n/a : Chapitre avec contenu pouvant choquer certaines ames sensibles, nous préférons vous en avertir ! (sérieusement, nous avons fait bien pire et nous prévoyons faire bien pire ... Cependant, nous ne voudrions pas que certaines personnes soient offusquées par la petite dose d'érotisme que nous avons incorporé... A bon entendeur ! Bonne lecture.)

P.S. Une petite review, c'est toujours apprécié et ca fait si chaud au coeur ... pensez donc a nous ! petit regard de chien battu


Nos rêves ne sont que des désirs que refoule notre conscience !


Comment pouvait-on croire que l'eau froide d'une douche, le matin au réveil, pouvait permettre à nos sens de retrouver un semblant d'état « normal » ? C'était la question que Ginny se posait en sautillant d'un pied à l'autre sous le froid jet d'eau de la cabine de douche qu'elle occupait. C'était certes saisissant et avait le mérite de refroidir son corps qui avait été une fois de plus couvert de sueur au réveil mais cela ne chassait pas les flashs de son rêve qui s'imposaient à son esprit avec tellement de véracité qu'elle s'y serait crue pour un peu. Peut-être que finalement, la douche n'était pas une bonne idée. Pourquoi fallait-elle qu'elle se retrouve exactement là où son esprit lubrique avait fantasmé qu'elle se retrouvait avec quelqu'un d'autre quelques temps auparavant ?

Définitivement, la douche n'était pas le meilleur endroit être à ce moment-là. Refermant les robinets, la jeune femme sortit de l'endroit maudit et s'épongea rapidement à l'aide de l'épaisse serviette éponge qu'elle aimait tant mais qu'elle détestait à l'instant. Habituellement, si douce, confortable et chaude, la serviette la réconfortait, la dorlotait, caressait sa peau innocemment. Pourtant, là, tout ce qu'elle lui offrait c'était un sentiment de frustration si grand qu'elle en laissa échapper un grognement de frustration et la serviette alla terminer sans cérémonie dans le panier à linges sales dans un lancer rageur. Pourquoi fallait-il que tout lui rappelle ce maudit rêve ? Pourquoi cette serviette ne pouvait-elle pas remplacer la chaleur du corps de cette personne inconnue qui avait hanté sa nuit une fois de plus ? Pourquoi ce n'était pas ce fichu corps si chaud, si invitant, si enivrant qui la caressait à la place de ce maudit bout de tissu éponge ?

Appuyant ses deux mains sur le rebord du lavabo, elle se força à inspirer par le nez et à relâcher l'air lentement pas la bouche. Elle devait se ressaisir, il en allait de sa santé mentale se disait-elle. Fermant les yeux pour reprendre la contrôle de son esprit si peu coopératif, elle le revit†Le doigt ! Elle revécut avec une exactitude si parfaite, le trajet qu'avait effectué ce simple doigt de cette personne inconnue sur la totalité de son corps qui brûlait sous ce geste pourtant si simpliste. Le doigt avait commencé du bout de sa grosse orteil pour remonter avec une lenteur et une sensualité à tuer d'impatience les moines les plus chastes. Il avait trouvé son chemin à travers mollet, genou, cuisse, hanche, faisant une pause sur son ventre, taquinant son nombril, puis remontant le long de son sternum. Le fautif, s'était frayé un chemin entre ses deux seins sans même les effleurer puis s'était attardé sur sa gorge. Avec douceur, il était venu se cacher derrière son oreille gauche puis s'était perdu dans sa rousse chevelure avant de retrouver son chemin et de recommencer en sens inverse, toujours avec cette lenteur à damner. Un simple doigt avait réussi à la rendre complètement soumise, du moins dans son rêve.

Une claque mentale, un soupir si bruyant qu'il aurait pu être entendu d'un sourd et un lavage de dents plus tard, la rouquine était prête à tenter de nouveau, d'agir comme si rien n'avait été, comme si ce rêve n'avait jamais été. Mentir. Mentir à son entourage qui s'inquiétait de la voir si renfermée, si taciturne, si secrète. Pire ! Se mentir à elle-même en refusant d'accepter que de tels désirs puissent être siens. Se faire du mal elle-même en repoussant toujours et encore le moment où elle devrait se retrouver seule avec sa conscience. Ce moment n'était pas encore arrivé, et ainsi, elle descendit manger rapidement avant d'aller effectuer son dernier jour de bénévolat à Ste-Mangouste avant son retour en classe, son retour à sa petite vie étudiante.

