Lol, la scène avec le Démangetou (vous comprendrez en lisant), je l'ai écrite spécialement pour les filles du site harrypotter.trollprod mais vous avez le droit d'en profiter aussi, même si c'est court ;-)
Eeeeet.... Un nouveau rêve !! (un peu plus problématique celui-là lol)
Chapitre 25 : La plaine
Jusqu'à la fin de la semaine, Séléné sembla extrêmement nerveuse, comme si elle ne tenait plus en place. Elle disparut un week-end entier et lorsque Harry la revit, le lundi matin, elle avait l'air de quelqu'un qui venait d'apprendre une excellente nouvelle.
Une soirée c'était une chose mais tout un week-end, Harry doutait que Lavande et Parvati soient passées à côté.
- Tu étais où ce week-end ? demanda Harry à Séléné alors qu'ils attendaient pour leur cours de métamorphose et que la jeune fille discutait avec Lavande et Parvati.
- Où veux-tu que j'ai été ? s'étonna Séléné.
- C'est à toi de me le dire, répliqua Harry. Tu ne te trouvais pas au château en tous cas.
- Mais tu as le cerveau d'un pitiponk ma parole ! s'écria soudain Parvati. Qu'est-ce que ça peut te faire où elle était ?
- On est en février et tu n'as toujours pas tourné la page ? dit Lavande avec dédain. Je croyais que tu t'étais calmé mais visiblement non. Arrête d'harceler Séléné, tu deviens pitoyable mon pauvre.
- S'il ne l'est pas déjà, ajouta Parvati d'un ton moqueur.
Le professeur McGonagall ouvrit la porte de la salle de classe et Harry y pénétra d'un pas furieux en jetant son sac sur sa table et en évitant de regarder l'expression attristée qu'avait de nouveau pris Séléné.
- Elles sont aveugles ou quoi ? grogna-t-il à l'intention d'Hermione.
- On peut dire ça, répondit Hermione en levant les yeux au ciel. Réfléchis un peu Harry, il est évident qu'elle utilise l'empathie sur elles lorsque cela est nécessaire, c'est-à-dire lorsque tu leur poses trop de questions.
- L'empathie ne peut pas l'aider à contrôler les gens mais juste leurs sentiments, lui rappela Ron.
- Justement, elle doit faire en sorte de les rendre indifférentes à tout ce qui la concerne dans les moments où elle disparaît.
- Si elle pouvait disparaître définitivement, grommela Harry.
En fin d'après-midi, au lieu de faire ses devoirs en compagnie de Ron et Hermione, Harry préféra monter à la volière pour voir Hedwige et réfléchir. En le voyant arriver, la chouette blanche hulula et descendit jusqu'à lui pour se poser sur son bras.
- Salut Hedwige, tu vas bien ? lui murmura-t-il.
Il songea qu'elle avait bien de la chance de ne pas être concernée par tous ce qui se passait. Il aurait bien voulu tout oublier l'espace d'une heure mais cela était évidemment impossible. Son impression d'inutilité s'était renforcée plus que jamais depuis le retour de Sirius. Les événements leur glissaient entre les doigts sans qu'ils puissent avoir la moindre influence sur eux mais qui en était responsable ? Voldemort ou Séléné ?
Il fallait reconnaître que depuis l'attaque de Poudlard, Voldemort restait discret, sans aucun doute occupé à préparer son arme qui, Harry en était certain, n'était pas prête d'être achevée. La question restait donc la même et concernait les desseins communs de Séléné et Voldemort. Ces captures ne les avançaient à rien s'ils relâchaient les victimes et en quoi la possession des baguettes de ses parents pouvait leur être utile ?
Toutes ces questions restaient décidément sans réponse et Harry sortit de la volière sans avoir rien trouvé mais plus calme que ce matin. Il redescendait l'escalier d'un pas lent lorsqu'il tomba sur Séléné. Le temps sembla se figer pendant quelques secondes puis Harry remarqua qu'elle tenait une lettre dans sa main.
- Vous préparez votre prochain coup ? demanda-t-il avec hargne.
Un sourire ironique se dessina sur le visage de Séléné.
- P'têt bien... Allons mon amour, nous n'allons pas nous fâcher pour si peu.
- Arrête de m'appeler comme ça !
Séléné rigola.
