Chers lecteurs, voici comme convenu le chapitre 8. Ça fait au moins un mois que j'avais commencé à l'écrire mais le boulot et les concours m'ont empêché ('c'est pô ma faute'). Pour me faire pardonner et comme c'est les vacances, je vais en profiter pour écrire le 9. Bon, j'espère qu'il vous plaira car on ne va pas tarder à arriver à la fin de cette charmante aventure. Je compte écrire en tout dix chapitres donc si vous voulez me poser des questions, c'est le moment. Profitez-en aussi pour me mettre une petite review (les grosses sont aussi acceptées avec joie). Bonne lecture et à très bientôt.

Sarifa : Je vois qu'il y a des nouveaux lecteurs parmi nous. Enchantée que cela te plaise et ne manque pas la suite.

Sn 25 : Et bien merci pour les compliments ! C'est impressionnant le plaisir que je prends à écrire cette histoire. Ca s'avère beaucoup plus facile que je ne l'avais imaginé. Je suis bien moins bloquée par le style que pour mes autres fanfictions. En tous cas, j'attends avec envie ton histoire et ne t'inquiète pas si rien ne vient au début quand tu veux écrire. Bon courage.

Luky Leo : Pour le dénouement, la tension commence à monter dans ce chapitre mais le vrai point dramatique est dans le prochain. Raison de plus pour que je me dépêche d'écrire. Quant à notre ami Saïto, on n'aurait pas pu se passer de lui…

J'espère que je n'oublie personne ! Sinon, faites le moi savoir.

Titre : Otome no tsuchi to kaze – La fille de la terre et des vents

Auteur : Elizabeth.

Disclaimer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde de Kenshin, je tiens à préciser qu'il appartient au mangaka Nobuhiro Watsuki Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif. Je vous prie donc de ne pas me poursuivre.

Avertissement : PG-13 (pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).

Résumé général de l'histoire : Une jeune fille qui cache un profond secret s'enfuit pour protéger celui qui lui a autrefois sauvé la vie. Au cours de ses recherches, elle échoue à Tokyo où elle va rencontrer Kenshin. Pour l'aider, ce dernier replongera dans les méandres de son passé.

Remerciements : Je remercie les personnes qui prendront le temps de lire cette histoire et de me laisser un message. Sachez que cela est toujours encourageant. Vous pouvez aussi me faire part de vos remarques et critiques à l'adresse suivante : avec comme objet "fanfiction kenshin". Merci et bonne lecture.

LA FILLE DE LA TERRE ET DES VENTS

Chapitre 8 : LE RÉVEIL DE LA LAME D'ARGENT.

Suku serra les dents et resta encore quelques instants sans bouger. Sa main hésitait devant l'acte qu'elle allait accomplir. Il s'était jurer de ne plus y toucher, il y avait de nombreuses années dans sa mémoire. Mais aujourd'hui, il fallait qu'il sauve la fille de son ancien maître. Il avait laissé mourir son fils, son unique héritier. Mais il s'était interdit le Tsuchi to kaze, lui, celui qu'on avait autrefois appelé la lame d'argent pendant la révolution. Oui, ce jeune homme maniait si bien le sabre qu'on se sentait transpercer par un vent frais et léger quand sa lame retombait froidement sur votre corps. Cela était révolu depuis longtemps et c'est encore bien avant qu'il ne devienne le maître d'arme de Guchoku Kizoku. Il était alors à peine âgé de quatorze ans quand il s'était lancé dans la tourmente des événements du Bakumatsu. Mais peut-être qu'aujourd'hui, cette lame forgée dans les montagnes d'Hokkaido méritait de rejaillir de son fourreau pour sauver des vies…

Il ne pouvait pas laisser croire qu'il avait abandonné Hisuiro. Qu'il la laissait affronter l'assassin de son frère, elle qui avait apprit le sabre sans maître. Elle qui avait abandonné son rang de noble et son statut de jeune fille et ainsi traversé la moitié du pays pour venir mander son aide et protéger l'héritage du Tsuchi to kaze.

