Alors là, je ne sais pas ! C'est pas trop mon truc, les batailles, la violence et tout le reste, je préfère la subtilité et les explications, alors je ne sais pas si ça rend bien ou non, ce combat, faudra que vous me disiez.
The battle of Poudlard, mais pas THE battle, lol, paske ça, ce sera à la fin de l'année. J'ADORE comment j'ai fini ce chapitre (on ne va pas voir !) lol, vous allez me détester... Limite porter plainte pour mise à rude épreuve des nerfs LOL
Chapitre 16 : Le temps de la guerre
Les deux armées n'étaient plus qu'à une vingtaine de mètres l'une de l'autre lorsque les géants de Graup chargèrent. Poussant des cris bestiaux et faisant tournoyer leurs énormes gourdins au-dessus de leurs têtes, ils foncèrent droit sur leurs semblables.
Le choc fut si terrible que la terre en trembla. Les coups étaient donnés sans vergogne, le sang giclait à torrent des montagnes de muscles et, dans ce combat titanesque, les adversaires revenaient toujours au combat. Qu'ils aient une épaule démise, une mâchoire fracturée ou une jambe fracassée, ils se lançaient avec une rage inouïe sur leurs ennemis. Mais les géants de Poudlard, malgré leur entêtement et leur violence, n'étaient pas assez nombreux pour retenir certains des autres, qui passaient la ligne des sorciers sans se préoccuper d'eux.
L'indifférence était d'ailleurs réciproque. Les ordres étaient clairs, les premières lignes de défense devaient se charger des adversaires accessibles, aux autres de se charger des géants. Au moment où les vampires entrèrent en contact avec les sorciers, la moitié des sylphes émit un son strident et piqua au sol pour rejoindre le combat. Les sorts filaient à une vitesse impressionnante, les lames tranchaient sans pitié, lacérant les vampires les uns après les autres. Mais il en venait toujours et les vampires se montraient fort habiles à esquiver les coups qu'on leur portait.
Il y avait quelque chose d'étrange dans ce combat. A deux reprises, Harry vit des sorciers se figer brusquement au beau milieu d'une action et se faire jeter à terre par leurs adversaires sans se défendre. Ils étaient trop loin pour que Harry puisse voir ce qui leur prenait mais Hermione comprit vite ce qu'il se passait et pointa un doigt sur une des formes qui accompagnaient les vampires.
- Des Epouvantards ! s'exclama-t-elle. Ils ont des Epouvantards avec eux !
- Ils sont faciles à combattre, pourtant ! s'étonna Seamus.
Ils avaient tous les yeux rivés sur le combat, fascinés par la violence et la mort qui emportaient les combattants, ce spectacle exerçait sur eux une attraction inquiétante que même la peur qui les saisissait ne pouvait supprimer.
- En plein milieu d'une bataille, comment veux-t qu'ils y réfléchissent ! répliqua Hermione d'une voix aigue. Ils se laissent déstabiliser !
Malheureusement, Hermione avait raison. Les quelques moments d'inattention des sorciers face à leur plus grande peur suffisaient aux vampires pour attaquer. Certains d'entre eux ne se contentaient pas de tuer leurs victimes. Lorsque celles-ci étaient humaines, ils leur faisaient boire leur propre sang et les sorciers étaient forcés de tuer ceux qui avaient la seconde précédente étaient de leur côté.
Dumbledore restait devant le château, en compagnie de quatre sylphes qui étaient visiblement chargés de transmettre les messages. Le puissant mage dirigeait ses troupes de manière experte.
Lorsque les géants qui avaient réussis à passer la première ligne furent arrivés à une centaine de mètres des autres sorciers, il fit signe de lâcher les dragons. Aussitôt, une quinzaine de dragons – parmi lesquels Harry reconnut cinq Magyar à pointe – décolèrent et fusèrent sur les colosses, chevauchés chacun par un sorcier. Ils fondaient sur les géants en crachant leurs flammes en plein dans leurs yeux afin de les aveugler et lorsque les géants cessèrent leur course pour s'occuper des dragons, Dumbledore envoya la troisième et avant dernière ligne de sorciers en compagnie des sylphes qui restaient.
