Utopie
Chapitre 7 : Adaptation et affection.
Depuis la veille du jour de l'An, Ginny passait au moins une fois par semaine par Ste-Mangouste pour visiter le jeune Brandon, toujours sous observation. À tous les coups, le gamin s'extasiait de la voir, lui tendant ses petits bras maigrichons, ses yeux s'illuminants de mille feux. Sa blessure l'empêchait encore de respirer correctement, même après plus d'un mois… C'était le genre de blessure qui demandait beaucoup de temps pour guérir et le bambin en garderait tout de même quelques affres. Cependant, sa vie n'était plus en danger. Il suffisait qu'il apprenne à vivre avec son léger handicape et il pourrait avoir une vie normale. Vu son âge, ses chances d'adaptation étaient excellentes.
Chacune de ses visites au gamin était habituellement suivies d'un thé avec Benjamin dans le Londres moldu. La jeune femme et le comptable appréciaient ces rencontres hebdomadaires. Ginny prenait un réconfort certain en l'expérience de l'homme, qui lui s'empreignait de la fraîcheur de la jeune femme et reprenait graduellement goût à la magie.
Un jour que Ginny visitait son nouveau petit copain à Ste-Mangouste, lui apportant une de ses anciennes peluches que Molly avait retrouvé dans une quelconques boîtes de souvenirs, elle fut surprise de trouver la chambre de Brandon occupé par un autre enfant. Se renseignant au poste des infirmières du service pédomédico-magique, on lui apprit que le petit avait perdu son privilège de chambre privée puisque personne ne pouvait se porter garant des frais engendrés. Étant orphelin, aucune famille ne veillait sur lui, de plus, avec la destruction de l'orphelinat, tous les fonds recueillis par la communauté magique servaient à reconstruire un endroit capable d'accueillir les autres enfants n'ayant toujours pas de foyer. Du coup, Brandon se retrouvait, règlements administratifs obligent, dans une chambre multiple et ce malgré qu'il nécessite toujours des soins importants et personnalisés. Partager une chambre avec cinq adolescents en phase terminale de maladie diverse et incurable n'était pas pour aider le bambin.
Lorsque Ginny le trouva finalement, il était caché dans un coin sombre et désert de la grande pièce où se trouvaient les cinq autres corps alités. Entièrement recouvert d'une couverture à motifs magiques de moutons courant dans un champ, Brandon pleurait en silence, complètement apeuré, effrayé, inconsolable. Ginny mit plus d'une heure avant de le rassurer, le berçant, chantant de douces mélodies qu'autrefois sa mère lui chantait. Le gamin finit par s'endormir mais ne voulut pas lâcher la main de la rouquine qu'il tenait dans un étau surprenant pour son jeune âge. La jeune femme partagea même le lit du bambin qui malgré son sommeil, était toujours parcouru de spasmes mélancoliques.
Finalement, un des responsables de l'orphelinat, un vieux monsieur au regard bienveillant, vint les retrouver et offrit de prendre la place de Ginny. Ils discutèrent à voix base un long moment, tentant de trouver une solution à ce problème mais rien ne pouvait être fait pour l'instant. Ce qui frustra encore d'avantage Ginny qui avait maintenant du mal à contenir sa rage. Laissant Brandon toujours endormi aux soins de l'homme, la rouquine se dirigea d'un pas décidé et légèrement énervé vers l'étage de l'administration. Quelque chose devait être fait et rapidement.
Elle demanda un entretien immédiat avec le responsable, un certain monsieur Branchcut. La secrétaire de ce dernier demanda à la jeune femme sur un ton las :
« C'est à quel sujet ? »
« Un jeune patient transféré inadéquatement … » commença Ginny
« Le jeune orphelin ? Prenez un numéro mademoiselle, vous n'êtes pas la seule à vouloir s'entretenir avec monsieur Branchcut à ce sujet. Je vous souhaite meilleure chance que les trois autres personnes qui sont passées dans son bureau jusqu'à maintenant… » déclara dans un soupir la secrétaire.
