Chapitre 9 :
Alors que Nioka se balançait joyeusement, le soleil commençait à décliner. Homura se demandait ce qui l'attendait désormais.
POV Homura :
Je fais quoi maintenant ? Nioka va devoir rentrer chez elle, et moi ? Je retourne à l'appartement ? Je n'ai pas vraiment envie d'entendre Gôjo me passer un savon. Tant que je suis dehors, je vais en profiter pour passer voir Shien, c'est risqué, mais tant pis.
Fin POVLe brun fixa la gamine qui se balançait toujours.
« Nioka, descends s'il te plait ! ».
La gosse sauta et se réceptionna sur ses deux pieds avec beaucoup d'adresse.
« Tu vas partir maintenant ? » Demanda Nioka avec une petite moue.
« Oui, et puis, il est peut être temps que tu rentre chez toi, non ? Ta maman va s'inquiéter, tu ne crois pas ? ».
L'enfant baissa les yeux sans répondre. Quelques larmes vinrent foncer la teinte brune naturel de la terre. Homura s'accroupit alors aux pieds de la petite fille.
« Nioka ? Pourquoi tu pleures ? Ta maman va arriver, t'inquiètes pas ! ».
« Ma… Ma maman » sanglota la fille, « Maman m'a dit qu'elle allait venir me chercher ».
« Si elle te la dit, c'est que c'est vrai. Bon, tu veux que je l'attende avec toi ? ».
Nioka hocha la tête. Homura lui caressa la tête et s'assit sur le banc. Il attendit quelques minutes en détaillant l'enfant. Elle avait de la terre sur les genoux, les mains bien sales, sa couette très mal faite et un trou dans son collant de laine.
« Nioka ? » L'enfant se tourna vers lui. « Ta maman, elle t'a dit quand elle allait venir ? ».
« Oui, elle me l'a dit, mais… ».
« Mais ? ».
« Mais c'était y a longtemps, je m'en rappelle plus ».
« Longtemps ? Longtemps comment ? ».
« Longtemps ».
« Combien de fois tu as vu le jour puis le noir ? ».
« Comme ça ! » L'enfant leva trois doigts.
« Trois fois ? Ça fait trois jours que tu es là ? Mais. . . Mais t'as pas faim ? ».
« Si ».
« Faim comment ? ».
« Faim comme… J'ai mal au ventre ».
Homura écarquilla les yeux. Cette gamine n'avait sûrement pas mangé de la journée. Elle était abandonnée depuis peut être plus de trois jours.
POV Homura :
Je fais quoi ? Je vais pas l'emmener avec moi quand même ! Ça va faire kidnappeur et pédophile. Comme si j'avais besoin de ça. En même temps, je vais pas la laisser ici, qui sait si y a pas des gens mal intentionné. Puis elle m'a tout l'air abandonnée. Allez, advienne que pourra.
Fin POVHomura se releva, attrapa l'enfant par la taille et la hissa sur ses épaules.
« On va à l'hôpital, je te trouverais bien quelque chose à manger en chemin, tu es d'accord ? ».
Elle acquiesça, il ne le vit pas, mais il le sentit. Il passa la chaîne derrière sa nuque après l'avoir enroulé autour de ses poignets et il attrapa les chevilles de Nioka. Comme n'importe qui le ferait pour empêcher son enfant de tomber. Mais dans son cas, ce n'était pas que pour l'empêcher de tomber, mais aussi pour cacher sa chaîne. Maintenant qu'il était avec la gosse, ça ne l'arrangeait pas de se faire repérer.
Il entra dans le hall de l'hôpital et se dirigea vers l'accueil. Il fit descendre Nioka de ses épaules, faisant tinter sa chaîne, ce qui attira l'attention de la réceptionniste. La petite fille comprenant le problème, retira son manteau et le tendit au brun.
« Tiens papa, j'ai chaud ».
