Euh... Youhou ? (voix timide au possible) Y'a quelqu'un ? Non ? bon, bah tant pis lol. Bon, bah j'envoie encore ce chapitre et si y'a encore personne (mais si Di, je pense à toi, mais toi, tu l'as déjà lue c'te fic !!) ben je vais arrêter, de toute manière, si c'est le cas, là, je suis en train de parler dans le vide ! MDR ! (quoi ? Oui, je sais Di, ça me correspond bien ;-) )

Note : Bon, on va un peu mettre les choses au point sur la progression de ce récit.

L'histoire se déroule sur les deux dernières années d'études de notre sorcier préféré.

Ainsi, la sixième année correspond à 17 chapitres et la septième à 29 chapitres.

Note 2 : Pour ceux qui se le demandent, j'ai passé outre le « pouvoir » cité dans le tome 5 par Dumbledore et qui se trouverait dans la salle scellée au département des mystères. Je n'y fais référence à aucun moment de mon récit.

Voilà, maintenant, place aux réponses aux reviews :-D ou plutôt à la seule et unique review :'(

Diony : lol, ben oui, tu vas pas la relire, lol. Une fois ça va, deux fois, bonjour les dégâts !!

Je vois tout à fait ce que tu veux dire Diony ! Y'a d'excellentes fanfictions sur ce site et je les ai découvertes avec plaisir ! D'ailleurs, y'en a une qui est vraiment géniale et super bien menée : le sceau d'Acrabbaraad ( ;-P)

Oui jetez-vous dans l'eau ! Allez ! Siouplait ! Appel d'un auteur en détresse dans un désert sans la moindre revue sauf une petite oasis avec deux toutes jolies toutes belles lol

Ouais, déco simple mais sympa et pour l'anglais PTDR ! J'ai mis du temps à piger qu'il fallait d'abord mettre sous Manager avant d'envoyer

BIIIIIIIIIIIIIIIIIIZ !

Au fait, si vous voyez des fautes (orthographe, syntaxe, grammaire ou incohérences), n'hésitez pas à me les signaler, que je les corrige.

Chapitre 3 : Réhabilitation et retrouvailles (à noter que j'ai rajouté un certain nombre de nouveaux persos : celui qui apparaît dans ce chapitre (tout comme les autres d'ailleurs) est entièrement sorti de mon imagination et n'a jamais été cité dans aucun des 5 tomes parus)

Le lendemain matin, Harry avait complètement oublié ce qu'avait dit Sirius au sujet de la Gazette, mais pas Hermione, qui déboula dans leur chambre, le visage radieux, alors que lui et Ron dormaient encore, suivie de Ginny – Fred et George étaient repartis le soir précédent.

- Debout paresseux ! s'exclama-t-elle d'une voix enthousiaste. Aujourd'hui est un grand jour !

- De quoi tu parles ? grommela Ron en ramenant sa couverture sur sa tête – Ginny avait ouvert en grand les fenêtres de la chambre.

- Regardez ça, vous comprendrez.

La bouche pâteuse et les yeux à demi ouverts, Harry regarda la une de la Gazette, qu'Hermione lui avait mise sous le nez. Les gros titres achevèrent de le réveiller complètement.

- Sirius a été innocenté ? s'écria-t-il.

Ron fut hors de son lit en un dixième de seconde et s'assit sur celui de Harry pour lire en même temps que lui l'article suivant :

SIRIUS BLACK INNOCENTÉ PAR LE MINISTÉRE

Hier, dans un communiqué à la presse spécial, le ministre de la magie, Cornelius Fudge, a annoncé que les poursuites contre Sirius Black avait été abandonnées. De nouveaux témoignages et certaines incohérences dans l'enquête ont en effet été mises en évidence suite au retour de Vous-Savez-Qui. Il a été établi que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom avait été aidé par Peter Pettigrow pour retrouver un corps humain.

Peter Pettigrow avait, pendant de longues années, été porté décédé de la main de Black. En réalité, il avait mis en scène sa propre mort après avoir engendré le carnage qu'on avait assigné à tort à l'ex-détenu Sirius Black. Pour les détails de l'affaire, rendez-vous p.3.