Comme à chaque fois qu'elle passait devant la chambre qui avait accueilli quelques jours mademoiselle Adam, la jeune Weasley ne put retenir un petit soupir. Depuis qu'elle avait reçu son congé par les médicomages, la jeune juriste n'avait pas recroisé le chemin de Ginny. Elle lui avait fait parvenir un cadeau de remerciement au siège à son intention, un petit bocal contenant un superbe poisson bleu et noir, à l'air majestueux. Une petite carte accompagnait l'envoi où mademoiselle Adam remerciait une fois de plus de tout son cœur la rouquine qui lui avait sauvé la vie. À toutes les fois que le regard de Ginny se posait sur Télesphore, le poisson, une image s'imposait automatiquement dans l'esprit de la jeune femme : deux mains enlacées. La jeune Weasley en était venue à ne plus apprécier l'être à branchies et heureusement que Hermione lui rappelait de le nourrir, parce que la jeune femme aurait pu le laisser mourir sans même le vouloir ni s'en rendre compte. Elle n'était pas du genre à maltraiter les animaux innocents mais pour une raison inconnue, Télesphore la faisait souffrir et Ginny détestait souffrir.

Ce fut une autre journée éprouvante à Ste-Mangouste. Les mangemorts avaient attaqué de nouveau et on déplorait beaucoup de blessés, ce qui augmentait considérablement la tâche des divers intervenants médicaux de l'établissement qui étaient déjà plus qu'épuisés vu la situation. Ajouter à cela, dans le cas de Ginny, un épuisement moral, cela vous donnait une jeune femme, début vingtaine ayant tous les traits physiques d'un zombie ambulant. Elle aurait fait un excellent cobaye d'expérimentation pour les étudiants de Poudlard.

La rouquine se laissa tomber lourdement dans le premier fauteuil qu'elle croisa à son retour au Siège. Sa mère, ayant entendu quelqu'un arriver, se précipita à sa rencontre.

« Chérie, tu es dans un état lamentable†Va donc te reposer un peu avant le repas, j'enverrai quelqu'un te prévenir »

Molly s'inquiétait plus que quiconque de l'état de sa cadette. Elle la voyait dépérir physiquement et se demandait si sa fille était apte à subir la session d'Université Magique qui approchait à grands pas. Mais par-dessus tout, la mère Weasley, sentait que son « bébé » cachait bien plus important. Elle avait vu pleuvoir avant et verrait bien d'autres orages également. En plus, on ne pouvait tromper une mère sur ce genre de chose. Sa petite fille n'allait pas bien et que Merlin en soit témoin, elle ne savait que faire pour lui venir en aide. Il n'existait pas pires tortures pour une mère !

Ginny suivit les conseils de sa mère et monta péniblement les marches menant à sa chambre qu'elle partageait avec Hermione qui était, heureusement, absente pour l'instant. Elle se laissa tomber littéralement sur le matelas, ne prenant même pas la peine de se déshabiller, ni même d'enlever ses chaussures. De travers dans son lit, vêtue de ses vêtements de soins, la rouquine s'endormit dès que sa tête toucha le douillet oreiller.

Dans l'état qu'elle était, elle ne trouva pas la force de se plaindre lorsque le « rêve » revint s'imposer aux brumes de son esprit endormi. Une main ! Une main si chaude, si douce, si attentionnée. Une main créant des arabesques de caresse sur sa peau. Une main exploratrice et conquérante qui s'appropriait avec délectation, le corps soumis et complètement à sa merci de la rouquine. Une main qui se promenait avec une complète insouciance de l'état dans lequel elle laissait sa victime pourtant plus que consentante. Une paume, cinq doigts. Comment quelque chose d'aussi banal, lorsque l'on y repensait, pouvait vous procurer autant de plaisirs ? Comment cette partie de l'anatomie que tous usent sans même y penser dans tellement de situation, comment pouvait-elle provoquer ; frissons, frémissements et tressaillements ? Une main, si parfaite, si tendre, si †Vigoureuse ? Non, ce n'était plus la même main qui la touchait soudainement :