- Tu es tellement mignon quand tu te mets en colère. Enfin, ce n'est apparemment pas l'avis des autres... Ouh ! Méchant Harry, t'es pas gentil avec moi, dit-elle en faisant une moue attristée ridicule avant de rire de nouveau.
Le sang de Harry lui battait les tympans et ses poings étaient crispés. Il avait une envie folle de lui jeter un sort, maintenant, un sort qui la ferait souffrir.
- Mais je me sens d'humeur aimable, aujourd'hui, ajouta Séléné en reprenant un semblant de sérieux. Non, ma lettre n'est pas destinée à Voldemort. D'ailleurs, tu peux le voir par toi-même.
Elle lui montra l'enveloppe, sur laquelle était écrit le nom de Tara Milten. Harry ne put cacher son étonnement.
- C'était pas très sympathique à vous de nous cacher que vous l'aviez fait revenir, lui dit Séléné en prenant une voix faussement vexée. Heureusement que j'ai certains réseaux d'informations... Ah oui, rassure Dumbledore, je n'ai pas mis Voldemort au courant de cette petite affaire.
- Et pourquoi ça ? Voldemort est pourtant ton tuteur, non ?
- Ça, Harry, c'est mon affaire.
- Que veux-tu à Tara ?
- Allons Harry, il s'agit de ma mère, tout de même. Sincèrement, je n'en veux pas à mes parents, je n'ai aucune raison de le faire. Je les admire, pour tout te dire : réussir à surpasser le "qu'en dira-t-on ?", peu de gens le peuvent.
- En tous cas tu ne le prouves pas ! Je peux t'assurer qu'ils ont honte de toi !
- C'est étrange mais j'ai le sentiment que ce n'est pas le cas de ma mère...
Harry ne trouva rien à répondre. Comment pouvait-elle savoir que sa mère croyait en elle ?
- Bon, c'est pas que j'm'ennuie mais j'ai une lettre à envoyer. Ah, j'allais oublier ! Tu devrais être plus prudent, Harry : comment peux-tu être au courant que Voldemort a fait de moi sa pupille ? ajouta-t-elle à voix basse. Ce sont des erreurs que tu n'as pas le droit de commettre, même si ça n'a plus vraiment d'importance aujourd'hui.
Elle lui adressa un sourire moqueur et passa son chemin.
- Tu fais allusion à Rogue ? demanda Harry en se retournant. Voldemort n'a même pas l'air d'avoir encore compris.
Séléné s'arrêta et le regarda en secouant la tête.
- Bien sûr que non, répondit-elle calmement. Il ne devait pas faire son rapport avant la fin de la semaine, mais Voldemort ne va pas tarder à être au courant.
- Par toi je suppose, remarqua Harry avec mépris. Et après ? Rogue hors-jeu, les captures de Lupin et Sirius, le vol des baguettes de mes parents, de quoi...
Harry s'interrompit en voyant l'air subitement étonné de la jeune fille.
- Comment... commença-t-elle en plissant des yeux. Oh, l'imbécile ! s'exclama-t-elle soudain. Il va m'entendre cet abruti ! Tu m'excuseras Harry, notre conversation est passionnante mais j'ai mieux à faire.
De toute évidence, le fait que Harry sache que les baguettes de ses parents avaient été volées constituait un problème pour Séléné et Hermione fit la même conclusion lorsqu'il lui raconta ainsi qu'à Ron leur rencontre.
- On devrait mettre Fiona au courant, remarqua Ron. Qui sait ce que Séléné a pu envoyer à Tara ? Un mauvais sort peut-être...
- Elle n'aurait pas d'intérêt, répliqua Hermione, elle aurait mis Voldemort au courant sinon. Vous voyez bien, je vous dis qu'elle cherche à protéger ses parents.
- Elle a une drôle de façon de le faire, rétorqua Harry, s'allier à Voldemort ! La peste soit de ce fichu miroir ! Sans lui, ça ferait longtemps que j'aurais réglé son compte à Séléné.
- Puisque tu en parles, j'ai réfléchis à la raison pour laquelle vous ne pouviez pas utiliser de sorts l'un contre l'autre et je pense qu'on pourrait traduire ce phénomène par "l'effet miroir".
- C'est-à-dire ? demanda Ron, interloqué.
- A un niveau magique, vous êtes le reflet l'un de l'autre et on n'a jamais vu un reflet pouvoir subir une attaque, ou du moins une attaque corporel. C'est aussi pour ça que le Legilimens doit être dévié, il touche l'esprit, il est reflété sur l'autre.
