Le prochain upload que je ferai après celui là sera celui des deux derniers chapitres de ce récit!
Chapitre 27 : ASPIC et invitation
La plaine était là, intégrée à son esprit, à sa mémoire et... à ses projets. Mais quelque chose d'autre y était associé : un désir, une envie, le lieu de puissance était devenue l'objet de sa convoitise. Pourtant, Harry n'en était pas responsable. Il poussa encore plus loin dans les méandres de l'esprit du mage noir. Ce besoin avait été créé de toute pièce, insufflé par la seule personne capable de faire cela : Séléné.
Harry déversait de nouvelles images de la plaine à grands flots lorsqu'il arrêta brusquement son activité, perplexe. Il venait de remarquer une nouveauté, le souvenir de la plaine était bien plus vivace qu'il n'aurait dû l'être. Surpris, le jeune homme glissa son esprit au plus profond de la mémoire du mage.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, sa respiration était encore lente et profonde. Le soleil se levait de plus en plus à l'horizon et les premiers rayons perçaient par les fenêtres. C'était le premier jour des ASPIC et Harry avait profité de s'être réveillé plus tôt pour de nouveau pénétrer l'esprit de Voldemort. Mais désormais, il savait qu'il n'en aurait plus besoin, car le sorcier avait découvert l'emplacement de la plaine depuis peu...
Harry se leva et s'habilla en silence pour descendre dans la salle commune. Maintenant, tout devenait indistinct, car Harry allait devoir compter sur la volonté de Séléné à ce que cette bataille ait lieu pour que ceux de l'Ordre soient à leur tour au courant. Même s'ils le croyaient, Harry était persuadé qu'ils ne prendraient jamais le risque d'envoyer des sorciers là-bas. Le seul moyen pour qu'ils le fassent, c'était que Voldemort les provoque, ce qu'il ne tarderait sans doute pas à faire suivant les conseils de Séléné.
L'ordre des épreuves était le même qu'en cinquième année, sauf que Ron et Harry se retrouvaient avec les rituels et l'occlumancie à la place de l'histoire et de la divination. La première journée se déroula donc entre la théorie des sorts et enchantements et leur pratique. Harry s'était un peu amélioré depuis la cinquième année, de sorte qu'en sortant de chacune des deux épreuves, il était quasiment certain d'avoir au moins un E. Il avait réussi à répondre à toutes les questions de l'épreuve théorique et, même s'il n'avait pas réussi à contrôler son sortilège de rebondissement – la boîte sur laquelle il avait dû l'exercer avait été propulsée de mur en mur à une vitesse folle, obligeant toutes les personnes présentes à se baisser pour l'éviter – il estimait avoir correctement accompli les autres sorts demandés.
Les autres examens se passèrent tout aussi bien, même s'il sentait bien s'être un peu embrouillé en métamorphose, au contraire de Ron qui, même s'il ne s'attendait pas à une note faramineuse, était satisfait de lui. En botanique, Harry projeta malencontreusement du pus de chélidoine maligne sur Pansy Parkinson mais – en dehors du fait que cela jouerait sûrement en sa défaveur pour sa note – il trouvait que les croûtes noir marron et les verrues oranges allaient parfaitement au teint de la Serpentard.
Le quatrième jour, ils passèrent l'épreuve de défense contre les forces du Mal et Harry ne se sentait plus seulement confiant mais nonchalant. Sans la moindre inquiétude ou appréhension, il passa les deux épreuves de la matière et, en sortant de la pratique, il sourit en lui-même en songeant à l'indolence manifestée par son père et Sirius au sortir de leur épreuve théorique de sortilèges en cinquième année
Le lendemain cependant, alors que Ron et Harry bénéficiaient d'un jour sans examen à passer, Harry eut beaucoup de mal à se concentrer sur ses ASPIC. Avec Ron, ils s'étaient installés près du lac pour réviser les potions, lorsque, levant un instant les yeux de ses bouquins, Harry aperçut deux sylphes et le professeur McGonagall en grande conversation au pied des marches d'entrée. Un pli soucieux était apparu sur le front de la directrice adjointe et les sylphes semblaient très nerveux – voire en colère.
- Que se passe-t-il à ton avis ? demanda Ron qui avait également vu la scène.
Les trois personnes pénétrèrent à pas vifs dans le château et disparurent dans le hall.
- Je suppose que c'est en train de se mettre en place, répondit Harry.
