Je suis désolée du retard que j'ai pris ('essaye d'apitoyer ses lecteurs'). Ce chapitre était assez dur à écrire tout comme ceux qui viendront après ('et une excuse pour la prochaine fois, une !'). De plus, j'avais énormément de boulot. Sans compter que j'ai changé de connexion. Pour me faire pardonner, je signale que j'ai mis ma bio à jour('c'est pas passionnant mais ya pire'). Je vais essayer de mieux m'organiser pour écrire et être plus régulière. J'espère donc que vous ne m'en voudrez pas trop et je vous prie donc de ne pas me boycotter. Un grand merci à tous les gens qui lisent cette histoire et l'apprécient.
Leo : Aucune panique à avoir, mes chapitres ne vont pas s'envoler. Je te remercie pour tes commentaires. Quant à ma connaissance du Japon, je ne m'y connais pas forcément mieux que d'autres mais je suis contente que tu découvres certaines choses à travers cette histoire. Pour ta fic, j'attends avec impatience de la lire.
Sn25 : Très heureuse que tu ais découvert ce que je considère comme l'un des meilleurs mangas en la matière. J'espère que mon histoire te plaira et te donnera envie de suivre cette voie...
Titre : Otome no tsuchi to kaze – La fille de la terre et des vents
Auteur : Elizabeth.
Disclaimer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde de Kenshin, je tiens à préciser qu'il appartient au mangaka Nobuhiro Watsuki Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif. Je vous prie donc de ne pas me poursuivre.
Avertissement : PG-13 (pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Résumé général de l'histoire : Une jeune fille qui cache un profond secret s'enfuit pour protéger celui qui lui a autrefois sauvé la vie. Au cours de ses recherches, elle échoue à Tokyo où elle va rencontrer Kenshin. Pour l'aider, ce dernier replongera dans les méandres de son passé.
Remerciements : Je remercie les personnes qui prendront le temps de lire cette histoire et de me laisser un message. Sachez que cela est toujours encourageant. Vous pouvez aussi me faire part de vos remarques et critiques à l'adresse suivante : avec comme objet "fanfiction kenshin". Merci et bonne lecture.
LA FILLE DE LA TERRE ET DES VENTS
Chapitre 7 : LES GUERRIERS DE L'OMBRE.
Hisuiro se releva de derrière la cloison et ferma les yeux. Elle avait tout entendu, tout ce que Suku Tedakasu avait raconté. Les images lui étaient revenues, toujours plus effrayantes et morbides. Oui, elle avait tué son frère. Guchoku Kizoku était mort par sa faute, parce qu'elle s'était crue assez forte pour affronter la vie. Et lui l'avait payé de la sienne. Tandis que Suku avait ruiné sa carrière de guerrier. Tout cela à cause d'elle. Hisuiro respira profondément et se décida l'instant même. Rien ne pourrait maintenant l'arrêter. Elle devait laver ses fautes au plus vite.
La jeune fille s'était réveillée, seule, couchée sur un futon. Ses vêtements mouillés par la noyade étaient pliés à coté d'elle. Elle se releva sur le coude et toussa. La pénombre voilait la pièce de la clarté de la lune et Hisuiro se redressa. Sa jambe droite lui faisait un peu mal mais sinon, elle ne souffrait pas trop de sa chute L'eau l'avait amortie et elle s'était évanouie sur le coup. Quelqu'un avait dû la sortir de l'eau. Et voilà qu'elle se retrouvait à nouveau dans ce dojo ! Elle avait arpenté en silence les couloirs du dojo en prenant soin de ne pas faire grincer le plancher. Attirée par le bruit des voix, elle s'était retrouvée accroupie devant le panneau coulissant la séparant des autres. La jeune fille à qui elle avait volée le journal avait préparé du thé et elle avait remarqué la présence de deux autres visiteurs : une jeune fille coiffée d'une longue tresse et un homme silencieux au regard froid.
Rien ne la retenait plus ici. Elle saisit l'étui de son sabre et avança dans le couloir pour se glisser par la cloison restée entrouverte.
La nuit était lourde de chaleur et le ciel se couvrait de quelques nuages. La jeune fille suivit les rues sans y prêter garde. De toutes façons, elle savait pertinemment qu'ils savaient où elle se trouvait à chaque instant. Koman Yokoshima était un homme organisé. Depuis qu'elle avait quitté Kyoto, on l'avait suivi à la trace, observant ses moindres gestes. Les deux hommes qui l'avaient attaqué tout à l'heure avaient pour mission de lui soustraire le livre. Le livre que son frère avait écrit et qui contenait les techniques de l'école Tsuchi no Kaze. Mais les flots tumultueux de la rivière l'avait emporté à jamais.
