ET NON ! VOUS NE REVEZ PAS ! J'ENVOIE BIEN 3 CHAPITRES POUR LE PRIX DE DEUX !
Aaaaah ! Le voilà mon petit chapitre à moi que j'aime ! Enfin, c'est une fois qu'ils sont arrivés au Square Grimmaurd que j'aime surtout. Je me suis bien amusée en écrivant la confrontation entre Sirius et...vous verrez bien qui. Bon, d'un autre côté, je sais bien que y'a que moi que ça fait rire lol. J'espère au moins que vous sourirez à ces échanges de mots et que je parviendrai à vous faire passer un court mais bon moment.
Chapitre 19 : Manipulation et altercations
Du haut de la tour Gryffondor, les fenêtres ouvertes, on pouvait entendre le brouhaha joyeux des élèves qui partaient en vacances tellement ils étaient bruyants. Des gens qui s'interpellaient pour se souhaiter de bonnes vacances, le raffut des oiseaux dans leurs cages, le grincement des roues des chariots pour les malles et les chants de Noël retentissaient en un joyeux tintamarre.
Seuls Harry, Ron, Hermione et Ginny, qui devaient attendre pour se rendre dans le bureau de Dumbledore et utiliser un Portoloin jusqu'au Square Grimmaurd, se trouvaient encore dans la salle commune. Ils discutaient tranquillement lorsque, à leur grande surprise, Séléné descendit les escaliers des dortoirs. Ils pensaient qu'elle était allée avec les autres et Hermione n'avait pas pensé à aller vérifier dans le dortoir si elle était toujours là.
Elle se figea au milieu des marches, apparemment un peu surprise également de les trouver là, puis esquissa un sourire.
- Qu'est-ce que vous attendez pour rejoindre le quartier général de l'Ordre ? demanda-t-elle d'un ton moqueur. Vous avez peur que quelqu'un vous voit ?
- Tu as l'air frustrée de ne pas pouvoir montrer à ton maître où il se trouve, répondit innocemment Ginny. C'est bête que tu ne sois pas le gardien du Secret, n'est-ce pas ?
- Je t'en prie, dit Séléné avec un mouvement de tête désobligeant. Ne me compare pas à ce vermisseau infâme de Pettigrow.
- Je vois pas grande différence ! s'exclama Harry.
- Il faut dire aussi que tu ne vois pas grand-chose Harry, je dirais même que tu peux parfois te montrer passablement lent à la détente.
- Tu ne voulais pas sortir ? dit sèchement Hermione en faisant brutalement rasseoir Harry qui s'était levé, furibond.
- Si, les fêtes de Noël, il faut en profiter. En parlant de fête, vous avez dû être content de retrouver mon père.
- Alors c'était bien toi ? s'étonna Hermione. C'est toi qui as capturé Lupin ? Pour quoi faire ? Qu'est-ce que Voldemort lui a fait ?
- Rien, vous devez pourtant le savoir. Disons que nous avons tenté une... petite expérience qui s'est avérée infructueuse, alors nous n'avons plus eu besoin de lui.
- Tu-Sais-Qui a plutôt tendance à tuer ses victimes inutiles, remarqua Ron en fronçant les sourcils.
- Voldemort, oui, mais pas moi. Il n'en a pas l'air comme ça, mais je vous assure que Voldemort est très attaché aux liens du sang...
- Je n'y crois pas, dit Harry entre ses dents serrées. Vous avez fait quelque chose à Lupin pour le laisser repartir, quelque chose que ceux de l'Ordre ne peuvent pas détecter.
Le sourire de Séléné s'élargit.
- Oh ! Tu commences à te servir de ton cerveau Harry ? Impressionnant... Indétectable ? Oui, le mot est juste mais si ça peut vous rassurer, vous avez du temps devant vous, vous comprendrez de quoi il retourne lors... de la confrontation ultime, termina-t-elle en adressant un clin d'œil à Harry.
Elle ricana et sortit de la salle.
