Enfin mis en ligne ! C'est un miracle que j'ai réussi à caler l'écriture de ce chapitre dans mon emploi du temps.
Bon puisque personne ne m'écrit, je suis pas très contente. Peutêtre que vous êtes aussi occupés que moi, après tout. Mais c'est pas grave. Je me suis vengée dans ce chapitre (presque le dernier). Ceux qui ne sont pas contents n'ont qu'à venir se plaindre. Néanmoins, vous pouvez toujours laisser une rewiew. Posez-moi vos questions (si vous en avez et je vous répondrai).
Titre : Otome no tsuchi to kaze – La fille de la terre et des vents
Auteur : Elizabeth.
Disclaimer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peutêtre l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde de Kenshin, je tiens à préciser qu'il appartient au mangaka Nobuhiro Watsuki Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif. Je vous prie donc de ne pas me poursuivre.
Avertissement : PG-13 (pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Résumé général de l'histoire : Une jeune fille qui cache un profond secret s'enfuit pour protéger celui qui lui a autrefois sauvé la vie. Au cours de ses recherches, elle échoue à Tokyo où elle va rencontrer Kenshin. Pour l'aider, ce dernier replongera dans les méandres de son passé.
Remerciements : Je remercie les personnes qui prendront le temps de lire cette histoire et de me laisser un message. Sachez que cela est toujours encourageant. Vous pouvez aussi me faire part de vos remarques et critiques à l'adresse suivante : avec comme objet "fanfiction Kenshin". Merci et bonne lecture.
Note très importante : Avec ce chapitre, nous arrivons presque à la fin de cette histoire. Mais le tout se finira dans un épilogue. Ne l'oubliez pas !
LA FILLE DE LA TERRE ET DES VENTS
Chapitre 9 : L'HÉRITIER DE LA TERRE ET DES VENTS.
Aoshi était enfin parvenu à se dégager de l'emprise du ninja. Il souffla et sentit la lourdeur de l'air s'épaissir toujours plus. Il se retourna et vit que l'inspecteur de police n'était plus qu'un corps semblant sans vie sur le sol. Le jumeau avait retiré sa courte lame et lança un sourire à l'homme.
« Alors, Okashira, encore prêt pour une autre danse »
L'insolence était telle que beaucoup d'hommes auraient déjà perdu leur sang-froid mais Aoshi resta calme. Agacé, l'autre finit par s'approcher de lui sans que son adversaire ne daigne bouger. Et le ballet s'engagea.
Un crissement retentit et déchira le silence avec une gerbe d'étincelles argentées quand les deux lames se rencontrèrent. Etrangement, l'Okashira n'utilisait que son sabre droit, laissant sa main gauche se mouvoir sans jamais chercher à attaquer. Hidara tentait de forcer l'homme à s'attaquer à lui, le tentait en laissant des ouvertures dans sa garde ou en approchant sa lame de plus en plus proche de sa poitrine.
Aoshi parvint à arrêter une attaque qui venait de la gauche mais son adversaire fut plus rapide. La pointe de son sabre effleura la veste noire et en déchira un bout, laissant une large zébrure béante dans l'étoffe noire. Les mouvements d'Aoshi se firent de plus en plus fluides et il parvint à gagner du terrain. L'autre reculait peu à peu dans la poussière, se rapprochait toujours plus près du mur en bois. Il ne manquait peutêtre qu'un mètre quand Misao de l'autre côté de la cour comprit les attentions de l'homme.
Hidara fléchit le dos et laissa son bras retomber contre son flanc. Aoshi s'attendait à en finir quand plusieurs choses se passèrent en même temps sous ses yeux. Son bras droit s'arrêta en l'air et le ninja grimaça de plaisir. Il effectua un tour de passe-passe et quelque chose apparut dans ses mains. L'homme sous lui se redressa d'un bond et Aoshi se laissa alors emporter par ses réflexes. Aussitôt, sa main gauche lança son second sabre et se décalant, il parvint à le faire glisser contre le métal de son adversaire. Mais avant que son poignard atteigne l'Okashira à la poitrine, le jumeau s'était retrouvé plaqué contre le mur sans pouvoir bouger et cela avait très certainement sauvé la vie d'Aoshi. Sans cette intervention, la lame argentée se serait fichée entre ses côtes. Mais ce n'était pas son œuvre. Il comprit alors en voyant une volée de shakens plantés dans les vêtements de l'homme, le plaquant au mur. D'un coup de poing du revers de sa main, il assomma le ninja dont le corps s'affaissa sans toutefois retomber par terre et prit donc une étrange posture de pantin désarticulé.
