Pour ceux qui suivent cette histoire, j'ai retouché mon prologue en lui ajoutant un petit lexique à la fin. Merci aux deux personnes qui m'ont rewiewées.

Kana 173 (merci, ça me touche beaucoup car j'ai eu du mal à trouver mon style. Je suis très honorée d'être lue par l'auteur le plus rewiewé de la section française de Kenshin. Au fait, j'espère que le prochain chapitre de ta fic' est en route).

Léo ( ce n'est que le début de cette histoire que je vais tacher de mener à bien. Pour mes connaissances sur le japon, je n'ai pas la chance d'y être allée j'ai des cousins japonais et j'aime beaucoup l'histoire et la civilisation).

Titre : Otome no tsuchi to kaze – La fille de la terre et des vents.

Auteur : Elizabeth.

Disclamer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde de Kenshin, je tiens à préciser qu'il appartient au mangaka Nobuhiro Watsuki Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif. Je vous prie donc de ne pas me poursuivre.

Je remercie les personnes qui prendront le temps de lire cette histoire et de me laisser un message. Sachez que cela est toujours encourageant. Vous pouvez aussi me faire part de vos remarques et critiques à l'adresse suivante : tinuviel.luthienfree.fr avec comme objet "fanfiction kenshin". Merci et bonne lecture.

CHAPITRE 1
L'assaillant nocturne

Sur la route de Tokaï se pressait la sombre silhouette d'un jeune homme. La chaleur croissante de l'été rendait la marche pénible. Hissuiiro aurait pu prendre la ligne de chemin de fer mais on lui aurait certainement demandé d'où provenait l'argent qu'elle transportait. En partant de chez elle, elle avait pris soin de se munir d'une somme d'argent importante et cela faisait quinze jours qu'elle arpentait les sentiers caillouteux pour se rendre à Tokyo. Elle avait pris soin d'éviter de croiser trop de monde et ne s'était arrêtée que deux fois dans des auberges par crainte de se faire reconnaître. Son père avait du immédiatement prévenir les autorités de la disparition de sa fille et tout Kyoto devait maintenant être au courant. L'influence de son père provoquerait le branle-bas de combat dans la préfecture de police et de nombreuses troupes se lanceraient à sa recherche.

Elle avait maintenant quitté Odawara, la ville fortifiée, le jour d'avant et avait passé les dernières heures à parcourir avec difficulté Hakoné, le passage le plus difficile de cette route. Le paysage de montagne qui l'accompagnait depuis le début de sa marche se découpait et laissait entrevoir entre les sommets les vertes plaines agricoles du Kantô, laissant deviner la présence de la nouvelle capitale. Tokyo ne devait plus se trouver qu'à quelques heures de marche. La jeune fille s'arrêta au bord du chemin caillouteux et s'assit dans l'herbe. Ses sandales lui blessaient les pieds mais elle devrait continuer de subir ce désagrément. Elle décrocha le paquet qu'elle transportait et l'ouvrit, découvrant de délicieux hoshi goshi . Elle en profita pour boire le peu d'amazake qui lui restait car c'était tout ce qu'elle avait pu acheter de sa dernière halte.

Son idée était géniale. Habillée comme un homme, personne n'avait prêté d'attention à cette silhouette. La jeune fille avait coupé ses cheveux assez courts et ils étaient maintenant attachés en une petite queue de cheval par un ruban rouge. Seule une grande mèche de sa frange lui cachait un œil. Elle avait aussi fait l'acquisition d'un chapeau de paille noir qui la protégerait de la chaleur et des regards inquisiteurs. Il lui faudrait néanmoins continuer à être discrète. Heureusement, Tokyo était une ville assez peuplée pour qu'elle se fonde dans la masse. Mais il lui saurait aussi plus difficile de retrouver celui qu'elle cherchait. Elle épongea son front d'un revers de bras, rendu humide par la chaleur et se remit en marche. Ce soir, elle comptait bien dormir à Tokyo.

Sanosuké était assis dans un bar d'un des quartiers sombres de Tokyo. Cela faisait bientôt trois heures qu'il buvait du saké en compagnie de quelques amis. Le niveau sonore n'avait cessé d'augmenter en même temps que le nombre de pichets de saké sous l'œil attentif et satisfait du propriétaire. Heureusement pour Sanosuké, le plus ivre du groupe se proposa de payer une tournée générale. Sano qui savait pertinemment qu'il n'avait pas d'argent pour payer salua de ce fait ses camarades et les laissa à leur soûlerie. Lorsqu'il fut dehors, l'air environnant s'était enfin rafraîchi et cela lui fit le plus grand bien. Cette fin de mois de juin était étouffante et la saison des pluies s'annonçait, libérant le canton de la chaleur suffocante. Le jeune homme fourra ses mains dans les poches de son kimono et s'en alla en sifflotant, prenant la direction de sa baraque.

