Ses soupirs ne se font pas entendre.
Il gémit son prénom dans l'oreiller de l'hôtel et bouge ses hanches au rythme de son joli fantasme. Son pénis frotte contre le matelas et la peau s'avance et se recule pour le plus grand plaisir de son gland humide à mort. Il est excité comme un chien en ce matin frais, et il se demande si Marion aimerait être celle qui lui procure ces sensations. Il ne se pense pas amoureux, mais la gentillesse et la douceur de cette adolescente perdue le font se sentir chaud.
Le liquide pré-éjaculatoire mouille sur le matelas et Antoine lève ses hanches, se tient sur une main et place l'autre entre ses jambes pour toucher le méat avec son pouce. Il soupire et pousse un cri silencieux, sa bouche bien ouverte sans que pour autant un son ne sorte.
Il est très sensible ici, et il s'assoit sur ses tibias pour avoir sa seconde main de libre.
Antoine lèche ses doigts et caresse son mamelon dur et tout sensible et le pince par moments, amoureux de la sensation. Ses yeux fermés imaginent que c'est la bouche de Marion.
Oh il a honte d'imaginer que ce soit elle qui lui procure ces sensations fortes… mais elle est sujette à tant de désir de sa part qu'il sait cacher.
Elle n'est pas en droit de ressentir plus que de la simple affection professeur-étudiant et lui non plus. Mais malheureusement il reste trop de mois pour qu'il se défasse d'elle et réciproquement, alors il s'autorise une dernière masturbation en pensant à elle.
La désirer fait-il de lui un criminel ?
Après il se penchera à nouveau en faveur de cette prostituée qui l'aime énormément et qu'il aime bien labourer dans le respect des règles de l'art.
Le sexe est sacré mais en manque d'amour à son âge une nuit lui suffit à en tenir d'autres pendant le reste du mois.
En attendant son esprit est concentré sur Marion en imaginant son corps et ses gestes envers lui.
« Chérie mes mamelons… lèche-les bien, ma belle ! »
Il entend dans sa tête son rire innocent.
Antoine ne tient plus, il ouvre les yeux et voit le porno qu'il avait oublié en face de lui derrière l'oreiller.
La femme à l'écran entreprend de se mettre derrière l'homme et de le lécher.
C'en est trop pour ce pauvre Antoine, il renverse toute sa semence à moitié sur le matelas et le reste sur sa main dans un petit jet de quelques centimètres. Son pouce et son index serrent très fort le mamelon et il glapit, heureux et satisfait.
Il s'écroule sur le matelas, le menton dans l'oreiller et son ventre dans ses traces de sperme.
Il soulève son bassin et récupère avec ses doigts sur le matelas et son ventre le sperme et le goûte. Il a toujours adoré ce goût salé, amer, et les filles également quand elles acceptaient d'en avoir sur la langue.
Et réciproquement il accepté de donner le meilleur de soi avec sa bouche sur leur sexe pour goûter le jus du fruit.
C'est ce qui fait de lui un si bon coup : il est toujours à l'écoute de ses partenaires, pas à l'écoute de son propre désir de fourrer son sexe dans n'importe qui.
C'est ce qui le fait se sentir aimé. Les filles comme les garçons redemandent un deuxième tour avec lui pour maestro.
Marion gémit, sa main toujours dans sa culotte en train de frotter avec un seul doigt son petit bouton sensible. Sa respiration est erratique et elle ne peut s'empêcher de balbutier le prénom d'Antoine et d'autres choses incohérentes.
Elle aime cet homme et le veut, son désir de sa chair prend le dessus et elle se caresse plus vite, la chambre gagnant un autre gémissement de plaisir sexuel.
Son doigt de déplace plus bas elle imagine Antoine en train de gentiment la doigter après avoir léché et avalé goulûment sa cyprine. Elle s'imagine passer ses doigts dans ses cheveux bouclés et les caresser alors qu'il fixerait sa vulve humide. Elle rentre un deuxième doigt et un petit cri involontaire s'échappe d'entre ses lèvres en forme de coeur. Elle fait en sorte qu'ils aillent loin en elle, qu'ils atteignent le dessous de son col.
Son fantasme sur pattes endormi dans la chambre d'en face, elle en a profité pour lui voler son pull et le porter pour sa séance de masturbation.
Son odeur est enivrante, si masculine et si sucrée qu'elle jouit très vite sur ses doigts, sa tête se heurtant à l'oreiller alors qu'elle halète frénétiquement et prend une poignée du pull vert dans son poing pour s'accrocher au calme de la pièce.
