Benichoukos : Légilimancie ? Euh... pas à ma connaissance lol. Nan, pô ça. C autre chose qu'ils vont découvrir... je sais plus quand... mdr ! en tous cas pas dans ces deux chapitres ;-)

Milady2 : Pk ? Paske je suis sadique bien sûr ! Pff ! Pourquoi ? Non mais vraiment ! :-P Tu as aimé les affrontements ? Tant mieux, moi aussi lol. Pour la raison de l'enlèvement, c pas pour tout de suite, c même dans quelques chapitres par là très loin :-D Et pour le reste, je n'ai qu'une chose à dire : il ne suffit pas d'être bon auteur, il faut avoir un bon lecteur ;-)

Truche : Bravo pour ton vote, c le bon, et je peux te dire que, apparemment, t'es l'un des rares à avoir compris de qui il s'agissait lol. Pourtant, j'ai pas vraiment chercher à cacher... enfin bref. Je suis d'autant plus heureuses que ça te plaise du fait de tes réticences. En fait, j'avais commencé une autre version du récit avec Sirius mort mais CT totalement différent (Séléné (qui s'appelait Diane à ce moment) revenait d'Australie avec Tara, elle ne trahissait pas Harrye et Cie) bref, Ct pas très complet. Et pis sans Sirius, j'aurai pas pu faire l'altercation avec Nora, et j'avoue que ce court moment qui apporte pourtant rien à l'histoire en elle-même, je me suis éclatée à le faire lol.

Dji : MDR ! Z'ont du mal Herm et Ron. D'ailleurs, Harry va remettre les pendules de son ami à l'heure paske, faut l'avouer, sont vraiment crétins qd il s'agit de leurs sentiments ces deux-là. Luclam ? Où ça ? Quand ça ? J'ai parlé de Luclam moi ? ;-D Non, la tablette n'est absolument pas le manuscrit : les deux faits n'ont même aucun rapport. Les prochains chapitres auraient tendance à embrouiller, surtout celui de la BASE (chap. suivant) mais après, promis, ça s'éclaircit ! (serait temps pas vrai ? lol)

David : Oui, tu es très doué à ce jeu-là et tes reviews sont un réel plaisir. Pour Remus, c'est pas des blagues sauf que... il ne l'a plus en fait... Je cause trop moi ;-) Tu sais qui était avec Séléné ? Remarque, c'était le but, mais en même temps... j'espère que tu ne te trompes pas de personne ;-) Contenu du fameux livre : lire ci-après ! La BASE : c'est juste après ! mdr !

Lily-potter : Merci beaucoup de me dire que j'ai de l'imagination, mais faut dire que je l'entretiens depuis le temps que j'écris lol. Et puis ce n'est rien (absolument rien !) face au génie de JKR, Tolkien et autres grandes figures de la littérature. (soupir on peut tjs rêvé qu'on sera un jour aussi bon qu'eux mais, au final, c'est une affaire personnelle ;-) ) Voilà la suite ! (Aïe ! Aïe ! Faîtes que ma fic ne soit pas détrônée ! lol)

Diony : Je ramène le filet et bonne pèche ! Une Diony emprisonnée ; belle prise ! Dsl ma petite, t'es tombée entre mes griffes, je te lâche plus ! lol Le surnom de Sirius semble beaucoup plaire alors que j'avais des doutes à c sujet... tu me diras, j'ai tendance à douter de tout, mdr ! (Bah non t'es pô seule ! Je suis là moi ! )

Ti booh : Aïe ! Doucement où tu vas faire une overdose ! Bon, ça fait deux prises pour aujourd'hui dans mes filets, pas mal ! ;-) (Malgré le risque d'overdose, je continue... J'suis méchante... lol)

Ça se gâte, comme dirait l'autre lol. Alors... Qui c'est qui va trouver la référence à un passage précédent du récit et qui va faire le rapport ? Mmmmh ? Allez, le premier qui trouve a droit à un sachet de chocogrenouilles ! lol Par contre, vous allez me détester en lisant la fin du chapitre, parce que je suis persuadée que vous vous attendiez tous à... Bref, je prends le premier Portoloin pour le Tibet et je vous laisse ;-)

Chapitre 20 : Le manuscrit de Falcon Gransit

- Tu plaisantes ! s'exclama Sirius.

