champion de mon université en lancer de disque, se vanta un des garçons, un blond à la forte musculature. Une fille comme toi ne devrait s'intéresser qu'aux champions.
- Quant à moi, renchérit un garçon brun de grande taille, j'ai été médaille d'or de course à pied aux championnats régionaux !
- Nous sommes tous des sportifs, confirma le troisième gars en se rapprochant d'elle, un étrange sourire aux lèvres. Laisse-nous t'offrir un verre, tu ne le regretteras pas.
Séléné le regarda avec un sourire ironique.
- Oh, mais j'adore les champions. Là d'où je viens, on réserve ce terme aux meilleurs chevaux de course. Je ne doute pas une seconde que vos capacités soient identiques aux leurs. Tout dans les muscles.
Cela ne plut pas aux trois types. Le dernier qui avait parlé lui attrapa le bras.
- Ok, on a été gentil avec toi mais puisque tu n'as pas l'air très coopérative, nous...
- Lâche-la !
Fred et George s'avancèrent à grands pas, l'air furieux, suivis de près par les quatre autres.
- Vous mêlez pas de ça, vous ! grogna le blond alors que son copain tenait toujours Séléné.
Celle-ci fronça les sourcils.
- Tu me fais mal, dit-elle calmement.
Le type ne l'entendit pas.
- Vous n'êtes pas de taille contre nous, alors passez votre chemin et vous n'aurez pas d'ennuis.
- C'est vous qui allez en avoir si vous ne la laissez pas tranquille.
Le brun éclata de rire.
- On aimerait bien voir ça !
- Tu me fais mal, répéta Séléné d'une voix où perçait une sorte d'avertissement que ne comprit pas très bien Harry.
- Nous ne sommes peut-être pas aussi forts que vous, s'énerva Ginny, mais nous sommes six et vous êtes trois.
- Parce que tu crois que...
Séléné se dégagea soudain de son étreinte mais ses yeux lançaient des éclairs et elle fit face au jeune homme.
- Je-déteste-qu'on-ne-m'écoute-pas-quand-je-parle, dit-elle en détachant bien les mots.
Elle attrapa à son tour le bras du type et le retourna. Le gars poussa un cri et tomba à genou alors que Séléné tenait fermement son bras derrière son dos.
- Avant de s'attaquer à quelqu'un, il faut être certain d'être plus fort que lui. Leçon comprise ?
Elle tordit un peu plus son bras et le type poussa un gémissement.
- Ok ! Ok ! C'est compris !
Elle le lâcha et ils partirent en la traitant de folle. Les six jeunes sorciers et sorcières la regardèrent avec des yeux ronds. Elle se tourna vers eux et hocha la tête.
- Sympa d'être intervenu... Même si c'était inutile.
Elle commença à s'éloigner mais Hermione l'appela soudain.
- Attends ! Euh... Nous... Nous ne sommes pas d'ici et nous aimerions découvrir la ville, tu pourrais peut-être nous faire visiter.
- Je ne suis pas d'ici, répondit-elle en se retournant.
- Ah non ? C'est amusant qu'on se soit rencontré alors.
Hermione lança un regard implorant aux autres pour qu'ils lui viennent en aide. Séléné la regardait maintenant d'un air soupçonneux.
- Nous venons de Londres, dit Fred en s'avançant, un grand sourire aux lèvres. Je m'appelle Fred, et voici George, Ron, Ginny, Hermione et Harry.
Un instant, elle n'eut aucune réaction, son regard s'attarda sur Harry et il se demanda si le sortilège était encore efficace mais elle finit par hocher la tête.
- Moi c'est Séléné.
Elle tendit la main et Fred la serra avec vigueur. Un sourire amusé illumina alors le visage de la jeune fille sans que les autres comprennent pourquoi.
- Et que faîtes-vous à Slough ? demanda-t-elle.
- Pour les vacances, répondit aussitôt Ginny.
- Nous sommes de passage, dit Ron.
