Caput I
Is necesses ne tempus ut potissimum iri...
Il ne fallut qu'une seconde pour que tout naisse…

En ce jour froid d'hiver, le ciel était obscurcit par un voile de haine. L'empereur regardait la guerre qui se préparait et suivait du regard les préparatifs de ses hommes. Dans chacun des regards présents, il voyait quelque chose de malsain et de brillant se battre en eux. L'espoir faisait rage dans leur cœur. Mais aucune qu'il croisa en cette journée ne pouvait égaler celle qu'il voyait dans les yeux de son général Maximus. Marc Aurèle le regarda parler avec deux soldats, ils attendaient la réponse du chef barbare, envoyé il y avait deux heures de ça. Tous étaient impatients, tous attendaient, sentant que malgré tout, la bataille allait avoir lieu…

Au loin, on entendit des paroles germaines sortirent des bois qui entouraient les Romains.

-Ihr seid hunde!!! (Vous êtes des chiens!!!) Puis, un cheval ensanglanté apparut, transportant le corps du soldat envoyé plus tôt, décapité…L'empereur sut que maintenant le signal était lancé, que le sang allait bientôt couler. Il croyait plus que tout en le courage de ses hommes, il savait qu'ils gagneraient cette guerre pour la gloire de Rome.
Le cheval disparut derrière les rangs des soldats et tous purent voir le chef barbare aller devant les lignes germaines, portant dans sa main la tête du soldat. Il poussa un cri puissant et lança la tête qui atterrit plus loin dans la boue. Puis, il hurla encore :
-Ihr seid verfluchte hunde!!! (Vous êtes des chiens maudits!!!) Maximus, voyant que les Germains refusaient de se rendre et que la guerre était déclarée, monta son cheval et alla voir Valerius et Quintus.
-À mon signal, dit-il, lâchez les enfers. Les deux hommes hochèrent leur tête et le général refit chemin inverse. Il passa devant son chien-loup et le soldat qui le gardait le laissa libre. L'animal courut aux côtés de son maître jusque dans les bois où Marc Aurèle le perdit du regard.
Le vieil homme sentait ses forces diminuées, il savait que sa mort n'allait tarder. Dans son fort intérieur, il se promit que plus jamais il ne mènera une guerre comme celle-ci. Les horreurs que l'empereur allait voir aujourd'hui étaient les dernières.
La bataille fut une des plus sauvages qu'assista Marc Aurèle. Même s'il ne le laissait paraître sur son visage, chaque cri, chaque membre, chaque vie perdu dans la mêlée, le faisait souffrir plus que tout. Le courage de ses hommes lui avait fait gagner la menace germanique. Mais pour quoi en retour? Le sol était devenu un dépotoir de corps et d'organes. L'odeur qui s'en échappait était pire que tout, semblable à celle qui régnait dans le Tartare.
Mais après tant d'années de guerre, enfin, c'était terminé. Car dès que son général cria « Roma Victa! » il savait que tout était fini pour de bon. Il soupira de soulagement. Maximus leva sa tête vers Marc Aurèle qui le croisa son regard. Puis, il partit.
La neige continuait à tomber et à étendre son grand manteau blanc sur la terre germaine, maintenant province romaine. Un froid mordant s'installait peu à peu, tétanisant même les plus robustes des hommes. Maximus marchait à travers les bois. Un objet attira son attention : son épée plantée dans un arbre durant la bataille. Il l'a regarda et l'enleva de l'écorce. Un reflet lui éclaira son visage sale. Le vieil empereur marchait vers lui parmi ses soldats qui s'abaissèrent à sa vue en son honneur. Il rejoignit son général, qui en se retourna, fut un peu surpris. Il baissa la tête immédiatement en signe de respect.
-Tu as prouvé ta valeur encore une fois, Maximus. Espérons, pour la dernière fois.
-Ce n'était pas la dernière bataille, Sir.
-Il y a toujours quelqu'un à combattre Maximus. Dis-moi, comment puis-je récompenser le plus grand général de Rome? La bataille avait laissé l'homme las avec le sang éclaboussé de ses ennemis empreint sur sa figure. Dans son cœur, il aimait Marc Aurèle comme son propre père mais son chez-soi lui manquait terriblement. Il voulait bien continuer de marcher et de combattre à ses côtés, mais ses forces écoulées lors de la confrontation commence à agir sur lui, le rendant plus faible. Il répondit simplement :
-Laissez-moi rentrer à ma demeure.