- Dans ce cas, je devrais subir les sorts qu'elle reçoit, non ? remarqua Harry. Pourquoi est-ce que je n'avais rien lorsque Voldemort lui faisait subir le Doloris ?
- Harry, excuse-moi de te le dire mais tu ne sais pas faire la part des choses. Pourquoi crois-tu qu'on classe les sorts entre autres suivant leur objectif ? Le corps, l'esprit ou les sentiments. Il y a une différence encore peu connue, même aujourd'hui, mais qui existe, et vous deux, vous êtes liés par l'esprit.
- D'accord, mais pourquoi son sortilège de placage a fonctionné sur Harry lorsque nous étions à Slough ? dit Ron.
- La seule différence que je vois, c'est la baguette, comme on l'a déjà dit, soupira Hermione. Mais quant à savoir pourquoi cette différence existe...
- Les baguettes ! s'écria brusquement Harry, faisant sursauter les autres élèves présents dans la salle commune. Comment a-t-on pu ne pas comprendre plus tôt ?
- On a compris quelque chose ? s'étonna Ron en haussant un sourcil.
- Ce n'était pas après Sirius et Lupin que Séléné en avait, mais après leurs baguettes ! La preuve, elle a fait voler celles de mes parents et je vous parie tout ce que vous voulez que la prochaine sur la liste est celle de Tara.
- Pourquoi vouloir ces baguettes ? Et pourquoi capturer Lupin et Sirius ? En plus, je te rappelle qu'ils ont toujours leurs baguettes.
- Ils sont tous deux restés disparu près d'un mois chacun, Séléné a certainement fait quelque chose à leurs baguettes pendant ce temps, et elle voulait éviter qu'on sache que c'était son but, c'est pour ça qu'elle les a gardé.
- Ce n'était pas très discret, le vol des baguettes, remarqua Ron, sceptique.
- Si Queudver n'avait pas été repéré par Lupin, qui aurait songé aller vérifier que tout était à sa place ? répliqua Harry. Séléné semblait vraiment surprise que je sois au courant du vol et elle devait parler de Pettigrow lorsqu'elle s'est énervée toute seule.
- Bon, d'accord, ce sont les baguettes, concéda Ron, mais que compte-t-elle faire de ce que... de ce qu'elle a pris ?
- Le rapport entre les cinq baguettes, ce sont les crins issus de la même licorne, vous vous souvenez ? Et Tara pense que c'est extrêmement important, elle a sûrement dû comprendre ce que faisait Séléné dés la disparition des baguettes de mes parents, et Dumbledore aussi.
- Cinq baguettes liées par la licorne et deux par le phénix, énuméra Hermione. Les deux animaux reconnus par les parenziens comme les plus puissantes créatures magiques par rapport aux sorciers... Je ne vois toujours pas le rapport.
- Apparemment, Séléné le voit, elle, maugréa Harry. Elle en sait beaucoup plus que nous... beaucoup trop...
- Malheureusement, c'est logique, grimaça Hermione. Après tout, elle est celle qui dévoilera la vérité selon les termes de la prophétie.
- Au rythme où vont les choses, on va sûrement apprendre qu'il existe encore six ou sept prophéties, grommela Ron en se passant une main sur le front.
- Un bon entraînement de Quidditch, ça nous fera du bien, dit Harry en se levant.
- Et vos devoirs ? rétorqua Hermione en fronçant les sourcils.
Ron sourit et l'embrassa.
- On s'en occupera plus tard, on a besoin de décompresser, lui dit-il avec un clin d'œil.
- Oui, bon... De toute façon, quoi que je dise, vous irez, répondit Hermione en faisant semblant de se fâcher avant de sourire à son tour.
- Je l'ai connue plus virulente, remarqua Harry d'un ton amusé alors qu'ils descendaient. On dirait que votre relation l'a adoucie.
- J'en profite un peu, avoua Ron en rigolant.
- Tu ne me bloquerais pas si tu n'avais rien à cacher ! s'écria la voix de Luclam devant eux.
- Je ne bloquerais pas si tu ne cherchais pas à t'incruster dans mon esprit, répliqua Libéselle.
Harry et Ron se regardèrent et avancèrent jusqu'à voir Luclam et Libéselle face à face sous leur forme humaine.
- Tu n'es pas dans ton état normal depuis quelques semaines, tu...
