Bon, sur ce coup-là, la subtilité a pas été de mise, lol. Qui c'est qui a compris ? Tout le monde ? Tant pis, je me rattraperai au prochain chapitre sifflote

Chapitre 15 : Quand on parle du loup...

Ils croisèrent Lupin une semaine plus tard, alors qu'il revenait de la bibliothèque, et discutèrent un instant avec lui, dans une salle de classe vide. Ils purent ainsi avoir des nouvelles de Nora Stuborn, la photographe Moldue. Shacklebolt Kingsley était parvenu à se faire confier l'affaire en compagnie d'un Oubliator au service de Dumbledore. A eux deux, ils avaient pu convaincre Nora de faire croire que le sortilège d'amnésie soi-disant lancé par l'Oubliator avait fonctionné et avaient dit à Fudge que, de toute évidence la jeune fille avait – tout à fait par hasard – fait la rencontre d'un sorcier à la langue trop pendue et adepte des cafés moldus mais dont elle ne pouvait donner ni le nom, ni la description. Le ministère ayant d'autres chats à fouetter que celui-là, il s'était contenté de cette explication et avait laissé repartir Nora, certain qu'elle ne se souvenait de rien. L'ordre du Phénix ayant également des problèmes plus importants à régler, ils ne veillaient sur Nora que d'un œil mais Lupin, comme beaucoup d'autres, doutait qu'elle en resterait là.

Il leur annonça ensuite que Sirius devait repasser à Poudlard d'ici la fin de la semaine.

- Il doit venir vérifier certaines choses avec Dumbledore et, si vous voulez, vous pourrez le voir après. Fiona a accepté de prêter son bureau. Vous n'aurez qu'à faire comme si vous vouliez lui poser des questions pour l'examen.

- Fiona ? répéta Harry, déconcerté.

- Fiona Distort, votre professeur de défense contre les forces du Mal. Elle fait partie de l'ordre depuis qu'elle est revenue de France – où elle avait déménagé – avec son petit garçon. Elle était en même année que nous, à Gryffondor.

Harry se souvint alors de la réaction du professeur lorsque Séléné avait chanté et la comprit mieux : elle avait dû très bien connaître Tara Milten si elles avaient toutes deux été dans la même maison, à la même époque.

Hermione et Séléné s'étaient montrées peu causantes en présence de Lupin. A deux ou trois reprises, Séléné avait été sur le point de dire quelque chose mais elle s'était retenue et personne, à part Hermione, ne s'était rendu compte de rien.

Le jour de la rencontre Gryffondor–Serdaigle était arrivé. Il s'agissait du dernier match de la saison et, s'ils voulaient remporter la coupe, les Gryffondor devaient arriver vainqueurs de la rencontre avec cent vingt points d'avance sur les Serdaigle (ceux-ci avaient en effet remporté leurs deux précédents matchs haut la main).

Le duo formé par Séléné et Sarah restait l'arme secrète de l'équipe. Personne ne savait ce que valait réellement le nouveau batteur de Gryffondor et, malgré la popularité de Séléné, peu d'élèves croyaient qu'elle pouvait être une bonne joueuse.

Les capitaines des équipes se serrèrent la main et les joueurs s'élevèrent dans les airs. Harry lança un coup d'œil vers Cho, qui détourna le regard dés que leurs yeux se croisèrent. De toute évidence, elle lui en voulait toujours, mais Harry se rendit compte que cela lui importait totalement aujourd'hui.

- Le match commence ! s'exclama July Marden avec enthousiasme. Je vous rappelle que cette rencontre va nous révéler si Séléné Milten a mérité sa place dans l'équipe de Gryffondor. Vas-y Séléné ! On est avec toi ! Pour le moment, Serdaigle est à l'attaque !

- Bradley semble en super forme aujourd'hui, remarqua Stephen Gatry. Regardez-le filer entre les joueurs de Gryffondor ! Il passe Dean Thomas... Katie Bell... Ginn... Non ! Superbe manœuvre de Ginny Weasley qui parvient à récupérer le souafle et renverse le jeu !

- Elle est rapide ! La voilà devant les buts de Serdaigle ET... Pas de chance, gémit July, le gardien de Serdaigle rattrape et renvoie à... Wahow ! Bravo Séléné ! Un cognard justement renvoyé et une balle perdue pour Serdaigle !