- Tout est expliqué à l'intérieur, dit Hermione lorsque Harry et Ron relevèrent le visage vers elle. Toute la vérité sur ce qui s'est passé ce jour-là.

- C'est magnifique ! s'exclama Harry. Sirius va enfin pouvoir se montrer au grand jour !

Il sauta au bas de son lit et courut hors de la chambre, dans l'escalier, Ron, Hermione et Ginny le suivant de près. Sirius, Lupin et les Weasley se trouvaient dans la cuisine, la Gazette du Sorcier ouverte à la page de l'article sur Sirius au milieu de la table.

- Alors ? Je vous avais pas dit que ce serait une merveilleuse journée ? remarqua Sirius, la mine rayonnante.

- Extraordinaire, tu veux dire ! Mais comment avez-vous fait ?

- Dumbledore a un peu fait pression sur Fudge, expliqua Lupin en souriant. Comme tu avais déjà raconté que Peter était là lors du retour de Voldemort, il n'a pas eu d'autres choix que de reconnaître l'innocence de Sirius.

- Vous devriez aller vous habiller. Il fait un temps splendide, il serait dommage de ne pas en profiter, dit Sirius en adressant un clin d'œil à Harry.

Lorsqu'ils redescendirent pour prendre leur petit-déjeuner, M. Weasley leur montra des articles de la presse moldue dont les titres ravirent les jeunes gens : Coup de théâtre dans l'affaire Sirius Black ! ; SIRIUS BLACK : AU MAUVAIS ENDROIT, AU MAUVAIS MOMENT ; LE CRIMINEL ETAIT UN HEROS...

- Evidemment, Fudge a dû prévenir les Moldus également. La version qu'ils avaient donné pour justifier la mort de tous ces gens était que Sirius avait tiré à l'aide d'un dévolveur dans une citerne à gaz.

- Un revolver, vous voulez dire, rectifia Hermione.

- Oui, c'est ça, et maintenant, ils racontent qu'il tentait en réalité d'empêcher Pettigrow de le faire, mais qu'il a raté son coup et que Pettigrow s'est enfui avant qu'il ait rien pu faire.

- En tout cas, je peux me montrer au grand jour à compter d'aujourd'hui, et je ne vais pas m'en priver ! Bon, vous avez fini de déjeuner ? On va y aller en marchant, on a tout ce qu'il faut en vêtements moldus pour passer inaperçus.

- Je vais vous laisser, j'ai encore du travail, dit M. Weasley en se levant. Passez une bonne journée !

- A ce soir Arthur !

Une heure plus tard, Harry, Ron, Hermione, Ginny, Sirius, Lupin et Mme Weasley sortaient dans la rue. Une fois arrivé sur le trottoir, Sirius inspira un grand coup, un immense sourire se dessinant sur son visage.

- Par tous les hippogriffes de la terre, ça fait du bien !

Sirius ne cachait pas sa joie de pouvoir enfin sortir au grand jour et sa bonne humeur se ressentait sur la totalité du groupe. Ils avaient décidé d'aller faire un tour sur le Chemin de Traverse et s'y rendirent à pied, traversant une bonne partie de Londres. Le chemin se passa sans incident et Harry fut un peu surpris du manque de réaction des gens qu'ils croisaient.

- Ça fait trois ans que Sirius est recherché, lui rappela Hermione, et, chez les Moldus, ils n'ont pas eu l'occasion d'en entendre de nouveau parler depuis les journaux de ce matin. A mon avis, ça va être différent sur le Chemin de Traverse.

- J'espère bien ! s'exclama Sirius. J'attends avec impatience de rencontrer les gens qui n'auront pas lu la Gazette ce matin...

Lupin secoua la tête en souriant.

- J'imagine d'ici leur réaction.

Enfin, ils arrivèrent devant l'enseigne du Chaudron Baveur.

- Ça fait une éternité que je ne suis plus revenu ici, remarqua Sirius en contemplant le panneau indiquant la taverne. Allez hop, c'est parti.

Il poussa la porte de la taverne et pénétra dans son environnement enfumé. La plupart de ceux qui tournèrent la tête par réflexe la détournèrent avec indifférence, mais certains restèrent bloqués sur Sirius, la mine abasourdie.

Ils se dirigèrent vers le bar et Sirius frappa du plat de sa main le comptoir.