Hisuiro serra les mâchoires et passa sous un porche pour pénétrer dans une immense cour intérieure sans voir les silhouettes sombres qui la filaient.
Kenshin courrait, près à dégainer son sabre, dans la ruelle éclairée par un lampion. Les bruits de la fête s'étaient calmés au loin et la ville retombait peu à peu dans son habituelle torpeur nocturne. Le jeune homme était talonné par Sanosuké tandis que Yahiko tentait vainement de les rattraper. Le vent soufflait leurs cheveux et Kaoru qui avait gardé sa tenue de fête n'avait pris que le temps de se saisir d'un sabre en bois. Elle les aperçut qui tournaient sur leur droite avant de disparaître. Kaoru agrippa le pan de son kimono et pesta contre ses sandales. Essoufflée, elle arriva devant l'entrée d'une cour imposante. Misao l'attendit et elles suivirent les autres.
L'enceinte était plongée dans les ténèbres et seule une silhouette minuscule se dressait dans un halo de la lune. Kaoru reconnut la jeune fille qu'ils cherchaient. Elle soupira de soulagement et s'apprêtait à prendre la parole quand Kenshin se retourna vers eux et leur fit signe de rester immobiles. Aoshi fit basculer l'étui de son sabre et fléchit sa position.
« Nous ne sommes pas seuls, lança Kenshin avec défiance. »
Hisuiro se retourna vers eux et les fixa de ses yeux verts. Mais avant qu'elle ne prenne la parole, une voix déchira le silence.
« En effet. Battosaï n'a pas perdu son flair. Mais pour un patriote, il est un peu décevant de penser nous battre. »
« Vous n'avez qu'à vous montrer, bande de lâches, cria Sanosuké en brandissant son poing. »
Et cet appel eut en effet pour conséquence de faire sortir de l'ombre plusieurs silhouettes. L'un des mercenaires était immense et imposant. Ses poings étaient bandés de lanières de cuir tandis que son crane rasé luisait. Il leur lança un sourire cruel et Kaoru fixa les autres adversaires. Deux jeunes hommes en tout point identiques l'encadraient. A leur côté, la jeune fille aperçut une femme vêtue d'une longue robe noire et le visage couvert d'un voile sombre.
« Bon, ça va être rapide, s'exclama Yahiko. Ils ne sont que quatre. »
Kaoru recula, légèrement prise de panique quand un sifflement aigu leur agressa à tous les oreilles. Une tige de métal vint de figer dans le sol tout contre son pied. Kenshin s'était retourné et son visage se crispa en se rendant compte que la situation ne semblait pas aussi avantageuse que Yahiko l'avait déclaré.
« Un pas de plus, Battosaï et cette charmante personne me servira de cible. »
La voie était différente de la première. Il y avait donc au moins deux hommes tapis hors de leurs vues. Kenshin inspira profondément et s'apprêta à dégainer quand une nouvelle flèche vint se figer à ses pieds.
« Jette ton sabre. »
Dans la précipitation, Kenshin ne vit que Yahiko se jeter devant eux. Kaoru en profita pour se jeter à terre et rouler hors du champ de tir de l'assaillant. Elle se releva tandis que son kimono se retrouvait froissé.
« Yahiko, pourquoi as-tu fait cela ? Tu vas te faire tuer, hurla t'elle en ressaisissant son sabre en bois qui se trouvait à ses pieds. »
Yahiko resta cependant concentré sur les ténèbres. Kenshin s'apprêtait à venir à sa rencontre mais il lui fit signe de reste immobile.
« Je m'en sortirai, faites-moi confiance. Kenshin, va t'occuper des autres. »
L'ancien impérialiste acquiesça et courut vers Kaoru qu'il prit par la taille et entraîna hors du combat. La jeune fille s'agrippa à Kenshin.
« Mais tu ne vas pas le laisser faire ! Il va se faire descendre ! »
« L'homme qui se cache ici met du temps à recharger son arme. Ce n'est pas un arc mais une arbalète. Cela laisse le temps à Yahiko de se préparer. Viens ! »
Alors que le couple s'éloignait, un nouveau sifflement se fit entendre. Le garçon rapporta toute son attention sur le balcon au-dessus de lui et fit un bond de côté. Un autre carreau se planta près de lui. Il entendit un déclic et détourna le regard. Son adversaire se trouvait donc sur sa droite, il avait réussi à localiser avec peu de certitude cependant la position de l'homme. Yahiko avait observé avec attention les trois premiers tirs mais il ne pouvait pas savoir si ce dernier était debout ou accroupi. Grâce à une autre attaque, il pourrait évaluer l'angle de tir. Mais pourrait-il éviter encore une fois ce dard ? Le jeune kendoka n'en était plus si sûr.
