Chapitre 4 : Le centre d'apprentissage au transplanage (Bon, ce chap. n'apporte pas grand chose à l'histoire, mais comme faut bien passer par là pour que nos trois inséparables sachent transplaner, y'a pas le choix ! Et puis c'est pas tout à fait vrai, le début apporte BEAUCOUP à l'hist, ou plutôt à ce qui va se passer…)
Sirius lança la Gazette du sorcier sur la table de la cuisine et se laissa tomber sur une chaise avant de se servir un café, la mine sinistre.
- Et voilà, grommela-t-il. On a retrouvé deux sorciers morts, dans la nuit, avec la marque des Ténèbres au-dessus de leurs corps. Le mari était un Oubliator et la femme une Langue-De-Plomb. Tous deux avaient intégré l'Ordre de Fudge. Cet imbécile a servi sur un plateau tous ces membres à Voldemort !
- Mais… Ils n'étaient pas protégés ? murmura Hermione d'une voix blanche en parcourant la première page de la Gazette.
- Le ministère n'a pas encore réalisé le danger et fait encore la sourde oreille, quant à nous, nous ne sommes pas assez nombreux pour les protéger efficacement tout en continuant nos missions respectives.
- C'est encore Jean Lamare qui a signé l'article, remarqua Harry en jetant un coup d'œil à l'article. On dirait qu'il essaie de prévenir le ministère…
- Oh non, répondit M. Weasley d'un ton aigre, ce qu'il veut, c'est amener les gens à réclamer la dissolution du ministère actuel pour qu'un autre soit mis en place. Jean peut être très persuasif dans ses articles, mais ça ne suffira sûrement pas.
- Enfin, les gens doivent bien se rendre compte de l'incapacité du ministère à faire face, non ? s'énerva Ron.
- Bien sûr, mais vois-tu, Ron, s'il y a une chose que l'on peut reconnaître à l'actuel ministère, c'est qu'il est certain que ses hauts dirigeants ne sont pas du côté de Voldemort, expliqua Bill. Je sais que ça peut surprendre mais tel est le cas, pourtant, et modifier notre gouvernement apporterait trop de doutes et d'incertitudes aux gens.
- J'aurai dû m'en douter, remarqua Harry en tapant du poing sur la table. Ma cicatrice m'a fait mal hier.
- Quand bien même, nous n'aurions pu deviner ce qui se passerait, remarqua Bill. Au fait, papa, Fleur m'a donné des renseignements très révélateurs. Il semblerait que les Mangemorts commencent à s'intéresser à la France. Une de ses amies se trouve en ce moment à Orléans et des rumeurs circulent à ce sujet.
- Orléans ? répéta Sirius en fronçant les sourcils. Il va falloir prévenir Jean, il vient du coin, non ? Ça devient dangereux, Voldemort s'est certainement rendu compte que ses articles étaient pour le moins subversif.
Lupin entra dans la cuisine, l'air complètement épuisé. La nuit précédente avait été une nuit de pleine lune et il s'était enfermé à double tour dans une pièce du sous-sol de la maison le temps de sa transformation.
- Je suis allé voir Tara à l'instant, dit-il en s'asseyant avec les autres, les membres tremblants de fatigue. Elle semble un peu plus lucide qu'hier.
Trois jours avaient passé depuis le retour de Tara Milten et celle-ci, après avoir semblé retrouver ses esprits le temps de raconter son histoire, avait sombré dans un état de demi-sommeil dans lequel elle reconnaissait à peine les personnes qui l'entouraient et qui lui valait de s'endormir à tous moments. Les membres de l'Ordre n'étaient néanmoins pas inquiet outre mesure, ils savaient qu'elle finirait par se rétablir au contact des personnes qu'elle avait connues dans le temps.
- Bill, il faut que nous y allions, annonça M. Weasley en consultant sa montre. Ah, j'allais oublié, dit-il en se tournant vers Ron, Harry et Hermione. Demain, vous viendrez au ministère avec moi, tout a été arrangé pour que vous puissiez passer ensemble votre permis de transplaner – même si vous ne serez pas tous majeurs d'ici la fin de l'été. Dans les circonstances actuelles, il vaut mieux que vous sachiez tous les trois transplaner.
- Je ne rentrerai pas ce soir, m'man, ajouta Bill à l'attention de Mme Weasley. J'ai un travail important à terminer.
- D'accord, passez une bonne journée.
