Chapitre 17 : Que le spectacle commence !
- Le passage s'est rouvert ! s'exclama Lupin en tirant Harry vers l'arrière avant de faire un signe en direction des autres.
Maugrey et Diggle faisaient face à Voldemort tandis que les sorciers du ministère tentaient de se charger des Mangemorts dans cette lutte inégale. Ils parvinrent à feinter le Seigneur des Ténèbres et se précipitèrent à la suite de Harry et Lupin dans le passage.
De l'autre côté, ils se rendirent compte que les membres de l'Ordre s'apprêtaient à les rejoindre.
- Il est sur nos talons, avec les plans ! dit rapidement Lupin.
- Où est Séléné ? s'inquiéta Fiona Distort.
- Pas le temps ! répliqua Lupin en allant se placer à côté de Sirius.
Harry trouvait surprenant qu'il parvienne à réagir de cette manière après ce qui venait de se passer, mais il avait raison, ils n'avaient pas le temps de se poser des questions.
Voldemort accompagné de six Mangemorts débarqua dans la salle, le combat reprenant instantanément. Harry ne voyait pas Dumbledore et ne comprenait pas où il pouvait se trouver. Cette pièce-ci était aussi vide que la précédente mais plus petite et un symbole était dessiné au sol : un pentagramme dans un cercle dont deux sommets étaient brisés.
Alors que Voldemort avançait, protégé par ses Mangemorts, vers la porte qui devait mener à la salle de la protection, Harry remarqua que les membres de l'Ordre ne cherchaient pas à l'arrêter. Au contraire, ils observaient son avancée du coin de l'œil tout en attaquant et en se défendant. Il était presque arrivé au centre de la pièce – et au centre du symbole – lorsque les membres du ministère surgirent dans la salle et pointèrent leurs baguettes sur lui.
- NON ! hurla Kingsley, mais trop tard.
Les quatre sorciers envoyèrent le sortilège de stupéfixion sur Voldemort qui s'écarta rapidement et leur renvoya un Doloris retentissant. Ce fut le moment que Dumbledore choisit pour apparaître dans le tourbillon de sa cape noir.
- Impedimenta ! s'écria-t-il.
- Stupéfix !
Les deux rayons s'annulèrent et Harry réalisa soudain que les membres de l'Ordre s'étaient placés de telle sorte qu'ils avaient forcé Voldemort à emprunter le centre de la pièce, là où se trouvait le piège ! Mais les gens du ministère avaient tout fait rater en le déviant de son chemin. Remarquant l'expression dégoûtée et effrayée des membres de l'Ordre, Voldemort eut tôt fait de se rendre compte de cela à son tour.
- Bonne idée Dumbledore ! Mais tu as joué avec le feu !
Il se tourna vers Harry.
- AVADA KEDAVRA !
- Expelliarmus !
- Endoloris !
Harry ignorait totalement pourquoi il avait lancé ce sortilège, il savait juste qu'il lui fallait un sortilège puissant pour contrer Voldemort mais il n'avait jamais réussi à rien avec celui-ci. Le sortilège de désarmement envoyé par Dumbledore avait permis de dévier le sort de Voldemort mais le mage noir ne put éviter le Doloris et fut violemment projeté à terre. Les plans roulèrent sur le sol et furent vivement ramassés par Dumbledore.
Voldemort leva vers Harry un regard étrange et celui-ci comprit avec étonnement qu'il était impressionné. Le Doloris qu'il venait d'envoyer avait été d'une puissance qu'il n'aurait jamais cru possible. En un instant, le Seigneur des Ténèbres comprit qu'il ne pourrait plus récupérer la protection et préféra s'en aller.
Dumbledore voulut le poursuivre mais il dut faire face à deux Mangemorts qui retardèrent sa course et il sortit à la suite de Voldemort bien après lui.
Harry entendit quelqu'un lancer le sortilège Doloris derrière-lui et eut juste le temps de faire un bond de côté pour l'éviter. Le rayon lui frôla le flanc et le jeune homme ressentit une vive sensation de brûlure.
- STUPEFIX ! rugit le jeune homme en faisant volte-face.
