Après deux semaines de vacances dans le Sud, je suis de retour pour poster mes chapitres. En fait, je pensais mettre aussi le 4 mais j'avais besoin de faire des recherches. De plus, je repars à l'étranger sou peu donc vous aurez la suite juste avant le rentrée. Désolée de ne pas être très rapide. Passez de bonnes vacances et n'oubliez pas de cliquer en bas s de la page. Merci.

Kieiji (Je continue comme tu me le demandes mais ne t'inquiète pas, l'intrigue va apparaître peu à peu. J'attends tes commentaires avec impatience).

Titre : Otome no tsuchi to kaze – La fille de la terre et des vents.

Auteur : Elizabeth.

Disclamer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde de Kenshin, je tiens à préciser qu'il appartient au mangaka Nobuhiro Watsuki Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif. Je vous prie donc de ne pas me poursuivre.

Je remercie les personnes qui prendront le temps de lire cette histoire et de me laisser un message. Sachez que cela est toujours encourageant. Vous pouvez aussi me faire part de vos remarques et critiques à l'adresse suivante : avec comme objet "fanfiction kenshin". Merci et bonne lecture.

CHAPITRE 3
Un regard vert de jade.

La température ambiante avait quelque peu baissé depuis qu'ils étaient rentrés du ryokan. Kaoru avait pris soin de glisser le livre entre le pan de son kimono et son obi. Elle s'était bien gardée de faire part de sa découverte à ses camarades. Sur le chemin du retour, alors qu'ils arpentaient le sentier bordé de cèdres qui menait à la ville, la jeune fille avait senti le livre plaqué contre son ventre, doucement ballotté au gré de ses pas. L'humeur parmi les garçons était bonne, ils avaient plaisamment ri aux boutades que Sano avait lancées tout au long du repas à Yahiko. Kaoru avait prétexté être fatiguée pour se rendre dans sa chambre. Une fois seule, à la lueur d'une bougie, elle avait passé ses doigts sur la couverture en toile noire, effleurant doucement la tranche du livre. Elle l'ouvrit délicatement et son grand étonnement, découvrit sur la page de garde de fins idéogrammes. Ils avaient été tracés par une main habile qu'on imaginait parfaitement s'animant de petites arabesques. Les poils du pinceau préalablement mouillés sur une pierre à encre avaient caressé avec amour les fibres du papier de riz encore vierge. Kaoru reporta son attention sur les mots.

Tsuchi to kaze,
La terre et les vents.

Un nom était écrit en dessous. Guchoku Kizoku. Mais alors qu'elle s'apprêtait à entamer sa lecture, le panneau de sa chambre glissa et elle fit prestement patiner sur le tatami le livre qui se retrouva à moitié dissimulé sous une table basse. Kenshin apparut dans l'embrasure et son regard opale se posa sur la jeune fille qui se trouvait agenouillé sur son futon.

« Je suis venu voir si tu allais bien, déclara la voix douce du samouraï. »
« Pourquoi voudrais-tu que j'aille mal, demanda la jeune fille sur un ton tout aussi naïf qu'innocent. »

Kenshin parut perplexe par la réponse de Kaoru mais ne le laissa pas paraître.

« Tu avais l'air préoccupée au repas. »
« Ce n'est rien. Je suis juste un peu fatiguée de cette journée. Je vais dormir. »
« Bien. Bonne nuit. »

Kaoru sentit le regard du jeune homme l'envelopper tendrement avant qu'il ne referme le shoji. Sa silhouette s'éloigna dans le couloir. Elle souffla la flamme de sa bougie qui s'éteignit en un ruban de fumée et se glissa sous ses couvertures ouatées. La curiosité de la jeune fille l'aurait bien emporté si sa fatigue feinte n'avait pas été brusquement aussi réelle et imposante. Posant sa tête sur son oreiller, elle se laissa bercer par le chant du vent dans les feuilles tandis que la lune se levait dans le ciel nocturne de Tokyo.