Homura sursaute, puis finalement, il prit le vêtement qui lui permettait de cacher la chaîne. Il s'avança un peu plus vers la réceptionniste qui le regardait toujours d'un œil mauvais. Elle regarda l'enfant et enfin décrocha un sourire.
« Le service des urgences est de l'autre côté ! » Déclara-t-elle. « Mais je ne crois pas que les urgences puissent encore quelque chose pour votre œil.
« Mon œil ? Oh ! Non, ne vous inquiétez pas, mon œil va très bien, je viens pour voir un ami ».
« Il est temps, les visites prennent fin dans trente minutes. Quel est le nom de votre ami ? ».
« Shien ! ».
« Shien ? C'est tout ? Vous ne connaissez que son prénom ? ».
« Oui, je… Il est dans le coma et je… ».
« Attendez… Voilà. Shien. Toujours dans le coma, mais son état de santé c'est amélioré, ses blessures ont cicatrisé. Chambre 207. L'ascenseur est à votre droite. Le service coma est au troisième étage ».
« Je vous remercie… Et… Auriez-vous un distributeur dans le coin ? Ma gamine est affamée ».
« Au troisième étage à côté des toilettes. Merci de ne pas manger dans les chambres ».
« Merci, bonne soirée, au revoir ».
« Je vous en prie, bonne soirée ».
Homura prit Nioka dans ses bras et se dirigea vers l'ascenseur. La réceptionniste quant à elle, prit son téléphone et composa le 17.
Dans l'ascenseur, Nioka s'endormit, Homura la déposa sur un siège de la salle d'attente et lui prit un sandwich qu'il déposa à côté d'elle, avant de la recouvrir de son manteau et de partir en direction de la chambre 207.
Une atmosphère lourde régnait dans la chambre. Les volets étaient fermés et le seul bruit que l'on entendait était le « bip » du rythme cardiaque de l'alité. Homura s'avança dans la pièce et alluma une petite lampe. Shien reposait sur son lit, des fils partout sur son corps, dans son nez, aux doigts, à la poitrine. Il regarda les meubles, les seules fleurs présentent, étaient des chrysanthèmes.
POV Homura :
Bah mon pauvre vieux… Y en a qui sont pas pressé de te revoir.
Je m'approche du lit où repose mon ancien compagnon. Je prends sa main, je sursaute, elle est froide. Puis, je me reprends, Shien a toujours eu les mains froides, c'était un de nos sujets préférés dans les disputes.
Fin POV« Salut Shien… C'est moi… Homura… Je sais que j'ai mis du temps à venir… Et que tu n'as pas forcément envie de me voir… Alors, si c'est le cas, pardonne-moi d'être là… D'ailleurs je suis étonné de pouvoir te parler… D'être ici… Dans la même pièce que… Je pensais qu'ils auraient donnés ma photo pour pas que je t'approche. Ce serait normal, tu ne crois pas ? Après tout je ne suis toujours pas innocent. Et, le serais-je un jour ? Je sais de quoi on m'accuse. Mais je ne peux pas dire si c'est à tort. C'est pour ça que je viens. Parce que je ne me souviens de rien. Je n'étais pas conscient. Mais toi ? L'étais-tu ?. J'aimerai que tu te réveilles. Que tu me racontes. Je. Je tiens toujours à toi. On n'efface pas trois ans et demi en un claquement de doigt. Shien reviens. Même si tu dois me détester. Déteste moi, mais reviens, je veux te revoir vivant et pas à l'état de légume. Pas dans cet état… Shien ».
Homura s'accroupit au sol et posa sa tête sur le matelas à côté de la main de Shien qu'il tenait fermement. Ses larmes coulèrent. Un médecin frappa à la porte.
« Excusez-moi, c'est l'heure des soins. Les visites sont terminées, mais vous pourrez repasser ! ».
« Tu as entendu Shien ? Je repasserai. Puis il y a une gosse qui m'attend dans le couloir. Enfin, dans le hall. Si tu la voyais. Elle est tellement mignonne, on dirait un ange. Elle m'attend. J'y vais. A bientôt ».