Il n'eut pas le temps de réfléchir plus car une horrible douleur lui assaillit le bras.
« Hé bien, tu n'es pas si habile que tu le prétends ! »
Le kendoka grimaça de souffrance, enserra le morceau de métal et l'arracha avec un cri de douleur. Avant de la jeter, il s'aperçut que la pointe d'acier était pourvue de barbes acérées.
« Tu n'aurais pas du l'enlever ! Ta plaie ne va pas pouvoir se cicatriser... De toutes façons, le poison fera effet avant... »
« Et bien, je vais au moins m'arranger pour te mettre hors d'état de nuire avant d'y passer ! »
Il se mit de profil et regarda l'homme tirer à nouveau. Oui, parfait ! Il se trouvait accroupi à la base de la balustrade. Juste avant que le déclic de rechargement ne se fasse entendre, Yahiko serra les dents et s'appuya sur ses jambes. En un sursaut, sa détente le propulsa en l'air. Le sabre en avant, il le lança devant lui et entendit un bruit sourd. Aussitôt, il s'accrocha à la rambarde toujours en grimaçant, se saisit de son sabre et frappa dans le noir. L'homme déjà rendu étourdi par le premier coup s'affala contre le mur et tomba inanimé. Yahiko se releva, s'appuya contre la rambarde pour observer les autres mais se mit à trembler convulsivement. Une faiblesse le prit et il bascula par-dessus la balustrade pour s'écraser au sol dans la poussière.
Sano toisa l'immense géant qui se trouvait à quelques mètres de lui. L'homme au crâne rasé s'en aperçut et se mit à lisser ses fines moustaches en ricanant, ce qui fit fulminer le jeune homme. Il se précipita vers lui sans réfléchir et fut accueilli par le poing de son adversaire qui lui coupa le souffle. Il comprit aussitôt qu'il n'aurait pas du se laisser emporté. En se redressant, il tendit le poing vers l'homme qui le bloqua en relevant le bras. Il lui saisit la main et l'attirant vers lui, lui redonnant un violent coup de poing au visage. Sano, abattu par les deux premiers coups qu'il venait d'encaisser sans même pouvoir riposter, tomba au sol.
Il se redressa péniblement, le sang gouttant de son menton. L'autre le laissa avancer, sûr de vaincre. En effet, le ninja devait faire plus d'une fois et demi la taille du jeune bagarreur et son imposante musculature saillait sous son costume. Il resserra la lanière de cuir de son poing droit d'un coup de dents et fixa Sanosuké.
Sano poussa un cri en attaquant de face et l'autre ne bougea pas, prêt à parer le coup si évidant. Cependant, le jeune homme s'avança d'un pas et fléchit sa jambe avant. En détournant son corps, il parvint à frapper le flanc de son adversaire mais ce dernier l'attrapa par le col de sa veste et leva en l'air avant de lui défoncer le torse d'un puissant coup de poing. Le corps de Sano fut projeté contre le mur en bois dans lequel il s'encastra, inerte.
Mégumi qui jusqu'à maintenant était restée sans agir se précipita vers le corps inanimé de Sano. Alors qu'elle s'agenouillait pour le soigner, il se redressa. La jeune femme allait lui ordonner de rester sans bouger quand il se releva péniblement en grimaçant. Le sang poisseux coulait de ses blessures mais il n'y prêta pas attention. Posant sa main sur le bras de Mégumi comme pour la rassurer, il repartit faire face à son ennemi.
« Tu sembles bien mal en point, répondit le géant en le toisant du regard. »
« Et alors, grogna Sano en s'approchant. »
Et cette fois-ci, il laissa venir son adversaire à lui. Tandis que l'homme s'apprêtait à l'achever, il dégagea sa jambe et l'abattit violemment sur le ninja qui chancela. Sans hésiter, le bagarreur se rapprocha rapidement et lui donna un magistral coup de poing. L'homme s'écroula au sol et eut encore la force de lever les yeux.