La lune brilla à travers les lourds nuages gonflés de pluie sur le tsuitate de la chambre du jeune homme. Cette nuit serait décisive. Il était venu à nouveau le temps pour Gin Yaiba, la lame d'argent de ressortir de l'ombre. Il souleva d'un geste ample l'épais drap qui entourait l'arme et en un éclair, la fit glisser de son étui. Sa lame était si claire et si fine. Un courant d'air s'engouffra par le fusuma entrouvert et une brassée de feuilles ocres se détacha de l'arbre proche de sa chambre. L'été prenait fin dans cette atmosphère si lourde et chargée d'humidité et déjà l'automne s'annonçait dans la tourmente des feuilles et des tourbillons de vents. Mais avant cela, la saison des pluies allait débuter. Ce soir.

Saïto tira le rebord de ses gants et laissant sa cigarette se consumer au bout de ses lèvres, il dégaina son sabre. De l'autre côté de la cour, Misao avait délaissé Kaoru pour aider Megumi à soigner Sanosuké qui s'était cassé plusieurs côtes et dont le visage tuméfié était livide. Kaoru avait pris Yahiko dans ses bras et tentait vainement de le réveiller. Mégumi lui avait ordonné d'administrer un antidote à son disciple mais rien ne promettait qu'elle y parvienne. Sa jambe lui faisait de plus en plus mal et elle supposa qu'elle ne pourrait pas se redresser. Plaquant sa main contre le mur, elle redressa le corps du jeune garçon et tenta de lui faire avaler le produit de force. Sa main décala la mâchoire et fit glisser le contenu du petit flacon. Elle le força à avaler le liquide puis le voyant toujours si faible, le pressa auprès d'elle. Un éclat de voix attira son attention et elle regarda à nouveau vers Aoshi et Saïto. Il était étonnant que l'inspecteur ait eu vent de leur affrontement. Ils ne l'avaient eux-même pas planifié. Cependant, il semblait connaître les deux adversaires d'Aoshi.

Un des jumeaux se redressa de toute sa stature et sourit malicieusement vers le loup de Mibu.

« Et bien, c'est la grande réunion… »

« …Du Shinsen gumi, ce soir ! Voilà notre cher … »

« …Capitaine de division ! Notre technique s'est améliorée… »

« …Vous ne trouvez pas ? »

Le loup jeta le mégot incandescent de sa cigarette et l'écrasa du talon de sa chaussure.

« Je ne trouve pas. Et vous allez mourir ce soir. »

Sa voix était froide et calme. Il balança son bras et se mit en garde, le sabre droit devant lui. Aoshi qui se trouvait entre les deux anciens Shisen Gumi se dégagea dans un saut et vint atterrir au côté de Saïto.

« Qui sont-ils ? »

« Bon, on va vous répondre nous-même. Nous sommes Migigawa et Hidari… »

« …Le gaucher et le droitier. Pendant le bakumastu, nous avons servi…

« …Sous les ordres du capitaine Saïto. On s'amusait bien… »

« …A cette époque. On pouvait tuer qui on voulait. Et apparemment… »

« …Ça n'a pas plu à tout le monde. Alors, ils l'ont envoyé… »

« …A notre suite pour se débarrasser de nous. »

« En effet, le Shisen Gumi pouvait accepter les tueries pendant les troubles de la révolution. Mais vos exactions ne se sont pas calmées. On m'a donc mandaté pour arrêter les massacres que vous faisiez un peu partout. »

Kaoru se rappelle que Kenshin avait cité Saïto comme celui qui s'occupait des traîtres parmi le Shinsen Gumi. Elle frissonna et resserra son kimono contre elle ; ses hommes étaient deux dangereux assassins qui prenaient plaisir à s'attaquer à n'importe qui. Elle sursauta en voyant les yeux d'un des deux hommes se porter sur elle et luire ardemment.

Elle ferma les paupières et un bruit de métal retentit. Les deux jumeaux avaient fondu sur les deux autres hommes et Saïto et Aoshi se re trouvaient dos à dos. Pourtant, cela leur fut profitable car, séparant les deux anciens Shinsen Gumi, il leur fut bien plus facile de les attaquer. Saïto ne démordait pas de la rage qui s'était emparé de lui et rendait des coups de plus en plus violents que Hidara bloquait avec une relative aisance.

