« De quoi vouliez-vous me parler ?

Harry Potter et Ronald Weasley se tournèrent vers Hermione Granger. Celle-ci venait d'arriver dans leur dortoir vide suite au message paniqué qu'ils lui avaient envoyé. Dans le billet, bien que l'écriture soit simple, Hermione avait tout de suite senti leur désarroi. « Une question de vie ou de mort » avaient-ils dit. La jeune lionne avait alors pensé qu'ils exagéraient mais dès qu'elle avait vu la pâleur de leurs visages, elle s'était senti défaillir.

-Viens voir par toi-même, tu vas comprendre.

C'était la faible voix de Ron qui avait parlé. En effet, les deux garçons étaient accroupis dos à la brune si bien qu'Harry n'avait à peine relevé les yeux vers son amie. Son regard écarquillé était focalisé uniquement sur leur découverte mais Hermione sentait à son aura qu'il était troublé à mort.

Granger s'avança vers les garçons mais s'arrêta en chemin, plus pâle que jamais.

-Ho mon dieu...

Un carnet noir. Si simple, si dangereux. « Le même que celui de Tom Jedusor. » Pensa-t-elle. Mais ce n'était pas le sien, enfin, pas que. Contrairement au vrai, celui-ci n'était pas percé, pas abimé. Et Merlin savait combien cela le rendait plus terrifiant.

Hermione se sentait étouffée par ses affres. Elle tremblait de rage comme de peur. Et pourtant elle ne pouvait empêcher sa raison de hurler qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, mais elle-même n'y croyait pas. C'était ridicule. Enfin, ça l'aurait été si ses doutes étaient infondés. Or, ce n'était pas le cas.

-C... C'est... C'est celui de... De... De Tom Jedusor? Balbutia-t-elle la voix enraillée.

-Non.

Hermione soupira de soulagement à l'entente de la réponse d'Harry qui n'avait toujours pas parlé jusque-là, mais rien n'était jamais simple. Alors Harry reprit :

-C'est le leur.

Le « leur » ?

-Co... Comment cela ?

Hermione sentit ses angoisses revenir lorsque pour toute réponse son ami lui tendit, la gorge serrée, le bouquin. Jamais elle n'aurait cru autant haïr un livre.

« A trois, quoi
qu'il advienne. »

Hermione arrêta de respirer lorsqu'elle lut le titre doré. Jedusor avait participé, or, Jedusor n'aimait personne.

La lionne tremblait lorsqu'elle ouvrit le journal noir. Alors, après avoir repris sa respiration, la jeune fille commença à lire ses ligne remplies d'un amour plein d'épines, ces mots pleins de morts et de noirceur, ces lettres infernales, ces phrases aux tournures dangereuses. Elle se plongea dans une lecture néfaste comme le plus violent des poisons. Oui, c'était ainsi qu'elle se sentait : empoisonnée.

Mais elle lut tout de même l'introduction.

« A vous qui lisez cinquante ans plus tard,

Sachez que vous n'êtes pas les bienvenus.

Ici reposent les pires des secrets.

Ici reposent nos pires méfaits.

Nous sommes le débuts.

Nous sommes la fin.

L'existence notre est mais.

Le noir est notre destin.

Le premier se nommait« Voldemort ».

On appelait la seconde, « Mort ».

La dernière était la « Noire du Sort ».

En nos mains reposent,

En nos cœurs se composent,

Le passé, le présent et le future.

Nous fûmes, nous sommes, nous serons.

Qui sommes-nous ?

Agenouillez-vous car grâce au noir,

Nous sommes Les Rois de Serpentard.

Tom, Titania et Némésis »