Chapitre 10 : Un rêve révélateur (Pôvre Harry, décidément, Séléné a pas fini de lui en faire voir… je dirais même qu'elle commence seulement ! lol (et qui va être le petit malin qui va relever l'élément (ou plutôt les mais surtout un) qu'il faut garder en mémoire pour un chapitre futur ? Mmmm ? lol, à vous de vous débrouiller, je vous dis déjà que y'a quelque chose à retenir, je trouve que je suis très sympa, l !) :-P)
En règle générale, les sylphes restaient très discrets. Les élèves les croisaient rarement dans les couloirs et, lorsque c'était le cas, les créatures mirifiques ne leur accordaient pas le moindre regard. En réalité, les seuls à se trouver autour des salles de classe étaient les trois que Harry et les autres avaient vu discuter dans le hall le premier jour de cours.
Harry ignorait comment il pouvait savoir qu'il s'agissait d'eux car il restaient désormais sous leur forme humaine mais il se doutait que cela avait un rapport avec leurs pouvoirs.
La sylphide avait l'apparence d'une femme d'une trentaine d'année, à la chevelure cuivrée, aux yeux bleu électrique et aux lèvres fines, qui semblait constamment préoccupée par quelque chose. L'un des sylphes ressemblait à un homme du même âge, cheveux blonds, yeux noir bleuté. Il avait souvent un air ennuyé et froid qui prouvait qu'il aurait préféré être n'importe où d'autre qu'à Poudlard. Le second sylphe, cheveux châtain clair, était celui à l'apparence la plus jeune – vingt-cinq ans – et avait des yeux étranges, comme deux lumières pâles, il était cependant le plus avenant des trois. Il ne manquait pas de sourire aux élèves qu'il croisait et s'amusait de ce qui pouvait se passer autour de lui, de l'air suffisant qui caractérisait ceux de son espèce.
Les élèves n'avaient pas la moindre idée de ce qu'étaient devenus les autres sylphes, qu'ils ne voyaient jamais. Certains disaient qu'ils s'étaient rendus invisibles pour pouvoir mieux observer ce qui se passait au collège et leurs camarades n'étaient pas très rassurés par cette perspective.
- Non mais vraiment ! s'exclama Hermione lorsque Ron lui fit part de cette théorie qui courait parmi les maisons. Les sylphes peuvent se rendre invisibles mais à quoi ça leur servirait ? Je pense plutôt qu'ils s'occupent des centaures et… et de la protection, ajouta-t-elle à voix basse.
- Maintenant qu'ils sont là, ils vont pouvoir s'en servir, remarqua Harry. Mais j'aimerai bien savoir à quoi elle correspond… Pourquoi est-elle si dangereuse, à votre avis ?
- Il y a plusieurs hypothèses, trop de puissance, difficile à manier, on peut tout imaginer.
- On a assez à faire avec le reste, grommela Ron. Puisqu'ils sont là, laissons les sylphes se débrouiller avec, nous avons d'autres choses à penser.
- Au fait Harry, je me disais que tu pourrais t'entraîner lors des séances du club du professeur Distort, pour t'améliorer. Elle pourrait te donner des conseils.
- Je suppose que Dumbledore a déjà pris les devants. Il s'est rendu compte de l'évolution de mes pouvoirs, il va sûrement vouloir… en profiter.
Il avait dit les derniers mots avec amertume et Ron le regarda en haussant un sourcil.
- Oui, mais bon, tu le fais comme tu l'entends, non ? Dumbledore est un grand sorcier, c'est sûr, mais ce n'est pas pour ça que tu dois faire tout ce qu'il dit.
- T'inquiète pas pour ça, va. Ca c'est passé ainsi pendant cinq ans, ça ne recommencera pas…
Harry plissa des yeux en sentant la colère monter en lui
- Je me suis fait manipuler par Dumbledore, puis par Voldemort, et l'an dernier par Séléné. Crois-moi, ça va changer ! Je ne suis plus le petit gamin que Dumbledore tenait à l'écart et je sais maintenant à quoi m'en tenir avec Voldemort et Séléné, on va bien voir qui manipule qui.