Aoshi sembla se fondre dans l'espace et son image devint de plus en plus floue.

« Une danse de sabre, ajouta Misao en s'accroupissant auprès de son ami. »

« Comment va Sano, s'empressa de demander Kaoru. »

« Il va s'en sortir, ne t'inquiète pas. »

Alors que son coup allait attendre Migigawa, ce dernier l'esquiva sans aucun mal et se mit à rire.

« Okashira, vous savez faire mieux que ça ! Ou bien, ce qu'on dit est vrai… »

« Et qu'est ce qu'on dit parmi les Ninja du clan Koga, souffla l'homme en redressant ses deux sabres devant son visage. »

Misao plaqua ses mains devant ses lèvres et mordit férocement dans ses protège-bras. Kaoru la regarda faire et l'interrogea aussitôt.

« Ce sont des ninjas de haut niveau, s'exclama Misao. Ils appartiennent à une des deux plus grandes familles de ninja du japon. Et ce sont en plus des anciens Shinsen Gumi. »

Misao se releva et observa attentivement les coups que se portaient les deux hommes. Aoshi fit un bond en arrière avant de bloquer le sabre d'Hidara dont la lame glissa cependant sur les siennes et vint s'abattre violemment sur le bras de l'Okashira. Aoshi n'eut pas le temps de réagir que l'autre lui défonçait le ventre d'un coup de pieds, tout en riant. Tout à coup, une volée de shakens vint se figer sur son épaule droite et il grimaça. En se retournant, il aperçut Misao qui était face à lui, les bras le long du corps, attendant son adversaire.

Kaoru voulut crier pour empêcher la jeune fille de se battre. Elle tenta de se lever et s'appuya maladroitement contre la paroi de bois contre laquelle elle s'était adossée.

« Et bien, qui es-tu, petite ? »

« Je suis Misao Makimachi, ninja d'Oniwabanshu et je vous défie. »

« Tu ne manques pas de culot, gamine. Mais je ne vais pas m'amuser beaucoup plus qu'avec ton maître. »

Le visage de l'homme se crispa et il brandit son sabre au-dessus de sa tête. Misao n'eut pas le temps de se bouger mais l'homme s'abattit sur le sol. La jeune fille plongea sur la terre poussiéreuse et releva la tête vers son assaillant. Sur le ciel sombre, se détachait la silhouette d'Aoshi qui avait frappé le ninja avec l'étui de ses sabres. Il tendit la main à Misao pour la relever.

« Tu n'aurais pas du t'interposer, Misao. A l'avenir, je ne veux pas que tu recommences. »

« Mais Aoshi… »

« Il n'y a pas de 'mais'. Va rejoindre Kaoru. »

Kaoru appuie sa main contre une planche et s'avança pour observer le combat de Saïto. Le Mibu avait lancé une attaque frontale sur son ancien soldat. Migigawa para le coup s'en agenouillant et tenta de repousser l'inspecteur de police qui pressa son bras contre la gorge de l'homme. Saïto se redressa et plaqua l'homme contre le mur de la maison. Il resserra lentement la pression de sa main et remonta la lame de son sabre devant le ninja en souriant cruellement.

« Il semble que ma mission touche à sa fin, lâcha nonchalamment le loup de Mibu. »

Il appuya sa lame contre la gorge de l'homme et le sang commença à couler sur la gorge, imbibant le torse de l'homme.

« Ça m'étonnerait beaucoup. Tu vas bientôt pouvoir admirer les nouveaux tours que j'ai appris pendant ses dix longues années. »

« Pour l'instant, je veux juste savoir le nom de celui qui t'a embauché pour faire ce sale boulot. »

« Ne me dis pas que tu prends ton nouveau poste au sérieux. C'est si pitoyable de voir un homme tel que toi courber la tête devant cette nouvelle société. Mais c'est à ça qu'on peut reconnaître ma supériorité. »

« Non, la différence entre nous, c'est que j'ai choisi une idéologie et que je m'y tiens. Si je me suis battu pendant tout la révolution, c'était en ma conception de la justice : 'Délit, punition expéditive', au nom du Shinsen Gumi. Aujourd'hui, si j'ai accepté ce métier, c'est pour pouvoir nettoyer le gouvernement des anciens patriotes corrompus ou des nuisibles comme toi et ton… »

Il n'eut pas le temps de finir qu'un fil voltigea autour de lui et l'enserra complètement. Son sabre tomba par terre et il tenta vainement de se débattre. Migigawa se dégagea du mur et saisissant son sabre, le planta jusqu'à la garde dans l'abdomen du policier.