Hisuiro avait suivi le petit groupe lorsqu'ils avaient quitté l'auberge. Elle s'était faite discrète sur le chemin, les suivant de loin à travers la futaie des arbres. Les aiguilles tombées au sol formaient un tapis qui amoindrissait le bruit de ses sandales. Après avoir erré dans les rues de Tokyo, elle les avait vus rentrer dans l'enceinte d'un bâtiment qui semblait être un dojo. Une plaque de bois la renseigna. Il s'agissait de l'établissement Kamiya Kassin. Les premières heures de la soirée passèrent lentement tandis que le soleil disparaissait derrière les nuages sombres. La jeune fille s'était faufilée jusqu'à un arbre dans lequel elle avait grimpé pour se cacher.

La vie qu'elle menait depuis deux semaines était tout à fait différente de celle qu'elle menait à Kyoto. Elle avait du se débrouiller seule, affronter les inconnus. Néanmoins, il lui était apparu clairement que ce qu'elle faisait avait une importance primordiale. La survie de l'homme qui l'avait sauvé autrefois surpassait tout. Elle lui devait au moins cela, ainsi qu'à son frère qui était mort par sa faute. Cependant, elle n'avait pas été assez prudente et ce petit groupe venait peu à peu se mêler de ses affaires. Elle avait tout d'abord du affronter ce bagarreur et voilà que cette jeune fille lui prenait le livre. Tout cela la retardait dans la recherche de Suku.

Un groupe de fétards déambula pendant un petit moment dans la rue avant de disparaître au coin de la rue. Hisuiro vérifia la fixation de son sabre et se laissa glisser au sol. Après un vague coup d'œil, elle escalada le mir qui se présentait à elle. Cela ne faisait pas parti des habitudes d'une jeune fille de bonne famille mais depuis Kyoto, elle avait fait des progrès. En effet, Hisuiro avait beau avoir travaillé le maniement du sabre, cet entraînement était resté secret. Elle l'avait caché à son père et à ses serviteurs. C'est pourquoi elle ne pratiquait qu'en son absence et prétendait lire dan l'ancienne salle d'entraînement. Arrivée au sommet du mur, elle vit un buisson et sauta en amortissant sa chute. Se relevant, elle se faufila à travers à travers le jardin. Elle longea les murs, montant sur le rebord de la terrasse et s'aperçut qu'à quelques pas d'elle, un des panneaux était entrouvert. Elle y jeta un coup d'œil. Dans un futon, toute proche d'elle, une silhouette féminine dormait, son corps uniquement troublé par sa respiration lente et paisible. Ce ne pouvait être qu'elle, Hisuiro n'avait pas vu d'autre femme entrer dans la résidence. Subreptissimement, elle se faufila dans la chambre et se demanda où l'autre avait bine pu mettre le livre. Sa vue s'habitua peu à peu à l'obscurité et elle commença son exploration. Ses doigts tâtèrent dans l'ombre le rebord d'une table. Rien. Elle se releva donc et parcourut un mètre dans la chambre avant de buter contre quelque chose. Elle se retint de crier et se pencha sur le sol, découvrant un petit recueil. Elle le leva en l'air et le reconnut à la lumière de la lune dont un pâle rayon éclairait en partie la chambre à coucher. Elle s'en saisit et le serra contre elle.

« Qui êtes-vous ? »

La voix la fit sursauter car elle avait brisé le silence auquel son ouie s'était habituée. Hisuiro se retourna prestement et s'aperçut que la jeune fille s'était réveillée. Kaoru se leva. Hisuiro dont tous les sens étaient aux aguets recula alors que la jeune fille simplement vêtue de son blanc yakuta s'avançait vers elle. Elle entendit son souffle devenir rauque et sentit des gouttes de sueurs froides perler sur son front. Elle ne pouvait pas sortir son sabre, pas contre cette jeune fille sans défense. Le visage de Kaoru se troubla et elle porta sa main à sa bouche.

