Chapitre 10 :
Gôjo sortit de la salle de bain en s'essorant les cheveux. Homura le regarda et sourit.
"J'te préviens la prochaine fois, c'est toi qui lui fais prendre son bain. J'ai failli me noyer ».
« Sûrement pas… C'est son beau-frère qui le fera. Je suis pas fou ».
« Et d'abord, pourquoi c'est moi qui est dû lui faire prendre le bain ? C'est toi qui l'a ramené… ».
« Peut être, mais d'après ce qu'à dit Doku, tu es très doué en matière d'enfant. Il paraît que c'est toi qui faisais prendre le bain à Ririn et Gokû ».
« Peut être, mais j'y ai laissé ma peau plusieurs fois ».
Gôjo regarda la gamine gambader dans l'appartement, se figer face à la baie vitré, et loucher devant toute la ville qui s'étendait devant elle. Homura la détailla, puis fixa Gôjo en secouant la tête.
"Quoi ? ».
« Elle va quand même pas garder tout le temps les même vêtements ? ».
« Fallait y penser quand tu l'as prise avec toi ».
« Peut être mais je peux pas sortir… Je te rappelle que je suis recherché… ».
« Je m'en rappelle très bien. İl est d'ailleurs grand temps que tout cela se termine. Pour ce qui est de la mioche, je m'en occupe ».
« Fais attention !".
Gôjo et Homura se retournèrent vers la porte. Kôgaiji avait encore son sac à l'épaule et sa veste accroché à son bras.
"T'es là depuis longtemps ? ».
« Non, je viens d'arriver. Mais… Pour en revenir à tes projets de shooping, fais attention, ce n'est pas parce qu'elle n'a que 7 ou 8 ans qu'elle n'est pas difficile. Elle reste une fille… ».
« T'as raison Kô, je te laisse t'en charger ».
« Quoi ? Mais pourquoi ? ».
« Bah, t'as l'air de bien t'y connaître ».
« Mais… ».
« Hop, hop, hop, je veux plus t'entendre, et puis tu vas voir, vous aller très bien vous amuser ».
« Hm ».
« Mais ne t'inquiète pas. Je resterais dans le coin. Je sens qu'Homura me truciderais si la mioche revenait avec ne serait-ce qu'une égratignure…".
Kôgaiji prit l'enfant dans ses bras, et qui apparemment, l'aimait déjà beaucoup.
"De toutes façons Gôjo, t'es obligé de venir avec moi ».
« Et pourquoi ça ? ».
« Bah, au niveau goûts vestimentaires… ».
« C'est sur, elle est foutu si c'est toi qui choisis… ».
« Ça veut dire quoi ça ? ».
« Bah rien…".
Gôjo lui fit un grand sourire et prit la môme dans ses bras, et qui commença à se débattre.
"Emmène-la en bas, je dois dire deux mots à Dok' ».
« Ok".
Une fois le rouquin partit, Kôgaiji regarda Homura.
"Elle est très bien ma tenue vestimentaire, non ?".
Homura acquiesça largement sans laisser sortir un son. Était-il possible que Kôgaiji n'ai pas reconnu l'enfant ? Ne connaissait-il pas l'existence de sa petite sœur ?
Homura sortit de ses pensées, attiré par les gémissements de Nioka. İl sortit dans le couloir. Là, il vit son amant, galérant pour faire entrer l'enfant dans la cabine de l'ascenseur. Il prit alors les choses en main. İl attrapa la main de Nioka et monta dans l'ascenseur et l'enfant le suivit docilement. Gôjo en resta sur le pallier tellement qu'il en était déconcerté. İl préféra même bouder et descendre les 7 étages à pieds plutôt que d'aller avec eux. Arrivés en bas, il ouvrit la portière arrière de la voiture pour y asseoir l'enfant, mais il se ravisa et laissa Homura agir.
Nioka se laissait faire. Homura ferma la portière et embrassa furtivement Gôjo avant de retourner dans l'immeuble. Il entra dans l'ascenseur d'où Kôgaiji venait juste de sortir. Leurs regards se croisèrent puis Homura appuya sur le bouton 7. Les portes se refermèrent. Soudain, le brun appuya sur le bouton du rez-de-chaussé. Kôgaiji sourit et lui tendit une carte qu'il tenait serrée entre son index et son majeur. Les portes se fermèrent une fois de plus et Homura s'appuya contre la paroi vitrée.