- Eh non... malheureusement d'ailleurs. En fait, dit-elle en reprenant son sérieux, c'est plutôt inquiétant. Falcon Gransit a vécu au siècle dernier c'était un inventeur de sortilèges mais il avait des idées assez radicales, presque autant que Voldemort. Il pensait que les sorciers et les Moldus étaient deux races différentes et, l'égocentrisme habituel, que les sorciers étaient supérieurs aux Moldus.

- Ouais, y'a pas à chercher bien loin pour trouver un exemple actuel, remarqua Nora en lançant à Sirius un regard en biais.

- C'est malheureusement une histoire qui nous est coutumière, en effet, répondit rapidement Remus avant que son ami ait eu le temps d'ouvrir la bouche. Tu dis qu'il était inventeur, Tara ? Je suppose que c'est là que le bas blesse.

- S'il ne faisait que blesser... soupira Tara avec amertume. A partir de cette idée, il lui apparaissait logique qu'il était possible de faire une distinction entre les gens possédant des pouvoirs magiques et les autres, mais aussi entre les sangs mêlés et les sangs purs. Il mit plusieurs années avant de découvrir qu'il était effectivement possible de distinguer une magie ancestrale d'une nouvelle magie, et la totalité de ces recherches se trouvent sur ce manuscrit. L'explication des différences d'énergie, le sort pour les distinguer et... une idée d'arme.

- Une arme ? s'inquiéta Mme Weasley.

- Elle ressemble à celle des sylphes, sauf qu'elle ne distingue pas les races mais les énergies magiques, et c'est ce qui la rend encore plus terrible. Si elle était mise au point, elle anéantirait tous les Moldus et les premiers sorciers d'une famille de Moldus ou de sang mêlé sans aucune résistance. Heureusement, Gransit n'a jamais réussi à mettre au point son arme, mais Voldemort, c'est autre chose.

- Avec les recherches supplémentaires du CRM, il pourrait y parvenir, comprit Lupin. C'est pour ça que le projet était aussi protégé, il devait étudier la nature de la magie et avoir fait les mêmes découvertes que Gransit.

- Mais pourquoi vouloir récupérer le manuscrit s'ils ont des études actuelles sur le sujet ? s'étonna Harry.

- Parce qu'il a fallu toute une vie à Falcon Gransit pour mettre en relation les énergies différentes et le sortilège de distinction, or, Voldemort n'a pas envie de patienter plus longtemps.

- D'un autre côté, dit Nora, vous savez ce qu'il veut faire.

Les regards se tournèrent vers elle et haussa les épaules.

- Pour avoir une chance de contrer l'ennemi, mieux vaut connaître ses projets, remarqua-t-elle.

- S'il ne trouve pas le manuscrit, il va sûrement changer ses plans, remarqua Sirius.

- Il va le trouver, celui-ci n'est qu'une copie. J'ai eu le temps de contacter Dumbledore et il a estimé – tout comme moi – qu'il valait mieux que Voldemort l'ait avec lui. Tant que nous savons ce qu'il prépare sans qu'il s'en doute, nous avons un très grand avantage, comme le dit Nora.

- Vous ne craignez pas d'un peu trop jouer avec le feu ? s'inquiéta Hermione. S'il parvient à construire son arme...

- Nous le surveillons, maintenant que nous savons ce qu'il prépare, nous savons où regarder.

- Quelle cruauté, murmura Mme Weasley. On a peine à imaginer que des personnes aient pu inventer de telles horreurs. Nous savons ce qu'ils veulent faire et...

- Voldemort veut faire le tri dans notre équipe...

Harry avait dit ces mots à mi-voix, les sourcils froncés, et ils le regardèrent comme s'il était devenu fou.

- Notre équipe ? répéta Sirius, éberlué.

- Ce n'est rien, je réfléchissais tout haut. En tous cas, il est certain qu'il ne faut pas le laisser parvenir à ses fins. Voldemort est complètement fou. Je savais qu'il détestait les Moldus et les sangs mêlés et qu'il en a fait tuer beaucoup mais de là à les exterminer...