« Vos yeux... »

Hisuiro savait ce qu'elle avait vu. Elle courut brusquement vers le fusuma et se jeta dessus. Elle traversa le panneau qui vola en éclats de bois et de papier, parsemant l'herbe de leurs clartés. Une voix déchira la nuit.

Sano s'était assis sur le bord de la terrasse, il n'e parvenait pas à trouver le sommeil. Un cri le sortit brutalement de sa torpeur et reconnaissant la voix de Kaoru, il se leva précipitamment et courut dans le jardin. Hisuiro qui s'était redressé l'aperçut et s'enfuit. Alors qu'elle grimpait sur un tronc d'arbre abattu,, Sano fit un saut qui aurait pu lui permettre d'atteindre l'intrus. Hisuiro, se sentant talonnée, se hissa brusquement de toute la force de ses bras et sauta dans la rue. Sano atterrit sur le parapet de tuiles et ne vit que l'ombre disparaître à travers la nuit.

Kaoru qui avait ressentit l'une des plus grandes frayeurs lorsque l'individu était passé à travers le panneau, tremblait de tout son corps. Kenshin était accouru au cri de la jeune fille et au bruit de la fuite, suivi de Yahiko. Il l'aperçut, recroquevillée, repliée sur elle-même. Le jeune homme se précipita à son chevet et lui prit la main. Elle se blottit aussitôt tout contre lui, s'accrochant au col de sa veste. Il lui passa affectueusement la main dans ses longs cheveux ébène pour la rassurer.

« Kaoru, que s'est-il passé ? »
« Apparemment, celui qui était là est reparti, répondit négligemment Yahiko en désignant le panneau dont seul le cadre tenait encore au mur. »

Kenshin entendit Kaoru sangloter.

« Ce n'est rien, lui souffla t'il. »

Sano apparut alors à travers ce qu'il restait de la fenêtre.

« On dirait qu'il y a eu de la casse, ici. Il s'est enfui, je n'ai pas pu le rattraper. »

Kenshin porta Kaoru dans sa chambre attenant et l'installa dans son futon. Il demanda à Yahiko de veiller sur elle. Les deux hommes se rendirent ensuite dans la cuisine où Kenshin fuit chauffer de l'eau. Alors qu'il s'apprêtai à verser le liquide bouillant dans la tasse contenant du thé, il entendit Sano s'adresser à lui à voix basse.

« L'homme qui est venu ce soir, Kenshin, est le même qui m'a blessé. »

Kenshin serra fermement la tasse en terre cuite dont s'échappaient des rubans de vapeur. Un peu de mousse de colla aux rebords avant de disparaître dans les remous du thé.

L'imposant bâtiment de la préfecture de police dominait la grande avenue de Tokyo bordée d'arbres et deux agents en faction étaient postés aux abords des immenses grilles de métal, repoussées pour laisser entrer les visiteurs. Tous les deux appartenaient à la garde armée et ils se redressèrent lorsqu'ils virent arriver un petit groupe vers eux. En tête marchait un jeune garçon aux cheveux ébouriffés et suivait derrière lui une jeune fille vêtue d'un kimono violet ornée de broderies. Ses longs cheveux noirs retombaient dans son dos et à ses côtés, se tenait un homme aux longs cheveux roux.

Kaoru sentit Kenshin lui prendre le bras et se serrer contre elle. Elle ne comprit tout d'abord pas jusqu'à ce qu'elle perçoive le fourreau du sakabeko pressé entre eux deux, par les pans de son kimono et les replis de celui de kenshin. Elle tourna la tête vers lui mais ne put lui parler car il lui lança un discret sourire alors qu'ils arrivaient devant l'entrée. Il devait prendre autant de soin à camoufler son arme qu'à la sentir conter lui. L'un des gardes les apostropha puis écoutant leur réponse, leur indiqua le chemin à suivre.