Hermione lui lança un regard soupçonneux.
- Qu'est-ce que tu veux dire par l ?
- Rien, c'est juste une façon de parler. Venez, ou on va être en retard au cours de Rogue.
Sa tactique de diversion ne passa pas inaperçue aux yeux d'Hermione mais elle n'insista pas sur le sujet.
- Tu auras beau dire que Dumbledore s'est servi de toi, je trouve que tu exagères. Il voulait juste te protéger. Il est toujours de bons conseils, tu devrais l'écouter plus souvent.
- Tu parles ! s'exclama Ron. J'admire Dumbledore, mais là, il m'a déçu. On dirait qu'il prenait Harry pour un crétin, il aurait pu avoir une meilleure perception de la réalité, non ?
Ron et Hermione se disputèrent ainsi sur le sujet jusqu'aux cachots où se déroulaient les cours de Rogue. En voyant les Serpentard se tourner vers eux, Harry s'apprêta à toutes éventualités, mais Malefoy n'eut le temps de rien dire car la porte de la salle de classe s'ouvrit avec fracas.
- ENTREZ ! rugit Rogue. Et en silence !
Les élèves ne se le firent pas dire deux fois mais échangèrent des regards intrigués. Rogue claqua la porte derrière lui et avança d'un pas furieux vers son bureau.
- Cette année, vous avez les ASPIC à passer ! aboya-t-il avec hargne. Des larves incultes telles que vous n'ont pas la moindre chance de réussite mais je suis obligé de vous faire cours, alors ne perdons pas de temps !
Il pointa sa baguette avec tant de rage vers le tableau qu'une fiole explosa sur l'étagère toute proche et que le tableau trembla lorsque les mots s'apposèrent dessus, comme jetés avec violence contre la surface noire.
Harry ne se souvenait avoir vu Rogue aussi furieux qu'une fois : le jour où il l'avait surpris explorant la Pensine qu'il avait laissée sur son bureau. Durant tout le cours, il ne cessa de réprimander les élèves d'une voix grondante, leur répétant qu'ils n'avaient aucun avenir et que des aliénés primitifs ignorants tels qu'eux étaient la honte des sorciers. Cependant, il y avait des compensations, du point de vue des Gryffondor, car il passait son humeur sur tout le monde, sans exception ; les Serpentard en faisaient également les frais.
- Crabbe, qu'est-ce que vous avez encore fait ? Ecrasez mieux que ça vos peaux de serpents Malefoy ! Qui m'a fichu des incapables pareils ? Potter, on ne mélange pas avant d'avoir ajouté les ailes de scarabée, cinq points en moins pour Gryffondor !
Et ainsi jusqu'à ce que la cloche sonne et que Gryffondor ait perdu trente-cinq points et Serpentard vingt – ce qui relevait plus de la sorcellerie que n'importe quoi dans le château dans la mesure où Rogue n'avait jamais, de toutes ses années en tant que professeur, enlevé de points à sa propre maison.
- Il était déchaîné plus que jamais aujourd'hui, commenta Ron alors qu'ils remontaient les escaliers conduisant au hall. Vous croyez qu'il y a un problème avec l'Ordre ?
- Je pense plutôt que c'est en rapport avec Séléné, dit Hermione. C'est la seule élève à qui il n'ait pas fait la moindre remarque et je l'ai observée discrètement, elle semblait amusée.
- Discrètement, tout est relatif.
- Ça t'amuse de nous suivre tout le temps ? rugit Harry en se retournant vivement.
- Rien que pour voir vos têtes, ça vaut la peine, ricana Séléné.
Elle changea soudain sa voix du tout au tout, la rendant apitoyée.
- Décidément Harry, tu ne comprends rien à rien.
Lavande et Parvati apparurent au tournant de l'escalier à ce moment et Lavande fronça les sourcils.
- Que se passe-t-il ? Tu essaies encore de te faire pardonner Sélén ?
- Tu n'as rien à te faire pardonner ! s'indigna Parvati. Tu vaux bien mieux que ce pauvre type !
- C'est de moi que tu parles ? s'exclama Harry.