Le Mangemort se baissa à temps mais, en frôlant sa capuche, le sort la fit tomber, révélant le visage de l'homme. Harry fut si stupéfait qu'il ne put faire le moindre mouvement.
- L... Ludo Verpey ? balbutia-t-il, ahuri.
Une expression de terreur apparut sur le visage de Verpey et, avant que Harry ait pu faire quoi que ce soit, il leva de nouveau sa baguette.
- Avada Kedavra !
Harry n'aurait jamais pu éviter ce sort mais un rayon jaune surgit soudain d'on ne sait où et fit dévier le sortilège de mort contre un pilier. Entre temps, Verpey avait redressé vivement sa capuche. Reprenant brusquement ses esprits, Harry pointa à son tour sa baguette.
- Stupefix !
Verpey s'immobilisa dans le mouvement qu'il faisait pour lever de nouveau sa baguette et Harry regarda autour de lui. Tous les membres de l'Ordre étaient engagés dans des combats acharnés contre les différents Mangemorts et aucun d'eux n'auraient eu la possibilité de dévier l'Avada Kedavra. Mais alors qui... ? Harry se rendit soudain compte qu'un des Mangemort s'était tourné vers lui, immobile, sa tête allant de Harry vers un endroit sombre du hall. Un éclair argenté apparut sous sa robe au moment où il se désintéressa de Harry pour aller se réfugier auprès du plus important groupe de Mangemorts réunis : Queudver.
Harry n'eut pas le temps de se poser plus de questions car une main l'attrapa brusquement par l'épaule pour le jeter à terre sans ménagement. Un rayon rouge le manqua de justesse.
- Reste pas planté comme ça ! cria Sirius en levant sa main de l'épaule de son filleul. Tu vas te faire avoir !
Un autre rayon passa juste au-dessus de leur tête et Sirius se précipita à la rencontre d'un Mangemort, la baguette brandit devant lui.
- Expelliarmus !
- Endoloris !
Les deux sortilèges se percutèrent avec violence en émettant une forte détonation avant de se perdre vers le plafond. Les Mangemorts semblèrent brusquement se rendre compte que leur maître était parti et commencèrent à se replier.
Les deux camps se retrouvèrent bientôt à combattre dans la cour extérieure et un sortilège puissant envoyé par un Mangemort fit voler en éclat les remparts qui les entouraient et qui donnaient sur la route.
- Il ne faut pas qu'ils sortent ! s'exclama M. Weasley.
Mais c'était trop tard. Les Mangemorts déboulèrent dans la rue et se retrouvèrent face à deux sorciers du ministère, qui avait été mis en faction devant la tour. Les membres de l'Ordre ainsi que Harry et quelques autres sorciers du ministère sortirent à leur tour dans la rue.
A cette heure-ci, il aurait pu n'y avoir personne, mais sept Moldus se trouvaient sur les trottoirs. Un couple qui s'embrassait à la lumière d'un lampadaire et une famille en promenade, composée de trois enfants et des deux parents. Tous les sept regardèrent avec des yeux ronds les sorciers qui arrivaient dans la rue en se lançant toute sorte de sortilèges, trop stupéfaits pour bouger.
Harry vit un des Mangemorts dresser sa baguette au-dessus de sa tête.
- Totalis Bucler ! s'exclama le jeune homme en se rendant compte qu'il n'aurait pas le temps de le contrer.
Le bouclier engloba en un instant Harry ainsi que Lupin, M. Weasley et Tonks, qui se trouvaient près de lui.
- DESTRUCTO ! tonna le Mangemort avec rage.
Aussitôt, une immense explosion fit voler en éclat la route. Le macadam fut projeté contre les immeubles alentours avec violence. Des cris retentirent de toutes parts et, à travers la fumée qui était apparue, Harry vit une masse informe passer devant lui dans un hurlement de terreur qui cessa tandis que la forme percutait un mur dans un craquement inquiétant.