Après dans le couloir, ils attendirent que le commissaire puisse es recevoir. Kenshin paraissait parfaitement calme mais au fond de lui, il repensait à a conversation que le groupe avait eu le matin même. Lui vouait se rendre au commissariat mais Sano de son coté, ne comprenait pas la volonté de l'ancien samouraï. Ces deux attaques ne pouvaient être e fruit du hasard, avait-il déclaré. Kenshin lui avait répondu qu'il n'était plus Battosaï et qu'il se devait de faire comme n'importe quel citoyen. Un policier passa devant eux, accompagnant une vieille dame, qui se plaignait qu'on lui avait dérobé son panier. Le samouraï ferma les yeux et appuya sa tête contre le mur. Les paroles de Sano lui revinrent brutalement en mémoire, réveillant férocement sa conscience.

« Tu penses être Kenshin Himura mais ton passé ne te quittera jamais. Tu seras toujours Battosaï au plus profond de toi. Que tu le veuilles ou non, tu agiras toujours en tant que tel. »

Et le bagarreur était parti furieux, en claquant la porte. Ces paroles avaient profondément blessé Kenshin car c'était la vérité. Il avait beau s'efforcer de vivre normalement, le battosaï se fondait dans l'homme qu'il voulait être : kenshin Himura.

Kaoru laissa son regard flotter dans le vague. Elle repensait à son visiteur nocturne. Son regard l'avait tant subjugué, si profond et magnifique, qu'elle en était restée bouche-bée. Ses yeux l'avaient fixé avec une telle intensité. Ces miroitements aussi verts que le jade et aussi brillants que les étoiles l'avaient marquée. Kaoru n'était pas prête de l'oublier. Un petit bruit la dérangea et elle s'aperçut qu'un policier accrochait une affiche sur le panneau face à elle. Au même moment, on leur demanda de bien vouloir suivre un agent qui leur ouvrit une porte marquée du no du commissaire. Tout en marchant, Kaoru jeta un coup d'œil à l'affiche et s'aperçut qu'il s'agissait d'un avis de recherche. Une jeune fille nommée Hisuiro Kizoku avait disparu de Kyoto et on soupçonnait qu'elle ait été enlevée. Une forte récompense était offerte. Kaoru se demanda qui état cette jeune fille étant donnée le somme formidable promise. Le portrait avait été effectué par un artiste qui avait pris soin de le peindre ne couleur. Des cheveux noirs et ... un regard vert de jade !

Un grand bruit retentir et Kenshin se retourna pour voir Kaoru appuyée conter le mur.

« Ce n'est rien, j'ai juste trébuché, déclara la jeune fille en remettant sa sandale droite. »

Ils pénétrèrent donc dans le bureau où les attendait le commissaire.

La voiture rouait rapidement le long de la route, soulevant derrière elle un nuage de poussière ocre et opaque. L'occupant à l'intérieur poussa un soupir et pensant que cela faisait déjà plus d'une heure qu'ils avaient quitté Tokyo. Etrange qu'on lui ait demandé de se rendre à Fuji-Yoshida qui se trouvait à la limite de la préfecture. L'homme sortit d'un boîtier d'argent une cigarette qu'il tapota sur sa cuisse avant de l'allumer. IL en tira avec délice deux bouffées avant de souffler, quelques instants plus tard, une âcre fumée bleue. Lorsqu'elle se fut consommée, il entrouvrit la fenêtre, jeta le mégot et essuya avec soin ses gants blancs.

L'inspecteur Fujita était un excellent élément de la police préfectorale de Kanto à qui on avait proposé un poste plus élevé de commissaire adjoint qu'il avait néanmoins refusé. L'ancien capitaine du Shinsen Gumi, entant qu'inspecteur, pouvait se permettre de travailler selon ses propres méthodes qu'il n'aurait pu appliquer comme commissaire adjoint. Etre pieds et poings liés par l'administration pour un loup de Mibu était impensable. Le préfet de police de Kyoto avait fait transférer un important dossier qui était échu à Hajimé Saïto. C'était une des affaires les plus brûlantes du moment qui avait enflammé comme une traînée de poudre toutes les forces de police du Kansaï au Kanto. Saïto avait cependant eu juste le temps de survoler le dossier Kizoku avant de recevoir l'ordre de se rendre à Fuji-Yoshida. On lui avait simplement dit qu'il était le plus compétant pour traiter ce genre d'affaires, ce dont malgré tout il ignorait la totalité

