Milady2 : Oooh ! tu me flattes vraiment en imaginant qu'il s'agit là du tome 6 ! Sincèrement, ça me fait très plaisir ! Je m'arrête pas, promis ! ;-) (En tout cas, ça va faire un sacré vide après la sortie du tome 7 de HP... Ce sera fini... étrange de penser ça :-S lol)

Diony : Aaah ! que veux-tu ? Tu es accroc ! lol Oh oui ! Enorme ! Je suis pas peu fière de moi :-P MERCI POUR LA REVIEW !

Chapitre 15 : Mise en place de la défense (Eh non ! Ce n'est pas encore la bataille, pour ça, il faudra attendre le chapitre 16. Pour le moment, tout le monde se prépare au pire...)

Le jeune homme fut tiré du lit bien trop tôt à son goût. Ron le secouait fortement pour le réveiller.

- Allez Harry, il faut que tu te lèves. C'est en train de commencer.

La dernière phrase de Ron le réveilla totalement.

- Commencer ? dit-il en se redressant brusquement.

- Calme-toi, je parle des préparatifs. Enfin, c'est ce que nous supposons avec Hermione, on est bloqués dans la tour jusqu'à neuf heures.

Harry se leva et s'habilla en lançant à Ron un regard surpris.

- Bloqués ?

- Viens, tu vas comprendre.

La salle commune était comble lorsqu'ils y descendirent et les rumeurs des conversations étaient chargées d'inquiétude et d'incompréhension. Ils se frayèrent un chemin jusqu'à la sortie et Ron montra à Harry la note étincelante qui avait été placardée sur le mur.

Elle annonçait que le passage resterait fermé jusqu'à neuf heures, heure à laquelle les élèves devraient tous se rendre dans la Grande Salle pour prendre leur petit déjeuner puis attendre que Dumbledore vienne leur parler. Les cours de la journée avaient été entièrement annulés.

- Il nous a réellement écouté, remarqua Hermione qui venait d'arriver près d'eux. Je me demande comment ils vont réagir...

En disant cela, elle lança un regard ennuyé sur leurs camarades rassemblés.

- C'est la première fois qu'ils annulent les cours de la sorte, disait Seamus Finnigan d'une voix blanche.

- Qu'est-ce que Dumbledore peut avoir à nous dire ? renchérit un troisième année.

- Ça ne peut qu'avoir un rapport avec Voldemort, remarqua Fabian d'un ton sombre.

Ils le regardèrent avec effarement.

- Ne prononce pas son nom ! s'exclama Sarah Allstar, tremblante.

- Vous croyez que...

- ... danger, sinon...

- ... de la folie ! Si jamais...

- Quelle assurance... de la protection de Poudlard si...

Les conversations se mêlaient en un brouhaha qui fatiguait Harry. Hermione les attira, avec Ron, dans un coin reculé de la masse de leurs camarades, où se trouvaient déjà Neville et Ginny.

- Il y a du mouvement, annonça Ginny à voix basse en les voyant arriver. Une vingtaine de personnes sont déjà là, on les a vues par la fenêtre.

- Les gens de l'Ordre, quelques uns du ministère... Je me demande si Sirius est là...

- Papa ne pourra sûrement pas venir, en tous cas, remarqua Ginny. Le ministère n'a aucun intérêt à l'envoyer et ceux qui sont là s'étonneraient de le voir.

- Dumbledore a dû jouer finement pour que les Aurors de Fudge ne soient pas surpris de voir des gens qui ne devraient normalement pas être là sans dévoiler l'Ordre, dit Hermione.

- Je me demande ce qui nous attend, murmura Neville. Après ce qui s'est passé cette nuit... A quoi vont-ils... allons-nous devoir faire face ?

- Pas aux Mangemorts, comme l'a dit Harry... Sans doute des géants, frissonna Ron.