- Et de qui d'autre ? Tu n'es qu'un petit égoïste rempli d'arrogance !
- Viens Séléné, tu perds ton temps avec quelqu'un comme lui, ajouta Lavande en prenant Séléné par le bras – qui arborait une expression affligée. Il ne mérite pas tout ce que tu fais.
Elle traversèrent le couloir, Lavande et Parvati de part et d'autre de Séléné, parlant avec véhémence. C'en était trop pour Harry, il avait atteint un point où les conséquences de ses actes ne lui effleuraient même pas l'esprit. Il plongea la main dans sa robe pour attraper sa baguette et…
- Potter !
Le professeur McGonagall s'avança à pas vifs de lui, Ron et Hermione, le ramenant à la raison. Il s'attendait à ce qu'elle le sermonne comme elle l'avait fait lorsqu'elle l'avait mis en garde contre Ombrage mais, en réalité, le professeur n'avait pas vu la scène qui venait de se produire.
- Potter, au sujet de ses cours de défense aux plus jeune, je dois vous informer qu'ils ne s'ouvriront qu'à la mi octobre. Je veux que vous preniez d'abord vos marques par rapport à votre poste de capitaine, suis-je claire ?
- Oui, professeur.
- Bien, vous irez voir le professeur Distort à la fin de votre cours de défense contre les forces du Mal vendredi, afin que vous puissiez évaluer ensemble les possibilités pour la suite à donner au club de défense. Et je vous prierais de ne pas oublier vos ASPIC. Miss Granger, je vous fais confiance pour aider M. Potter à gérer son travail scolaire. Ce sera tout.
Au fur et à mesure que le jeudi de sélection du nouveau poursuiveur approchait, Harry sentait sa nervosité augmenter. Non seulement il allait faire ses débuts en tant que capitaine – cette perspective ne l'inquiétait néanmoins pas plus que ça, ayant déjà eu l'occasion en cinquième année de diriger ses camarades lors des séances de l'AD – mais en plus, et surtout, il ne pourrait pas éviter Séléné, sur le terrain.
- Personnellement, je regrette que les rôles ne soient pas inversés, lui dit Ron alors qu'ils se rendaient au terrain de Quidditch. Moi en batteur, elle en gardien.
- Dans ce cas, ce serait moi le batteur, grommela Harry, et Mme Pomfresh ne pourrait pas faire grand-chose pour elle lorsque j'en aurai fini avec elle.
Il marqua un arrêt à l'entrée du stade. « Une joueuse, ce n'est qu'une joueuse, songea-t-il. Ce n'est rien d'autre qu'un batteur de l'équipe… » Il inspira lentement et pénétra sur le terrain. Dean, Sarah et Séléné discutaient tranquillement dans les vestiaires lorsqu'ils y entrèrent. L'air renfrogné, Ginny ajustait sa tenue de Quidditch sans participer.
- Tout le monde est en forme ? demanda Harry en rendant sa voix aussi naturelle que possible.
- En forme pour remporter la coupe, mon capitaine, déclara Dean en se mettant au garde à vous.
- Pour la troisième fois consécutive ! ajouta Sarah avec fougue.
- Ouais. Un… deux… trois, dit Ron en souriant et en dépliant un par un ses doigts. Ca te rappelle rien ?
Harry rigola – il se rendait compte que, tant qu'il évitait de regarder Séléné, tout se passait bien.
- Oui, la coupe restera à Gryffondor et les Serpentard vont virer plus verts qu'ils ne sont déjà. Mais pour le moment, il va nous falloir un nouveau poursuiveur. Katie ne va pas être facile à remplacer.
Il se trompait pourtant. Lorsque les prétendants au poste arrivèrent, il découvrit que Fabian Graster était parmi eux. Le garçon avait beau n'avoir que douze ans, il exprimait sur le terrain la même fureur de vivre et de vaincre que dans la vie, de sorte que l'équipe n'eut pas besoin de délibérer longtemps pour se décider.
- Tu ne m'avais pas dit que tu voulais jouer, remarqua Harry après les essais.
- Je crois que j'ai besoin d'un exutoire, répondit Fabian en haussant les épaules. Lorsque je suis sur le terrain, je peux me lâcher.