İl entra dans l'appartement, se laissa tomber sur le canapé, laissa la carte à côté du téléphone et ferma les yeux. İl pensa alors à Shien. A Shien et à tout ce qu'il allait devoir entreprendre de faire… Et ça ne lui plaisait pas. Sa situation actuelle non plus, ne lui plaisait pas. İl en avait marre. Et Gôjo aussi. İl voulait récupérer son appartement, son intimité, ses moments de solitudes, ses livres… Tout ce qui faisait qu'il se sentait libre… Liberté… Il voulait sa liberté. La récupérer.
İl sentit un courant d'air et un bruissement de papier. İl ouvrit les yeux et regarda à son côté. Doku vêtu d'un simple jean encore ouvert, serviette autour du cou, fixait la carte.
"Tu vas l'appeller ? ».
« Je ne sais pas. Tu en penses quoi ? ».
« Perso, j'ai horreurs qu'on vienne fouiner dans mes affaires, alors dans ma tête… Cependant, j'ai déjà eu recours à Sanzô, c'est quelqu'un en qui on peut avoir confiance. Ce qu'il voit, il le garde pour lui. Et quand il sait que ça devient trop dangereux pour lui ou pour d'autres, alors il efface ses propres souvenirs. Tu peux lui faire confiance ».
« Oui, peut être… Mais… Je ne peux pas choisir pour Shien ».
« SHIEN ! SHIEN !SHIEN ! » S'emporta Doku, « Tu n'as que se prénom à la bouche. Et mon frère tu y pense ? Il ne dort plus tellement qu'il crève de trouille à l'idée que tu ne retournes avec. A l'idée de se faire remplacer par quelqu'un avec qui il n'y a soit disant plus rien. Shien il est tranquille lui ».
Excédé, Doku quitta la pièce et s'enferma dans sa chambre. Homura l'entendit frapper dans les murs, jurer, pester, puis la porte s'ouvrit de nouveau. Le brun attrapa sa veste et regarda Homura. Ce dernier baissa les yeux. Dokukakuji grogna et claqua la porte d'entrée.
Homura se mordit la lèvre inférieure. İl décrocha le téléphone et composa le numéro indiqué sur la carte de visite. L'interpellé décrocha dès la première sonnerie, ce qui fit sursauter Homura qui raccrocha tout de suite.
İl attendit quelques minutes puis composa le numéro une seconde fois.
« Zenon à l'appareil… Allô ?… Allôôôôôô ?… Homura ? ».
« Ha… Hai ».
« Enfin décidé ? ».
« Ha… Hai ».
« Bien ! Quand ? ».
« … ».
« Si tu me re dit "Hai", je te bute ».
« Maintenant ».
« J'arrive ».
Le blond raccrocha. Homura se détendit alors. İl venait de faire la démarche et c'est ce qui avait était le plus dur. Maintenant, tout aller s'enchaîner. Il ne pourrait plus reculer. Zenon ne lui pardonnerait pas. Gôjo non plus et Dokukakuji encore moins. Il venait de s'engouffrer dans une allée à sens unique qui ne possédait plus aucun carrefour désormais. Plus aucun carrefour vers une fuite possible. İl ferma les yeux et attendit.
Zenon arriva au bout d'une demi heure. İl écrasa sa cigarette dans le cendrier à l'entrée et s'approcha d'Homura.
"Y a quelqu'un ? ».
« Non, je suis tout seul ».
« Tant mieux. Ça va simplifier les choses. Es-tu entièrement consentant ? ».
« Oui ».
« Sur ? Qu'on se tape pas une séance pour rien ».
« Oui ».
« Bon, je t'explique. Je vais entrer dans une partie de tes souvenirs. Seulement, aucun accès ne m'y saura autorisé si dans ton esprit ce n'est pas clair. En gros, si tu n'accepte cette méthode que parce qu'on t'y force, ça n'apportera rien de bon ».
« T'as vu Doku ? ».
« Oui. Alors ? ».
« Je veux le faire pour moi. Pour retrouver ma liberté ».
« Bien. Je dois remonter à combien de temps ? ».
« 2 à 3 semaines. Je ne sais plus trop. C'est loin ».
« Ok… Tu vas t'allonger et te détendre. On est de vieux amis. Tu as confiance, non ? ».
« Hai ».
« Parfait ».
« Attend ! ».
« Quoi ? ».
« Je… Rien ne sortira d'ici, n'est ce pas ? ».
« Non, rien. Enfin, pas plus que ce qui est nécessaire. J'enregistre pour le juge. Et tout ce qui ne le concerne pas sera effacé. Personne à part le juge et moi ne saura ce que tu as dit. Tout comme ma visite. Elle restera inconnue pour tous excepté toi, Sanzô, Doku, Kô et moi ».
« Ok ».
