Disclamer : Alors, bien sûr, aucun de ces étonnants personnages ne m'appartient. Ils sont tous l'heureuse propriété de Madame J.K Rowling.

Note de l'auteur : Voilà le chapitre 1 bouclé ! J'espère qu'il vous donnera satisfaction. Je remercie les personnes m'ayant laissé des reviews, ce qui m'a fait énormément plaisir. J'essaierai de poster le chapitre deux avant la fin février. Bonne lecture !

Chapitre 1: Maledictus

- Debout ! Debout !

Harry s'extirpa péniblement de son lit. La tante Pétunia tambourinait avec fracas.

- Espèce d'ingrat ! Le jour de la remise des diplômes, tu abandonnes ton cousin ! N'as-tu donc pas de coeur ?

- J'arrive, marmonna le garçon.

Il attrapa ses lunettes et le monde devint soudainement plus clair. Sa nouvelle montre indiquait 8h00. Ses couvertures chaudes lui adressaient des signaux encourageants. Il aurait été si facile d'y étendre sa tête, de fermer les yeux, et d'imaginer Dudley avec sa toque sur la tête, recevoir le diplôme de l'abruti le plus grotesque de Smelting. La porte s'ouvrit brutalement sur un Mr Dursley au bord de l'apoplexie. Il tira Harry sans ménagement vers l'escalier et le jeta comme un vulgaire paquet. Il atterrit lourdement dans le hall, sous le regard moqueur de son cousin.

- Ah, on t'apprend des tours de magie, là-bas ? rugit son oncle. Et bien moi, je vais t'apprendre à obéir.

Il lui administra une violente paire de gifles puis s'éloigna, un rictus méprisant à la commissure droite. Depuis que les Dursley avaient appris la mort de son parrain, ils s'acharnaient à faire comprendre à Harry que sa présence ici était intolérable. Et, sans les avertissements et l'ordre de Dumbledore, le jeune homme se serait enfui depuis longtemps. Mais son directeur l'avait longuement sermonné: « Harry, Je ne cherche pas à te le cacher. Voldemort veut te tuer. Aucune réelle solution pour garantir ta sécurité n'a été trouvée. L'endroit le plus sûr, après Poudlard, est encore la maison de ton oncle et ta tante. Je garderai jour et nuit un oeil sur toi. Mais, quels que soient les traitements que tu subis, ne bouge pas de là ». « Gardez-moi à Poudlard » n'avait pu s'empêcher de penser Harry. Mais il aurait eu l'air de se plaindre et la pitié de Dumbledore était bien la dernière chose qu'il pût souhaiter. Ainsi, une fois de plus, il se trouvait coincé à Privet Drive, avec une famille détestable. Sa tante l'ignorait superbement, son oncle se contentait de lever la main dès qu'il jugeait la distance entre lui et son neveu trop réduite. Quant à Dudley, c'était un monstre d'hypocrisie. Sous ses airs d'enfant poli, il ne ratait pas une occasion de montrer à son cousin lequel avait la force. En effet, Dudley compensait un manque intellectuel évident sous une couche de muscles. Et une couche encore plus importante de graisse. En le voyant se pavaner, en costume de cérémonie, Harry admit cependant qu'il avait bien maigri. De jeune cachalot, il ressemblait maintenant à un veau sevré. A cette pensée, son ventre émit des grognements de protestation, qui n'échappèrent pas à l'oncle Vernon.

- Tu as faim ? Tant pis pour toi. La prochaine fois, tu te lèveras plus tôt.

- Ne dis pas de bêtises, Vernon. Tu as envie de voir toutes les têtes se tourner vers nous pendant la remise des diplômes ?

La tante Pétunia craignait les « Qu'en dira-t-on » par dessus tout.

- Il reste du gruau dans le frigo. Sers-toi. Mais dépêche toi. Ou nous partirons sans toi.