Homura lâcha la main froide. Le « bip » se fit plus rapide, les silences moins espacés.
« Doc', son… Son rythme cardiaque a augmenté, vous avez vu ? ».
« J'entends… Mais ça ne m'étonne pas. Personne n'est venu le voir depuis cette femme aux chrysanthèmes… C'est d'un goût d'ailleurs. Si ça ne tenais qu'à moi, je les aurais enlevés, amis justement… Ça ne tient pas qu'à moi ».
Homura acquiesça et sortit de la pièce. Le médecin s'approcha de Shien. Il posa ses doigts contre son cou pour tâter son pouls.
« A croire que ça te fais du bien de le revoir, hein ? ».
Le brun ré-entra dans la pièce et prit les chrysanthèmes, il fit un grand sourire au médecin.
« Promis Shien, je te ramènerais des pensées ».
En sortant de la chambre, il laissa tomber les fleurs dans une grande poubelle. Il s'approcha du fauteuil où il avait laissé l'ange. Il ne restait plus que le manteau et l'emballage du sandwich.
Il se dirigea vers les toilettes.
« Nioka ?... Nioka ? ».
Ouvrant une à une toutes les portes, il se rendit compte que le chérubin n'était pas dans les toilettes. Il sortit et parcouru le couloir, jetant des coups d'œils à chaque chambre dont la porte était ouverte.
« Eh bien ! Que fais-tu là toi ? » S'exclama une infirmière en entrant dans une chambre.
Homura s'y précipita. Nioka était allongé aux côtés d'une femme endormis. Le « bip » régulier de la machine lui rappela qu'il se trouvait dans le couloir des cas « coma ».
Il prit l'enfant dans ses bras sous le regard intrigué de l'infirmière. Il regarda un long moment la jeune femme allongée. Son visage, ses traits, lui rappelait vaguement quelqu'un. Il ne savait plus qui, mais ce visage ne lui était pas entièrement inconnu. Il regarda la plaquette des températures où figurait son prénom : RASETSUNO. Nom inconnu au bataillon.
« Jeune homme ! Vous ne m'avez pas l'air mauvais et cette gamine m'a l'air perdu. Laissez-moi vous dire que deux flics vous attendent dehors. Sortez par derrière. Prenez l'escalier de service ».
Homura la toisa. Il fit légèrement sauter l'ange dans ses bras pour avoir une meilleure prise.
« A quoi ressemblent-ils ? ».
« Un brun avec une frange et un monocle, et un rouquin avec deux griffures sur la joue qui fume une cigarette en draguant ma collègue ».
« Merci ».
« Je vous en prie. Je ne voudrais pas voir le visage de cette enfant plus triste qu'il ne l'est déjà ».
Homura récupéra le manteau et prit la sortie de secours. Un homme était assit sur les marches et fumait une cigarette.
« Ne sous-estime jamais les flics » répliqua celui-ci sans même se retourner.
Homura émit un léger rire.
« Kôgaiji… Je… Pardonne moi, c'était stupide de ma part. Excuse mon attitude stupide. S'il te plait ».
« Je n'ai rien à t'excuser, tu es comme tu es, je te changerai pas. Et j'en ai pas envie. Sinon, j'espère que tu en as bien profité parce que tu ne vas pas ressortir de si tôt. Tu as de la chance que Nî n'ai rien entendu de tout ça ».
« Et pour Nioka ? ».
« Nioka ? » La voix s'éleva et Kogaiji se retourna enfin. « Que… Tu n'as pas assez d'une accusation de viol que tu te colles aussi au dos un kidnapping et un profil de pédophile ? ».
« Si tu crois que j'y ai pas pensé, tu te mets le doigt dans l'œil. Tu crois quoi ? Que j'allais la laisser toute seule dans ce parc alors qu'elle y est peut être depuis plus de 3 jours ? Tu ne me connais pas ».
« Je suis désolé, ce n'est pas ce que je voulais dire. Monte, on rentre ».
