Tralalalalére-euh ! Tara va mieux !!! Yipee ! (jette sa casquette en l'air) C LA FETE-EUH ! lol

Chapitre 6 : Une confiance excessive (C dur quand on aimerait que les gens soient tels qu'on les imagine, parce que c rarement le cas ! D'ailleurs, Harry et les autres vont retrouver Séléné dans le Poudlard Express, attention, coups de gueule en perspective ! lol)

La veille de la rentrée, Harry et les autres se trouvaient dans le salon, en compagnie de M. et Mme Weasley. Ils ne discutaient de rien de particulier lorsque Lupin et Sirius entrèrent, suivis d'une Tara Milten ayant visiblement retrouvé tous ses esprits. Elle avait dormi les trois jours précédent pratiquement sans discontinuité et cela lui avait remis les idées en place.

Elle adressa un sourire radieux à tout le monde.

- Heureusement que je me suis réveillée, je m'en serais voulue de ne pas avoir pu vous voir avant votre départ.

Ils lui découvraient une voix claire et assurée très différente des murmures dans lesquels elle s'était exprimée depuis son arrivée. Bien qu'encore mentalement fatiguée, il transparaissait maintenant d'elle une assurance et une volonté dont on devinait qu'il s'agissait de sa véritable nature.

- Vous semblez aller beaucoup mieux, remarqua Hermione en lui rendant son sourire.

- Oui, j'ai eu le temps de me remettre, je pense, et j'étais très bien entourée, ajouta-t-elle en regardant Lupin et Sirius tour à tour.

- On ne s'en faisait pas trop pour toi, remarqua Sirius en haussant les épaules. Tu as toujours eu un côté indestructible.

Tara s'assit sur un fauteuil et regarda Harry.

- Sais-tu ce que ta mère disait, lorsque nous étions en études supérieures ? Si elle devait un jour avoir un enfant avec James, tout ce qu'elle lui souhaitait, c'était d'hériter de moitié de chacun de leur caractère. Alors dis-moi si je me trompe : loyal, tenace, courageux – voire téméraire –, volontaire et, si je ne m'abuse, un brin colérique.

Harry la regarda avec étonnement et elle rigola.

- Dans le mille, on dirait. Oui, je savais bien que c'était ce qui se produirait. Tes parents avaient tous deux un caractère extrêmement fort, je crois d'ailleurs n'avoir jamais connu des personnes aussi marquante que ces deux-là, il était normal que leur fils hérite de chacun d'eux... Aussi bien les qualités que les défauts. En tous cas, même si tu le voulais, tu ne pourrais jamais nier être leur fils. Excusez-moi, ajouta-t-elle en se tournant vers les trois autres jeunes gens, mais il faudrait que vous me rappeliez vos noms.

Ron, Hermione et Ginny se présentèrent et Tara regarda les parents Weasley.

- M. et Mme Weasley, c'est bien ça ? Oui, vous êtes venus me voir hier.

- Appelez-nous Molly et Arthur.

- Bien, j'ai une bonne mémoire, alors maintenant que je suis rétablie, je devrais pouvoir me souvenir de tout le monde. Je ne sais pas exactement ce dont Remus et Sirius vous ont parlé mais si jamais vous avez des questions...

Le ton enjoué, la mine rayonnante malgré sa fatigue, le visage de Tara exprimait le bonheur de la même manière que celui de Séléné. Harry retrouvait dans cette femme des gestes et une tonalité dans la voix en tous points semblables à ceux de la jeune fille lorsqu'elle faisait ses "crises d'enthousiasme" de la pleine lune. En revanche, Lupin lui avait légué son sourire et son regard – bien qu'elle eût les yeux de sa mère – mais aussi son calme. Cette découverte surpris un peu Harry et le déstabilisa. Si personne n'avait pu se rendre compte que Séléné ressemblait à l'un ou l'autre de ses parents, c'était tout simplement parce que son physique était un parfait équilibre entre les deux. De voir Lupin, avec son calme et sa douceur, et Tara, vive et enflammée, ensemble, il avait l'impression de se trouver devant elle, simplement partagée en deux.