Séléné croisa les bras et les observa un instant, comme si elle les jaugeait. Son comportement était décidément très étrange. Elle finit par leur faire signe.
- Suivez-moi, dit-elle simplement.
Elle fit volte-face et se dirigea vers la sortie du parc. Ils hésitèrent un instant avant de la suivre.
- Euh... Tu nous emmènes où ? demanda Ron, intrigué.
- Je connais tout de même un peu la ville. Si vous voulez voir des choses intéressantes, je sais où il faut aller.
Ils échangèrent des regards mais, à l'entrée du parc, Ginny stoppa brusquement.
- Oups ! J'ai oublié mon sac sur la pelouse, dit-elle. Je vous rejoindrai tout à l'heure, je vais le chercher.
- Je viens avec toi, répondit George, je préfère ne pas te laisser seule.
Harry avait totalement oublié qu'ils devaient prévenir les membres de l'Ordre s'ils la trouvaient. Normalement, quelqu'un devait les suivre, mais il ne pouvait savoir jusqu'où ils étaient entrés en contact avec elle.
- On peut vous attendre, remarqua Séléné.
- Non, non, dis-nous simplement par où on doit passer pour vous rejoindre.
Séléné plissa des yeux et reprit son air suspicieux puis elle désigna la rue de droite.
- Vous prendrez la quatrième à gauche puis tout droit, vous nous retrouverez.
- A tout de suite !
Ils partirent en courant et les autres suivirent Séléné – Il sembla à Harry qu'elle marchait plus vite. La quatrième à gauche était une ruelle plutôt miteuse que même les rayons du soleil ne parvenaient pas à égayer.
- Tu... Tu es sûre que c'est par là ? demanda Hermione d'une voix inquiète.
- Certaine, ce n'est plus très loin, répondit Séléné sans se retourner.
Ils arrivèrent bientôt à un cul de sac et Séléné s'arrêta devant le mur. Pourquoi les avait-elle amenés ici ? Elle se retourna brusquement en faisant un geste vif du bras et Harry sentit ses pieds se dérober sous lui. Ils s'écroulèrent à terre tous les quatre, incapables de bouger autre chose que la tête. Séléné semblait mécontente.
- J'apprends très vite, dit-elle d'un ton glacial.
Harry croisa le regard d'Hermione et y lut la même question qu'il se posait, comment avait-elle pu savoir qui ils étaient ?
- Que me voulez-vous ? demanda Séléné sèchement. Et n'essayez pas de gagner du temps, je me doute bien que vos amis ont été chercher des renforts.
- Nous sommes là pour t'aider, répondit Hermione d'une voix saccadée. C'est la vérité.
- M'aider ? De quel côté êtes-vous ? Ces clowns encapuchonnés ou ceux qui ont voulu m'immobiliser ? Et une aide pour quoi ?
- Pour la magie, les pouvoirs que tu as reçus, répondit rapidement Hermione. Les personnes avec des cagoules que tu as vu sont au service d'un mage noir, un sorcier très puissant et très dangereux qui se fait appeler Voldemort.
- Qui me dit que ce n'est pas vous qui êtes dangereux ?
Elle se tourna vers Harry et plissa des yeux.
- C'était quoi ce rêve ? C'est toi qui m'y as emmené ?
- Quoi ? Non, bien sûr que non. J'ai été aussi surpris que toi.
Comment avait-elle su qu'il s'agissait de lui ?
- Mais tu savais que tu possédais des pouvoirs.
- Oui, depuis cinq ans maintenant. Mais je ne sais pas ce que signifie ce rêve, et j'ignore ce qu'il s'est passé après.
Un long moment, elle ne dit rien puis Harry put de nouveau bouger. Il se releva en même temps que les autres. Séléné était restée immobile.
- D'accord, dit-elle. D'accord, je vous crois.