Harry n'écoutait que vaguement ses amis. Il venait de repérer Séléné, assise sur les marches de l'escalier menant aux dortoirs des filles en compagnie de Lavande et Parvati. Mais elle non plus ne semblait pas écouter ce que se racontaient les deux jeunes filles. Le regard fixe, la peau blanche, le visage fermé, elle semblait à deux doigts de s'évanouir ou de vomir. Elle s'inquiétait sûrement de ce que Dumbledore ait aussi bien pris les choses en main, songea Harry avec aigreur.

A neuf heures sonnantes le passage se dégagea et les élèves purent se rendre dans la Grande Salle. Arrivés dans le hall, néanmoins, tous marquaient un temps d'arrêt avant d'aller manger, plus inquiets que jamais. Une quinzaine d'adultes qui n'étaient pas des professeurs se trouvaient effectivement dans l'entrée, en grande conversation, faisant de vastes gestes vers le parc ou le portique d'entrée, avec l'air de personnes qui se préparent à un assaut – ce qu'ils faisaient d'ailleurs.

- Sirius ! s'exclama Harry en le découvrant parmi tous ces sorciers.

- Salut Harry ! Vous allez bien ? demanda-t-il d'une voix où se mêlaient inquiétude et détermination.

- Vous... préparez ? demanda Ron.

- Ouais, avec ces idiots du ministère, grogna Sirius.

- Heureusement qu'ils sont là, rétorqua Lupin en se tournant vers eux.

- Tout le monde a pu venir ? De l'Ordre je veux dire, précisa Harry à voix basse.

- Tonks, Fol-Œil, Kingsley, Dedalus, Mondingus, et tous les autres. Ouais, ils ont tous là. Sauf tes parents Ron, Tara – dont on ne doit pas savoir le retour –, et quelques autres qui n'auraient pas...

Il fronça soudain les sourcils et lança un bref coup d'œil à Lupin. Séléné venait d'arriver dans le hall, légèrement en retrait des autres. Elle s'arrêta en voyant le groupe qu'ils formaient et le temps sembla se figer quelques secondes durant lesquelles les regards de la fille et du père se croisèrent, puis elle se détourna et entra dans la Grande Salle.

- Il vous faudra être prudents, déclara Lupin en faisant son possible pour faire comme si ces "retrouvailles" n'avaient aucune importance pour lui. Ça va être très différent du ministère cette fois-ci.

- Est-ce que vous savez... quand ils vont attaquer ? demanda Ginny.

- Dumbledore va vous en faire part. Allez manger, vous aurez besoin de forces ce soir.

C'était bien la première fois que Harry voyait la totalité de l'école réunie à cette heure-ci. Instinctivement, son regard glissa vers la table des Serpentard, où il vit Malefoy en grande conversation avec ses camarades, certains esquissant parfois des sourires narquois, et il eut l'envie folle de lancer un sortilège de destruction sur eux.

Dumbledore n'apparut qu'à dix heures. Les portes de la Grande Salle avaient été fermées pour laisser les sorciers se charger tranquillement de la mise au point de leurs plans et le directeur apparut en compagnie des professeurs Flitwick et Distort ainsi que de quatre sylphes dont leur reine Lodéria et Luclam. Les visages des sylphes étaient fermés et tristes, ils pleuraient encore leurs morts de la nuit passée et Harry échangea avec Ginny un regard abattu.

- Je demande votre attention, dit Dumbledore d'une manière plus grave et plus sérieuse qu'il ne s'était jamais exprimé.

Les dernières rumeurs s'évanouirent instantanément et toute l'attention fut reportée sur Dumbledore.

- Aujourd'hui plus que jamais Poudlard est en grand danger, déclara-t-il. Il m'est venu à l'esprit de ne pas vous révéler ce que je vais vous dire, de vous laisser dans l'ignorance rassurante qui ne connaît pas la peur, mais on m'a rappelé que les jeunes gens pouvaient assumer bien plus que ne l'imaginent les adultes, persuadés que leur jeunesse ne leur permet pas de comprendre. Mesdemoiselles, messieurs, pardonnez-moi d'apporter le trouble dans vos cœurs mais Poudlard va être le siège d'une attaque à l'initiative de Voldemort.