Dans la voiture, une mouche aurait pu voler, elle aurait recouvert le bruit du moteur.
« Kô ! ».
« Hn ? ».
« Tout à l'heure… Je suis allé voir Shien et… Pendant ce temps, Nioka s'est endormis dans une chambre. La femme qui y était m'a semblé familière, mais je ne me rappelle pas l'avoir déjà vu, enfin, en vrai. Crois-tu que lors de ma « semi-conscience » j'ai pu faire d'autres choses ? ».
« Je ne peux pas te dire. A quoi ressemblait cette femme ? ».
« Elle… Elle avait des traits fin, un superbe visage… Elle s'appelle… ».
« Rasetsuno ? ».
« Oui… C'est ça, tu la connais ? ».
« Oui, et je sais même pourquoi cette femme te semble si familière ».
Kôgaiji tira sur son frein à main. Homura se rendit compte qu'ils étaient arrivés. Il prit son ange dans ses bras et avança vers l'immeuble. Kôgaiji sortit son portable en même temps que son trousseau de clé.
« Hakkaï ? C'est Kô, retour à l'appartement, il est là ».
Homura haussa un sourcil en entendant la conversation du rouquin. Celui-ci haussa les épaules et ouvrit la porte du bâtiment.
« Je leurs dirais que tu es sortis avant qu'on arrive. Mets la môme dans la chambre de Doku, il dort pas là ce soir, il est de service ».
Homura acquiesça et porta l'enfant à la chambre. Il lui retira ses chaussures et son manteau et la glissa sous les couvertures. Son regard caressa un long moment son visage angélique. Lorsqu'il se releva, ses yeux se heurtèrent à une image, une photo. Il l'a saisit et sortit de la chambre pour pouvoir la détailler à la lumière. Il se laissa tomber sur le canapé.
Kôgaiji préparait une soupe pour l'enfant et faisait parallèlement bouillir de l'eau pour des pattes. Homura contemplait toujours la photo. Dessus, Kôgaiji et Dokukakuji se tenaient de part et d'autres d'une femme adulte. Une grande rousse avec de longs cheveux qui cascadaient sur son épaule gauche. De grands yeux verts, des traits fins et un sourire ravageur. Elle avait un bras affectif autour du cou de Kôgaiji et étranglait amicalement Doku avec l'autre.
La ressemblance avec la femme de l'hôpital était trop présente pour être nié. Il s'agissait bel et bien de la même. Il se leva pour ramener la photo à sa place. Il passa à côté du téléviseur, une photo était encadrée sur le dessus de l'appareil. C'était celle-là. C'était sur celle-ci qu'il avait vu cette femme la première fois. C'était à cause de cette photo qu'il était persuadé de connaître cette femme.
« Kô ? ».
« Nani ? ».
« Rasetsuno, c'est ta mère n'est-ce pas ? ».
« Ouaip. Elle est dans le coma depuis quatre jours. Accident de circulation… Enfin, accident… Moi j'y crois pas trop. Mais bon, Nî m'a dit de ne pas chercher à savoir pour le moment ».
« Pourquoi ? ».
« Je ne voudrais pas lui porter atteinte. Elle reste ma seule famille avec Ririn ».
« Tu n'as plus ton père ? ».
« Je l'ai renié….Il s'est remarié avec une sorcière, la mère de Ririn. Et tout comme moi, il l'a délaissé. A quoi bon avoir des enfants si l'ont ne s'en occupe pas ? ».
« Ririn est ta demi-sœur ? ».
« Ouaip, fille de Gyumao et de Gyokumen ».
« Gyokumen ? Le chef de police ? ».
« Elle-même ».
« Je déteste cette femme ».
« Pourquoi donc ? Enfin je veux dire, je ne l'aime pas, elle est la cause du désespoir de ma mère, mais de là à la détester… Enfin, je la déteste c'est sur, mais toi ? Tu as une bonne raison ? ».