- En fait, dit Hermione, j'en ai justement une. Si vous deux – elle regarda Lupin et Sirius – et les parents de Harry étaient au courant de ce pouvoir de voyance, je suppose que Peter Pettigrow l'était également.

- Et tu te demandes pourquoi il n'a jamais rien dit à Voldemort, termina Tara. C'est grâce à Dumbledore. Je crois que vous connaissez déjà le sortilège Fidelitas, pour cacher les secrets, Dumbledore l'a utilisé pour conserver celui-ci, de sorte que Peter n'aurait jamais pu révéler à Voldemort qui j'étais.

- Oui, ça explique beaucoup de choses, remarqua Hermione, pensive.

- Si j'ai bien compris, vous connaissiez énormément de monde, à l'époque, intervint Harry. C'est pour ça que Rogue faisait moins le fier en votre présence ? Vous vous connaissiez bien.

- Vous savez, Severus est mon cousin, alors...

- Quoi ? s'exclamèrent Harry, Ron, Hermione et Ginny en même temps.

- Votre cousin ? répéta Ginny, incrédule.

- Oui, il...

Elle s'interrompit et les observa un moment, comme si elle se demandait si elle pouvait continuer à parler ou non.

- D'abord, il faut que vous me promettiez de ne jamais faire allusion à cela devant lui, vous le mettriez très en colère. Le père de Severus – le frère de ma mère – a quitté la maison familiale à dix-sept ans. Il avait très mal tourné. Ses fréquentations étaient pour le moins douteuses, il s'adonnait à la magie noire et pouvait se montrait violent d'après ce que ma mère m'a dit. Il coupa définitivement les ponts avec sa famille à ses vingt ans, disparaissant purement et simplement dans la nature.

Pendant très longtemps, ma mère n'a pas cherché à le retrouver, trop de mauvais souvenirs étaient liés à son frère, mais, un an avant mon entrée à Poudlard, elle a estimé qu'il était temps qu'ils renouent contact. Peut-être, après tout, avait-il changé, se disait-elle. Ce n'est que deux ans plus tard qu'elle a fini par retrouver sa trace, par une sorte de hasard. Il avait changé de nom, s'était marié et avait eu un enfant. J'ai été extrêmement surprise d'apprendre que Severus était mon cousin mais je ne voyais pas de raison de le lui cacher.

Un sourire amusé apparu sur son visage.

- Pauvre Severus, il n'a pas eu beaucoup de chances dans sa vie et il n'a pas fait grand-chose pour y remédier. A partir du moment où il a su nos liens de parenté, il a tout fait pour m'éviter, mais il en faut beaucoup pour me décourager et, sans me vanter, je crois pouvoir assurer que je suis l'une des rares personnes en qui il ait confiance.

Sirius avait pris un visage fermé et grommelait quelque chose dont Harry saisit juste ces quelques mots : « Pauvre Severus, tu parles... bien mérité... idiot dégénéré... »

- Et votre oncle ? demanda Harry en se rappelant la Pensine. Qu'est-il devenu ?

Le visage de Tara s'assombrit.

- Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il est mort, ainsi que sa femme mais... pas en même temps.

Cette phrase recelait sûrement un sens caché mais Harry n'insista pas et lui et Ron échangèrent un regard éloquent. Ce n'était pas parce que Rogue avait eu une enfance malheureuse qu'ils allaient le trouver moins antipathique.

La porte s'ouvrit sur Fiona Distort. Elle marqua une pause lorsqu'elle vit Tara et celle-ci se leva d'un bond pour la rejoindre. Les deux amies s'étreignirent et Fiona Distort observa un instant Tara.

- Tu es enfin de retour, dit-elle finalement avec un immense sourire.