Luclam s'arrêta brusquement de parler et se tourna vivement vers les deux Gryffondor. Libéselle se transforma aussitôt en sylphide et déclara quelque chose dans sa langue avant de l'éloigner.
- Un problème Luclam ? demanda Harry.
- Rien qui vous concerne, répondit très aimablement Luclam, une affaire de sylphes.
- Vous devriez parler dans votre langue si vous voulez être tranquilles, remarqua Ron.
Harry le regarda avec surprise, il ne manquait pas de culot de dire ça.
- Le Sylphe ne peut être parlé par nous que sous notre forme originelle, c'est une règle qui perdure depuis des siècles.
- Pourquoi ça ? s'étonna Harry.
Luclam haussa les épaules avec indifférence.
- Ça fait partie des lois de notre peuple, c'est comme ça, tout simplement. Pour ne pas vous servir.
- On a la preuve que l'état de Libéselle n'est pas normal, remarqua Harry après le départ du sylphe. Elle cache même certaines choses aux siens.
- Tu te souviens de ce qu'elle nous a dit au sujet de la succession de Lodéria ? Comme quoi elle ne méritait pas de succéder à Lodéria. Elle a peut-être honte parce qu'elle est soumise à une sorcière – Séléné en l'occurrence.
- Non, Libéselle est favorable à la collaboration avec les sorciers, dit Harry, elle n'aurait pas honte de ça. Et elle nous a démontré qu'elle était une grande combattante avec les vampires et lors de l'attaque de Poudlard... Tu crois que le pouvoir d'empathie peut atteindre les sylphes ?
- Personnellement, je ne pense pas, répondit Ron, ils sont bien trop puissants, surtout au niveau de l'esprit – la preuve, ils sont télépathes. Mais Hermione te dirait certainement que oui.
Harry eut un sourire.
- Hermione n'aime pas les manières des sylphes, même si elle les respecte plus depuis la bataille, elle ne les porte pas spécialement dans son cœur. Et puis peut-être qu'on se fait des idées, peut-être qu'ils parlaient d'une affaire en rapport avec leur peuple et leur politique.
Les jours passant, Libéselle semblait de plus en plus malade et fatiguée. Pourtant l'attitude de Séléné à son égard ne cadrait pas avec l'idée qu'elle en soit la cause car elle lui lançait souvent des regards soucieux ou encourageant lorsqu'elle la croisait. Une autre de ses ruses ou la vérité ? Cela faisait longtemps que Harry ne cherchait plus à faire la distinction.
Ils n'avaient eu aucune nouvelle de l'Ordre et lorsqu'ils étaient parvenus à parler à Fiona Distort discrètement, ce fut pour apprendre que rien ne bougeait et, visiblement, personne n'était au courant de la lettre envoyée à Tara par Séléné. En tous cas, Tara se trouvait toujours au Square Grimmaurd et ne risquait apparemment rien.
Un jour qu'ils se reposaient entre deux devoirs, Ron eut la bonne idée de glisser de la poudre Démangetou dans le pull de Harry, qui se mit à se gratter de toutes ses forces et se retrouva torse nu à s'asperger d'huile à l'aide de sa baguette – seul remède contre les démangeaisons.
- Très drôle Ron, grommela-t-il en essuyant l'huile qui l'enduisait.
- Ah c'est fin ! s'exclama Hermione d'un ton réprobateur.
- Ben en tous cas, y'en a qui ont l'air d'apprécier, chuchota Ron à Harry en pointant le pouce vers un groupe de filles.
Quand elles virent que Harry les regardait, elles détournèrent les yeux en rougissant et en gloussant. Ron lui adressa un clin d'œil.
- Elles adorent ton corps d'athlète, s'esclaffa-t-il.
Harry secoua la tête en grimaçant.
- N'importe quoi. Tu m'excuses, il faut que j'aille prendre une douche.
En disant cela, il lui donna une claque sur l'épaule en glissant à son tour discrètement de la poudre dans son col pour se venger.
Séléné avait tourné les yeux vers lui et il lui lança un regard assassin avant de monter à la douche tandis que Ron commençait à se gratter comme si sa vie en dépendait.
Ce soir-là, Harry s'endormit immédiatement, et il n'eut pas le temps de comprendre ce qui se passait.