Derrière lui, il sentit l'odeur de la jeune fille. Il se retourna et planta ses yeux de glace sur son visage désolé. Elle baissa les yeux et se tordit les mains dans le dos.
« Il me semblait t'avoir dit quelque chose, Misao, répondit-il froidement. »
« C'est que… »
« Bon, n'en parlons plus. Mais je te jure que je m'en souviendrai quand nous serons de retour à Kyoto, souffla t'il en rengainant un de ses kodashi.
Il s'agenouilla donc par terre au côté du loup de Mibu qui reposait par terre. Il glissa la lame entre les fils qui éclatèrent sous la pression de l'arme et libéra ainsi le corps de Saïto. Misao s'agenouilla face à lui, les mains crispées par ses protèges-bras.
« Il est… »
Pour toute réponse, il posa son oreille contre la poitrine de l'homme et resta quelques instants avant de se redresser. Le léger sifflement qu'il avait entendu ne pouvait le tromper. Il détacha deux boutons dorés de l'uniforme et écarta le col de la chemise pour parvenir à la plaie qui se présenta à euxécarlate et suintante.
« Il a au moins au moins une côte brisée, déclara froidement l'Okashira. Le mieux serait de pouvoir lui bander le torse. Cela l'empêchera de bouger et qu'il se transperce le poumon. »
Misao avait beau considérer l'inspecteur comme étant un être tortueux et haïssable qui lui faisait froid dans le dos, elle n'en détacha pas moins l'étole de tissu blanc qui lui ceinturait le ventre. Successivement, ils tournèrent l'homme lentement sur le flanc afin de le bander avec l'étoffe.
Lorsque Koman aperçut son adversaire, il s'arrêta dans son ignoble besogne et se redressa en tirant la jeune fille par les cheveux. Les deux hommes s'observèrent attentivement. Le visage de Hisuiro était inondé de larmes de rage et de ses tempes rouges de sang coulait un fin filet vermeil. Ses yeux voilés par la douleur semblèrent s'enflammer d'un nouvel éclat en voyant l'homme qui leur faisait face.
« Teda… Tedaka… Su, souffla t'elle avec un visage implorant. »
Mais sa voix s'étouffa quand elle cracha du sang qui macula sa veste. Koman la tira debout jusqu'à sa hauteur et présenta son visage tuméfié à l'ancien maître de son frère.
« Alors, Tedakasu, toujours aussi en retard ? Il faut dire que cela a du être dur pour toi d'avoir le courage de ressortir ce sabre. Celui de ta défaite. »
Un sourire carnassier barra son visage et il jeta la jeune fille à terre. Suku avançait lentement mais chacun de ses pas étaient mesurés, presque contenus de peur de se laisser emporter par la rage qui le tourmentait.
« Tu va payer pour toutes les souffrances que tu leur as fait endurer, grogna t'il en glissant sa main sur sa hanche, le plus proche possible de la poignée de son sabre. »
« Allons, moi ? Mais je ne suis coupable de rien ! C'est toi qui as tué ton élève, tu n'as pas su le protéger. Tu l'as même envoyé à la mort simplement pour sauver sa sœur.
« Non, c'est faux, glapit la jeune fille. Suku n'est coupable de rien. Je l'ai vu... »
« Qu'as-tu donc vu ? Tu gisais par terre, comme maintenant et c'est par les yeux d'un enfant que tu as vu ce qui c'est passé. Je l'affirme ici, haut et fort : c'est Suku Tedakasu qui a tué ton frère. »
La jeune fille poussa un cri chargé de pleurs et fixa Suku de ses yeux verts miroitants. L'autre ne détourna pas son regard. Un profond soupir souleva sa poitrine et son regard déjà noir s'assombrit.
« Oui. C'est moi qui ai tué Kizoku Guchoku. Mais pour expier cette faute, je vais te tuer, Yokoshima »
Il s'apprêtait déjà à se jeter sur l'homme quand tout à coup, le combat perdu de Kenshin s'acheva dans une gerbe de sang. Le sabre à lame inversée retomba sur le ninja. Kaoru poussa un cri désespéré et se précipita vers son ami d'une démarche cahotante. Alors qu'elle s'apprêtait à le soutenir, Kenshin se tourna vers l'étranger.