Après presque vingt secondes à doigter frénétiquement ses points les plus sensibles, ses jambes écartées ont fini par tomber mollement sur le matelas et son bras finit par picoter de soulagement de ne plus avoir à bouger entre ses jambes.
Marion retire sa main humide de son entrejambe et lèche doucement ses doigts avant de les sucer, imaginant que c'étaient ceux de son Antoine chéri qui avaient pénétré son vagin vierge de tout homme.
Elle sait qu'elle doit rendre le pull ou alors Antoine risque d'avoir froid.
Mais…
par fénéantisme elle décide de le plonger dans son sac de cours, bien plié entre son trieur et un de ses manuels.
Elle avait espéré une chambre avec lui mais tellement bienveillant qu'il est il a décidé de payer plus cher pour son respect et la bienséance.
Marion s'endort ensuite dans juste sa petite culotte et rêve de choses tout-à-fait agréables.
Le matin, Antoine ne retrouve pas son pull vert, que son pantalon, ses chaussettes, et son T-shirt noir. Pas de trace de pull vert foncé à l'horizon.
Énervé et se disant qu'il y a un fichu voleur ici il décide qu'au lieu de se fâcher il ira en acheter un nouveau, un mieux que celui qu'il avait encore hier soir.
Le voleur peut le garder, ce pull, Antoine va trouver bien mieux et bien plus douillet !
Doucement, il pose sa tête contre le bois blanc de la porte de la chambre de Marion avec sa main lourde sur la poignée.
Il ne laisse pas Marion seule dans un hôtel, jusqu'à ce qu'ils soient au lycée elle est sous sa responsabilité. C'est lui l'adulte qui l'a entraînée dans cet hôtel.
L'internat fermé il ne voulait pas dormir dans sa voiture.
Marion est une douce petite chose qui n'a conscience de rien, vraiment rien.
Il est tombé plutôt rapidement pour elle. Elle est si mignonne, si gentille… elle est la personne dont il rêve depuis qu'il est adolescent.
Antoine a un gros cœur d'homme romantique : malgré ses conquêtes passées, les prostituées et le peu d'exs qu'il a eus… il recherche quelqu'un avec qui se poser définitivement, affligé par tant de solitude et d'ennui de sa main et par l'enchaînement des coups d'un soir.
Marion veut de lui, c'est évident.
Il connaît la nature de leur relation : malsaine au possible !
Il sait très bien qu'il ne peut pas être avec elle, parce qu'il n'est pas spécialement amoureux, juste attiré par le rêve transposé dans le corps d'une humaine mais aussi parce que c'est une relation qui va à l'encontre des conventions sociales et morales. Marion est un fruit défendu du jardin d'Éden, que lui en tant qu'Adam va goûter à un moment ou un autre s'il ne s'arrête pas maintenant.
Tout doucement, très lentement pour être précis, il ouvre la porte de la chambre au lit confortable. La chaleur inexistante du couloir est remplacée par une douce brise chaude sur son visage et sa main. Les charnières grincent et Antoine claque des dents.
Il ferme la porte d'un claquement et sursaute à sa propre bêtise.
Mauvais mouvement pour le professeur mais il ne va pas reculer pour autant.
Il regarde, les yeux reposés, la forme endormie de l'élève fragile et cassable comme du verre sur du carrelage. Il s'approche en titubant comme si il s'était cassé une jambe et, comme une ombre de l'au-delà, il s'est penché au-dessus d'elle avec ses mains tendues pour toucher la peau de ses bras nus.
Il veut juste savoir si elle est si insouciante au point de se dénuder dans une chambre à part.
Pas de soutien-gorge, juste une culotte, a révélé sa petite fouille.
Marion tremble malgré la chaleur de le pièce.
– Marion ? Réveille-toi s'il-te-plaît…
Elle geint et parle avec difficulté d'une voix sèche de réveil matinal.
– Quelle heure est-il, monsieur ? J'ai l'impression d'avoir dormi seulement vingt minutes…
– Ça fait en réalité sept heures. Il est cinq heures du matin, jeune femme.
Marion le regarde groggy, une grimace mécontente sur son petit visage mignon.
– Mais monsieur… nous dormons dans la ville où vous enseignez, pourquoi vous lever aussi tôt ?
Antoine n'a pas bronché.
– Vous ne portez même pas de T-shirt !… souffle Marion.