Ron lui lança un regard surpris.
- Quoi donc ?
Harry ferma son livre de potion en soupirant et regarda Ron.
- Bon, écoute, ne m'en veux pas mais j'ai fait quelque chose sans vous en parler, à toi et à Hermione.
Il lui raconta ses incursions dans l'esprit de Voldemort et l'importance de la plaine et, quand il eut fini, Ron était devenu très pâle.
- Tu veux dire qu'il ne va pas tarder à y avoir un nouvel affrontement ?
- Le dernier normalement, précisa Harry, du moins il faut l'espérer.
- Et tu crois que Dumbledore va gentiment t'inviter à y prendre part ? railla Ron. Il va encore te tenir à l'écart.
Harry fronça les sourcils.
- Peut-être mais en tous cas, ils n'ont pas le choix. Ça ne servirait à rien de lui envoyer un Avada Kedavra, il reviendrait un jour ou l'autre.
- Et toi tu sais comment le détruire ?
Maintenant, Ron était sceptique et Harry grimaça.
- Non, ou plutôt j'en ai une vague idée mais j'ignore comment ça doit se dérouler... D'un autre côté, je me dis que je n'ai pas trop à m'en faire pour ça. Lors de l'attaque des détraqueurs, j'ai agi instinctivement pour créer le patronus sans ma baguette.
- Il te faudra plus que de l'instinct si tu dois... si tu dois Le combattre, termina difficilement Ron. Il faut que tu en parles à Hermione, remarqua-t-il après un silence.
- Dés qu'elle sera sortie de son examen, je lui dirais, assura Harry.
Hermione réagi à peu près comme Ron, soucieuse de savoir ce que les jours prochains leur réserveraient. Harry leur était reconnaissant à tous deux de ne pas lui tenir grief de ne pas les avoir prévenu, mais il fallait avouer que les circonstances ne se prêtaient guère à ce genre de vaines querelles.
La semaine suivante, les examens s'enchaînèrent sans que le trio ne s'en rende vraiment compte. Même Hermione ne faisait plus ces habituels pronostics pour ses notes tellement elle était nerveuse. Harry s'attendait à tout instant que McGonagall vienne le chercher mais le jeudi après-midi, alors que tous les examens étaient terminés et que les autres élèves s'en donnaient à cœur joie dans le parc pour décompresser, lui et les deux autres se tenaient dans la salle commune, sans aucune nouvelle.
Leur inquiétude était d'autant plus grande que Séléné avait disparu de Poudlard depuis la veille – après son dernier examen puisqu'elle n'avait pas astronomie – et que Lavande et Parvati s'en étaient cette fois rendues compte. Cela signifiait forcément que tout n'allait pas tarder à se passer.
- Ce n'est pas possible ! s'écria Harry avec colère alors qu'il faisait les cent pas devant Ron et Hermione. Ils ne peuvent pas nous écarter comme ça, ils n'en ont pas le droit !
- Que veux-tu faire ?
- Je vais aller voir Dumbledore, décida Harry en se dirigeant vers la sortie.
- Attends au moins demain, l'arrêta Hermione. Tu as bien vu tous ces sylphes qui sont passés aujourd'hui ? Ils doivent être en réunion avec Dumbledore.
- Et si c'était ce soir que tout se jouait ? répliqua Harry en retournant tout de même auprès d'eux.
Hermione ne répondit pas mais Harry se résigna à attendre. Jusqu'à demain seulement, pas plus de temps, il ne supportait pas l'inactivité. Le soir, alors que les autres étaient montés se coucher depuis longtemps, Harry, Ron et Hermione racontaient à Neville ce qu'ils savaient. Le jeune homme avait remarqué leurs mines soucieuses et avait voulu savoir ce qu'il se passait réellement.
Ils s'apprêtaient à aller se coucher lorsqu'une main surgit brusquement dans le feu de cheminée et jeta une boule de papier dans la salle commune avant de disparaître. Un instant interdits, Harry fut le premier à ramasser le parchemin et à le défroisser. Ses yeux s'agrandirent de stupeur.
- C'est un message de Séléné ! s'exclama-t-il. « Ils n'ont certainement pas l'intention de s'occuper de vous. A votre place, je prendrai l'initiative de me rendre là où ça bouge. A bientôt et cordialement, Séléné. »
- C'est un piège, dit aussitôt Ron.