Des cris de terreur retentirent dans toute la salle et le brouhaha reprit de plus belle, mélange de terreur et d'indécision, mais lorsque Dumbledore reprit la parole, tout le monde se tut à nouveau.

- A l'intérieur même de ce château, vous ne risquez rien, mais un combat sans précédent se déroulera à ses portes à la tombée de la nuit, moment que Voldemort a choisi pour lancer son assaut. Nos adversaires ne seront pas des hommes mais des créatures enrôlées par Voldemort, des vampires, des géants et très certainement des détraqueurs.

Un frissonnement parcourut les élèves attentifs.

- Vous serez mis sous la protection des sylphes ici même, dans cette salle, en milieu d'après-midi, poursuivit Dumbledore. Vingt sylphes seront assurés de votre protection rapprochée alors que les autres nous rejoindront dans notre combat.

Dumbledore marqua une pause durant laquelle ses yeux croisèrent ceux de Harry et il hocha imperceptiblement la tête.

- Tous les élèves seront forcés de se trouver dans la Grande Salle à partir de trois heures, cet après-midi, néanmoins, beaucoup d'entre vous, ici, ont des raisons de vouloir participer au combat qui va avoir lieu. Je ne peux m'y opposer, sauf pour les élèves non majeurs, aux autres je laisse le choix. Que vous reteniez, cependant, que je préférerais vous savoir ici plutôt qu'à nos côtés au cœur de la bataille, mais c'est à vous de faire votre choix...

Un long moment, les élèves échangèrent des regards effarés sans oser parler. Harry, lui, se contenta de se lever, imité par Hermione, Ron et Neville. Les autres les regardèrent avec de grands yeux, impressionnés, mais d'autres se mirent également debout et, bientôt, la quasi-totalité des élèves de septième année s'étaient levés : tous chez Gryffondor – à part Séléné, qui avait les yeux rivés sur les sylphes –, les élèves de Serdaigle et Poufsouffle moins deux ou trois et aucun chez Serpentard.

Dumbledore hocha de nouveau la tête.

- Je vous demanderai de rester ici, quant aux autres, retournez dans vos salles communes le temps que...

- NOUS AUSSI NOUS AVONS LE DROIT DE COMBATTRE ! rugit Fabian Graster en se levant brusquement. Pourquoi seulement les élèves majeurs ? Nous avons autant de raisons que les autres et autant de forces !

Certains approuvèrent Fabian de vive voix, visiblement indignés, mais certains se contentèrent de secouer vivement la tête de droite à gauche avec frayeur. Harry n'en revenait pas du courage de ses camarades. Même certains premières années se rangeaient de l'avis de Fabian, ils étaient si nombreux, de toutes les maisons, et même certains Serpentard que Harry ne connaissait pas très bien s'y étaient mis. Il vit Ginny lancer à son frère un regard du genre « Je te l'avais bien dit » tout en se fâchant avec les autres.

- Aucun élève non majeur ne quittera cette salle de toute la nuit, dit Dumbledore en couvrant le vacarme de sa voix puissante. Cela, rien ne le changera, je suis chargé de votre sécurité et vos parents ont mis toute leur confiance en moi lorsqu'ils vous ont inscrits ici. Je ne les trahirai pas et je sais que vous ne pourriez faire le poids face à ce qui nous attend. La guerre a commencé maintenant, et si elle est l'affaire de tous, il n'en est pas de même de ses batailles. Maintenant, rendez-vous dans vos salles communes et restez-y le temps qu'on vienne vous chercher, vous y déjeunerez. Je charge les préfets de veiller sur leurs condisciples.

C'est dans une mauvaise humeur ou une panique apparente que les élèves ressortirent, laissant le directeur en compagnie des élèves qui s'étaient portés volontaires. Harry suivit Séléné des yeux, certain qu'elle ne retournerait pas à la tour et il se demanda soudain comment Lavande et Parvati pouvaient ne pas s'étonner de ses absences.

D'un mouvement de baguette magique, Dumbledore empila les tables des maisons contre les murs puis s'approcha des élèves rassemblés : ils étaient une vingtaine.