- Rien que dans cette salle, nous serions trois à ne plus exister si cette arme avait déjà été activée, si j'ai bien compris, remarqua Nora.

- Trois ? s'étonna Ron.

- Oui, moi, Hermione – c'est bien ça ? – et Remus, trois.

- Vous êtes un sang mêlé ? demanda Hermione en regardant Lupin.

- Oui, John Lupin, mon père, était un Moldu, expliqua-t-il.

- Moi non plus je ne serais plus là, fit remarquer Harry.

- Non, l'arme ne pourrait pas avoir d'impact sur toi puisque tu es un sorcier de seconde génération, le corrigea Tara.

- Et quel sont les pronostics de Dumbledore ? demanda Mme Weasley.

- Pour le moment, attendre et voir ce que notre espion nous dira, soupira Tara.

- En parlant d'espion, grommela Sirius, si mademoiselle pouvait avoir l'obligeance de nous expliquer comment elle arrive à avoir toutes ces informations sur notre monde.

Nora lui adressa un sourire innocent.

- Quoi ? Tu ne crois pas que ma seule sublime intelligence m'a permis d'arriver jusque là ?

- Ta quoi ? s'étouffa Sirius. Remarque, oui, tu en as, sauf que tu l'utilises entièrement pour des vannes qui tombent à plat au lieu de t'en servir pour comprendre ce qui t'entoure.

- Oui, en effet, dit Nora très sérieusement. Tu vois, on se ressemble plus que tu ne le penses puisque tu viens de prouver que ton... hem... intellect est utilisé à ce même but.

- Il n'empêche que Sirius a posé une bonne question, remarqua Lupin en la regardant d'un air intrigué. Tu dois avoir un contact mais qui est-il ?

- Oh ! Vu votre perspicacité surpassant le commun des Moldus, je suis persuadée que vous le découvrirez par vous-mêmes.

Elle sourit et se leva.

- J'ai été ravie de faire votre connaissance, dit-elle aux jeunes gens, cette fois en toute sincérité. Je vais voir Jean, il est plus intéressant que toi, Sirius, apparemment, ajouta-t-elle avant de sortir.

- Non mais pour qui elle se prend, cette espèce de... de... de peste ! s'exclama Sirius.

Harry avait un peu du mal à comprendre les réactions de son parrain vis-à-vis de Nora. Certes, ses remarques à son sujet étaient bien senties, mais il fallait bien avouer qu'il le cherchait un peu.

Lupin et Tara échangèrent un regard malicieux que Sirius surprit.

- Qu'est-ce que vous avez à faire cette tête-là, vous deux ? demanda-t-il avec mauvaise humeur.

- Nous n'avons rien Sirius, absolument rien, rigola Tara. Molly, je vais avoir besoin de vous pour étudier plus en détail le parchemin de Gransit, je vous attends dans la cuisine ?

- Oui, juste le temps de montrer leurs chambres et j'arrive.

- Bien, je vous attends en bas.

En sortant, elle adressa un clin d'œil malin à Lupin, un demi sourire aux lèvres, et celui-ci semblait également près d'éclater de rire.

- Qu'est-ce qui faisait rire Lupin et Tara ? s'étonna Ron alors que lui et les autres suivaient Mme Weasley dans les escaliers.

- Pas la moindre idée, dit Ginny en haussant les épaules.

- C'est plutôt visible, remarqua Hermione, ils...

Elle s'interrompit brusquement en croisant le regard de Ron et rougit comme il lui arrivait souvent de le faire depuis leur dernière séance de légilimancie. Ginny et Harry échangèrent un regard interloqué comme Ron n'insistait pas et évitait également le regard d'Hermione.

Mme Weasley montra d'abord leur chambre aux garçons puis conduisit les filles à la leur. Une fois seuls, Harry se tourna vers Ron.

- Est-ce que tu vas te décider à me dire ce qui se passe entre toi et Hermione ? demanda-t-il, agacé.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, dit Ron un peu trop rapidement en entreprenant de sortir ses affaires de sa malle – les bagages étaient arrivés avant eux. Ça voulait dire quoi, ton histoire d'équipes ?

Harry croisa les bras avec un sourire rusé.

- T'es pas très doué pour détourner une conversation, si tu veux savoir. Dis-moi ce qui t'arrive avec Hermione et je t'expliquerai de quoi je parlais.