Lodéria et une dizaine de ses sylphes étaient restés jusque là en vol stationnaire au-dessus du champs de bataille mais la situation était préoccupante pour les sorciers engagés contre les vampires et les Epouvantards. Ils commençaient à perdre du terrain malgré l'ardeur qu'ils mettaient dans leurs coups. La reine des sylphes poussa un cri strident et se lança dans la bataille avec ses dix gardes.
Harry voyait des sorciers tomber sous les coups des vampires, la tête brisée, d'autres devenir des ennemis et se retourner contre leurs anciens alliés, des dragons attrapés au vol par les géants et jeter au sol ou écrabouiller entre leurs mains avec le sorcier qui le montait. La terreur s'était emparée de l'esprit des jeunes gens devant les réalités du combat mais ils étaient là et ne fléchiraient pas. En jetant un coup d'œil aux autres, Harry le comprit et en fut fier, mais quelque chose l'inquiétait. Qu'attendait donc Voldemort pour lancer les détraqueurs sur le château ?
Visiblement, Dumbledore pensait la même chose, car il répugnait à envoyer les derniers sorciers qui restaient, mais vu la tournure de la bataille, il n'avait pas le choix. Ses nouveaux renforts seraient décisifs et retournerait la situation. Il lança donc la dernière ligne de défense à l'attaque mais une soixantaine de sylphes restaient toujours en retrait, en réserve pour les renforts que Voldemort ne tarderait pas à envoyer.
Les centaures entrèrent également dans le combat à ce moment, munies de leurs arcs. Leurs flèches étaient précises et ne manquaient jamais leur coup, ce qui constituait une excellente attaque, bien qu'ils ne soient qu'une trentaine.
Maintenant, Harry et les autres étaient seuls face à l'entrée, mais ils n'eurent pas beaucoup de temps pour réfléchir à leur nouveau statut. Luclam descendit auprès d'eux en secouant la tête.
- J'ai cru qu'il ne les enverrait jamais, pesta-t-il.
Il posa sa main sur l'écran invisible qui protégeait la Grande Salle et une onde le parcourut. Il venait de le supprimer. Les professeurs se précipitèrent vers lui, effarés.
- Luclam ! s'écria le professeur Rogue. Qu'est-ce que...
Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, quatre sylphes venaient d'assommer chacun des professeurs sous le regard médusé des élèves. Un instant, Harry crut qu'ils les avaient trahi mais les paroles de Luclam le contredirent.
- Maintenant, enfants humains, le choix vous revient ! Ceux qui veulent aller combattre doivent sortir maintenant, je refermerai le bouclier derrière eux.
Déstabilisés, les élèves ne surent comment réagir et restèrent figés.
- Dépêchez-vous ! s'énerva Luclam. Je ne peux pas le laisser ouvert trop longtemps.
Alors, sous le regard hébété de Harry, plus de la moitié des élèves se précipitèrent au dehors. Le sylphe referma l'écran juste derrière eux puis les regarda.
- Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
- Luclam ! répliqua Hermione, effrayée. On ne peut pas laisser les premières et secondes...
- Les sylphes veilleront sur eux. Regardez le combat. Ils ont besoin d'eux et de vous. Allez-y sans crainte, nous protégerons ceux qui restent jusqu'à notre mort.
Harry regarda un instant Fabian Graster et certains de ses camarades et hocha la tête. On aurait dit que les autres attendaient son signal pour se ruer dehors, car dés qu'il eut fait ce geste, ils poussèrent un cri rugissant pour se donner du courage et dévalèrent les escaliers.
- Pour ne pas vous servir, Luclam ! lança-t-il au sylphe pour le remercier avant de sortir à son tour avec Ron et Hermione.
Arrivé dehors, il marqua cependant une pause et se tourna vers Dumbledore. Il avait levé sa baguette en voyant ses élèves sortirent en masse pour les arrêter mais Harry poussa un cri pour attirer son attention. Il désigna d'un geste rageur la scène de combat.