Ginny resta un moment interdite puis son cerveau commença à enregistrer les bruits d'une conversation plus qu'animée en direction du bureau de l'administrateur. Les voix s'emportaient, les commentaires étaient presque criés. Elle échangea un regard avec la secrétaire qui s'était également retournée vers la porte d'où provenait l'échange oral musclé. Cette dernière leva les yeux au ciel en murmurant complice à Ginny :
« Branchcut ne connaît que le règlement et ne laisse jamais rien aux sentiments. »
« Je vois le genre oui … » commenta la jeune Weasley en soupirant.
« Depuis ce matin, il a reçu le chef de service pédomédico-magique, l'infirmière chef du département ainsi que le responsable de l'orphelinat. Les trois sont ressortis sans n'avoir rien obtenu de lui. »
« Qui est présentement avec lui ? » demanda Ginny
« La guérisseuse McKay, une femme tout à l'opposé de lui, n'ayant rien à faire du règlement et priorisant l'humanisme. Par contre, elle est tout aussi têtue que lui, comme vous pouvez l'entendre. » répondit la secrétaire en continuant à s'entretenir avec Ginny à voix base, comme pour ne pas déranger l'engueulade qui se déroulait dans le bureau de son supérieur.
En effet, Ginny pouvait très bien entendre que les arguments de l'un augmentaient la colère de l'autre et ainsi de suite. Ginny n'aurait pas été surprise de voir les murs tremblés tellement le nombre de décibels semblait élevé dans le bureau de l'administrateur. À un moment, l'administrateur général de l'hôpital sorcier sortit lui-même de son bureau et vint s'enquérir de la situation. Mademoiselle Blackhorse, la secrétaire, lui expliqua brièvement ce qui se passait.
« Si je peux me permettre » commença Ginny s'adressant directement au sorcier responsable de l'hôpital. « Le petit Brandon n'est pas seulement une statistique devant se conformer à un règlement. C'est d'abord un patient qui a besoin de soins. »
Le sorcier regarda un moment en silence la jeune femme devant lui avant de sourire doucement en demandant :
« Mademoiselle Weasley c'est cela ? Une des trois jeunes bénévoles récemment récompensés par le Ministère… » Voyant Ginny rougir et baiser la tête, le sourire de l'homme augmenta et ce dernier continua : « Je comprends et aurais tendance à vous donner raison sur ce point miss. Cependant, Allan Branchcut est un administrateur efficace, il réussit à faire tourner cet hôpital malgré un important déficit budgétaire et cela sans que les services n'en souffrent trop. La guerre qui dure depuis des années n'a rien fait pour aider les finances de cet établissement, nous avons de plus en plus de difficulté à tenir Ste-Mangouste « normalement ». Donc, si un parent requière une chambre privée pour son enfant et qu'il a les moyens d'en payer les frais, il serait malaisé de le refuser. Je comprends que le gamin ait besoin d'un espace à lui mais nous ne pouvons lui offrir. Pas dans les conditions présentes. »
« Donc si Brandon était l'enfant d'une famille sorcière aisée, on n'aurait même pas cette discussion ? » résuma Ginny qui avait serré la mâchoire mais qui comprenait mieux la décision de l'administration.
« L'argent mène le monde mademoiselle, c'est triste mais c'est ainsi. Si seulement cette maudite guerre pouvait finir… » ajouta l'homme.
« C'est ce que nous souhaitons tous… » conclut Ginny qui comprenait maintenant les raisons du transfère mais qui n'avait pas baisé les bras pour autant. Elle trouverait bien un moyen d'aide Brandon.
À moins que la guérisseuse McKay n'y parvienne avant elle ! L'échange derrière la porte close du bureau de Branchcut était toujours aussi bruyant. Cependant, on entendait de moins en moins la voix rauque de l'administrateur, seulement les accents colériques de celle que l'on appelait Gwen Patch, étaient maintenant audibles.
L'administrateur général hésitait avant d'intervenir. Ginny aurait pu jurer qu'il n'avait pas nécessairement peur d'intervenir dans cette discussion corsée. C'était peut-être le petit sourire qu'il arborait en écoutant les commentaires plus que pertinents mais emportés de la guérisseuse qui leur arrivait malgré la porte close. Puis l'homme soupira avant d'entrer dans l'arène :
Dès que l'administrateur général Grandboots entra dans le bureau, les argumentations cessèrent. Le reste de la discussion se fit sur un ton normal, ce qui empêcha Ginny et la secrétaire de comprendre la suite. Cette dernière ajouta sur le ton de la confidence :
« Monsieur Grandboots est un ami personnel des parents de la guérisseuse, tous deux de très grands médicomages, très respectés dans la profession. »
« La médicomagie dans cette famille est donc une vocation ? » demanda avec un sourire Ginny.