« Ginny, réveille-toi par Merlin ! Maman fait dire que le repas est prêt ! »

Cette voix ... Ron ... L'esprit de Ginny mit plusieurs secondes à se reconnecter à la réalité, il voulait désespérément rester dans le monde des rêves. Il voulait désespérément rester dans CE rêve ! À contrecœur, la rouquine consentit à suivre son frère qui visiblement avait faim lui alors qu'elle ne savait même pas si la nourriture terrestre arriverait à combler ce besoin indescriptible qui grandissait de jour en jour en elle. Non, la nourriture n'y pouvait rien. Elle seule le pouvait mais elle ne le voulait.

La jeune femme se força à se changer avant de descendre, question de se rendre un peu plus présentable. Elle passa à la salle de bain et s'aspergea le visage d'eau froide, tenta de coiffer sa chevelure de feu et changea de vêtements, abandonnant ses habits de travail avec le linge sale pour revêtir jean et t-shirt. Ginny alla rejoindre les autres qui l'attendaient pour commencer le repas. Lorsqu'elle passa près de son père, ce dernier l'embrassa délicatement puis lui sourit, tentant de redonner, par ce simple geste, un peu de joie de vivre à sa fille. Consciente des efforts de ses parents, la rouquine se força à sourire et prit place près de Hermione qui ne semblait pas avoir plus d'entrain qu'elle-même à ce moment. L'ancienne préfète affichait un air songeur, ses sourcils trahissaient son intense activité cérébrale, il ne fallait pas être devin pour s'apercevoir que quelque chose tracassait la jeune femme. En temps normal, Ginny s'en serait inquiétée, elle aurait offert son aide à son amie, tentant de l'appuyer de son mieux mais cette fois, la rouquine ne s'en sentait pas la force ni le désir. Elle se sentit coupable un instant puis se dit qu'elle avait déjà suffisamment de ce qui lui trottait dans sa propre tête sans chercher à comprendre les autres. Égoïste ? Peut-être. Mais Ginny savait qu'elle ne serait d'aucune aide pour son amie dans l'état où elle était, aussi bien tenter de penser un peu à soi dans des occasions pareilles. Et puis ...Qui s'offrait pour l'aider elle ? Personne. Personne ne comprenait sa détresse. Personne ne pouvait comprendre sa détresse. Personne ne devait comprendre sa détresse !

Malgré la présence au siège de Dumbledore et de quelques autres personnes de l'Ordre, Ginny s'excusa tôt et monta à sa chambre. Elle voulait être seule, passer un peu de temps en tête-à-tête avec elle-même. C'était sans compter sur l'insistance de sa mère qui vint s'enquérir de son état, la maternant jusqu'à l'exaspérer. Puis, ce fut le tour de Hermione qui monta à son tour. Pouvait-elle lui en vouloir, après tout, elles partageaient la même chambre, malgré tout, la rouquine fit semblant de dormir profondément, empêchant son amie de tenter d'amorcer une discussion. C'était un comportement inhabituel pour Ginny mais elle ne sentait pas la force d'affronter l'esprit redoutable de Hermione.

Elle avait beau feindre le sommeil, elle ne dormait pas pour autant. Quand ce n'était pas son propre esprit qui la poussait à pousser un peu plus loin son introspection, s'étaient des images de son maudit rêve qui revenaient au galop la hanter. Tentant de chasser ses pensées qui ne devaient pas être siennes, Ginny se retourna dans un soupir. Mal lui en prit puisque sa compagne de chambre semblait n'attendre que ce geste, comme un chasseur attendant patiemment que sa proie se dévoile. Le regard de la jeune Weasley tomba sur Hermione, assise en tailleur sur son lit, les yeux fixés sur elle, en silence, réfléchissant. Il se passa un long moment avant que l'ancienne préfète de Griffondor daigne parler. Ginny attendit comme un condamné attendant sa sentence, que la jeune femme daigne lui dévoiler son verdict. Elle redoutait cette discussion. Elle pouvait toujours se retourner de nouveau et refuser tout bonnement de répondre à Hermione mais elle la savait plus tenace que cela. De plus, ce genre de comportements ne l'aiderait en rien. Elle attendit donc, anxieusement, que son amie prenne la parole.