- Eh ! s'indigna Ron. Ça se fait pas entre potes !

- Oui, mais entre potes, on est sensé tout se dire, non ? Alors vas-y, raconte, de quoi as-tu peur ?

- Tu vas te payer ma tête, grommela Ron en s'asseyant sur un des lits, les oreilles rouges.

- Ça m'étonnerait beaucoup. Qu'est-ce que Hermione a vu dans ton esprit pour que ça te mette dans un état pareil ? Parce que c'est bien de là que vient le problème, il me semble ?

Ron hocha la tête pour confirmer.

-En fait... elle...

Ron avait le plus grand mal à s'exprimer et il devenait de plus en plus nerveux. L'attitude de son ami commençait sérieusement à énerver Harry.

- Oui, quoi ? Qu'a-t-elle vu ?

- Elle, lâcha enfin Ron.

Harry haussa un sourcil.

- Comment ça, elle ?

- Elle s'est vue elle, dit Ron, au bord de la crise de nerf. Elle, tout le temps, en cours, aux repas, dans les couloirs. J'arrête pas de la regarder, même quand je ne devrais pas ! J'essayais de ne pas penser à elle mais plus je me disais ça, plus j'y pensais, et finalement, elle n'a vu qu'elle quand elle est entrée dans mon esprit, parce que... parce que je... je suis amoureux d'elle !

Il avait lâché les derniers mots comme on jette une bombe sur le point d'exploser. Il resta un bon moment la tête basse, sans oser regarder Harry, mais comme celui-ci ne disait rien, il leva les yeux vers lui. La bouche béante, les yeux exorbités, son ami le regardait d'un air ahuri.

- Tu te fiches de moi ? parvint-il à prononcer.

- Non, dit Ron d'une petite voix, c'est la vérité. Je l'ai...

- Je le sais bien que tu l'aimes, s'exaspéra Harry, c'est pas de ça dont je te parle. Tu ne vas pas me faire croire que votre petit cinéma depuis une semaine, c'est à cause de ça, j'espère ?

- Ben... euh... si.

- Mais vous êtes complètement malades, tous les deux, remarqua Harry, plus abasourdi que jamais.

Ron le regarda avec étonnement, sans rien comprendre de ce qu'il disait.

- Bien sûr que tu l'aimes ! s'exclama Harry. Ça fait des années que c'est le cas et je n'ai même jamais compris pourquoi tu ne le lui disais pas. Hermione le sait aussi très bien, et ma question s'est reportée sur vous deux depuis longtemps. Et maintenant que tu as l'occasion de lui parler franchement, tu fuis ? Et elle aussi ? Excuse-moi, vieux, mais là, y'a quelque chose que je ne pige pas.

- Tu... tu crois qu'elle... euh... a des sentiments pour moi aussi ?

- Qu'est-ce que j'en sais ? T'as qu'à lui demander et tu verras bien.

- Tu veux dire... lui demander de sortir avec moi ? dit-il d'une voix tremblante comme si la perspective de cette demande avait quelque chose de terrifiant.

- C'est quelque chose qui se fait, répondit Harry d'un ton acide.

Ron ne dit rien et réfléchit un moment. Harry s'en voulait un peu d'être si agressif avec lui mais il l'irritait vraiment en ce moment. Lui et Hermione avaient la chance de pouvoir vivre une aventure – et sans doute plus – ensemble, et ils hésitaient encore, après tout ce temps. A bien y réfléchir, Harry ne s'en voulait pas tant que ça, il serait même prêt à gifler Ron s'il lui sortait encore une ineptie du genre qu'il hésitait toujours. Mais son ami n'insista pas sur le sujet.

- Et toi ? demanda-t-il. Tu vas m'expliquer ce que ça signifie : « Il veut faire le tri dans notre équipe » ?

Harry fronça les sourcils.

- Ce n'est pas de moi, mais de Séléné. Après une séance d'entraînement, on a... discuté, elle m'a sorti que la guerre était un jeu et que son équipe aimerait faire le tri dans la nôtre, que les Moldus y étaient mêlés...