– C'est l'habitude, puis j'avais un pull mais je ne le retrouve pas, alors je dois m'en acheter un autre sinon je vais tomber malade. Et évidemment tu viens avec moi puisque tu es sous ma responsabilité !
Il lui jette sa robe au visage et Marion la touche avec le bout de ses doigts.
– J'arrive dans dix minutes.
[...]
Se lever à cinq heures du matin pour aller à la porte de son élève est stupide, mais c'est encore et toujours son devoir d'adulte de la trimballer partout avec lui. Il profite de son temps compté avec elle en la conduisant au magasin le plus proche et ouvert à heure matinale. Heureusement pour lui, ils se trouvent dans la zone commerciale de la commune et ont donc pu trouver très rapidement un nouveau pull.
Marion s'ennuyait mais prenait au moins la peine de le féliciter sur sa belle apparence.
Arrivés à la casse et prêt à dégainer sa carte bleue — 15 le pull ça fait un peu mal mais au moins il est ressemblant et plus douillet — la caissière s'est exclamée qu'elle le connaissait du lycée.
– Antoine Ferrand ? demande la femme avec un large sourire sur son visage fin et sculpté par les meilleurs.
– Cassandre Chazier ? il demande peu sûr de lui.
La femme, apparemment bien nommée Cassandre lui sourit et se jette dans ses bras depuis son comptoir. Très vite elle lui embrasse la joue et Antoine regarde Marion du coin de l'œil ; elle fixe avec la mort dans l'âme le contact entre les lèvres maquillées et la joue.
– Ça fait si longtemps Toitoine ! Tu deviens quoi depuis le temps ?
Il s'éclaircit la gorge et gonfle sa poitrine, tout fier d'annoncer qu'il est enfin devenu professeur de mathématiques du second degré et qu'il est un homme toujours aussi bien dans sa peau comme au lycée. Les yeux de Cassandre se mettent à briller et elle s'éclame « Oh mon bébé a tellement grandi ! Je suis si contente que tu aies réussi ta vie ! » avant de jouer avec ses cheveux bouclés.
Antoine reconnaît dans ses yeux bleus le léger désir qu'elle éprouve pour lui.
C'est une ex-petite-amie après tout, et une vraie nymphomane ! Toujours à demander du sexe et des pratiques proches du BDSM. Certaines se sont révélées agréables mais la plupart du temps il se sentait trop à découvert pour bien agir ou trop dégoûté.
Elle l'avait littérale enculé sous toutes ses coutures.
Elle lui faisait peur et il a décidé de la jetter du jour au lendemain.
Au moins elle reste divertissante.
– C'est gentil Cass mais rappelle-toi que je t'ai quittée alors pas de ça entre nous, d'accord ? il lui dit en la repoussant de lui.
Cassandre regarde derrière lui la petite Marion toute tremblante.
– Qui est-ce ?
– Qui ? Marion ? C'est personne d'important. Je peux payer et partir ?
– Bien sûr, lui répond Cassandre tout en glissant le vêtement sur le comptoir pour scanner l'étiquette code-barre. Je peux aussi avoir ton numéro ?
Il paie sans contact avec sa carte bleue et prend son pull.
– Je travaille au lycée Beauregard si tu veux passer. Je termine à seize heures, il lui chuchote de sa voix suave avec un joli clin d'œil en fin de phrase.
Cassandre devient rouge et baisse le regard sur le sol.
Antoine prend Marion par le bras et ensemble ils sortent de la boutique. Il ne comprend pas pourquoi son silence mais suppose que c'est parce qu'elle est fatiguée.
– Qui était-ce ? demande enfin la jeune adolescente après plusieurs longues minutes de silence.
Antoine hésite à répondre puisque c'est personnel mais se dit que ça n'est pas si problématique qu'elle sache.
– C'est mon ex de terminale à Clermont-Ferrand.
Marion se met à rougir et Antoine se reconcentre sur la route en face de lui, apercevant le lycée Beauregard pas très loin.
– Vous l'aimez encore ?
Antoine faillit s'étouffer dans sa propre salive.
– Peut-être.
La réponse est non, mais si ça permet d'éloigner Marion de lui c'est parfait.
Les yeux bruns de l'adolescente tombent à ses genoux et son visage gai faiblit doucement. Voilà une nouvelle qui ne lui plaît pas des masses, mais peut-être que ça l'aidera d'une manière ou d'une autre à se détacher de lui ne serait-ce qu'un petit peu.
– Je vois…
Antoine, une fois garé sur le parking, montre à la jeune femme la fameuse salle des profs.