Harry regarda un instant en direction de Séléné et songea que si Fabian gardait en lui la même rage qu'il ressentait en ce moment, il ferait peur à leurs adversaires lors des matchs. Séléné le fixait d'un étrange regard dont Harry ne sut déterminer s'il s'agissait de dégoût ou d'indécision, encore son manège, sans doute, sauf que personne ne se trouvait près d'elle pour y assister… Elle lui adressa un sourire railleur avant de détourner la tête et Harry fronça les sourcils en poussant un soupir de dépit.
Dean sortait des vestiaires lorsqu'il y entra et il trouva Ginny et Ron en train de retirer leurs tenues en discutant de Percy qui, d'après ce que crut comprendre Harry, avait fini par revenir s'excuser auprès de ses parents de sa conduite.
- Dean ne t'attend pas ? s'étonna Harry en attrapant sa serviette.
- On n'est plus ensemble, répondit Ginny.
- Ah bon ? dit Ron en fixant brusquement sa sœur. Comment ça se fait ?
- Il n'arrêtait pas de parler de Séléné par ci, Séléné par là, de dire que Harry agissait vraiment stupidement, alors je lui ai dit que c'était lui qui était stupide et je l'ai plaqué.
- Bravo Ginny ! la félicita Ron avec enthousiasme. Tu as très bien agi ! Pas vrai Harry ?
- Oui, enfin… Je suis désolé pour vous deux.
- S'il n'est pas capable de te croire alors qu'il l'avait fait il y a deux ans, je ne peux rien pour lui. Personnellement, ça m'est égal. Bon, j'y vais.
- Tu ne trouves pas que c'est une bonne chose que Ginny et Dean ne soient plus ensemble ? demanda Ron en dévisageant Harry.
- S'il n'arrêtait pas de parler de Sélén
- Oui, maintenant, Ginny va pouvoir se trouver quelqu'un d'autre, insista Ron. Il y a certains types pas mal, à Gryffondor, tu ne crois pas ?
- Si, si, sûrement, répondit vaguement Harry.
Il n'écoutait qu'à moitié Ron. La rupture de Dean et Ginny était peut-être banale, somme toute normale dans la vie de collégiens, Harry ne pouvait s'empêcher de penser que Séléné était la faute d'une nouvelle dissension, mais ce ne fut pas la colère qui l'assaillit à cet instant, seulement la lassitude.
Il répondit à peine à Ron qui avait entrepris de lui exposer tout ce qu'il savait sur sa sœur et, en entrant dans la salle commune, il se rendit compte qu'il n'avait qu'une envie : monter s'allonger sur son lit.
Le dortoir était vide lorsqu'il y entra et il se laissa tomber sur son lit en fermant les yeux. Il aurait voulu réfléchir à ce que l'intégration de Fabian Graster impliquait pour l'équipe, songer à de nouvelles tactiques mais le sommeil l'emporta avant qu'il ait pu penser à quoi que ce soit.
Une brise chaude soufflait sur la plaine bordée d'arbres et le bruissement des feuilles dans le vent offrait un son calme et rassurant. Le soleil était haut dans le ciel, pourtant Harry n'était pas ébloui. Allongé sur l'herbe souple, il aurait pu rester ainsi éternellement.
Séléné se laissa tomber à côté de lui en riant. Elle montra à Harry la pierre plate gravée d'une écriture étrange qu'elle tenait dans la main.
- Elle est belle, pas vrai ? Je l'ai trouvée là-bas, dans la forêt.
- C'est plus fort que toi, répondit Harry d'un ton amusé, il faut que tu bouges.
La jeune fille éclata d'un rire doux et chantant et se releva pour faire une pirouette.
- Tu sais bien que je suis pleine de vie !
Elle s'agenouilla de nouveau près de lui et Harry roula sur le côté, s'appuyant sur son coude.
- Tu es inépuisable… et épuisante, en plus de ça.
- Bah ! C'est toi qui manques de vitalité, voilà tout.
- Ah, tu crois ça ? demanda Harry avec un sourire taquin.