- Salut Tom, les affaires marchent bien ?

Le patron leva un visage surpris vers Sirius et resta un moment interdit avant de sourire.

- Sirius Black... Je me disais bien que tu finirais par te montrer ici, même si je ne pensais pas que tu le ferais aussi tôt. Quelle histoire !

- Une histoire qui se termine bien, surtout.

Il tourna sur lui-même et s'adressa à l'ensemble des clients de la taverne.

- Tournée générale ! Buvez ce que vous voulez, c'est moi qui offre !

- Je te prépare une ardoise ? demanda Tom en lui adressant un sourire édenté.

- Tu peux compter sur moi.

Le petit groupe se rendit dans l'arrière-cour sous les regards des personnes présentes et quelques unes levèrent leur verre en direction de Sirius lorsqu'ils passèrent devant eux.

- Ça commence plutôt bien, commenta Lupin en sortant sa baguette pour ouvrir le passage vers le chemin de Traverse.

Une foule dense remplissait la rue, ce qui n'était absolument pas pour déplaire à Sirius. Un sourire en coin, il rajusta le col de sa robe et avança sur la route pavé avec Harry à ses côtés, les autres suivant juste derrière eux.

Harry se rendit vite compte que le retour de Voldemort avait dû rendre les sorciers plus intéressés par l'actualité qu'auparavant car la plupart des gens les regardèrent passés avec suspicion ou surprise mais jamais avec peur.

A un moment, alors qu'ils passaient devant la boutique de l'apothicaire, un sorcier occupé à fouiller dans les produits qu'il venait d'acheter percuta Sirius par mégarde. Il releva la tête avec un sourire d'excuse qui se figea brusquement lorsqu'il reconnut le visage de Sirius.

- AAAAAARGH ! hurla-t-il en faisant un bond impressionnant en arrière, son sac tombant à terre et déversant sur le sol des yeux d'anguilles, des fioles de bave de glouton et des griffes de dragon. A MOI ! A L'ASSASSIN ! APPELEZ LES DETRAQUEURS ! AU SECOUUURS !

Sirius éclata d'un rire sonore.

- Du calme ! s'exclama une sorcière à l'air exaspéré qui sortait également de chez l'apothicaire. Il faudrait songer à lire les journaux de temps à autres !

Elle releva l'homme sans ménagement et lui fourra la Gazette entre les mains.

- Si tu écoutais ce que je dis, tu m'aurais entendu te lire l'article ce matin ! Mais non, môssieur reste plongé dans ses bouquins de remèdes alchimiques sans se soucier de rien d'autres !

Alors que la sorcière continuait à crier sur celui qui devait être son mari, un vieil homme qui avait assisté à la scène pointa un doigt rageur sur Sirius.

- Ils peuvent bien dire ce qu'ils veulent à la Gazette ! rugit-il. Ce serait pas la première fois qu'ils donneraient une fausse information !

- Alors vous croyez que je suis le bras droit de Voldemort ?

Des gémissements et des cris de frayeur jaillirent des témoins rassemblés. La voix tremblante, le sorcier campa cependant sur sa position.

- Et où sont les preuves de votre innocence ? Qui peut prétendre avoir vu Pettigrow vivant ?

- Au moins trois personnes, remarqua Harry en fronçant les sourcils. Vous avez dû louper un épisode.

Le sorcier le regarda un instant avec une moue méprisante.

- Que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom soit revenu, le ministère a fini par le reconnaître, mais quant à savoir la façon dont son retour s'est déroulé, s'il n'y a que votre parole, monsieur Potter...

- Tout comme le ministère a reconnu mon innocence ! rugit Sirius. Votre avis sur ma culpabilité a autant d'importance à mes yeux qu'une fourmi en a à ceux d'un Magyar, mon cher monsieur, mais je ne vous permettrai pas de douter de la parole d'un garçon qui a eu le courage de révéler au monde la vérité afin que des ingrats tels que vous aient la possibilité de se protéger !

Il s'était avancé vers l'homme de toute sa hauteur et celui-ci préféra s'éloigner sans demander son reste. Quand il le voulait, Sirius pouvait vraiment avoir l'air menaçant.

Si d'autres personnes pensèrent comme cet homme, ils se retinrent de faire le moindre commentaire et Harry fut surpris de constater que bien plus de personnes qu'il ne l'aurait imaginé étaient ravies de revoir Sirius.