Ils la regardèrent avec surprise. Ce revirement d'opinion était vraiment très brusque. Un bruit de cavalcade retentit derrière eux. Fred et Ginny arrivaient, en compagnie de Lupin, M. Weasley et une sorcière qu'ils ne connaissaient pas.
Avant qu'ils aient pu demander quoi que ce soit, plusieurs claquements secs retentirent tout autour d'eux et ils furent bientôt entourés par une douzaine de Mangemorts qui lancèrent immédiatement le sortilège de Désarmement. Les baguettes sorties par les trois adultes leur sautèrent des mains et celles des jeunes gens s'échappèrent de leurs sacs.
- C'est votre jour de chance ! s'exclama un des Mangemorts. Voldemort ne souhaite que la fille et nous a donné des ordres pour qu'aucun de vous ne meurt. Vous avez été sages de ne pas amener Harry Potter avec vous, parce qu'il nous aurait intéressé également.
Donc, le sort de M. Weasley fonctionnait toujours. Mais tous ces Mangemorts... Voldemort s'était enfin décidé à les sortir d'Azkaban.
Le Mangemort qui avait parlé – et Harry était quasiment sûr qu'il s'agissait de Lucius Malefoy – se tourna vers Séléné et tendit sa main vers elle.
- Viens avec nous, nous avons beaucoup à t'offrir.
Harry se tourna vers elle et se rendit soudain compte qu'elle était fatiguée, très fatiguée. Des cernes étaient apparues sous ses yeux et elle avait du mal à les garder ouverts, en fait, elle avait même du mal à tenir debout, sa tête tombait sur sa poitrine. Malefoy fit un signe à un de ses camarades qui attrapa la jeune fille. Elle ferma les yeux et tomba dans ses bras.
- Elle dort, dit une voix de femme, surprise.
- Tant mieux, remarqua Malefoy.
La femme – certainement Bellatrix Lestrange – leva sa baguette et fit des moulinets au-dessus de sa tête. Une épaisse fumée les entoura toutes deux et elles disparurent. Malefoy leva les baguettes qu'il avait en main.
- Quand je vous disais que vous aviez de la chance. Nous vous les rendons, même.
Il les jeta à terre et transplana en même temps que tous les autres. Le groupe était resté immobile devant cette scène.
- Oh là là ! gémit soudain Hermione. Oh là là ! Mais qu'est-ce qu'on va faire ?
Lupin ramassa les baguettes et les rendit à tous, il semblait perplexe.
- Pourquoi ne nous ont-ils pas tué ? lui demanda Harry. Pourquoi Voldemort ne le voulait-il pas ? Ça n'a aucun sens.
Lupin secoua lentement la tête.
- Je l'ignore Harry... Je ne sais vraiment pas... Les rides de son visage se contractèrent alors d'inquiétude. Mais j'ai peur de ce qu'il va faire à cette jeune fille.
Ils n'avaient plus rien à faire à Slough. Sur le chemin qui les ramenait à Londres, les commentaires, les interrogations et les inquiétudes furent exprimés sans retenues. Harry avait son lot également mais au bout de quelques minutes de route, il sentit son esprit s'engourdir et, sans même s'en rendre compte, il sombra dans le sommeil.
Il se retrouva immédiatement sur la plaine, mais il n'y avait plus ni licorne, ni phénix et il faisait nuit maintenant. Une nuit de pleine lune qui éclairait le paysage comme en plein jour.
Assise sur l'herbe, Séléné semblait se reposer. Harry se rapprocha d'elle et s'assit à ses côtés.
- Je me doutais bien que tu allais venir, dit Séléné. J'ai l'impression que cette plaine nous unit d'une manière ou d'une autre.
- Tu vas bien ? s'inquiéta Harry. Où t'ont-ils emmenée ?
- Je l'ignore, je ne me suis pas encore réveillée. C'est tellement fatiguant, d'utiliser la magie je veux dire. C'est bizarre, lorsque je me suis transportée de Bristol à Slough, ça ne m'a rien fait, mais là, c'était vraiment très fatiguant de vous immobiliser.