- Je ne pensais plus du tout au permis de transplaner, remarqua Ron alors que lui, Harry, Hermione et Ginny montaient à l'étage.
- Je l'aurai bien passé, moi aussi, grommela Ginny d'un air maussade. C'est agaçant de penser qu'on ne sert à rien après ce qui s'est passé il y a un an, lorsque nous nous sommes rendus au ministère.
- L'attente est plutôt énervante, reconnut Harry en fronçant les sourcils. Qu'est-ce que je ne donnerai pas pour être déjà Auror et aider les autres !
- Tu les aides déjà pas mal, avec ce lien qu'il y a entre Voldemort et toi, remarqua Ron.
- Tu parles ! Comme l'a dit Sirius, ça ne sert à rien puisque ma douleur ne nous renseigne pas sur les activités précises de Voldemort, et comme je n'ai plus eu de visions depuis celle qu'il m'avait envoyée…
- Mais s'il t'en envoyait maintenant, elles seraient déviées sur Séléné, non ? demanda Ginny, la mine pensive.
- Ça m'étonnerait, ça ne concerne sûrement que la légilimancie telle que la pratique le professeur Fierdevis, sinon Séléné ressentirait également la douleur de ma cicatrice et je serai tranquille… Ce serait d'ailleurs pas plus mal, au moins ça la ferait souffrir.
Les trois autres échangèrent des regards gênés mais s'abstinrent de tout commentaire.
- Peut-être que l'occlumancie a porté ses fruits et que tu la maîtrises parfaitement, suggéra Hermione. Ce serait une bonne chose, Voldemort ne pourrait pas non plus ressentir ton humeur. Parce que c'était bien à double sens, si j'ai bien compris ?
- Oui, c'est…
Harry s'interrompit brusquement et regarda Hermione avec des yeux ronds.
- Qu'est-ce que tu viens de dire ?
- J'ai demandé si c'était bien à double sens, répondit Hermione, étonnée.
Harry la fixa d'un air éberlué avant de laisser son regard se perdre dans le vide. Il venait de penser à quelque chose de tellement évident qu'il se demanda comment il avait pu ne pas y songer immédiatement lorsque Dumbledore lui avait raconté de quelle manière Voldemort s'était servi de lui, l'an dernier.
- Harry ? l'appela Ron d'une voix hésitante, inquiet de le voir soudain si silencieux.
- Pardon ?
- A quoi tu penses ? demanda Ginny d'un air soupçonneux.
- A rien, rien du tout… Je me disais juste que c'était en effet une bonne chose mais que le pouvoir d'empathie de Séléné allait sûrement beaucoup l'aider.
Il préférait ne pas en parler à ses amis, il devait tenter l'expérience seul car il savait que jamais ils n'accepteraient qu'il fasse cela. Il avait bien conscience du risque mais, si ça se trouvait, c'était là que résidait la solution pour vaincre Voldemort.
Il retourna le sujet dans tous les sens durant la journée entière, se demandant comment il pourrait s'y prendre, et il en conclut qu'il lui faudrait attendre de se trouver à Poudlard pour demander des renseignements au professeur Fierdevis le plus discrètement possible.
Après tout, si Voldemort y était parvenu, pourquoi pas lui ? Pourquoi n'aurait-il pas la capacité de faire voir au Seigneur des Ténèbres tout ce qu'il voulait ? Se servir de ce lien comme le mage noir l'avait fait, voilà ce que Harry devait faire pour aider les gens de l'Ordre.
Voilà ce qu'il devait faire s'il voulait un jour faire payer à Séléné sa trahison au centuple… Comme à chaque fois qu'il pensait à elle, son cœur se serra et il sentit ses yeux le piquer, mais il crispa la mâchoire et serra les poings. Il ne devait ressentir que de la rancœur à son égard, il fallait qu'il se contrôle, il n'avait pas le choix. La Séléné qu'il avait connue n'avait jamais existé et il devait à tous prix l'oublier.
Tôt le lendemain matin, Mme Weasley vint réveiller Harry. Après un bon petit déjeuner, lui, Ron et Hermione utilisèrent la poudre de Cheminette pour se rendre au ministère. M. Weasley était passé devant eux avec Maugrey mais, en observant les alentours, Harry repéra également Dedalus Diggle et Elphias Doge, qui lui adressa un discret clin d'œil.