– Écoute, il n'y a personne et je te laisse ici avec moi le temps que le lycée ouvre officiellement. Tu restes sage et tu te tais.
[...]
Deux mois ont passé depuis l'incident de l'hôtel et Antoine a commencé à poser des limites avec son élève.
La fréquence des pauses clope s'est décru et les rendez-vous à la fin des cours ont cessé petit à petit jusqu'à ne plus exister du tout. Antoine se sent soulagé de ne plus avoir sur la conscience ses désirs pour son élève et la traite désormais à égal des autres. C'est terminé le temps de la chouchou du prof, maintenant il faut laisser place à l'égalité.
Marion, comme il l'a remarqué, a été grandement impactée par son rejet de sa présence. Elle est désormais tout le temps triste, en train de pleurer, et à se scarifier durant ses cours. Il n'accorde plus aucun crédit à ses crises et contacte régulièrement la psychologue pour des conseils et pour lui donner rendez-vous avec son élève.
Marion est devenue très différente et il n'a laissé aucun espoir se glisser pour elle. Quand des filles l'ont frappée il a intervenu et a fait un rapport au CPE pour décider d'une sanction disciplinaire appropriée. Quand elle l'a regardé, les yeux pleins d'étoiles et ses joues rouges, qu'elle s'est jetée sur lui et qu'il l'a esquivée, il a remarqué à quel point son cœur a été brisé en des milliers de morceaux à ramasser avec les doigts.
Il s'est senti désolé, mais c'était pour le mieux.
Aujourd'hui il prend un malin plaisir à sortir avec son ex Cassandre, l'embrassant devant l'établissement et quand Marion les voyait elle fuyait.
Il doit admettre que depuis qu'elle ne passe plus son temps avec lui elle est devenue pathétique.
Elle a commencé à mettre du maquillage pour accentuer ses traits les plus mignons et l'impressionner, elle met maintenant exclusivement des jupes au-dessus du genou et boucle ses cheveux avec toujours un papillon à l'arrière de la tête pour retenir les mèches de devant. Elle est devenue une femme magnifique, mais Antoine ne supporte plus ce qu'elle lui inflige.
Elle le rend fou, complètement malade.
Il veut son cœur et lui demander grâce à genoux !
Il a couché une fois avec Cassandre depuis qu'ils se sont revus tous les deux, mais chaque éclair dans sa mémoire revient aux pleurs et aux bras meurtris par les coupures des lames de Marion.
Un soir en allant à sa voiture il voit une silhouette sur le toit du lycée. En s'approchant il voit que c'est cette élève qui lui cause tant de problèmes.
Il souffle de frustration et prévient Cassandre qu'il sera en retard à leur rendez-vous sans sexe.
Il lui apprend petit à petit à contrôler ses pulsions.
– MARION, DESCEND DE LÀ MAINTENANT !
L'adolescente regarde depuis sa place en hauteur son professeur de mathématiques et se laisse rouler er rouler jusqu'à atteindre le bord et tomber.
Antoine a à peine le temps de réaliser ce qu'il se passe qu'il court pour la rattraper avant qu'elle ne heurte le sol.
Marion tombe dans les bras forts du professeur et se met à pleurer comme d'habitude. Elle s'accroche au torse large d'Antoine et il voit son eyeliner commencer à couler avec les larmes. Elle crie à quel point elle le hait, à quel point c'est de sa faute si elle est comme ça.
Il se pose au sol toujours avec elle dans ses bras et embrasse son front comme il le ferait à un enfant.
Il regarde le ciel gris commencer à s'assombrir pour laisser place à la nuit et souffle.
– Idiote.
Elle pleure de plus belle et Antoine lui ajoute tendrement : « Je t'apprécie. Pourquoi me fais-tu des frayeurs comme ça ? Tu crois que je suis bien quand tu es mal ? »
Marion essaie de reprendre son souffle et renifle. Son visage ne ressemble plus à rien.
– M. Ferrand vous me détestez alors que moi je…
Elle regarde le sol et les bras d'Antoine font une barrière plus protectrice autour d'elle.
– Non Marion. Je fais ça pour notre bien : je ne suis pas magicien, je suis incapable de t'aider plus que je l'ai fait. Tu dois accepter de te faire aider par des gens que tu ne connais pas et qui sont compétents, Marion.
– Je sais mais… c'est tellement dur de vivre !
– Tu vas t'en sortir et te reconstruire, d'accord ? Ça va aller.
Oui, ça va aller.