« Quel autre destin aurait pu attendre Gwen McKay ? Fille unique, enfant surdouée de Degan McKay et Charlotte Lewis. »
Ginny se contenta d'un petit sifflement à l'évocation des deux noms. En tant qu'étudiante en médicomagie, elle avait bien sûr entendu parlé de ces deux grands noms dans ses cours. Degan McKay était à l'origine du traitement magique qu'utilisaient tous les guérisseurs pour prévenir les complications survenant suite à un empoisonnement magique. Alors que l'on devait à Charlotte Lewis, une américaine, la publication de plusieurs ouvrages devenus références.
Comprenant qu'elle ne pouvait rien de plus pour l'instant, Ginny quitta finalement. Elle retourna saluer Brandon qui dormait toujours, veillé par le vieil homme. Puis, contrairement à son habitude, elle rentra au Siège où Molly fut plus qu'heureuse de voir sa plus jeune, ainsi un jour de semaine. Elles partagèrent un repas en compagnie de Harry qui n'en menait pas large mais qui continuait à s'entraîner en prévision de son combat à venir avec le Mage Noir.
On discuta d'ailleurs de ce fait. Depuis qu'il avait quitté Poudlard, qu'il n'était plus sous la protection des liens de sangs de sa mère chez les Dursley, les occasions de frapper et d'affronter le Seigneur des Ténèbres auraient dû être si nombreuses qu'incomptables mais c'était tout le contraire qui était survenu. Voldemort attaquait, martyrisait, tuait, dévastait mais sans jamais s'en prendre directement à Harry. Pourtant dans le passé, détruire son ennemi avait été une idée fixe. Plus les crimes de Voldemort et ses sbires augmentaient, plus la communauté magique réclamait que cela se termine. Tous les espoirs avaient été placés en Harry Potter, le Survivant mais ce dernier était impuissant. Le héros du peuple n'était plus qu'un simple sorcier, méprisé par plusieurs pour son incapacité à mettre un terme définitif à cette guerre. Le pire détracteur de Harry Potter était Harry Potter lui-même. Conscient de la prophétie et de son inaptitude à agir, le jeune homme désespérait et culpabilisait d'avantage à chaque attaque.
Pendant le repas, les yeux vides et dépressifs de Harry semblèrent reprendre brièvement vie suite à l'échange qu'avait Molly et Ginny sur le petit Brandon. Le jeune Potter se rendait parfois, sous sa cape d'invisibilité, rendre visite au jeune gamin sans que personne n'en soit au courant. Il se voyait probablement que trop bien dans la détresse de ce jeune orphelin. Voldemort était la cause de son malheur tout comme il était la cause du sien. Au fond de lui-même, Harry se fit une promesse personnelle, il ferait en sorte que le petit Brandon vive une vie bien meilleure que celle qui lui-même avait vécue.
Le lendemain soir, Ginny étudiait tranquillement dans sa chambre, bûchant sur un sort capable de donner de manière sonore le débit cardiaque. Voilà des heures qu'elle pratiquait sur elle-même mais qu'elle n'y parvenait pas à sa plus grande frustration. Trois petits coups se firent entendre à sa porte. Pointant sa baguette, réflexe acquis suite à l'entraînement intensif qu'elle avait reçu, elle demanda d'une voix forte qui était derrière. Une voix connue lui répondit et la jeune femme alla ouvrir en souriant.
« He-ey » la salua Padma qui portait un grimoire impressionnant sous son bras. « J'ai trouvé ce manuel de magie curative du siècle passé à la librairie, je me suis dit que tu aimerais peut-être y jeter un œil avec moi … »
« J'aimerais bien mais j'ai ce foutu sort que j'arrive pas à maîtriser et qui compte dans l'examen final de la semaine prochaine… » déclara penaude Ginny en faisant entrer son amie à l'intérieur.