Il se redressa brusquement et mit sa main sur une de ses épaules avant de lui planter un baiser sur les lèvres.
- Tu vois, lui dit-il, je suis quand même vif…
- Ah ! Oui, c'est ça. Je peux t'assurer que je t'avais vu venir… mais je n'avais aucune envie de m'esquiver…
- Bien sûr, c'est facile à dire après coup, grommela Harry en secouant la tête.
La fille lui tendit la main et l'aida à se lever.
- On va bien voir qui est le plus rapide de nous deux. Je cours, si tu m'attrapes, t'as le droit à une surprise, sinon, tu vas reconnaître, en présence de Ron et Hermione, que je suis la fille la plus géniale, la plus extraordinaire, bref, la meilleure, que t'ais jamais connue. OK ?
- Ça devrait pas être trop difficile, remarqua Harry, vu la taille que tes chevilles ont atteinte, je courrai sans problème plus vite que toi.
Son amie le poussa en rigolant et s'enfuie en courant, ses pieds nus frôlant à peine l'herbe verte, Harry à ses trousses. Elle le narguait en revenant vers lui avant de l'esquiver juste avant qu'il ne l'attrape et Harry se demanda s'il arriverait à savoir si elle tenait plus du cabri ou du félin, entre son énergie et sa souplesse.
A un moment, il se rendit compte qu'elle avait ralenti volontairement son allure et il s'amusa un instant à faire de même pour ne pas la rattraper, se demandant si elle allait finir par carrément s'arrêter. Mais la jeune fille ne fut pas dupe. Elle rigola encore plus en le traitant de petit malin avant de courir encore plus vite. Harry dut attendre quelques minutes avant qu'elle consente à ralentir de nouveau, alors qu'il était lui-même à bout de souffle.
Il parvint à l'attraper par le bras et s'arrêta pour reprendre son souffle. Elle aurait très bien pu s'échapper mais elle se rapprocha de lui.
- D'accord, ô grand Harry Potter, je reconnais ma défaite et m'incline devant votre vitesse supérieure, dit-elle en exécutant une révérence moqueuse.
- C'est ça, souffla Harry, fiche-toi de moi.
- Je suis bonne joueuse, et ce qui est dit est dit.
Elle lui donna un long et langoureux baiser.
- Dis-moi, c'est de la triche, ça, sourit Harry alors qu'elle s'écartait un peu de lui. C'est pas une surprise.
- Ouh l ! Je me demande si je ne devrai pas me vexer l
Elle fit mine de réfléchir.
- Après tout, tu n'as pas tort. Non, ma surprise, c'est autre chose. Viens, je vais te montrer.
Elle le prit par la main et traversa la plaine au pas de course. Arrivé à l'orée du bois, elle s'arrêta soudain en fronçant les sourcils et se tourna vers Harry.
- Harry ?
- Qu'y a-t-il ? Ça ne va pas ?
- Si, mais… Nous resterons ensemble, pas vrai ? Je veux dire, même si un jour on n'éprouve plus de l'amour l'un pour l'autre, tu seras toujours près de moi, pas vrai ?
- D'abord, je ne vois pas comment nous ne pourrions plus nous aimer, et ensuite, ma réponse est oui. Tu es une partie de moi, je ne veux pas que nous soyons séparés. Personne ne le fera jamais.
La jeune fille planta son regard dans le sien en souriant.
- Oui, tu as raison, je m'inquiète pour rien, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça… Allez, viens, ce n'est pas très loin.
Elle se retourna pour se remettre à courir et, à ce moment là, Harry se réveilla.
Il faisait nuit et Ron, Neville, Dean et Seamus étaient profondément endormis.
Il lui fallut un moment pour comprendre qu'il venait de rêver mais quant à se remettre de ce qu'il s'y était passé… Il se redressa sur son lit, tremblant, et passa une main sur son visage. Il était couvert de sueur. La respiration difficile, Harry n'arrivait pas à effacer ces images et ces impressions de sa mémoire : la plaine, la douceur, la chaleur, le bonheur, Séléné, si belle, si vive, l'amour… Comme aux premiers jours, comme une certaine nuit de mars, où rien n'aurait dû finir.