« - Tu m'inquiètes, tu sais ? Non, attends, laisse moi terminer ... Je vois bien qu'il y a quelque chose qui te ronge de par l'intérieur. Tu veux pas en parler, c'est ton droit et je ne te forcerai pas la main. Je veux simplement que tu saches que je suis là. Que tu peux compter sur moi, peu importe le sujet »

La jeune Weasley, ferma un moment les yeux et soupira. Comment Hermione, aussi gentille et serviable qu'elle pouvait être, comment pouvait-elle l'aider avec ce problème ? Personne ne le pouvait. Ginny savait que son amie s'inquiétait, qu'elle voulait simplement rendre service, être là pour elle mais la rouquine ne pouvait tout simplement pas concevoir une manière d'aborder un tel sujet avec elle. Comment pouvait-on ouvrir son esprit et ses tourments à quelqu'un d'autre alors que l'on refusait nous-même de s'y aventurer ? Voyant que sa tentative ne mènerait à rien, du moins pour l'instant, Hermione renonça temporairement et se glissa sous ses couvertures en silence. Étrangement, Ginny lui en fut reconnaissante.

Le lendemain était planifié comme étant la journée des achats pour le retour en classe des étudiants. Hermione, qui entamerait sa dernière année et Ginny à qui il lui en restait deux, avaient dû produire un itinéraire précis de leurs déplacements prévus. L'Ordre placerait quelques-uns de ses membres à des points stratégiques pour assurer un surplus de sécurité. La rentrée prochaine pour un grand nombre d'élèves, tous niveaux confondus, était une bonne raison pour les mangemorts d'attaquer. Escortée par sa mère et Hermione, la jeune Weasley fit rapidement le tour des boutiques où elle devait se procurer son matériel ou autres fournitures. De retour au Chaudron Baveur, la rouquine eut du mal à convaincre sa mère de la laisser seule, faire un tour dans le Londres moldu. Ginny avait besoin de changer d'air et elle put compter sur l'aide inespérée de Hermione qui convint Molly de laisser sa fille se divertir un peu. Ginny avait depuis des années, reçut une formation spéciale et devait être capable de se défendre dignement en cas d'attaque. C'est tout de même à contrecœur que la mère Weasley regarda sa plus jeune emprunter la porte donnant sur la rue moldue.

La rouquine marcha un long moment, l'esprit ailleurs, n'ayant véritablement aucune idée de l'endroit où elle se dirigeait. Elle laissait ses pas la guider, la conduire où bon leur sembleraient. Étrangement, elle se retrouva près de l'endroit où elle avait rencontré pour la première fois le cousin de sa mère, Benjamin. Inconsciemment, elle scruta les gens déambulant, tentant de l'apercevoir. Puis, un souvenir lui revint comme un flash, la carte d'affaire qu'il lui avait laissée ! Elle l'avait mise dans son porte-monnaie, elle la ressortie et regarda l'adresse indiquée. Son bureau se trouvait à trois coins de rues. Sans vraiment savoir pourquoi ni comment, elle marcha la distance et s'arrêta pile devant la petite plaque de bronze où elle put lire en lettres gravées : Benjamin Prewett, comptable. Toujours mue par une force étrange, elle poussa la porte de bois et se retrouva dans ce qui était sans doute l'accueil de l'entreprise. Quelques fauteuils, une table bases, des revues moldues, des murs peint d'un jaune doré et finalement un grand comptoir derrière lequel se tenait une vieille dame aux cheveux grisonnants. Apercevant la rouquine, cette dernière lui sourit aimablement et s'informa de ce qu'elle pouvait faire pour lui venir en aide. Ne sachant trop quoi dire, Ginny bégaya quelques mots inaudibles et incohérents mais fut sauvée par l'entrée en scène de Benjamin qui sortait de ce qui devait être son bureau personnel, avec des dossiers plein les mains.