« Qu'est ce que c'était ? »
« Futae no...kiwami, répondit Sanosuké. »
Il se retourna vers Mégumi qui avait porté précipitamment ses mains devant sa bouche. Le jeune homme fit un dernier sourire avant de chuter de tout son long dans les bras de la jeune femme qui ne parvint pas à le soutenir. Ils chancellèrent tous les deux au sol, le jeune homme évanoui tandis que Mégumi le tenait faiblement dans ses bras
Kaoru releva ses manches et s'apprêta à affronter la femme qui lui faisait face. L'autre était vêtue d'une longue tunique noire fendue qu'elle portait par-dessus un pantalon. Un nœud blanc lui enserrait la taille et elle replaça le voile contre son visage. Ses yeux se plissèrent et Kaoru grimaça.
« Pourquoi vous attaquez-vous à elle ? »
« Parce qu'on nous paye pour cela. Je fais mon boulot et je le fais bien. »
« Et qui vous paye pour cela ? »
« Allons, vous savez très bien qu'un ninja ne donne jamais son employeur. Même si je suis une femme... Mais disons que cette mission me tenait particulièrement à cœur. Et que ma position était idéale. »
Kaoru ferma brièvement les yeux. Cette femme était une Kunoichi. L'autre s'approcha fluidement d'elle, ce qui la poussa à se mettre sur ses gardes. Kaoru ne tenait cependant pas à attaquer la première. Elle ne devait que se défendre. La ninja fit un pas, se glissa à terre et tenta de faucher la jeune fille. Kaoru s'empêtra dans son kimono mais parvint à se dégager. Elle en profita pour parer la main de la jeune femme avec son sabre. D'un revers de bras, elle pivota et se dégagea. L'autre fit un saut et lança un coup pied vers Kaoru qui ne put que parer le coup. La ninja plia son bras et sortit un sabre très court qu'elle pointa brusquement sur Kaoru. Le jeune fille se dégagea d'un tour de rein et recula pour se mettre en garde. La femme se mit, elle aussi en garde en fléchissant la jambe.
Un souffle de vent courut dans le dos de Kaoru et elle respira profondément. En un éclair, elle s'approcha et dirigea la pointe en bois vers le visage du son adversaire. L'arme passa au travers du voile qu'elle déchira et le morceau de tissu tomba au sol. Un cri retentit et Kaoru se retourna. Hisuiro se trouvait debout, immobile, les bras le long du corps.
« Vous, s'écria t'elle en fixant le visage de la ninja. »
Kaoru observa le regard brun de son adversaire.
« Et bien, vous paraissez surprise de me voir, Kizoku-san. »
« Comment... Comment avez-vous... Osé ? »
Kaoru pressa sa main contre sa poitrine lorsqu'elle vit une ombre fluide se mouvoir derrière la ninja. Misao s'était glissée sans se faire remarquer mais il était pourtant impossible que l'ennemie ne l'ait pas remarqué. Elle jeta alors un coup d'œil vers Hisuiro qui était blême et tremblotante.
« Vous avez osé trahir ma confiance... La confiance que mon père avait placée en vous ! »
« Qui est cette femme, demanda Kaoru en se dégageant de ses cheveux qui volait devant ses yeux. »
« Cette femme s'appelle Tsuki. Tsuki Hanayaka. »
« Je m'étonne que vous connaissiez mon nom ! »
« Ce n'est pas parce que mon père est influent et que ma famille est riche que je suis une enfant gâtée à qui on passe tous ses caprices. J'ai souffert plus que vous ne pouvez l'imaginer Et je sais parfaitement qui vous a embauché. C'est... »
A ce moment là, Misao sauta en l'air pour frapper d'un coup de pied l'épaule de Tsuki Hanayaka. Kaoru leva son sabre au-dessus de sa tête et fonça à son tour. La femme s'aperçut du coup que l'allait lui porter la petit ninja. Malheureusement, Kaoru frappa son flanc et Tsuki se retourna brutalement vers Kaoru. La lame du Koshigatana se planta dans la cuisse de la kendoka qui chancela. Misao en profita pour assener un coup de poing suivi d'un coup de sabre du revers de sa main. Tsuki Hanayaka saisit Misao et s'apprêtait à lui infliger un coup quand le fourreau d'un sabre s'abattit sur son épaule et elle tomba. Hisuiro n'avait pas dégainé son sabre mais frappé du revers du fourreau métallique.
Kaoru était allongée par terre et le sang commençait à imbiber sa robe. Misao la dégagea et la tira contre le mur où elle appuya son dos. Kaoru gémissait et étreignait le rebord rouge et doré de son kimono. Misao plia la jambe de son amie et attrapa un pan de tissu qu'elle serra vigoureusement contre la blessure pour empêcher le sang de couler.
Aoshi était resté calme comme à son habitude. Alors que Kenshin était parti défendre Kaoru, l'Okashira se tourna vers les deux hommesqui lui faisait face. Cela ne le dérangeait pas, il possédait deux kadochis, ce que ces deux adversaires ne savaient pas.