- Que récupère Katie Bell ! Elle l'envoie à Dean Thomas et dix points pour Gryffondor !

- Magnifique attaque ! s'écria July. Et félicitations Séléné, j'ai l'impression que ce match nous réserve des surprises ! Et c'est Gambler qui part à l'attaque pour Serdaigle !

Harry observait le match avec un immense sentiment de fierté. Séléné ne restait pas inactive dans son coin tandis que les poursuiveurs menaient une lutte acharnée pour marquer des points. Elle se trouvait toujours sur la trajectoire d'un cognard pour le renvoyer vers le Serdaigle tenant le souafle sans jamais manquer son coup. Ses efforts combinés à ceux de Sarah donnaient l'avantage aux Gryffondor, qui gardaient le souafle bien plus longtemps que leurs adversaires.

Néanmoins, les Serdaigle possédaient une excellente équipe et, au bout d'une demi heure de jeu, le score était de soixante à cinquante en faveur des Gryffondor. Harry se rendait bien compte que les poursuiveurs de Serdaigle étaient plus endurants que ceux de son équipe, aussi chercha-t-il avec encore plus d'attention le Vif d'or. Cho ne cessait de lui couper sa trajectoire pour le déstabiliser. Agacé, Harry donna une poussée d'accélération à son balai pour se retrouver bien au-dessus du terrain, en toute tranquillité pour chercher le Vif.

Il vit Bradley fonçait vers les buts de Gryffondor, extrêmement bien placé pour marquer sans trop être dérangé. Du coin de l'œil, Harry vit Séléné frapper dans un cognard, mais elle était placée de telle sorte qu'il lui était impossible d'atteindre Bradley... Elle avait dévié le cognard droit sur Sarah, qui lui décocha un puissant coup de batte, le renvoyant en plein dans le ventre du poursuiveur et sauvant ces dix points.

Des cris d'admiration et des acclamations tonitruantes s'élevèrent jusqu'à Harry pour applaudir la manœuvre combinée des deux batteurs.

- J'ai bien l'impression qu'on vient de se trouver un duo de choc ! rugit July Marden d'une voix surexcitée.

- Les supporter sont survoltés ! s'exclama Stephen Gatry, dont le ton de la voix montrait qu'il était impressionné. Chapeau bas à vous deux, les filles ! Mais le match n'est pas fini et c'est Katie Bell qui s'élance à l'assaut des buts !

Un instant, Harry et Séléné se regardèrent. La jeune fille lui adressa un sourire radieux et il aperçut le Vif d'or juste à côté d'elle. De toute évidence, Cho l'avait aussi repéré car elle fonça droit sur la Gryffondor, en même temps que Harry.

Séléné décrocha pour leur laisser le champ libre mais le Vif la suivit et Cho, en voulant l'attraper, faillit donner un coup de poing à Séléné. Par réflexe, la Gryffondor avait levé sa main pour se protéger, repoussant la main de Cho du Vif et celle-ci, emportée dans son élan, dut faire un grand virage pour revenir vers Séléné. Mais Harry arriva à ce moment en piqué et attrapa le Vif d'or alors qu'un vent de folie se déchaînait dans les gradins rouge et or.

- Cent cinquante points pour Gryffondor ! On gagne la coupe ! On gagne la coupe ! On la gagne pour la troisième fois !

Euphorique, July Marden attrapa Stephen Gatry par la nuque et lui planta un baiser sur les lèvres avant de recommencer à sauter sur place tout en saluant les joueurs – alors que son co-commentateur ne semblait pas très bien comprendre ce qui venait de se passer.

L'équipe alla recevoir la coupe d'argent des mains de Dumbledore et Katie la passa à Sarah et Séléné pour qu'elles la présentent toutes deux à leurs supporters. Ron donna un coup de coude à Harry et désigna les Serpentard, qui semblaient dégoûtés. Il leva la main et leur indiqua le chiffre trois avant de lever un quatrième doigt pour bien leur montrer qu'ils gagneraient de nouveau l'an prochain.