« Alors, voilà que tes belles idéologies s'envolent en fumée, cher capitaine. »

De son côté, Kenshin faisait face à un homme qui contrairement aux autres n'était pas masqué. Kitayohei avait un visage couvert de cicatrices qui le défiguraient et son air froid ne le rendait pas plus amical. L'homme dégaina son sabre et le brandit au-dessus de sa tête.

« Je veux savoir qui vous a engagé pour tuer cette jeune fille, répliqua calmement Kenshin, la main posée sur sa garde de son sabre. »

L'autre s'agita et passa une main arquée sur sa bouche.

« Et bien, Battosaï, il semble que tes informateurs ne soient plus aussi efficaces qu'avant. Notre mission n'est pas de la tuer. Quoi que ce serait amusant ! »

« Quel est votre but, alors ? »

« Tu n'as pas à le savoir. De toutes façons, il va bientôt arriver et tu pourras alors le questionner. Mais ce n'est pas sûr que tu sois encore en vie… »

L'homme poussa un cri violent et s'abattit vers l'ancien Ishin shishi. Kenshin prit son élan et d'un geste large, dégaina son sabre en technique Batto Mais l'autre fut plus rapide que lui et lui infligea une profonde entaille sur le bras. Le mercenaire plaqua ses mains sur ses jambes et regarda Kenshin empoigner brutalement son bras.

« Il semble que tu ne vailles plus grand chose, Battosaï. Comment as-tu pu tomber si bas ? »

Kenshin s'appuya sur son sabre et avança en courant vers son adversaire. Les coups qui suivirent furent parmi les plus violents des combats qui eurent lieu dans la petite cour. Il sauta en l'air, prête à infliger à son opposant le coup de l'éclat du dragon. Mais l'autre para l'attaque et fit basculer Kenshin qui retomba par terre. Alors qu'il allait se relever, une violente douleur lui arracha un cri inhumain. Kitayohei venait de lui planter son sabre sous l'omoplate droite. Kenshin s'appuya sur les coudes, le visage dans la poussière mais s'effondra quand le mercenaire appuya son pied sur son dos pour dégager sa lame. Le patriote s'écroula et vit les sandales de l'homme s'éloigner. Il ne pouvait pas bouger, la couleur était trop atroce. S'il n'avait pas été à terre, il aurait encore pu se battre, mais là.

Tout à coup, il sentit une main effleurer son bras qui se crispa, enserrant toujours plus férocement le manche de son sabre. Les doigts parcoururent les plis de son kimono et un bras se glissa sous sa taille. La voix qui retenti à ses oreilles lui fit ouvrir les yeux ver le ciel.

« Kenshin, c'est Kaoru. Je vais t'aider à te relever. »

La jeune fille se mit à genoux et passa le bras valide de son ami derrière son cou pour le soutenir. Kenshin leva les yeux vers le ciel, il se sentait si épuisé par ce combat. Mais cela eut été trop stupide de mourir ainsi alors qu'il venait seulement de trouver la vraie raison de vivre. Les bras si aimants qui l'aider, il voyait bien qu'elle souffrait d'utiliser sa jambe. Une plaie que l'homme lui avait faite sur le visage s'ouvrit et le sang coula doucement sur sa joue droite. Kaoru prit sa manche et l'épongea. Kenshin lui saisit la main.

« Kaoru, tu ne devrais pas… Je vais m'en sortir. Je ne veux pas que tu t'exposes ainsi. »

La jeune kendoka ferma les yeux et redressa Kenshin. Il lui fit signe de s'éloigner alors que Kitayohei revenait vers lui.

