Ils y arrivent enfin à cette bibli! lol Je me suis amusée pour la décrire, on verra si ça vous plait ou non. Ah, et j'ai aussi raconté l'histoire de Tara, mais pour ceux qui se le demande, ça n'apporte rien au récit principal.
Chapitre 21 : La Bibliothèque Anglaise de Sorcellerie Eminente
Les jours qui suivirent constituèrent un calvaire pour Harry, Ginny le traitait sans cesse avec mépris et il devait avoir recours à divers détournements pour éluder les questions de Ron, sans compter qu'il savait qu'il méritait amplement la rancœur de Ginny.
Ron et Hermione restaient très discrets dans leur relation, seuls Harry et Ginny étaient au courant qu'ils sortaient ensemble et les deux amoureux voulaient éviter que Mme Weasley ou tout autre adulte l'apprenne durant ces vacances, ils préféraient attendre la fin de l'année scolaire afin de s'établir eux-mêmes dans leur relation.
Harry était heureux pour eux mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir de temps à autre une pointe de jalousie. Lorsque cela se produisait, il se donnait une violente gifle mentale pour se remettre à sa place.
Tara leur apprit trois jours après leur arrivée que Dumbledore avait accepté qu'ils se rendent à la BASE et Harry n'était pas mécontent de quitter pour un temps l'atmosphère de Square Grimmaurd. En d'autres circonstances, il se serait amusé des perpétuelles disputes de Nora et Sirius ou des manières franches de Jean Lamare, c'est ce qui s'était produit à son arrivée. Mais maintenant, alors que son moral était descendu en dessous du zéro absolu, ces continuels amusements l'agaçaient au plus haut point et il avait à peine écouté lorsque lui, Ron et Hermione avaient assisté aux deux réunions de l'Ordre durant lesquels, d'ailleurs, rien de neuf n'avait été dit, ils attendaient toujours les résultats de Rogue, qui devait passer après Noël.
Les déambulations de Kreattur au travers de la demeure n'arrangeaient en rien son humeur, se souvenant encore de la manière il l'avait berné plus d'un an auparavant. Bref, lorsque Maugrey Fol-Œil et Tonks grimpèrent avec eux à l'intérieur d'une voiture que conduisait Mondingus, Harry se sentit plus léger que ces derniers jours.
Ils roulèrent pendant près de trois quart d'heures à travers les rues de Londres – vides à cette heure matinale – puis Mondingus s'arrêta devant la façade d'un bâtiment en briques rouges en piteux état, visiblement une ancienne imprimerie. Maugrey descendit le premier pour s'assurer qu'il n'y avait personne puis lui et Tonks conduisirent les jeunes gens à l'intérieur de la bâtisse.
Ils pénétrèrent immédiatement dans une grande salle poussiéreuse et remplie de toiles d'araignée au fond de laquelle se trouvait une presse d'imprimerie ancienne et entièrement rouillée. Maugrey sortit sa baguette et tapa à divers endroits de la machine puis fit signe à Hermione de s'avancer.
Sans qu'il ait eu à le lui dire, elle grimpa sur les bords de la presse puis sauta dans le bac normalement destiné aux feuilles. Elle le traversa comme si la surface avait été de l'eau mais ne réapparut pas sous la machine. Lorsque ce fut le tour de Harry, il ressentit en traversant le métal la même sensation que pour entrer à Ste Mangouste au travers des vitres. Il se retrouva dans une espèce de petite cabine, de faible hauteur, et Hermione le tira à l'extérieur pour laisser la place à Ron.
Harry n'avait jamais été féru de lecture mais il ne put s'empêcher de lâcher une exclamation impressionnée en découvrant la bibliothèque.
Il y avait là des millions de livres rangés sur d'immenses étagères de bois d'ébène, de chêne ou d'acajou entre lesquels des colonnes au style moyenâgeux d'une douzaine de mètres de haut se dressaient. Les étagères étaient si hautes que Harry en avait le vertige. Le sol était entièrement parqué avec des bois de différentes couleurs grâce auxquels ils avaient pu dessiner des runes ou des symboles sorciers.