« Nous sommes bientôt arrivées, cria le cocher à son attention. »

En effet, la voiture ralentit et ils pénétrèrent dans la ville. Arrivés sur une grande place, l'inspecteur Fujita descendit promptement alors que deux policiers accouraient vers lui. Le plus âgé lui expliqua qu'il s'agissait d'un meurtre. Il demanda à pouvoir voir les corps. Une petite foule s'était formée autour des cadavres et les policiers locaux avaient des difficultés à en contenir la curiosité. Saïto lança un ordre et tous, remarquant qu'il s'agissait de l'inspecteur envoyé par Tokyo ( de plus autorisé au port du sabre), se calmèrent. Saïto s'agenouilla et on lui découvrit les corps. Il ne put qu'avoir une pensée de compassion et d'horreur en dévisageant une femme vêtue d'un kimono alors qu'à côté d'elle, se trouvait une petite fillette qui tenait encore contre elle une poupée de bois. L'homme se plaça aux côtés du petit corps et tentant vainement de voir d'où provenait le jouet. La main enfantine s'était crispée à jamais avec la rigidité cadavérique mais il parvint à lire une inscription gravée sous a poupée : le nom et l'adresse d'une boutique de Kyoto.

« Elles revenaient de Kyoto, demanda t'il furtivement à l'adjoint qui se trouvait debout derrière lui. »
« Oui, elles étaient allées visiter de la famille pour ensuite revenir ici. »

Les vêtements de la femme avaient été déchirés. Les doigts de l'inspecteur coururent le long des surpiqûres du kimono maintenant en lambeaux, partant de l'épaule droite jusqu'au flanc gauche. Un détail l'intrigua et ses doigts remontèrent jusqu'à l'épaule gauche, longeant une autre longue entaille ensanglantée. Saïto se pencha et écarta le col bleu marine pur découvrir deux profondes taillades e croix sur la gorge. La petite fille avait subit le même traitement. Les yeux du loup s'amincirent en deux fentes. Il était intolérable qu'à cette époque certains trouvent encore le moyen d'assassiner des gens sans défense qui avaient déjà souffert lors de la fin de l'ère Edo. Une femme et sa fille, de plus. Et Hajimé Saïto connaissait parfaitement les responsables. Son sang en fit qu'un tour et les doigts de sa main gauche agrippèrent le manche de son sabre. C'étaient eux, il le savait. Ses entailles avaient tété causées par deux sabres et le capitaine de la troisième division du Shinsen Gumi s'était juré de les tuer il y avait dix ans. L'inspecteur remit le drap sur les deux corps et se releva. Un peu plus tard, sur la route du retour, l'homme fume le reste de son paquet soit plus de vingt cigarettes la suite. Oui, ils avaient bien fait de l'envoyer, lui. Il était en effet le plus compétant pour cette affaire, pensa t'il avec un sourire vengeur.

Kaoru était dans la cuisiner quand Kenshin passa la porte, chargé sur son épaule d'un bâton soutenant deux seaux remplis de nourriture. Le jeune homme s'en déchargea et Kaoru lui proposa de lui servir un thé, ce qu'il accepta avec plaisir. La jeune fille sortit ensuite un à un les achats qu'elle disposa sur le plan de travail devant elle tandis que l'eau chauffait.

« A quoi cela va t'il te servir, demanda Kenshin, curieux de la réponse de la jeune fille. »
« Je compte faire des gâteaux pour demain. Tu n'as pas oublié que Misao et Aoshi venaient nous rendre visite pour le Tanabata no sekku, questionna t'elle sur un ton soupçonneux. »

L'eau se mit siffler et Kaoru servit son à Kenshin , ce qui lui évita de répondre. Une fois asses l'un face l'autre, alors que Kaoru commençait à cuisiner , elle mordilla ses lèvres avant de prendre la parole.