- Comment as-tu fait pour me reconnaître ?
- C'est ton odeur que j'ai reconnue.
- Mon... Quoi ?
Séléné haussa les épaules.
- Je ne sais pas pourquoi mais je te fais confiance.
Harry resta silencieux puis sourit faiblement.
- Je crois que moi aussi et je ne te connais pas pourtant.
- Qu'est-ce qui m'attend ? demanda Séléné. Je ne connais rien, je ne sais rien de ce monde dans lequel j'ai plongé la nuit dernière. Je commence à peine à me rendre compte de mes capacités, même si j'arrive à les maîtriser assez rapidement, je pense.
- Séléné, je ne vais pas te mentir, tu vas te retrouver face à l'un des plus maléfiques sorciers de tous les temps. Nous ne savons pas encore ce qu'il te veut, sans doute que tu rejoignes sa cause. Il veut prendre le pouvoir et supprimer tous les enfants sorciers nés de parents Moldus.
- Moldus ?
- Ce sont les personnes qui n'ont pas de pouvoirs magiques. Tu devras être très prudente. Voldemort est un être cruel, sans scrupules et sans conscience.
- Je serai prudente... Harry ? Je peux te demander un service ?
- Ça dépend de quelle sorte.
- Depuis que je suis en âge de pouvoir le faire, j'ai recherché mes parents, sans jamais arriver à rien. La seule chose que j'ai, c'est un nom : Lawill. Bien sûr, c'est peut-être un faux nom mais... J'ai trouvé plusieurs personnes ayant ce nom mais aucune ne pouvait être en rapport avec moi, et je peux t'assurer que j'ai été chercher loin. Peut-être que... mes parents sont des sorciers. Peut-être pourrais-tu les retrouver.
- Je ne vois pas comment.
- Je ne te demande pas d'y arriver mais d'essayer.
Harry réfléchit un instant.
- Lawill ? ... D'accord, je vais essayer.
Séléné lui adressa un sourire de remerciement.
- Je crois que je me réveille... Elle désigna d'un large geste la plaine. C'est notre secret, dit-elle.
- En fait, j'ai dû en parler à...
Mais elle secoua la tête.
- C'est notre secret, répéta-t-elle. Tu ne leur as pas parlé de la plaine et des bois, ni du lever de soleil, parce que, comme moi, tu sais que ça n'appartient qu'à nous pour le moment.
Harry se rendit compte qu'elle avait raison, il n'avait pas dit aux autres l'endroit où ils s'étaient retrouvés. La plaine s'effaça lentement et il se réveilla au moment où Mondingus stoppait devant le 12, Square Grimmaurd.
Mme Weasley les attendait avec anxiété et les serra les uns après les autres à les en étouffer. Elle devait déjà savoir ce qu'il s'était passé. Aucun n'était encore arrivé et les parents Weasley recommandèrent aux jeunes gens de monter dans leurs chambres en attendant qu'ils aient du nouveau.
Le sujet de l'enlèvement de Séléné avait déjà été amplement abordé dans la voiture – même si Harry n'en avait rien entendu – et, tous réunis dans la chambre de Ron et Harry, ils se contentaient de se rassurer les uns les autres au sujet de Voldemort. A un moment où Fred, George et Ginny parlaient entre eux, Harry proposa aux deux autres d'aller voir Buck – il devait absolument leur parler de son rêve.
Après avoir salué Buck et lui avoir donné des rats morts à manger, ils s'assirent un peu à l'écart de l'hippogriffe et Harry raconta à ses deux amis la discussion qu'il avait eue avec Séléné. La réaction d'Hermione était prévisible.
- Il faut absolument que tu en parles à Dumbledore. La première fois, nous ne savions pas exactement à quoi correspondait ton rêve mais maintenant...
- Je ne dirai rien à Dumbledore, la coupa Harry.