Les mesures de sécurité avaient été renforcées depuis le dernier passage mémorable de Harry et de ses compagnons dans le bâtiment. A quasiment chaque porte se tenaient un ou deux gardes, l'œil vif, la baguette à la main, prêts à intervenir en cas de problème.
Lorsqu'ils durent passer le contrôle des baguettes, le dénommé Eric n'était plus seul en poste. Tandis qu'il vérifiait les baguettes des visiteurs, une grande sorcière aux allures de momie pratiqua une série de sorts et contre sorts sur eux pour s'assurer qu'ils ne dissimulaient rien et ne portaient aucun déguisement. Une fois toutes ces vérifications terminées, ils purent enfin emprunter l'ascenseur – dans lequel se trouvait également un sorcier de la sécurité.
Cette fois-ci, ils descendirent au niveau six, et M. Weasley les conduisit jusqu'à une porte sur laquelle était écrit en lettres d'argent : « Service de distribution aux centres d'essai de transplanage ». Maugrey entra le dernier en refermant la porte derrière lui.
La pièce était à peine plus grande que le bureau de M. Weasley mais l'immense cheminée qui prenait la moitié d'un des murs la faisait paraître plus spacieuse. L'homme assis derrière le bureau – en fait une simple table en métal comportant deux tiroirs – ne devait pas avoir plus de vingt ans. Confortablement installé dans sa chaise, les pieds nus croisés sur le bureau, il lisait une revue consacrée aux nouvelles inventions magiques en mâchonnant une chocogrenouille et leva à peine les yeux de son article lorsque le groupe entra.
- Bonjour, dit M. Weasley avec un sourire aimable. Mon fils et ses amis – que voici – doivent suivre des cours pour passer leur permis de transplaner.
- Quelle coïncidence, répondit ironiquement le jeune homme en tournant une page de son magazine, vous vous trouvez justement au service de distribution aux centres d'essai de transplanage. Z'en avez de la chance !
Pris au dépourvu, Arthur Weasley ne sut que répondre.
- Z'avez les papiers ? ajouta l'employé d'un ton indifférent.
- Euh… oui… oui, bien sûr.
M. Weasley, un peu déconcerté, sortit trois parchemins de sa robe de sorcier et les posa sur le bureau. Le préposé à l'accueil ne s'y intéressa pas immédiatement. Il garda les yeux rivés sur son article encore plusieurs secondes avant de marquer la page et de jeter la publication sur la table en s'asseyant normalement. Mastiquant toujours son chocolat à la manière d'un ruminant, il parcourut rapidement les trois parchemins et lança un vague coup d'œil au front de Harry en voyant son nom sur la fiche.
- C't'en règle, dit-il en apposant un tampon sur chacune d'elles.
Il ouvrit un tiroir et farfouilla dans les dossiers qui s'y trouvaient avant d'en sortir un document et d'y mettre une note à la va-vite.
- Voilà, centre Thélay Portus. Prenez par-là, ajouta-t-il en repoussant les papiers vers M. Weasley et en désignant du pouce la cheminée du bureau.
Il reprit sa revue, sa position précédente, et ne leur accorda plus aucune attention.
- Bon, Fol Œil va vous accompagner, déclara M. Weasley. Moi, j'ai encore du travail ici. Bonne chance.
La cheminée était assez grande pour qu'ils y tiennent tous les quatre en même temps. Maugrey se chargea de la poudre de Cheminette et ils se retrouvèrent dans un petit salon.
Sur le coup, Harry crut que Maugrey avait mal énoncé l'adresse en remarquant le décor. La salle était d'un luxe éblouissant. Un lustre en cristal était suspendu à un plafond en marbre entièrement sculpté, un bureau en ébène orné de fioritures en feuilles d'or reposait sur un tapis persan bordeaux, bleu nuit et or, entouré de trois fauteuils princiers recouverts de damas écarlate, le manteau de la cheminée et les pilastres qui l'entourait étaient de marbre noir incrusté de symboles en argent et le parquet était tellement ciré, tellement lisse, qu'on se voyait dedans comme dans un miroir couleur terre de sienne.
L'homme qui était assis dans le fauteuil qui leur faisait face se leva et les accueillit d'un sourire éclatant.
- Soyez les bienvenus au centre d'essai au transplanage Thélay Portus.
Maugrey ne répondit pas immédiatement, les yeux plissés, il observait l'homme avec méfiance et Harry comprenait parfaitement pourquoi. Il ressemblait comme deux gouttes d'eau au préposé du service de distribution. Il s'agissait sans aucun doute de son jumeau mais le contraste de caractère entre les deux était si flagrant qu'il en devenait inquiétant.
