Marion profite de la chaleur du pull volé d'Antoine alors que la chambre dans laquelle elle dort tous les soirs est miteuse, humide et froide.
Ce soir-là elle se repasse en boucle l'image d'Antoine qui la porte dans ses bras et lui murmure des choses pour la rassurer et ainsi la calmer.
Elle allait mettre fin à ses jours parce qu'il ne l'aimait plus, mais finalement grâce au destin il l'aime encore un peu !
Marion regarde sous son lit et en sort une petite boîte où se trouve un jouet que son amie lui a donné pour la blague. Cette amie ne se doutait pas que le jouet serait effectivement utilisé.
Ça n'est pas un jouet pour les enfants mais plutôt un jouet pour… un plaisir solitaire.
Oh Dieu seul sait qu'elle l'utilise très souvent à cause d'Antoine. Il est trop attirant pour son propre bien, même quand c'est un effoyable connard.
Et ce soir ne fait pas exception. Alors après l'avoir lubrifié correctement — et sachant que ses parents ne sont pas là pour la nuit — elle le glisse très lentement en elle, jusqu'à ce que la pointe ronde touche le fond.
Marion halète et respire difficilement, sentant son hymen légèrement distendu par le petit jouet piquer comme à chaque fois. Elle passe sa main sur son front et regarde entre ses jambes bien écartées sa main tenant la base du jouet phallique.
Elle ferme les yeux et commence à bouger lentement sa main pour ne pas provoquer une quelconque déchirure dans son vagin légèrement humide de son doigté précédent.
Elle continue de penser à Antoine, à quel point il a des bras forts et à la manière dont il l'a confortée tout à l'heure…! Elle est raide dingue de lui et se met à bouger sa main plus vite, sentant donc le jouet taper plus fort à l'intérieur d'elle.
Elle se met sur ses genoux et garde sa tête sur son bras, sa main sous elle guidant le jouet à l'intérieur. Elle ressent tout bien mieux dans cette position et ne se retient pas de gémir le prénom qui la fait frémir depuis janvier.
« Antoine ! Antoine ! Tape plus fort mon col ! » hurle-t-elle à la mort.
Elle y va tellement fort, elle y va tellement vite, elle imagine tellement Antoine être un vrai dieu du pieu, que ça la fait jouir rudement avec un cri de plaisir intense qu'elle ressent sur ses points sensibles et son col maltraité.
Elle halète lourdement et s'effondre sur son drap, le jouet toujours en elle. Elle sent que l'odeur d'Antoine est toujours sur ce pull caché dans ses affaires depuis février. Elle ne le lui rendra pas, puisqu'il ne l'aimera jamais.
Elle l'a entendu parler au téléphone avec Cassandre, elle ne pouvait entendre que ce que lui disait mais une seule phrase a réussi à faire s'écrouler tout son monde en l'espace de quelques secondes.
« Je suis amoureux, », a-t-il dit avec un léger sourire sur son visage parfait.
Marion a eu le cœur définitivement brisé à cette déclaration.
Antoine est amoureux de Cassandre.
Celle-ci n'aimera jamais Antoine autant qu'elle.
Mais au moins il se prend tout de même d'une certaine affection pour Marion, aussi légère soit-elle.
Doit-elle être toujours au bord de la mort pour qu'il s'intéresse à elle ?
C'est injuste ! Elle a tout essayé pour avoir à nouveau ses beaux yeux hazels sur elle : jupes et robes, maquillage, talons de cinq centimètres… elle a même essayé de changer ses notes mais rien n'y fait ! Il ne l'a même pas regardée différemment !
Marion déteste Cassandre. Elle ne l'a vue qu'une fois, ne lui a jamais parlé, mais la déteste pour lui avoir volé Antoine alors qu'elle avait sa chance avec lui.
Marion retire le jouet de son minou et le fourre dans sa bouche, imaginant que c'est le pénis d'Antoine et qu'il lui ordonne de le lécher pour le nettoyer de son jus.
Elle ne dort plus la nuit, désépérée d'amour du professeur… puis s'assoit sur le jouet et le tient d'une main tout en secouant ses hanches dessus pour faire comme si elle le chevauchait.
[...]
Marion commence à être un petit peu plus jalouse chaque jour qui passe de Cassandre.
Antoine ne parle jamais d'elle durant les pauses clope qu'ils ont commencé à reprendre, mais elle sent bien qu'il est effectivement amoureux. Il rougit souvent quand ils parlent d'amour, bégaie quand il décrit la femme qui fait battre son cœur et enfin dit souvent qu'il meurt d'envie d'embrasser ses belles lèvres maquillées de rouge.