- Oui, elle faisait sûrement allusion à ce projet tiré de Falcon Gransit, remarqua Ron. En fin de compte, elle n'est pas si intelligente que ça pour laisser échapper de telles informations.

- Oui, dommage que je n'ai pas compris plus tôt...

Harry doutait que la moindre parole sortie de la bouche de Séléné n'ait pas été soigneusement calculée, telle qu'il la connaissait. Mais pourquoi le mettre au courant d'une chose aussi capitale ? Sans doute un test pour voir s'il saisissait l'allusion – ce qu'il n'était pas parvenu à faire – ou alors se disait-elle que leur camp étant au courant de cela, elle pourrait plus "s'amuser" qu'elle ne l'avait fait jusqu'alors... Oui, c'était sûrement ça, pensa Harry avec amertume.

Lorsque Mme Weasley les appela pour le repas et qu'ils retrouvèrent les filles, il sembla que quelque chose avait changé dans la manière dont Ron et Hermione se comportaient en présence l'un de l'autre. Ils ne se fuyaient plus du regard mais semblaient juste embarrassés et Harry comprit que Ginny avait également dû en parler à Hermione.

Ce midi-là, ils mangèrent en compagnie de tous ceux qu'ils avaient vus depuis leur arrivée plus Fiona Distort, dont le fils était en vacances chez ses grands parents. Elle arriva alors qu'ils commençaient à se mettre à table et Jean Lamare se précipita vers elle pour la faire tournoyer dans les airs et l'embrasser. Bien sûr, ils n'avaient pas dû pouvoir se voir depuis son retour.

Au début du repas, Harry écouta Jean raconter à Fiona la manière dont il s'était débarrassé des géants. C'était peut-être un effet de son imagination, mais il semblait bien que le journaliste avait moins de scrupules à se mettre en avant devant sa fiancée, vu les enjolivements qu'il rajouta par rapport à ce qu'il leur avait dit à leur arrivée.

Il trouva Sirius bien silencieux, lançant souvent des regards assassins à Nora – assise en face de lui – qui lui répondait par de charmants sourires on ne peut plus sarcastique. En revanche, Tara et Lupin semblaient intarissables, discutant avec Mme Weasley, profitant sans aucun doute encore de leurs retrouvailles. Harry écouta ce qu'ils racontaient, espérant saisir des informations supplémentaires sur sa capture, mais ils ne parlaient pas de cela.

- Je ne vois pas la différence, disait Mme Weasley, intriguée.

- Oh, personne ne la voit, à part Tara, sourit Lupin. D'ailleurs, je m'en suis rendu compte assez vite.

Tara sourit et frotta sa tête contre le bras de Lupin.

- Il faut dire que c'était facile de m'avoir avec ça, remarqua-t-elle. Mentir sur mes pouvoirs, ça n'avait aucune importance, mais mentir sur l'amour que je te portais... Ah non, c'était trop dur, je ne pouvais pas m'en empêcher.

- Il suffisait de ne pas le faire, lui dit gentiment Lupin, tu sais bien que jamais je n'aurai pu te croire, quoi qu'il se passerait.

- C'est quand même étrange de pouvoir mentir sur tout mais d'avoir ce tic pour les choses les plus essentielles, remarqua Mme Weasley. Et je n'ose imaginer l'état de ta main après !

Tara rigola et leva sa main droite qu'elle crispa au maximum sans la fermer avant de la relâcher.

- Ça dure plus longtemps en conditions réelles, rigola-t-elle, mais je mettais plusieurs heures avant de pouvoir écrire après.

- C'est monnaie courante de se mentir, par ici ? s'étonna Nora.

- Il faudra qu'on te raconte... commença Tara.

- Tu devrais être habituée pourtant, remarqua sèchement Sirius.

- Quel mensonge ? s'étonna faussement Nora. Je ne vous ai jamais menti, moi, bien au contraire. Et ce que c'est ma faute, à moi, si tu n'es pas capable de mener à bien une mission qu'on t'a confiée ?

- Je peux mener n'importe quelle mission à bien ! s'insurgea Sirius. Mais tu viens juste de prouver que tu savais mentir puisque tu l'as fait. Tu ne nous dis pas d'où tu tiens ces informations.