« C'est avec elle que Shien m'a trompée… C'est aussi à cause d'elle que nous avons rompus, je ne sais pas ce qu'elle lui a mis en tête… Mais… Je suis sur qu'elle n'est pas étrangère à tous mes problèmes ».
« Vas-y ! Je t'en prie, dis-le carrément que tu regrette ta vie passée » Cingla une voix dans le hall d'entrée.
Homura se retourna. Gôjo se tenait là, devant la porte d'entrée pas encore fermée, les poings serrés, le visage contracté. Homura ouvrit la bouche pour parler, mais il n'avait rien à dire. Il regrettait sa vie passée, certes, mais pas ces choix. Shien appartenait au passé et Gôjo à sa vie future, ou au moins une partie. Mais ça, Gôjo n'eu pas le temps de l'entendre. Il entra dans sa chambre et en ressortit quelques minutes plus tard avec son sac.
« Je dors chez Kanzeon. Bonne nuit ».
Le brun regarda la porte se refermer sur son amant.
« Y a de vrai courant d'air ici » Ironisa Kôgaiji.
« Qui est Kanzeon ? ».
« Une ex ».
« Pourquoi tu parlais de courants d'air ? ».
« A force de vous voir vous claquer les portes aux nez. Vous prenez vraiment la mouche pour un rien ».
« Tu peux parler. Toi tu t'es barré parce que tu t'es pris un vent par Doku ».
« Tu sais… Gôjo… Gôjo est assez sensible, il en a pas l'air, mais… Enfin, ce que je veux dire c'est… Ne joue pas avec lui. Dans une relation il se donne toujours à fond, il ne se ment pas, il ne ment pas, et si quelque chose ne va pas, il le dit, il attend pas. Alors soit honnête avec lui ».
« Tu crois que je joue ? Tu me crois capable de jouer avec les sentiments des autres ? Je reste un être humain qui n'aime pas souffrir. Je ne fais pas aux autres ce que je n'aime pas qu'on me fasse. Mais j'ai aussi ma façon de penser, et parce que c'est une partie de moi, il est hors de question que je la change ».
« Je ne te demande pas de changer. Juste de faire attention ».
Kôgaiji retourna à la cuisine et Homura dans la chambre de Nioka. Il s'allongea à côté d'elle et la regarda dormir. Puis il s'adonna lui aussi au bras de Morphée.
Gôjo entra sans un bruit dans l'appartement. Tout était silencieux. Le mot qu'il vit sur la table de la cuisine lui indiqua que Kôgaiji était de service au poste et que Doku ne rentrerait pas avant une heure bien avancée de la nuit. Ainsi, il était seul avec Homura. Peut être pourrait-il en profiter pour essayer de le comprendre. Il était sa première relation homosexuelle, il ne la regrettait pas, il n'avait tout simplement qu'un manque d'expérience sur ce niveau. S'il avait fais quelque chose de mal, autant le savoir. Il entra dans sa chambre. La pièce était telle qu'il l'avait laissé quelques heures plus tôt. Vide. Désespérément vide.
Il ouvrit au cas ou la porte de la chambre de son frère. Espérant intérieurement ne pas y trouver Homura avec son frère. Il inspira à fond et ouvrit les yeux. Il reconnu aussitôt la silhouette de son amant légèrement éclairait par la lumière des étoiles. Son corps était entièrement sur la couette, et semblait envelopper une petite tête brune.
« Ho… Homura ? » La voix du rouquin était déchirée.
Le brun bougea un peu. Il ouvrit les yeux et tomba une fois de plus sur le visage de son ange. Il le caressa du bout des doigts et lui embrassa la tempe. Puis il se retourna.
« Gôjo ! ».
Malgré l'obscurité, il sentit le regard lourd de reproche du rouquin. Il se redressa avec peine en regardant le réveil : 2h30.
« Tu ne devais pas dormir chez ton ex ? ».
« Si, mais j'avais pas la conscience tranquille pour dormir, alors je suis rentrée, mais manifestement c'est pas le cas de tout le monde ».