- Rira bien qui rira le dernier, Séléné, grogna Harry.
Il se tourna vers Hermione qui hocha la tête. Ils avaient décidé d'entreprendre l'opération Legilimens après les vacances de Noël, afin qu'Hermione puisse se perfectionner – mais elle aurait du mal sans exercices, or Ron et elle n'avaient pas voulu reprendre ses séances en éludant toujours la question et Harry était trop heureux pour Lupin pour se pencher sur le problème.
Séléné afficha un sourire amical et traversa le hall en adressant des signes de main à diverses personnes qui lui disaient au revoir. Elle allait sortir lorsqu'elle s'arrêta brusquement et se retourna. Rogue était en train de descendre vers les cachots. Elle hésita un millième de seconde puis lui emboîta le pas en se faisant la plus discrète possible.
Elle se concentra sur son pouvoir d'empathie pour s'assurer que personne ne pourrait les surprendre et – assurée de l'isolement des lieux – rattrapa le professeur.
- Alors Severus ? Des projets pour les vacances ?
L'homme fit instantanément volte face, portant instinctivement sa main à sa baguette sans la prendre.
- Excusez-moi, mademoiselle, mais je ne pense pas prudent de nous rencontrer dans l'enceinte de ce collège, remarqua-t-il, la mâchoire crispée.
- J'ai compris ce que vous pensiez dés la première fois où vous me l'avez dit Severus, il est inutile de me le répéter à chaque fois. Alors ? Comment se portent nos affaires ?
- Vous êtes plus au courant que moi, répondit Rogue d'un ton sec.
- Oui, c'est vrai, admit Séléné en souriant, mais vous m'avez mal comprise. Je vous demandais où en étaient nos affaires personnelles.
Le visage de Rogue pâlit jusqu'à devenir gris.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
- Seriez vous amnésique en plus d'être stupide ? soupira Séléné. A moins que vous préfériez ne pas y penser...
- J'avoue ne pas très bien comprendre où vous voulez en venir, souffla Rogue de colère.
- Après tout ce que j'ai entendu de vous, Severus, vous me décevez. Nos conversations sont décidément de plus en plus creuses mais puisque vous semblez apprécier que je vous le rappelle, sans doute pourrions-nous parler de vos parents...
- Mon rôle actuel ne souffre pas de se retrouver impliqué avec des affaires qui appartiennent au passé ! rugit Rogue.
- Je n'en doute pas, mais je sais que vous cachez quelque chose Severus. Reste à savoir de quoi il s'agit.
- Je n'ai rien à cacher au Seigneur des Ténèbres, dit-il entre ses dents. Il le sait très bien et me fait confiance.
- Oh oui, bien sûr qu'il vous fait confiance, vous êtes un espion fort utile mais je sens au fond de vous une résistance.
Elle se rapprocha de lui en inspirant profondément.
- Vous me haïssez, Rogue, comme tant d'autres, mais vous avez surtout peur de moi, ou plus précisément de mon pouvoir. Certes, Voldemort est un excellent legilimens, mais mon don d'empathie me permet de voir au-delà de ce qu'il peut apprendre. Dommage que je n'ai pas eu le temps de m'initier à la légilimancie, je suis persuadée que j'aurai beaucoup appris de vous en alliant ces deux pouvoirs.
- Vous n'auriez rien trouvé ! répliqua Rogue en se reculant par réflexe. Je suis dévoué au maître et je lui ai déjà prouvé ma loyauté.
- Telle est la seule raison pour laquelle je ne lui ai pas fait part de mes doutes à votre sujet. Vous finirez bien par commettre une erreur, cher Mangemort, et ce jour-là, je serais tout près pour assister au spectacle.
- J'aimerai comprendre, mademoiselle, comment vous comptez être présente à un jour qui n'aura jamais lieu. Le Seigneur ne trouvera rien parce qu'il n'y a rien à trouver.