Homura commença à se relaxer. Doucement, sous les paroles de son ami, il s'endormit. Zenon remonta jusqu'à l'escapade en moto sans aucuns problèmes. Puis en remontant un peu plus tôt, il arriva à la veille de l'incident. Zenon haussa un sourcil. C'était étrange. İl arrêta l'hypnose et s'alluma une cigarette. İl se leva, marcha un peu et fixa la rue. Homura se redressa et regarda son ami, attendant le verdict.
"Alors ? ».
« Rien. Y a rien. Pas une trace. Nada. Niet ».
« Et ça s'explique comment ? ».
« Ça s'explique pas. Faut appeler Sanzô ».
« Attends… Dis moi ce qu'il se passe ».
« Il se passe qu'il est totalement anormal qu'un moment de ton inconscient soit effacé ».
« J'ai peut être trop attendu… ».
« Non, il resterait toujours une bride. J'appelle Sanzô ».
Zenon appela le moine. Ce dernier arriva une demi heure plus tard avec toute la grâce qui lui était donné: Robe beige avec le sutra de travers, coiffure fixé au gel laissant échapper un épi, yeux de coquer rougis et clope au bec. Le blond fit quelques pas et écrasa sa cigarette à côté de celle de Zenon. Homura déglutit. Sanzô n'avait pas la dégaine type du gars qu'on aime voir fouiller dans sa cervelle. Une petite animation défila dans son esprit. İl voyait Sanzô qui jurait, courir avec un revolver dans une main et une bouteille de Whisky dans l'autre avec quelques cartes de jeu qui s'échappaient de ses manches…
"Ce gars doit vraiment fouiller mon inconscient ?" S'interrogea Homura.
"Quel est le problème ?" Interrogea Sanzô.
« Y a rien sur l'accident ».
« L'accident ? Quel accident ? Il ne s'agissait pas d'un viol ? ».
« Enfin, si. Là, n'est pas le problème, y a rien. Rien du tout ».
« Sur ? ».
« Certain ! Je ne comprends pas ».
Sanzô retroussa ses manches. Le sourire qui avait de collé aux lèvres fit frémir Homura.
"Sanzô ? ».
« Quoi ? ».
« Pourquoi tu souris ? ».
« Ça fait 14 ans que je n'ai pas eu l'occasion d'utiliser cette méthode. On va voir ce qu'il en reste ».
« C'est pas dangereux au moins ? ».
« Mais non. Faut pas être froussard ».
Zenon resta à l'écart le temps de l'intervention. Il observa son maître. İl ouvrait d'innombrables portes dans l'esprit du brun endormis. Les chemins qu'il se frayait étaient pareils à des labyrinthes, et c'était dans ce genre de cas que l'on se rendait compte que le client ne simulait pas son sommeil. Au bout de 10 minutes, Sanzô arriva là où il voulut. Le jour de l'incident.
OoO
Homura ouvrit les yeux. Sanzô fumait sa cigarette en fixant le ciel et Zenon triturait son bandage qu'il avait retiré. Ce dernier leva les yeux vers Homura et ses joues prirent une teinte rosée. Sanzô se retourna. Le brun avait l'esprit embrumé. Quelques brides d'une "nuit" avec Shien lui revenaient en mémoire. Mais il ne savait pas quand.
Sanzô inspira longuement sur sa cigarette.
"Homura, je peux t'assurer qu'il ne s'agit en aucun cas d'un viol… Ou alors c'est ce que vous avez fais pendant près de trois ans".
Homura baissa les yeux, gêné. Pas par la phrase, mais plutôt à l'idée que le blond est sondé sa mémoire et sûrement entendu des choses. İl avait lu dans un livre que sous l'hypnose, les patients racontent ce qu'ils ont vécu avec une description parfaite.
"Si c'est pas un viol, c'est quoi ? ».
« Je ne sais pas trop. Disons que ton esprit était manipulé. İl n'y a pas beaucoup de personnes capables de faire ça. Tu... Tu as été manipulé après tes… Ébats dirais-je ».
« Je… Je n'étais pas conscient ».
« Peut être, mais tu étais inconsciemment consentant puisque tu étais au dessus… Homura cesse de rougir et de prendre tes airs de jeunes vierges effarouchées. Ça ira plus vite. Donc inconsciemment tu étais consentant. Et c'est seulement après que…Tu as été manipulé ».
« Comment ? ».
« A un moment où tu as ouvert tes portes… Baissé tes barrières… Y a pas 36 moments ».
« … ».
« Tu était seul dans la chambre avec Shien. İl n'y a pas non plus 36 hypothèses. Est-ce que tu connaissais à Shien des… Envie de contrôler quoi que ce soit ? ».
« … Non, je ne crois pas… Il lisait beaucoup et ne parlait pas énormément ».
« Des livres sur l'hypnose ? ».