Aujourd'hui, le ciel était orageux et la chaleur plus étouffante, mais Harry s'en moquait. Il suffirait qu'il pleuve pour que le temps redevienne agréable. De toute manière, quel que soit le temps, la plaine était toujours magnifique, en particulier lorsqu'il s'y trouvait avec Séléné.
Elle chantait. Sa voix était tellement belle... Harry ne se lassait pas de l'écouter et de la regarder danser, nymphe des eaux et de l'air, déesse du feu et de la terre. Tout simplement entière...
Harry l'aurait écoutée et regardée jusqu'à la fin des temps, et elle aurait continué à danser et à chanter de même, mais comme chaque chose doit avoir une fin pour pouvoir recommencer, la jeune fille s'arrêta en plein milieu d'un mouvement, au centre d'une phrase, suspendue sur les fils du temps, avant de bouger de nouveau pour se tourner vers Harry.
- Qu'en dis-tu ? demanda-t-elle.
- Et elle me pose la question ! souffla Harry d'un air faussement exaspéré.
- Bon, fais comme si je n'avais rien demandé...
Elle tourna son regard vers le ciel.
- J'aimerai bien qu'il y ait un orage, déclara-t-elle.
- Oh ! J'imagine très bien ton souhait : éclairs, tonnerre, ciel noir, et tout ça à son apogée.
- Le paroxysme de la nature Harry ! La colère des quatre éléments, tous réunis.
- Je ne vois pas ce que la terre vient faire là-dedans.
- La terre appelle le feu au sol, dit-elle en pointant son doigt du ciel vers le sol.
- T'as toujours eu une vision particulière des choses, soupira Harry.
- Hé ! C'est pour ça que tu m'aimes.
- D'accord, je l'admets, je suis démasqué.
Il tomba à genou devant elle et prit un air tragique.
- Votre intelligence a surpassé ma minable personne. Faîtes de moi ce que vous voulez, grande déesse de la vie et de l'amour ; je suis l'esclave de vos chaînes mentales.
La jeune fille haussa un sourcil.
- Mouais, pas mal. Y'a encore des efforts à faire mais c'est un bon début.
Harry se releva et s'inclina devant elle.
- Merci, j'ai répété toute la nuit pour en arriver là, je ne pensais pas réussir à le placer.
- Moi aussi j'ai un aveu à te faire, lui chuchota-t-elle. Je t'ai entendu répéter.
- C'est malin, tiens, répliqua Harry alors que la jeune fille riait. Un de ces jours, tu verras, c'est moi qui aurais le dernier mot.
- Mais je n'en doute pas, Harry, le jour où je serai aphone, quoique...
Il y eut un moment de silence durant lequel ils regardèrent les nuages s'obscurcir de plus en plus au-dessus de la forêt.
- Tu te souviens de ce que tu as dit la dernière fois ? demanda alors Harry.
- Un tiers de choses sensées, un tiers d'idioties et un tiers d'espiègleries, répondit-elle.
- Quand tu m'as demandé si nous serions toujours ensemble, précisa Harry.
- A classer dans les idioties. Et alors ?
- Je ne sais pas, j'ai un drôle de pressentiment... J'aime cette plaine.
- C'est normal, c'est la nôtre.
- Je la connais par cœur, elle vit en moi comme tu le fais toi-même... Et pourtant je ne suis jamais venu ici...
- Moi non plus... J'avoue ne pas y avoir réfléchi... Qu'est-ce que ça peut faire ?
- Je ne sais pas, répéta Harry, juste une impression, moi aussi je dis des idioties. Au fait, qu'as-tu fait de ta pierre ?
- Je l'ai laissé avec ma surprise, rigola Séléné. Nous...
Elle grimaça soudain en se prenant la tête entre les mains puis la releva. Elle tourna son regard vers lui et leurs yeux se croisèrent. Elle semblait perplexe, comme si elle...
- ASSEZ ! hurla-t-elle brusquement en se relevant et en saisissant sa tête entre ses mains. J'ai compris ! Mais arrête ça !
Elle disparut de la plaine et Harry se retrouva seul, avec tous les souvenirs de la réalité. Encore un rêve mais de toute évidence, Séléné n'y était pour rien cette fois-ci. Il chassa de son esprit les sentiments qu'il avait ressenti et regarda autour de lui.