« Et bien, tu as eu le temps de faire tes adieux à ton amie ? »

« Ce n'était pas des adieux, souffla t'il faiblement. »

« Qu'était ce alors ? »

« Quelque chose que vous ne pouvez comprendre. »

Un souffle de vent gonfla ses cheveux d'or roux qui flottèrent sur ses épaules. Ses yeux s'illuminèrent une ultime fois et tandis que l'autre avançait, le jeune homme pria une dernière fois puis avança d'un pas lent vers le mercenaire.

« Elle m'a donné la force de vaincre, hurla t'il. »

Le vent souffla de plus belle et Hisuiro se redressa du sol sur lequel elle avait chuté. Un silence de mort était tombé sur les gens de cette cour. Une ombre gigantesque s'étirait devant elle. Elle serra les dents et sa main dégagea l'attache de son sabre. En se redressant, elle vit la silhouette tant redoutée apparaître dans l'encadrement de l'entrée. Son cœur se mit à battre à tout rompre et elle sentit cette sueur froide l'envahir tandis que ce goût amer gagnait sa bouche.

« J'arrive à temps, il semble. »

Kaoru et Misao qui veillaient sur Yahiko se retournèrent et frissonnèrent en apercevant leur adversaire. Il s'avança dans un quartier de lune qui éclairait le sol. Vêtu d'une longue cape noire brodée de fils rouge et or. Sa capuche tomba sur ses épaules mais son visage resta caché sous les mèches dorées encadrant son visage.

« Cela fait longtemps, Hisuiro Kizoku. Avez-vous songé à cette nuit d'été si chaude dans les montagnes ? C'était il y a six ans. Vous avez bien changé ainsi que votre maniement du sabre. J'en ai été étonné. »

« Ca m'étonnerait beaucoup, avec cette espionne à votre service, cracha la jeune fille en désignant la ninja qu'elle avait abattue. Ainsi, vous m'avez fait espionner au sein même de ma demeure. »

« Ho, cela ne fait que cinq ans. Le souvenir de cette nuit embrasait mon cœur de haine pour cet homme qui m'avait ôté une partie de moi. »

Il redressa la tête et Misao poussa un cri en voyant le visage du nouveau venu. Pourtant son visage n'avait rien de haïssable, il était d'ailleurs très beau. Ses traits étaient réguliers et fins. Seul choquait le ruban qu'il avait noué en travers de son œil tandis que l'autre se révélait gris. Un bandeau rouge sang.

« Mais vous n'êtes pas…, s'exclama la petite ninja. »

« Japonais ? Bien sûr que si. Ma mère était l'épouse du descendant de Soga. »

« Vous êtes le fils du seigneur Soga! »

« Pas tout à fait, l'histoire a préféré faire de moi un bâtard. Je suis Koman Yokoshima, c'est le nom que je me suis donné. Mon père est un européen. Mais cette rage de vivre m'a poussé à devenir le guerrier accompli que je suis aujourd'hui. Toutefois, il me manque quelque chose… »

« Vous ne l'aurez jamais. De toutes façons, le livre de mon frère est perdu. »

« Je le sais et c'est bien dommage. Cela m'aurait évité de faire ruisseler bien du sang mais puisqu'il en est ainsi… En garde ! »

Koman dégagea d'un geste ample la cape qui le couvrait et découvrit un costume ancien composé d'un large pantalon noir et d'une veste empesée de broderies. Il dégaina un sabre aussi fin que celui de Hisuiro qui se mit en position d'attaque. La jeune fille prit son élan et fit un saut impressionnant avant de retomber sur l'homme qui para violemment son coup et la repoussa. Elle retomba souplement au sol en fléchissant une jambe, son sabre tenu d'une main dans le dos qu'elle avait rengainé.

Elle se redressa, la lame dans son fourreau et sa main gauche contre son flanc.

« Puisque je ne peux pas faire autrement, je vais maintenant vous attaquer avec les techniques de l'école Tsuchi no kaze. »

Hisuiro sentant les regards intensément tournés vers elle soupira et sauta en l'air.