- Pas le choix ! rugit-il. Vous avez besoin d'eux !
Dumbledore plongea son regard dans le sien, regarda de nouveau les élèves qui se rapprochaient soit des géants, soit des vampires puis hocha la tête en signe d'assentiment. Il leva la main pour que les derniers dragons soient envoyés et Harry se contenta de lui adresser un signe de tête avant de se lancer à son tour dans le combat.
Des corps de géants gisaient à terre, ainsi que des sylphes et des sorciers, reposant sur une couche de poussière, les vampires détruits. Sa baguette pointée devant lui, il se rua sur le premier vampire qu'il vit :
- Lumos solaris ! hurla-t-il.
Celui qu'il avait visé évita son rayon mais un autre derrière lui n'eut pas cette chance. Le survivant se rua immédiatement sur Harry, qui fonça instinctivement sur lui en se baissant pour le faire basculer. Il se jeta à terre au dernier moment en lançant son sortilège et une pluie de poussière tomba sur lui. Il avait atterri non loin d'un sylphe mort et eut le réflexe d'attraper le sabre auprès de lui. Bien lui en pris, car au moment où il se retournait, un autre vampire était en train de se baisser sur lui et il n'eut qu'à lever la lame pour le faire disparaître.
Il en venait de partout et les combattants n'avaient même pas le temps de réfléchir, ils devaient y aller à l'instinct. Au moment où Harry plantait sa lame dans le corps d'un autre vampire il vit le spectre de la mort se rapprocher dangereusement de Seamus. Celui-ci était occupé avec un vampire et lorsqu'il se retourna et se retrouva face à face avec sa pire peur, il resta pétrifié.
- RIDDIKULUS ! rugit Harry, faisant exploser l'Epouvantard.
- Merci Harry, dit Seamus, tremblant.
- De rien, répondit-il en agrippant son camarade par le col pour le faire se baisser et lui éviter un sort perdu.
Au fil du combat, Harry s'était déplacé sans le vouloir en direction des géants. Il ne prit pas garde à un moment et l'immense main de l'un d'entre eux jaillit sur lui, le propulsant plusieurs mètres plus loin. En percutant le sol, il sentit une vive douleur à sa cheville et comprit qu'il se l'était brisée. Il fit agir un sort pour calmer la douleur et regarda autour de lui.
Il aperçut Fabian et une quinzaine d'élèves de première et deuxième années entourant un géant. Ils levèrent en même temps leurs baguettes pour lancer le sortilège de lévitation et le géant fusa dans les airs. Même d'où il était, Harry voyait les traits crispés par l'effort et la concentration des enfants. Dans un effort qu'il n'aurait jamais cru possible d'eux, il dirigèrent le géant jusqu'au lac et le firent tomber en plein milieu. Le géant – qui ne savait pas nager – coula comme une pierre dans le lac profond.
La plupart des élèves s'écroulèrent comme des masses suite à cet éclat, mais ils étaient vite récupérés par les sylphes qui les ramenaient au château. D'autres cependant – parmi lesquels Fabian – repartaient de plus belle à l'attaque.
Harry se leva difficilement et se mit une attelle. Sa liberté de mouvement avait beau être réduite, il pouvait encore combattre. Luclam avait raison, l'aide apportée par les élèves s'avérait décisive, les vampires commençaient à reculer et les géants étaient de moins en moins nombreux. Il vit Ron et Hermione, dos à dos, envoyer de la lumière solaire sur tous les vampires qu'ils voyaient ; Ginny qui détruisit deux Epouvantards d'un seul sort, et Neville, qui avait également ramassé un sabre et donnait des coups désordonnés autour de lui tout en lançant des sortilèges.
Le jeune homme ressentit brusquement un froid intense l'envahir. C'était venu si soudainement qu'il crut un instant qu'il s'agissait d'un véritable détraqueur et sentit ses pensées s'échapper de lui alors que des cris commençaient à retentir dans sa tête.
- Riddikulus ! Harry ! Sois sur tes gardes ! lui cria Lupin en se chargeant d'un autre Epouvantard.
- Ça va aller ! Merci !