-Aah. Ta demeure, fit l'empereur, un peu déçu. Ils continuèrent leur chemin, quand les voix des soldats se faisaient entendre de plus en plus fortement. Le général les regarda et dit :
-Ils vous honorent, César.
- Non, c'est toi Maximus. Tes hommes t'honorent tel que tu le mérites. L'homme s'arrêta soudainement et leva son glaive vers le ciel. Les échos de ses hommes ne se firent pas attendre : ils levèrent tous leurs armes et hurlèrent.
Plus loin, de nouvelles silhouettes se dessinèrent. Les pas des chevaux se firent de plus en plus entendre, annonçant l'arrivé de Commode, fils de l'empereur. Ses cheveux bruns foncés et bouclés étaient recouvert par quelques flocons de neige. Accompagnés de ses gardes prétoriens, il alla et s'arrêta devant les deux hommes. Il descendit de son destrier avec un sourire aux lèvres et embrassa son père.
-L'ai-je manqué? Ai-je manqué la bataille?
-Tu as manqué la guerre, mon fils, le corrigea Marc Aurèle. Il s'arrêta quelques secondes sous le ton de reproche que lui faisait son père. Sentant la culpabilité lui serrer le cœur, il lui dit :
-Félicitations. Je vais sacrifier cent taureaux pour fêter votre triomphe.
-Épargne les bêtes Commode, honore Maximus, c'est grâce à lui que l'on doit cet avènement. Avec un faux sourire aux lèvres, il se retourna et fit face à l'homme qui avait gagné la bataille.
-Général. Celui-ci releva la tête, baissé peu avant, voulant se faire oublier par le fils de l'empereur.
-Altesse, répond-il humblement. Le jeune homme alla et lui fit l'accolade.
-Rome te salue et je t'embrasse comme un frère. Cela a duré trop longtemps mon vieil ami.
-Altesse. Maximus baissa légèrement la tête en signe de respect et Commode se retourna vers l'empereur.
-Prenez mon bras père. Le vieil homme fit quelques pas et avoua d'une voix fatiguée :
-Je crois que c'est le temps…pour moi de quitter. Son fils se sentit embarrassé de se faire quitter aussi abruptement et de se faire refuser l'aide de son père. Il regarda envieusement et dédaigneusement Maximus. Il se rendit compte de l'amour que lui portait l'empereur et ne put refouler une montée de jalousie en lui. Marc Aurèle se dirigea vers son cheval et y monta avec difficulté. Maximus accourut et en chemin, donnant son glaive à Quintus par la même occasion. Puis, il aida le vieil homme à se stabiliser sur sa scelle. Celui-ci soupira de soulagement et lui confia :
-Tellement de choses pour la gloire de Rome. Alors, l'empereur les quitta.
L'atmosphère était à la fête. Les torches avaient été allumées depuis longtemps puisque le soleil avait disparu derrière les collines gelées. De rires fusillaient de toutes parts, c'était bien pour le moral des hommes. Les horreurs de l'après-midi avaient laissé place à la joie et à la bière.
Maximus entra dans une grande tente rouge et fut tout d'abord salué par un de ses soldats. Il alla vers un bol parfumé de fleurs sauvages. Il regarda l'eau qui avait prit une teinte rougeâtre à cause du sang mais se leva les mains, n'y prêtant guère attention. Le général s'essuya avec une serviette et se tourna pour voir, un peu plus loin, Marc Aurèle assit sur son trône en pleine conversation accompagné de son fils. Il vit deux de ses soldats plus loin et alla les rejoindre.
-Général! Cria Quintus. Derrière lui, un homme petit et gros, Valerius, arriva. Maximus alla vers eux et leur fit une étreinte avec un sourire sur les lèvres.
-Toujours en vie? Lui dit son supérieur en blaguant.
-Toujours en vie.
-Les dieux doivent avoir un bon sens de l'humour.
-Les dieux doivent t'aimer. Le général lui sourit et Valerius décida de changer de sujet en lui demandant ce qu'il choisirait : retourner chez lui ou Rome?
-À la maison. La femme, le fils, les moissons.
-Maximus le fermier, je n'ai jamais pu m'y faire, s'esclaffa Quintus.