« - Albertine, pourriez-vous je vous prie classer ces dossiers », l'homme s'arrêta voyant la fille de sa cousine puis reprit d'une voix où pointait la surprise : « Ginny ! Je ne m'attendais pas à te revoir pour tout te dire ... Non pas que je n'en sois pas heureux, loin de là mais je croyais que tu ... Enfin, bref. Je suis heureux de te revoir. »

La jeune Weasley hocha simplement la tête et sourit nerveusement à l'homme devant elle. Benjamin déposa ses dossiers et s'approcha d'elle avec un sourire qu'il voulait rassurant :

« - Je peux t'être utile à quelque chose en particulier ou es-tu venue simplement pour m'inviter à prendre le thé ? », demanda-t-il narquoisement.

Retrouvant la faculté de prononcer des mots, Ginny lui répondit qu'il s'agissait de la deuxième option et s'excusa de s'être présentée sans d'abord aviser de sa venue, il s'agissait d'un manque de politesse qui aurait fait frémir sa pauvre mère qui croyait l'avoir bien élevée. Benjamin rit de la réplique de la jeune femme et avisa sa secrétaire qu'il sortait, il agrippa son veston d'habit et alla ouvrir la porte à Ginny en galant homme qu'il était. Ils marchèrent en silence jusqu'au même petit salon de thé qui les avait accueillis quelques jours plus tôt et eurent même droit à la même table. L'air était lourd, Ginny ne savait pas pourquoi elle se retrouvait là. Pourquoi ses pas l'avaient mené à lui et ce qu'elle faisait assis avec lui à prendre le thé sans savoir quoi dire. Benjamin n'était pas dupe, il voyait bien que quelque chose tracassait la jeune femme et il faisait tout en son pouvoir pour tenter de la mettre à l'aise. Lorsque la serveuse quitta après avoir déposé la théière fumante et quelques gâteaux, la rouquine prit une grande inspiration et décida de se lancer, si elle avait fait confiance à ses pas un peu plus tôt, elle pouvait bien faire confiance à son esprit non ? Alors pourquoi avait-elle cette boule de nœuds au creux de l'estomac ?

« - Honnêtement, je n'ai aucune idée du pourquoi ni du comment j'ai abouti dans votre bureau », commença Ginny.

« - Une impulsion ? », demanda avec le sourire l'homme.

« - On peut dire cela oui », répondit Ginny avec un semblant de sourire.

« - Et si on commençait par des banalités, sans doute te sentirais-tu plus à l'aise ? Comment vas-tu Ginny ? », demanda l'homme en souriant gentiment.

La jeune femme apprécia la tentative de son interlocuteur et pour la première fois depuis longtemps, elle se permit de sourire vraiment. Ils discutèrent de nouveau que de banalités sans grande importance. Échangeant sur quelques souvenirs, quelques expériences vécues. Ginny informa de son mieux l'homme sur la guerre qui se déroulait dans le monde magique. Ce dernier en était bien entendu conscient mais n'avait pas saisit toute l'ampleur de la problématique, ne fréquentant plus la communauté magique depuis plusieurs années déjà. Ils passèrent près de deux heures à parler ensemble, prenant de plus en plus d'aisance à mesure que le temps passait. Benjamin fit promettre à Ginny de revenir le visiter, un jour où elle n'aurait pas de classe, il lui avoua prendre grand plaisir à ces petites discussions anodines. Bien qu'elle ne l'ait pas ouvertement déclaré, Ginny devait bien s'admettre qu'elle aussi aimait bien ces moments passés en la compagnie de l'homme.

Ce soir là, elle retourna au Siège, l'esprit un peu moins lourd, comme si le simple fait d'avoir trouvé en ce cousin éloigné quelqu'un pour l'écouter sans la juger, réussissait à la faire se sentir mieux. Elle retrouva le confort de son matelas que très tard, ayant dû, tout comme Hermione, boucler ses valises pour son départ prochain pour l'Université Magique.

