Et oui, voici venue non pas le temps des rires et des chants mais celui de la fin, où la musique du générique retentit méchamment à vos oreilles. Non, j'arrête de dire n'importe quoi ! Juste pour vous dire que ceci est la fin de mon histoire ('La fille de la Terre et des Vents'). J'ai vraiment aimé écrire cette histoire et je suis assez satisfaite de mon style. Toutefois, comme je n'avais pas planifié la fin, je pense que cela se ressent un peu. Mais bon… Ma prochaine histoire devrait porter sur la série Gundam Wing mais je ne sais pas encore quand je la posterai.
Encore un grand merci à toutes les personnes qui ont lu cette histoire (qu'ils l'aient trouvé nulle ou passionnante). Vos encouragements m'ont beaucoup soutenus.
Titre : Otome no tsuchi to kaze – La fille de la terre et des vents
Auteur : Elizabeth.
Disclaimer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde de Kenshin, je tiens à préciser qu'il appartient au mangaka Nobuhiro Watsuki Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif. Je vous prie donc de ne pas me poursuivre.
Avertissement : PG-13 (pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Résumé général de l'histoire : Une jeune fille qui cache un profond secret s'enfuit pour protéger celui qui lui a autrefois sauvé la vie. Au cours de ses recherches, elle échoue à Tokyo où elle va rencontrer Kenshin. Pour l'aider, ce dernier replongera dans les méandres de son passé.
Remerciements : Je remercie les personnes qui prendront le temps de lire cette histoire et de me laisser un message. Sachez que cela est toujours encourageant. Vous pouvez aussi me faire part de vos remarques et critiques à l'adresse suivante : avec comme objet "fanfiction Kenshin". Merci et bonne lecture.
LA FILLE DE LA TERRE ET DES VENTS
Epilogue : L'OMBRE DU FRÈRE.
Kaoru frappa à la porte de la chambre et attendit quelques instants avant de faire glisser le panneau. La lumière tamisée dans laquelle la pièce était plongée lui fit pousser un petit soupir. Agenouillé devant un paquet de vêtements, l'homme se retourna et la fixa du regard. Elle s'approcha de lui en tentant de cacher toutes émotions et toute pitié, s'imposant un masque de joie.
« Suku, je suis venue vous dire que le bateau part dans une petite heure. »
« Je vous remercie, Kaoru, répondit-il en souriant. »
Lorsque le soleil s'était levé sur le carnage, Kaoru avait eu l'étrange sensation de se réveiller d'un rêve étrange, profond et aspirant. L'instant onirique s'envola cependant lorsqu'elle entendit des voix masculines crier dans la rue proche. La tête de Kenshin avait alors remué à cet instant là et ses paupières avaient faiblement papillonné avant de révéler à la jeune fille deux prunelles azures.
« Ken… Kenshin…, s'étrangla Kaoru en voyant son ami reprendre connaissance. »
Agenouillée dans la poussière, elle redressa son corps contre le sien et l'étreignit sans réfléchir à la douleur de sa cuisse et même aux blessures de Kenshin.
Elle vit des ombres vêtues de bleu apparaître à l'entrée de la cour. Elles s'agitaient devant ses yeux tandis qu'une voix lançait des ordres.
Elle se sentit troublée par ce sourire qui semblait si franc alors que le visage de l'homme n'aurait du refléter que du trouble et du désespoir face à l'épreuve à laquelle il était confrontée. Pourtant, il semblait plus calme qu'il ne l'avait jamais été. Elle serra les dents et appliqua ses mains moites sur le tissu de son kimono.
Suku attrapa maladroitement le pan d'une chemise mais celle-ci se froissa entre ses doigts.
« Je vais vous aider. Si vous le désirez, bien sûr, rajouta t'elle précipitamment. »
Elle ne tenait pas à ce qu'il la prenne pour quelqu'un ayant pitié de lui. La pitié était pire que tout. Elle était le reflet de l'impuissance de l'autre. Kaoru s'approcha et s'agenouilla à côté de lui sur le tatami qui couvrait le sol de la chambre.
Un homme était passé à côté d'elle et les regardant tous les deux, avaient appelé quelqu'un. Un visage était apparu à ses yeux, un petit visage dont les yeux cerclés de lunettes la fixèrent. Une fine moustache sur la lèvre supérieure s'agita et elle entendit seulement ces mots avant que sa vue se trouble. Elle avait perdu trop de sang.