-Sache que la saleté se nettoie mieux que le sang. Ils furent interrompus par l'arrivé de Commode, accompagné de deux hommes aux airs très sérieux, tenant un verre de vin rouge entre leurs mains. Ils parlèrent une dizaine de minutes de politique mais le général se doutait bien que le fils de l'empereur avait un objectif derrière cette conversation. Il l'amena plus loin et lui dit :
-Je vais avoir besoin d'un homme comme toi plus tard. Prudemment, Maximus lui demanda :
-Comment puis-je vous être utile, altesse? Il savait de quoi parlait Commode mais ne voulait pas lui dévoiler son dégoût vis-à-vis son ambition de prendre la place de l'empereur.
-Tu es un homme qui sait commander. Tu donnes des ordres, ils sont suivit à la lettre et la bataille est gagnée. Mais ces sénateurs, ils complotent, flattent et trompent. Maximus, nous devons sauver Rome des politiciens. Il jeta un coup d'œil à son père et le retourna au général. Celui-ci voyait clair dans son jeu, il essayait de le manipuler et de rentrer dans son camp.
-Est-ce que je peux compter sur toi quand le moment sera venu? Il suivit son regard, pointé sur Marc Aurèle. Ce qu'il ressentit était comme un poignard lui lacérant le cœur, une trahison qui méritait la mort. Mais il devait se rendre à l'évidence que les jours de l'empereur étaient comptés désormais, tous le savaient. Toutefois l'idée que Commode devienne le futur dirigeant de la cité le répugnait plus que tout et il devait rester fidèle à Marc Aurèle jusqu'à son dernier souffle. Il soupira et expliqua :
-Altesse, quand votre père me libérera, j'ai l'intention de retourner chez moi. Je suis désolé de vous décevoir. L'homme jeta un coup d'œil à terre.
-Bien, je ne peux le nier, je le suis. Mais bon, ne devient pas trop confortable, cela se peut que je t'invite dans quelques temps. Lucilla est ici, le savais-tu? Le général fut surpris et ne sut que dire. Commode fut satisfait de sa réaction, il aimait s'amuser dans ce genre de situation et continua :
-…Et elle ne t'a pas oublié. Maintenant, tu es devenu un grand homme.
Maximus marchait dans la neige, ses pas craquant sous son poids. Il regarda les feux allumés il y a quelques heures de cela. Il ne put s'empêcher de penser à la chaleur de son lit, au sourire de sa femme, au poney de son fils…Sa maison…Des lents flocons tombaient du ciel pour se poser sur le camp maintenant rendu presque silencieux. Au passage, il salua ses hommes. Plusieurs bavardaient tout en mangeant, se reposaient ou affilaient leurs glaives. Les soldats lui rendit ses salutations et quelques-uns le suivit du regard, se rendant à son cheval.
L'animal à la robe sombre agita la tête voyant son maître arriver. Maximus caressa ses mâchoires et lui parla. Son attention fut attirée par un bruit de bataille. Il tourna la tête et aperçut Commode, torse nu, s'entraînant avec ses hommes. Tout au long de l'affrontement amical, il s'aperçut que le fils de l'empereur était très bon à l'épée, (ce qui l'étonnait d'ailleurs) son jeu de jambe était parfait et il possédait une grande force.
Il aurait peut-être fait un bon guerrier…
À cette pensée idiote, l'homme s'esclaffa et alla vers une tente, celle de Marc Aurèle…
Merci à tous ceux et celles qui ont lu et auront bien la gentille intention de m'en laisser un mot! Ça m'a prit un temps fou à décider si j'allais mettre un jour ou non cette fic, et c'est aujourd'hui que je le fais. Oui, c'est le début du film mais ma touche personnelle arrivera bientôt, au prochain chapitre en fait!
Je lance un appel à tous les fans français de Gladiateur : s'il vous plait, veuillez m'encourager de poursuivre cette fic, de me donner vos avis personnels, même s'ils sont réprobateurs (je sais que ça fait toujours mal mais je veux graduer dans mon écriture et si mon histoire est irréelle, je veux la corriger pour la rendre véridique, enfin, acceptable.) La longueur des chapitres changera souvent, des fois ils seront très longs, des fois, archi court, désolé de ne pas être plus régulière. (J'ai le 2eme et la demi du 3eme écrit, pour tout dire.)
Merci, merci beaucoup à tous ceux qui m'enverront des reviews, mille câlins d'avance!
Cybel