« Lequel ? » demanda Padma en s'installa au pied du lit de la rouquine comme elle le faisait souvent ces derniers temps.
« Cordis Pulsus » dit la jeune Weasley
« Ou- ui, pas facile en effet mais il y a un truc pour ce sort … » commença Padma en invitant son amie à s'installer devant elle et sortant sa propre baguette. « Tu ne dois pas te concentrer sur le résultat que tu veux produire mais plutôt sur l'onde sonore que tu veux entendre. Monsieur Hanlon mon professeur de l'an dernier nous avait donné le truc suivant : Poses ta main sur la poitrine de la personne à qui tu jettes ton sort, laisses tes doigts ressentir les pulsations puis prononce la formule… »
Pour appuyer ses explications, Padma se saisit de la main de Ginny et la plaça sur sa propre poitrine. Elle attendit d'être certaine que son amie ressente les pulsations et puis la poussa à réciter la formule. Ce que Ginny fit. Le sort marcha du premier coup et à merveille. La pièce était maintenant envahie du bruit des battements du cœur de la jeune Patil qui souriait à son amie qui semblait très fière d'avoir enfin réussi. Excitée par sa réussite, Ginny en oublia un moment, l'endroit où était posé sa main, directement à la naissance de sein gauche de son amie qui portait malheureusement ce soir-là, un chandail à col évasé. Elle en prit conscience lorsque les murs de la pièce renvoyèrent à ses oreilles le rythme de plus en plus rapide du cœur de la jeune Patil. Cette dernière l'entendit également mais surtout le ressentit et d'un mouvement vif de sa baguette déclara :
« Finite Incantatem » Puis après avoir fuit le regard curieux de la rouquine reprit d'une voix qu'elle voulait normale : « Ou-ui, bon. Maintenant que tu sais comment jeter ce sort, qu'est-ce que tu dirais si on regardait ce grimoire ? »
Ginny hocha simplement la tête et se recula un peu, ajoutant un peu plus d'espace entre elle et son amie. Depuis des semaines, la rouquine tentait d'analyser logiquement les comportements de son amie sans laisser son esprit se faire de fausses idées. Elle avait remarqué que Padma était plus près d'elle depuis la mort de Neville, pas seulement en soutien, physiquement aussi. Sans pour autant être « collée » à elle, elle avait rétrécit de quelques centimètres la barrière entre elles. Régulièrement, Padma la frôlait, lui passait la main dans le dos pour l'encourager ou se penchait à son oreille pour lui murmurer ses salutations lorsque la rouquine lui tournait le dos et ne l'avait pas vu s'approcher. À tous coups, Ginny sursautait, ce qui faisait rire doucement Padma. Elles partageaient maintenant tous leurs repas ensemble, l'une attendant l'autre à la fin des cours. Bien que leur principal sujet de discussion était leurs études, Ginny se sentait très proche de la jeune Patil.
Cependant, la rouquine s'était imposée elle-même des limites et des restrictions. Elle ne voulait en aucun cas se faire de fausses idées et en souffrir par la suite. La partie rationnelle de son cerveau lui confirmait qu'elle agissait pour le mieux. La partie émotionnelle, la traîtresse, par contre ne cessait de lui rappeler de petits faits anodins qui créaient pourtant des sentiments confus, qui faisaient éprouver à la jeune femme toute une gamme de sensations méconnues. La façon qu'avait Padma de pratiquement toujours commencer ses phrases en découpant le premier mot. Son rire, tel une source vive surgissant des rochers. La façon qu'avaient ses sourcils de pratiquement ce rejoindre lorsque la jeune Patil était très concentrée. Ou encore cette manie qu'elle avait de passer machinalement le bout de sa plume sur sa lèvre inférieure lorsqu'elle lisait.
Après quelques minutes, l'esprit de Ginny revint subitement à Brandon. En feuilletant le grimoire avec Padma, elles étaient tombées sur une page où l'on traitait de blessure semblable à celle du gamin. La jeune Patil ayant croisé Ginny à Ste-Mangouste où elle était en stage ce jour-là, était donc au courant de la situation du jeune Brandon et elles en discutèrent ensemble.