- Corps et âme offerts au maître, merci, je connais la chanson. Si vous dîtes la vérité, alors vous n'avez rien à craindre. Tout comme, si le passé appartient au passé, vous ne devriez pas craindre d'entendre parler du vôtre... ou même d'en parler vous-même. Racontez-moi, Severus, ce qu'il s'est passé le jour où votre mère est morte. Cela a dû être terrible. Vous étiez si jeune, si je ne m'abuse. Le jour où vous êtes rentrés chez vous et avez découvert...
- ASSEZ !
Rogue avait l'air de suffoquer, des larmes de rage brillaient dans ses yeux qui paraissaient sortir de leurs orbites, une veine saillante était apparue sur son front et palpitait à un rythme effréné.
- Ces souvenirs ne regardent que moi ! hurla Rogue, fou de colère. Je ne peux espionner si vous êtes sans cesse à essayer de me parler, mademoiselle. Vous allez finir par attirer les soupçons sur moi !
- Faîtes très attention à ce que vous dîtes, Severus, n'oubliez pas à qui vous parlez...
Mais la fureur de Rogue était telle qu'il en devenait imprudent et inconscient de ce à quoi il s'exposait.
- Je pourrais vous retourner l'accusation ! Vous ne faîtes pas grand-chose pour nous aider ! Nombre d'entre nous ne vous font pas conf...
- Endoloris !
Le professeur tomba au sol en se contorsionnant et la jeune fille leva sa baguette. Elle s'accroupit tout près de lui, très calme, l'air affligé.
- Décidément, Severus, vous n'apprendrez jamais. Mais après tout, cela est à mon avantage. Continuez ainsi et j'arriverai à mes fins plus vite que prévu.
Elle souleva la manche de sa robe de sorcier et pointa un doigt sur son bras.
- Vous êtes marqué à jamais du signe des Ténèbres. Vous devriez oublier moins souvent que, quel que soit l'endroit où vous vous trouviez, vous appartenez à Voldemort et que ce signe en est le témoin. Ne vous l'a-t-il pas assez répété ? On ne quitte pas Lord Voldemort. Prétendez tant que vous voudrez que jamais il n'a été dans vos intentions de le faire, votre peur, aussi contrôlée soit-elle, crie le contraire. Un seul faux pas, Severus, un seul, et...
Elle se releva d'un air digne puis remonta les marches.
Le professeur Rogue lui opposait plus de résistance qu'elle ne l'aurait cru. Elle le sentait prêt à faiblir mais s'il ne se décidait pas à prendre les mesures qui s'imposaient dans de brefs délais, tout cela n'aurait servi à rien. La situation la préoccupait grandement depuis plusieurs semaines déjà. L'entêtement de Severus à persister dans sa voie risquait grandement de tout faire rater.
Il s'agissait certainement de l'un de ses plus grands défis. Elle avait cru qu'il serait facile de faire plier le professeur. Même s'il avait une grande volonté, il se laissait trop facilement embarquer par ses sentiments dés qu'on frôlait sa corde sensible, et Séléné connaissait la sienne depuis un moment maintenant.
Mais si cet imbécile s'obstinait, il lui aurait fait perdre un temps précieux. Elle avait d'autres choses à mettre en place, et encore lui manquait-il certains éléments cruciaux. Heureusement, Voldemort comptait sur elle et lui avait donné du temps, ce qui lui permettait d'agir plus librement. Mais les choses changeaient si vite qu'elle prit sa décision : si Severus ne faisait pas quelque chose dans les trois mois qui venaient, elle ferait part de ses doutes au Seigneur des Ténèbres. Tant pis pour Rogue, c'était la dernière chance qu'elle pouvait lui offrir.
En marchant dans la neige le long de l'allée qui menait à la sortie du parc, les pensées de Séléné se tournèrent loin de Rogue, Voldemort et de l'Angleterre. Ces vacances étaient l'occasion rêvée pour entreprendre un petit voyage initiatique.