Quel dommage, je ne me suis même pas bagarré ce soir.

Il continua son chemin à travers les venelles jusqu'à ce qu'il s'arrête; plongé dans ses pensées. Des bruits de pas de course le ramenèrent brusquement à la réalité. Flairant l'occasion de se dégourdir les poings, il se dépêcha à travers la ruelle malgré l'obscurité, guidé par l'éclat des voix. Sano tourna sur sa gauche et aperçut un groupe d'hommes qui lui tournait le dos. Ils avaient coincé un jeune homme contre la devanture d'un magasin. La bande était composée de cinq hommes empestant l'alcool à des mètres à la ronde et qui l'empêchaient de s'enfuir, lui barrant toute retraite.

« Je ne sais pas ce que cet homme a fait mais l'attaquer à cinq conter un, ce n'est pas très équitable. Laissez-moi rééquilibrer cela, cria Sano en frappant son poing dans sa main. »

Celui qui paraissait être le chef se retourna, un sourire mauvais sur ses lèvres.

« Retourne te coucher, gamin et laisse nous nous amuser, s'exclama t'il en crachant par terre. »

Sano poussa un cri et se jeta, poing en avant vers l'homme, le percutant de plein fouet. Le chef se retrouva à terre, dans la poussière. Deux des assaillants se ruèrent vers Sano qui décocha un crochet du droit au visage du premier tandis que le deuxième recevait peu après un coup du revers de la paume qui le laissa chancelant. L'homme qui avait été attaqué s'était décalé, laissant un espace derrière lui. Il évita en se baissant l'assaut d'un des hommes mais fut lâchement attaqué par derrière par le dernier membre de la bande. Celui-ci lui appliqua un coup sur l'épaule qui étonnement, le fit vaciller. Pour se défendre, le jeune homme lui envoya un coup de coude dans les côtes et le laissa tomber à terre, le souffle coupé. Sano qui venait de donner un coup de poing au chef qui avait vainement tenté de se relever, jeta enfin un coup d'œil plus attentif au jeune homme. Ce dernier était vêtu d'un costume noir sans manches bordé d'épaulettes rouges. Etrangement, il était bien plus petit que Sano et paraissait aussi beaucoup plus frêle comme en témoignait le coup qui avait presque manqué de le projeter à terre. Sano remarqua que des protections de cuir noir et or entouraient ses mains et ses poignets, tout comme les experts en sabre. Pourtant, il ne semblait pas en porter. Le bagarreur fit donc un pas, le sourire au visage, enfin satisfait de s'être un peu amusé ce soir.

« Alors que fais-tu seul dans les rues de Tokyo un soir pareil, demanda Sano. »

«Je n'ai pas à vous répondre. »

« Pourtant, il semblerait que je t'ai sauvé la vie, répondit Sano du tac au tac. »

En entendant ses mots, l'autre sembla se crisper et le ton arrogant qu'il employa rendit Sano moins sympathique.

« Tu pourrais au moins te présenter, c'est la moindre des choses. »

« Je ne tiens pas à faire connaître mon nom. »

« Pourquoi, tu es recherché par la police ? »

Sano perdait sa patience devant la mauvaise volonté de l'homme, il s'avança un peu plus mais l'autre reprit la parole.

« Ne vous rapprochez pas, déclara le jeune homme qui s'était cambré quand Sano avait entamé son approche. Si vous avancez encore, je serai dans l'obligation de vous arrêter. »

« Toi, m'arrêter ! J'aimerais bien voir ça ! Que... »

Sano le vit faire un pas en arrière et saisir quelques choses de derrière son épaule. Son regard s'agrandit quand dans la lueur de la lune, une lame argentée parfaitement droite jaillit d'un fin fourreau noir. Il continua néanmoins à avancer, pensant que l'autre ne l'attaquerait pas. Il eut tord.

Alors qu'il se trouvait à quelques mètres du garçon, celui-ci se jeta à ses pieds. Sano parut surpris mais ne put réagir. Le jeune homme avait bondi avec l'impulsion de son saut directement à la verticale, son pied dressé en l'air et son sabre tendu. Le choc fut plus violent que le bagarreur ne s'y attendait. Le pied enfonça son menton et il sentit la lame effleurer sa poitrine. Il se retrouva projeté en arrière. Le sang coulait de sa blessure mais il se releva courageusement, la douleur étant assez aiguë. Le jeune homme face à lui était accroupi au sol, une main en appui. Il avait rangé son sabre dans le fourreau situé dans son dos.