Si seulement c'était possible. Harry s'imagina un instant seul, dans la maison. Libre de choisir le programme de télévision, de manger les confiseries de Dudley et de chanter des airs de son école à tue-tête. L'horrible odeur de gruau froid le ramena à la réalité. Son destin était de suivre les Dursley, sans protester. Il attrapa le gruau, jeta un coup d'oeil par dessus son épaule, et, voyant que l'attention dont il était l'objet s'était relâchée, il fourra dans sa poche une crème au chocolat. Voilà qui l'aiderait à avaler l'horrible mixture. Tout en mangeant, Harry essaya d'imaginer ce que faisaient ses amis, à cette heure-ci. Ron était en Roumanie, avec toute sa famille. Charlie avait en effet découvert une nouvelle sorte de dragons de feu et tentait de découvrir les vertus de cette espèce. Hermione, à la plus grande joie de Ron, avait renoncé à son voyage en Bulgarie. « Mes parents m'ont proposé un séjour à Nice, avait-elle expliqué. J'aimerais en savoir davantage sur la culture et la langue française ». Ron avait poussé un soupir d'exaspération : les vacances étaient faites pour se détendre. Mais, il se sentait profondément soulagé de ne pas savoir la jeune fille dans les bras du joueur de Quidditch. Son aversion pour Victor Krum ne cessait d'augmenter. Harry ne put s'empêcher de sourire à cette pensée. Ron ne s'avouait pas ce que tous avaient compris depuis bien longtemps.

Puis, il fronça les sourcils. Certes, ses amis profitaient de leurs vacances mais la pensée du retour de Voldemort devait les hanter plus que jamais. Un peu avant que le train ne les emporte loin de Poudlard, le professeur Dumbledore les avait tous trois pris à part. « Ces deux mois sont avant tout l'occasion de prendre du repos. N'entreprenez rien qui puisse vous nuire. J'autorise le courrier mais prenez bien garde au contenu de vos missives. Je sais que je peux compter sur vous ». Compter sur nous. Compter sur nous. Harry se répétait cette phrase, machinalement. Rester les bras croisés, alors que Voldemort semait probablement la terreur dans une partie du monde était au-dessus de ses forces. Mais le directeur comptait sur eux. Comptait sur lui.

Une brutale tape dans le dos le ramena sur terre.

- Tu as fini ? la voiture est sortie. Dépêche-toi, mon garçon. Et je te préviens, ajouta l'oncle Vernon. S'il arrive quoi que ce soit de...d'anormal, je te chasse !

Harry haussa les épaules. L'expulsion du logis était devenue la menace favorite des Dursley. Il aurait aimé qu'ils mettent leur projet à exécution, mais c'eut été désobéir à Dumbledore. Or, Harry refusait de le décevoir.

Ils se mirent en route, après que Dudley ait vérifié pour la énième fois que sa cravate était en place. En regardant son fils ainsi paré, la tante Pétunia avait versé des larmes de crocodile. Elle ne pouvait croire que son Duddychou soit devenu le gentleman qu'elle avait devant elle. Le trajet fut long et ennuyeux. Dudley énumérait les prix qu'il s'attendait à recevoir tandis que Mr Dursley, comme à son habitude, brûlait les feux et se querellait avec les passants.

- Regarde-moi cette vieille! rugit-il. La taille d'une noisette et un culot d'éléphant! Si je m'écoutais, je mettrais tous ces dangers publics à l'hospice.

Harry adressa un sourire de compassion à la vieille dame qui encourageait son petit fox terrier à presser le pas. Mais le chien n'avait nulle envie de se dépêcher. Après tout, un lampadaire est un lampadaire. Mr Dursley émit un bruit indéterminé et sortit de la voiture.

- Vernon ! cria la tante Pétunia, d'une voix haut perchée. La remise commence dans dix minutes.

Mais son mari ne l'écouta pas. Il s'approcha du chien et, le prenant par les oreilles, il le traîna sur le trottoir, pendant que la vieille dame, horrifiée, tentait de libérer son terrier en assenant à son agresseur des petits coups de canne bien placés. Quand Mr Dursley redémarra, il arborait un air satisfait. Harry se sentit bouillir de rage, devant tant de lâcheté. Il sortit sa baguette, et la pointa vers son oncle. La voiture freina dans un crissement de pneus.

- Range immédiatement cette baguette ! tonna Mr Dursley. Tu connais parfaitement les règles ! Pas de magie ici !