Harry, Ron, Hermione et Ginny se rendirent dans le bureau de Dumbledore à dix heures sonnantes. Sur son bureau se trouvait un simple chapeau haut-de-forme qu'il avait transformé en Portoloin.
- Avant que vous ne partiez, je voudrais que vous me promettiez une chose. Remus Lupin a dû répondre à un certain nombre de nos questions pendant quelques jours. Il ne se souvient de rien et je vous demanderai de ne pas aborder le sujet.
- Ne vous inquiétez pas professeur, nous n'avions pas l'intention de l'ennuyer avec ça, lui assura Harry.
- Je vous fais confiance. Vous allez vous retrouvez dans la cuisine du Square Grimmaurd, Mme Weasley vous y attend. Nous nous revoyons bientôt.
Ils touchèrent le chapeau et se trouvèrent entraînés dans le tourbillon qui les mena au Square Grimmaurd. La cuisine n'avait pas du tout changé, peut-être était-elle un peu plus propre que cet été, mais c'était tout.
Mme Weasley se précipita sur eux dés qu'ils eurent lâché le Portoloin et les serra chacun leur tour dans ses bras.
- Un mois sans pouvoir vous serrer après cette terrible épreuve ! s'exclama-t-elle. Oh ! Et toi ma chérie ! Pardonne-moi Ginny, j'aurai dû passer te voir à l'infirmerie mais nous étions tellement occupés, enfin, l'essentiel est que vous n'ayez rien. Quelle histoire !
- Mais oui maman, on va très bien, la rassura Ginny. Et puis, en vérité, je n'avais pas besoin de rester aussi longtemps à l'infirmerie, c'est Mme Pomfresh qui m'y a forcé.
- J'espère bien ! Je lui ai demandé de prendre le maximum de précaution.
Ginny regarda sa mère en écarquillant les yeux mais s'abstint de tous commentaires.
- Tenez, je vous présente Jean Lamare, dont vous avez déjà entendu parler. Jean, voici Hermione, Harry et mes deux derniers enfants, Ron et Ginny.
Jean Lamare était assis à la table de la cuisine, le menton reposant sur sa paume droite, et leur adressa un sourire jovial.
- Depuis le temps qu'on me parle de vous, dit-il, il était temps qu'on se rencontre.
Il parlait l'anglais pratiquement sans accent malgré ses origines françaises. Les cheveux châtain blond coiffés en arrière, des yeux marron clair vif et intelligent, le nez droit et l'air de quelqu'un qui se sent à l'aise avec n'importe qui et n'importe où, Jean Lamare était un homme d'environ trente-cinq ans qui inspirait la confiance.
- Vos articles sont tout simplement superbes, dit Hermione, les yeux pétillants. C'est un véritable plaisir de les lire.
- Le compliment venu d'une jeune fille aussi charmante que vous ne peut que toucher le modeste journaliste que je suis, mademoiselle.
Hermione rougit jusqu'à la racine des cheveux et Ron fronça les sourcils, visiblement mécontent. Désinvolte, Jean se leva tranquillement de sa chaise en touchant son front du bout des doigts comme pour un salut militaire.
- Vous savez que vous êtes de véritables légendes vivantes ? Et je ne parle pas que de toi, Harry. Vos exploits sont venus jusqu'à moi, et je dis cela pour vous aussi, chère demoiselle.
Ginny le regarda avec surprise. Jean eut un rire amusé et hocha la tête.
- Tu ne te laisses pas faire, pas vrai ? Un vrai petit bout de femme, digne fille de sa mère, n'est-ce pas Molly ? Mais bon, moi, les légendes, je trouve qu'elles devraient rester dans les livres, alors permettez-moi de me faire à mon idée. C'est bien pour ce que vous faîtes aujourd'hui qu'on vous respecte. Pardon, Harry, mais je n'accorderais pas autant d'importance à ta cicatrice que le font certains autres. Ma foi, tu n'étais qu'un bébé à l'époque, et tu n'étais pas vraiment maître de tes actes, pas vrai ?