« Ha, Melle Kamiya ! Ne vous inquiétez pas, nous allons nous occuper de vous… »
La voix s'était mélangée dans un fondu de bruits, raclements en tout genre et éclats de voix étouffées. Elle avait senti des bras encercler sa taille et l'arracher de la pesanteur du sol. Le policier pencha son visage sur elle et lui sourit tout en la resserrant dans ses bras pour la transporter.
« Tout va bien, Melle. Je vais vous conduire à l'hôpital. Ne vous inquiétez pas pour vos amis, mes collègues s'en… »
« Kenshin, il faut… »
Elle vit pour la dernière fois une paire de yeux noirs la fixer avant de laisser sa tête rouler sur l'épaule de l'officier.
Ses mains parcoururent les fatras de tissus et entreprirent de les ranger, plissant le linge de la paume de sa main. Elle eut rapidement fini et sentit la présence de l'homme à ses côtés. Il s'apprêta à prendre la parole mais déglutit avant de parvenir à articuler ces quelques mots.
« Je suis désolé de ce qui vous est arrivé. J'ai agi comme un forcené en voulant tuer Yokoshima. J'ai même osé repousser un homme qui tentait de m'arrêter dans mon incohérence et j'ai eu l'impudence de le frapper. Vous auriez pu le perdre si… »
« Ne parlez pas avec des suppositions, Suku. Je vous assure que Kenshin ne vous en veut pas le moins du monde. Ne parlons plus de ça. »
Elle s'était réveillée au bout de quelques heures dans un lit de draps blancs, Misao à ses côtés qui n'avait pu s'empêcher de la serrer dans les bras avant de se faire congédier par l'infirmière qui était passée pour changer les pansements. Sous le regard sévère du médecin, elle était parvenue à remarcher au bout de quelques jours. Sano avait été le premier sur pieds, comme le laisser supposer son impressionnante capacité à récupérer.
L'homme à ses côtés portait seulement un pantalon à l'européenne noir avec de fins plis sur les côtés. Une chemise blanche reposait sur une de ses épaules, retenue par son unique main. Ses cheveux avaient été lavés et coupés au niveau de sa nuque. Leurs yeux se croisèrent et il n'y eut pas besoin de ses mots qui blessent l'orgueil d'un homme impuissant.
Elle fit glisser avec délicatesse le pan blanc sur le dos de l'homme et ses doigts frissonnèrent au contact des nombreuses cicatrices qui marquaient son dos, parfois simple ombre plus foncée. Elle tira un peu sur l'encolure et ne put s'empêcher de regarder l'endroit où le bras manquait. Le docteur avait un bon travail mais une compresse de gaze comprimait encore le moignon récent. La manche pendit misérablement, cela était inévitable.
Il sentit son trouble et prit dans sa main les doigts de la jeune fille.
« Ce n'est pas grave, la perte de mon bras n'a été que le prix de mon égoïsme. Il a fallu cela pour me rendre la raison et me pardonner à moi-même cette nuit d'été. »
« Mais vous ne pourrez plus jamais pratiquer le sabre, souffla Kaoru en glissant boutonnant la chemise. »
Elle retourna le col et le mit correctement. Puis elle se saisit de la veste qu'elle glissa sur le dos de Suku qui se redressa alors.
« le plus important est là : j'ai trouvé un héritier. »
Kaoru recula poliment de quelques pas après avoir pris le paquet de bagages dans ses bras. Suku se pencha et se saisit de l'étui nacré de son sabre.
« Je vais le remettre à Hisuiro, déclara t'il en souriant. Allons-y, je ne tiens pas à être en retard. »
Sur le quai se pressaient les voyageurs lorsque le groupe arriva. Le soleil brillait et les cris lancinants et plaintifs des mouettes ne laissaient rien deviner de ce qui avait bouleversé la vie de certains. Tous étaient présents pour le retour d'Hisuiro à Kyoto. Le commissaire avait accepté de laisser repartir la jeune fille par bateau mais avait tenu à avertir son père de son retour, ce à quoi la jeune fille avait acquiescé avec politesse.
Aoshi et Misao avaient eux aussi prévu de rentrer à l'ancienne capitale le jour même et Kaoru leur avait proposé de prendre le bateau. Mais l'Okashira avait refusé poliment la requête de la jeune fille en décrétant que la route de Tokaï n'attendaient qu'eux et qu'il serait plus agréable de rentrer à pied.