Sous les rires, les félicitations et les cris de joie, les Gryffondor rentrèrent au château et la fête dura une bonne partie de la nuit. Tous les joueurs avaient été excellents dans ce match et on parlait déjà de ce qu'allait donner cette équipe l'an prochain – malgré le départ de Katie, qui laisserait une place de poursuiveur vacante.

Le lendemain matin, Harry et Séléné étaient assis au bord du lac. Harry avait passé un bras autour des épaules de la jeune fille et ils regardaient le miroitement du soleil dans l'eau sans se soucier de rien... ou plutôt, presque rien.

- Harry ? Est-ce que tu crois que...

Elle hésita un instant puis reprit.

- Penses-tu que, le jour où je pourrai enfin rencontrer Tara Milten, elle acceptera le fait que je n'ai pas besoin de mère ? Je ne veux pas dire que je n'ai pas envie de la connaître, mais je ne pense pas que je pourrai un jour la considérer plus que comme... un parent éloigné.

- Ça ne sera sûrement pas facile, remarqua Harry après un instant de réflexion, mais l'essentiel, c'est que vous puissiez être ensemble, non ? Et puis, si on arrive à la ramener en Angleterre, elle retrouvera tous ses anciens amis, alors elle ne sera jamais seule.

Il lui caressa les cheveux en souriant.

- Ne regarde pas trop loin dans l'avenir, tu verras bien ce qu'il en sera lorsque ça arrivera.

- Tu as raison, murmura Séléné.

Il y eut de nouveau un silence pendant lequel Harry continua de caresser le bout des cheveux de Séléné puis elle se tourna vers lui, l'air déterminé.

- Il faut que je parle à Dumbledore et à Remus Lupin.

- Sirius doit venir aujourd'hui, je suppose qu'ils vont se réunir dans le bureau de Dumbledore, mais pourquoi veux-tu leur parler ? s'étonna Harry.

- Parce que j'ai compris quelque chose de... très important, la première fois que j'ai rencontré Sirius et Remus. Quelque chose de vraiment très important...

Séléné n'apporta aucune précision à Harry et il n'en demanda pas, comprenant qu'elle ne voulait pas s'attarder sur le sujet. Ils remontèrent dans la salle commune de Gryffondor et durent attendre deux heures avant d'être certains que Sirius était arrivé. Entre temps, Ron et Hermione les avaient rejoint et Séléné estima préférable que tous trois l'accompagnent chez Dumbledore. Harry remarqua qu'Hermione savait ce qu'avait Séléné et sa curiosité s'en trouva renforcée.

Ils allèrent trouver McGonagall dans son bureau.

- Excusez-nous de vous déranger professeur, mais il faudrait que j'aille dans le bureau du directeur, maintenant.

Le professeur McGonagall regarda Séléné par-dessus ses lunettes.

- Vous savez qu'il est occupé en ce moment, il me semble.

- Justement, ce que j'ai à dire, ce n'est pas à lui mais à tous ceux qu'il rencontre en ce moment. Je vous assure que c'est important.

Le professeur hésita encore mais Séléné semblait si sérieuse qu'elle finit par se lever pour les mener au bureau de Dumbledore. En plus de Sirius et Lupin, M. Weasley était également présent et il regarda avec surprise son fils et ses amis lorsqu'ils entrèrent.

- Je suis désolée de vous déranger, professeur Dumbledore, mais miss Hilton a insisté pour vous parler.

Il hocha la tête et regarda Séléné d'un air un peu inquiet.

- Tu as des soucis ?

Harry remarqua que Séléné était devenue un peu pâle. Elle secoua la tête.

- Des ennuis, non, plutôt une sorte de secret. Il y a une chose dont je ne vous ai pas parlé, professeur, je suis convaincue que Gerald Hargow n'est pas mon père.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? s'étonna Sirius.

- Au départ, rien de particulier sinon une intime conviction et l'invraisemblance qu'Hargow ait voulu m'abandonner, mais ensuite...

Elle lança à Lupin un regard en biais et prit une inspiration légèrement tremblante.

- Ensuite j'ai pu mettre en relation divers éléments et j'en suis arrivé à une conclusion dont je suis certaine à quatre vingt dix-neuf pour cent. Je... Je suis désolée.