« Non, sur l'isotérie ».
« Où sont ses livres ? Comment se les aient-ils procurés ? ».
« Ils sont chez moi, et je ne sais pas comment il les a eu ».
« Kôgaiji ira voir ».
« Sanzô, est-ce que ça veut dire que Shien est… ».
« Coupable ? Non pas forcément… Mais… Ne crois jamais tous tes proches innocent, tu te condamne toi-même ».
« Mais Shien est… Il était calme… Il ».
« Tu l'as dit toi-même, il ne parlait pas beaucoup. Tu ne sais donc pas ce qu'il pensait. Où en était votre relation ? ».
« Finit. C'était finit. İl devait prendre ses affaires. C'est pour ça qu'il était chez moi. Mais je ne comprends pas ce qu'il s'est passé. Je ne pouvait pas être consentant et encore moins conscient pour faire ça ».
« Pourquoi ? ».
« Je venais d'apprendre qu'il m'avait trompé durant plus de 4 mois avec une femme ».
« Qui ? ».
« Gyokumen ».
« La mère de Ririn ? ».
« Hai ».
« T'es pas gaté. Mais ça explique plusieurs choses. Notamment la présence de livre ésotérique chez toi… Elle en a un bon nombre d'après ce que m'a dit Kô ».
Un blanc s'installe dans la pièce. Sanzô tira sur sa cigarette jusqu'à ce que la braise arrive au filtre.
« Homura ! Tu as fais le plus dur. Je crois que tu peux avoir un conscience quasi-tranquille jusqu'au procès ».
« Quasi ? ».
« Si Shien ne sors pas de son état de coma d'ici le procès, c'est que son état ce sera aggravé. Et dans ce cas, il n'y aura plus rien qu'on puisse faire ».
« Le procès est pour quand ? ».
« Dès qu'on arrivera à donner tous les dossier au juge. Si elle ne répond pas, ce sera un autre, un par défaut. Puis avant ça, faut qu'on est 'mit' la main sur toi ».
« Et qui est ce juge à qui vous devez transmettre le dossier ? ».
« La mère de Kô. Rasetsuno ».
« Je suis vraiment vernis ».
« Pourquoi ? ».
« Mes deux seules chances d'être proclamés innocent sont dans le coma ».
« Rasetsuno ? Dans le coma ? ».
« Oui, je l'ai vu hier ».
« Bon dieu. Je crois que ça va être la guerre. Le juge par défaut et Gyumao. Le mari de Gyokumen ».
« Mais… ».
« Il ne doit pas être au courant. Je ne pense pas que sa femme vienne se venter de ses activités extra-conjugal… ».
Sanzô prit une cigarette, Zenon fixa son bandage et Homura se massa les poignets. L'absence des chaînes le démangeait. Et malgré lui il pensa qu'il allait bientôt les récupérer. Gyokumen était une femme vraiment horrible. İl devait certainement posséder quelque chose qui l'eut intéressé pour qu'elle s'en prenne comme ça à plusieurs personnes, les plongeants dans le coma.
Il eu une pensée pour Nioka. Cette gamine allait devoir attendre que sa mère sorte du coma. Mais quand ? Dans combien de temps ? Et où serait-elle en attendant ? Kôgaiji ne pourrait-il pas la récupérer ? Après tout, il était majeur et son frère. Encore faudrait-il qu'il le sache.
Zenon et Sanzô rangèrent leurs affaires. İls étaient présent depuis plus de 2 heures. Les autres n'allaient plus tarder. Une fois la porte refermer, Homura s'allongea sur son lit et ferma les yeux. Les larmes arrivèrent toutes seules. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas pleuré, et ici, c'était des larmes de rage.
Une petite personne vint se boudiner contre lui et ne bougea plus.
Quand tout cela allait-il se terminer ?
Récupérerait-il un jour sa liberté qu'il aimait tant ?
Il ne le savait pas. İl resserra son étreinte autour de l'enfant et écouta les voix venant des divers endroits de l'appartement. La soirée s'étendit tard dans la nuit. Les portes claquèrent, les voix diminuèrent, mais malgré tout ça, il resta tout seul avec l'enfant.
À suivre
Réponses aux reviews :
Kamara : Histoires ficelé ? Si on veut. En tout cas, voici la suite, j'espère qu'elle te plaira. Elle est un peu courte mais la suite devrais arriver le week end des vacances normalement. Kisu.
Gabrielle : Voici la suite.
Sahad : Voici la suite et non tu ne peux pas t'occuper de Kô ! Y a Doku qui est là pour ça ! Gros kissous ma Sahad d'amour.
Une Review ? La suite ? La Corde ? Je vais me pendre ?
Dstine