- Non, elle tient à ce combat autant que moi, assura Harry en serrant le papier entre ses doigts. Elle a raison, on va devoir se débrouiller.
- Mais on ignore où se trouve cette plaine, argua Ron, qui ne semblait pas très rassuré.
- Ce n'est pas dans la plaine que nous devons nous rendre, mais au Square Grimmaurd, c'est là que les préparatifs ont forcément lieu, remarqua Hermione d'une voix hésitante.
- S'il s'agit réellement du dernier combat, alors nous devons y aller. Je viens avec vous, intervint Neville.
- Je ne crois pas que... commença Harry.
- Je me suis bien amélioré depuis la dernière fois, le coupa Neville en fronçant les sourcils. Tu as vu ce qu'ils ont fait à mes parents ? Je ne resterai pas là sans rien faire.
- Tu as raison Neville, tu as le droit de venir avec nous, reconnut Harry.
- Et comment vous comptez y aller ? demanda Ron. On n'a plus de poudre de Cheminette.
- On pourrait utiliser les Sombrals, suggéra Neville.
- Pour les attirer, il faudrait qu'on se coupe volontairement, grimaça Hermione.
- Hors de question qu'on se rende dans la forêt avec tous les géants qui s'y trouvent en ce moment ! prévint Ron. A moins que...
Il regarda vers la fenêtre puis Harry avec un regard brillant et celui-ci comprit aussitôt.
- La moto de Sirius, dit-il en hochant la tête.
- On ne pourra pas monter à quatre dessus, remarqua Hermione.
- Trois sur la selle, un sur le guidon, en se serrant, c'est possible. On y va !
- Moi aussi je viens ! intervint une voix derrière eux.
Ginny sortit de l'escalier, l'air déterminé.
- Ça ne va pas la tête ? s'écria Ron. Non, tu ne viens pas. De toute façon, jamais maman ne te laissera faire !
Ginny allait répliquer quand Hermione intervint.
- Tu dois rester ici Ginny. Avec nous, tu es la seule élève à savoir ce qui se passe réellement. Si jamais nous perdons la bataille, Poudlard aura de nouveau besoin de protection. Les professeurs seuls ne pourront pas gérer tous les élèves, surtout que Dumbledore se trouvera sans aucun doute dans la bataille.
La jeune rouquine hésita un instant puis hocha la tête.
- D'accord, je reste ici.
En sortant de la salle commune, Ron adressa un regard reconnaissant à Hermione.
- C'était une bonne idée pour la retenir à Poudlard.
- J'étais sérieuse, répondit Hermione en pâlissant. Que se passera-t-il si nous échouons ?
La carte du Maraudeur indiquait que personne ne se trouvait dans les couloirs. Ils avancèrent prudemment jusqu'au hall puis foncèrent pour se perdre dans l'obscurité de la nuit. De la lumière filtrait par la fenêtre de la cabane de Hagrid. Evidemment, le garde-chasse s'y trouvait et il n'apprécierait certainement pas l'escapade des quatre Gryffondor.
- Comment va-t-on faire pour l'attirer dehors ? demanda Ron.
- Il faudrait...
Le craquement d'une branche le fit taire et ils se précipitèrent derrière les arbres de la forêt Interdite pour se cacher. Il avait semblé à Harry entendre d'étranges bruits de pas, mais il n'y avait plus aucun son maintenant. Il risqua un coup d'œil sur le côté du tronc en faisant signe aux autres de se taire et faillit avoir une crise cardiaque quand une voix retentit derrière eux.
- Ce n'est pas une époque pour se promener la nuit en ces lieux, jeunes gens.
Les quatre amis se retournèrent vivement pour découvrir Firenze, qui les fixait de ses grands yeux bleus. La mousse qui recouvrait le sol avait étouffé le bruit de ses sabots.
- Firenze ! Nous... Nous devons...
- Vous devez partir, déclara Firenze en hochant la tête. Tel était l'avis des sylphes, tel est le mien et malgré les interdits votre place se trouve là-bas.
Déconcertés, Ron, Hermione et Neville ne dirent rien, mais Harry sourit et leva les yeux vers le ciel étoilé.
- On voit bien Mars, ce soir, dit-il au centaure.
Firenze sourit à son tour.
- Elle brûle et enflamme nos êtres, le temps est venu, Harry Potter.
- Merci Firenze. Pourriez-vous nous aider ? Nous avons besoin d'aller chercher quelque chose dans la cabane de Hagrid, mais comme il s'y trouve...