- Désolée de quoi ? demanda M. Weasley, aussi désorienté que les autres.

Séléné regarda Lupin.

- J'ai toute les raisons de penser que... vous êtes mon père, M. Lupin.

Un silence stupéfait accueillit ses paroles. Lupin devint aussi blanc qu'un linge et dut se retenir à une chaise.

- Q... quoi ? Tu... C'est imp... impossible, voyons, dit-il d'une voix tremblante. Je... Tara a disparu bien avant que... et...

Il se laissa tomber sur la chaise, le corps tremblant.

- Enfin miss Hilton, vous déraisonnez, s'exclama McGonagall. Vous ne pouvez pas annoncer cela de cette manière sans avoir des certitudes que...

- Mais j'en ai, murmura Séléné. D'aussi loin que je me souvienne, l'empathie n'a pas été la seule de mes caractéristiques. J'ai un odorat et une ouïe bien plus développés que chez les autres personnes et j'entends même les ultrasons. En plus, les nuits de pleine lune, la veille et le lendemain, je déborde d'énergie, je suis incapable de dormir et j'ai besoin de bouger, je suis tellement énervée qu'il m'est déjà arrivé de ne pas me rendre compte de ce que je faisais ou disais. Avant, je ne comprenais pas, et puis, quand j'ai appris l'existence des loups-garous, je me suis rendue compte que j'avais du sang de loup dans les veines. Cette théorie n'est absolument pas absurde : Tara Milten est partie d'Angleterre au mois de décembre, soit près de huit mois avant ma naissance, elle devait alors ignorer qu'elle était enceinte... Je le sais et je le sens : vous êtes mon père.

Lupin regardait Séléné sans paraître la voir et il avait secoué la tête de tout le temps de ses explications. Harry n'en croyait pas non plus ses oreilles : il n'aurait jamais pensé à cela.

- Mais je... Tu... bafouilla Lupin. Les... les loups-garous... Personne ne sait si nous pouvons avoir des enfants... Certaines études ont montré que non...

- Ce qu'il y a, surtout, c'est qu'il n'existe pas beaucoup de loups-garous qui parviennent à entretenir des relations étroites avec quelqu'un, se risqua Hermione.

De nouveau, Lupin fixa Séléné puis une larme coula sur sa joue et il enfouit son visage entre ses mains.

- C'est un miracle, sanglota-t-il, mais c'est tellement injuste... tellement injuste...

Sirius lui pressa l'épaule en tentant de le réconforter mais lui-même semblait ne toujours pas en revenir. Séléné hésita quelques secondes puis s'approcha de Lupin et lui attrapa les mains pour qu'il la regarde.

- Oui c'est injuste. Injuste que les choses se soient passées ainsi, que je n'ai pas pu grandir avec vous et ma mère, c'est aussi injuste que toutes ses vies brisées par Voldemort et sa folie... Mais, contrairement aux autres, nous avons la chance d'être encore en vie et de pouvoir apprendre à nous connaître. Ça sera sûrement difficile et... pardonnez-moi, mais ça fait longtemps que j'ai arrêté de souhaiter avoir des parents pour veiller sur moi, cependant ça ne change rien au fait que vous soyez mon père. Ce lien du sang est d'autant plus important dans notre cas que vous êtes un loup-garou et que je sais que j'ai hérité de vous certainement plus que nous ne pourrions l'imaginer... A quoi bon nous retourner vers le passé ?

Lupin passa une main sur son visage pour sécher ses larmes et adressa un faible sourire à Séléné.

- C'est pourtant vrai que les enfants ont toujours quelque chose à apprendre à leurs parents... dit-il d'une voix rauque. Tu as raison, bien sûr.

Elle lui sourit à son tour en hochant la tête, puis elle se tourna vers Dumbledore.

- J'ai beaucoup réfléchi à la situation et je me suis dit qu'il devait y avoir une raison pour que moi et Harry soyons liés en rapport avec l'amitié de nos parents.

Dumbledore plissa des yeux en réfléchissant.

- Ce n'est certainement pas une coïncidence, remarqua-t-il.

- A croire que le destin s'acharne sur les descendants, dit soudain Sirius en tentant un brin d'humour.

