Disclaimer : Magnificent Century Kösem est l'oeuvre de Yılmaz Şahin .
Résumé : Mehmed voudrait aimer Osman. Vraiment. Mais il y a tout ce qui constitue son frère qui dégoûte une partie de lui. [Magnificent Century : Kösem]
Note de l'auteur : Cet écrit a été réalisé dans le cadre de l'atelier d'écriture du Discord « La Fabrique à Plumes» du 14/11/2022. 30 minutes. Contrainte – N°5 - Votre personnage essaie d'expliquer ce qu'il ressent pour un autre personnage (pas forcément de l'amour !)
Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de personnages historiques (39/50) + Période historique du 12/08/2022 au 19/08/2022 : L'EMPIRE OTTOMAN (1299-1922)
Je n'arrive pas à t'aimer
Mehmed voudrait aimer Osman. L'aimer vraiment, comme il aime ses autres frères et sœurs. Une partie de lui l'aime : ça reste son frère. Une partie de lui sait aussi combien il est ignoble avec lui :
Osman n'a pas eu un début de vie facile.
Sa mère est morte avant son premier anniversaire. Ce n'est pas comme Bayezid, lui aussi un demi-adelphe. Bayezid, il vit avec sa maman. Osman, lui, n'a aucun souvenir de son visage, de sa voix, si elle l'aimait ou non, s'il lui ressemble. Kösem l'a sauvé d'une bande d'assassins et son cœur de parent a pris le dessus : on ne laisse pas un bébé tout seul. Certes, Handan, leur grand-mère, aurait pris soin de lui selon les règles du harem. Sauf qu'il aurait été comme exclu d'un cercle familial. La favorite a voulu lui rendre ce qu'on lui a volé, peut-être trop :
Elle prétend que non mais on voit bien qu'Osman est le favori.
Elle est patiente et bienveillante avec tous ses enfants mais son beau-fils, lui, a le droit à un peu plus de tout cela.
Il faut dire aussi, en toute objectivité, qu'Osman est le fils rêvé : il est naturellement gentil, serviable, poli, il est bon élève, il est humble, il montre l'exemple pour ses cadets, il est dévoué à ses parents, il reconnaît ses fautes, il s'excuse quand il a tort, il est pieu sans être dévot...
Il fait des efforts aussi.
Avec lui.
Il veut être un frère pour lui aussi, il tente de créer un lien...
Sauf que c'est plus fort que lui, Mehmed n'y arrive pas et rejette en bloc cet être trop parfait avec qui il rivalise mais ne pourra jamais surpasser.
Osman le dépasse en tout : il est meilleur étudiant. Il est meilleur cavalier, archer, nageur... et sans doute est-il aussi un meilleur fils. Il ne serait pas étonnant qu'il aime leur mère encore plus que lui : peut-être qu'au fond de lui est niché la gratitude d'avoir été recueilli, adopté et élevé parmi tous les autres enfants de son père et non mis sur le côté comme l'aurait voulu la procédure. Kösem s'est battu pour lui alors qu'elle ne l'a pas mis au monde, comment ne pas lui en être reconnaissant ?
Mehmed a le sentiment de ne pas exister aux yeux de sa mère.
Quoi qu'il fasse, ce sera toujours en comparaison avec ce demi-frère, à plus forte raison que seulement quatre mois séparent leurs anniversaires.
Les fautes de son aînés seront plus aisément pardonnées.
Tout ça parce que sa mère est morte quand il était bébé.
Alors que dans un autre monde, il aurait été cet aîné et la perfection du cadet lui aurait paru moins pesante : il aurait été mieux placé pour le trône impérial. Mais même cet héritage, Osman le lui vole.
Tout cela n'est pas de sa faute, Mehmed le sait très bien.
Et s'il y a des coupables, ce sont leurs parents.
Mais Osman est à son niveau, c'est plus facile de le viser. S'il n'était plus là, certes on le comparerait à un mort. Néanmoins, il ne serait plus là et son absence aiderait...
Oui, Mehmed voudrait réussir à aimer Osman.
Sauf que rien n'est fait pour l'y aider.
Et surtout, si on ne peut pas aimer tout le monde, pourquoi alors contenir le fait que sa perfection l'horripile et le ronge ?
Les places auraient dû être inversées... ou Osman aurait mieux fait de mourir avec sa mère : ils auraient eu alors tous les deux la paix...
FIN