- Si tu commences à avoir du mal avec les mots, je vais plus rien pouvoir pour toi, ricana Nora, je ne vous mens pas puisque je ne dis rien. Si tu n'arrives pas à trouver ce qu'il en est, alors permet-moi de douter de tes capacités à appartenir à l'Ordre du Phénix, comme vous l'appelez.

- Je ne vois pas en quoi ça peut te concerner puisque tu n'appartiens pas à l'Ordre, répliqua Sirius avec le même sourire que Nora.

- Bravo Sirius, applaudit Nora, si je me souviens bien ce qu'on m'a raconté, tu utilises la même technique de mise à l'épreuve que ce Severus Rogue lorsque tu étais coincé ici.

- Ne me compare pas à cette saleté ! Et qui t'as raconté ça d'ailleurs ?

En disant cela, il s'était tourné vers Lupin qui lui adressa un sourire d'innocence allant d'une oreille à l'autre.

- J'y pense Molly, il faudrait qu'Arthur dépose deux de mes articles à la Gazette, demain, dit Jean.

Mme Weasley fronça les sourcils.

- Comment ça des articles ? Avec quels éléments ? Nous ne devons pas leur laisser voir que nous savons...

- Détends-toi Molly, c'est juste un autre court article au cas où Tu-Sais-Qui aurait pas compris que ses Mangemorts ne reviendraient définitivement pas et... euh... un petit coucou en passant.

- Ce sont ce genre d'articles provocateurs qui t'ont conduit en cavale, le sermonna Fiona.

- Ne t'inquiète pas mon amour, ils ne peuvent pas savoir où je suis, lui répondit Jean en lui adressant son plus beau sourire.

- Bah ! dit Sirius. Jean a bien le droit de s'amuser un peu, pas vrai Jean ?

- Allons Sirius ! Ce n'est pas un jeu, répliqua Nora avec un demi sourire.

- Il faudrait que nous allions à la BASE pendant ces vacances, lança Hermione.

Le moment était approprié, on avait l'impression qu'elle disait cela pour empêcher Sirius de répliquer et les autres s'étaient déjà préparés à une réplique cinglante de l'homme, du coup, ils furent pris au dépourvu.

- A la BASE ? répéta Mme Weasley. Que voulez-vous y chercher ?

- Quelques petites choses pour les cours que nous ne trouvons pas à la bibliothèque de Poudlard, répondit calmement Hermione. Et on pourrait en profiter pour nous renseigner sur Falcon Gransit.

- Ceux de l'Ordre sont là pour ça, remarqua Sirius.

- Oui, mais vous avez tellement de choses à vous occuper, intervint Harry, comme ça, on pourrait vous aider.

- Il ne serait pas prudent que vous sortiez du Square Grimmaurd, dit Lupin. Désolé, mais ça va être impossible.

- On ne va pas les emprisonner, répliqua Tara en levant les yeux au ciel. La BASE est un bâtiment protégé de l'extérieur et de l'intérieur, en nous organisant comme il faut, ils peuvent y aller. En plus, la bibliothèque en elle-même vaut le déplacement, non ?

- Avec Voldemort en liberté, ce ne serait pas prudent, insista Mme Weasley.

- Bon, c'est comme vous voulez, mais il me semble qu'ils ne courent aucun risque, dit Tara en plongeant un regard infiniment tendre dans les yeux de Lupin.

Il hésita un instant puis regarda Mme Weasley.

- En fait, Tara n'a pas tort, remarqua-t-il. Il n'y a pas trop de risques.

- Et même s'il y en a, pas vraiment plus que de rester ici, renchérit Jean. Ouais, je les vois mal rester cloîtrés ici deux semaines.

- Ils sont bien allés à Ste Mangouste l'an dernier.

- Vous allez pas les empêcher de faire ce qu'ils veulent ?

Sirius et Nora avaient parlé en même temps, ils se regardèrent un instant puis détournèrent les yeux avec mépris, l'humeur noir.

- Demandons au moins à Dumbledore, dit Mme Weasley, énervée d'être mise en minorité, comme deux ans auparavant, lorsque Sirius avait accepté de répondre aux questions de Harry.

- D'accord, on verra ce qu'il en pense, acquiesça Lupin.

Tara adressa aux jeunes gens un discret clin d'œil et Harry comprit qu'elle savait que leurs recherches n'étaient pas d'ordre scolaire.