- Je vais l'attirer au dehors pour lui parler.
- Vous risquez de vous faire attaquer par ceux de votre troupeau, intervint Hermione en retrouvant sa voix.
- Depuis l'affrontement pour Poudlard, même si je reste un banni parmi les miens, je peux aller à volonté dans la forêt et ses alentours. Bonne chance à vous, jeunes sorciers.
Il se dirigea vers la cabane de Hagrid, sa queue se balançant au rythme de ses pas et, quelques instants plus tard, il entraînait le garde-chasse du côté du lac. Sans hésiter, Harry et les autres entrèrent dans la cabane et tentèrent de pousser le lit, mais celui-ci était trop lourd. Hermione sortit sa baguette.
- Wingardium Leviosa ! s'exclama-t-elle.
Le lit s'éleva de quelques centimètres et Ron se joignit à elle pour le déplacer. Harry et Neville ouvrirent la cachette et se servirent de nouveau du sortilège de lévitation pour faire sortir la moto.
- Tu vas pouvoir la conduire pour la première fois, remarqua Ron en souriant.
- J'espère y arriver, grimaça Harry.
Il observa le guidon, à la place des habituels cadrans de vitesse se trouvaient deux boutons argentés. L'un pour faire s'envoler la moto et l'autre pour la rendre invisible, sans aucun doute, mais lequel servait à quoi ?
- Je monte sur le guidon, déclara Hermione, je te guiderai de cette manière.
Harry monta le premier sur l'énorme moto. Il touchait à peine l'accélérateur tellement elle était grande mais il n'aurait aucun mal à la faire démarrer. Ron monta derrière lui puis Neville au bout de la selle, enfin, Hermione grimpa sur le guidon.
- La question va vous paraître stupide mais on fait comment pour la faire démarrer ? demanda soudain Harry en examinant le tableau de bord. Il faut une clé.
- Attends, laisse-moi, dit Ron en se penchant devant lui. C'est l'avantage d'avoir grandi avec George et Fred, on apprend plein de trucs.
En disant cela, il sortit un fil de fer d'une de ses poches, bidouilla la serrure puis donna un coup de baguette dessus, le moteur démarra au quart de tour. Harry avança sur quelques mètres en ayant du mal à maintenir la stabilité de la moto à cause de la faible vitesse et de la nature du terrain. Il appuya sur un des boutons – voulant activer l'invisibilité – et la moto décolla brusquement, arrachant un cri de frayeur au jeunes gens.
- Tu pourrais prévenir ! s'exclama Hermione, qui avait failli glisser du guidon.
- Pas fait exprès, grommela Harry en appuyant sur l'autre bouton.
Il commença par faire quelques tours au-dessus du château pour se familiariser avec la cylindrée. Une fois qu'il se sentit prêt, il tapota dans le dos d'Hermione.
- Par où on va ?
Hermione commença par s'appliquer un sortilège de fixation afin d'être certaine de ne pas tomber de la moto puis posa sa baguette à plat sur sa main gauche.
- Pointe au Nord !
Sa baguette tourna légèrement puis s'immobilisa et Hermione indiqua à Harry le chemin à prendre. Harry eut bientôt la moto parfaitement en main et il adorait ça. Dés que toute cette histoire serait terminée, il faudrait à tous prix qu'il demande à Sirius s'il pourrait la lui réemprunter – de faire des projets pour l'avenir lui semblait un bon exorcisme contre l'appréhension et la possibilité qu'il n'y ait jamais de seconde fois.
Quelques heures plus tard, alors que les quatre jeunes gens étaient frigorifiés par l'air de la nuit, Hermione indiqua à Harry qu'il pouvait descendre et celui-ci appuya légèrement sur le bouton – il avait comprit qu'une pression trop forte les aurait fait descendre en piqué. La jeune fille lui indiqua la rue du Square Grimmaurd et Harry serra le guidon de toutes ses forces pour faire atterrir la moto. Le choc avec le sol fut assez brutal et Neville faillit tomber mais Harry parvint à arrêter la moto sans casse. Il coupa le moteur et la moto redevint visible.
- Un vrai pilote, commenta Ron en désignant les immeubles devant eux – Harry s'était arrêté juste devant le 11 de la rue.
- Il n'y a pas de 12, remarqua Neville, surpris.