Il frissonna et essuya d'un geste rageur ses yeux qui s'emplissaient de larmes. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Tout ça, c'était du passé, il n'aimait plus Séléné, il la détestait, il la haïssait. Rien n'était plus détestable que cette chose qui prétendait être humaine. Et pourtant ce rêve avait semblé si réel…
Il sortit de son lit et mit ses chaussons pour descendre dans la salle commune. Il avait besoin de la lumière du feu pour bien se réveiller et il avait besoin de sa chaleur pour chasser le froid glacial qui s'était emparé de lui. Déjà, à mesure qu'il descendait les marches, il se sentait mieux. Une fois que… Il se figea au bas de l'escalier en se rendant compte que quelqu'un se trouvait déjà dans la salle commune.
Debout devant le feu, les mains crispées sur le linteau de la cheminée et tournant le dos à Harry, Séléné paraissait en pleine concentration. En un instant, Harry entrevit ce qu'il venait de se passer et serra les poings.
- Plus la peine, rugit-il, je suis réveillé.
La jeune fille eut un faible sursaut et ses mains se relâchèrent. Elle resta néanmoins tournée vers le feu, la respiration lente.
- Tu t'amuses bien ? demanda Harry avec hargne. Ça rime à quoi de me faire avoir ce genre de rêve ?
Séléné tendit les bras en poussant contre le linteau et ricana.
- Oh ! Ça ne t'a pas plu ?
Elle se tourna vers lui, le visage ouvertement moqueur. Son corps s'était détendu, à l'exception de sa main droite, qui restait singulièrement crispée, au point que les jointures de ses doigts étaient devenues blanches.
- Moi, j'ai adoré, dit-elle en prenant une voix douce. Ne serait-ce que pour voir ta réaction actuelle. Tu n'es pas content ? Mince alors, moi qui pensais te faire plaisir.
- Arrête tes bobards ! Je veux que tu me foutes la paix maintenant ! Nous n'avons plus rien à voir ensemble ! Le seul jour où ce sera le cas sera celui où je te combattrai et où je te vaincrai.
- C'est bien Harry, tu commences à parler comme un Mangemort, continue comme ça, tu es sur la bonne voie. Excuse-moi, l'effort de concentration, je suis fatiguée.
Harry était si furieux qu'il en était tétanisé et ne fit pas le moindre geste lorsqu'elle passa devant lui. Elle lui avait volontairement envoyé ces images, pour le déstabiliser, lui rappeler ses anciens sentiments. Ce qui rendait Harry aussi enragé, c'était qu'elle y était parvenue.
Le fait était qu'il avait encore des sentiments pour elle, d'où ils lui venaient, il n'en avait aucune idée, mais c'était ainsi… jusqu'à cette nuit, tout du moins. Si tel était son but, elle y était parvenu : les dernières traces qui subsistaient de cet amour révolu venaient de partir en fumée et d'être emportées par la tourmente qui se déchaînait en lui.
Il donna un coup de poing furibond a un des fauteuils, à tel point que celui-ci explosa en mille morceaux, sous l'effet d'un sort involontaire. Harry n'en avait que faire, il avait besoin de faire quelque chose, tout de suite, de trouver une idée. Une idée… Un sourire inquiétant apparut sur son visage.
- Ah tu veux jouer à ça, Sélén ? Et bien nous serons deux. J'ai dans l'impression que tu as oublié un élément crucial.
Le lendemain, dés qu'il la vit, Harry fonça sur Hermione.
- Hermione, j'ai un immense service à te demander.
- Quoi donc ? demanda la jeune fille en le regardant avec surprise.
- Il faut à tous prix que tu apprennes à utiliser le sortilège Legilimens.
- P… Pardon ? balbutia Hermione. Mais pourquoi veux-tu que je fasse cela ?
- Pour découvrir tout ce que Séléné sait au sujet de Voldemort et de ses plans.
(à suivre…)
J'aime bien cette coupure… Pas vous ? That's strange… :-D
Chapitre 11 : Luclam (cherchez pas dans le dico, c'est un nom, lol)
