Pour résumer ce chapitre, un seul mot : Enfin ! lol
Chapitre 9 : Un indice primordial
Tout le mois de novembre se passa sans le moindre incident. Les séances d'apprentissage de la défense se passaient très bien et les progrès étaient constants. La seule chose qui mettait Harry mal à l'aise, c'était le picotement de sa cicatrice – qui avait repris le lendemain du match –, qui lui rappelait sans cesse que cela faisait maintenant quatre mois que Séléné était aux mains de Voldemort et qu'ils n'avaient pas repris contact depuis trois mois entiers.
Séléné tenait bon, il le savait, de temps à autres, sa cicatrice lui faisait plus mal qu'à l'ordinaire, mais pas au point de lui laisser supposer que Voldemort avait porté un coup fatal. Comme Séléné l'avait elle-même remarqué, il tenait à la garder en vie.
Cela faisait un moment que Harry avait perdu l'espoir de rétablir tout contact avec elle, tout comme il craignait qu'ils ne la retrouvent jamais, quand...
Harry, Ron et Hermione revenaient de dîner. Ils montaient les escaliers qui menaient à la tour Gryffondor mais Harry avait l'impression que les marches étaient plus hautes que d'habitude. Ses jambes étaient comme lestées par du plomb. Il s'arrêta au milieu de l'escalier, essoufflé, avant de comprendre que c'était de la fatigue qu'il ressentait.
Hermione et Ron se tournèrent vers lui.
- Ça ne va pas, Harry ? s'inquiéta Ron.
Il ouvrit la bouche pour répondre mais ne parvint qu'à bailler. Son corps se mit à trembler et sa respiration se fit plus profonde, il ne parvenait pas à résister au sommeil. Ses paupières alourdies se fermèrent d'elles-mêmes et il eut juste le temps de se sentir tomber vers l'avant avant de s'endormir et de se retrouver sur la plaine.
Séléné était debout, devant lui. Une expression de soulagement intense passa sur son visage.
- J'étais sûre que je pouvais t'appeler ! s'exclama-t-elle.
- Séléné ! J'ai bien cru que jamais je ne te reverrai !
- T'étais pas loin de mon état d'esprit, alors. Ça fait déjà un moment que je suis là, mais je ne savais pas si tu allais venir ou non, alors j'ai concentré toutes mes pensées vers toi dans l'espoir que ça t'amènerait... Et ça a été le cas...
Harry l'observa un instant. Elle avait perdu beaucoup de poids, ses joues étaient creuses et son visage semblait toujours légèrement crispé par la douleur. Il voulut dire quelque chose mais Séléné le coupa, l'air soudain anxieuse.
- J'ai réussi à sortir des cachots, dit-elle précipitamment. C'était il y a une semaine, je me suis rendue compte qu'il n'y avait plus personne devant la porte, alors je l'ai ouverte en m'aidant de la magie. Je me suis retrouvée dans un couloir sombre et désert et je suis passée vers la droite. J'ai couru un certain moment avant d'arriver à un escalier interminable, et puis il y a eu un mur devant moi. Je ne sais pas trop comment j'ai réussi à l'ouvrir mais je me suis retrouvée dans un salon, je crois, à l'intérieur d'une cheminée. Il y avait un certain nombre de personnes, des partisans de Voldemort, et ils m'ont ramenée dans ma cellule. Je sais que c'est très vague, mais il y avait un portrait, sur le mur qui me faisait face, le portrait d'un homme.
- Comment était-il ? demanda aussitôt Harry.
- Je vais te montrer, je me suis entraînée à ça avant de réussir à venir ici.
Elle plaqua une main contre sa tempe et la retira lentement, une substance argentée s'y était collée. Elle frotta ses mains l'une contre l'autre et une poussière brillante tomba au sol en formant le tableau qu'elle avait vu.
Il représentait un homme à l'air hautain, debout devant un rideau vert foncé. Harry le reconnut aussitôt.
- Séléné ! Je crois que je sais où il te retient ! s'écria Harry, abasourdi.
- Je l'espérai, soupira Séléné, apparemment soulagée.
- Il faut que je me réveille. On va venir te chercher très vite, je te le jure.