Il suivit les trois autres entre le 11 et le 13 et Harry lui adressa un clin d'œil.
- Pense à l'adresse, tu vas bien voir.
Le 12 Square Grimmaurd apparut entre le 11 et le 13 et Harry frappa fort contre la porte. Après quelques instants, une série de cliquetis se fit entendre et le visage stupéfait de Sirius apparut dans l'encadrement de la porte.
- Par Merlin ! Comment êtes-vous arrivés là ?
Harry désigna la moto de Sirius en souriant et celui-ci parut encore plus surpris. Il s'écarta pour les laisser entrer.
- Allez dans la cuisine, je m'occupe de la moto. Je vous préviens que vous n'allez pas vous en tirer comme ça, assura-t-il en fronçant les sourcils, visiblement mécontent.
La grande table de la cuisine avait disparu de la pièce, il ne restait plus qu'une petite table sur laquelle étaient disposés divers manuscrits autour desquels plusieurs sorciers se concertaient. Il devait être une vingtaine en tout, parmi lesquels Dumbledore. Le directeur leva les yeux vers eux sans la moindre marque de surprise alors que les autres semblaient se demander ce qu'ils faisaient là.
- Nous avons certaines choses à régler, déclara-t-il. Molly va vous conduire au salon, je vous y rejoins dans quelques minutes.
Mme Weasley apparut à côté d'eux, l'air furieux, et les poussa devant elle pour qu'ils montent. Ce n'est qu'une fois arrivé dans le salon – où se trouvait Nora – qu'elle entreprit de se tourner vers eux, le visage rouge de colère.
- Qu'est-ce que vous avez dans la tête ? gronda-t-elle de sa voix puissante. Vous vous attendez à quoi ? Vous resterez au Square Grimmaurd, c'est tout ce que vous aurez gagné !
- Je ne crois pas, Mme Weasley, déclara calmement Harry alors que Sirius entrait à son tour dans la pièce. Nous allons vous accompagner.
- Tu rêves, Harry ! s'écria Sirius, qui en semblait pas moins féroce que Mme Weasley. Il est hors de question que vous alliez risquer vos vies là-bas !
- Nous...
La porte s'ouvrit à nouveau et Dumbledore pénétra dans le salon, suivi de Lupin, Tara et M. Weasley, qui referma la porte derrière lui.
- Professeur Dumbledore ! s'exclama Mme Weasley, soulagée. Vous allez pouvoir leur dire que...
- Qu'il est nécessaire qu'ils viennent avec vous, termina Tara d'une voix forte.
Tout le monde se tourna vers elle et Sirius écarquilla les yeux.
- Tu délires ! Jamais ils ne...
- D'après tout ce que vous m'avez raconté des prophéties et du déroulement de cette affaire, s'exclama Nora, il est évident qu'ils doivent faire partie de ce combat. En ce qui concerne Harry en tous cas, mais comme les autres ont autant le droit de se battre... Ce ne sont plus des mioches !
Harry se demanda pourquoi Nora avait été mise au courant de la totalité de la vérité mais ne s'y attarda pas longtemps.
- Elle a raison, remarqua-t-il avant que qui que ce soit ait pu réagir. Vous ne pouvez pas nous empêcher de venir. Vous aviez failli le faire, lors de la bataille pour Poudlard, et pourtant notre présence a été décisive, grâce aux autres élèves.
- Je le sais, Harry, déclara Dumbledore. J'avais espéré que vous ne trouveriez aucun moyen pour venir jusqu'ici, mais puisque vous êtes là, je ne m'opposerai pas à vous.
- Q... Quoi ? balbutia Mme Weasley. Mais ils ne peuvent... Ils ne sont pas...
- Calme-toi ma chérie, la rassura M. Weasley en lui serrant les bras avec douceur. Malheureusement, nous n'avons pas le choix.
Sirius semblait aussi choqué que Mme Weasley mais en voyant l'air découragé de Lupin et la mine entêtée de Nora, il préféra ne pas faire le moindre commentaire et s'assombrit.
- Je crois, Harry, qu'il est temps que tu nous expliques certaines choses, remarqua Tara avec un sourire bienveillant.
Comme il l'avait fait avec Ron et Hermione, Harry leur raconta tout ce qu'ils ignoraient encore. Dumbledore hocha légèrement la tête.