Le matin du départ pour son retour à la vie étudiante, Ginny regretta ses anciens voyages en Poudlard Express. Maintenant détentrice d'un permis de transplanation, c'est ainsi qu'elle se rendit dans l'aire d'arrivée de sa faculté. Comme la plupart des lieux publiques magiques, l'enceinte de Raravis n'offrait pas le luxe de transplaner, pour des mesures de sécurités il va s'en dire, donc un parc adjacent était mis à leur disposition pour employer ce moyen de transport. Accompagnée à sa droite de Hermione, Ginny marcha vers sa chambre en saluant quelques connaissances de la tête. Au détour d'un petit sentier parsemé d'arbustes, elles tombèrent sur mademoiselle Adam qu'elles n'avaient pas revue depuis son séjour à Ste-Mangouste. Si Hermione laissa tomber sa malle ainsi que la cage de Pattenrond pour aller serrer fortement son amie dans ses bras, Ginny se contenta d'un bref signe de la tête. Elle n'en avait pas conscience, mais elle serrait tellement fortement le bocal du pauvre Télesphore, qu'il menaçait de craquer sous la pression. Le poisson fut sauvé par l'arrivée de Neville tentant de transporter sans l'échapper, un immense pot de grès contenant une plante quelconque qui n'avait pas l'air commode. Le pauvre Londubat chancelait sous le poids de sa plante qui devait mesure près de deux mètres. Profitant de la distraction, Ginny fourra son bocal et Télesphore dans les mains de Hermione et se précipita vers Neville pour l'aider avec son fardeau. Le jeune homme entamait sa dernière année d'étude en Botanique et avait choisit de faire une thèse sur cette plante au nom imprononçable mais qui avait d'importantes capacités curatives.

Neville remercia chaudement Ginny de son aide. Cette dernière demanda à Hermione de lui faire la faveur d'amener ses bagages et son poisson dans sa chambre alors qu'elle aiderait l'ancien Griffondor à monter sa plante peu coopérative dans son dortoir. Cette solution lui permettait d'échapper à un échange avec mademoiselle Adam à qui elle n'aurait rien trouvé à dire.

De retour dans sa chambre, Ginny remarqua que Hermione avait simplement laissé sa malle près de son lit et avait déposé Télesphore sur son bureau de travail. À première vue, Memphis, sa compagne de chambrée, était déjà arrivée et déjà repartie, sans doute pour aller rejoindre son petit copain. La jeune femme entreprit donc de défaire sa malle et de se réinstaller pour l'année scolaire à venir. N'ayant pas de cours avant le lendemain matin, la rouquine, fatiguée de contempler les quatre murs de sa chambre, prit un manteau de denim et descendit au « Square », le café étudiant de sa faculté où elle espérait retrouver quelques amis d'études. Malgré la reprise des cours et tout ce que cela impliquait, tous étaient heureux de se revoir et ce fut une soirée bien arrosée d'alcool et où Ginny trouva même à rire un peu.

On lui proposa à quelques reprises de l'accompagner jusqu'à sa chambre mais à tout coup, la rouquine s'esquiva poliment. Elle ne fut pas trop étonnée de constater qu'une fois de plus, sa co-chambreuse n'était pas là et elle se laissa tomber lourdement dans son lit. Sans doute aidé par les nuées causées par l'alcool, l'esprit de Ginny l'amena au pays des rêves rapidement. Au départ, les songes de la rouquine furent normaux. Autant normaux que peuvent l'être des rêves sur des lapins sortant de grimoires ou de tartines à la confiture mangées avec délectation. Puis, il revint ... Ce fameux rêve ... Ce rêve maudit.

Tout commençait dans une cabine de douche, Ginny laissait couler l'eau sur sa peau, se délectant de l'atmosphère de calme qui l'entourait. Puis sans qu'elle ne s'en rendre réellement compte, les gouttes d'eau acceptaient dans leurs jeux sur le corps de la jeune femme, un nouveau joueur. En fait, il s'agissait d'un doigt, un simple doigt. Graduellement, à mesure que le corps de Ginny en demandait toujours plus, le doigt et l'eau accueillaient d'autres complices, d'autres doigts, une main. Traçant des arabesques complexe sur l'entièreté de l'épiderme de la jeune femme, cette main menait Ginny au désespoir, refusant de la toucher là où elle désirait le plus être touchée.

Soudainement, comme c'est souvent le cas dans les rêves, Ginny se retrouvait dans un tout autre endroit. Sa peau toujours couverte de gouttelettes, elle était étendue sur un lit, toujours nue et à la merci de cette main, maintenant rejointe par une deuxième. Toujours en refusant de toucher les endroits névralgiques, ces deux mains appartenant à une personne non-identifiée, arrachaient frissons et tremblements de plaisir et de délectation à la jeune femme.