- Le destin ? répéta Harry en le regardant avec étonnement.

- C'est vrai qu'on ne vous a jamais parlé de ça, se souvint Sirius. On a fait une découverte amusante lorsque nous étions en septième année : nos baguettes contenaient chacune un crin ayant appartenu à la même licorne. La mienne, celle de Remus, de tes parents, Harry, et celle de Tara. On a souvent rigolé avec ça par la suite, en disant que nous étions destinés à nous rencontrer. Mais bon, c'était une blague.

- Pour Tara, ça ne l'était pas, remarqua Lupin à voix basse.

- C'est vrai, confirma Sirius, elle voulait à tout prix que, s'il arrivait quoi que ce soit à l'un d'entre nous, les autres conservent sa baguette, et elle y tenait.

- Vous avez toujours les baguettes de mes parents ? s'étonna Harry.

- C'est moi qui les ai conservé, expliqua Dumbledore, mais je vais les remettre à Sirius pour qu'il les place au Square Grimmaurd. Après tout, Harry, tu as le droit de les voir autant qu'il te plaira et elles te seront plus accessibles au quartier de l'ordre, mais il ne faudra pas que tu les en sortes.

- Pour quelle raison ?

- Nous avons des raisons de penser – d'après ce que pouvait nous en dire Tara – que nos baguettes avaient une certaine importance, dit Sirius en haussant les épaules. Je ne crois pas que ce soit vrai mais, tant qu'à faire, je préférerai qu'il n'arrive rien aux baguettes de James et de Lily, toute recommandation mise à part. Et puis maintenant que...

Il regarda tour à tour Lupin et Séléné sans continuer sa phrase.

- Maintenant que nous savons que Séléné est ma fille, termina Lupin, la théorie de Tara apparaît plus vraisemblable qu'avant.

Dans les jours qui suivirent, Séléné insista pour discuter souvent avec Lupin. Il n'était pas rare de les voir marcher dans le parc, en grande conversation, parfois pendant des heures. Lupin semblait encore sonné par la nouvelle, à l'inverse de Séléné, qui revenait à chaque fois de ces tête-à-tête avec un immense sourire aux lèvres et un débordement d'amour à offrir à Harry.

- C'est étrange, lui dit-elle un jour qu'ils se trouvaient dans la salle commune en compagnie de Ron et d'Hermione. Après tout, il y a deux semaines, je ne connaissais pas du tout Remus, et aujourd'hui, j'ai l'impression de ne l'avoir jamais vraiment quitté, comme si nous n'avions finalement jamais été vraiment loin l'un de l'autre. Je me sens bien quand je parle avec lui.

- Ça viendrait de votre sang de loup que ça ne m'étonnerait pas, remarqua Hermione en ouvrant son livre de Métamorphose pour y vérifier une information. J'ai lu quelque chose à ce sujet, mais ça concernait les sylphes. Ces créatures restent systématiquement en contact avec les gens qu'ils rencontrent, et à plus forte raison ceux de leur famille. C'est une sorte d'intuition magique qui les lit.

- Oui... remarqua Séléné, la mine pensive. C'est peut-être ça...

- Au fait, en parlant de ça...

Hermione avait relevé la tête de son devoir de Métamorphose et regardait Séléné avec gravité.

- Je comprends que tu veuilles connaître mieux Lupin, mais les autres élèves commencent à se poser des questions, à vous voir sans cesse ensemble. Je me demande si vous ne devriez pas être plus prudents. Après tout, il faut que ta couverture de Séléné Hilton tienne encore.

- Tu te casses la tête pour rien, s'exaspéra Ron. Il faut toujours que tu trouves le moyen de rendre la situation plus compliquée qu'elle n'est en réalité.

- C'est ce genre de chose qui peut tout changer ! répliqua sèchement Hermione.

- Je comprends ce que tu veux dire, Hermione, assura Séléné, mais tu te trompes. Tu te doutes bien que Dumbledore y a pensé. Nous en avons discuté et il a reconnu qu'il n'y aurait pas de réels problèmes à ce que les gens sachent la vérité.

- Pourquoi pense-t-il ça ? s'étonna Hermione.

- Je laisse ses intuitions à Dumbledore, répondit Séléné en souriant.