Les cris cessèrent brusquement alors que les derniers morceaux d'asphalte retombaient. La fumée provoquée par l'explosion se dissipa sur une rue sinistrée et désertée par les Mangemorts, qui avaient profité de cette diversion pour transplaner. Harry leva le bouclier et plissa des yeux pour tenter d'apercevoir quelque chose dans la brume qui persistait. Des gémissements provenaient de toute part et Harry vit quelqu'un se relever péniblement, non loin de lui. Le visage couvert de sang, le coude formant un angle inhabituel, Sirius ne semblait cependant pas être gravement blessé. Harry se précipita vers lui.
- Sirius ! Ça va ?
- Ouais, ouais, grommela-t-il en observant son bras. J'ai été jeté à terre par l'explo...
Il se tut brusquement en découvrant le spectacle de désolation qui s'offrait à eux et Harry vit nettement son visage perdre ses couleurs.
- Oh non... murmura Sirius. Pas encore...
- Ça va aller, Sirius ? dit la voix faible de Lupin. Ce n'était pas Peter.
Harry comprit soudain que c'était sans aucun doute de cette manière que Queudver avait tué les douze Moldus, plusieurs années auparavant. En observant autour de lui, Harry remarqua des corps inertes allongés au sol, que ceux de l'Ordre ou du ministère allaient voir avant de redresser la tête en la secouant de droite à gauche.
- Kingsley ! s'exclama M. Weasley en se précipitant vers un des corps.
Il le retourna et le secoua mais celui-ci n'eut aucune réaction. Harry voulut se rendre à ses côtés mais une main le retint.
- Voldemort m'a échappé. Vous devez retourner à Poudlard, déclara la voix grave de Dumbledore sans lâcher l'épaule de Harry. Sirius, Remus, Arthur, Fiona et Alastor, vous y allez aussi. Ne discutez pas, dit-il en voyant Sirius ouvrir la bouche. Ceux du ministère n'ont pas encore compris ce qui se passait, je préfère éviter les questions délicates. Nous saurons arranger cela.
- Mais... Kingsley... s'inquiéta M. Weasley.
- Je m'en occupe personnellement, assura Dumbledore.
Les volets des immeubles alentours commençaient à s'ouvrir sur des Moldus aux visages terrifiés et Dumbledore sortit d'une de ses poches un simple cordon long d'une soixantaine de centimètres qu'il transforma en Portoloin. Le jeune homme et les cinq membres de l'Ordre l'attrapèrent et, avant qu'ils ne partent, Harry se rendit compte que les Moldus qui se trouvaient dans la rue restaient à terre, immobiles, quant à la forme qui avait été éjectée contre le mur, il s'agissait en réalité d'un des sorciers du ministère...
Ils se retrouvèrent immédiatement dans le bureau de Dumbledore, les visages pâles et encore peu conscients de ce qui venait de se passer.
- Harry !
Hermione se précipita sur lui et le serra dans ses bras.
- Oh ! Mais tu es blessé ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Harry remarqua seulement à ce moment qu'il saignait de la tête mais, parmi tous les sorts qui étaient passés sur lui, il ne se souvenait plus duquel lui avait fait ça. Il se rendit également compte que le sort de Verpey lui avait bel et bien brûlé la peau.
- Qu'est-ce que vous faîtes ici ? demanda Harry, encore sonné par les événements.
- M. Weasley et Miss Granger s'inquiétaient pour vous, répondit le professeur McGonagall qui se trouvait également dans le bureau. Qu'est-il arrivé ?
M. Weasley expliqua ce qui venait de se passer avec amertume tandis que Lupin se laissait tomber sur un fauteuil, le regard vide et la respiration étrangement lente.
- Je... Je ne pense pas que ça soit trop grave, non ? murmura Hermione tout en connaissant parfaitement la réponse.
- Nous ne pouvons qu'attendre des nouvelles de Dumbledore, remarqua Sirius. Il ne sert à rien de faire des suppositions.
- Ouais, au moins, ils n'ont pas eu la protection, grommela Maugrey en lançant un regard aigre aux autres.
Harry regarda par la fenêtre en essayant de ne pas penser à tous ces corps qu'il avait vu à terre, après tout, ils n'étaient peut-être que sonnés... Mais le seul mot qui lui venait à l'esprit en l'instant était "hécatombe", car il savait bien que certains ne s'en étaient pas sortis. Si seulement certains Mangemorts avaient pu également être victimes du sort...