Rassuré, Lupin repartit à l'attaque des vampires. Harry en aurait fait autant s'il n'avait soudain ressenti un violent choc à la poitrine qui le fit tomber à genou. Jamais Harry n'avait ressenti quelque chose de la sorte avec tant d'intensité : détresse, rage, tristesse, souffrance, une envie de hurler qu'il devait à tous prix réprimer et une vive douleur à son bras gauche.
Mais il ne savait pas pourquoi, il ignorait même d'où lui venaient ses sentiments car ce n'était pas lui qui les ressentait. Il n'aurait su dire qui avait ainsi prit le pas sur ses sentiments, qui se trouvait aussi désemparé en ce moment, mais il ne parvenait plus à se concentrer sur rien. La bataille s'effaçait autour de lui, les sons devenaient diffus.
Le sifflement d'une lame qui fendait l'air à quelques centimètres de lui le ramena brusquement à la réalité alors que ces sentiments étranges s'estompaient. Il vit Libéselle lever une nouvelle fois son sabre et pourfendre un autre vampire qui s'apprêtait à lui briser la nuque.
- Il n'est pas temps de faiblir ! s'exclama la sylphide qui, comprit brusquement Harry, venait de lui sauver la vie. Ils arrivent !
Il n'eut pas besoin de lui demander de qui elle parlait car il avait senti leur présence dés qu'il était revenu à lui. Des détraqueurs – de véritables détraqueurs – s'avançaient vers eux. Harry vit plusieurs sorciers et élèves qui avaient fait preuve d'un courage exceptionnel lors du combat battre en retraite pour se rassembler devant les marches de Poudlard.
Le jeune homme ne pouvait leur en vouloir car ses pires craintes se confirmèrent lorsqu'il se redressa et regarda vers l'entrée du parc. Jamais il n'avait vu autant de détraqueurs de sa vie, ils devaient être un demi millier à glisser dans leur direction et l'air ambiant était devenu coupant comme un rasoir, un froid polaire s'était abattu sur le parc et certaines personnes s'écroulèrent au sol, évanouies, avant même leur arrivée.
Mais Harry se sentait encore assez conscient et il n'était pas le seul. Il vit les anciens membres de l'AD se regrouper et lever leurs baguettes en même temps que lui et une vingtaine de sorciers, dont Lupin, Sirius et Dumbledore.
- Spero Patronum !
Les patronus étaient si nombreux qu'ils se confondaient dans une lumière éblouissante, fondant sur les détraqueurs, mais ceux-ci étaient bien trop nombreux et la plupart de ceux qui avaient lancé le sortilège pas assez expérimentés. Le mur de lumière en fit fuir certains mais ne parvint qu'à en retenir la plupart. Les sylphes faisaient battre leurs ailes au-dessus des détraqueurs, faisant tomber la même fine poussière que sur leurs morts sur ces créatures immondes. Cela les tuait certainement car ils tombaient à terre sans se relever. Les sylphes étaient néanmoins également trop peu nombreux.
Des sorciers et des élèves tombèrent à genou, incapables de soutenir le vide que les détraqueurs apportaient. Harry se sentait également faiblir, il ne tiendrait pas longtemps, déjà, le brouillard envahissait son esprit. Alors, contre toute attente, les centaures chargèrent sur les détraqueurs. Leur course avait beau ralentir à leur approche, ils faisaient preuve d'assez de forces pour maintenir leur rythme jusqu'au choc.
Les sylphes leur avaient fourni des épées et leurs coups précis anéantissaient certaines des créatures... avant qu'ils ne tombent, irrésistiblement emportés par les pouvoirs des détraqueurs. Leur courage – ou leur folie – donna la force à Harry pour lutter contre les cris qui recommençaient à embrumer ses idées. Il leva sa baguette mais quelqu'un le poussa violemment sur le côté et il la lâcha, roulant d'un côté alors qu'elle allait atterrir une dizaine de mètres plus loin.