Il était six heures du soir lorsqu'ils revinrent au Square Grimmaurd, plongés dans une discussion animée et enthousiaste. En arrivant dans la rue, ils se rendirent compte qu'une jeune fille – elle ne devait pas encore avoir vingt-cinq ans – attendait sur l'un des trottoirs, visiblement un peu perdue.

Ils s'arrêtèrent à une certaine distance d'elle et continuèrent à parler en attendant qu'elle s'en aille, mais, au bout d'une dizaine de minute, elle était toujours là.

- Mais qu'est-ce qu'elle attend ? grogna Ron en risquant un coup d'œil dans sa direction.

A ce moment, elle se décida à bouger mais avança droit sur eux.

- Excusez-moi, est-ce que vous habitez le quartier ?

- Nous le connaissons, répondit Mme Weasley en lui souriant aimablement.

- Alors vous pourrez peut-être m'aider.

Elle sortit d'une de ses poches un bout de papier, apparemment une coupure de presse.

- Je cherche... commença-t-elle avant de s'interrompre brusquement.

Elle venait d'apercevoir Sirius, derrière le groupe, et une expression de surprise était apparue sur son visage.

- M. Black ? Vous êtes Sirius Black, non ? demanda-t-elle d'un air incrédule.

- C'est bien moi, répondit Sirius en fronçant les sourcils. Vous me cherchiez ?

Elle hocha la tête.

- En effet...

Elle l'observa un instant puis son regard glissa sur Lupin.

- Et vous êtes Remus Lupin, si mes souvenirs sont bons.

- Vos souvenirs ? s'étonna Lupin.

- Ça remonte à près de seize ans, maintenant, remarqua la jeune fille avec un faible sourire. Il est normal que vous ne vous souveniez pas de moi. Je suis Nora Stuborn, la fille de William et Mary Stuborn.

- Nora Stuborn ? répéta Lupin en ouvrant des yeux ronds. De Ely ?

- C'est cela même.

Sirius se gratta la nuque en poussant un soupir stupéfait.

- La dernière fois qu'on t'a vu, tu devais avoir quoi ? Sept ans ? Mais comment as-tu fait pour savoir que j'habitais par ici ? demanda-t-il soudain d'un air soupçonneux. Et pourquoi es-tu venue ?

- Je savais juste que la maison de vos parents se trouvait dans Square Grimmaurd. Je savais que vous en étiez parti mais, après l'article qui est paru ce matin, je me suis dit que le meilleur moyen de vous retrouver, c'était de commencer par là. Quant à mes raisons...

Elle lui adressa un sourire triste.

- Après ce qui s'est passé, il y a quinze ans, nous n'avons plus eu la moindre nouvelle. Nous avons appris que les Potter étaient morts et que vous étiez responsables de cela, mais, bien entendu, nous n'avions que la version des non-sorciers, alors nous n'avons jamais vraiment pu savoir ce qui s'était réellement passé. Nous étions nous-mêmes trop bouleversés pour penser essayer de nous renseigner, et puis comment aurions-nous fait sans autres contacts avec le monde de la magie ?

- Oui, ça a dû être un sacré choc pour ta mère, remarqua tristement Lupin. Je me rappelle qu'elles se connaissaient depuis qu'elles étaient enfants.

- Vous ne savez pas ?

Elle les regardait d'un air incrédule. A part Lupin et Sirius, personne d'autre ne comprenait vraiment qui était cette Nora. Elle était de toute évidence Moldue mais savait qui ils étaient. Sirius plissa des yeux.

- Nous ne savons pas quoi ?

- Eh bien, le second crime dont vous étiez accusé, cette explosion de gaz qui a fait treize victimes... Ma mère se trouvait là-bas à ce moment, elle a été l'une des treize victimes.

Sous le choc, Lupin et Sirius restèrent muets et paralysés.

- Mary était parmi les autres Moldus ? dit péniblement Lupin. C'est...

- Pratiquement impossible, termina tristement Nora. C'est étrange comme certaines coïncidences peuvent se mettre en place, n'est-ce pas ? Je pensais que vous étiez au courant...

Il y eut un silence qu'Hermione rompit timidement.