- Sans doute, mais mis à part ta couverture, je ne suis pas sûr que tous les élèves de Poudlard seraient contents de connaître tes origines, remarqua Harry en grimaçant. Beaucoup ont aimé son enseignement, mais les préjugés sur les loups-garous...

Le visage de Séléné s'éclaira soudain.

- Quoi ? demanda Harry, surpris.

- Je viens de me rappeler un rêve d'enfance, et j'ai bien envie de le réaliser.

Elle se leva de son fauteuil et siffla pour attirer l'attention des élèves rassemblés dans la salle commune. Du fait des révisions pour les examens qui se rapprochaient à grands pas, ils étaient nombreux et levèrent des regards surpris vers Séléné.

- J'avais envie de partager avec le plus grand nombre possible une chose incroyable qui m'est arrivée, s'exclama-t-elle.

Hermione poussa un faible gémissement et Harry la vit secouer la tête frénétiquement de droite à gauche, comme pour supplier Séléné de ne pas aller plus loin.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Dean, curieux.

- J'ai retrouvé mon père, qu'on croyait mort.

- Tu plaisantes ? s'exclama Seamus, les yeux écarquillés.

- Heureusement non ! L'homme qui est mort avec ma mère n'était pas mon père, mais mon véritable père ignorait totalement mon existence. C'est un sacré hasard qui nous a réuni.

- C'est génial ! dit Ginny en souriant. Mais ça doit être un peu étrange, non ?

- Assez, oui, mais je m'y fais... En fait, je crois que la plupart d'entre vous le connaissent.

- Ah bon ? s'étonna Dean. C'est un des profs ?

- Plus maintenant. Il s'agit de Remus Lupin.

Durant un temps qui parut interminable, personne ne prononça le moindre mot. Les réactions allaient de l'incompréhension, pour les élèves qui n'étaient pas encore en quatrième année et n'avaient pas connu Lupin, à la stupeur et la frayeur pour les autres.

- M... m...mais tu... bafouilla Seamus, la voix tremblante. Lupin était... C'est...

Séléné éclata de rire.

- Je sais bien que Lupin est un loup-garou, Seamus, dit-elle.

Cette fois, les élèves de première, seconde et troisième année poussèrent de petits cris de peur, l'air horrifié.

- Alors toi aussi, tu... commença Seamus en se reculant d'un pas.

- Tu crois pas que ça se saurait si j'étais un loup-garou ? remarqua-t-elle en levant les yeux au ciel. Je te rappelle que c'était la pleine lune, la nuit où on a fait la fête pour notre victoire sur les Serpentard.

Incrédules, les autres élèves échangèrent des regards et Dean hocha la tête en souriant.

- C'est pourtant vrai ! Wahow ! C'est hallucinant ce truc ! Y'a qu'à toi que ça peut arriver des trucs de ce genre, mais dis-moi...

Rassurés sur l'état de Séléné, ses condisciples l'entourèrent pour lui poser des questions. Souriant, Harry se tourna vers Hermione.

- Fais pas cette tête-là, lui dit-il gentiment. Je ne vois pas ce que ça peut faire.

- Et moi je dis que c'était une très mauvaise idée, répondit Hermione, visiblement peu rassurée.

Ginny les regarda en fronçant les sourcils.

- Vous le saviez ?

- Bien sûr qu'on le savait, répondit Ron comme une évidence.

- Eh bien, merci, vous auriez pu me le dire, remarqua sa sœur avant de s'éloigner, la tête haute, d'un pas indigné.

La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre et, bientôt, tout le collège fut au courant pour des relations de parenté entre Lupin et Séléné. Harry finit par trouver qu'Hermione n'avait pas tort mais Séléné le rassura en lui faisant remarquer que cela donnait ainsi une excellente raison à Lupin d'être venu à Poudlard, car, depuis son arrivée, les élèves qui le croisaient dans les couloirs s'étaient souvent demandés ce qu'il était revenu faire ici.

(à suivre....)

Gniark, Gniark ! J'aime le chapitre qui suit. Mais je vous conseille d'attacher vos ceintures si vous ne voulez pas être éjectés lors du virage à 180°...

(Tiré du Manuel du parfait auteur sadique... ;-) )