Il s'avança et rejeta la longue veste sombre qui recouvrait son costume. Son immense arme à la main, il laissa les deux hommes s'approcher lentement. Ils étaient tous les deux vêtus d'une ample veste noire sur un large pantalon noir : des jumeaux. L'un des deux pivota et se retrouve sur le côté. Il braqua son sabre vers lui et Aoshi dégaina d'un geste fluide et gracieux, s'attendant à surprendre les deux adversaires qui l'attaquaient.
La violence des deux coups qu'il reçut le surprirent pourtant moins que le fait que les jumeaux l'aient attaqué avec la même technique. Et eux n'avaient cependant pas parus étonnés à la vue de ses deux sabres. Aoshi se dégagea en faisant glisser une des lames puis fixa étrangement les deux hommes.
« Allons, vous paraissez surpris... »
« ...Que nous connaissions votre magnifique... »
« ...Technique de l'école Oniwabanshu. »
« N'est ce pas... »
« Okashira ? »
Aoshi resta stoïque mais se demanda comment ces deux hommes semblaient le connaître si bien. Mais s'ils étaient tous deux vêtus de noirs comme leurs compagnons et en groupe avec pour mission... Il s'agissait de ninja ! Voilà pourquoi ils connaissaient son identité, ils étaient dans un réseau qui les avait habilement renseignés.
Un des hommes fit une attaque de côté que son frère imita immédiatement. Aoshi leva le bras droit et d'un coup de pied repoussa l'homme qui ricana. C'est alors qu'il comprit. Il ne lui avait fallu que quelques instants pour analyser cette technique. Les deux hommes étaient respectivement droitier et gaucher, l'unique chose qui les différenciait. Et leurs attaques simultanées avaient pour but de se croiser, ce que leur victime ne pouvait contrer à l'aide d'un seul sabre et ainsi se retrouvait-elle tuée par le fil des deux lames. Une croix sanglante qui fendait les étoffes, déchirait la peau et laissait sans vie.
Aoshi Shinomori avait beau être armé de deux sabres, il n'avait pas surpris ses adversaires et cet atout ne valait donc plus rien. Il réussirait à parer leurs attaques mais il n'était pas sûr de pouvoir se battre réellement. Seul, on ne pouvait rien contre eux, on était juste condamné à mourir sous le fil de leurs lames. Qui était ses deux hommes qui ne laissaient de chance à personne ?
Aoshi eut à peine le temps de se mouvoir qu'ils fondaient à nouveau sur lui. Leurs force était prodigieuse et leurs techniques parfaitement abouties. Mais le plus effrayant était le plaisir qui lui luisait dans leurs yeux, non pas le plaisir sadique du dément qui trucide tout ce qui bouge, ni même le plaisir froid de l'assassin qui ressort son arme de la gorge de son adversaire. Non, c'était le plaisir du jeu.
Aoshi venait de subir à nouveau deux attaques qu'il avait contrées d'un saut puis d'un violent coup de sabre. Sa technique de la flèche de l'in-yang lui avait permis de prendre un peu de recul. Il souffla profondément pour reprendre son souffle quand son regard fut attiré dans les ténèbres. Il aurait juré voir bouger.
Le vent tomba tout à coup et malgré cela, la moiteur de l'air se fit encore plus lourde. Chacun arrêta son combat. Quelque chose venait de se produire. Il y eut un froissement de tissu dans le nouveau silence, un léger craquement puis une minuscule lumière apparut. Un nuage de fumée bleue évanescent dans les ténèbres. La silhouette s'avança.
« Et bien, je vois que dix ans n'ont pas suffi à vous faire oublier le goût du sang. De toutes façons, comment le pourrez un véritable loup de Mibu ? N'est ce pas, Migigawa et Ogata ? Mais il est temps, ce soir, d'accomplir la tache qu'on m'a confiée il y a dix ans. »
Hajimé Saïto sortit de l'ombre, sa cigarette à la main tandis que son sabre se balançait doucement contre son flanc. Son regard d'ambre fixa les deux assaillants d'Aoshi et son visage se barra d'un sourire mauvais.
fin du chapitre 7
Lexique :
Kunoichi : Femme ninja dont les missions sont basées sur l'infiltration. Elle pratique la manipulation, dérobe des informations et voire commet des assassinats.
Koshigatana : Arme semblable mais plus courte et plus légère au sabre de ninja (ninjatô). Ce dernier mesure 50 centimètres et possède une garde carrée.