Hermione dut tirer Harry par la manche pour le faire avancer, tellement la splendeur et l'immensité des lieux l'avaient surpris. Tonks et Maugrey restaient aux deux seuls entrées de la BASE pour surveiller les lieux et les trois jeunes gens se dirigèrent vers l'accueil – qui se trouvait de l'autre côté de la bibliothèque – en traversant différents rayons et ils purent pleinement apprécier la magie qui régnait dans ce lieu.
Certains livres planaient paresseusement au-dessus de leurs têtes et les lecteurs devaient utiliser des épuisettes pour les attraper ; d'autres discutaient entre eux et rouspétaient lorsqu'un sorcier avait besoin de l'un ou l'autre et les dérangeait en pleine conversation ; un livre timide, que Harry vit dissimuler derrière une armoire, se réfugia dans l'ombre des autres bouquins lorsqu'il remarqua que le jeune homme l'observait ; un livre à lunettes en lisait un autre dont les pages tournaient toutes seules ; des livres lumineux clignotaient à la manière de néons ; et une infinité d'autres sortes d'ouvrages.
Ils assistèrent également à certaines scènes cocasses. Un sorcier s'approcha à pas de sioux d'un livre posé à terre, apparemment inoffensif et sauta dessus, les mains en avant. Le livre glissa de plusieurs centimètres sur le sol et l'homme se retrouva affalé à terre. Le livre le contourna, se mit sur sa tranche s'ouvrit et se referma sur le derrière du sorcier qui poussa un cri en ramenant ses mains sur son modeste postérieur alors que le bouquin glissait à toute allure sur le sol pour s'enfuir, en claquant ses pages, comme s'il riait. A un autre moment, un éclair bleu passa devant eux, poursuivi par une jeune sorcière essoufflée qui pestait contre un certain « livre véloce de la vélocité ». La traînée bleue revint vers eux en un virage serré et ils durent se baisser pour éviter de se prendre l'ouvrage en plein dans la tête.
Ils traversèrent divers rayons : des odeurs alléchantes planaient dans celui consacré à l'art culinaire ; la section musicale résonnait de tous les genres de musique possibles et imaginables en une cacophonie assourdissante ; ils faillirent être carbonisés dans celle des dragons, congelés dans celle du pôle nord, estropiés dans celle des créatures dangereuses et ils préféraient ne pas penser à ce qui se serait passé si un des liquides envoyé par la multitude de livres du secteur des potions les avait touché. A chacun d'eux, ils pouvaient voir de petites boules lumineuses dans lesquelles Hermione reconnut des fées, employées ici pour aider à la recherche des livres.
Ils arrivèrent finalement à l'accueil, une sorte de comptoir ancien derrière lequel se tenait un sorcier à l'âge indéfinissable tellement il paraissait vieux, qui lisait un livret en le collant presque contre ses lunettes rectangulaires.
- Bonjour monsieur, nous venons faire des recherches sur un sujet assez précis. Pourriez-vous nous renseigner ? demanda Hermione.
Le vieil homme leva les yeux vers eux et sembla mettre un certain temps à percuter les paroles d'Hermione. Il finit par leur adresser un sourire édenté mais amical en désignant d'énormes volumes disposés sur trois étagères mises à l'écart, à hauteur d'homme.
- Tous les sujets traités dans les bouquins de la BASE sont consignés dans les listes. Notés les références à votre sujet puis revenez.
- D'accord, merci.
- On regarde à miroir ou à Parenze ? demanda Ron en regardant les énormes volumes avec répugnance.
- Aux deux, répondit Hermione en prenant un livre dont la tranche indiquait « Pa ». Et il faut aussi nous renseigner sur les parenziens.
Ils notèrent les références des bouquins puis revinrent vers le vieil homme qui appela trois fées.
- Voilà, elles vont vous installer dans un endroit tranquille et vous amener ces livres. Bonnes recherches.