Harry sortit de son sommeil sans savoir si Séléné avait entendu mais c'était sans importance. Il se trouvait toujours dans l'escalier, Ron lui donnait des petites tapes sur les joues et il entendit Hermione dire qu'il fallait l'amener à l'infirmerie. Il ouvrit les yeux et se redressa brusquement, complètement réveillé, faisant sursauter ses deux amis.
- Harry, tu... commença Hermione.
- Je sais où est Séléné. On a été idiot de ne pas y avoir pensé. Il faut aller voir McGonagall.
Sans prendre gare aux regards stupéfaits de Ron et Hermione, Harry se releva et dévala les escaliers en direction du bureau de McGonagall. Il entra en trombe dans la salle, sous le regard surpris du professeur.
- Potter ! Qu'est-ce que...
- Séléné est chez les Malefoy, l'interrompit-il.
- Que dîtes-vous ?
- Séléné est retenue dans le manoir des Malefoy. Elle se trouve dans des souterrains auxquels on accède par un passage qui se trouve dans la cheminée de leur salon, face à un mur qui porte un tableau de Lucius Malefoy. Ne me demandez pas comment je le sais, s'il vous plaît, je le sais, c'est tout. Vous pouvez bien aller vérifier, non ?
Ron semblait inquiet et Hermione lança un regard anxieux au professeur, qui avait plissé des yeux. Elle se leva.
- Très bien, je vais en parler au professeur Dumbledore. Allez dans votre salle commune, je viendrais vous chercher.
Beaucoup d'élèves se trouvaient encore dans la salle commune à cette heure-ci, en train de faire leurs devoirs ou de parler des vacances de Noël qui se rapprochaient lentement. Harry, Ron et Hermione s'assirent dans les fauteuils entourant la cheminée et Harry raconta aux deux autres ce qu'il savait.
Maintenant, ils ne pouvaient plus qu'attendre, et cela était insupportable à Harry. Il ne cessait de se lever de son fauteuil pour faire les cent pas et jeter des coups d'œil à l'entrée de la salle commune. Il craignait que Voldemort parvienne à amener Séléné autre part, que celui-ci attende les Aurors envoyés par Dumbledore pour les tuer et il en venait même à craindre de s'être trompé sur la signification du portrait ou que Séléné ait été elle-même trompée.
Le temps passait lentement et la salle commune se vidait peu à peu. Ginny fut la dernière à aller se coucher, après leur avoir demandé pourquoi ils semblaient si anxieux. Comme ils ne voulaient pas l'inquiéter ou lui donner de faux espoirs, ils lui dirent qu'elle se faisait des idées.
Trois heures, puis quatre passèrent ainsi. Harry ne tenait plus en place et se demandait si McGonagall ne les avait pas oubliés, ou s'il s'était passé quelque chose de grave...
Enfin, aux alentours de minuit, le passage s'ouvrit pour laisser passer une McGonagall à l'air un peu secoué.
- Vous aviez raison, dit-elle avant que Harry ait pu demander quoi que ce soit. Les membres de l'Ordre l'ont découverte dans des cachots secrets. Pas vraiment en bon état mais vivante.
La tension accumulée ces dernières heures se relâcha brusquement. Séléné n'était plus aux mains de Voldemort, ils l'avaient retrouvée !
- Suivez-moi, leur intima McGonagall, le directeur voudrait vous voir.
Schacklebolt Kingsley se trouvait également dans le bureau de Dumbledore lorsqu'ils y entrèrent. Il adressa un sourire à Harry.
- Excellente info, Harry. Séléné est en sécurité maintenant, nous l'avons menée au QG de l'Ordre où elle est en train de se rétablir.
- Elle était blessée ? s'inquiéta Hermione.
- Non, mais très affaiblie. Le Seigneur des Ténèbres n'a pas dû lui laisser beaucoup de répit.
Dumbledore fit apparaître quatre chaises supplémentaires pour permettre aux trois jeunes gens et au professeur McGonagall de s'asseoir.
- Harry, je me demande comment tu as su où elle se trouvait, dit calmement Dumbledore.
Harry serra la mâchoire et croisa les regards de ses amis. Il était temps de tout raconter.