Il repéra l'endroit où Séléné l'avait entraîné la dernière fois, là où se trouvait sa "surprise". Emporté par sa curiosité, il traversa la plaine et pénétra dans la forêt. Il aurait pu manquer ce qu'il cherchait s'il n'avait pas trébuché dessus. Il s'agissait d'une pierre plate recouverte de mousses et de lierres qu'il avait d'abord prise pour un rocher, mais en dégageant la végétation, il reconnut l'une des stèles qui entouraient les druides dans leur vision du mois de novembre. Il n'y avait aucun doute, les symboles étaient les mêmes.
Il regarda autour et trouva la pierre ramassée par Séléné la dernière fois. Les écritures lui étaient totalement inconnues, il ne parvenait même pas à définir s'il s'agissait de runes, d'une écriture cyrillique ou d'une sémitique. Pourtant, à force de fixer ce galet, il eut l'étrange impression de comprendre certains mots.
C'était comme ci ces deux mots n'avaient pas été gravé dans la pierre mais en lui. Il les avait toujours connu sans y prendre garde et venait d'en prendre conscience. Il y avait juste un problème : il en ignorait totalement la signification. Le son faisait penser à un sort mais un sort pour quoi ?
Harry se retrouva une fois de plus dans son lit, sauf qu'il n'était pas tendu, comme la dernière fois. Il avait eu le temps de se remettre de ses impressions et la découverte de la pierre accaparait tout son esprit. Il devait en parler à Ron et Hermione mais il devait faire attention, quoi qu'il arrive, il ne devait pas prononcer les mots qu'il avait découverts, il le savait instinctivement... Tout comme il avait su instinctivement qu'il pouvait accorder sa confiance à Séléné...
Il prit sa tête entre ses mains en soupirant. Son instinct aurait besoin d'une bonne révision, c'était certain, mais il n'y avait aucun mal à ne prononcer aucun mot... Et la plaine ? L'hypothèse selon laquelle elle existerait vraiment avait déjà été émise mais il n'y avait pas cru, maintenant, il remettait cette certitude en question. Si elle n'existait pas, elle avait un jour existé, mais à quoi servait-elle ? Quel était son rôle dans la prophétie ?
Le lendemain, il remarqua que Séléné semblait également perplexe et cela le rassura, au moins, elle n'était pas si avancée dans ses recherches qu'ils l'avaient craint.
- Si ce n'était pas Séléné, qui vous a amené dans ce rêve ? lui demanda Ron alors qu'ils étaient en cours de sortilège et que des objets de toutes sortes bondissaient dans tous les sens.
- Ni moi, ni elle, je suppose que c'est juste le lien qui nous unit, même si je ne comprends pas pourquoi.
- Je ne vois pas pourquoi elle se serait écriée "Arrête ça", remarqua Ron. Elle devait parler à quelqu'un.
- Elle parlait peut-être à elle-même, dit calmement Hermione. Il se peut qu'elle engendre ces rêves sans le vouloir, inconsciemment.
- Et que voudrait dire son inconscient à ton avis ? s'enquit Harry, dubitatif.
Hermione haussa les épaules.
- Soit elle doute de ce qu'elle a fait en s'alliant à Voldemort, soit elle a tout simplement encore des sentiments à ton égard. Elle n'a jamais dit qu'elle ne t'aimait plus.
- Permet moi d'en douter et de ne pas m'en affliger, répondit Harry sarcastiquement. Ou alors elle a des méthodes de drague passablement pitoyables.
- Ce n'est qu'une supposition, remarqua Hermione en haussant les épaules. Pour en revenir à ton rêve, est-ce que tu saurais quels genres de symboles étaient gravés dans les stèles ?
- C'était assez abstrait : des courbes et des lignes... Elles se rejoignaient au centre de la pierre, se souvint-il, dans un dessin qui ressemblait à une étoile à huit branches.
- Une sorte de rose des vents ? demanda Hermione en plissant des yeux.
- Oui, sans doute, tu sais ce que ça signifie ?
- Je ne suis pas sûre, murmura-t-elle, la rose des vents représente la trajectoire d'un sortilège ou d'une énergie en magie... Est-ce que certaines branches étaient plus accentuées que d'autres ?
- Tu me poses une colle, avoua Harry. Mais attendez, je vais essayer quelque chose.
Il regarda autour de lui. Il restait encore une demi heure de cours et le professeur Flitwick ainsi que certains élèves essayaient tant bien que mal d'envoyer des sortilèges d'entrave sur les objets qui étaient sortis de tout contrôle, il espérait avoir le temps.