Harry pensa aux recommandations d'Hermione et de Dumbledore. de mauvaise grâce, il abaissa sa baguette et la fourra dans sa poche. L'oncle Vernon redémarra sur les chapeaux de roues, encouragé par les hululements de son épouse, qui regardait sa montre avec un effroi grandissant. Cela faisait déjà près d'un mois qu'il avait quitté Poudlard. Ces vacances s'avéraient être les pires qu'il ait jamais vécues. Il supportait de moins en moins les remarques acerbes de son oncle, et, malgré les fréquentes lettres de ses amis, Harry se sentait plus seul que jamais. Ce qu'il souhaitait, c'était un parent à qui parler. « Sirius », murmura-t-il. Un flot d'amertume et de colère se répandit dans ses pensées. Harry s'était, petit à petit, fait à l'idée de ne plus jamais revoir son parrain. Mais, souvent, il lui arrivait de s'accouder à sa minuscule fenêtre, et de guetter un signe, une lettre qui le détromperait et ferait ressembler cette réalité à un épouvantable cauchemar.

Le grognement de son oncle le sortit de sa tristesse. Ils étaient arrivés dans un vaste parking, rempli de Mercedes étincelantes. Tout au tour d'eux, des copies de Mr et Mrs Dursley jacassaient avec arrogance, en couvant leur enfant des yeux. Parmi la foule des élèves assemblés devant un escalier imposant, Harry ne compta qu'une dizaine de filles. Smelting était devenu mixte depuis peu. La tante Pétunia poussa un cri de ravissement, semblable à un aboiement.

- Oh Duddychou, c'est merveilleux ! Tous ces garçons qui te regardent ! T'entends-tu bien avec eux ? Le pauvre blond de la première file n'a pas été gâté par la nature. Comment ont-ils pu l'accepter dans l'établissement ? C'est scandaleux. Heureusement, tu es là mon petit chéri.

Elle le regarda, les yeux embués de larmes. A l'en croire, Dudley Dursley, 16 ans, domicilié au 4, Privet Drive, n'était rien moins que l'unique merveille du monde et presque aucun n'élève ici présent n'était assez digne de frôler le même tapis que lui.

Harry poussa un soupir compatissant, en voyant le derrière proéminent de son cousin se dandiner, tandis qu'il montait les marches afin de rejoindre Piers et Gordon, ses deux acolytes, choisis en raison de leur bêtise qui avoisinait celle de Dudley. Mr Dursley sortit son appareil photo, en prenant bien garde à être vu dans un rayon de dix mètres, et un genou à terre, dans une position qui se voulait imposante, il prit divers portraits de son fils. Harry jeta un coup d'oeil au pantalon de son oncle et souhaita un heureux lavage au teinturier, le genou reposant dans une sorte de mare non définie. Puis, voyant sa tante absorbée dans une discussion avec une mère d'élève d'un poids respectable, il s'autorisa une rapide promenade le long du collège. Smelting n'avait en soi rien d'extraordinaire. il s'agissait d'un bâtiment de la forme d'un grand hangar de plusieurs étages, en pierres grises, avec du béton en guise de parc. Il se demanda vaguement si l'intérieur était plus accueillant et se félicita chaudement de ne pas être né Moldu. Et encore moins Dursley. Il s'approcha d'une fenêtre du rez-de-chaussée, recouverte de lierre et y jeta discrètement un oeil. Il aperçut un salon vert, éclairé par des lustres, comportant une multitude de fauteuils sévères. Il s'agissait visiblement de la pièce où le directeur recevait les parents. Avec une moue de dégoût, Harry s'apprêtait à inspecter l'autre fenêtre quand il sentit une main le tirer par la manche. Il se retourna brusquement et se retrouva nez à nez avec une fille de son âge, et dont les cheveux roux lui firent immédiatement penser à Ginny Wealsey.

- T'es complètement malade ! chuchota-t-elle, en s'assurant que personne ne pouvait les voir. Si Sadicon te surprend ici, tu es bon pour une semaine entière d'épluchage de haricots !

Elle lui lâcha le bras et le fixa d'un air méfiant

- Je ne t'ai jamais vu. Tu fais partie de Smelting ?

- Non.

Harry recula de quelques centimètres, incapable d'en dire plus. Les cheveux roux l'hypnotisaient. « C'est un sortilège de Voldemort », pensa-t-il avant de se souvenir qu'il était face à une Moldue. Remarquant l'expression de la jeune fille, il comprit qu'elle attendait une réponse un peu plus satisfaisante.

- Je suis... le cousin, de Dudley Dursley. Le coch… Heu le jeune homme un peu enveloppé qui parle aux garçons, en haut des marches.