En tout, ils avaient relevé à peine cinq livres : trois sur le miroir de Parenze et deux sur les parenziens. Ce qui prouvait que le sujet n'avait jamais vraiment été étudié, sans compter que le sujet n'était abordé que brièvement dans de lourds volumes dans deux des cas.
- Voilà la théorie dont avait parlé Lupin, indiqua Hermione à un moment. Celle où ils pensent que le miroir de Parenze est vraiment un miroir. C'est bien ce qu'il nous avait dit, la personne qui se regarde à l'intérieur se divise en deux parties mais c'est le miroir qui choisit comment il divise la personne.
- De toute façon, on sait déjà que cette théorie est fausse, lui fit remarquer Harry.
- Dans la forme, oui, mais ça pourrait nous aider à mieux comprendre la véritable fonction du miroir. Ils n'ont pas sorti cette hypothèse du néant.
- Là, ils parlent du vrai miroir, dit Ron en lisant un des livres. C'est une traduction à partir d'un livre intitulé « La magie vitale ».
- Oui, j'ai déjà vu ce nom, c'est un livre écrit par les parenziens dont on n'a retrouvé que des notes mais jamais l'ouvrage original, expliqua Hermione. Que disent-ils ?
- C'est écrit bizarrement, grimaça Ron. « Le miroir de Parenze naquit le jour où la magie se révéla aux hommes, éternelle puissance qui jamais ne faiblit, conscience de la magie par elle-même. Les élus du miroir se refléteront l'un dans l'autre à l'infini, augmentant à chaque renvoi cette puissance qui jamais ne faillit. Deux pour la naissance, deux pour l'accomplissement, deux pour la fin. Un miroir que se brise et le chaos emportera les âmes, car cette puissance, jamais ne doit être libérée sans contrôle. Deux ils ont été, deux ils doivent être pour punir les traîtres à la conscience magique. Deux pour leur imposer le seul châtiment qui les détruira jusqu'à la fin de leurs jours.»
- Fais voir, demanda Hermione en attrapant le livre.
- Ça commence sérieusement à m'énerver, dit Harry en fronçant les sourcils. Comment veulent-ils qu'on soit deux avec Séléné de leur côté ? Leur miroir s'est déjà brisé, comme ils disent. Et puis ces gens ont vécus il y a des siècles !
Hermione n'avait rien écouté de ce qu'avait dit Harry.
- Déjà, ça confirme ce que disait Tara, remarqua-t-elle. Le miroir de Parenze est bien de la même nature que les pouvoirs des métamorphomages. Conscience de la magie par elle-même ? Ils pensaient que la magie était consciente ? Drôle d'idée...
- Ils parlent aussi de l'augmentation du pouvoir, lut Harry.
- Oui, c'est pour ça qu'ils l'ont comparé à un miroir, comprit soudain Hermione. Imagine que tu mettes deux miroirs l'un face à l'autre, ils se reflètent à l'infini. Dans votre cas, ce sont vos pouvoirs qui se reflètent et ils se chargent en puissance au fil du temps, si je comprends bien.
- Mais on n'a toujours pas la réponse à notre principale question, grogna Harry. Quel est ce pouvoir ?
- « le seul châtiment qui les détruira jusqu'à la fin de leurs jours »... murmura Hermione. Je ne vois pas. Il ne s'agit effectivement pas de la mort puisqu'ils le subissent jusqu'à leur mort naturelle, apparemment...
- C'est étrange, ils ne parlent pas des mages noirs mais des traîtres à la conscience magique, remarqua Ron. Ça non plus on ne sait pas ce que ça signifie.
- Recopie ce passage, Ron, on aura tout notre temps pour y réfléchir plus tard.
Ils replongèrent dans les derniers livres sans rien trouver d'autres mais Hermione laissa soudain échapper une exclamation sceptique.
- Ils racontent n'importe quoi dans ce bouquin.
- Pourquoi ?
- Ils disent que la confrérie de Parenze était convaincue d'un lien entre les animaux magiques et la magie distribuée aux sorciers, et qu'ils reconnaissaient dans la licorne et le phénix les plus puissantes attaches à ce lien, l'un pour la nuit, l'autre pour le jour.