« Vous n'allez tuer personne, ici. J'ai juré sur cette lame que je ne laisserai personne mourir sous mes yeux. Que ce soit un ami ou un ennemi. »
« Je n'ai que faire de vos belles paroles ! Cet homme mérite la mort et c'est moi qui vais la lui donner. Et qu'à donc à me dire un homme qui a tué son adversaire, déclara Suku en désignant le corps du ninja. »
« Ce sabre que vous voyez possède une lame inversée. Je ne puis donc tuer personne avec mais je peux empêcher les autres de tuer. »
« Votre conception de la justice est utopique. »
Suku s'avança vers lui mais Kenshin malgré son récent combat, trouva la force de dégainer son sabre et le pointa vers la poitrine de l'ancien maître.
« Cet homme est peutêtre un criminel mais chacun possède le droit d'être jugé pour ses fautes, non par l'acier des hommes mais par la loi. Si vous continuez d'avancer, je me verrai dans l'obligation de vous attaquer. »
Kaoru en entendant ses paroles, agrippa les bras du samouraï et tenta par tous les moyens de le raisonner. Elle n'eut pour unique réponse que l'ordre de se reculer. Mais Suku n'hésita pas, il fonça. Kenshin sous le poids de l'attaque ne parvint même pas à la bloquer, trop épuisé par les multiples blessures qui meurtrissaient son corps. Il succomba sous le coup.
Suku s'écarta du corps dont les cheveux roux traînaient à nouveau dans la poussière. Il s'avança bravement vers son adversaire et avec toute la fougue qui le possédait, le chargea dans une attaque aérienne. Hisuiro, lovée au pied de son ennemi, roula sur elle-même et se maintint hors des combats. Et ce fut dans un éclair que jaillirent les lames de leur étui et dans un hurlement suraigu que l'acier s'enflamma. Le temps se suspendit et l'assourdissant vacarme devint lointain à leurs oreilles. Une attaque de la droite força Koman à reculer tandis que la lame tranchait sa poitrine. Suku recula d'un bond en tenant fermement son bras recouvert de la veste rayée qui apparut imbibée de sang. Il cracha à terre avant de fixer le jeune homme blond qui lui faisait face.
« Si je me bats par vengeance, pourquoi te bats-tu sinon par soif de victoire »
« Tu es bien loin de pouvoir concevoir ce que je désire. »
« Je m'en moque, clama le brun en remontant brusquement sa lame pour la placer sous la gorge de l'autre. »
Koman parvint aisément à se dégager et sourit. Il désigna Hisuiro qui gisait au sol, les yeux dans le vague.
« Demande-lui donc. Elle sait. »
« Il veut devenir le prochain, lâcha sa voie ténue du plus profond de sa poitrine. »
« Le prochain quoi, s'exclama Suku au comble de l'incompréhension. »
« L'héritier de la Terre et des vents, celui qui possède toutes les techniques de l'école Tsuchi to kaze. »
Sa voie devint plus lumineuse et elle se mit à déclamer ce qui ressembler à un poème fort ancien.
« Les terres de l'Est sur lesquelles se lève l'astre du jour et les terres de l'Ouest sur lesquelles il se couche. Les vents du Nord qui amènent la neige et les vents du sud qui amènent la pluie. L'astre de la nuit et les étoiles qui illuminent la montagne. Leurs forces sont données à lui, l'unique : 'Atotori no tsuchi to kaze'
Un silence de plomb retomba sur ceux qui peuplaient la cour, blessés ou évanouis.
« On ne tue pas les gens pour une raison si minable de volonté de pouvoir, déclara froidement Suku. »
« Sauf quand on n'est personne, sans nom, sans héritage, répondit le jeune homme blond. »
Alors qu'il avait paru jusqu'à maintenant s'amuser, il semblait étrangement sérieux et l'irréalité de son existence sans racines aucunes parut alors expliquer son geste. Et ce fut un homme qui leur apparut. Un homme dans toute la souffrance et l'incompréhension de son existence. Mais le combat reprit, toujours plus violent et sans sens certain entre ses deux hommes écorchés par la vie. L'effort rongeait les deux hommes qui donnaient le plus profond de leur volonté et de leur être pour prouver la vérité.
Le combat s'arrêta à nouveau et Koman, ruisselant de sueur, dégagea les boutons de sa veste qu'il ôta pour jeter au loin. La chemise qu'il portait vint la rejoindre aussitôt. Son corps brillant sous la lune démontrait sa force physique et son torse couvert de cicatrices encore à vif mais il n'avait que faire de la force. Seul le savoir le torturait et lui donnait encore la force de se battre.
Dans une ultime attaque, l'homme poussa un cri et le tonnerre retentit, assourdissant la troupe. Des trombes d'eau se déversèrent des nuées obscures sur les corps fumants et meurtris, la terre se mêla à la pluie et le sol clair devint sombre, maculé. La première averse de la saison des pluies venait de tomber et se présentait en un déluge purificateur et destructeur. Sa lame pénétra la chair lorsqu'il ferma les yeux mais il ne ressentit aucune jouissance, au contraire une profonde douleur l'envahit à son tour. Il se tordit sur lui-même avant de comprendre.