« Gwen est revenue sur le département en maugréant mais en jurant que la situation allait changer. Le problème c'est qu'elle ne pouvait pas dire quand cela va changer… » expliqua Padma assise en tailleur sur le lit de Ginny en face de cette dernière.
« Je ne lui aurais jamais deviné autant de caractère ! » s'exclama la rouquine en souriant au souvenir de l'énergie mise dans l'entretien avec Branchcut par la guérisseuse. « T'aurais dû l'entendre … Elle était déchaînée ! » rigola Ginny.
« Je dirais plutôt passionnée » déclara plus réalistement Padma en souriant à son amie. « Comme quelqu'un d'autre que je connais. » termina-t-elle avec un air narquois.
« Qui donc ? » demanda la jeune Weasley innocemment.
« Gin ! Avoue que tu aurais autant mis d'énergie qu'elle l'a fait. Tu es montée aux barricades, déterminée et résolue à affronter l'administrateur suite à sa décision. Tu t'es simplement fait prendre d'avance par Gwen. Et heureusement si tu veux mon avis … »
« Comment cela ? » demanda Ginny confuse.
« Imagine la tête de l'administrateur Branchcut en voyant entrer une étudiante dans son bureau pour l'enguirlander suite à une de ses décisions. Une chose est certaine, si tu y avais mis autant de passion que Gwen a du en mettre, tu n'aurais jamais pu faire tes stages l'an prochain à Ste-Mangouste et encore moins prétendre à un emploi dans cet établissement une fois tes études terminées. Branchcut est celui qui engage tu le savais ? »
Ginny hocha négativement la tête. Sur le coup de sa colère, elle n'avait eut qu'une idée, surgir dans le bureau d'un homme qui pouvait détenir quelques clés concernant son avenir professionnel. Certes, il était de notoriété publique que les Weasley étaient tous impulsifs et émotifs mais…
Padma parut lire dans son esprit car elle affichait maintenant un sourire victorieux qui fit tirer la langue à Ginny puis s'esclaffer la jeune Patil. S'en suivit rapidement une bataille improvisée d'oreillers. Forte de ses nombreux combats de polochons avec ses grands frères, Ginny eut rapidement le dessus sur l'ancienne Serdaigle. Elle la cloua solidement sur le matelas, la mitraillant de coups peu violents, à califourchon sur ses hanches. Padma qui riait tellement qu'elle en avait de la difficulté à respirer, tenta de maîtriser les bras et les mains de Ginny des siennes. Elle réussit à tout le moins à lui faire perdre son oreiller mais la rouquine n'abandonna pas ainsi, l'attaquant maintenant à coups de chatouilles qui firent se tortiller la jeune Patil sous elle. À bout de souffle, riant trop, Padma déclara d'une voix saccadée :
« Ar-rête… Gin… Ar-rête… ou … je vais… »
« Ou tu vas quoi ? » la taquina Ginny toujours en position de force dans ce combat inégal.
Mais Padma ne répondit pas. Elle se défit de la prise d'une des mains de la rouquine et agrippa solidement la nuque de Ginny, l'amenant fermement vers elle. Surprise la jeune Weasley ne réagit pas mais elle fut d'avantage surprise en sentant les douces et chaudes lèvres de Padma se refermer sur les siennes. Stupéfaite, elle ne réagit pas plus, ses yeux ronds, son cœur battant la chamade dans sa poitrine. Lorsque, à bout d'air, Padma desserra sa prise sur la nuque de son amie, Ginny se recula un peu mais resta au dessus de la jeune femme, son regard confus dans celui de l'ancienne Serdaigle qui avait maintenant perdu sa confiance. Prenant soudainement peur, Padma tenta de justifier son geste, ouvrant la bouche pour s'excuser et prier Ginny de lui pardonner sa spontanéité mais la rouquine ne lui en laissa pas le temps. Tout aussi soudainement, elle reprit possession des lèvres de Padma, à qui ce fut le tour de rester surprise mais bien vite elle se reprit, participant au baiser.