En sortant de table, Harry remarqua que Ron était plus mal à l'aise que jamais et lançait de fréquents coups d'œil à Hermione. Harry esquissa un sourire et s'approcha de Ginny.

- On va voir Buck ? lui proposa-t-il en désignant discrètement ses deux amis.

- Ok, répondit Ginny en retenant un rire.

L'hippogriffe était en train de dormir lorsqu'ils entrèrent dans le grenier mais le bruit de leurs pas le réveilla et il s'étira en lançant un bâillement rugissant. Harry et Ginny lui donnèrent des rats morts avant de s'asseoir dans un coin.

- Décidément, ces deux-là m'étonneront toujours, soupira Harry en parlant de Ron et d'Hermione.

Ginny rigola.

- Ils ne sont pas très dégourdis, l'un comme l'autre, commenta-t-elle. Et ils veulent nous faire croire qu'ils ne s'y attendaient pas ? Ils me font rire.

- J'espère que Ron va se décider à parler à Hermione, grommela Harry, on lui a laissé le champ libre et je me vois mal supporter encore leurs faux-fuyants. S'il ne le fait pas, je te jure que je vais finir par m'énerver et à les enfermer dans une pièce exiguë jusqu'à ce qu'ils en ressortent la main dans la main.

- On verra bien si on doit en arriver à de telles extrémités, dit Ginny en souriant. Je te suis sur ce coup-là.

Il y eut un silence pendant lequel ils observèrent Buck se lisser les plumes à l'aide de son bec.

- Depuis plus de deux ans, je me demande comment ils font pour que Buck ne s'énerve pas, à rester enfermé de la sorte. C'est un hippogriffe après tout.

- Sirius m'a dit qu'ils le faisaient sortir deux fois par semaine en s'aidant d'un sortilège de camouflage, la nuit, expliqua Harry. Sans quoi, je crois bien que Buck aurait mis le grenier dans un sale état.

- En parlant de Sirius, tu ne trouves pas que Jean a raison ? J'avais du mal à garder mon sérieux lorsque lui et Nora se lançaient des pics.

- Oui, je n'ai jamais vu Sirius agir de la sorte, remarqua Harry en souriant largement. Ce qui est marrant, c'est que Nora est comme ça uniquement avec lui. Elle n'a pas été désagréable avec nous.

- J'aime bien cette fille, déclara Ginny. Elle va droit au but et elle sait ce qu'elle veut, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds.

- Comme toi, remarqua Harry.

Ginny le regarda puis hocha la tête en détournant les yeux.

- Jean est assez spécial aussi, dit-elle d'une voix qui ne ressemblait plus trop à la sienne. Je ne l'imaginais pas du tout ainsi. Je le voyais plus genre littéraire qui parlerait tout le temps dans des mots qu'on ne pourrait pas comprendre.

- Oui, moi aussi.

Harry avait la gorge sèche sans qu'il sache trop pourquoi. Il s'en voulait d'avoir fait ce parallèle entre Nora et Ginny. Bien sûr, il avait dit cela de manière flatteuse, mais c'était justement ce qui le dérangeait. Soudain, il eut envie de sortir du grenier pour s'éloigner de Ginny, mais il ne savait pas comment faire. Pourquoi se sentait-il si mal à l'aise en sa présence ? Ce n'était que Ginny, une amie, et la sœur de Ron...

- Il fait un peu froid, non ? dit Ginny, toujours de cette voix qui ne lui ressemblait pas.

- Oui, on ferait mieux de descendre, répondit aussitôt Harry, saisissant la perche qu'elle lui lançait, en bondissant sur ses pieds.

Ginny ne se leva pas immédiatement, elle fronça légèrement les sourcils, contrariée, puis se redressa. Harry lui adressa un sourire hésitant et se dirigea vers la sortie.

- Harry ?

Il se retourna et vit que Ginny n'avait pas bougé. Elle avait un teint rosé mais un regard déterminé. Elle s'approcha de lui.

- Harry, qu'est-ce que tu penses de moi ? lui demanda-t-elle en dressant la tête.

- Ce que je... euh... eh bien, tu... tu es très gentille, volontaire et... et...