- Dursley.

Elle lui adressa un regard dégoûté.

- C'est mon cousin, rien de plus ! ajouta précipitamment Harry. J'habite chez lui le temps des vacances. Mais je le déteste ! Et il me le rend bien.

L'adolescente se radoucit, et lui adressa même un sourire de compassion.

- Mon pauvre, ça ne doit pas être facile tous les jours. Je m'appelle Lucy, et ton immonde cousin me court après depuis trois ans. Oh non ! Il nous a vus.

Harry jeta un oeil par dessus l'épaule de Lucy. En effet, Dudley et sa bande descendaient les marches, d'un pas traînant. Piers ricana en se plantant devant Harry.

- Alors crevette, tu te crois de taille à affronter ce morceau ?

Lucy écarquilla les yeux. A la grande surprise de Harry, Dudley comprit immédiatement ce que signifiait cette indignation, et saisissant Piers par le cou, il l'écarta en le menaçant.

- Ne compare pas ma copine à de la viande, tu veux ?

Ses acolytes reculèrent prudemment. Il valait mieux ne pas mettre le champion de boxe en colère. Seul Harry affichait un air dégagé, avec la ferme intention de s'amuser.

- Ta copine ? Tu m'avais caché ça, Duddy !

Il adressa un clin d'oeil à Lucy pour la rassurer, et reprit d'une voix encore plus mielleuse.

- Mais, tu rougis ! Tu n'as donc pas tout révélé à l'amour de ta vie ? Tous ces petits surnoms que ta maman te donne, ils sont si mignons. N''est-ce pas Dudleydounichou ?

Lucy et le groupe de garçons riaient franchement à présent. Dudley, poussa un cri de fureur et se retint de justesse de gifler son cousin.

- Fiche-moi la paix ! Si j'étais toi, j'éviterais de me donner en spectacle. Ici, les « Plus-De-Parents » sont plutôt mal vus. Et avec des parents comme les tiens...

Il ne put achever sa phrase. Harry lui avait sauté au coup et lui assenait des coups de poing sur tout le visage. Les gémissements de Dudley et les cris que poussaient ses amis eurent tôt fait d'ameuter des parents d'élèves. A la vue de son fils, le nez en sang, la tante Pétunia s'évanouit, aussitôt prise en charge par un homme chauve et aux yeux de poisson. Il fallut deux parents pour séparer les cousins. Le directeur du collège, Mr Sardicon, déclara n'avoir encore jamais vu un comportement aussi révoltant. L'oncle Vernon, à la fois père de la victime et coupable, se confondit en excuses, tandis qu'on emmenait Dudley et sa mère à l'infirmerie.

- C'est... Mon petit neveu. Il est très perturbé. D'habitude, il se comporte raisonnablement. Vous comprenez... St Brutus... Le redressement, et tout ça...

La moustache de Mr Dursley frémissait de fureur et d'inquiétude. Mr Sardicon décida néanmoins de maintenir la cérémonie.

- Qu'on enferme dans un des cabinets ce garçon ! ordonna-t-il à deux surveillants. Mr Dursley, allez vous enquérir de la santé des vôtres et rejoignez-nous dans l'amphithéâtre.

Il jeta un regard méprisant à Harry qui, avec son jean trop grand pour lui et son pull violet tricoté main par Mrs Weasley ne pouvait compter sur l'aide de personne.

Alors que les surveillants, le tenant chacun par un bras, l'emmenaient, Lucy risqua de son côté un petit sourire timide. « Peut-être qu'elle ne me prend pas pour un fou », songea Harry. Soudain, ce jour lui apparut plus brillant. Cette victoire qu'il avait remportée sur Dudley compensait largement la punition que son oncle ne manquerait pas de lui infliger.

Ses deux gardiens le poussèrent brutalement dans une minuscule pièce en béton, qui comportait un lit en fer, une chaise et une table. Puis, ils claquèrent violemment la porte. Encore une fois, Harry se retrouva seul. Il ne regrettait pas son acte, non. Son cousin méritait bien plus qu'un simple rappel à l'ordre. Depuis la mort de Sirius, le garçon ne supportait plus que l'on parle de ses parents. A la seule évocation du nom de Lily et James, il serrait les dents.