- Et j'ai bien l'intention de rester. Je suis si contente que tu sois là, mais comment... ?

- J'ai pris la liberté de prévenir Fiona, expliqua Sirius en adressant un clin d'œil aux deux femmes.

- Oh ! Voilà que tu prends de bonnes initiatives maintenant, on n'est pas sorti de l'auberge, remarqua Tara en lui lançant un regard malicieux.

- Maintenant c'est certain, tu es totalement remise, grommela gentiment Sirius.

- C'est sûr ! s'exclama Fiona. Ça me rappelle nos années d'école.

Elle se tourna vers Harry et les autres en souriant.

- Complètement déjantée ! Tara était sans aucun doute la fille la plus connue de Poudlard, mais surtout parce qu'il lui manquait une case à l'époque.

- Tarée Tara, Tara tarée, tu y étais prédestinée tu vois, dit soudain Sirius.

- Hé ! C'est ma réplique ça ! s'insurgea Tara.

- Ah oui ! C'était après avoir gagné le match de Quidditch, se souvint Fiona. Tu tenais une de ces formes !

- Je me suis souvent demandé si elle ne s'était pas défoncée... remarqua Sirius. Je me le demande toujours d'ailleurs.

Les trois amis éclatèrent de rire. Harry vit que Lupin ne pouvait détacher son regard de Tara et un sourire tendre s'était collé sur son visage. Il ne se souvenait pas les avoir un jour vus, lui et Sirius, aussi francs et heureux. Lui, Tara et Fiona rigolaient entre eux, partageant leurs souvenirs, une époque qu'ils avaient sûrement crue révolue et qui revenait sans la moindre ride.

- Ça avait fait une de ces histoires ! rigola Fiona en réponse à quelque chose qu'avait dite Sirius. Tu te souviens Remus ?

- Dans le genre inoubliable, on n'a pas fait mieux, grimaça Lupin, amusé. Le professeur McGonagall était dans un de ces états, je ne crois pas l'avoir un jour vue si furieuse.

- Rends-toi compte Remus, un préfet et une personne sensée être extrêmement mature, transgresser aussi impunément le règlement de l'école, dit Tara avec un petit rire.

- Bah ! Les escapades nocturnes, vous n'étiez pas les premiers à en faire, remarqua Sirius en haussant les épaules. C'est arrivé à Molly et Arthur aussi.

- Moi, ce qui m'a le plus surpris, c'est la manière dont tu es venue me chercher dans le dortoir en pleine nuit, dit Remus en roulant des yeux.

Harry sentit son cœur tomber dans sa poitrine. Il se souvenait parfaitement la nuit que lui et Séléné avaient passée l'an dernier, la fois où elle était venue le réveiller dans son dortoir... La ressemblance des faits laissait Harry perplexe et le souvenir de cette période de bonheur mensongère lui cuisait fortement.

- Le plus étrange, c'est qu'il s'agit d'un comportement cadrant parfaitement avec le rôle de folledingue que je jouais à Poudlard, et pourtant je n'étais pas en train de jouer la comédie.

Tara remarqua les regards intrigués et suspicieux de Harry et de ses amis et leur apporta une explication à ce qu'ils étaient en train de dire.

- Lorsque je suis arrivée à Poudlard, la première année, je connaissais déjà Dumbledore car mes parents l'avaient mis au courant pour mon don. Au départ, je devais suivre une scolarité normale, en restant moi-même, mais je ne contrôlais pas vraiment mes visions à l'époque et il m'arrivait de me figer au milieu d'une action et de rester immobile un moment avant de revenir à la réalité. Si cela s'était trop souvent produit, quelqu'un aurait fini par comprendre la vérité à ce sujet et Dumbledore voulait à tout prix l'éviter, pour ma propre sécurité. C'est la raison pour laquelle je lui ai proposé de composer un personnage sur mesure qui ferait que ces absences passeraient inaperçues. C'est ainsi que j'ai créé une Tara Milten pleine de folie douce, délurée et facile à vivre. Lors de mes premières absences, les gens se sont inquiétés, bien sûr, mais je me chargeais de leur faire croire qu'il s'agissait d'une nouvelle lubie lorsque je reprenais conscience.