C'était un vampire qui venait de le percuter, insensible aux détraqueurs, il s'approcha de lui et Harry n'avait plus la force de se lever. Une ombre noir surgit d'on ne sait où et se jeta sur le vampire en grognant, tourneboulant avec lui loin de là. Sirius avait dû reprendre sa forme animagus parce qu'il avait également perdu sa baguette mais aussi pour de protéger des détraqueurs autant que possible.
Mais cela était inutile. Ils étaient trop nombreux... Les yeux à demi fermés, entendant le souffle des créatures qui se rapprochaient, Harry vit un détraqueur attraper Ron, qui s'était évanoui, alors qu'une sorcière en laquelle Harry crut reconnaître Emmeline Vance avait déjà subi le baiser du détraqueur.
Il ne pouvait pas laisser faire ça. Il ne pouvait pas abandonner son ami. Ron avait besoin de lui, mais sa baguette se trouvait trop loin pour qu'il l'attrape. Il ne réfléchit pas à ce qu'il faisait. Tant bien que mal, il se remit à genou – sentant derrière lui un détraqueur tout proche – et ferma les yeux. Il essaya de penser au bonheur, à Ron et Hermione, à Sirius, à ses parents, mais ses souvenirs lui glissaient entre les doigts, aussi insaisissables que de l'air.
Un détraqueur l'attrapa à son tour et le souvenir lui vint sans qu'il aille à sa recherche : une plaine, le soleil, Séléné... Le rêve dans lequel elle l'avait entraîné, le moment le plus proche où le bonheur s'était entièrement offert à lui. Il ne réfléchit pas à sa signification, ni à Séléné en elle-même, arrivant à se concentrer sur le seul souvenir heureux qu'il parvenait à saisir alors qu'un détraqueur s'apprêtait à utiliser son arme ultime, il ouvrit la bouche et tonna d'une voix claire :
- SPERO PATRONUM !
Une énergie phénoménale coula en lui en cascade et fut projetée avec violence hors de son corps, lui rendant l'esprit plus clair que jamais. Il vit une lumière si intense qu'on ne parvenait plus à distinguer la forme du patronus. Elle embrasa en un instant la totalité du parc de Poudlard dans un grondement de tonnerre. Sous son impact, loin de fuir, les détraqueurs semblèrent littéralement se liquéfier. Il s'agissait d'un spectacle horrible mais dont Harry ne pouvait détacher le regard. La lumière se résorba enfin, il ne restait plus un seul détraqueur, tout ce qu'il subsistait d'eux était une espèce de glue noire violette qui tapissait maintenant l'herbe.
Harry tourna brusquement le regard vers Ron et se précipita vers lui en clopinant à cause de sa cheville. Il était immobile, au sol, et Harry craignait... Mais au moment où il se laissait tomber à côté de son ami, Ron gémit et se frotta la nuque.
- Wahow ! C'était moins une... Mais, Harry...
Il regarda autour de lui puis fixa son ami avec de grands yeux.
- C'est toi qui as fait ça ?
- Aouch ! Ça va vous deux ? grogna la voix de Sirius.
Sa manche droite était déchirée et il saignait de l'épaule, diverses plaies marquaient également son visage.
- Tu vas bien Sirius ? s'inquiéta Harry.
- Ouais, juste cette saleté de vampire qui a failli m'avoir lorsque je me suis retransformé en humain. Nom d'un hippogriffe ! J'aimerai bien savoir ce qu'il s'est passé.
Ainsi, Sirius n'avait pas vu Harry lancer le sortilège. Bien qu'il ne soit pas certain de comprendre ce qu'il s'était passé, Harry ouvrit la bouche pour lui expliquer mais il ne lui en laissa pas le temps.
- C'est pas vrai ! Emmeline !
Il se pencha vers la sorcière inanimée et la secoua. Celle-ci ouvrit les yeux mais ils étaient devenus blancs et elle restait immobile.
- Ils l'ont eue, soupira Sirius en serrant les dents.
Il resta un instant à la regarder, l'air consterné, puis fronça soudain les sourcils et lança de vifs coups d'œil autour de lui. A ce moment, le professeur Dumbledore arriva auprès d'eux.