« Kenshin... »

Le dénommé releva la tête et la regarda d'un air étonné.

« Je voudrais te dire quelque chose, reprit-elle. Par rapport à a nuit dernière, je ne t'ai pas tout dit. »

Et elle lui raconta comment elle avait trouvé le livre au ryokan puis que l'intrus l'avait dérobé. Elle omit d'exposer son trouble face au regard du voleur et de l'étrange ressemblance avec la jeune fille recherchée. De toutes façons, elle ne se souvenait pus de son nom. Kaoru commença à mélanger sa pâte à gâteaux et un silence s'installe entre eux deux pendant lequel Kenshin réfléchit.

« Comment s'appelait le livre, demanda t'il »
« La Terre et les Vents. Ça sonne comme un roman mais ça ne devait pas en être un. »
« Et l'auteur ? »

La jeune fille ajouta du sucre à sa préparation, la mélangea à nouveau avant de former des petites boulettes.

« Gu... Guchoku Kizoku, il me semble. Tu le connais, questionna timidement Kaoru. »
« Le seul Kizoku dont j'ai entendu parler était un seigneur samouraï terrien avant le bakumastu. Il a d'abord été opposé aux patriotes puis quelques années après la proclamation de l'empereur, il a changé de camp. Pour ma part, j'avais depuis longtemps quitté les rangs des impérialistes. Je suppose qu'il doit maintenant occuper in haut poste politique au sein du gouvernement. »
« Je ne pense pas que cet homme soit l'auteur. »
« Moi non plus, déclara Kenshin en reposant sa tasse sur la table devant lui. Par conter, ton assaillant nocturne devait vouloir récupérer le livre mais cela ne nous dit pas qui il est. Il avait dit à Sano qu'il ne pouvait être nommé. »
« On ne saura peut-être jamais qui c'était, susurra Kaoru qui décorait ses gâteaux de fleurs. »
« Ça m'étonnerait qu'il ne réapparaisse plus, lança une voix derrière elle. Avec Kenshin et Sano, je suis sûr qu'on finira par savoir le fond de ce mystère. »

Yahiko se tenait près de la porte, il venait de rentrer.

« En parlant de Sano, qu'en est-il de lui ? »
« Bah, répondit le garçon en se grattant la tête. Je suis passé le voir et il m'ad dit qu'il serait là demain. »
« Très bien, répondit Kaoru qui s'essuya les mains sur un torchon. Yahiko, aurais-tu l'amabilité d'aider Kenshin à installer deux futons dans la chambre Est ainsi qu'un autre dans la pièce à coté de celle de Kenshin. »

La jeune fille se leva, les gâteaux prêtes à être enfournés quand Yahiko l'apostropha.

« Mais dis-moi, qu'est ce que tu cuisines, demanda le petit kendoka en grimaçant. »
« Des sembei aux fleurs. »
« Mon dieu ! Heureusement que la majorité sera mise comme offrande ! »

Les deux garçons s'enfuirent avant qu'un bol de les atteigne, ce dernier finit d'ailleurs son vol conter le panneau de bois accompagné des cris de la jeune fille.

= fin du chapitre 3 =

Lexique :

Shoji : Ecran coulissant au papier assez fin séparant des pièces..

Fusuma :.Ecran coulissant au papier plus épais protégeant de dehors

Fuji-Yoshida: Ville appartenant à la préfecture du Kanto (Tokyo).

Sakabeko : Sabre à lame inversée.

Kansaï : Plaine entre les villes de Kyoto, Osaka et Kobé.

Kanto : Région de Tokyo.

Tanabata no sekku : le festival des étoiles qui se déroule le 7 juillet. On l'associe souvent à Sekku, le changement de saison.

Sembei : Gâteaux très populaires pendant l'ère Edo. Composé de farine de riz, de sucre et d'œufs, le sembei aux fleurs est grillé avant d'être consommé avec du sucre.