- Vous venez prendre vos cours tous les trois ? demanda le jeune homme en souriant aimablement à Harry, Ron et Hermione. J'espère que notre centre vous donnera entière satisfaction, jusqu'à aujourd'hui, personne n'a eu à se plaindre, en tout cas. Pourriez-vous me donner les fiches, s'il vous plait ?
Sans se départir de son regard soupçonneux, Maugrey lui tendit la totalité des papiers. Indifférent au visage mutilé de Fol Œil et à la manière dont il le regardait, il lui adressa un sourire de remerciement et parcourut tranquillement les fiches.
- Oh mais bien sûr ! s'exclama-t-il alors que son visage s'éclairait encore plus. M. Potter ! Notre directeur vous attendez avec impatience, je peux vous l'assurer. Veuillez me suivre, je vous prie.
Harry échangea un regard surpris avec Ron et Hermione mais Maugrey leur fit signe de suivre l'homme, décidant qu'il ne représentait pas un danger.
Après avoir traversés des couloirs interminables entièrement parcourue de baies vitrées donnant sur un parc immense recouvert d'une pelouse vert tendre et de quelques arbres éparses, ils entrèrent dans une autre salle, encore plus richement décorée que la précédente et dont les murs avaient été recouverts de tableaux représentants toujours la même jeune femme : une bonde aux yeux d'un bleu intense et au sourire charmeur souvent représentée dans des robes à la Marilyn Monroe et qui dansait le plus souvent en des gestes lents et gracieux.
Leur tournant le dos, un homme courtaud regardait le paysage qui s'étalait à travers la fenêtre, ne les ayant pas entendu entrer.
- Colonel, regardez qui nous est arrivé.
Harry n'eut pas le temps de s'étonner de la manière dont le jeune homme s'était adressé au directeur du centre. Dés qu'il vit Harry, le "colonel" lança un véritable cri de joie.
- Harry Potter ! Enfin vous êtes là ! Si vous saviez le temps que j'ai attendu pour pouvoir vous serrer la main !
Joignant le geste à la parole, il empoigna si vivement la main de Harry qu'il faillit lui arracher le bras. Il était vêtu d'un costume militaire de l'armée de l'air sur lequel étaient épinglées plusieurs décorations et son air jovial et débonnaire jurait un peu avec ses vêtements. Il serra ensuite les mains de Ron et Hermione.
- Ron Weasley et Hermione Granger, c'est bien cela, Alastor ?
- Tout à fait Théo, répondit Maugrey en adressant un signe de tête à l'homme pour le saluer.
Le type de l'accueil était parti entre temps.
- Mais je ne me suis pas présenté. Colonel Théo Courtepatt, pour vous servir, soldats !
Le nom rappelait vaguement quelque chose à Harry mais il ne se souvenait plus où il l'avait déjà entendu. Un bruit de galop retentit derrière eux et, avant que Harry ait eu le temps de se retourner, quelque chose le percuta de plein fouet. Il sentit quelque chose se retenir à ses épaules et passer une langue râpeuse sur son visage.
- Au pied, Boudu ! s'écria le colonel.
Il s'agissait en réalité d'un bouledogue roux vif avec quelques touffes de poils ocres, plus grand que la moyenne, et qui semblait très vigoureux. Dés que son maître le lui ordonna, il alla s'asseoir à côté de lui, bien droit et – contrairement au chien de la tante Marge, Molaire – sa bouche fermée et la tête bien droite et fière. Harry se rappela alors d'où il connaissait ce nom.
- Attendez, vous êtes le colonel Courtepatt ? Le même que celui dont nous parle tout le temps la tante Marge ? demanda-t-il, abasourdi.
- C'est bien moi. Ah ! Marjorie Dursley, c'est toute une histoire, cette bonne femme. Vraiment exécrable, mais comment aurais-je pu avoir de vos nouvelles si ce n'est par elle ?
Harry était si stupéfait qu'il en restait bouche bée.
- Pourquoi vouliez-vous avoir des nouvelles de Harry ? s'étonna Hermione. Et comment avez-vous fait pour que la tante de Harry ne se rende compte de rien ?
- C'est à cause de moi, répondit une vois féminine avec douceur.
C'était un des portraits qui venait de parler. La femme souriait tendrement au colonel.