- Ludovic Verpey était avec eux, dit soudain Harry. Sa capuche est tombée à un moment et il a essayé de me lancer l'Avada Kedavra.
- Verpey ? s'exclama Ron, stupéfait. C'est impossible !
Maugrey Fol Œil émit un grognement sonore.
- Impossible, hein ? Il n'a pas nié, la première fois, mais le jury l'a acquitté parce qu'ils étaient impressionnés par sa performance au Quidditch. Pitoyable...
Harry ne se souvenait que trop bien de la séance au tribunal à laquelle il avait assisté dans la Pensine.
- Je savais qu'il avait été Mangemort, mais de là à ce qu'il retourne auprès d'eux... Pourtant, lorsque nous l'avons vu lors de la coupe du monde, il n'avait pas l'air de spécialement m'en vouloir.
Harry s'était tourné vers M. Weasley en disant cela mais celui-ci secoua la tête d'un air dépité.
- J'avoue que, comme beaucoup d'autres, je croyais au repentir de Ludo, et puis nous savons qu'il n'a jamais été impliqué dans aucun des meurtres commis à l'époque. Je ne pensai pas qu'il puisse retourner auprès de Vous-Savez-Qui.
- Pas difficile à comprendre, remarqua Sirius en fronçant les sourcils. Ce Verpey doit être de la même trempe que Peter.
- D'accord, mais s'il n'a tué personne lorsqu'il était Mangemort la première fois, pourquoi a-t-il essayé de tuer Harry au lieu de simplement le neutraliser ? demanda Hermione.
- Il était terrorisé, intervint Harry. Lorsque sa capuche est tombée, il m'a regardé d'un air complètement paniqué.
- Question de popularité, répondit Maugrey avec aigreur. Cet imbécile est adulé par des milliers de personnes, même si ça fait un moment qu'il ne joue plus. Tant que personne ne sait qui il est réellement, tout va bien pour lui, mais il savait que tu parlerais.
- Il aurait suffi d'un sortilège d'amnésie ! s'exclama Ron, choqué.
- Ludo est connu pour ses comportements irréfléchis, remarqua son père. Il n'a jamais été très malin ou vif.
- Excusez-moi mais, d'après ce qu'on a vu à la coupe du monde, je n'imagine pas Verpey retourner de lui-même vers Voldemort, dit Hermione en fronçant les sourcils.
- Je ne pense pas que Ludo Verpey soit retourné vers Voldemort de son propre chef, déclara M. Weasley. Apprendre qu'il se trouve auprès de son maître explique une chose que nous ne comprenions pas jusqu'alors. Tu avais dit, Harry, que Voldemort reconnaissait dans ses rangs un lâche et un traître. Au départ, nous pensions qu'il parlait de Severus Rogue lorsqu'il désignait le lâche mais, lorsqu'il est revenu de sa première mission d'infiltration, Rogue nous a raconté que Voldemort l'avait accueilli à bras ouverts... Enfin, c'est une façon de parler, disons plutôt qu'il l'a reçu comme il avait accueilli ses Mangemorts. Il se doutait qu'il ne pourrait pas venir le retrouver puisqu'il se trouvait à Poudlard, juste sous les yeux de Dumbledore et il ne l'attendait donc pas immédiatement. Depuis que nous savons cela, nous nous demandons qui pouvait être ce lâche, puisque Karkaroff était le traître.
- Donc il parlait de Verpey... murmura Harry, pensif.
- Je suppose qu'il est allé le chercher peu après son retour, ce qui explique la disparition de Ludo Verpey à la fin du mois de juin. Ça n'avait pas seulement à voir avec ses dettes de jeu...
- Attendez un instant, vous voulez dire que Rogue sert d'espion dans les rangs de Voldemort ? s'étonna Hermione. C'est impossible.
- Qu'est-ce que je disais, grommela Sirius.
- Et pourquoi donc ? lui demanda le professeur Distort.