La jeune adolescente ressentait toujours une boule se former dans sa gorge et des larmes commencer à couler de ses yeux à chaque fois. Quand Antoine lui demande si ça va elle répond que c'est le froid qui lui pique les yeux malgré le temps printanier d'avril.
Marion garde la tête haute et ne montre pas sa faiblesse, maintenant plus discrète sur ses sentiments amoureux envers son professeur au risque de lui faire une sacrée frayeur. C'est déjà arrivé une fois, il n'est pas question qu'un tel calvaire recommence !
Comme une harceleuse elle a cherché son adresse sur internet, trouvant facilement ses réseaux sociaux et son LinkedIn par la même occasion. À part son Facebook, tout est privé et elle ne peut donc pas chercher de belles photos plus récentes de lui.
Même à son âge il était beau ! Avec sa coupe de cheveux champignon bouclé de 2010 et son visage beaucoup plus fin. Il était habillé comme un adolescent de son âge mais sans le pantalon de jogging et les Nike de mauvais goût. Il avait un grand sourire et des lèvres rouges, non pas roses comme aujourd'hui et pas de lunettes sur son joli nez.
En somme c'est sûr que peu importe à quel point il a changé durant les années elle l'aime à la folie.
Alors dès que le week-end est arrivé elle s'est empressée de se lever tôt, d'enfiler sa plus belle robe et de se mettre sa peinture de peau plus communément appelée « maquillage » sur son visage.
Enfin devenue la personne qu'elle désire être, elle part de chez elle dans ses bottes en cuir à talons, marchant tranquillement jusqu'à la gare SNCF de Montbrison.
Elle est toute excitée de lui faire cette surprise ! Antoine a dit qu'il ne rentre que le samedi matin après un rendez-vous avec Cassandre.
Bon, ce détail la froisse mais tant pis.
Elle n'a pas dormi de la nuit, ni la nuit précédente après avoir trouvé l'adresse et décidé de faire la surprise.
Elle sourit tout le long du trajet, son téléphone en main à scroller sur son Facebook pour regarder encore une fois son joli visage.
" Il est naturellement né avec l'effet « Glow Up » " se dit Marion en ressentant d'agréables picotements sur ses lèvres.
Arrivée à la gare de Clermont-Ferrand, elle descend et se rend dans le centre-ville grâce à Google Maps, guidée par les passants de temps à autre.
Elle voit qu'elle se retrouve juste en face de l'immeuble d'Antoine et se décide à se poser sur les marches à l'intérieur du bâtiment.
Marion pose sa tête contre le rampart de l'escalier et ferme doucement les yeux, luttant contre le manque de sommeil qu'elle cache derrière un anti-cernes.
Elle attend : une heure, deux heures, et enfin elle entend, à moitié endormie, la porte s'ouvrir et des pas lourd pénétrer l'endroit. Elle ouvre doucement les yeux et voit Antoine, la tête baissée, marcher sans regarder en face de lui. Il est à moitié habillé, a des marques rouges virant au bleu partout sur le cou et peine à se déplacer, ses pas tendus et lents.
Marion l'entend renifler et quand elle l'appelle, il lève la tête et elle voit avec horreur ses yeux rougis et gonflés ainsi que des larmes séchées sur ses joues. Ses lèvres tremblent violemment et il se jette sur elle, le faisant tomber à la renverse.
« Je te demande pardon, Marion ! Je te demande très sincèrement pardon ! » crie-t-il avec déchirement.
Marion sent son cœur fondre et accroche ses jambes aux hanches de son cher professeur.
– Ça va aller Antoine, ça va aller… chuchote-t-elle à son oreille tout en caressant son dos est ses cheveux en même temps. Il l'a autorisée à l'appeller ainsi. Elle est bien allongée comme ça, tellement bien contre le corps d'Antoine avec lui sur elle et entre ses jambes. Peu importe qu'il pleure elle se sent tellement bien… qu'elle finit par s'endormir paisiblement sous lui.
[...]
Quand elle se réveille, elle se voit dans une chambre qu'elle ne connait pas et dans un lit qu'elle ne connait pas. La seule chose qu'elle connait est l'odeur de la pièce, car c'est la même que celle d'Antoine. Et par logique elle se dit qu'elle doit être dans sa chambre !
Elle regarde la table de chevet et voit une photo d'Antoine et d'un homme plus jeune qui lui ressemble énormément. Il doit être son frère puisqu'il en a déjà parlé, ou son cousin d'ailleurs.
Elle tourne la tête et voit Antoine avec un paquet de mouchoirs en train de regarder dans le vide avant de soupirer indignement.