- Et alors ? demanda Ron, qui ne comprenait pas où était le problème, tout comme Harry.
- Vous pourriez au moins écouter Hagrid lorsqu'il fait ses cours, dit Hermione en secouant la tête. Dans l'antiquité, il n'y avait pas de licorne en Grèce, ceux qui ne voyageaient pas n'en connaissaient même pas l'existence. Or la confrérie de Parenze a toujours été très fermée d'après ce que j'ai lu, ils ne connaissaient pas les licornes.
Harry haussa les épaules.
- Ça n'est pas une si grave erreur, mais je crois être tombé sur un truc intéressant. Dans ce livre ils disent que les parenziens avaient établi leur propre calendrier, qui comptait quatre cent six jours.
- Quatre cent six ? s'étonna Hermione. Sur quoi se basaient-ils ?
- Sur la magie, comme toujours, et plus précisément sur leur théorie de l'acquisition d'un nouveau pouvoir. Lorsque celui-ci était assez puissant, ils avaient découvert – ou ils pensaient – qu'il existait un contre coup au bout de cette période – une année pour eux. « Un écho dû au choc de l'apport d'énergie magique qui apporterait l'espace d'un court instant la révélation de la réalité de ce pouvoir », lut-il.
- Je ne pense pas que... commença-t-elle. Quatre cent six jours ! s'exclama-t-elle soudain, s'attirant les regards réprobateurs des autres lecteurs.
Elle balbutia des excuses et baissa la voix.
- Harry, c'est bien le jour de ton anniversaire que toi et Séléné avez pu recevoir le miroir de Parenze ?
- Oui, à cause des protections de Tara. Pourquoi ?
- Harry, quatre cent six jours à partir de ton anniversaire, ça nous amène à la rencontre de Quidditch où toi et Séléné vous êtes évanouis !
- Tu es certaine ?
- Je sais compter quand même, répliqua Hermione.
- Mais quel rapport peut-il y avoir entre ce rassemblement que j'ai vu et le pouvoir que nous avons, avec Séléné ? C'est absurde, cette plaine et cette scène n'étaient que des illusions.
- Sans doute, mais peut-être faut-il examiner cette vision d'un point de vue métaphorique.
- Et on sait faire ça, nous ? demanda Ron en haussant un sourcil.
- Il faut que j'y réfléchisse, mettre en relation les prophéties et ces renseignements. C'était le dernier livre ? Nous n'avons plus qu'à rejoindre Maugrey et Tonks.
Cette année, le repas de Noël sembla teinté d'un certain formalisme. Les projets de Voldemort avaient un peu diminué l'envie de faire la fête chez les uns et les autres. Heureusement, George et Fred avaient débarqué avec un tas de gadgets magiques qui firent pousser de hauts cris à leur mère et rire les autres.
Jean resta discret durant la soirée, il était heureux d'être à Square Grimmaurd, mais il aurait quand même préféré passer les fêtes en compagnie de Fiona et Fabian, quant à Sirius et Nora, leur petit jeu du « cherche moi tu vas me trouver » n'avait toujours pas fini et ils s'en donnaient à cœur joie de se lancer des remarques acerbes à bout de champ. Cependant, Harry eut vite l'impression que c'était devenu un jeu entre eux, ce serait à celui qui aurait le dernier mot et le jeune homme constatait avec amusement que Sirius perdait souvent.
Ginny resta constamment en compagnie des jumeaux sans adresser un regard à Harry. Elle était en colère et c'était compréhensible. Harry n'avait pas fini de se maudire d'avoir réagi de la sorte à sa déclaration.
En fait, les seuls qui semblaient pleinement aborder ces fêtes de fin d'année avec bonheur étaient Ron et Hermione ainsi que Tara et Lupin. Des deux côtés, il y avait une joie visible de s'être retrouvés ou découverts qui illuminait la soirée même si Ron et Hermione faisaient leur possible pour ne rien montrer de leurs sentiments. Néanmoins, et vu le sourire narquois qu'affichait Fred depuis un moment, Harry était convaincu que les jumeaux avaient très bien compris ce qu'il en était.