- Euh... Peut-être vaudrait-il mieux que vous poursuiviez cette conversation autre part que dans la rue ? suggéra-t-elle.

- Oui... Oui, ce serait mieux, approuva Lupin. Mais nous ne pouvons pas...

Il jeta un coup d'œil discret en direction des numéros 11 et 13 de la rue puis regarda Sirius.

- J'ai pris une chambre d'hôtel, non loin d'ici, dit alors Nora. Nous pouvons y aller, si vous voulez.

- C'est une très bonne idée, déclara Sirius. Nous ne serons pas longs, Molly.

Il posa son regard sur Harry, hésita un instant, puis lui fit signe d'approcher.

- Nora, je te présente Harry Potter, le fils de Lily et James.

- Tu avais deux mois et moi sept ans, quand je t'ai vu pour la première fois, remarqua Nora en souriant. Si tu veux venir, je pense que ça te concerne également.

C'est ainsi que, quelques minutes plus tard, Sirius, Lupin et Harry se retrouvèrent dans une petite chambre d'hôtel moldu, en compagnie de Nora.

- Excusez-moi, mais j'aimerai tout de même bien savoir qui vous êtes, remarqua Harry, qui se sentait un peu perdu depuis la rencontre avec Nora.

- La mère de Nora, Mary, était une amie d'enfance de Lily, expliqua Sirius. Elles se connaissaient d'avant Poudlard, c'était une Moldue. Elle était au courant pour Lily et, après le collège, elle nous a présenté, ainsi qu'à son mari, William Stuborn.

- Ma mère m'a eue très jeune et s'est mariée de même, continua Nora. Je me souviens que tes parents venaient souvent chez nous, et le contraire... du moins jusqu'à ce qu'ils doivent se cacher afin de se protéger de... comment s'appelle-t-il déjà ? Voldemort, c'est ça ?

- Exact, confirma Lupin. Moi et Sirius avions rencontré Nora et ses parents plusieurs fois également, précisa-t-il à l'attention de Harry. En parlant de ça, comment va ton père ?

- En ce moment, il est un peu déprimé. Votre évasion, M. Black, a ravivé de douloureux souvenirs, et lorsque nous avons su que vous n'étiez pas coupable, je dois avouer que ça nous a secoué. Nous avons fait confiance à ce que disaient les journaux il y a quinze ans, puisque nous n'avions pas vraiment le choix, mais maintenant, et c'est la raison pour laquelle je suis venue, nous aimerions savoir ce qui s'est réellement passé ce jour-là.

- Je ne sais pas si... commença Lupin.

- Ce n'est pas un secret d'état, remarqua Sirius. Puisque Nora sait déjà qui nous sommes, je ne vois pas pourquoi elle n'aurait pas le droit de savoir.

- Oui, tu n'as pas tort Sirius...

- Je n'ai pas l'intention d'aller crier sur tous les toits ce qu'il en est, remarqua Nora. On me prendrait pour une folle.

Les dernières réticences de Lupin disparurent avec cette remarque et lui et Sirius entreprirent de lui raconter leur histoire et celle de Pettigrow. Harry observa la jeune fille à la dérobée pendant ce temps là. Elle avait des cheveux blonds roux coupés courts et un visage plutôt dur et déterminé. Ses lèvres étaient mince et ses yeux d'un bleu gris qui faisait penser à un ciel orageux. Elle était jolie sans être belle mais donnait l'impression de quelqu'un qui est plus âgé que ce qu'il semble, sans doute à cause de son regard pénétrant et résolu qui semblait avoir vu beaucoup trop de choses.

Lorsque les deux amis eurent terminé leur récit, Nora hocha la tête et se leva pour s'approcher de la fenêtre.

- Pettigrow, murmura-t-elle en regardant dehors. Je m'en souviens, je ne l'avais vu qu'une fois, il y a longtemps... Et il les aurait trahi de cette manière ? Juste par peur ? La peur est un facteur de destruction si elle n'est pas contrôlée, il en a toujours été ainsi...

Elle se tourna vers eux.

- Et où se trouve-t-il aujourd'hui ?

- Il a rejoint son maître, bien sûr, grommela Sirius.

- Alors Voldemort est revenu ? C'est comme si tout recommençait...