- Cette plaine en apparence normale est un centre d'énergies magiques, expliqua-t-il. Les sylphes ont toujours été au courant et l'ont protégé de toute intrusion pendant des siècles car la puissance qu'il renferme peut devenir très dangereuse si elle est mal utilisée.
- Pourquoi avoir laissé les druides installer les stèles dans ce cas ? s'étonna Hermione.
- Les stèles de canalisation ont été créées bien avant l'apparition des druides, justement pour contrôler l'énergie du lieu en lui-même, les druides n'ont fait que s'en servir.
- C'est pour ça que les sylphes les ont chassé, comprit Harry. Et le rapport avec Séléné et moi ?
- Nous l'ignorons encore, mais nous ne tarderons sûrement pas à le découvrir, répondit Tara.
- Nous partirons demain dans l'après-midi, déclara Dumbledore. En attendant, reposez-vous autant que vous le pourrez.
- Le ministère amène-t-il des renforts ?
- Non, il ne veut pas se risquer. Nous serons une trentaine avec vous, car nous ne pouvons pas non plus prendre tous les membres de l'Ordre avec nous.
- Seulement ? s'inquiéta Hermione.
- Ils seront autant de l'autre côté, dit Dumbledore, nous le savons. Bon repos.
Les quatre jeunes gens montèrent se coucher mais eurent beaucoup de mal à trouver le sommeil. Il devait être trois heures du matin quand Harry fut emporté dans les bras de Morphée. Il se réveilla à dix heures et sortit sans bruit pour éviter de déranger Ron et Neville, qui semblaient également sur le point de se réveiller.
En descendant, il entendit du bruit dans le salon, il y entra pour découvrir Sirius et Nora, encore en train de se disputer, sous l'œil amusé de Lupin et Tara.
- Et pourquoi non, je te prie ? demanda Nora en fronçant le sourcils.
- Tu sais très bien pourquoi ! Tu n'as pas le moindre pouvoir magique !
- Et alors ? Jusqu'à présent, ça ne m'a pas dérangé !
- Il s'agit d'un combat, pas d'une mission de recherche ! s'écria Sirius.
De toute évidence, Tara tenait à participer à l'affrontement.
- Je peux vous servir de relais, par exemple, remarqua-t-elle. Avec votre magie, vous devez bien pouvoir me relier à chacun des membres de l'Ordre pour que je leur donne des instructions à distance, si j'ai une vue d'ensemble !
- C'est trop dangereux ! répliqua Sirius, hors de lui.
Harry le vit échanger un discret coup d'œil avec Lupin.
- Pas plus pour moi que pour vous !
- Si Nora, ça l'est plus pour toi, dit calmement Lupin. Tu ne peux pas venir avec nous.
La jeune femme se tourna vers lui.
- Ce n'est pas parce que...
Sirius profita de ce moment d'inattention pour se jeter sur elle et lui emprisonner les bras derrières le dos d'une main et la bâillonner de l'autre.
- Désolé Nora, mais tu ne me laisses pas... AOUCH !
Nora se débattait comme une furie et venait d'enfoncer sa chaussure dans le pied de Sirius, mais celui-ci ne lâcha pas sa prise et sortit du salon en la tenant toujours.
- Que va-t-il faire ? s'étonna Harry.
- L'enfermer dans une chambre, répondit Tara en souriant. Le temps qu'elle en sorte, nous serons loin.
- Elle a du caractère, grimaça Harry.
Lupin est un sourire amusé.
- Ce n'est pas à Sirius que tu apprendras ça.
A l'étage au-dessus, ils entendirent brusquement un tapage alors que Nora martelait la porte en criant avec rage le nom de Sirius.
- Voilà, ça va la tenir tranquille, dit Sirius en revenant dans le salon.
- J'espère que la porte est blindée, sourit Harry, elle serait capable de l'enfoncer.
- Elle va t'en vouloir après ce coup-là, remarqua Lupin.
- A toi aussi puisque tu as fait diversion, lui rappela Sirius. Elle n'est pas rancunière.
- Je l'espère pour toi, rigola Tara. Ça fait un moment que le soulagement de ton retour s'est dissipé. En fin de compte, tu n'aurais pas fait exprès de disparaître, après Noël ?
- Très drôle, grommela Sirius en se laissant tomber dans un fauteuil sous le regard malicieux de Tara.
Harry était resté bouche bée.
- Attends une seconde, toi et Nora vous...