En fin de soirée, ils eurent la surprise de voir arriver Dumbledore. Il ne venait absolument pas pour les affaires de l'Ordre mais pour s'assurer que tout se passait bien et qu'ils passaient un bon Noël.
C'était si inattendu de sa part que Harry mit un moment avant de réaliser que Dumbledore était surtout venu parler à Tara. Ils semblaient extrêmement bien se connaître et Harry se demanda comment ils pouvaient être aussi proches.
Au moment où le directeur de Poudlard annonça qu'il devait malheureusement repartir, Tara se leva d'un bond.
- J'allais oublier ! Attendez une seconde.
Elle sortit en coup de vent de la cuisine et revint peu après en portant une petite caisse en bois.
- J'avais plusieurs Noël à rattraper, alors j'en ai mis une paire par année de perdue, plus celles des anniversaires bien sûr.
La caisse était remplie de paires de chaussettes de toutes sortes et de toutes couleurs et Dumbledore sourit.
- Merci beaucoup Tara, c'est le meilleur cadeau qu'on m'ait jamais fait.
- Des chaussettes ? dit Nora, perplexe, lorsque Dumbledore fut parti.
- Ne fais pas attention, c'est une blague, rigola Tara. J'étais sûre qu'il s'en souviendrait.
- Vous semblez très proche du professeur Dumbledore, s'étonna Hermione.
- Oh oui, il a été mon tuteur pendant quelques années à la mort de ma mère.
Comme les jeunes gens la regardaient tous avec perplexité, elle sourit.
- Si vous voulez, je peux vous raconter mon histoire, mais ce n'est pas très gai.
- Après tout, vous connaissez bien la nôtre, remarqua Lupin en souriant.
Mme Weasley proposa de se rendre dans le salon et ils s'installèrent autour de Tara pour écouter son histoire. Harry était très intéressé par ce qu'elle avait à raconter. Cette femme l'intriguait beaucoup, avec son optimisme incroyable et la force dont elle avait fait preuve pour surmonter toutes les épreuves de sa vie.
- En fait, mon histoire est courte, commença-t-elle. Mes parents ont divorcé lorsque j'avais six ans parce que mon père était un homme très négligeant. Il ne faisait pas attention à ma mère, et encore moins à moi, alors ma mère a voulu commencer une nouvelle vie. Mon père s'est remarié de son côté et je ne l'ai plus jamais revu, pourtant j'ai failli retourner chez lui. J'avais dix ans lorsque ma mère s'est fait mordre par un loup-garou.
- Votre mère était un loup-garou ? s'étonna Ron.
- Oui, et cet événement est arrivé aux oreilles de mon père. A l'époque... je ne sais pas trop ce qu'il avait, des remords ou l'influence de sa nouvelle femme, toujours est-il qu'il a voulu me récupérer et que c'est uniquement grâce à l'intervention de Dumbledore que ma mère a réussi à conserver ma garde. Après ça, mon père est allé s'installer aux Etats-Unis et je n'en ai plus jamais entendu parler.
Nous sommes entrés avec ma mère dans une période extrêmement dure : le regard des gens, leurs paroles – ils n'hésitaient pas de dire le fond de leurs pensées en ma présence –, c'était très difficile à supporter, surtout pour ma mère, et c'est d'ailleurs dans cette période qu'elle a décidé de retrouver son frère – le père de Severus.
Malgré tout cela, nous étions ensemble et heureuses de l'être mais tout a basculé lors des vacances d'été précédent ma troisième année de scolarité. On n'a jamais su comment mais ma mère a réussi à s'échapper de l'endroit où on l'enfermait une nuit de pleine lune. Ce sont des promeneurs qui ont retrouvé son corps le lendemain, une balle d'argent en plein cœur.
- Elle a été tuée par un chasseur de loup-garou ? murmura Hermione, horrifiée.
- En effet, et après ça, je me suis retrouvée seule. Bien sûr, il y avait mon grand-père paternel, mais il n'était pas vraiment apte à élever un enfant pour tout dire. Vous devez le connaître, il s'agit de M. Ollivander, le marchant de baguettes.