Les dernières marchandises, ballots de tissu et lourdes caisses de bois, s'embarquaient sur les ponts des navires avant le départ au large. Kenshin avait le bras dans un bandage mais s'était remis de ses blessures. Kaoru avait passé son bras à la taille de son ami et Suku se retourna une dernière fois en regardant l'ancien patriote.
« Qu'allez-vous faire lorsque vous serez à nouveau à Kyoto, demanda Kenshin. »
« Je pense essayer de trouver le moyen de m'installer comme écrivain public. Mon bras n'était pas seulement doué pour le sabre. »
Kaoru prit Hisuiro dans ses bras et après l'avoir étreinte, lui remit le paquet contenant leurs affaires. La jeune fille était devenue méconnaissable. Elle avait revêtu un kimono de soie verte brodée de fleurs de cerisier roses et pourpres tandis que son obi crème lui enserrait la taille. Kaoru avait passé longtemps à brosser ses cheveux et à arranger les mèches raccourcies en un chignon a peu près correct. Elle lui avait d'ailleurs fait cadeau d'une épingle à cheveux en ivoire que la jeune fille avait d'abord refusé par politesse avant de l'accepter avec un plaisir discernable. Hisuiro semblait si jeune et si frêle vêtue de cette manière, si différente de la jeune fille qu'elle avait vu pleurer, ravaler sa rage et finalement manquer de se sacrifier. On aurait presque dit une enfant dont les grands yeux verts vous fixaient avec naïveté et gaieté.
Ils se saluèrent tour à tour et Sano prit enfin un air moqueur et lança à la jeune fille dans un éclat de voix quelques mots en souvenir de leur première rencontre.
« Allez, fine lame ! N'oubliez pas de travailler. »
Lorsque le sifflement suraigu de la vapeur retentit, annonçant le départ imminent du navire, la main de la jeune fille se glissa dans celle de l'homme qui la fixa étonné mais y répondit finalement. Ils embarquèrent par la passerelle de bois en prenant soin de ne pas trébucher sur les tranches de métal et arrivés sur le pont, prirent à nouveau garde aux cordages lourds d'humidité et de sel.
Le quai vibra quand le bateau s'ébranla lourdement en prenant le large. Si ce départ marquait pour certains le début d'une nouvelle vie, les fantômes qui les avaient hantés jusque là avaient disparu ainsi que les noms et les identités d'emprunts, les espoirs fous de retrouver le passé et de payer sa dette. Il n'y avait alors entre la fille et l'homme qu'un simple sentiment d'amitié et de respect réciproque qui avaient chassé le malaise, l'angoisse et la honte. L'achèvement d'une longue quête qui leur avait donné respectivement l'espoir d'avoir trouvé une héritière en celle sur qui il n'avait osé baissé les yeux et celui d'avoir trouvé un maître, d'être enfin reconnue entant qu'être à part entière, et non comme une simple silhouette. Hisuiro sentit sa main dans celle de l'homme se raidir et serrer un peu plus fermement les doigts rendus noueux par la pratique du sabre.
« Le fantôme de Guchoku ne viendrait plus me hanter, nuit après nuit, souffla Suku en laissant la brise emmêler ses cheveux noirs. »
« Vous vous trompez, il sera toujours présent entre nous mais c'est ce qui fait notre union. »
Elle sourit en le fixant de ses yeux émeraudes qui reflétaient les flots verdoyants du port. Oui, l'ombre de son frère ne servirait qu'à la rendre plus forte. Au bout de quelques minutes, sa silhouette de fer et de bois disparut de la baie de Tokyo, laissant simplement une traînée noirâtre de fumée dans le ciel laiteux.
Le commissariat avait été bouleversé par l'affaire Yokoshima. Sachant pertinemment que Saïto travaillait sur la corrélation de deux affaires, le commissaire lui avait demandé si le dénouement était proche. Ce à quoi le loup de Mibu avait répondu par un sourire crispé qui l'avait intrigué. L'inspecteur lui avait laissé sous-entendre ce qu'il comptait faire et le commissaire avait accepté d'emmener une compagnie dans le quartier sud le lendemain sans plus d'explications. Hajimé Saïto était un homme remarquable dans son travail mais il ne fallait pas chercher à le doubler. Solitaire, il était pourtant au courant des affaires avant tout le monde. Et c'était ce qui avait poussé le commissaire à lui faire confiance.