- J'ai fait d'autres rêves, expliqua-t-il. Du même genre que la première fois où j'ai rencontré Séléné. J'en ai fait un juste après sa capture, en août, et un autre dans le Poudlard Express. Ensuite, pendant trois mois, il n'y a rien eu, jusqu'à il y a quelques heures, où Séléné m'a dit qu'en essayant de s'enfuir, elle avait vu le portrait de Lucius Malefoy. Enfin, j'ai reconnu sa... description.
Harry s'attendait à ce que Dumbledore lui reproche d'avoir gardé ça sous silence, mais il n'en fit rien, il ne lui demanda même pas d'explications.
- Et à chaque fois, Séléné et toi étiez parfaitement conscients de ce dont vous parliez ?
- Oui, je m'en souviens à mon réveil.
- Tu lui as dit beaucoup de choses ?
- Les essentielles... mais pas les capitales.
Il regarda Dumbledore droit dans les yeux pour bien lui faire comprendre qu'il n'avait pas parlé de la prophétie. Dumbledore hocha la tête.
- Professeur, serait-il possible que je la vois ? demanda Harry.
- Pas immédiatement. Vous pourrez tous la voir aux vacances de Noël, si tout se passe comme prévu.
- Nous retournons au square Grimmaurd ? s'étonna Ron.
- Au début tout du moins, ensuite, tout dépendra de la situation. Il s'agit d'un endroit très sûr, comme vous le savez.
- Excusez-moi professeur, intervint Hermione d'une voix timide. Maintenant, le ministère doit être au courant de l'existence de Séléné, est-ce que ça ne va pas changer certaines choses ?
- Le ministère ignore tout de la descente opérée chez les Malefoy, assura Dumbledore. Les agissements de l'Ordre sont toujours tenus secrets à son égard et seuls des membres de l'Ordre ont pris part à cette opération.
- Et il est certain que M. Malefoy ne pourra pas aller se plaindre au ministère, ajouta Kingsley en souriant. On a eu les Mangemorts totalement par surprise en arrivant là-bas, et c'est une chance. Nous nous en sommes tirés avec quelques blessés et aucun mort ; fort heureusement, leur maître n'était pas présent.
Cette nuit-là, peu après s'être couché, Harry ressentit une violente douleur lui transpercer le crâne en provenance de sa cicatrice. Voldemort était fou de rage et, malgré la douleur atroce que lui faisait ressentir l'accès de fureur de son ennemi, Harry sentit une joie triomphale monter en lui.
Le lendemain, au petit déjeuner, une chouette hulotte au plumage brun vint porter une lettre à Harry. Il ne connaissait absolument pas l'écriture de l'adresse mais son cœur fit un bond lorsqu'il vit que la lettre portait la signature de Séléné.
Harry
Tout va très bien maintenant, et certaines personnes ont pu m'expliquer plus clairement la situation qui, pour ma part, était vraiment très obscure.
J'accepte d'ailleurs de mieux en mieux les changements que tout cela a apporté dans ma vie, même si je ne comprends pas encore tout – et il semblerait d'ailleurs que je ne sois pas la seule...
Je ne me risque pas écrire plus. A très bientôt j'espère.
Séléné
Evidemment, elle ne pouvait pas écrire clairement de quoi il retournait dans une lettre mais Harry comprit très bien le message. « Rassure-toi, je vais très bien, et merci pour tout. J'ai hâte de pouvoir enfin réellement te rencontrer. »
Il restait encore un mois avant les vacances de Noël et il sembla à Harry que cette période allait être une des plus longues qu'il ait jamais vécues.
Heureusement, le mois de décembre passa plus vite qu'il ne l'aurait cru grâce aux séances de défense et d'entraînement pour le Quidditch, mais aussi aux cours d'occlumancie. Le professeur Fierdevis s'était en effet enfin décidé à passer aux travaux pratiques. Chaque heure, il faisait subir à plusieurs élèves le sortilège Legilimens et aucun n'était encore parvenu à le contrer.