« Je vous remercie de m'avoir aidé mais vous n'auriez pas du m'approcher. Je suis désolé mais je ne désire en aucun cas être reconnu. »

La silhouette bondit en un saut vertical, un chapeau de paille retenu par une mince corde battant sur le haut de son dos et atterrit sur un toit de tuiles voisin. L'instant d'après, Sano leva les yeux mais ne vit rien d'autre que la nuit au-dessus de lui, immense et obscure. A la fois surpris et contrarié, il se releva et serra les dents quand la blessure s'ouvrit toujours plus, déversant un flux de sang visqueux et chaud sur son torse. Il cramponna sa main à sa plaie et repartit le plus vite possible vers le dojo Kamiya.

Kaoru avait détaché ses cheveux pour la nuit et s'apprêtait à se glisser dans son futon quand des coups sourds retentirent. Se relevant péniblement, elle ne prit pas la peine d'enfiler un tanzen par dessus son yukata blanc et sortit dans le couloir après avoir enfilé ses geta. D'une chambre voisine apparut son disciple, Yahiko, qui baillait, les cheveux désordonnés et les yeux gonflés de sommeil. Les coups se répétèrent plus forts, toujours plus désireux de se faire entendre. La jeune fille ouvrit donc la porte et sortit dans la cour du dojo. La nuit était douce au dehors, le vent soufflant paisiblement dans les feuilles des arbres. Yahiko trottinait derrière elle et Kaoru vit Kenshin apparaître devant elle, le sabre à la taille et le regard aux aguets.

« Qui cela peut-il bien être à cette heure, laissa entendre Yahiko toujours en baillant. »

« Vous n'attendez personne, Kaoru. Je suppose... »

« Non, répondit la jeune fille qui s'avança, pressée de régler cette affaire et d'aller se coucher. »

Ils s'approchèrent donc de la porte principale de la palissade. Elle souleva la clenche et ouvrit le battant de la porte. Dans la pénombre nocturne apparut une haute silhouette qui se tint quelques instants dans l'embrasure, la main agrippant sa poitrine avant de s'effondrer dans la poussière du sol sans connaissance. Kaoru resta tout d'abord sans réaction mais Yahiko lui prit le hibachi et s'accroupit auprès du corps. Ils reconnurent immédiatement Sanosuké au symbole brodé dans son dos. Kenshin se pencha à ses cotés et le retourna de face. Chacun put alors voir une large blessure entaillant la poitrine du jeune homme et épanchant un flux de sang encore chaud

« Yahiko ! Va vite chercher Mégumi, s'écria Kenshin alors que Kaoru était encore sous le choc. »

Le petit kendoka partit en courant dans la rue à la recherche du médecin. Kenshin assisté de Kaoru déplacèrent Sano dans une chambre inoccupée du dojo en attendant anxieusement Mégumi. Kaoru était assez angoissée et elle ôta la veste de Sanosuké. Les yeux de Kenshin parcoururent rapidement la blessure de son ami, tentant vainement d'analyser ce qui avait pu le blesser. Kaoru sortit précipitamment et se rendit dans la cuisine pour ramener de l'eau chaude pour nettoyer la plaie. Quand elle revint, Kenshin semblait perdu dans ses pensées, la main intuitivement posée sur le manche de son sabre.

Sano n'est qu'un bagarreur. De plus, il se bat à mains nues. Qui et pourquoi l'a t'on attaqué au sabre...

Mais ses réflexions furent interrompues par l'arrivée de Yahiko et d'une Mégumi quelque peu essoufflée, sa boite à pharmacie sous le bras.

= fin du chapitre 1 =

Lexique :

Tokaï : Route reliant Nihon-bashi à Tokyo et Sanjô-ôhashi à Kyoto.

Odawara : Ville la plus fortifiée du Japon après Tokyo et dernière halte avant Tokyo sur la route de Tokaï.

Hakoné : Passage le plus difficile de la route de Tokaï.

Kantô : Vaste plaine environnant Tokyo.

Hoshi goshi : Boulette de riz et de pattes d'haricots séchée.

Amazake : Boisson sucrée faite d'un mélange de riz diluée dans de l'eau et peu alcoolisée.

Saké : Alcool de riz.

Tanzen : Ample veste de dessus que l'on enfile par dessus le yukata.

Yukata : Simple kimono de coton.

Geta : Sandales japonaises.

Hibachi : Brasier transportable servant à l'éclairage et au chauffage.