La franchise simple de l'homme plut immédiatement à Harry. Il lui disait simplement ce qui était, sans l'agresser, et Harry regretta immédiatement qu'il n'existe pas plus de gens comme lui.
- C'est normal, répondit-il en lui rendant son sourire. Il y a dés fois où j'en ai marre d'être le Survivant.
- Ah ! On va bien s'entendre, mon gars ! Ça vaut pour vous aussi, allez, faîtes pas cette tête, ajouta-t-il à l'attention de Ron, Hermione et Ginny, qui était un peu déstabilisés par le naturel du journaliste. La Survivant ! La bonne blague, mais bon, tu as amplement mérité ce titre maintenant.
- Et vous-même ? demanda Ginny, intriguée. Comment avez-vous échappé aux géants ?
- Avec de l'audace, très chère, dit-il en esquissant une fausse révérence. On est très fort à ce petit jeu, nous les français, enfin, ça dépend de qui, comme toujours. Hahaha ! C'est qu'ils étaient nombreux les bougres, à me courir après. Raah ! Quand je pense que c'est à cause de moi qu'ils s'en sont pris à Cep-sur-Ammonite !
- Alors c'était bien vous qu'ils recherchaient.
- Eh oui ! Ça n'a pas beaucoup plu à notre Lord de service, mes articles, alors il a voulu me faire taire. J'ai dû rester en cavale pendant un moment à cause de ça. Deux Mangemorts qui ne me lâchaient pas d'un poil de narine de licorne. Mais je les ai bien eu ces idiots. Avec l'attaque des géants, j'ai fini par trouver où ils se cachaient et ces imbéciles ne se sont pas rendus compte que je les traînais jusque là. Les géants n'ont pas beaucoup apprécié leur intrusion tandis que moi, je parvenais à m'échapper.
- Ils se sont attaqués aux Mangemorts ? s'étonna Ron. Je croyais qu'ils étaient alliés.
- Ben faut faire fonctionner tes rouages mon garçon, rigola Jean. Les géants sont violents par nature et l'arrivée de ces deux-là n'étaient pas prévue au planning, alors ils leur ont fait leur fête. Maintenant, ce qui est cool, c'est qu'on va pouvoir aller déloger les géants, dés qu'on aura réglé deux trois trucs.
Le décalage entre la manière dont parlait Jean Lamare et celle dont il écrivait ses articles était si flagrant qu'il en devenait comique. En tous cas, il amusait beaucoup Ginny qui se retenait de ne pas éclater de rire et choquait Hermione, qui regardait Jean d'une expression ahurie.
- Mais bon, je ne vais pas vous retenir avec mes histoires. Les héros du mois, c'est vous ! Ah oui ! Vraiment bravo pour votre performance ! Remarquable, à ce que j'ai ru comprendre.
- Je vais vous montrer vos chambres, dit Mme Weasley. Ce ne sont pas les mêmes que cet été car Jean a aménagé ici ainsi que quelqu'un d'autre.
- Tiens, tu penseras à dire bonjour à nos deux zigotos puisque tu en parles, lança Jean. Ces deux là réunis, ils feraient un malheur au Théâtre-Français !
- De quoi parlait-il, maman ? demanda Ron alors qu'il sortait de la cuisine, dans laquelle Jean riait aux éclats.
- D'une chose qui ne fait décidément rire que lui, répondit Mme Weasley en fronçant les sourcils.
Les jeunes gens se regardèrent sans comprendre, mais la réponse à la question de Ron ne tarda pas à se faire entendre.
- J'AI JAMAIS EU BESOIN D'UN ANGE GARDIEN !
Les murs de la maison tremblèrent sous ce hurlement alors que Harry et les autres passaient devant le salon – manquant de leur faire avoir une crise cardiaque.
- C'était quoi ça ? s'inquiéta Hermione, les yeux grands ouverts.