- Tu me trouves jolie ?

Cette fois, ce n'était plus une impression, Harry était extrêmement embarrassé et aurait bien voulu détourner les talons.

- Oui, tu es jolie Ginny, dit-il en lui adressant un sourire troublé. Tu le sais bien... Et si nous...

Mais Ginny ne lui laissa pas le temps de finir et l'embrassa.

Elle l'avait soudain attrapé par l'arrière de la tête et avait planté ses lèvres contre les siennes. Harry sentit ses entrailles s'envoler d'un seul coup et son cœur battre à tout rompre. Le baiser était agréable et lui donnait chaud, le vidait de ses pensées. Il eut le réflexe de rendre son baiser à Ginny et leva les bras pour l'enlacer mais retrouva brusquement ses esprits et la repoussa.

- Non ! cria-t-il par réflexe.

Abasourdie, Ginny regarda Harry avec de grands yeux, l'air choqué.

- Pourquoi tu as fait ça ? lui demanda-t-elle.

Harry passa une main tremblante sur ses lèvres, il n'était pas près d'oublier ce baiser.

- Je... je... Je suis désolé Ginny mais je ne peux pas.

- Comment ça tu ne peux pas ? dit Ginny d'une voix où commençait à percer la colère.

- Je ne veux pas te faire du mal, répondit-il, perturbé, alors qu'il ne savait lui-même pas vraiment pourquoi il refusait. Je... Nous sommes amis et... c'est très bien comme ça, je trouve.

Ginny lui lança un regard meurtrier et lui lança brusquement une gifle phénoménale.

- Tu n'es qu'un idiot ! lui cria-t-elle, au bord des larmes. Je croyais... Il me semblait... Je pensais que tu serais plus honnête que ça avec moi, Harry ! Retourne donc rêver à ta... ta Séléné ! Et noies toi dans cette illusion !

Elle passa devant lui en courant pour lui cacher ses larmes et dévala l'escalier. Harry était resté figé, incapable de réagir. Il avait l'impression qu'on venait de couler du plomb dans son cœur tellement il était lourd. Il rejeta la tête en arrière en pestant contre lui-même. Il n'avait jamais voulu faire souffrir Ginny, il l'aimait trop pour ça... A quel point ? Lui avait-il vraiment fait des allusions sans qu'il s'en souvienne ? Peut-être inconsciemment...

Il était complètement idiot de l'avoir ainsi rejeté, Ginny était une fille parfaite, avec qui il s'entendait à merveille et dont le caractère farouche lui plaisait. Et pourtant... et pourtant elle se trompait. Du moins en partie. Il n'aurait pas été honnête avec elle s'ils étaient sortis ensemble et la raison se trouvait dans les derniers mots qu'elle avait prononcés. En cette image qui ne voulait plus s'effacer. Il détestait Séléné autant qu'il aimait l'illusion qui lui restait d'elle et rien ne semblait pouvoir l'en détacher. Pourquoi ? Séléné n'avait été que sa deuxième aventure, un amour d'école, ce genre de choses s'effaçaient rapidement, comme cela s'était passé avec Cho. Pourquoi les sentiments de l'époque restaient-ils aussi vivace ? La question était aussi stupide que lui, songea Harry, ça avait été bien plus qu'une aventure...

En redescendant, il tomba sur Ron, qui irradiait tellement il était heureux.

- Je lui ai dit ! s'exclama-t-il dés qu'il vit son ami.

- Hein ? fut la seule chose que Harry parvint à sortir de son esprit embrumé.

- J'ai parlé à Hermione et... on sort ensemble, déclara-t-il comme s'il venait de lui annoncer qu'ils allaient se marier.

- Ah ! Génial, dit Harry en s'arrachant un sourire.

Et il entra dans la chambre pour se maudire de ce qu'il avait fait à Ginny, laissant Ron complètement désabusé par la réaction de son ami.

(à suivre...)

Si vous continuez à me frapper de la sorte, je vais plus me souvenir de la suite !!! lol

Falcon Gransit est l'anagramme de Francis Galton, dont les "recherches" ont malheureusement aidé à l'idée de l'eugénisme. Pour de plus amples informations, je vous invite à ouvrir une encyclopédie ou un dico ;-)