Chapitre 3 : Autre accident et premier contact.

Le lendemain matin, Ulrich, Odd et Jérémie accueillirent avec compréhension une Yumi en état de choc. Ils restèrent silencieux, se contentant de lui jeter des regards inquiets comme s'ils avaient peur qu'elle sombre dans la dépression. C'est donc sans parler qu'ils allèrent respectivement en cours.

Lorsque Yumi entra dans la classe, Tobias s'approcha d'elle. Elle le regarda tristement et il lui dédia un sourire réconfortant.

- Ca va aller Yumi ? demanda t'il.

- Ou...oui je crois, répondit-elle. C'est juste le contrecoup. Je n'ai pas dormi de la nuit.

- Comment va ton père? Demanda Tobias.

- Comment est-tu au courant ? Releva t'elle.

- On est dans un collège, les nouvelles vont vite, Répondit-il

- Ben, il s'est réveillé cette nuit, dit-elle d'une voix faible. Il ne réalise pas encore ce qui lui est arrivé. Ho c'est horrible ! Et sa voix se brisa. Si tu l'avais vu.

Tobias pris un air triste lui aussi, puis alla s'asseoir. Yumi fit de même et le cours commença. Yumi faisait ce qu'elle pouvait pour être attentive mais son attention n'arrêtait pas de se relâcher. Elle revoyait sans cesse son père, dans son lit d'hôpital, les yeux hagard, répondant évasivement aux questions des médecins.

Elle laissait dériver son regard lorsqu'elle vit quelque chose d'étrange. Tobias, les mains serrant un stylo tellement fort que ses jointures blanchissaient, fixait le vide. Elle vit les légères touches de bleu de ses yeux envahir ses iris jusqu'à ce que ses yeux soient entièrement de couleur nuit. Il serra les dents, puis semblant se calmer releva la tête, ses yeux redevenus normaux.

Une foule de questions traversèrent l'esprit de Yumi mais elle reporta son attention sur le cours.

Ulrich somnolait en cours. Quoi qu'il ferait il n'arriverait pas a se concentrer sur les maths. Il pensais à Yumi, des images d'elle défilant devant ses yeux. Il n'entendit son professeur que lorsqu'il se posta à coté de lui.

- Ulrich! Je peut savoir ce qui te prend ? demanda t'il

- Quoi ?

Il se rendit compte qu'il fixait le tableau, un sourire niais collé au visage.

-Ulrich, réessaya le professeur.

- Rien m'sieur.

Le professeur soupira et retourna au tableau. La porte de la classe s'ouvrit alors. Le directeur entra.

-Ulrich Stern, appela t'il.

Ulrich se leva et répondit :

- Oui monsieur ?

- Veuillez me suivre s'il vous plait.

Yumi s'endormait malgré elle. Mais le son de la porte de la classe s'ouvrant la tira de ce semi sommeil. Jim entra, s'excusa auprès de Mme Hertz, et dit :

- Yumi, Le directeur t'attend dans ton bureau.

Le cœur de Yumi se glaça. Que s'était-il passé ? Elle coura presque dans les couloir, obligeant Jim a forcer l'allure. Elle fut surprise de retrouver Ulrich dans le bureau. Il était d'une pâleur mortelle. Elle remarqua aussi que deux policiers étaient là.

- Que se passe t'il monsieur ? Demanda t'elle.

- Il s'est passé deux choses Mlle Ishiyama. Actuellement nous attendons votre mère.

L'incompréhension de Yumi s'accrut. Pourquoi le proviseur faisait-il venir sa mère ? Elle s'assit près d'Ulrich et attendis.

Dix minutes plus tard, la mère de Yumi arriva. Elle affichait un air de totale ignorance.

Le directeur pris la parole :

- Madame Ishiyama, veuillez nous excuser de vous avoir fais venir aussi précipitamment mais plusieurs fait ont été portés à notre connaissance.

-C'est-à-dire ? demanda La mère de Yumi.

- Et bien...

Mais un des policiers l'arrêta.

- Nous pensons que ce qui est arrivé à votre mari n'était pas un accident. Nous avons retrouvé un ouvrier mort devant le système de câblage distribuant l'électricité dans votre quartier. Et le système était, lorsque nous sommes arrivés, réglé pour envoyer toute le courant du secteur dans votre maison.

Mme Ishiyama pâlit et ouvrit des yeux exorbités.

-Mais qui ? demanda t'elle.

- C'est ce que nous aimerions savoir. Nous voudrions vous poser quelques questions. A vous aussi M. Stern.