- Ils se disputent encore, s'exaspéra Mme Weasley en ouvrant la porte du salon.
A l'intérieur, Lupin était assis à la table – apparemment découragé de quelque chose – et, au centre de la pièce, Sirius faisait face à... Nora Stuborn.
- Tu aurais pu faire foirer toute notre opération ! rugit Sirius.
- Ça c'est votre problème ! répliqua Nora avec rage. Si vous ne m'aviez pas fait suivre, tout se serait très bien passé !
- Tu te serais fait tuée oui !
- Tu me prends pour une pauvre fille sans défense peut-Être ?
Il était difficile de déterminer lequel criait le plus fort ou était le plus furieux.
- Tiens ! Vous êtes arrivés ! s'exclama Lupin, profitant d'une courte accalmie. Comment allez-vous ?
- Euh... Très bien, murmura Harry en regardant Sirius d'un air interloqué.
Nora lança un regard noir au parrain de Harry avant d'aller s'asseoir à côté de Lupin. Sirius continuait également à ruminer.
- Bon voyage ? grommela-t-il à l'attention des jeunes gens.
- Ça c'est très bien passé, répondit Hermione – un peu mal à l'aise.
- Dumbledore a tout mis en place pour qu'il n'y ait pas de problèmes, remarqua Mme Weasley en lançant un regard réprobateur à Sirius et à Nora.
- Heureusement qu'aucun imprévu n'a eu lieu, cette fois-ci.
Il avait appuyé la fin de sa phrase en regardant Nora, les sourcils froncés.
- Evidemment, Dumbledore a fait appel à des gens efficaces, cette fois-ci, dit-elle sur un ton ouvertement moqueur.
Le corps de Sirius fut parcouru d'un tremblement de rage mais, avant qu'ils aient pu recommencer à s'échanger des mots, Lupin désigna les arrivants à Nora.
- Tu as eu l'occasion de rencontrer Harry mais nous ne t'avons pas encore présenté Ron Weasley et sa sœur Ginny, ainsi que Hermione Granger.
- Enchantée, grommela Nora sans cesser de regarder froidement Sirius.
- Que faîtes-vous ici ? s'étonna Hermione.
- Oh ! C'est une longue histoire mais je suis persuadée que Sirius va se faire un immense plaisir de vous la raconter. Pas vrai Sick ?
- Arrête de m'appeler comme ça, grogna Sirius. C'est ta faute si on en est là.
- Ben vas-y, raconte, on va voir ce qu'ils en pensent...
- Hier, c'est moi qui étais chargé de la surveillance de cette tête de linotte, dit Sirius en faisant les gros yeux à Nora – ce à quoi elle répondit par un charmant sourire. A un moment, j'ai dû abandonner mon poste pour une mission plus importante et, lorsque je suis revenu où j'avais laissé Nora, elle n'était plus là. Je l'ai cherchée un bon moment avant d'apprendre qu'elle avait découvert des informations sur les Malefoy et même l'emplacement de leur manoir du Kent.
- Qu'est-ce que tu dis ? s'exclama Mme Weasley, stupéfaite. Comment avez-vous pu avoir ces renseignements ? ajouta-t-elle en regardant Nora d'un air à la fois impressionné et réprobateur.
- Ça, j'attends toujours qu'elle me le dise, remarqua Sirius. C'est Hestia qui m'a appris qu'elle se trouvait chez les Malefoy...
Tout le monde s'était tourné vers Nora mais elle se contenta de sourire et de faire un vague geste de la main en direction de Sirius.
- Je t'en prie, continue ton récit, dit-elle sans se départir de son demi-sourire, comme si elle l'avait elle-même interrompu et qu'il avait sollicité son accord pour poursuivre.
Le visage de Sirius vira au cramoisi et il crispa les poings, mais il parvint à se contrôler.