- Alors vous... jouiez un rôle ? demanda Hermione d'une étrange voix rauque.

Tara hocha la tête en souriant, comprenant ce qu'elle voulait dire.

- Telle mère, telle fille, pas vrai ? remarqua-t-elle. C'est pour ça que vous n'avez pas à vous en faire pour Séléné, elle prépare quelque chose.

Ces paroles apportèrent immédiatement un climat de tension et de malaise. Les sourires se figèrent et personne n'osa rien dire. Tara haussa les épaules et alla prendre Lupin par le bras avec un sourire malicieux.

- Vous pensez ce que vous voulez, je sais que j'ai raison. Même si je ne l'ai pas connue, je crois en elle, je crois en nous... Vous verrez bien plus tard, vous verrez...

En montant dans le Poudlard Express, Harry et ses amis avaient presque été convaincus par l'optimisme manifesté par Tara la veille tellement elle avait eu l'air sûre d'elle. Mais il ne fallut pas longtemps pour qu'ils se souviennent qu'elle aurait beau dire ce qu'elle voudrait, elle n'avait jamais vu sa fille autrement que le jour de sa naissance.

Ils s'étaient installés dans un compartiment en compagnie de Neville et de Ginny, et Dean Thomas et Seamus Finnigan les rejoignirent à un moment pour discuter avec eux. Ce fut ce moment-là que Séléné choisit pour faire son entrée en scène.

Lorsqu'elle entra dans le compartiment, toutes les têtes se tournèrent vers elle et elle leur adressa un sourire radieux et franc.

- Salut tout le monde ! Alors ces vacances ?

- Pas trop mal compte tenu des événements actuels, remarqua Seamus en grimaçant. Et toi ? Ça a été comme tu voulais ?

Elle haussa les épaules.

- On peut dire ça...

Elle jeta à Harry un regard en biais et son sourire sembla un peu forcé lorsqu'elle demanda à Dean s'il avait passé de bonnes vacances.

Harry et Hermione échangèrent un regard. Ils rêvaient ou elle paraissait attristée ? Dean semblait s'être dit la même chose et regarda Harry et Séléné tour à tour avec surprise. Ni lui, ni Seamus, ni Neville n'étaient au courant pour Séléné et Harry réalisa tout à coup ce qu' elle était en train de faire.

- C'est marrant mais j'ai l'impression que tes vacances se sont très bien passées, je me trompe ? lui demanda-t-il avec colère alors qu'elle parlait avec Neville.

Tout le monde le regarda avec surprise, y compris Séléné, sauf Hermione, qui grimaça et lui lança un regard implorant qu'il ne saisit pas.

- Que veux-tu dire ? s'étonna Séléné.

- Arrête ton cinéma, grogna-t-il. Alors ? Comment va ton grand ami Voldemort ?

Des sursauts et des gémissements accueillirent le nom du Seigneur des Ténèbres alors que les sourcils de Dean, Seamus et Neville atteignaient des sommets et que leurs yeux allaient de Harry à Séléné.

La jeune fille sembla accuser le coup un instant – visiblement surprise et choquée – puis elle regarda Harry d'un air attristé.

- Harry, dit-elle d'une voix sourde, je ne comprends pas pourquoi tu fais ça. Je sais que tu m'en veux mais ce n'est pas une raison pour vouloir me discréditer aux yeux des autres. Ça ne regarde que nous, cette histoire.

- Que nous ? s'écria Harry. Quelles salades es-tu en train de nous servir ? Tu as amélioré ton jeu en retournant auprès de ton maître ?

Séléné secoua la tête et prit une inspiration sanglotante.