Deux semaines après sa libération, Séléné parvint de nouveau à entrer en contact avec Harry. Elle lui sembla en bien meilleure forme et ils restèrent plus longtemps que les fois précédentes à discuter de choses importantes ou non, Harry apprenant notamment à Séléné les résultats de leurs recherches sur le nom qu'elle lui avait donné. Jamais Harry ne s'était senti aussi bien en présence de quelqu'un. Il parlait naturellement avec elle et ils rigolaient ensemble comme s'ils se connaissaient depuis des années.
La dernière semaine de décembre amena à Harry un nouveau problème à résoudre, aussi inattendu qu'inexplicable.
Ils étaient en occlumancie et le professeur Fierdevis, après avoir fait passer Seamus Finnigan devant lui, appela Harry. C'était la première fois que Harry allait avoir affaire à lui et il se demanda si les séances de Rogue lui avaient permis de faire face à ça. Il espérait que oui, se doutant que Fierdevis attendait des résultats de sa part.
Il se mit face au professeur et tenta de faire le vide dans sa tête.
- Prêt ? demanda Fierdevis.
Harry hocha la tête en serrant sa baguette tandis que le professeur levait la sienne.
- Legilimens !
Et rien ne se produisit... Fierdevis n'aurait lancé aucun sort que le résultat aurait été identique. Un instant, Harry crut que le professeur avait raté son coup mais celui-ci plissa des yeux sans chercher à lancer de nouveau le sort.
- Asseyez-vous, M. Potter. M. Crabbe, c'est à vous.
Harry se rassit en sentant les regards de ses camarades sur lui.
- M. Crabbe, répéta Fierdevis. Avez-vous besoin d'aide pour vous lever ? A moins que vous ne soyez sujet à de subites surdités ?
Crabbe se leva d'un bond et s'avança vers le professeur.
- Mais qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Hermione à mi-voix alors que Crabbe faisait les frais de la légilimancie.
- Alors là, tu vois, j'aimerai bien le savoir...
Harry attendit impatiemment la fin du cours afin de pouvoir demander des explications à Fierdevis. Il patienta avec Ron le temps que les autres soient sortis – Hermione se rendant en arithmancie – et s'approcha du bureau professoral. Le professeur fut plus rapide que lui.
- Comment avez-vous fait ça ? lui demanda-t-il en lui lançant un regard perçant.
- Pardon ?
Il alla fermer la porte et revint vers Harry et Ron.
- Comment avez-vous fait pour annuler mon sort sans vous servir de votre baguette ?
- Annuler votre... ? Je n'ai rien fait. Au début, j'ai cru que vous aviez fait une erreur quelconque et quand je me suis rendu compte que non, j'ai voulu savoir ce qu'il s'était passé. J'espérai que vous le sauriez
Fierdevis l'observa un instant.
- Je n'en ai pas la moindre idée, M. Potter, dit-il lentement. Comprenez bien, il est possible de contrer la légilimancie, mais pas de l'annuler purement et simplement. Les seuls cas où les sorts de cette nature n'ont aucun effet sont ceux lancés par des gens ayant de piètres facultés en légilimancie – ce qui n'est pas mon cas. Il faut une résistance de la part de la victime, mais vous n'avez absolument rien fait. Je puis vous assurer que mon sort vous a bel et bien atteint, mais, au contact de votre esprit, il s'est tout simplement volatilisé.
- Il n'y a aucune raison ! s'exclama Harry, qui n'y comprenait décidément plus rien. J'ai déjà étudié l'occlumancie, l'année dernière, et j'avais des réactions tout à fait normales à cette époque, pourquoi est-ce que ça aurait changé ?
- Ce problème a une solution, cela est certain, dit Fierdevis. Il ne reste qu'une semaine avant les vacances, il ne nous reste donc pas assez de temps pour nous pencher dessus, si vous le voulez bien, après les vacances de Noël, nous ferons quelques expériences afin de trouver une explication à ce mystère.
- Vous aurez mon entière coopération. Du moment qu'on comprenne ce qui s'est passé...
Enfin, les vacances arrivèrent. Tout le long du voyage qui les menait à Londres – lui, Ron, Hermione et Ginny –, Harry sentit son impatience grandir. Une impatience teintée d'inquiétude lorsqu'il se demandait si tout ne serait pas différent des rencontres sur la plaine, dans la vie réelle.