Bien que l'inspecteur eut été sévèrement touché, il avait étonné ses collègues en apparaissant le lendemain matin avec son habituelle moue et son sourire froid. Les ninja avaient été mis sous les verrous pendant quelques temps avant de retrouver la liberté. Leur chef étant mort, rien ne pouvait encore peser contre eux. Les lieux avaient été rapidement nettoyés et l'on avait enfoui l'affaire sous un tas de paperasses au fond d'un tiroir dont elle ne ressortirait certainement jamais plus.
Un jeune policier, encore un bleu, parcourait le couloir en trottant rapidement, évitant les plaignants entassés dans le couloir et sur les bancs et ses collègues.
« Hé, Waikai, tu vas rendre visite au loup ? »
Il s'arrêta et aperçut deux policiers dont l'un portait un paquet assez volumineux de documents qui allaient finir par tomber par terre s'il ne prenait pas la peine de les ranger un peu mieux. Wakaï cligna des yeux pour marquer son ignorance. Celui qui était appuyé contre le mur sourit méchamment.
« Je serai toi, j'éviterai de le caresser à rebrousse-poil, si tu vois ce que je veux dire… »
Sous l'incompréhension de leur camarade, celui qui portait des feuilles prit la peine de desserrer les dents.
« Disons que depuis son accident, l'inspecteur Fujita n'est pas de meilleure humeur… »
Le jeune homme haussa les épaules et les abandonnant, se présenta devant une lourde porte et frappa avant d'entendre la voix froide et aiguisée lui intimer d'entrer. L'homme lui tournait le dos mais il savait parfaitement qu'il percevait chacun de ses mouvements, chacun de ses frissons, chacune de ses impressions. C'est pourquoi il se força à rendre sa voix la plus claire et la moins hésitante possible.
« Inspecteur, je viens vous annoncer que nous avons découvert quelque chose qui aurait à voir avec l'affaire Yokoshima. »
Sans se retourner, son supérieur lui fit signe de continuer d'un vague geste de la main.
« Une des patrouilles a découvert deux corps qui semblent avoir été tué la nuit dernière. »
« Leur identité ? »
« Il s'agirait apparemment de deux jumeaux qui correspondraient aux deux hommes présents sur les lieux et qui avaient disparus. Ils étaient surnommés Hidari et Migigawa. »
« Bien, c'est tout ce que je voulais savoir. Vous pouvez disposer. »
Le jeune homme fit un salut avant de sortir mais la voix de son supérieur le rattrapa.
« Ha oui, bouclez-moi les affaires en cours des meurtres de Fuji-Yoshida ainsi que les dossiers Yokoshima et Kizoku. »
« Bien, inspecteur, déclara le policier sans chercher à comprendre s'il existait un lien entre toutes ses affaires. »
Une fois seul, Saïto tira une cigarette qu'il alluma avec plaisir. Tout en soufflant un nuage de fumée acre, il murmura quelques mots en souriant perfidement :
« Délit, punition expéditive… »
Après avoir écrasé son mégot dans un cendrier, il quitta la contemplation de la ville où la journée déjà fort avancée appelait enfin à une calme soirée.
fin de l'épilogue
(21 février 05)
FIN
Bonus :
Hé hé, je ne pouvais terminer cette histoire sans vous faire part de ce à quoi je me suis divertie avec les noms de nos charmants personnages. Parlant aussi bien japonais que la moyenne française, ça ne doit pas être triste. Il faut dire que ce n'est pas facile d'inventer des noms qui sonnent bien. Je me suis donc armée d'un dictionnaire et je me suis bien amusée.
Kizoku Hisuiro : Kizoku signifit noble, aristocrate et Hisuiro est la déformation de l'adjectif vert de jade (couleur des yeux de personnages).
Kizoku Guchoko : son prénom signifie naïf, innocent. Cela correspondait parfaitement à l'image que j'avais du frère de Hisuiro.
Tedakasu Suku : c'est un petit dérivé de tedakasa qui signifie noblesse d'âme et que je voulais opposer à la noblesse de la famille Kizoku. Suku vient du verbe sukuu (sauver) – prénom prémonitoire…
Yokoshima Koman : Pour notre méchant (qui en fait n'en est pas vraiment un malgré les apparences), yokoshima signifie sournois et koman orgueil.