La remise des prix devait durer une heure. Puis viendrait le buffet. Harry était donc enfermé pour un certain temps. Il sortit les deux lettres enfouies dans sa poche, et commença à les lire. La première était de Ron, son meilleur ami.

Salut Harry !

J'espère que les Moldus te traitent convenablement. Maman se désole de ne pas pouvoir adoucir ton sort, mais Dumbledore lui a promis que tu nous rejoindrais prochainement au Terrier. Bon anniversaire, bien sûr ! Ce sont Fred et Georges qui m'ont suggéré cette idée de cadeau. Il s'agit d'un coffret Dispartout. Tu peux y ranger des objets d'une taille bien supérieure à la boîte, qui disparaissent automatiquement si d'autres personnes que toi essaient de s'en emparer. Ça pourrait t'être utile pour la carte du Maraudeur ou encore ta cape d'invisibilité. Papa, qui est en contact permanent avec Dumbledore, m'a dit que Rusard, depuis le renvoi d'Ombrage avait décidé de redoubler de vigilance face aux objets interdits ! En parlant de cette vieille peau, Fudge, sous la pression de nombreux parents a dû l'arrêter. Devine ce qu'elle fait maintenant... Le ménage dans le ministère ! Espérons que notre prochain professeur de défense contre les forces du mal sera plus compétent. Je me doute que tu vis des moments très difficiles, Harry. Je suis de tout coeur avec toi. J'aimerais pouvoir t'aider, te tenir au courant. Mais c'est impossible par courrier. Serre les poings et pense que dans moins d'un mois, nous serons à nouveau ensemble.

Ron

Suivaient divers petits mots de la famille Weasley pour l'encourager à tenir bon. Cette lettre donna à Harry une bouffée d'oxygène. Malgré sa profonde tristesse, il n'était pas seul. Tous ces gens qui l'aimaient, comptaient sur lui, étaient comme une revanche face à la méchanceté de son oncle.

La lettre d'Hermione, d'une écriture ronde et régulière, était quant à elle pleine de conseils et d'inquiétude.

Oh, Harry,

Je me fais un sang d'encre pour toi. J'ai tellement peur qu'il ne t'arrive quelque chose. je sais qu'il faut faire confiance au professeur Dumbledore, mais cette idée de t'enfermer chez tes horribles parents... Je te promets qu'un jour, nous fêterons ton anniversaire tous réunis au Terrier. Je t'offre ce « Guide des sortilèges les plus usités chez les Aurors ». Il pourrait t'aider dans des situations... inhabituelles. Je repense sans cesse à ce qui s'est produit au ministère. J'ai hâte de pouvoir t'en parler. Tu m'avais paru tellement inquiet. ici, je m'étais crue éloignée de tout, mais j'ai eu la surprise de rencontrer Cho... Elle s'en veut terriblement de t'avoir laissé. Naturellement, je l'ai sévèrement réprimandée à propos de son comportement vis-à-vis de toi. Tu n'es pas là pour recueillir ses larmes ! Elle m'a avoué que j'étais la cause de sa jalousie. Nous avons longuement discuté de ce problème, et au final, elle aimerait que tu lui redonnes une chance...

Harry interrompit sa lecture. L'image de Cho avait cessé de le hanter. Elle n'était plus qu'une jolie fille parmi tant d'autres. Il l'avait crue différente, prête à le comprendre. mais Hermione avait raison. Il n'avait nullement envie de passer ses journées à la consoler, et d'être sans cesse comparé à Cédric Diggory. Sirius ne cessait de lui répéter qu'il ressemblait à son père. James Potter aurait-il choisi une fontaine pour petite amie ? Harry songea un long moment à sa mère, ses yeux qui avaient su séduire celui qui serait son époux, son caractère de feu et sa beauté sans équivalence...

Le bruissement de l'enveloppe, tombée par terre le sortit de ses pensées. Il reprit le cours de sa lecture. Hermione évoquait les spécialités niçoises, telles que la socca ou encore la pissaladière, et surtout, cette curieuse manie qu'avaient Méditerranéens de finir le repas par une partie de boules.