Lorsqu'ils arrivèrent au square Grimmaurd – accompagnés de Maugrey Fol-Œil – Mme Weasley les accueillit avec joie et les mena à la cuisine. Avant même d'entrer, ils entendirent des éclats de rire venant de trois personnes : les jumeaux... et sûrement Séléné.
Ils étaient attablés avec Arthur Weasley, Tonks et Charlie Weasley devant des tasses de thé ou de café et quelqu'un venait, de toute évidence, de sortir une blague hilarante.
- Bonjour ! les salua M. Weasley en les gratifiant d'un grand sourire. Le voyage s'est bien passé ?
Ils regardaient tous les quatre Séléné et ne semblaient pas l'avoir entendu. Séléné sourit à son tour.
- Je suis heureuse de vous voir enfin, lança-t-elle gaiement. Enfin, de vous revoir, en réalité. D'ailleurs, je crois bien que je vous dois des excuses pour ce que je vous ai fait.
- Oh... euh... C'était légitime, assura Hermione, mise à l'aise par l'accueil de Séléné.
Elle se présenta puis Ron et Ginny firent de même, enfin, Séléné se tourna vers Harry et il se rendit compte que ça n'était pas si différent de quand ils rêvaient.
- Tu m'as l'air en pleine forme, déclara-t-il en s'asseyant prés d'elle.
- C'est aux bons soins de Mme Weasley que je dois ça, dit-elle en souriant à Mme Weasley.
Celle-ci s'assit auprès de son mari après avoir versé du thé aux quatre arrivants – Maugrey étant reparti immédiatement.
- Dans quel état tu es arrivée ici, ma pauvre chérie ! s'exclama-t-elle. Sans compter que tu ne voulais jamais te reposer, ajouta-t-elle sur un ton de reproche.
Charlie éclata de rire.
- Je suis ici depuis quatre jours et je confirme cela. Séléné a de l'énergie à revendre, ça ne fait aucun doute. Je devrais te ramener en Roumanie, dit-il d'un air songeur, tu serais sûrement plus efficace que certains de mes collègues pour retenir un dragon.
- C'est sûr, tu ne pourras qu'aller à Gryffondor, assura Fred en riant avec les autres.
- Que veux-tu dire ? s'étonna Ginny.
Elle, Ron, Hermione et Harry lancèrent des regards intrigués autour d'eux.
- C'est Dumbledore qui a eu cette idée, expliqua Séléné. Tout le temps que j'ai été là, j'ai suivi des cours intensifs de magie et, il y a quelques jours, Dumbledore m'a annoncé qu'il avait tout arrangé et que, si je le voulais bien, je pourrais entrer en sixième année à Poudlard. J'ai accepté.
- C'est Lupin qui t'a donné des cours ? demanda Hermione.
- Qui ça ?
- Remus et Sirius sont tous deux en mission, et ils sont partis avant la libération de Séléné, annonça Tonks.
- Ils ne seront pas ici pour Noël ? s'étonna Harry, consterné.
- Malheureusement non, répondit Tonks sur un ton d'excuse, mais ils vous souhaitent à tous de joyeuses fêtes.
Deux heures plus tard, prétendant qu'ils allaient voir Buck, Harry, Ron et Hermione parvinrent à se retrouver seuls avec Séléné ; ce qui n'avait pas été une mince affaire car les jumeaux n'avaient cessé de lui demander son avis sur leurs diverses farces et attrapes jusqu'à leur départ – la période de Noël était la meilleure pour leurs affaires.
Buck somnolant à côté d'eux, ils entreprirent d'expliquer à Séléné ce qu'ils comptaient faire pour rencontrer les diverses personnes qu'ils avaient trouvées dans les registres.
- Vous pensez vraiment à tout, commenta Séléné en souriant. Je vous remercie de faire cela pour moi, bien que je ne me fasse pas beaucoup d'illusions.
- Au fait, quel jour es-tu née ?
- Le 31 juillet, ce qui pourrait effectivement correspondre avec l'hospitalisation de Janice Law... Que vous arrive-t-il ?
- Le 31 juillet ? répéta Harry, abasourdi. Nous sommes nés le même jour !