« Gôjo, t'énerve pas. Tu vas la réveiller ».
« Et alors ? Qui c'est d'abord ? Elle pourrait au moins avoir la décence de se présenter puisqu'elle squatte sous mon toit ».
Homura poussa Gôjo hors de la chambre et referma doucement la porte derrière lui après avoir jeté un dernier coup d'œil sur la gamine. Ils s'installèrent dans le salon, sur le canapé. L'un en face de l'autre.
« Gôjo, tout à l'heure, je n'ai pas pu ».
« Qui c'est ? » Le coupa Gôjo.
« Qui ? ».
« Arrête de me prendre pour un con et dis-moi qui est cette charmante femme qui te tien compagnie ce soir ! ».
« La femme ? Gôjo, elle doit avoir six ou sept ans au plus. C'est une enfant. Elle s'appelle Nioka ».
« Nioka ? C'est son prénom ? ».
« Oui ».
« Qu'est ce qu'elle fait ici ? C'est Kôgaiji qui l'a ramené ? ».
« Kô ? Non, c'est moi. Il y a eu quelques petites choses depuis ma petite escapade de ce midi. Elle m'avait tout l'air abandonné alors je l'ai prise avec moi ».
« Et tu l'as ramené ! Comme ça, sans te poser de questions ? ».
« Tu vas pas, toi aussi me faire le coup de la pédophilie quand même ? Tu voulais quoi ? Que je la laisse toute seule dans le parc ? Alors qu'elle mourrait de faim ? ».
« Non, c'est sur, t'aurais pas pu, et moi non plus. Kô sait qu'elle est là ? ».
« Bien sur, c'est lui qui m'a dit de la mettre dans la chambre de ton frère. Mais pourquoi tu rapportes tout à Kôgaiji ? ».
« Parce que ça m'étonne qu'il ne réagisse pas alors que sa petite sœur a été abandonnée dans les parcs ».
« Petite sœur ? ».
« Oui, c'est sa demi-sœur par sa mère ».
« Rasetsuno ? ».
« Ouais. Tu la connais ? ».
« Un peu. Je l'ai plus ou moins croisée tout à l'heure en allant voir Shien ».
« Encore ce Shien ».
« Ne ramène pas tout sur lui ».
« Non, c'est sur pour le moment j'ai un autre problème en tête. Pourquoi as-tu plus ou moins rencontrée Rasetsuno ? ».
« Parce qu'elle était allongé sur un lit d'hôpital dans le service des coma ».
« QUOI ? » S'écria Gôjo.
« Oui, d'après Kô, elle a eu un accident de la circulation, mais Nî lui a dit de ne pas s'en occuper pour le moment. Sinon, tant qu'on y est j'aimerai que tu t'excuses mon comportement de tout à l'heure ».
« Pourquoi ? Pour t'être barré ou pour être allé voir ce cher Shien ? ».
« Gôjo, je regrette beaucoup de chose de mon ancienne vie, pas si ancienne que ça. Je regrette le temps où je pouvais marcher comme je voulais dans la rue. Celui où je n'avais pas ces chaînes. Mais contrairement à ça, je ne regrette pas un seul de mes choix. Tu m'entends ? Pas un. Shien représente une partie de ma vie passée, et pour moi, l'avenir, je le vois avec toi, si bien sur, c'est comme ça que tu le vois également ».
Gôjo se redressa et s'empara rapidement des lèvres d'un Homura d'abord surpris mais qui se laissa faire. Ce dernier rapprocha Gôjo de lui, le faisant monter sur ses genoux. Gôjo le regarda dans les yeux, puis lui fit un large sourire et retourna à ses lèvres faisant glisser ses mains sous sa chemise, caressant son torse de ses doigts. Gôjo retira son tee-shirt et replongea dans le cou du brun.