- C'est vraiment dommage que tu le prennes comme ça, nous aurions pu... Elle baissa la tête. Excusez-moi de vous avoir dérangé.

Et elle sortit précipitamment du compartiment. Les yeux écarquillés, Dean se tourna cers Harry.

- C'est quoi cette histoire ?

- Séléné a rejoint les rangs de Voldemort, dit abruptement Harry.

Hermione secoua la tête en mettant son front dans sa main et Ron ne semblait pas très à l'aise.

- Les rangs de Tu-Sais-Qui ? s'exclama Seamus, éberlué. C'est n'importe quoi !

- Ah ouais ? Tu ne me croyais pas non plus, il y a deux ans, lorsque je disais que Voldemort était de retour.

- Harry... C'est pas vraiment la même chose, remarqua Dean d'un ton hésitant. Tu es en train de parler de Séléné. Séléné, c'est... C'est Séléné, quoi.... Vous ne sortez plus ensemble, apparemment, ajouta-t-il prudemment.

- Qu'est-ce que tu insinues ? demanda lentement Harry.

- Rien, ce n'est pas grave. Bon, excusez-nous, on doit y aller. Tu viens Seamus ?

Et ils sortirent tous deux du compartiment.

- J'y crois pas ! s'exclama Harry. Ça ne leur a pas servi de leçon lorsque nous étions en cinquième année ?

- Harry, j'ai essayé de te prévenir, dit calmement Hermione. Séléné est trop douée pour nous à son petit jeu. Elle est populaire, gentille, jolie, aimable et tout ce que tu veux. Personne ne te croira si tu racontes partout la vérité, pour la simple raison qu'elle a été très habile.

- Tu entends quoi par très habile ? demanda Harry.

- C'est plutôt évident, remarqua prudemment Ron. Tu as entendu Dean ? Tout le monde va croire qu'elle a rompu avec toi et que tu lui en veux à cause de ça.

- Et elle, elle va jouer l'ex-petite amie qui espérait pouvoir continuer à être amie avec son ancien copain et qui ne se heurte qu'à de la colère. C'est toi qui vas passer pour le "méchant" dans cette histoire.

Harry les regarda, bouche bée.

- Mais... Mais c'est n'importe quoi !

- Séléné est sûrement la meilleure comédienne que je connaisse, grommela Ginny.

- Euh... Vous êtes sérieux, là ? demanda Neville d'une voix timide. Séléné est avec... lui ?

- Tu peux rejoindre Dean et Seamus pour aller la consoler si tu préfères, lui répliqua Harry avec hargne.

- Non, je vous crois si vous le dîtes, mais c'est tellement...invraisemblable.

- Tu as dit le mot juste, soupira Hermione. Dans le cas de Voldemort, il y a deux ans, les gens ne voulaient simplement pas y croire ; dans ce cas, ce n'est pas qu'ils refusent d'y croire, c'est qu'ils considèrent que ça ne peut pas être vrai. Et voyons les choses en face, ils ont raison : d'un point de vue technique – dirons-nous – Séléné ne peut pas être du côté de Voldemort. Ça ne colle pas avec elle, c'est un raisonnement qui ne tient pas et qui est singulièrement lacuneux, tout comme l'article qui était paru dans la Gazette des Sorciers suite à l'évasion des Mangemorts d'Azkaban. Sans compter que pratiquement tout le monde sait qu'elle est la fille de Lupin, maintenant. Tu veux vraiment faire croire à quelqu'un que Voldemort accepterait une sorcière à moitié loup-garou dans ses rangs ?

- Bon, d'accord, grommela Harry. Mais qu'elle fasse une seule petite erreur et elle regrettera de nous avoir trahi de cette façon.

Harry, Ron, Hermione et Ginny s'installèrent dans la même diligence après l'arrivée du train mais, juste avant que la portière ne se ferme, Séléné grimpa à l'intérieur et la voiture partit en bringuebalant.