- Ah bon ? C'est amusant, à moins que... Vous croyez que ça pourrait expliquer ces rêves ?
Hermione secoua la tête.
- C'est possible, mais je ne vois pas pourquoi. Disons que la coïncidence est un peu forte...
Harry, lui, venait de penser à autre chose. La prophétie parlait d'un enfant né fin juillet et, jusque là, tout le monde avait ignoré l'existence de Séléné... Non, c'était impossible, Dumbledore le lui avait bien fait remarqué : Voldemort devait marquer l'enfant à son égal, et c'était lui qui portait la cicatrice.
- Nous devrions nous rendre à Ste Mangouste dés demain, dit Hermione. Au moins, nous serons fixés pour Roland Lawill.
- Et pour la fille d'Elroa Lawill ? demanda Ron. Que fait-on ?
- On ne peut pas faire grand-chose, remarqua Hermione, le seul moyen de la retrouver serait de posséder quelque chose qui lui appartenait. Il existe un rituel de recherche pour les personnes disparues, mais comme nous n'avons rien à elle...
- Tout ça, c'est bien beau, mais, en ce qui concerne les deux autres vous allez devoir y aller tout les deux, Ron et Hermione, fit remarquer Séléné.
- Pourquoi ça ? s'étonna Ron.
- Je peux vous assurer que ce n'est pas par manque d'envie, mais je suis obligée de rester ici sans sortir... Elle fit une grimace. Ça ne m'enchante pas vraiment, j'ai l'habitude d'aller où il me plait, mais vu les circonstances, c'est plus prudent. Et, d'après ce que j'ai compris, Harry, c'est pareil pour toi.
- Oui, tu as raison, jamais ils n'accepteront que nous sortions, confirma Harry d'un air morose.
- Après tout, maintenant qu'ils savent pour vos rêves, nous pourrions peut-être demander de l'aide à tes parents, Ron, proposa Hermione.
- Non, surtout pas, intervint Séléné assez brusquement. Ecoutez, je ne sais rien de mes parents, sinon qu'ils m'ont abandonné. C'est une femme qui m'a amenée à l'orphelinat, et je suis quasiment sûre qu'il s'agissait de ma mère, alors... Je ne recherche pas mes parents pour trouver une famille, je tiens à ma liberté, mais j'ai besoin de comprendre, et comme j'ignore de quelle affaire il retourne, je voudrais éviter d'impliquer les adultes dans cette histoire. De plus...
Elle s'interrompit et hésita à continuer.
- De plus quoi ? demanda Harry, intrigué.
- C'est une chose dont je ne t'ai pas parlé, la première fois que nous avons rêvé, après avoir prononcé les mots que tu as entendu, la femme m'a dit quelque chose, un message qui m'était exclusivement réservé : « Ne leur dis rien et, quoi que tu fasses, ne chante jamais devant eux. »
- Ne pas chanter ? s'étonna Hermione. Mais pourquoi ?
- Je l'ignore totalement. J'aime beaucoup chanter et je sais que ma voix plaît aux autres, mais je préfère suivre les conseils de cette femme et j'ai l'intime conviction que cet avertissement ne concernait que les adultes.
Il y eut un silence puis Hermione haussa les épaules.
- C'est toi qui décides, Séléné. Ron ? Tu penses qu'on pourrait demander de l'aide à Charlie ? S'il est avec nous, ça rassurera sûrement tes parents. Je doute qu'ils soient d'accord pour qu'on sorte seuls.
- Ça ne me plaît pas trop de mentir à Charlie mais je suppose qu'on peut considérer ça comme un cas de force majeure... En fait, Charlie n'a jamais été du genre curieux, peut-être ne me posera-t-il même pas de questions.
Et en effet, lorsque Ron lui demanda s'il voulait bien les accompagner à Ste Mangouste, Charlie accepta sans poser la moindre question. Comme prévu, M. et Mme Weasley trouvèrent une excuse bancale pour que Harry et Séléné ne les accompagnent pas. Ils ne cherchèrent même pas à discuter et souhaitèrent bonne chance à leurs amis pour leurs recherches.
(à suivre...)
Chapitre 10 : La chercheuse disparue