Kaoru tenait la tête de Kenshin contre son buste. Elle avait relevé son corps et l'avait blotti contre sa poitrine tel un enfant. Ses yeux fixèrent avec appréhension l'ultime attaque. Les deux hommes se percutèrent et elle ferma les yeux, ses paupières brûlantes de larmes. Lorsqu'elle les rouvrit, elle entraperçut une petite silhouette qui parvenait à se glisser entre les deux combattants, sabre clair au poing. Un cri retentit et elle vit deux corps s'arc-boutaient pour tomber accompagné d'un bruit d'éclaboussure dans les eaux obscures.
Kaoru comme hypnotisée, s'approcha du corps vautré à l'écart. Le jeune homme avait reçut un violent coup de sabre dont la lame s'était brisée dans sa poitrine. Il tendit une main vers elle mais elle la repoussa doucement et la déposa contre son flanc mouillé. Enfin, elle sentit une vague de courage montait en elle. Ses deux mains se posèrent sur la garde ébréchée qui s'enfonçait dans la chair blanche. Ses mains tremblèrent avant de devenir sûres et elle mordilla ses lèvres avec appréhension. En retirant la lame, le torse du jeune homme se révulsa et il poussa comme un cri de délivrance. Ses cheveux blonds tachés de sang et d'eau sale s'enroulaient contre son cou et Kaoru fixa une dernière fois l'œil gris pâle avant que celui-ci s'éteigne pour toujours.
Elle se redressa en frissonnant et rabattit le pan souillé de son kimono sur son ventre. A deux pas d'elle, Suku Tedakasu tenait Hisuiro dans ses bras. C'était elle qui s'était interposée et avait ainsi reçu de plein fouet l'attaque de Koman. Kaoru voulut s'approcher d'eux mais elle vit le bras de Suku à terre tandis que la manche arrachée de sa veste pendait lamentablement. La jeune fille lui avait permis de survivre mais il avait malgré tout perdu un bras. Hisuiro gémit faiblement et Suku appliqua un bout de tissu mouillé sur son front.
« Tu ne dois pas mourir, souffla t'il désespérément en la serrant dans ses bras. Pas maintenant, après tout ce que j'ai tenté de faire. Je sais que Yokoshima avait raison : c'est moi qui ai tué ton frère. Si tu meurs, je n'aurais protégé aucun de vous deux. »
« Guchoku est mort, Koman est mort. Je vais mourir. Il n'y a rien d'autre à dire, Suku. Vous devez vivre pour perpétuer la terre et les vents. C'est vous l'héritier de la terre et des vents. »
Son corps fut agité de soubresauts qu'il tenta de réprimer en la serrant toujours plus contre lui.
« Suku, chuchota t'elle faiblement. »
Il l'écarta et découvrit un pâle visage mouillé par la pluie qui tombait toujours en grosses gouttes sur eux, lavant le sang et purifiant la saleté.
« Non, je ne suis plus l'héritier. J'ai perdu mon bras, je ne manierai plus jamais le sabre. L'héritier, c'est toi, Hisuiro. Toi seule et personne d'autre. Tu as réussi seule là où d'autres aurait échoué. »
Elle sourit et il écarta lentement les courtes de mèches de cheveux plaquées sur son front, ses cheveux qu'elle avait autrefois si longs.
« Mais j'ai tué un innocent ce soir. J'ai tué cet homme qui tentait d'arrêter ma lame meurtrière. J'ai été aveuglé et je l'ai tué. »
La jeune fille soupira et brusquement, son visage s'illumina de milles feux ambrés qui réveillèrent sa pâleur. Cependant, Kaoru qui avait relevé Kenshin dont les bras balaient dans le vide mais les doigts enserraient toujours aussi fermement la garde de son sabre, le maintenait en ayant placé un bras par-dessus son épaule ; elle cligna des yeux avant de l'apercevoir.
Sur les tuiles humides du toit face à eux, se dressait lentement un disque immense aux reflets mordorés. Ses rayons embrasèrent la cour dont le sol couvert de flaques profondes miroita de milles feux. L'aube venait de se lever.
fin du chapitre 9
(2/2/05)
Lexique :
Shaken : Armes de jet légères et mortelles en forme d'étoiles utilisées en rafale et faisant parties de l'équipement du ninja.
Atotori : L'héritier.