- Donc, après quelques heures, je reçois un message d'Hestia m'apprenant que Nora a été aperçue non loin du manoir des Malefoy. Il n'était pas compliqué de deviner que c'était chez eux qu'elle se rendait, et encore moins difficile de prédire ce qui allait se passer. Mauvais concours de circonstances : certains membres de l'ordre se trouvaient sur place pour fureter un peu, c'est-à-dire que personne ne savait qu'ils se trouvaient là.
- Lucius Malefoy n'est quand même pas retourné vivre chez lui ? s'étonna Harry.
- Non, pas exactement, ils sont allés vérifier une information selon laquelle le manoir des Malefoy reposait sur une série de galeries qui auraient très bien pu servir de repère aux Mangemorts.
- On le savait déjà, remarqua Ron en haussant un sourcil. Lorsque vous avez... libérer Séléné...
Il fit une grimace sans terminer sa phrase et Sirius hocha la tête.
- Les Malefoy possèdent des résidences secondaires – deux en fait – et c'est de l'une d'entre elles dont je vous parle. Nous avions retrouvé Séléné dans le Wiltshire. De plus, les souterrains sous leur manoir principal faisaient partie du domaine en lui-même alors que, dans le cas actuel, ces galeries existaient avant la construction de la demeure et s'étendent au-delà du domaine, ce qui fait que nous avons appris leur existence il n'y a pas très longtemps... Enfin bref, Dumbledore y a envoyé une équipe en mission de reconnaissance. Dés que j'ai appris que Nora se trouvait là-bas, j'ai transplané pour venir la retrouver et...
- Le preux chevalier a volé au secours de la demoiselle en détresse, lança soudain Nora en brandissant son poing devant elle, arborant une expression héroïque... avant de ricaner.
- Ce n'est certainement pas le sort d'une peste comme toi qui m'importait mais celui de la mission ! fulmina Sirius.
Harry eut l'image fugitive d'une cocotte minute et songea que Nora, à force de faire monter la pression, allait réussir sous peu à faire exploser Sirius. Pourtant, le jeune homme était certain que, quoi qu'il arrive, la jeune Moldue possédait de solides défenses... offensives.
- Et je suis arrivé au moment où cette péronnelle pénétrait dans le parc du domaine, reprit Sirius d'une voix plus forte.
- A ce moment, le coupa calmement Nora, monsieur a eu l'excellente idée de s'immiscer dans mes affaires et de me suivre. J'étais près de m'introduire dans la demeure lorsqu'il m'a interpellée. J'étais déjà à moitié dans le manoir, et donc le moindre bruit un peu trop fort pouvait s'entendre de l'intérieur. Comme je ne faisais pas attention à lui, Sick s'est vexé et m'a envoyé un sort. Que j'ai évité mais qui a alerté des Mangemorts – qui se trouvaient effectivement là où nous étions – et qui, en venant voir ce qui se passait, sont tombés sur les membres de l'ordre.
- Si tu t'étais tenue tranquille, à la place qu'on t'avait dit de garder, tout ce serait très bien passé, et arrête avec ce surnom ridicule !
- Non mais franchement ! Comme si vous ne saviez pas que je ne resterai pas à ma place, comme tu dis si bien ! La place que vous m'avez assignée, oui ! J'étais là où je devais être, c'est-à-dire sur le lieu d'une investigation !
- Tu n'es pas sur un reportage ! renchérit Sirius. Ce n'est pas un jeu ! On a eu beaucoup de chance de s'en être tiré sans blessés avec les renforts auxquels ont eu droit les partisans de Voldemort !
- Je te ferai remarquer qu'il n'y aurait pas eu le moindre problème si tu ne t'en étais pas mêlé ! s'exclama Nora en se redressant. J'aurai fureté dans le manoir et personne ne se serait aperçu de rien. Je suis photographe et journaliste, devenir une ombre est une seconde nature pour moi, à la condition qu'aucun imbécile ne vienne se mêler de mes affaires !
- De quelles affaires parles-tu ? se récria Sirius. Tu te crois seule dans cette histoire ? Nous sommes en guerre ! Tu comprends ça ? La guerre !