Ron le regarda avec des yeux ronds.
- Pourquoi ça ?
- C'est quelque chose de nouveau pour moi, une chose incroyable mais que je dois garder. Ça n'appartient qu'à nous et...
- Nous ? répéta Hermione. Tu parles de toi et Séléné ? Mais tu ne la connais même pas ! Tu ne sais pas qui elle est, tu ignores même si elle est de notre côté. Qui te dit qu'elle n'a pas une nature identique aux partisans de Voldemort ?
- Je le sais ! répliqua Harry. C'est... je ne peux pas l'expliquer, c'est une chose que je sais au fond de moi et même...
Il s'interrompit en réfléchissant à la première fois où il l'avait vu.
- J'ai l'impression d'avoir retrouvé une excellente amie que je n'aurai plus vue depuis des années, dit-il en songeant que c'était exactement ce qu'il ressentait. C'est comme si je l'avais déjà vue quelque part alors que ce n'est pas le cas.
- Mais...euh... Ron semblait hésiter. Tu ne crois pas que Tu-Sais-Qui essaye encore de te faire croire des choses ? Comme avec Sirius, tu te rappelles ?
Harry le regarda sans répondre immédiatement.
- C'est très différent. Maintenant, je sais comment fonctionne ce genre de vision et il ne s'agit pas de ça. L'endroit où nous nous trouvons semble protégé. Je m'y sens en sécurité.
- Et où vous retrouvez-vous ? demanda Hermione.
- Ecoutez, si je vous parle de ça, c'est parce que j'ai besoin d'aide pour tenter de retrouver ce nom, et parce que je vous fais confiance. Alors est-ce que vous allez m'aider ou est-ce que vous allez tout raconter à Dumbledore ?
Il avait demandé ça d'une voix sèche, en regardant plus particulièrement Hermione.
- D'accord, je ne dirai rien, assura Ron.
- Harry, c'est très important. Nous sommes en guerre maintenant et...
- Tu crois que je ne m'en suis pas rendu compte ? Hermione, je t'assure que si j'avais le moindre doute au sujet de Séléné, j'irai tout raconter aux autres mais il faut que tu comprennes que je n'ai jamais été aussi sûr de moi... Tu vas faire quoi ?
Hermione se mordit la lèvre inférieure et gigota sur place avant de hocher la tête.
- Très bien, mais alors tu dois nous promettre une chose, toi aussi. Tu devras nous raconter toutes les conversations que tu auras avec elle.
- Je vous le jure et je vous fais confiance pour ne rien révéler.
Ron avait l'air soulagé que la discussion n'est pas virée à la dispute.
- Alors, dit-il en se tournant vers Hermione, tu as une idée pour trouver ce nom ?
- Je doute fort qu'on puisse facilement accéder aux fichiers de recensement du ministère, répondit-elle en réfléchissant. A mon avis, le mieux qu'on puisse faire pour le moment, c'est d'attendre d'être à Poudlard et de consulter les registres des élèves.
- Quels registres ?
- Je rêve ! Vous êtes sûrs que vous êtes à Poudlard ? Il existe des listes des élèves ayant fait leurs études à Poudlard. On y trouve leur nom et certaines choses qu'ils ont fait ; s'ils ont été préfet ou s'ils ont reçu une médaille par exemple. Tout le monde peut y accéder. On va espérer que ce nom appartenait à un sorcier anglais.
- Mais tu te rends compte de la quantité de nom que ça doit faire ? Surtout qu'on ignore à quelle période chercher.
- Peut-être, mais Harry a promis à Séléné qu'il essaierait. A mon avis, nous devrions remonter jusqu'à soixante ans au grand maximum, au cas où ce nom serait celui de ses grands parents, et non de ses parents.
- Et en espérant qu'il s'agisse vraiment du nom de sa famille, soupira Harry. Merci Hermione, c'est déjà une idée. Nous n'avons plus qu'à attendre d'être à Poudlard.