Ulrich releva la tête à son nom.

- Pourquoi monsieur ? demanda ce dernier.

- Parce qu'il semblerai que ce que vos parents ont subit serait l'œuvre de la même personne.

-Qu'est-ce qui vous fait dire cela ? Rétorqua le directeur.

- Une personne a aussi été tuée. De la même façon, sans laisser le moindre indice. Du travail de professionnel. Même nos chercheurs n'ont pus relevé la moindre trace.

- Que s'est t'il passé ? Demanda Mme Ishiyama en regardant Ulrich qui retenait ses larmes.

- Les parents de m. Stern ont fait réparer leur voiture. Quelqu'un a tué le mécanicien, et a placé une substance chimique que nous n'avons pas encore identifiée dans le moteur. Quand M et Mme Stern ont démarré, leur voiture a pris feu. Il sont à l'hôpital, dans le coma.

Deux heures plus tard, Yumi retrouva Jérémie et Odd dans la cour.

- Mais qu'est-ce qui nous arrive ? Demanda Odd.

- Xana peut-être ? Proposa Jérémie.

- Non, répondit le concerné. J'ai vérifié, Xana n'a activé aucune tour.

Il restèrent là, réfléchissant. Sissi arriva sur ces entrefaites.

- Vous n'auriez pas vu Ulrich ? demanda t'elle.

- Non et dégage, répondirent-il tous ensemble.

Sissi fut bien plus étonnée par leur air triste que par le remballage collectif. Même Odd, d'habitude si enclin à inventer des blagues élaborées, gardant un visage sombre.

- Que se passe t'il ? demanda t'elle.

- On aimerai bien le savoir. Répondit Yumi.

Sissi s'éloigna, intriguée. Yumi regarda autour d'elle. Et croisa le regard insondable de Tobias. Elle remarqua une touche de culpabilité dans ses yeux. Elle se dirigea d'un pas ferme vers lui. Odd et Jérémie la suivirent des yeux avec surprise.

- Tobias ? Appela Yumi.

- Oui Yumi ? Répondit'il.

- Tu est au courant ? demanda t'elle.

- De quoi parle-tu ?

- Arrête de jouer à ça. Ou alors pourquoi nous regarde tu comme ça ?

Tobias baissa la tête, puis la releva.

- Comment le sais-tu ? Demanda t'elle.

- Je comptai donner au directeur un mot indiquant la date de mon départ quand j'ai entendu le début d'une conversation entre le proviseur et des policiers.

- Et tu as tout entendu, n'est-ce pas ? demanda t'elle. Attend... tu a dis départ ?

- Ouais, dit-il d'une voix morne. Je quitte Kadic à la fin de la semaine.

- Pourquoi ?

- Une assistante sociale qui m'a trouvé une famille d'accueil.

Yumi garda le silence. Puis elle parla en mesurant ses mots.

- Désolé, pendant un instant je...

- Tu m'a soupçonné d'avoir des info c'est ça ? L'interrompit-il.

- Ouais, répondit Yumi. C'est bête hein ?

Tobias lui fit un sourire qui semblait forcé mais Yumi ne remarqua rien. Elle se dirigea vers Odd et Jérémie. Au moment où elle arrivait à leur hauteur, le portable de Jérémie sonna. Il regarda. Il avait un message. Il l'ouvrit et se figea.

- Qu'est-ce qui y a Jérémie ? Demanda Yumi.

Il leur tendit le portable et ils lurent :

« Le génie est enfant unique a présent, la guerrière et le guerrier soufrent, le félin... »

Odd se raidit et décrocha son portable, composa un numéro et porta le mobile à son oreille.

- Bon dieu maman répond. Murmura t'il.

- allo fit une voix dans le téléphone.

- Maman ? Cria presque Odd.

- Non désolé pour toi, répondit la voix.

- Qui êtes vous ? Cria Odd. Et qu'avez-vous fait de ma mère ?

-Rien... elle dort, c'est tout. D'un sommeil assez profond je dois dire. Veux-tu l'adresse de l'hôpital ou elle a été emmenée ? Demanda la voix avec ironie.

Ils l'entendirent presque sourire.

- Vous êtes encore en vie, profitez-en car vous ne m'échapperez pas. Personne ne le peut.

Le contact fut coupé et Odd s'écroula à genoux.

- Que va-t-il se passer maintenant ? Demanda Jérémie au vide.

Ils rejoignirent les classes avec un profond sentiment d'angoisse.