- Je comprends votre détermination à combattre mais ne vous y trompez pas, vous resterez en arrière, aux portes du château, en dernier renfort, je refuse de vous laisser prendre le risque de vous impliquer dans la bataille trop tôt.

- C'est toujours mieux que rien, assura Dean Thomas avec assurance. Puisque nous avons appris à nous battre, autant que ça serve.

Les autres acquiescèrent ses paroles, mais Harry fronça les sourcils. Si Dumbledore s'imaginait qu'il resterait en arrière alors que Sirius et les autres combattraient, il se trompait lourdement.

- Vous resterez sous la direction de Lodéria, indiqua Dumbledore en adressant un signe de tête à la sylphide royale. Souvenez-vous des conseils appris lors du club de défense et tout ira bien. Les professeurs Flitwick et Distort vont s'occuper de vous afin que vous soyez aussi prêts que possible. Votre décision est révocable, si vous ne souhaitez plus prendre part à la bataille, croyez bien que rien ne s'y oppose. J'ai des affaires à régler maintenant. Bon courage à vous tous et, surtout, restez prudents.

Un homme jeune – dont le visage rappelait vaguement quelque chose à Harry – entra dans la Grande Salle.

- Professeur Dumbledore, ils sont arrivés, déclara-t-il en étalant sur son bras une pommade orange.

Le professeur sortit à sa suite et Hermione se tourna vers Harry et Ron.

- J'ai l'impression d'avoir déjà vu ce garçon quelque part, remarqua-t-elle.

- Moi, je le connais, dit Ron, qui avait écarquillé les yeux, c'est...

- S'il vous plait, nous allons commencer, intervint Fiona Distort d'une voix tendue.

Jamais ils n'avaient eu de cours aussi intensif de leur vie. Les professeur Flitwick et Distort leur faisaient revoir les sorts les plus efficaces avec une énergie inouïe, se mettant en colère lorsque l'un d'entre eux ratait le sort exécuté. Harry, Ron et Hermione, qui avaient eu les séances avec les premières et secondes années en plus de celles du club, avaient plus de facilités que leurs camarades. Harry profita d'un répit pour aller voir Parvati et Lavande.

- C'est bizarre que Séléné ne veuille pas combattre Voldemort, remarqua-t-il d'un ton sarcastique.

- C'est son droit, non ? répliqua Parvati avec colère.

- Ça se comprend qu'elle ne soit pas rassurée, renchérit Lavande. Nous, nous avons eu l'AD pour nous entraîner avant ! Et puis elle n'est pas au club de défense. Tu ne veux pas arrêter de la rabaisser tout le temps ?

- Vous trouvez pas ça étrange que Séléné ne soit pas montée dans le dortoir, hier soir, lorsque McGonagall nous l'a demandé ?

- Mais de quoi tu parles ? s'énerva Parvati. Elle était là. Maintenant, si tu veux bien nous laisser nous entraîner !

Harry et Hermione échangèrent un regard surpris. Pourquoi Parvati et Lavande étaient-elles persuadées que Séléné se trouvait dans le dortoir hier soir ?

Peu avant midi, ils sortirent de la Grande Salle et Harry donna un coup de coude à Ron.

- Regarde.

Magorian, le centaure, était en pleine conversation avec Dumbledore. Hagrid se tenait près d'eux mais s'approcha de Harry et des autres quand il les vit.

- Eh bien nous y sommes, n'est-ce pas ?

Il les observa avec inquiétude.

- Promettez-moi d'être prudents, tous les trois, dit-il d'une voix anxieuse.

- Que se passe-t-il avec les centaures ? demanda Harry au lieu de répondre.

- Ils ont subi des pertes la nuit dernière, dit Hagrid d'une voix éteinte. Des vampires qui avaient réussi à échapper aux sylphes et qui ont tué un de leurs poulains. Ils se doivent de venger sa mort, alors ils sont venus accepter d'aider Dumbledore.

- C'est une bonne nouvelle pour Firenze, remarqua Hermione.

- Oh, son bannissement n'est pas annulé. Ce n'est pas par idéaux qu'ils rejoignent Dumbledore mais pour suivre leurs traditions.