- Et tu n'es venue que pour avoir des informations ou bien tu cherches autre chose ? demanda Harry sans se rendre compte qu'il la tutoyait.

- Pour autre chose, bien évidemment. Je sais bien que je ne suis qu'une... Moldue – c'est bien comme ça que vous dîtes ? – mais cela ne change rien au fait que nous avons eu à vivre la même épreuve. Je veux retrouver le salaud qui a tué ma mère, je veux savoir ce qui va se passer, comment vont évoluer les choses, aussi bien pour Pettigrow que pour Voldemort.

- C'est impossible Nora, répondit Lupin. Tu l'as dit toi-même, tu n'as pas de pouvoirs magiques et tu risquerais un trop grand danger. De plus, les Moldus ne sont normalement pas au courant de tout cela, sauf ceux dont les enfants sont des sorciers. Nous pourrons te tenir au courant de l'évolution des choses, par exemple en t'envoyant la Gazette des Sorciers, mais nous ne pouvons pas te laisser entrer dans ce combat. Tu serais plus une gêne qu'autre chose pour nous, et tu mettrais ta vie inutilement en danger.

- Je me doutais que vous diriez ça, remarqua Nora, le regard flamboyant. Mais ce n'est pas grave, avec ou sans votre aide, je trouverais le moyen de combattre ces types.

- Ce serait de la folie ! s'exclama Sirius en se levant d'un bond, visiblement en colère. Tu n'as que vingt-trois ans et tu es sans défense dans le monde de la magie !

- Vous croyez ça ?

Elle s'approcha d'un sac de voyage et en sortit quelque chose que Harry reconnut immédiatement, non sans une certaine inquiétude.

- Tu te promènes toujours avec un pistolet sur toi ? demanda-t-il.

- Un souvenir. Je n'ai peut-être que vingt-trois ans mais je suis déjà passée photographe professionnelle grâce à des photos que j'ai prise dans un pays en guerre. Un de mes amis a tenu à m'apprendre le tir pour me défendre et m'a offert ce Beretta, au cas où. Que ce soit des sorciers ne change rien à l'effet des balles...

- Ils possèdent des protections dont tu n'as pas idée, et tu serais prête à tuer ? répliqua Lupin, incrédule.

- Si cela peut éviter que d'autres familles pleurent un ou plusieurs morts, alors oui, je suis prête à tuer, répondit-elle froidement.

En revenant au 12 Square Grimmaurd, Lupin, Sirius et Harry ne se rendaient pas encore très bien compte de ce qu'ils venaient d'entendre. Ils n'étaient pas parvenus à faire changer Nora Stuborn d'avis et cela ne laissait rien présager de bon.

- Il faudra prévenir Dumbledore, remarqua Lupin alors qu'ils tournaient dans Square Grimmaurd.

- Ouais, je crois bien qu'il ne sera pas très content qu'on ait raconté tout ça à Nora, grommela Sirius. Pourtant c'est vrai : elle avait le droit de savoir.

- Vous croyez qu'elle est sérieuse quand elle dit qu'elle veut retrouver Pettigrow et Voldemort ? leur demanda Harry.

- Elle avait pas l'air de plaisanter, lui fit remarquer Sirius. Quand je pense à la gamine qu'elle était... On a dû la voir quoi ? Cinq ou six fois en tout. Mais on la voyait quand même grandir. Adorable et pleine de vie, mais, en fait, la plupart des gamins sont comme ça, non ?

- Mais tous ne passent pas la suite de leur vie dans un désir de vengeance, remarqua Harry. Je ne dis pas qu'elle a raison mais je la comprends.

- T'es pas le seul, lui assura Sirius, mais quand même...

- De toute façon, comment pourrait-elle trouver des informations sur Voldemort puisque c'est une Moldue ? Elle n'a aucun moyen de mettre à exécution ce qu'elle veut faire.

- Je n'en suis pas si sûr, Harry, soupira Lupin. Elle semble déterminée, je pense qu'elle doit être très débrouillarde, et elle en connaît énormément sur le monde de la magie. Ses souvenirs de l'époque où James et Lily étaient encore là sont apparemment entiers puisqu'elle se souvenait que Sirius avait fait mention du Square Grimmaurd. Qui sait ce dont elle, ou son père, se souvient d'autre ?