- T'as du culot ! s'exclama Ron alors qu'elle s'asseyait tranquillement à côté d'Hermione.

- Vous savez que vous m'avez peinée ? remarqua-t-elle avec un sourire narquois. Après ces deux mois de séparation, j'avais espéré un meilleur accueil.

- Et tu t'attendais à quoi ? répliqua Harry avec hargne. Tu veux peut-être qu'on t'offre des fleurs ? "Félicitations pour ton admission chez Voldemort" ?

- Ça aurait été très gentil, assura-t-elle avec le plus grand sérieux. Allons, ne prenez pas ces airs révulsés, je suis là juste pour vous donner des conseils.

- Tu crois pouvoir nous faire changer de camp ? dit Ginny avec colère.

- Je n'ai pas pour habitude de m'engager dans des missions irréalisables, remarqua-t-elle comme si ça coulait de source. C'était juste par rapport à votre comportement, à vous tous. N'oubliez pas : je suis Séléné Hilton, la fille la plus populaire de Poudlard. Si vous montrez ouvertement que vous êtes contre moi, ça ne pourra qu'aller mal pour vous.

- Ce n'est pas à toi de nous dire ce qu'on doit faire, gronda Harry.

- C'est comme vous voudrez, mais tu oublies une chose, Harry : je suis batteur dans l'équipe de Gryffondor et toi, tu vas certainement devenir capitaine cette année. Tu comptes me renvoyer ? Ça sera très mal vu, surtout que, soyons honnête, moi et Sarah formons un duo remarquable et imbattable – passez-moi l'expression. Vous ne gagnerez rien à être contre moi alors un conseil en passant : vous aussi, vous allez devoir jouer la comédie si vous souhaitez rester crédibles.

- Ça y est ? T'as fini ton petit speech ? grogna Harry. A toi d'écouter maintenant : Jamais je ne laisserai un allié de Voldemort me dicter ma conduite, c'est clair ?

- Tu crois peut-être que je ne m'en doutais pas ? Ce que j'en disais, c'était pour votre information. Tu fais comme tu veux, Harry, je sais que tu as l'habitude d'être exclu par les autres, ajouta-t-elle d'un ton moqueur.

Frémissant de colère, Harry porta sa main à sa baguette mais Séléné secoua son index devant son nez.

- Hin, hin ! Je te déconseille fortement de faire cela, ce ne serait pas très malin. Surtout que je te contrerais facilement. Fais un petit effort, Harry, en souvenir du bon vieux temps... Sincèrement, je n'ai rien contre toi, mon amour, et je ne verrai même aucun inconvénient à ressortir avec toi.

- Arrête ça ! souffla Harry, qui avait du mal à respirer tellement la rage le consumait. Je te préviens, Séléné, arrête ça immédiatement...

Lorsqu'ils arrivèrent au château, Séléné leur adressa un dernier sourire railleur puis reprit son air affligé pour rejoindre les autres élèves. La colère de Harry était telle qu'il n'aurait pas été surpris que de la fumée s'échappe de sa peau et il devait se retenir pour ne pas se mettre à hurler sur la jeune fille.

Il la vit monter d'un pas lent l'escalier et Parvati et Lavande la rejoignirent. Elles se dirent quelque chose et les deux filles lancèrent des regards intrigués en direction de Harry avant de suivre Séléné – ce qui ne fit qu'augmenter la fureur du jeune homme.

Il sentit quelqu'un poser sa main sur son bras et regarda Hermione avec étonnement. La jeune fille avait les yeux rivés sur l'entrée et semblait perplexe.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Harry comme elle ne disait rien.

- Je viens juste de me rappeler...

- Vous venez, oui ou non ? les appela Ron, qui avait gravi les premières marches de l'escalier.

- Ça peut attendre, je t'expliquerai plus tard, dit Hermione.

(à suivre)

Go ! Go ! Go ! Juste à gauche, là, en bas