- Les centaures seront toujours des alliés en plus, soupira une voix derrière eux.

Ils se retournèrent avec surprise, ayant reconnu la voix de Charlie.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? s'étonna Ron. Le ministère a accepté que tu viennes ?

- Je suis là pour te surveiller, frangin, dit Charlie en souriant, en mission spéciale pour maman.

- Charlie ! On a besoin de toi ! Hagrid, venez aussi, vous ne serez pas de trop.

L'homme qui venait de parler était celui qui était venu chercher Dumbledore quelques heures plus tôt et Harry se souvint en même temps qu'Hermione où il l'avait déjà vu. Il faisait partie des quatre amis de Charlie qui étaient venus chercher Norbert le dragon lors de la première année.

- Vous avez amené des dragons ? s'exclama Hermione, effarée.

- Les mieux dressés qu'on avait, précisa Charlie. C'est pour ça qu'on est ici. Ils nous seront utiles ce soir. A plus tard.

- Des sylphes, des centaures, des dragons, si les alliés de Vous-Savez-Qui l'emportent, ce sera un miracle pour lui.

- On ignore combien d'alliés il a, lui rappela Hermione d'une voix sourde.

Une plainte retentit soudain dans le château, un gémissement mélodieux qui rappelait à Harry le chant des baleines à bosses, qu'il avait entendu à la télévision, un jour.

- Les sylphes, murmura Hermione. Ils rendent toujours hommage à leurs morts lors du zénith du soleil. C'est un chant funéraire.

- Je voudrais pouvoir chanter avec eux, dit la voix de Neville, qui était arrivé derrière eux.

- Tu n'es pas le seul, soupira Hermione.

Le chant était si grave, si triste, qu'il les mettait mal à l'aise, mais c'était le même malaise qu'ils avaient ressenti la nuit dernière et ils furent soulagés que les sylphes l'extériorisent pour eux.

Au milieu du repas, Harry laissa brusquement tomber ses couverts et se précipita dans le hall avant que ses amis aient pu le retenir. Il regarda à droite et à gauche en tournant vivement la tête puis descendit quatre à quatre les marches qui menaient aux cachots. Il courut à toute vitesse dans les couloirs en se concentrant sur ce qu'il ressentait. Là, tout près, il ne devait plus être...

- C'est moi que tu cherches, Harry ?

Dans un dérapage, Harry s'arrêta juste à côté de Séléné, qui était tranquillement assise aux pieds d'une statue, un parchemin dans la main.

- ET TU NE VAS RIEN FAIRE ? éructa Harry, en guise d'introduction.

- Que veux-tu que je fasse ? demanda Séléné.

- Ton père va se trouver là-bas ! Il va risquer sa vie ! Ainsi que tous les autres ! Ça t'est égal ? Tu te fiches de ce qui pourrait nous arriver ? s'écria-t-il. Je croyais que tu ne supportais pas les massacres ! Celui-ci est sans doute utile, c'est ça ?

- Non, répondit calmement Séléné. Je ne m'engage pas, comme ça, ce combat ne me concerne pas.

- Comment peux-tu dire ça ? souffla Harry comme un buffle. Je croyais qu'il ne pouvait exister pire que Pettigrow, tu me démontres le contraire... Accio parchemin !

Mais Séléné rattrapa la feuille avant qu'elle ne lui échappe et se leva.

- Ce combat-ci n'a aucune importance, déclara-t-elle en souriant. Je t'attends de pied ferme pour l'ultime confrontation... mais nous avons le temps.

Elle rigola et s'éloigna. Harry tenta de se retenir une seconde puis il se retourna et...

- ENDOLORIS !

Le rayon frappa Séléné en plein dans le dos et la fit trébucher mais elle se retourna instantanément, les yeux écarquillés par la stupeur. Un moment, Harry et Séléné se retrouvèrent dans la même situation, ils se regardèrent, estomaqués, car le sortilège n'avait pas fonctionné. En percutant Séléné, il avait rebondi et s'était perdu dans les murs. Séléné fut la première à retrouver ses esprits et elle éclata de rire.