Malgré la hâte, ce baiser ne transpirait pas l'urgence et le besoin, plutôt le désir d'apprivoiser, de découvrir. Déguster ce moment unique, saisir chacun des petits papillons qu'il créait au creux du ventre. Déjà la main libre de Padma avait retrouvé sa place sur la nuque de Ginny mais cette fois sa prise n'était plus possessive mais plutôt emplie de tendresse. La jeune femme allongée inclina légèrement la tête pour donner un meilleur accès à la rouquine qui en profita pour approfondir le baiser. Du bout de sa langue elle traça doucement le contour de la lèvre inférieure de Padma qui répondit aussitôt en entrouvrant les lèvres, lui accordant l'entrée à sa bouche où sa propre langue accueillie rapidement celle de Ginny.
Besoin d'air exigea, elles se séparèrent à contrecœur. Leurs regards s'accrochèrent, leurs pupilles dilatées trahissant leur envie. Chacune étant consciente de la respiration laborieuse de l'autre. Padma avait toujours sa main sur la nuque de Ginny qui ne pu retenir un frison ni empêcher ses yeux de se fermer sous le plaisir que lui procura la jeune femme en faisant glisser doucement et lentement ses doigts sur son épiderme. C'était à peine un effleurement, une subtile caresse qui était porteuse de bien des promesses. Ouvrant à nouveau les yeux, Ginny lâcha sa prise sur l'autre main de Padma et vint à son tour caresser du revers de la main, la joue de son amie qui à son tour ferma les yeux, comme pour mieux savourer la douce étreinte.
Répondant à son besoin de goûter à nouveau la douceur des lèvres de la rouquine, l'ancienne Serdaigle posa doucement sa main sur l'omoplate de la jeune Weasley et l'attira à nouveau vers elle. Cette fois le baiser ne surprit aucune des deux mais n'aida en rien à combler ce désir qui grandissait de plus en plus entre elles. Une main fermement apposée sur le matelas, la soutenant, Ginny descendit l'autre vers la hanche gauche de Padma, la laissant là, immobile mais diffusant une chaleur plus qu'agréable sur la peau légèrement découverte suite à leur combat improvisé plus tôt.
Pendant que leur langue s'apprivoisait en dansant lentement et que leurs lèvres capturaient un peu plus de leur essence à chaque mouvement, leurs mains se firent légèrement plus aventureuses. Cependant, l'une comme l'autre n'osait pousser trop loin. Quelque chose les retenait, sans doute la raison !
Le vieux grimoire fut vite oublié, ainsi que tout le monde les entourant. Elles passèrent une bonne partie de la soirée à s'embrasser, se caresser plus ou moins innocemment mais toujours en se retenant de pousser trop loin. L'une comme l'autre savait qu'il ne fallait rien brusquer, qu'elles devaient prendre leur temps. Apprendre à s'apprivoiser mais surtout à faire le point sur leurs sentiments respectifs. Et puis, ce n'était pas déplaisant de simplement échanger de douces étreintes et des baisers fiévreux, le tout avait son charme après
n/a : Une petite review, ça fait toujours chaud au cœur et ça permet à l'auteur de savoir ce que vous appréciez et ce que vous n'aimez pas… (ne vous gênez pas pour dire tout ce que vous en pensez, je ne mords pas et j'adore les reviews constructive !)
RAR :
Minerve : Merci pour ta review… est-ce que Padma va panser l'âme écorchée de Ginny ? Bah t'as sans doute une petite idée maintenant… Reste que nous aimons bien surprendre… Qui vivra verra comme on dit !
Jadou : Un Ginny / Padma ? Qui sait ! lol Nous mais nous ne le dirons pas… Merci pour ta review, c'est grandement apprécié.
Alinemcb54 : Voilà, nous avons continuez… en espérant que cela t'a plu. Merci pour ta review.
Alixe : C'est certain que le chapitre précédent n'était pas des plus joyeux mais c'est la guerre non ? Encore une fois, merci de tout cœur de prendre le temps de nous lire et de laisser un petit mot à chaque fois. C'est grandement apprécié. Salutation à toute la petite famille !
Bidule-machin : Merci d'être passée, c'est gentil en plus de laisser un petit mot. En espérant que cette histoire continuera à te plaire…
Squall : Nous avons bien l'intention de continuer… Mille mercis pour ta review, c'est tellement gentil et ça fait toujours chaud au cœur des auteurs.