Homura entendit un tintement de clé. Gôjo jouait avec un trousseau au bout de ses doigts. Il les fit glisser contre la chaîne et ouvrit la première menotte. Homura ferma les yeux et ne les rouvrit que lorsqu'il sentit son deuxième bracelet métallique lui lâcher le poignet. Le rouquin tira doucement sur la chaîne et la laissa tomber au sol. Puis il retira la chemise du brun, l'allongeant par la même occasion sur le canapé.
Homura stoppa, dont les mains se faisaient pressés d'en finir avec la braguette de pantalon. Gôjo le regarda étonné, lui posant une question muette.
« Je préférerais continuer tout ça dans la chambre si tu n'y vois pas d'inconvénients ».
« Le canapé te dérange ? ».
« Non, mais ton frère peut rentrer du minute à l'autre et Nioka peut se réveiller à tout moment, alors… ».
« Le lieu te dérange alors ! ».
« Oui » Admit le brun.
Gôjo descendit prestement des jambes de son homme et le prit par la main pour le tirer dans la chambre. Homura fut amusé par l'empressement de son cadet à reprendre son activité.
Une fois la porte verrouillé, les volets fermés et la lumière éteinte, Gôjo se re-attela à sa tâche : Le pantalon de son aîné. Ce dernier caressait le torse de son petit ami. Son pantalon retiré, il plaqua le roux au matelas et se serra contre lui.
« Gôjo, pardonnes-moi de ne pas toujours être très clair avec toi ».
« Pardonné » Répondit celui-ci.
Dix minutes plus tard, ils entendirent la porte d'entrée se refermer. Doku entra dans l'appartement en jetant sa veste dans le corridor. Tout en allant à la cuisine, il jeta son tee-shirt infesté par l'odeur de la cigarette dans la salle de bain, et en déboutonnant son pantalon, il ouvrit le frigo. Il retira son pantalon qu'il posa sur son épaule et sortit une brique de lait. Tout en la buvant, il regarda le mot sur la table. Il s'essuya la bouche d'un revers de bras en pestant.
« Et merde, je dors tout seul ce soir ».
Il reposa la brique de lait, jeta son pantalon à côté de son tee-shirt et entra dans sa chambre. Trop fatigué pour fermer les volets, il se laissa tomber sur son matelas où il s'endormit comme une masse.
OoO
Gôjo se réveilla vers 10h, il enfila un short et se traîna lamentablement à la salle de bain. Il manqua de se casser la figure en se prenant les pieds dans le tee-shirt de son boulet de frère, et tout en pestant contre ce dernier, il s'enferma dans sa douche.
Il en ressortit une demi-heure plus tard fraîchement rasé et vêtu d'une simple serviette. Il s'habilla rapidement et rejoignis Homura qui sauçait sa tartine de nutella dans son chocolat café.
De son côté Dokukakuji se retourna dans son lit. Dans la nuit il était venu à se mettre sous la couette. Il sentit des cheveux contre son visage. Instinctivement il y colla son nez. Nioka sentant un souffle contre son crâne se réveilla. Elle se décolla de l'homme couché à son côté, il ne ressemblait pas, mais alors pas du tout à celui qui l'avait emmené ici. Le brun, sentant sa chaleur humaine s'éloignait, l'attrapa par la taille de son bras et la ramena jusqu'à lui en marmonnant dans son oreiller.
« Kô ! Grasse mat' soit pas vache ».
Nioka était pétrifiée. Soudain elle se mit à crier. Doku se réveilla en sursaut et regarda la gamine. Il fixa ensuite son bras qui la retenait toujours. Puis tout s'enchaîna. Il n'eut pas le temps d'enlever son bras que son frère ainsi que son amant avait déjà fait irruption dans la pièce. Et tandis que Homura se précipitait vers l'enfant pour la prendre dans ses bras, Gôjo se mit à le réprimander.
« Dis-moi Doku ! Depuis combien de temps tu fais ça ? Je veux dire ramener des filles à la maison ? Enfin, des filles… Des enfants ».
« Mais… Mais… Gôjo. Je te jure que je ne me rappelle pas l'avoir ramené ».