- Nous devrions peut-être rendre visite à William Stuborn, suggéra Sirius. Il doit avoir de l'influence sur sa fille, non ?

- Nous allons d'abord voir ce qu'en pense Dumbledore, et puis il ne vaut mieux pas trop attirer l'attention sur eux, estima Lupin. Des sorciers qui rendent visite à des Moldus, ou le contraire, ça passe rarement inaperçu.

- Alors quelqu'un sait certainement déjà qu'elle est entrée en contact avec nous, remarqua Harry.

Lupin se contenta de pousser un nouveau soupir et Sirius de passer une main dans ses cheveux. Ce nouvel élément n'était pas pour simplifier une situation déjà complexe.

Harry rapporta à Ron et Hermione ce qu'il venait d'apprendre.

- Je n'ose pas imaginer ce que cette fille et son père ont dû vivre après la mort de sa mère, déplora Hermione. Contrairement aux autres Moldus, ils savaient que la version officielle n'était pas l'exacte vérité.

- Je suppose que c'est principalement ça qui l'a conforté dans son projet, grimaça Harry. Je me demande ce que Dumbledore va pouvoir trouver pour arranger ça.

- Bah, un sort d'amnésie et on n'en parle plus, remarqua Ron en haussant les épaules.

- L'utilisation des sorts d'amnésie est très réglementée, répliqua Hermione. Ils ne peuvent pas effacer le souvenir de la mort de sa mère, et le savoir qu'elle possède sur les sorciers est bien trop lié à son enfance pour qu'ils le lui effacent sans supprimer d'autres souvenirs. Pour que cela soit efficace, il faudrait les rendre, elle et son père, comme Lockhart, tu penses bien que Dumbledore ne ferait jamais ça.

- C'est trop bizarre cette histoire, grogna Ron. Comme si y'avait pas assez à faire avec Séléné. Les membres de l'Ordre vont avoir du boulot.

- En même temps...

Harry et Ron regardèrent Hermione, qui avait laissé sa phrase en suspens, la mine pensive.

- En même temps quoi ? demanda Harry.

- Eh bien, nous savons que Voldemort veut un monde sans Moldu, donc cela les concerne autant que nous. Le problème, c'est qu'on ne peut pas leur dire clairement ce qui se passe à cause de la loi du secret, mais si cette fille, Nora, est photographe, elle doit avoir des relations avec le milieu journalistique moldu. Connaissant l'existence des sorciers et de Voldemort, il pourrait être intéressant de l'avoir à nos côtés. Il y a différents moyens de mettre les gens en garde, sans leur dire clairement ce qui se passe, par l'intermédiaire de la presse.

- Dumbledore va certainement y penser, remarqua Harry. C'est étrange parce que j'ai vu et vécu tellement de choses depuis que je suis à Poudlard qu'on peut dire que je suis rodé pour faire face à de nombreuses situations, pourtant ça m'a vraiment inquiété de la voir sortir cette arme, comme ça... Mais bon, autant laisser ceux de l'Ordre s'en occuper, on a d'autres chats à fouetter.

- Au fait, tu n'as toujours pas eu de nouvelles de Séléné ? lui demanda Hermione en lui lançant un regard en biais.

- Non, sinon je vous l'aurai dit, mais Voldemort la torture, je le sens, ma cicatrice n'arrête pas de me lancer par à coup.

Il fronça les sourcils et donna un coup de poing sur son lit.

- Il faut vraiment qu'on la retrouve ! Elle ne pourra pas tenir indéfiniment.

Les semaines suivantes furent éprouvantes pour Harry. Il lui arrivait souvent de s'arrêter brusquement, en plein milieu d'un geste, pour se retenir à une chaise ou à un mur parce que la douleur à sa cicatrice devenait trop cuisante pour qu'il puisse faire quoi que ce soit. De plus, de nouvelles visions – du même genre que celles qu'il avait eues le soir après l'enlèvement de Séléné – étaient revenues. Il lui arrivait d'en avoir deux ou trois fois par jour et il était parvenu à le cacher mais il se demandait s'il pourrait indéfiniment le faire car elles le laissaient toujours un peu hébété pendant quelques minutes après avoir disparu.