- Je le comprends sûrement mieux que toi ! C'est aussi pour vous aider que je fais tout ça, et vous vous obstinez à me mettre des bâtons dans les roues !
- Oh, et puis j'ai autre chose à faire qu'à me disputer avec une gamine bornée !
- T'as pas tort l'ancien, ricana Nora. A force de t'énerver, tu vas nous faire une crise cardiaque.
Sirius n'était pas si vieux que ça, c'était certain, mais il avait une quinzaine d'année de plus que Nora et la remarque de la jeune fille lui fit serrer les poings.
- Je suis sans aucun doute plus endurant qu'une fillette sortie à peine de l'adolescence.
- Je ne doute pas de cela dans la mesure où tu dois endurer tout ce que tu dois faire, alors que, pour moi, c'est d'une aisance déconcertante.
Harry dut mettre une main devant sa bouche pour dissimuler un rire et les autres avaient également beaucoup de mal à conserver leur sérieux. Nora avait un sens de la répartie très aiguisé. Sirius voulut donner la réplique à la jeune fille mais ce fut le moment que Tara Milten choisit pour entrer dans le salon.
- Bonjour à tous ! Ah, je vois que tout le monde est arrivé. Et vous devez être Nora Stuborn ?
Nora serra la main que lui tendait Tara et la regarda d'un air intrigué. Elle avait visiblement oublié la dispute avec Sirius.
- On se connaît, non ? demanda-t-elle en plissant des yeux. Votre visage ne m'est pas inconnu.
- Remus m'avait dit que vous aviez une bonne mémoire, il était en dessous de la vérité, rigola Tara. Vous aviez à peine cinq ans et nous ne nous sommes rencontrés qu'une fois.
- Je ne me souviens plus de la rencontre en elle-même mais de vous, oui, et c'est l'essentiel après tout, remarqua Nora en souriant.
- En effet. Vous savez que nous vous devons une fière chandelle ?
- De quoi tu parles ? s'étonna Sirius.
- Le petit problème qui a eu lieu au manoir des Malefoy m'a permis de faire d'intéressantes découvertes. Lorsque je suis arrivée aux archives, quatre Mangemorts se trouvaient déjà là, alors j'ai dû me cacher. Je ne savais absolument pas ce qu'ils cherchaient parce qu'ils ne disaient pas un mot. A un moment, j'ai bien cru que j'allai y passer, l'un d'eux était près de découvrir ma cachette mais c'est à ce moment là que leur maître les a rappelé pour qu'ils s'occupent de vous. Ils ont hésité, cependant. L'un d'eux a dit qu'ils devaient d'abord trouver le manuscrit de Gransit mais un autre a répliqué que Voldemort les punirait s'ils ne répondaient pas à son appel et ils sont partis.
- Le manuscrit de Gransit ? se renseigna Lupin.
Tara sortit avec fierté un parchemin d'une des poches de sa robe.
- Je ne savais pas non plus de quoi il s'agissait, mais quand j'ai vu ce qui était écrit dessus... Messieurs, dames, nous savons maintenant quels sont les projets de Voldemort, annonça-t-elle solennellement.
(à suivre...)
« Elle l'a fait exprès ! Elle l'a fait exprès ! »
Noooon, vous croyez ? Hin ! Hin ! Hin !
Vous auriez dû vous douter qu'il y avait anguille sous roche : Trois chapitres d'un coup !
Alors, ch'tit précision si vous vous posez des questions sur le surnom de Sirius : Sick.
C'est de l'anglais : J'ai pris "sick" au sens de "macabre" (humour noir), en relation avec le nom de Sirius, évidemment : Sirius Black. L'air de dire que Sirius est une plaisanterie, lol. Le double sens permet de rapprocher avec malade ou dégoûté, donc, ce n'est pas très sympa pour notre petit Sirius. mdr !
Prochain chapitre : Le manuscrit de Falcon Gransit.