Ils entendirent du mouvement en dessous. Les jumeaux et Ginny sortaient de la chambre, ce qui signifiait que les membres de l'Ordre avaient du arriver.
Seuls Sirius et Lupin étaient revenus, tous deux semblaient très inquiet.
- Dumbledore a aussitôt envoyé quelqu'un pour surveiller la situation, dit Lupin. Il est en train d'examiner les possibilités à l'heure qu'il est... Pour le moment, nous ne pouvons qu'attendre.
- Mais... Et Séléné ? demanda Harry. Vous ne savez pas où il l'a emmenée ?
- Nous l'ignorons pour le moment mais dés que nous le saurons, nous tenterons de la délivrer. Enfin, dans la mesure où...
Sirius ne finit pas sa phrase mais Harry comprit très bien. Dans la mesure où elle vivrait encore. Une boule désagréable se forma dans son estomac.
- Ce qu'il faut surtout espérer, c'est qu'elle veuille qu'on la délivre, remarqua M. Weasley d'un ton lugubre.
- Comment ça ? s'étonna Fred.
- Nous ignorons tout de cette fille et nous ne pouvons exclure la possibilité qu'elle rejoindra le camp de Voldemort, expliqua Lupin.
Un court silence s'installa puis Sirius grimaça en se grattant la tête.
- De toute façon, on ne peut qu'attendre pour le moment, remarqua-t-il.
Un sourire apparut sur son visage.
- Heureusement que demain s'annonce bien meilleur qu'aujourd'hui.
Lupin et M. et Mme Weasley sourirent également alors que leurs enfants, Harry et Hermione les regardaient avec étonnement.
- Que se passe-t-il, demain ? demanda Harry.
- Tiens, c'est vrai que je ne vous aie pas dit, avec toute cette histoire, se rappela Sirius. Eh bien... Oh, et puis non. Vous aurez la surprise demain matin, en lisant la Gazette.
Lupin rigola en secouant la tête.
- Quoi ? Que va-t-il y avoir dans la Gazette ?
Mais aussi bien Sirius, que Lupin et les parents Weasley refusèrent d'en dire plus de toute la fin de la journée.
D'ailleurs, Harry eut très vite autre chose à penser que leurs cachotteries. Vers la fin de l'après-midi, alors qu'il lisait un livre sur le Quidditch, la douleur à sa cicatrice se réveilla brusquement. Il retint de justesse un cri de douleur et de surprise en plaquant sa main sur son front. Il savait que Voldemort venait de commencer à torturer Séléné et son sentiment d'impuissance se transforma en une colère qu'il ne pouvait laisser sortir.
Ce fut la première fois, en cinq ans, que sa cicatrice lui fit mal pendant si longtemps de manière lancinante. Il fallut près d'un quart d'heure pour qu'elle s'atténue enfin. Harry pensait que Voldemort s'était enfin décider à arrêter mais, brusquement, des images défilèrent dans son esprit à la façon d'un kaléidoscope.
Une plage où des enfants se courent les uns après les autres. Une trapéziste qui exécute un numéro sous un chapiteau bondé. Un enfant qui pleure et deux autres qui le réconfortent. Deux personnes qui se s'accroupissent devant un gamin et lui parle en souriant alors qu'une petite fille d'environ quatre ans les regarde avec envie.
Tout s'arrêta soudainement, laissant Harry complètement désorienté. Il ne comprenait pas d'où lui venaient ces images, ni ce qu'elles signifiaient.
Ron entra dans la chambre et lui sourit.
- On se fait une partie d'échec ?
- Ok, si tu veux.
Alors que Ron sortait le jeu, Harry jugea préférable de ne pas lui parler de ça, ni à Hermione. Ils s'inquiétaient déjà bien assez pour lui. Et puis ça ne voulait sans doute rien dire, il avait certainement eu des hallucinations du fait de la durée de la brûlure à sa cicatrice. Oui, c'était certainement l'explication...