- Les autres s'occupent des derniers vampires et géants qui n'ont pas fui, dit Dumbledore en fixant Harry d'un regard indéfinissable. Nous devrions rentrer.
- Où est Hermione ? demanda brusquement Ron.
- Elle a reçu un coup d'un géant alors qu'elle était sonnée par le pouvoir des détraqueurs. Mais ne vous inquiétez pas, dit rapidement Dumbledore. Elle n'a rien que Mme Pomfresh ne puisse soigner. D'ailleurs, vous allez aussi devoir aller faire un tour à l'infirmerie. Harry, je veux que tu ailles dans mon bureau après, il faut que je me charge d'autres choses pour le moment. M Weasley, je voudrais que vous veniez aussi avec Miss Granger si elle est en état. Le mot de passe est Chocogrenouille.
Il les accompagna jusque dans le hall. Entre temps, Sirius était parti et Harry le vit interpeller plusieurs personnes pour leur demander quelque chose, mais il était trop fatigué pour réfléchir à quoi que ce soit. Alors qu'ils attendaient que Mme Pomfresh et des infirmières venues en renfort s'occupent d'eux, Harry ressentit une vive brûlure à sa cicatrice. Il pressa sa main contre elle avec force en grimaçant.
- Il est furieux, dit-il à Ron d'un ton aigre. Au moins, on sait qu'il tient ce combat pour un échec définitif.
Harry fit tout son possible pour ne pas regarder de près les patients qui s'entassaient dans l'infirmerie mais aussi dans le hall maintenant que la menace était passée. Les premiers rayons de soleil avaient depuis longtemps pointés dans le ciel lorsque Harry sortit de l'infirmerie, un peu revigoré par le chocolat qu'on lui avait donné.
Les infirmières étaient en train de s'occuper de Ron mais il ne l'attendit pas, car il vit soudain Séléné passer dans le hall et monter les escaliers. Il courut derrière elle et la rattrapa au milieu de l'escalier, lui agrippant le bras gauche avec violence.
- Tu as vu ce massacre ? s'écria-t-il. Où étais-tu ? Tu les as aidé.
Mais Séléné se dégagea de son étreinte.
- Je suis fatiguée, Harry.
Et ça devait être vrai vu les immenses cernes qui dessinaient ses yeux.
- Fatiguée par l'utilisation de tes pouvoirs ? rugit Harry.
Elle ne lui répondit pas et continua à grimper les escaliers. Harry ne la retint pas, il redescendit dans le hall, furieux, au moment où Ron et Hermione sortaient à leur tour. Hermione boitait encore légèrement et ses vêtements étaient déchirés – comme pour pratiquement tout le monde, d'ailleurs – et Ron l'aidait à marcher.
Avant de se rendre dans le bureau de Dumbledore, ils allèrent s'assurer que leurs camarades allaient bien. Tous avaient subi des blessures plus ou moins graves mais, fort heureusement, aucun n'y était resté. Ginny aurait besoin d'un long séjour à l'infirmerie, comme tant d'autres, et ils trouvèrent Bill et Charlie à son chevet.
Charlie faisait son possible pour rassurer sa sœur et la réconforter mais lui-même avait perdu plusieurs de ses amis dresseurs et sa peine se ressentait. En fait, c'était plutôt Ginny qui s'occupait de son grand frère, même si elle était bloquée dans un lit.
Rassurés sur leurs sorts, ils montèrent sans parler les escaliers qui menaient au bureau de Dumbledore et se laissèrent tomber sur les fauteuils qui s'y trouvaient. Ici, tout était calme, on n'entendait pas ce qui se passait à l'extérieur. Fumseck était installé sur son perchoir mais vu son état, Harry songea qu'il ne devait pas être loin du jour de sa crémation.
Dans les tableaux, les professeurs les observaient avec compassion ou inquiétude mais s'abstenaient de leur adresser la parole, ce dont les trois Gryffondor leur en étaient reconnaissants.
- Au final, Poudlard a gagné, remarqua Ron au bout d'un moment pour briser le silence.
- Oui, murmura Hermione, mais à quel prix ? Combien...
Elle baissa la tête sans achever sa phrase, les lèvres tremblantes, mais sans pleurer.