- Je m'appelle Sonia et j'étais la femme de mon cher Théo, expliqua-t-elle en souriant. Cela jusqu'à ce qu'un partisan de Vous-Savez-Qui ne me tue. Vous comprenez, j'étais une Moldue et Théo a quitté le monde des sorciers un bon moment pour vivre avec moi.
- Ça n'a pas plu à ces satanés Mangemorts, bien sûr. Comme si cela avait pu les concerner ! s'exclama le colonel avec colère. Mais vous, Harry, vous avez changé tout ça en contrant Vous-Savez-Qui, alors je me suis proposé pour vous surveiller par l'intermédiaire de votre tante. Oh, bien sûr, elle disait tout le mal possible de vous lorsqu'elle me parlait de ses visites à Little Whining, mais au moins je savais ce qu'il se passait là-bas. Comment voulez-vous que quelqu'un s'entende avec cette femme ?
- J'avoue m'être posé la question, reconnut Harry.
- Tenez, vous voyez Boudu ? Elle m'avait demandé de le noyer parce qu'elle ne le trouvait pas assez bien, et regardez ce qu'il est devenu ! Bon, j'ai peut-être utilisé quelques sortilèges, mais vous ne trouverez pas de chiens plus affectueux ! Tout ça pour dire que, depuis le retour de Vous-Savez-Qui et la reconstitution de l'Ordre, je me suis éloigné le plus possible d'elle. Nom d'un dragon, elle a dit tellement de mal de vous, un jour, que j'ai perdu le contrôle de mes nerfs et que je lui ai fait exploser la tasse qu'elle tenait à la main. Bravo soldat ! Un sortilège de gonflage, c'est tout ce qu'elle méritait !
Le portrait de Sonia toussota et le colonel Courtepatt secoua la tête.
- Excusez-moi, je m'emporte. Bon, vous n'êtes pas venus là pour jacasser, n'est-ce pas ? Je vais vous assigner Thomas Parvit, le meilleur de nos instructeurs. Et bon courage, soldats, vous avez la trempe des plus grands héros !
Il leur adressa un salut militaire avant de leur indiquer où ils devaient se rendre pour rejoindre leur instructeur.
- Cet homme appartient à l'Ordre ? demanda Ron à Maugrey tandis qu'ils parcouraient d'autres couloirs.
- Théo est un intermédiaire parfait avec les Moldus, expliqua Fol Œil. Il a beaucoup de contacts, et des hauts placés, je peux vous le dire. Le pauvre a été très touché par la disparition de sa femme. Vous voyez ses tableaux ? Ce ne sont que des souvenirs, les portraits de Moldus ne peuvent pas vivre comme le font ceux de sorciers.
- On dirait que quelque chose te tracasse, Harry, remarqua Hermione en l'observant.
- Pas vraiment qui me tracasse, j'étais en train de penser à Fabian Graster et Nora Stuborn… Plus les années passent et plus nous rencontrons des personnes qui ont eu à souffrir des morts de la première guerre. Je veux dire, bien sûr, mes parents en ont aussi été victimes mais je ne les ai pas connus après tout. C'est un sentiment étrange, on se rend vraiment compte de la portée qu'avait eue la première guerre…
Maugrey se contenta de pousser un grognement et Ron de hocher la tête. Hermione, elle, observa un instant Harry comme si elle allait dire quelque chose mais détourna finalement le regard sans prononcer un mot.
L'exercice du transplanage s'avéra être extrêmement difficile. Il fallait tenir compte d'un nombre incalculable de facteurs, entre l'endroit d'où on partait, le lieu de destination, la concentration sur les paramètres à l'arrivée pour éviter de se retrouver coincé dans un mur ou suspendu à plusieurs mètres du sol. Pendant trois heures, Thomas Pravit les poussa à aller au maximum de leurs capacités magiques. A la fin, même Hermione n'était pas parvenue à transplaner mais l'instructeur assura que cela était normal et qu'il leur faudrait encore de nombreux cours avant de parvenir à des résultats. Ils prirent donc d'autres rendez-vous puis rentrèrent au Square Grimmaurd, épuisés par leurs efforts.
Harry ne comprenait pas comment Séléné avait pu maîtriser ce mode de transport de manière instinctive, mais il se dit que, après tout, lui-même avait su directement utiliser un balai à la perfection, alors cela n'était pas si surprenant, en fin de compte.
(à suivre…)
Chapitre 5 : La tutelle !