- Mais à cause de Quirrell, bien sûr ! répondit Hermione comme s'il s'agissait d'une évidence. Nous savons qu'il a tout fait pour éviter que Quirrell récupère la pierre philosophale. Voldemort n'aurait jamais accepté ça !
- Votre raisonnement pourrait être juste mais il vous manque un élément, miss Granger, remarqua le professeur McGonagall. Que Rogue ait tenté de protéger Harry tout au long de votre première année de scolarité était facilement excusable auprès du mage noir puisque le professeur Rogue devait toujours penser que Voldemort avait définitivement disparu et qu'il devait donc entrer dans les bonnes grâces du professeur Dumbledore. Nous ignorions que Vous-Savez-Qui se trouvait dans l'enceinte même de Poudlard, au départ, et le professeur Rogue ne nous a fait part de ses doutes que tardivement. Entre temps, il a fait semblant de s'intéresser également à la pierre, en essayant de soutirer des informations sur la manière dont Quirrell avait posé sa propre protection. Aussi Vous-Savez-Qui a-t-il cru que le professeur Rogue la désirait pour le rappeler.
- Dans ce cas, pourquoi ne se serait-il pas dévoiler à Rogue ? demanda Ron, sceptique.
- Il était faible, très faible, et il n'accorde sa confiance totale qu'à un nombre restreint de ses fidèles. Il ne voulait prendre aucun risque. Après tout, si vous n'aviez pas été là, Harry, Ron et Hermione, son plan aurait fonctionné, la première fois.
Les paroles de McGonagall et de M. Weasley remirent en mémoire à Harry la conversation qu'il avait entendue entre les professeurs Rogue et Quirrell, dans la Forêt interdite. Après plus de cinq ans, il fut surpris de s'en rappeler avec autant de précision, et de se souvenir aussi de la phrase incomplète qu'il avait surprise de Rogue, où il parlait de formules magiques connues seulement de Quirrell.
A ce moment, la porte du bureau s'ouvrit sur le professeur Dumbledore. Il avait une mine sombre qui ne laissait rien présager de bon. M. Weasley tourna vivement la tête vers le directeur.
- Comment est-ce que...
Il s'interrompit en voyant l'expression affligée de Dumbledore.
- C'est si terrible que ça ? demanda-t-il d'une voix faible.
- Cinq Moldus et quatre sorciers du ministère sont morts, déclara le directeur avec amertume. Maintenant que ce massacre a eu lieu, Voldemort ne va plus hésiter.
- Kingsley...
- Se trouve à Ste Mangouste, le coupa Dumbledore. Pour le moment, les guérisseurs ne peuvent pas se prononcer mais il semblerait qu'il ait de fortes chances de s'en sortir. Deux Moldus ont également été envoyés à Ste Mangouste... Un père et son fils, d'après ce que je sais, la mère et les deux autres enfants de la famille sont morts sur le coup...
Hermione eut un haut le cœur et plaqua sa main contre sa bouche en poussant un glapissement et le teint de Ron tourna au vert. Harry était tétanisé, incapable de réagir. M. Weasley secoua la tête.
- Et les sorciers du ministère ?
- Midas Mishap, Angelo Edgecombe, Alcyone Sharpwind et Eridan Midge.
- Edgecombe ? répéta Hermione en ouvrant de grands yeux. Mais... c'est le nom de Marietta, non ?
- Angelo Edgecombe était son oncle, soupira Dumbledore.
La nouvelle porta un coup à Harry, Ron et Hermione qui échangèrent un regard lourd de malaise.
- Comment le ministère a-t-il pu savoir ? demanda Maugrey.
- Ils ne savaient rien de ce que nous préparions mais Fudge ne m'a pas écouté lorsque je lui ai dit de ne pas s'occuper de la protection de la tour, répondit Dumbledore.
- S'ils n'avaient pas été là, tout aurait marché, remarqua Sirius avec dégoût.
Dumbledore se contenta de hocher la tête, il semblait plus fatigué que jamais.
- Et Séléné ? s'inquiéta Hermione. Où est-elle ?
Sirius se tourna vivement vers Lupin.
- Tu ne nous as pas dit si...
- Elle n'était pas parmi les victimes, assura Dumbledore. Je crains qu'elle ne se soit de nouveau fait capturée.