- Ron a raison, dit Harry, l'essentiel, c'est que Poudlard soit intact et que les autres élèves soient en sécurité.
Il poussa un soupir et passa sa main sur son front.
- Dumbledore saura sûrement nous dire...
- Tu es encore blessé, Harry ? dit soudain Ron, inquiet.
Harry le regarda sans comprendre, il se leva et passa un doigt sur le front de son ami, il était couvert de sang.
- C'est ta main, dit Hermione, soucieuse. Tu as du sang dessus.
Le jeune homme vit que, en effet, la paume de sa main droite était enduite de sang quasiment séché. Il fonça les sourcils.
- Non, je ne suis pas blessé... Je ne sais pas d'où...
La porte du bureau s'ouvrit à cet instant sur Dumbledore. Il marqua un arrêt durant lequel il regarda les jeunes gens puis alla s'asseoir derrière son bureau.
- Dans ce combat, nous avons perdu vingt et un sorciers et sorcières, quarante trois sylphes, quatre géants et quinze centaures... Aucun élève n'a, fort heureusement, perdu la vie dans cet engagement.
- Hagrid... commença Harry.
- Pour le moment, il ne s'agit que d'un bilan provisoire, mais, à cette heure, aucune personne que vous connaissiez n'a eu à subir gravement les impacts de ce combat, à part Emmeline Vance.
- Emmeline Vance ? répéta Hermione d'une voix blanche.
- Un détraqueur lui a donné un baiser, souffla Harry.
- Oui, comme à trois autres victimes humaines et cinq centaures, dit Dumbledore. Et si vous n'aviez pas été là, avec les autres élèves, c'aurait été bien pire. Je suis reconnaissant aux sylphes de vous avoir permis de combattre, même s'il s'agit là d'un acte que je n'autoriserais jamais plus.
- Oui, ils se sont bien battus mais on a eu peur pour eux, comprit Harry.
Dumbledore l'observa un instant.
- Tu es assez grand pour qu'on n'aborde pas directement un sujet, alors je voudrais simplement que tu me racontes.
Harry lança un regard à Ron et Hermione. Son ami haussa les épaules en signe d'impuissance.
- Depuis quelques temps, se décida-t-il enfin, je m'exerce à pratiquer la magie sans baguette. Je suis parvenu à maîtriser l'Expelliarmus il y a peu et je ne pensais pas être capable d'en faire plus mais lorsque les détraqueurs sont arrivés sur Ron... J'ai su que je pouvais y arriver, que j'en avais les capacités, alors je me suis concentré et... ça a marché, conclut-il.
- Mieux que marché, remarqua Dumbledore, en changeant la technique d'utilisation, tu as modifié la nature même du sort. Tes pouvoirs ont grandement évolué, Harry, et cela me rassure autant que ça m'inquiète.
- Pourquoi cela vous inquiète-t-il ? s'étonna Ron. C'est une bonne chose que Harry soit si puissant.
- En soi, oui, M. Weasley, mais je crains que Voldemort ne devienne plus virulent après cette défaite.
- Mais justement ! s'exclama Ron, incrédule.
- Non, pas justement, répondit Hermione, les traits tirés. Si Voldemort apprend que Harry est plus puissant – et il est sûrement déjà au courant – il voudra au plus tôt mettre la main sur lui.
Dumbledore hocha la tête.
- En effet, miss Granger, vous...
La porte s'ouvrit violemment, laissant entrer Sirius, suivi du professeur McGonagall, qui tentait visiblement de le calmer sans parvenir à cacher sa propre inquiétude. Harry n'aurait su dire si son parrain était furieux, anxieux ou même paniqué, car les trois sentiments se lisaient sur son visage. Il se dirigea directement vers Dumbledore et claqua ses mains sur son bureau.
- Remus a disparu ! rugit-il. Il faut envoyer une équipe de recherche !
(à suivre...)
Il est vivement rappelé que tuer l'auteur ne fera qu'arrêter cette fic sans jamais connaître la suite :-D
Chapitre 17: Une disparition obscure