« Parce que d'habitude tu fais ça sur place, c'est ça ? ».
« Mais je te jure que je ne suis pas pédophile ».
« Homura, je crois qu'on a plus le choix, faut appeler les flics ».
« Mais merde Gôjo, tu pourrais au moins me croire, je suis ton frère ».
Gôjo et Homura se regardèrent, puis fixèrent le pauvre Doku qui avait un visage des plus blême. Ce dernier essayait en vain de se rappeler à quel moment il avait pu déconner au point de ramener une gosse chez lui, dans son pieu alors qu'il avait un copain. L'éclat de rire des deux intrus dans sa chambre le ramena à la réalité.
« Vous trouvez ça drôle ? ».
« Plutôt » Répondit Gôjo.
« Mieux vaut en rire qu'en pleurer » Renchérit Homura.
« Doku, tu ne la reconnais pas ? » Demanda le rouquin.
Doku regarda l'enfant, serrant son oreiller contre lui, puis il secoua vivement la tête en signe de négation.
« C'est Nioka !".
" Nioka ? The Kô's sister ?".
« Affirmatif ».
« Il aurait pu me le dire. Vous m'avez foutu les boules, petits cons ».
« Pas de gros mots devant la gamine » Grogna Homura « T'as faim Nioka ? Je vais te faire à manger ».
Homura sortit de la chambre.
« C'est vraiment Nioka ? ».
« Oui, mais… ».
« Mais ? ».
« Kô n'a pas vraiment réagis en la voyant. Il ne doit pas encore être au courant ».
« Tu veux dire qu'elle ne lui a toujours pas dit ? ».
« Apparemment. En tout cas il ne l'a pas relevé ».
« Dans ce cas, il faudrait prévenir Homura. Histoire qu'il ne gaffe pas ».
« En même temps on est pas entièrement sur que ce soit la même Nioka ».
« On a cas appeler Rasetsuno ».
« Tu n'es pas au courant ? ».
« De quoi ? ».
« Elle est dans le coma depuis plus de quatre jours ».
« Kô ne me l'avait pas dit. C'est pour ça qu'il n'avait pas trop l'air dans son assiette et qu'il était assez irrité ».
« Il ne me l'a pas vraiment dis, je l'ai un peu découvert. Mais il ne l'a pas dit parce que Nî lui a conseillé de ne pas se mêler de cette histoire pour le moment ».
« Nî ? Mais de quoi il se mêle celui-là ? Je le trouve bien trop présent c'est dernier temps ».
« Mieux vaut l'avoir dans notre camp. Il ne sera pas de trop contre Gyokumen ».
« En attendant on à la môme. Bon, je sens que tu vas adorer lui donner un bain ».
À suivre
Réponses aux reviews :
Warriormeuh : Salut ! Contente que cette fic te plaise. Je crois bien que c'esy une des seules qui est autant de succés. Je te souhaite une bonne lecture. Au passage tu es une veinarde, c'est la première fois que je laisserai un chapitre si long, environ 14 pages.
Sahad : Lut ! Nan, toi t'as pas le droit de faire de la balançoire. T'es punie. Voilà la suite ma grande. Gros bisous.
Kamara : Coucou ! l'histoire de la balançoire à finalmeent pris plus d'ampleur que je ne le pensait au départ. Bonne lecture. Kisu.
Gabrielle : Coucou ! Lentement ? Ah ca c'est sur, pendant les vacances j'avance pas du tout, mais là ca devrait reprendre un bon rythme, surtout que j'ai 9 d'economie par semaine et que je me dévoue complétement à cette fic et Révolution². Bonne lecture. Ja ne !
Alia : Salut ! Pas de mal. Comme ca ca t'a peut etre fait plusieurs chapitre d'un coup, non ? Ah oui, t'as raison j'ai fait deux chap dans tout l'été, gomen '.
Une Review ? La suite ? La Corde ? Je vais me pendre ?
Dstine