- Mon pauvre ! J'espère que tes autres sorts sont plus puissants que ça !

Cette fois, elle partit avant que Harry ait pu la retenir. Il baissa la baguette qu'il avait gardé levée en fronçant les sourcils. Il savait que son doloris était efficace, le problème n'était pas là. Apparemment, il ne pouvait pas envoyer de sorts à Séléné, et celle-ci l'avait parfaitement compris.

Encore sous le choc de cette découverte, il alla rejoindre Ron et Hermione pour leur raconter ce qui venait de se passer.

- C'est absurde ! s'exclama aussitôt Hermione. Absurde et impossible !

- Pourquoi pas ? remarqua Ron. Le Legilimens est bien inefficace sur eux.

- Parce que le sortilège est dévié sur l'autre ! Et puis Séléné s'est déjà servi de sa magie sur toi, lorsque nous étions à Slough.

Ron fit une moue, certain que cet argument détruisait la théorie, mais Harry secoua la tête.

- La magie sans baguette agit, rectifia-t-il, mais va savoir pour la magie avec les baguettes.

Hermione le regarda avec de grands yeux, troublée par son soudain sens de la déduction. Elle hésita un instant.

- Oui... C'est possible... Mais ce n'est pas vraiment le moment de s'inquiéter de ça, ajouta-t-elle en grimaçant.

- On a appris que la reine des sylphes allait elle-même diriger les siens lors de la bataille, lui apprit Ron. Dumbledore, lui, ne peut pas, il doit rester vigilant pour surveiller Tu-Sais-Qui et assurer la protection du collège.

- Luclam ! appela soudain Hermione en voyant le sylphe passer.

- Alors, vous êtes prêts ? Autant que peuvent l'être des sorciers je suppose.

Il semblait que le sourire de Luclam était éternel, même en ce moment, il parvenait à en afficher un à la limite entre la moquerie et l'amusement.

- Heureusement que nous, les sylphes, nous sommes là pour prendre les choses en main, ajouta-t-il en leur adressant un clin d'œil.

- Que voulez-vous dire ?

- Vous verrez bien ce soir ! Ah ! Ces humains ! Toujours pressés, décidément.

Les trois amis échangèrent un regard et Ron haussa les épaules.

- Nous voulions... vous présenter nos condoléances pour les vôtres, dit Hermione d'une voix rauque.

Le sourire du sylphe déteignit légèrement.

- Les sylphes savent que la guerre apporte la mort, répondit-il. Nous les avons honorés comme ils nous ont fait honneur lors de ce combat.

- Excusez-moi de vous demander ça mais que se passera-t-il si votre reine vient à mourir dans la bataille ? demanda Harry.

Luclam retrouva le sourire.

- Oh ! Elle ne mourra pas, c'est une combattante hors paire, comme la plupart des sylphes. Mais en temps de guerre, la reine désigne trois successeurs potentiels. Lodéria a choisi Magfou et Cerluc – des sylphes que vous ne connaissez pas – et Libéselle, que vous avez déjà dû voir... Drôle de choix d'ailleurs.

- Pourquoi ? s'étonna Ron. Vous préféreriez un roi à une reine, pour la succession ?

Le sylphe éclata de nouveau de rire.

- Voilà bien une manière de pensée humaine, s'esclaffa-t-il. Voyez-vous, je suis ce que vous appelez un original, dans mon espèce, mais ce n'est rien comparé à Libéselle. Oh, bien sûr, elle est calme et sage – ce dont il me manque, c'est certain –, mais elle a des idées bizarres. C'est elle qui a persuadé Lodéria de venir retrouver les sorciers. Elle vous croit capables de faire mieux que nous, drôle d'idée, n'est-ce pas ? Merci beaucoup, les occasions de rire se font de plus en plus rares. Pour ne pas vous servir, jeunes gens !

- Libéselle ? dit Hermione, incrédule, alors que Luclam s'éloignait. Cette sylphide qui paraît si froide et hautaine ?