« Hoshigozen, l'étoile du matin. »

Kaoru eut à peine le temps de la voir dans les airs empoigner la garde de son sabre et accompagné de la force de rotation s'abattre sur Koman qui fléchit la jambe en arrière et abattit à son tour son sabre sur l'attaque de la jeune fille. Il s'avança et tendit son sabre en avant pour la toucher à l'abdomen mais elle bloqua à son tour en tournant ses mains.

« Inazuma, l'éclair, souffla t'elle. »

Elle évita un nouveau coup et attaqua à nouveau l'homme. Son saut lui donna le temps de se saisir de son fourreau frappa l'homme sur le flanc droit qui n'avait pas vu son attaquant.

« Niju arashi, la double tempête. Vous voulez toujours m'affronter, demanda t'elle fièrement. »

« Ne soyez pas trop présomptueuse ! »

Il se mit à courir face à elle. Elle se contenta de se décaler vers la droite mais l'homme parvint au dernier à détourner sa direction et un jet de sang jaillit. Revenu à sa place, il se saisit du pan de sa veste encore accrochée à ses épaules et essuya sa lame dessus puis l'appuya derrière son cou.

Hisuiro se tenait le flanc et une entaille barrait sa joue gauche. Elle l'essuya rageusement sur sa manche et se remit en garde. Elle s'accroupit sur le sol sous le regard rieur de Koman pour qui le combat n'était qu'un jeu.

« Yaoke, l'aube ! »

Elle tendit sa jambe dans son saut et pointant son sabre, crut qu'elle avait réussi. Mais la technique qui était parvenue à abattre Sano ne marcha pas cette fois-ci. L'homme la happa au vol et se redressa avec sa prise dans la main. Il regarda alors la troupe qui avait accompagné la jeune fille en rigolant.

Sanosuké et Yahiko étaient toujours évanouis tandis que Kaoru, Misao et Mégumi tentaient de s'occuper d'eux. Aoshi venait de terminer son combat contre Migigawa et les blessures que lui avaient infligées l'homme étaient profondes. Saïto gisait au sol sans vie apparente tandis que Hidari semblait envisager de se débarrasser de l'Okashira. Au bout de la cour, Kenshin paraissaient au bout de perdre son duel, tenant avec peine sur ses jambes. Kaoru se sentait divisée entre les deux combats, son cœur palpitant pour l'homme qu'elle aimait sans pouvoir se détourner de l'affrontement de la jeune fille.

« Vous n'êtes qu'un idiot. Vous ne saurez jamais les techniques de l'école Tsuchi no kaze, déclara Hisuiro. »

« D'habitude, je suis plutôt conciliant et respectueux, des femmes en particulier. Mais avec votre sabre, vous n'êtes plus qu'un guerrier. »

Il l'empoigna par les cheveux et frappa violemment la tête d'Hisuiro contre son genou. Kaoru voulut se précipiter pour l'empêcher de continuer mais il la repoussa avec brutalité.

« Vous êtes un monstre, s'écria Mégumi avec horreur. »

« Allons, ce sera bientôt votre tour… »

« Seul, Tedakasu maîtrise ses techniques et vous n'arriverez jamais à son niveau, pleura de rage Hisuiro, le visage en sang. »

« Et bien, où est-il ce génie du sabre qu'il a abandonné depuis six ans et qui vit plutôt comme un paysan qu'un samouraï, déclara t'il en écrasant à nouveau la tête de la jeune fille. »

« Je suis ici, Koman Yokoshima. Moi, Suku Tedakasu Gin Yaiba, la lame d'argent, je te défie. »

L'homme apparut, vêtu de son pantalon blanc rayé de bleu usé au pied et d'une veste jetée sur ses épaules, un immense sabre luisant à la clarté de la lune.

fin du chapitre 8 (17 décembre 2004)

Lexique :

Fusuma :.Ecran coulissant au papier plus épais protégeant de dehors
Tsuitate : Paravent.
Clan Koga : L'une des deux plus puissantes familles de ninja au XVI° siècle.
Shaken : Armes de jet légères et mortelles en forme d'étoiles utilisées en rafale et faisant parties de l'équipement du ninja.