- Non, ce n'est pas ça, répondit Lupin d'une voix basse en se mettant à trembler légèrement. Elle... Elle a... Elle a donné les plans à Voldemort.
Les réactions de stupeur ne se firent pas attendre entre ceux qui poussèrent un cri d'incrédulité, ceux qui tournèrent des yeux ronds vers Lupin ou Dumbledore, qui se releva brusquement du fauteuil dans lequel il s'était assis.
- Que dîtes-vous ?
- C'est ce qui s'est passé, remarqua Harry d'une voix où perçait la colère. Séléné est de son côté, elle nous a trahi !
Maintenant qu'il avait eu le temps d'assimiler la nouvelle, Harry ressentait une rage sans égale monter en lui, plus puissante que celle qu'il ressentait à l'égard de Peter Pettigrow ou Voldemort lui-même. Cette trahison le touchait plus que jamais.
- Elle a bien caché son jeu, c'est certain ! On s'est fait avoir comme des trolls !
- Ça n'aurait aucun sens, remarqua le professeur Distort, incrédule. Enfin, à supposer qu'elle veuille être du côté de Voldemort, comment aurait-elle pu nous le cacher ? Et pourquoi Voldemort lui accorderait-il une telle confiance ?
- Pour une raison que nous ignorons, Séléné a su développer ses pouvoirs magiques de manière spectaculaire mais pourquoi rejoindre Voldemort... Cette question vaut la peine qu'on s'y arrête, dit simplement Dumbledore. Lupin, je suis désolé, j'aurai dû me rendre compte de ce qui se tramait.
- Comment pourrais-je vous blâmer ? Elle a berné tout le monde avec une telle aisance... Par Merlin, je n'arrive pas à m'enlever son rire de ma tête, tout lui était tellement indifférent !
La nouvelle était choquante et visiblement dure à avaler par les autres membres de l'Ordre, Ron et Hermione mais, tout comme Lupin, Harry n'était pas prêt d'oublier ce rire cruel qui était sorti de la bouche de celle qu'il avait aimé. Il haïssait soudain Séléné plus que personne d'autre.
- Harry, comment es-tu parvenu à lancer le sortilège Doloris ? demanda soudain Dumbledore.
- Je ne sais pas... J'étais en colère.
- Oui, tes pouvoirs ont augmenté avec la rencontre de Séléné... Il est tard, il va vous falloir du repos et du calme. Harry, tu ne rentreras pas chez ton oncle et ta tante cette année, tu iras directement au Square Grimmaurd. Il sera plus aisé de contrôler la situation de là-bas. Pour le moment, le professeur McGonagall va vous conduire à l'infirmerie puis vous retournerez dans vos dortoirs, et... je sais que c'est dur, mais essayez de ne pas trop penser à Séléné, ça ne servirait à rien.
En suivant McGonagall dans les escaliers du château, Harry songea que Dumbledore n'aurait jamais pu donner de conseils aussi stupides. Comment pouvait-il imaginer une seconde qu'il ne puisse penser à ce qu'elle venait de faire ? Elle l'avait quasiment livrée à Voldemort et elle lui avait même servi sur un plateau le monde des sorciers tout entier. Ils avaient eu beaucoup de chances de s'en être tirés à si bon compte.
Surtout que maintenant, Voldemort n'hésiterait plus, comme l'avait dit Dumbledore. Après ce massacre, rien ne pourrait l'empêcher de reprendre la vague de terreur qu'il avait semé lors de la première guerre. Maintenant plus que jamais, aucun endroit ne pouvait être sûr.
Fin... de la première partie
La la la la la !! FINIE LA SIXIEME ANNEE !!! lol, et je trouve la septième année bcp mieux que celle-ci (enfin, c un auto avis, alors je sais pas si c à prendre en compte lol)
Vous la voulez la septième année ? Ben venez la chercher avec des reviews !! lol (et oui, c fifty-fifty, notre monde est décidément trop matérialiste... des mots sont-ils matériels ? Oo Bon, stop la philo et reviews please !!! enfin, si vous le voulez bien.)