Trois jours avant la rentrée, Mme Weasley réunit Harry, Ron et Hermione dans la cuisine, où ils retrouvèrent M. Weasley et son fils Bill – Sirius était parti en mission pour l'Ordre la veille au soir.

- Asseyez-vous, les invita M. Weasley lorsqu'ils entrèrent. Le professeur Dumbledore a estimé que vous deviez être mis au courant de cette affaire avant de vous rendre à Poudlard. Il s'agit d'une affaire confidentielle concernant l'Ordre.

- Vous refusiez de nous dire quoi que ce soit, l'an dernier, remarqua Ron, surpris.

- L'an dernier c'était l'an dernier, maintenant... Enfin, vous avez prouvé que nous pouvions vous informer de certaines choses. Mais je ne vous dirai que le strict nécessaire, alors inutile de poser trop de questions, je n'y répondrai sûrement pas. Voilà ce que vous devez savoir : l'Ordre du Phénix a pu se trouver des alliés de choix dans la lutte contre Vous-Savez-Qui, mais ceux-ci n'arriveront pas avant l'année prochaine pour des raisons qui leur sont propres. Evidemment, une année, c'est long, et nous mettrons tout en œuvre pour faire en sorte que l'intervention de ces alliés devienne inutile, mais, pour être tout à fait franc, il y a peu de chance pour que tout soit réglé d'ici la fin de ce délai, et cela malgré ce nouvel élément que représente Séléné et dont nous ne savons pas grand-chose... Il y a longtemps, lors de la première guerre, ces alliés nous avaient remis un moyen de défense dont nous n'avons, fort heureusement, pas eu besoin de nous servir, et ce moyen de défense a été dissimulé dans un bâtiment dont je ne peux pas vous dévoiler l'emplacement.

- Nous sommes en possession de plans indestructibles de ce bâtiment qui sont indispensables pour pénétrer à l'intérieur, poursuivit Bill, et il ne faudrait sous aucun prétexte que Vous-Savez-Qui mette la main dessus. On ignore comment, mais il a eu vent de l'existence de cette protection il y a peu et nous sommes quasiment persuadés qu'il veut s'en emparer. Pour plus de précautions, ces plans se trouvent à Poudlard. Malgré les quelques défaillances qui ont pu avoir lieu les années précédentes, l'école reste un endroit sûr.

- Si nous vous disons tout cela, c'est pour vous demander de redoubler de prudence et de vigilance cette année, recommanda M. Weasley. En temps voulus, vous comprendrez de quoi nous vous parlons aujourd'hui mais, pour le moment, il va falloir vous tenir sur vos gardes encore plus que d'habitude.

Harry se souvint que, l'année précédente, alors qu'il était entré dans la cuisine juste après une réunion de l'Ordre, Bill était encore en train d'examiner des plans avec son père, et il se demanda s'il s'agissait de ce dont leur parlait M. Weasley.

- Et le ministère a accepté sans rechigner ? demanda Hermione, sceptique.

- Le ministère ignore tout de cette histoire.

- Le professeur a été sage de demander à ce que l'Ordre reste un secret, assura Bill. De plus, il nous est plus aisé de trouver des personnes de confiance, maintenant.

M. Weasley hocha la tête et grimaça.

- J'ai entendu dire que Fudge se demandait justement s'il ne fallait pas réunir un nouvel Ordre. Il aura toujours un hibou de retard.

- Je ne savais pas que l'Ordre était toujours secret, s'étonna Hermione. Pourtant, avec ce qui s'est passé au ministère en juin...

- Fudge a simplement cru qu'il s'agissait d'alliés de Dumbledore, il n'a pas une seule fois pensé à l'Ordre. Contrairement à Vous-Savez-Qui, d'ailleurs.

- Le mage noir a bien compris ce qu'il en était, expliqua M. Weasley. Mais il va penser que le ministère est au courant, maintenant. Dumbledore a préféré ne rien dire car il craint que Fudge ne fasse encore une erreur quelconque qui mettrait l'Ordre en péril. Depuis l'année dernière, nous avons eu le temps de nous organiser efficacement, il ne faudrait pas que Fudge vienne changer ça.

- L'imbécillité de notre ministre est plus inquiétante que Vous-Savez-Qui, grommela Bill.

(à suivre...)