Il inspira profondément et ferma les yeux en essayant d'oublier le vacarme alentours. Il aurait pu attendre mais sa patience avait déjà été mise à rude épreuve et il ne souhaitait pas laisser stagner certaines questions trop longtemps.
Après tout, il n'était certainement pas obligé de s'endormir pour aller sur la plaine, s'il parvenait à entrer dans une sorte de transe, il devrait pouvoir y parvenir et ses exercices de contrôle de l'esprit lui furent d'un grand secours.
Très vite, la salle de classe lui sembla silencieuse et il sentit son esprit glisser à travers son corps. Il se disciplina et l'envoya droit sur le souvenir de la plaine en forçant pour crever la mince frontière qui existait entre le souvenir et le rêve. Il se retrouva alors sur la plaine, exactement à l'endroit de la stèle et poussa un soupir de satisfaction.
Hermione avait raison, les deux branches horizontales de l'étoile étaient en relief alors que les autres avaient été creusées dans la roche. Il fronça les sourcils et regarda autour de lui avant de se diriger vers l'ouest. Il trouva une nouvelle stèle disposée exactement de la même manière et poursuivit jusqu'à la suivante.
Celle-ci était différente, la totalité de la rose des vents était en relief et un pic pointait en direction de la plaine. Il fit ainsi le tour entier de la plaine et rencontra neuf autres stèles qui suivaient ce même schéma suivant la séquence d'une stèle avec un pic toutes les deux stèles gravées comme l'était la première qu'il avait rencontrée.
Il conditionna alors de nouveau son esprit et retourna dans la salle de classe au moment où la cloche sonnait la fin des cours.
- Préviens quand tu fais ça, grommela Ron en le voyant ouvrir les yeux. On se demandait ce que tu avais.
Ils sortirent de la salle et Harry exposa à Hermione ce qu'il avait découvert.
- Ce qui est certain, c'est qu'il s'agit bien des mêmes stèles que celles qu'utilisaient les druides dans ma vision, sauf qu'elles ont été reculées mais, autant que j'ai pu m'en rendre compte, elles sont toutes distantes de la même longueur.
- C'est un réceptacle, dit Hermione sans hésitation. Un réceptacle d'énergie magique. C'est ce que devaient faire les druides quand tu les as vu, ils accumulaient de l'énergie.
- Dans quel but ?
- Je n'en sais rien, mais je ne pense pas que ça ait beaucoup d'importance. A l'époque des druides, les sorciers pensaient qu'en stockant de l'énergie, cela la renforcerait, mais ils ne l'utilisaient quasiment jamais au final. C'est par exemple le cas de Stonehenge, mais ce site là n'a plus d'énergie depuis longtemps. Là où s'est intéressant, c'est que si les sylphes ont empêché les sorciers de venir par la suite, il y a de fortes chances pour que l'énergie soit encore dans les stèles et d'après ce que tu nous as dit, il s'agit d'une énergie colossale.
- Très bien, mais à quoi ça nous sert puisqu'on ignore où se trouve cette plaine ? remarqua Ron. On doit faire d'autres recherches pour ça ?
- Ça ne servirait à rien, les druides ne révélaient jamais leurs secrets et ne les écrivaient pas, quant aux sylphes, quand bien même ils auraient des traces de cette plaine dans leurs écrits, tu peux être sûr qu'on ne les trouvera pas à Poudlard. Je ne vois pas ce qu'on peut faire.
Harry, lui, savait ce qu'il avait à faire. Il venait de comprendre que la plaine était une clé, celle qu'il cherchait depuis le début de l'année. Jusqu'à présent, il savait qu'il voulait contrôler les "rêves" de Voldemort mais il ignorait ce qu'il pouvait lui faire voir. Maintenant, il était certain qu'il devait l'amener sur cette plaine, le forcer à la chercher et à la trouver. De toute façon, les sylphes seraient forcés de parler une fois que tout serait en place. Il le savait et Séléné venait également de comprendre, c'était la raison pour laquelle elle l'avait crié : la plaine serait le lieu de l'ultime bataille, il ne pouvait en être autrement.
(à suivre...)
Bon, il est pas terrible mais là, faut que je raccorde jusqu'à la bataille finale.
Eh oui ! C pour bientôt !!! d'ici trois chapitres en fait !
Reviews ? Meuh siiii ! lol
Chapitre 25 : suspeeence Enfin des bonnes nouvelles ! (pas trop tôt, pas vrai ? lol)