- Pas moyen de se reposer avec tout ce raffut, grogna la voix de Ron alors que lui, Neville et Hermione entraient dans la pièce. Nora fait un concours avec la mère de Sirius ?
- Le pire, c'est que je sais qui gagnera, soupira Sirius.
A cinq heures de l'après-midi, tout le monde descendit dans la cuisine – à l'exception de Mme Weasley, qui faisait partie de ceux que le professeur Dumbledore préférait garder en retrait pour la suite des événements.
- Soyez prudents mes chéris, dit-elle en serrant les quatre jeunes gens avec force. Ne vous mettez pas dans des situations impossibles lorsque cela est inutile et restez toujours auprès d'un membre de l'Ordre.
- Ne t'inquiète pas maman, tout ira bien, lui assura Ron.
Mais comme les autres, il savait qu'ils ne pourraient accomplir les deux souhaits de sa mère.
En plus des quelques vingt-cinq sorciers, cinq sylphes étaient présents dans la cuisine. Certains de leurs semblables les attendaient dans la forêt entourant la plaine mais ceux de l'Ordre savaient à quoi s'en tenir. Magfou, le nouveau roi des sylphes, continuait à les aider pour suivre l'engagement de Lodéria, mais aucun des siens ne prendrait part au combat, les sorciers devraient se débrouillaient seuls.
- Prêts ? demanda Lupin en regardant les quatre jeunes gens.
Ils hochèrent vivement la tête. Maintenant que le moment était venu de combattre, ils se sentaient prêts, rien ne pourraient les arrêter. Les sylphes déployèrent leurs ailes et les firent battre pour que la poussière brillante en tombe. Harry sentit sa tête tourner de plus en plus vite, il avait les yeux ouverts mais devenait peu à peu aveugle. Quand il retrouva l'usage de la vue, ils se trouvaient tous dans une forêt, près d'une des stèles. De la voir dans la réalité fit une étrange impression à Harry.
Un sylphe s'approcha d'eux, suivi par Libéselle, Luclam et Colscar. Le sylphe était différent des autres. Alors que tous étaient fins et possédaient une apparence délicate, lui avait l'air plus robuste et avait l'attitude d'un grand général. Harry comprit immédiatement de qui il s'agissait.
- C'est un honneur de vous trouver ici, Magfou, déclara Dumbledore en marque de respect.
- Honneur partagé, Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore, répondit le roi des sylphes. Permettez-moi de modifier les accords que nous avions passés. Colscar, Libéselle et Luclam ici présents ont exprimé le souhait de combattre à vos côtés. Je leur ai accordé leur souhait, à vous d'accepter ou de refuser leur aide.
- Leur présence est évidemment la bienvenue, assura Dumbledore, qui semblait un peu soulagé. Je vous remercie de votre aide.
- Nous avons appris à vivre à vos côtés, déclara Luclam. La valeur de votre courage nous a grandement impressionnée. Pour ne pas vous servir, bien évidemment.
- Le combat qui se prépare aura lieu sur une terre sylphide, remarqua Colscar. Nous défendons ce lieu comme nous l'avons toujours fait.
Harry échangea un sourire avec Hermione. Les sylphes n'avaient pas fini de les surprendre et s'ils n'avaient pas eu le temps de connaître aussi bien Colscar qu'ils n'avaient fait connaissance avec Libéselle et Luclam, ils l'appréciaient néanmoins – ne serait-ce que pour ce qu'il avait fait subir à Pansy Parkinson lorsqu'elle avait failli écraser son scarabée.
- Le temps est venu, déclara soudain Magfou.
De l'autre côté de la plaine, des silhouettes noires venaient d'apparaître, précédés par une ombre solitaire. Dumbledore fit signe aux membres de l'Ordres et ils sortirent de la forêt. Séparés par plusieurs centaines de mètres, les deux camps s'observaient. L'ultime bataille pouvait avoir lieu.
(à suivre...)
... Mais qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quelle étagère ? C'est bizarre, j'ai un grand trou de mémoire là. Je suis tombé sur ce chapitre en allumant un ordinateur qui, je crois, m'appartient et y'avait écrit : « Envoi », alors je l'envoie sur ce site puisque je pense que c'est bien là que je dois le mettre. Bon, si c'est pas ça, vous m'excuserez, hein ? Au fait, quelqu'un pourrait-il m'expliquer ce que c'est que ce récit ? Qui est-ce qui l'écrit ? On aura bientôt la fin ? :-P