Il a arrêté de pleurer au moins.
– Antoine… commence-t-elle. Pourquoi pleuriez-vous ?
L'homme, qui se met à la regarder tristement, soupire et se couche à côté d'elle. Il attire le petit corps de Marion contre sa poitrine et elle pose ses mains dessus. Antoine renifle ses cheveux brun foncé ondulés par une machine etcaresse son dos.
– C'est Cassandre…
Marion sent une pointe de colère la traverser.
Est-ce là une mauvaise blague ? Il la tient dans ses bras comme il le ferait à son amante et il lui parle de la femme dont il est amoureux ?
Quel bâtard !
– Elle m'a violé.
Ha.
Elle s'attendait à tout sauf à ça.
– Comment l'a-t-elle fait, Antoine. Dîtes-moi tout dans le moindre détail.
Il renifle et serre plus fort le corps de 1,53m contre son torse.
– C'est une putain de nympho. Elle m'a attaché au lit et m'a enculé avec très peu de lubrifiant. Je la hait. Elle ne pense pas aux autres, cette connasse.
– Ça veut dire que vous n'êtes plus amoureux… réfléchit la jeune Marion à voix haute.
Antoine l'éloigne de sa poitrine en plaquant sa grosse main sur son visage et la regarde sans comprendre.
Puis il retire sa main et la pose sur sa hanche.
– Si, je suis toujours amoureux.
Oh.
Marion regarde le T-shirt blanc sous la veste brune légère et pose son oreille contre son cœur battant. Il bat vite.
– Mais pas d'elle.
Marion se retire aussitôt et regarde le professeur sans comprendre. Elle se sent fondre quand il se penche en avant pour lécher ses lèvres.
Marion se recule et Antoine la regarde dans les yeux, droit dedans. Elle est toute rouge et semble mourir de chaud dans ses vêtements plutôt légers. Elle ne comprend pas.
De qui est-il amoureux ?
Antoine recommence.
Il se penche en avant et lèche à nouveau ses lèvres maquillées de rouge.
Cette fois Marion se laisse fondre définitivement et ferme les yeux, laissant la langue d'Antoine explorer la douceur et le goût sec du rouge à lèvres posé depuis l'aube.
Marion pose ses mains sur les joues d'Antoine et ouvre la bouche, ce qui fait qu'il enroule sa langue autour de la sienne et la suce quand l'envie lui prend. Le goût de sa salive semble délicieux pour Marion, en train de mouiller sa culotte dans l'étreinte d'Antoine alors qu'il l'embrasse langoureusement. Elle sent que c'est un baiser appaisé contrairement à ce qu'il veut réellement. Mais elle ignore ce fait ostensiblement.
Il se retire de ce baiser et embrasse tout son visage : ses joues, sa bouche, son front, son petit nez pointu et enfin ses paupières. Et elle fait de même.
– Les mouvements de ta langue ne sont pas bons. Suis les miens la prochaine fois.
Les baisers descendent plus bas.
Ils vont de son menton à son cou et il mordille la chair sucrée et pâle de Marion.
Elle n'est pas portugaise à cent pourcents après tout.
Marion se sent aimée dans l'étreinte d'Antoine, dans la manière dont il embrasse son cou avant de revenir à ses lèvres pour l'embrasser plus chastement. Elle ouvre la bouche et il n'hésite pas à enrouler à nouveau sa langue avec la sienne dans un mélange de salive.
Elle suis plutôt bien apparemment, car il ne se retire pas pour la reprendre.
Il sépare son visage de celui de Marion et regarde derrière lui par gêne.
– Je suis amoureux de toi, il lui dit doucement, d'une voix presque imperceptible.
Elle tend sa main vers sa joue et caresse ses pommettes. Sa peau est douce et il se met à rougir du petit geste tendre de son élève.
Marion rit innocemment à cette déclaration et lui répond : – Moi aussi je suis amoureuse de toi.
Elle l'embrasse à nouveau et vient se mettre à califourchon sur lui.
Il sourit dans leur baiser, elle le sent, puis il l'éloigne encore une fois.
– Marion, je… je tenais à m'excuser de t'avoir traitée avec dédain. Tu ne mérites pas ça mais j'avais peur pour ma carrière alors… égoïstement je me suis fait passer avant ta vie et j'ai commencé à faire n'importe quoi. Je suis désolé.
Marion embrasse son nez et le frotte avec le sien.
– C'est pardonné depuis le moment où tu m'as sauvée de ma roulade sur le toit.
Antoine sourit et passe ses mains sur son dos.