- Hagrid a raison, nous ne les connaissons pas assez pour pouvoir juger les sylphes, remarqua Harry en haussant les épaules.

- Tout de même, il m'inquiète lorsqu'il dit que les sylphes vont prendre les choses en main, dit Ron d'un ton soucieux. Vous croyez qu'on devrait en parler à Dumbledore ?

- Ils sont alliés, remarqua Hermione, c'est inutile.

- Harry, Ron, Hermione ! On vous attend ! les appela Dean en sortant la tête de la Grande Salle.

Harry regarda sa montre. Plus que deux heures et les autres élèves viendraient dans la Grande Salle. Plus que cinq heures et le temps de la bataille serait venu.

Les sylphes avaient créé un bouclier autour de la Grande Salle qui empêchait quiconque d'entrer ou de sortir. Les élèves à l'intérieur étaient partagés en deux groupes : ceux qui étaient terrorisés et ceux qui ne cachaient pas leur colère d'être mis de côté. Les professeurs Chourave, Sinistra, Trelawney et Rogue se trouvaient avec eux. Leur rôle était de les surveiller et d'aider les sylphes à assurer leur sécurité – évidemment, Rogue ne pouvait prendre place parmi les combattants en première ligne et vu le regard que lui lança Sirius à un moment, Harry devina qu'il prenait sa revanche du temps où Rogue le traitait de lâche.

Dehors, tout s'organisait. Les défenseurs de Poudlard s'étaient mis sur plusieurs lignes, dans l'attente anxieuse de leurs adversaires, les centaures étaient rassemblés aux abords de la forêt Interdite mais Firenze n'était pas dans leurs rangs, il faisait face au parc en compagnie des sorciers – à peu près cent cinquante hommes et femmes.

Non loin de là, dissimulés par les murs du château, Charlie et les autres dresseurs de dragons attendraient le signal de Dumbledore pour agir. Les sylphes survolaient le parc en formation de dix individus puis vinrent se placer au-dessus des sorciers, leurs sabres sortis, alors qu'une vingtaine d'entre eux restaient auprès de Harry et des autres septième année volontaires pour protéger la Grande Salle. Et enfin, alors que la nuit commençait à tomber, le sol se mit à trembler et une vingtaine de géants – conduits par Graup, sortirent de la forêt Interdite. En plissant les yeux, Harry put voir Hagrid, assis sur l'épaule de son demi-frère, qui dirigerait avec lui l'attaque des géants.

Dumbledore se trouvait en haut des marches de l'entrée, entre les sorciers et les élèves. Il se tourna vers eux, les sourcils froncés.

- Ne commettez aucune imprudence et suivez ce que vous dira Luclam.

Lodéria avait en effet délégué le commandement de la protection rapprochée au sylphe pendant qu'elle participerait au combat. Dumbledore se retourna et, à la surprise des élèves, il s'éleva à hauteur des sylphes, près des murs du château.

- Tu savais que Dumbledore pouvait voler ? demanda Ron à Hermione, stupéfait.

- Je m'en doutais, dit Hermione en haussant les épaules. Après tout...

Mais elle ne termina pas sa phrase. Dans les derniers rayons de soleil et dans la légère brume qui était apparue, des silhouettes se découpaient au loin. Bientôt, ils purent voir la cinquantaine de géants marchant sur le château, accompagnés d'autant de vampires et de créatures aux formes diverses que Harry ne parvint pas à identifier. Il serra sa baguette plus fortement dans sa main, entendit Hermione prendre une inspiration tremblante et regarda la soixantaine de sorciers et sorcières des deux premières lignes de défense s'avancer d'un pas décidé vers leurs adversaires, la baguette pointée vers l'avant.

La bataille pour Poudlard commençait.

(à suivre...)

Alors là ! vous pouvez me remercier !!! Au départ, j'ai eu l'idée sadique de vous laisser sur ce chapitre et d'envoyer l'autre demain... Et pis finalement je me suis dit : « allez ! On va être gentille ! » Imaginez un peu qu'il n'y ait pas de suite là ! Bon, ça mérite bien une review non ? ;-P