Une de mes principales préoccupations, continuait-elle, c'est le résultat des BUSE qui devrait nous parvenir d'ici peu. Je suis persuadée d'avoir réussi, mais maintenant que j'y repense, je voudrais te demander quelque chose, Harry : ma potion de Rétrécissement avait-elle la bonne couleur ?Je suis sûre que sa teinte était plus rosée que d'habitude. Oh, Harry, je sais que c'est stupide de s'inquiéter pour ça, alors que tu risques la mort, mais je ne peux m'en empêcher. Enfin, nous serons bientôt fixés. Mrs Weasley veut que nous soyons tous ensemble pour ouvrir nos enveloppes...

Harry s'interrompit à nouveau. Les BUSE décideraient si oui ou non il était apte à s'orienter vers une carrière d'auror. Mais Hermione avait raison sur un point : les potions. L'an dernier, Mc Gonagall avait insisté sur le fait qu'un auror se devait d'être extrêmement doué dans le maniement des potions. Or, c'était là la matière que l'adolescent exécrait le plus.

Il décida d'oublier les BUSE un moment. La vie qu'il menait avec les Dursley contribuait suffisamment à lui gâcher ses vacances.

La lettre d'Hermione finissait sur des conseils « utiles », tels que les devoirs, l'interdiction aux élèves de premier cycle de faire de la magie. Elle lui envoyait toute son amitié. Et son inquiétude par la même occasion.

Harry soupira. Hermione ne changerait donc jamais. Il rangea les lettres et s'allongea sur le lit, aussi confortable qu'un dos d'hippogriffe. Ses amis n'avaient pas évoqué le sujet qui lui tenait le plus à coeur. Tout simplement parce qu'ils n'étaient pas au courant. Mais Harry refusait de leur révéler ce secret. Il en avait plus qu'assez de voir Hermione le supplier de faire attention à sa vie. Or, si elle avait connaissance de la prophétie...

Harry se força à chasser de son esprit le visage de la jeune fille, déformé par l'horreur. Certes, l'annonce de la prophétie n'avait rien d'agréable. Mais, après tout, il avait été tant de fois confronté à la mort...

Après ce duel, ce sera fini, dit-il à haute voix.

Soudain, même la perspective de revoir ses amis les plus chers ne lui parût pas une raison suffisante pour continuer à vivre.

Sirius, murmura Harry, avant de sombrer dans le sommeil.

La pièce, toujours la même. Avec ses rideaux noirs, et le feu qui crépitait, en plein mois de juillet. Un reptile ondoyant sur le sol. Des mains de glace reposant sur le fauteuil. Etendu sur le tapis, un semblant d'homme tentait vainement d'apitoyer son bourreau.

- Maître, s'il vous plaît. Je l'ai bien observée. Elle est incapable de révéler quoi que ce soit.

- Grâce à ma magie, détestable ver !

Il lança un nouvel Endoloris et le petit homme gémit de douleur. Il ne pouvait rien faire de plus. Harry se rapprocha de son maître, avec un regard doucereux.

- Viens, Nagini, mon plus fidèle allié. Approche. Trouve un moyen de délivrer Malefoy. Je veux qu'il la fasse surveiller. La victoire est proche, si proche.

Il se pencha un peu plus vers le serpent, et Harry put distinguer ses yeux rouges.

- Oh. Mais, que vois-je là ? Tu oses espionner Lord Voldemort ? Ah Potter, ta bravoure te perdra. Regarde ce que tu m'obliges à faire !

Voldemort se leva de son fauteuil, et dominant Nagini de toute sa taille, il cria :

- Endoloris !

Le serpent se tordit en replis sinueux. Mais la souffrance n'atteignait pas que le reptile. A l'intérieur, un jeune garçon hurlait. « Je suis le serpent », songea Harry, alors que le supplice cessait momentanément. Il fallait qu'il trouve un moyen de s'échapper de cette enveloppe. Jamais il n'aurait pu se douter qu'il éprouverait de la douleur à l'intérieur... d'un rêve.

- Tu en veux plus ? N'hésite pas, réclame. Mais je veux cette prophétie Potter ! Que dit-elle ?

Harry eut l'impression que l'on empalait son corps sur des pics de feu. Il remuait dans une tentative désespérée pour fuir sa torture.

Au moment où Voldemort s'apprêtait à jeter le sortilège mortel, il se sentit violemment propulsé hors de son rêve et atterrit sur le sol glacé de son cabinet. Trempé de sueur, ses yeux enflés eurent du mal à distinguaient les personnes qui le soutenaient. Puis, ses idées se firent plus claires, et il reconnut Dumbledore.