- M. Ollivander est votre grand-père ? s'exclama Harry en se demandant jusqu'où allaient aller les surprises que leur réservaient Tara.
- Pourquoi vous appelez-vous Milten, dans ce cas ? s'étonna Hermione. Si vous aviez gardé le nom de famille de votre mère, Lawill, j'aurai compris, mais là...
- Oh, ça, c'est une affaire de famille assez complexe. En réalité, Milten est le nom de jeune fille de ma grand-mère – la mère de ma mère – mais comme ses propres parents n'avaient eu aucun garçon, ils désespéraient que leur nom se perdent – ils étaient assez réactionnaires mais vous me direz que pour l'époque... Du coup, en leur mémoire, ma grand-mère a demandé à mes parents de me donner ce nom-là et comme c'était égal à mon père... Enfin bref, ce n'est pas très important.
Après la mort de ma mère, je me suis donc retrouvée sans personne et j'aurai très bien pu être placée dans un orphelinat. Mais Dumbledore m'a annoncé qu'il avait rempli les formalités et qu'il était désormais mon tuteur légal. Il m'a placé chez des gens de ses amis très sympathiques et ce jusqu'à ce que je sois majeure, en assurant tous mes frais, et c'est ainsi que nous sommes devenus proches ; entre autre grâce à mon pouvoir de voyance, il faut bien l'avouer.
- Vous n'avez pas eu une enfance très facile, remarqua Ginny.
Tara rigola.
- Pas moins que celle de Remus ou Sirius, remarqua-t-elle. Nous sommes de fameux cas sociaux, nous trois. Je n'ose imaginer ce qui se serait passé dans le monde des Moldus.
- Tout aurait été beaucoup moins simple, grimaça Nora. On a tendance à se compliquer la vie par chez-nous.
- A ton tour Nora, dit malicieusement Sirius. Puisque Tara nous a raconté son histoire, si tu nous disais ce qui s'est passé depuis nos retrouvailles, l'an dernier ?
- Ce ne serait pas drôle, répondit Nora avec un petit sourire, il faut que tu découvres toi-même ce qu'il s'est passé.
- Moi je sais, ou plutôt je crois savoir.
Tout le monde se tourna vers Hermione avec étonnement.
- C'est grâce à Inch Former, non ?
Nora lui lança un regard impressionné et rigola.
- Alors là, ça mérite des applaudissements ! En effet, c'est par Inch que j'ai pu avoir toutes ces informations, mais comment as-tu pu le découvrir ?
- Oh... euh...
- Qui est Inch Former ? demanda Sirius, stupéfait.
- Il travaille au CRM, répondit Tara, je me souviens lui avoir présenté William, ton père.
- Il travaillait, rectifia Nora, il a changé de métier depuis le temps, et en effet, lui et mon père se connaissaient grâce à vous. Lorsque j'ai voulu reprendre contact avec le monde des sorciers, mon père m'a donné l'adresse d'un bar – un bar Moldu – où ils se rencontraient souvent. Inch adore être en contact avec les non sorciers et il a été très surpris de me retrouver lorsque je me suis adressée à lui. Grâce à son ancien travail, il gardait des contacts avec des gens hauts placés et c'est comme ça que j'ai pu être aussi bien informée.
- Pourquoi Voldemort ne s'est-il jamais attaqué à cet homme ? s'étonna Harry.
- Inch est discret, il n'a pas vraiment d'habitude, j'ai eu beaucoup de chance de le trouver dans le bar. J'y suis allé chaque jour pendant deux mois avant de le voir y entrer.
- Tu aurais pu nous le dire, grommela Sirius.
- C'était tellement amusant de te voir pester à cause de ça, répondit Nora en papillonnant des yeux d'un air moqueur.
Deux jours plus tard, Severus Rogue arriva au Square Grimmaurd pour faire son rapport. La plupart des membres de l'Ordre se trouvaient là sauf Dumbledore, qui avait déjà été mis au courant et était trop occupé pour venir.
