Disclaimer : Magnificent Century Kösem est l'oeuvre de Yılmaz Şahin .
Résumé : Tout avait commencé par une simple question d'Osman : comment Papa et Maman s'étaient-ils rencontrés ? [Magnificent Century : Kösem]
Note de l'auteur : Cet OS est une réponse au challenge de La Meilleure Plume organisé par le discord « La Fabrique à Plumes ». Le thème de cette session était : vos personnages expliquent à leur.s enfant.s comment ils se sont mis en couple.
Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de personnages historiques (37/50) + Osman II + Prénom 202 : Osman + Scorpion : Osman II (MC) + Période historique du 12/08/2022 au 19/08/2022 : L'EMPIRE OTTOMAN (1299-1922) + Quatre aspects de... Rosa Diaz (B99) : 4/4 : Passé mystérieux : écrire sur quelqu'un qui raconte une scène de son enfance ou sur quelqu'un qui découvre le secret gênant d'un autre personnage + Osman et Ahmed : Moment avec ses enfants
Le malheur des uns pour le bonheur de l'autre
Kösem est encore alitée. Elle a accouché tout récemment de Murad. Ahmed lui rend visite tous les jours et ce soir, les enfants sont là. Osman, Mehmed, Ayse, Gehverhan et Fatma.
-Allah a répondu à mes prières, j'ai un frère ! Sourit Mehmed
-Il faut se réjouir de l'enfant que le Ciel envoie, indépendamment de son sexe, Mehmed. Dit sa mère en caressant sa joue. Mais oui, tu as un nouveau frère.
-Cela ne veut pas dire que je n'aime plus mes sœurs ! Se défend-il. C'est juste que ça change, un frère, après plein de sœurs !
Les filles sont réunies autour du berceau, prenant garde de ne pas réveiller le nourrisson. Osman, lui, se tient un peu en retrait, l'observant tout à loisir.
-Il te ressemble déjà. Constate-t-il après avoir comparé la mère et l'enfant
-Les bébés changent vite, tu sais.
Le sehzade se rapproche et s'assoit à côté de Kösem.
-Maman, comment as-tu rencontré Papa ?
Aussitôt, il sent les yeux assassins de Mehmed sur lui.
-Maman est ma maman, Osman. Pas la tienne.
La douleur dans les yeux de son aîné fait rapidement réagir la favorite.
-Mehmed ! S'écrit-elle plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu
Il y a peu, Osman a appris qui était Mahfiruze. Ils lui ont expliqué son histoire, le fait qu'il a été adopté par la sultane. En théorie, elle est sa belle-mère puisqu'il est le fils d'Ahmed, mais à ses yeux, elle est sa maman. Et Mehmed, qui semble d'un naturel soit jaloux soit bercé dans ses insécurités, semble avoir trouvé un moyen de mettre de la distance entre eux alors que son aîné, lui, ne demande qu'à l'aimer.
-Mehmed. Reprend doucement Ahmed en posant une main sur son épaule. Nous vous l'avons expliqué, rappelle-toi. Oui, il est vrai qu'Osman n'est pas venu dans la famille comme Murad est venu. Mais ta maman est aussi sa maman. Une maman, c'est celle qui élève et qui aime, pas uniquement celle qui porte dans son ventre.
Allah soit loué pour son royal amant...
-Maintenant, pour répondre à ta question, Osman. Continue le padichah
Toutes les têtes se tournent vers lui.
-Votre mère et moi, nous nous sommes rencontrés ici même, au palais. Révèle-t-il
-Elle était une concubine comme Mahfiruze ? Demande Osman
Ahmed acquiesce.
-J'avais dans mes appartements le portrait d'une jolie jeune fille que je trouvais très belle : votre maman, qui vivait sur l'île de Tinos. Votre arrière grand-mère Safiye l'a retrouvée et l'a faite venir ici. Nous nous sommes vus la première fois dans les jardins, ceux où j'ai planté mon jasmin. A l'époque, votre maman s'appelait encore Anastasia et elle escaladait le mur pour atteindre la mer.
Cela semble faire sourire Ayse.
-Pourquoi tu escaladais, Maman ? Demande Gehverhan
-J'avais peur ! On m'avait dit que le sultan était un monstre qui mangeait les jeunes filles ! Explique Kösem. Mais la vérité, c'était que le sultan était un jeune garçon de mon âge, qui venait de perdre son papa et qui était très gentil. Et en apprenant à le connaître, je suis tombée amoureuse !
Osman écoute mais baisse les yeux. Il ne trouve pas ça beau, lui. Il sait comment les jeunes filles arrivent au harem : on les enlève à leurs papas, à leurs mamans, pour les faire venir ici. Alors oui, elles ont des beaux habits, on leur apprend plein de choses, peut-être que chez elles elles n'auraient pas pu aller à l'école. Mais on les a arrachées à leurs parents. C'est mal. Et c'est triste. Par-delà la mer, il y a la maman de sa maman. Il y a sa sœur. Il sait que son papa est au Ciel. Par-delà la mer, à Tinos, la maman et la petite sœur de sa maman pleurent encore de l'avoir perdue. Lui, si on l'arrachait à sa maison, il serait malheureux, si malheureux, qu'il voudrait devenir une pierre pour couler tout au fond du Bosphore. C'est pas beau d'enlever les gens. C'est pas beau l'esclavage. Pourquoi les grands le font ? Ils ne savent pas que c'est pas bien ? Lui, si un jour il est sultan, il voudrait que son amoureuse elle le soit parce qu'elle veut être au palais avec lui, pas parce que quelqu'un l'aura fait venir sans lui demander son avis.
-Tu as l'air triste, mon Osman. S'inquiète l'accouchée
-Ta famille doit te manquer.
-Vous êtes ma famille, mon chéri.
-Mais ta maman et ta sœur ne sont pas là... J'aurais aimé les connaître, moi.
Kösem accuse le coup. Elle l'admet : elle est complètement désarçonnée. Elle sait son fils de cœur mûr pour son âge, les lalas ne cessent de complimenter son intelligence, sa finesse, sa curiosité d'esprit. Sauf que ce qu'il vient de dire, ce qui sort de sa bouche alors qu'il n'a que six ans, personne n'ose le prononcer ici :
Pour une famille royale heureuse, combien d'autres familles détruit-on ?
-Ma maman et ma sœur savent où je suis. Elles savent que je suis très heureuse et elles sont heureuses pour moi. Il ne faut pas t'inquiéter, mon lion.
C'est un mensonge. Mais le Ciel lui pardonnera : est-ce si mal si cela apaise des tourments qui n'ont pas lieu d'être dans un si petit corps ?
-L'empire fonctionne comme ça, Osman. C'est tout. Dit Mehmed
-Oui, eh bien il fonctionne mal. C'est pas bien d'enlever des enfants à leurs parents...
Le couple échange un regard. Si leur aîné devient sultan, nul doute qu'il sera un réformiste voire un révolutionnaire, peut-être le nouveau Réformateur ou Magnifique. En attendant, ils devinent surtout une grande sensibilité et cela va être à surveiller : il serait dommage que sa précocité gagne les années si précieuses de la vraie innocence.
FIN