Puis, tout à coup, tout cessait. Plus de main, plus de doigt, seulement un souffle, chaud et enivrant. Un souffle qui prenait naissance derrière son oreille et qui lentement, délicatement, se frayait un chemin, s'arrêtant un bref instant au-dessus de la pointe de ses seins puis continuant son chemin vers le sud, s'attardant à nouveau au niveau du nombril. Au moment, où Ginny aurait vendu son âme à Lucifer lui-même pour sentir ce doux souffle sur son intimité, le tout cessait de nouveau, la laissant au bord du désespoir, complètement haletante et insatisfaite.

Et venaient ensuite la mielleuse tirade qu'une voix sensuelle et chaude chuchotait à son oreille, la gavant de mots doux et enivrants. À tout coup, Ginny fermait les yeux pour mieux apprécier toute la douceur des paroles, se laissant bercer par cette voix si apaisante, si mélodieuse. Finalement, comme à chaque fois, la mystérieuse personne, s'éclipsait sans un mot, après un bref et chaste baiser sur les lèvres gonflées de désir de Ginny.

À tout coup, Ginny se réveillait en sursaut, tentant de retenir son amante mystérieuse. Car ce qu'il y avait de plus troublant dans le fait de faire ce genre de rêve, n'était pas nécessairement la nature même du rêve mais bien l'aspect de la personne responsable de l'état de manque dans lequel la jeune femme se réveillait. Il s'agissait bien d'une femme, la voix, la douceur ne trompait pas Ginny et c'est ce qui la troublait tant. Elle désirait à s'en brûler la peau, cette inconnue qui l'amenait toutes les nuits si près du paradis sans jamais la laisser y entrer. Jamais elle n'avait ressenti ou désiré autant quelqu'un auparavant, jamais personne ne l'avait mise dans un tel état. Et pourtant, il ne s'agissait que d'un rêve, un songe, un fantasme, rien de plus. Elle n'était pas réelle, elle n'était pas vraie, au grand dam de Ginny au réveil, puis à son grand bonheur lorsque son esprit rationnel reprenait le dessus. Elle ne devait pas, elle ne voulait pas désirer une femme. C'était tellement ... tellement, ... tellement ... Pas bien ! Ce n'était pas elle, elle n'était pas comme cela. Alors pourquoi ?

Pourquoi ?, c'est ce qu'elle cria de rage en frappant son matelas. Elle se leva, heureuse d'être seule de nouveau dans sa chambre et jeta un œil à son réveil. Dans un soupir, la routine de sa petite vie d'étudiante modèle reprit, lui laissant pour la première fois un goût amer en bouche.


RAR :

Hedwige33 : Heuuu ! pas encore de coming out ... c'est long c'est chose là mine de rien lol ! En espérant que ce chapitre te plaira autant. Merci pour ta review et tes bons mots, c'est grandement apprécié !

Alixe : Merci, merci et encore merci de prendre le temps de nous lire et de laisser des reviews à tout coup, c'est toujours apprécié ! Merci pour tes bons mots ... En espérant que la petite famille va bien, salutation à tout ce beau monde !

Mister G : Seigneur ! quelle honte ! Scribe au lieu de sbires ! Merci de nous l'avoir fait remarqué ... nous n'avons pas encore trouvé le temps de faire la correction mais cela sera fait sous peu ... Mais où avions-nous la tête loll ! Merci pour ta review, ca fait toujours plaisir de constater que l'on a de nouveau lecteur et encore plus lorsqu'ils semblent apprécier ce que l'on fait. Merci.

Kaorulabelle : Euhh ! Merci ! lol.

Alinemcb54 : Bah, on l'a vu un peu Benjamin, comme tu l'avais deviné. Tu veux un scoop ? On va le revoir dans les autres chapitres également ! Mais ne le dis à personne surtout ... c'est un secret. Merci de nouveau pour ta review, c'est encore et toujours apprécié !

Minerve : Ah ! le VIH fait peur à bien des gens et on s'est dit que ca devait être la même chose dans le monde sorcier, mais comme on aime aborder certains sujets « tabous », nous voilà en train d'en parler. On y reviendra sans doute dans les chapitres à venir. Merci d'avoir pris le temps de laisser une review, c'est très gentil.