Il apparut d'emblée que l'humeur du professeur ne s'était pas arrangé, et même Sirius s'abstint de tout commentaire en voyant l'état de rage contenue dans lequel se trouvait Rogue.
Malheureusement, il n'était pas très au courant de ce qui se passait. Voldemort n'avait pas pour habitude d'inclure la totalité de ses Mangemorts dans un unique projet, il préférait être prudent et Rogue ne savait que le strict minimum. Au moins, le Seigneur des Ténèbres n'était pas près d'arriver à ses fins d'après ce qu'il avait compris. L'élaboration de l'arme prendrait des mois si tant était qu'elle fonctionnait. Il n'avait pas non plus de nouvelles des disparus sauf qu'ils étaient toujours vivants et gardés prisonniers dans un endroit secret, ce qui, pour le moment, constituait une bonne nouvelle.
- On a attendu tout ce temps pour ça ? dit Sirius d'un ton nonchalant. Je ne vois pas très bien à quoi tu sers, on aurait pu deviner par nous-mêmes.
- Tu veux peut-être ma place ? rugit Rogue. Tu penses mieux y arriver que moi avec tes impulsions incontrôlables ?
- Sirius, n'en rajoute pas, intervint Lupin. Severus, que t'arrive-t-il ?
- Il ne m'arrive rien du tout ! C'est ta satané gamine qui me porte sur le système ! On voit bien que c'est ta fille, c'est certain !
- Que veux-tu dire ? s'étonna Tara.
Rogue se calma brusquement.
- Rien, ce n'est pas grave. Si vous voulez bien m'excuser, j'ai dit tout ce que j'avais à dire.
Il sortit à pas vif de la cuisine et Sirius haussa un sourcil.
- Il s'arrange pas.
- Mais qu'est-ce qu'il lui prend ? s'inquiéta Tara.
- C'est à cause de Séléné, répondit Harry. On ne sait pas ce qu'elle lui a fait ou dit mais il est d'une humeur massacrante depuis un moment.
- C'est mauvais signe, remarqua Lupin, soucieux. S'il commence à perdre le contrôle de ses nerfs de la sorte, son rôle va devenir dangereux pour lui.
- Tu rigoles ! s'exclama Sirius. Il a toujours été comme ça !
- Non, pas à ce point là, le contredit Tara. Il y a quelques mois, il n'aurait jamais osé parler de Séléné de cette façon devant moi, je le sais. Je me demande ce qu'elle a derrière la tête...
- Vous croyez toujours qu'elle n'est pas avec Voldemort ? s'étonna Harry, choqué.
- Ce que je crois ne concerne que moi, Harry, et la question n'est pas là. Si Severus ne se ressaisit pas, il va falloir prendre des mesures radicales.
- Ce serait perdre un précieux atout, remarqua Jean.
- Si Severus tombe entre les mains de Voldemort, on perdra plus qu'un atout, rétorqua Tara. Je sais que c'est dangereux et que Dumbledore n'est pas certain de pouvoir y arriver, mais nous allons devoir y arriver... car j'ai l'impression que Severus ne se ressaisira pas et je ne vois qu'une chose pour le mettre dans cet état, mais je me demande comment elle l'aurait su...
- De quoi parlez-vous ? demanda Hermione, intriguée.
- C'est une affaire personnelle, excusez-moi, je pensais tout haut.
- De toute façon, il y a de fortes chances qu'on le découvre grâce à la légilimancie, dit Ron à Harry et Hermione alors qu'ils retournaient dans leurs chambres.
- Tu es prêtes Hermione ?
- Tout à fait. Moi et Ron, nous pouvons nous entraîner maintenant.
Elle adressa à Ron un immense sourire en lui lançant un regard doux et le jeune homme lui répondit de même. Harry sourit en lui-même, ça lui faisait plaisir de les voir aussi heureux ensemble.
(à suivre...)
Rogue pète un câble ! MDR !
Chapitre 22 : Victoire et mauvaise nouvelle. (le genre de mauvaise nouvelle qui porte sur le système plus que ça ne fait pleurer loooooooool)
