Chapitre 12 :

Homura se réveilla vers 8 heures. Il n'arrivait plus à dormir. Cela faisait une semaine qu'il appréhendait cette journée. Ses mains tremblaient et même regarder Gôjo dormir ne l'apaisait pas. Il se dégagea de son lit le plus doucement possible pour ne pas réveiller son amant et sortit de la chambre.

Il entra dans la cuisine, ouvrit le frigo, le referma, le rouvrit et sortit une brique de lait. Il la regarda puis la rangea de nouveau dans le frigo. Il partit s'asseoir devant la télé, zappa les chaînes une à unes, éteignit la télé. Il commença alors à tourner en rond dans le salon. Encerclant le canapé.

« Tu me donnes mal à la tête » Déclara Gôjo à la sortie du couloir.

Homura sursauta.

« Tu m'as fait peur ».

« Désolé. Arrête de bouger comme ça ».

« Je peux pas ».

« Tu paris ? ».

Gôjo l'attrapa par la nuque et le bloqua contre lui et l'embrassa. Le brun se calma et se détendit.

« Tu vois ? ».

« Hn ».

Mais quelques secondes après il recommença. Il se dégagea des bras du rouquin et reprit ces horripilants pas.

« Mais arrête de stresser comme ça, tu deviens flippant ».

« Si tu crois que c'est facile ».

« Et tu baisse d'un ton. Tu ne te défoules pas sur moi » Gueula Gôjo.

« Pardon » Lâcha Homura en baissant la tête.

« Je ne t'en veux pas. Mais de quoi tu as peur ? Hier encore tu disais que tu connaissais Shien ».

« Mais… Je sais plus… J'y arrive pas, c'est plus fort que moi ».

Homura s'assit sur le canapé et Gôjo vint s'installer derrière lui.

« Tu veux un chocolat chaud ? ».

Homura secoua la tête. Gôjo soupira.

« Je vais te préparer un chocolat ».

Sur ces mots il se leva. Homura le retint par la manche et l'implora des yeux.

« Non, reste avec moi ».

« Je pars que 2 minutes. Homura calme-toi ».

Homura lâcha le bras du rouquin. Et baissa les yeux. Gôjo ébaucha un sourire, attrapa le menton d'Homura et l'embrassa doucement.

Puis il partit à la cuisine et prépara deux tasses de chocolat chaud. Entre temps, Dokukakuji fit son apparition. Il regarda d'abord ses pieds.

« Go ! ».

« Quoi ? ».

« Excuse-moi pour la dernière fois ! ».

« Tu dors pas ? ».

« Non, j'ai pas bossé cette nuit, mais n'évi ».

« Pourquoi t'es pas allé bosser ? ».

« Je suis pas allé bosser de la semaine parce que comme je me suis énervé la semaine dernière, je me suis défoulé sur un client, du coup le patron m'a refilé ma semaine ».

« C'est chaud d'être videur ».

« Gôjo » Insista le brun.

« Oui, c'est bon, j'accepte tes excuses ».

« Merci et… Un petit conseil, parce que je crois qu'Homura est bien stressé ».

« Pas qu'un peu ».

« Prends un bain avec lui. Juste pour vous relaxer. C'est génial ».

« Thanks pour le conseil ».

Gôjo prit les tasses et les emmena dans la salle de bain. Il les posa à côté du lavabo et ouvrit les robinets pour remplir les bains. Il vint chercher Homura et s'aperçu que Kôgaiji avait du dormir ici. Ce dernier le salua poliment. Cela faisait une semaine que ni lui, ni Dokukakuji n'avaient mis les pieds ici, de peur de s'en prendre une par le rouquin qui été bien sur les nerfs depuis qu'il avait apprit la date du procès.

Les deux amants s'enfermèrent dans la salle de bain. Homura se glissa doucement dans l'eau brûlante de la baignoire. Gôjo se glissa juste derrière lui et lui tendit sa tasse.

Peu à peu Homura se relaxa. Il but son chocolat chaud puis commença à somnoler contre le torse du rouquin.

OoO

Kôgaiji frappa doucement à la porte et passa la tête par l'entrebâillement.

« Gôjo, vous allez peut être sortir, non ? Ça fait déjà deux heures que vous êtes là. Vous allez vous rendre malade ».

« J'ai pas vu le temps passer. On sort ».

Kôgaiji disparu et Gôjo passa doucement sa main sur la joue de son aîné. Celui-ci ouvrit les yeux, bougea un peu et frissonna. Le rouquin se rendit compte que l'eau avait quitté la température « tiède » depuis un bon moment. Ils sortirent de l'eau et s'enroulèrent chacun dans une serviette que Gôjo avait prit soin de mettre sur le radiateur.

Ils s'habillèrent et quittèrent la salle de bain. Homura, fatigué par sa sieste se recoucha sur le canapé. Gôjo sourit puis vint s'allonger à son côté. Au moins quand il dormait, il ne stressait pas.

« Eh les deux loques, faut se préparer » Dit Dokukakuji en secouant légèrement son frère.

Gôjo ouvrit un œil brumeux et regarda son frère sans vraiment comprendre.

« On a rendez-vous à 14 heures je te rappelle. Alors venez manger, après vous vous habillez et on y go. Allez, hop, hop, hop » S'activa Doku en frappant dans ses mains.

Puis le brun retourna à la cuisine, se coller à Kôgaiji qui faisait cuir des pattes. Gôjo les regarda quelques secondes puis réveilla Homura en posant ses lèvres sur sa nuque. Le brun ouvrit les yeux et se redressa. Il fixa Gôjo.

« J'ai peur » Déclara-t-il.

« Moi aussi » Répondit-il avant de l'embrasser.

Puis après un nouveau rugissement de Dokukakuji, ils se décidèrent à rejoindre leurs aînés à la cuisine. Ils mangèrent tous sans trop d'appétit, Homura encore moins que les autres.

Un rapide passage à la salle de bain s'imposa pour Homura qui se plongea la tête dans de l'eau froide. Puis il partit enfiler le costume de pingouin que Dokukakuji lui prêtait pour l'occasion.

Il se regarda dans la glace, essaya de sourire puis se remit à tirer la gueule. A quoi bon s'habiller comme ça si c'était pour aller en prison deux heures plus tard ?

Kôgaiji entra alors dans la chambre.

« Homura... » Le brun jeta un œil dans sa direction pour lui montrer qui l'écoutait « Je sais que tu as peur, alors sache que ma mère, tu sais, c'est elle la juge, fera tout le plus justement possible… Et tu as l'un des meilleurs avocats. Enfin, une des meilleurs avocats de toute la région. Maître Kanzeon ».

« Je ne veux pas être déclaré innocent si je ne le suis pas ».

« Il n'y aura aucune triche. Mais sache que si tu es innocent, tu n'as rien à craindre. Et si tu es coupable, les sanctions ne seront pas horribles. Ma mère à toujours su adapter les peines ».

« Je reste quand même accusé de viol ».

« C'est vrai. Mais ne stress pas. Ça se passera bien, tu verras ».

« Qu'est ce que tu en sais ? ».

« J'ai vu Shien avant-hier ».

Sur ces dernières paroles le rouquin sortit de la chambre. Homura sentit de l'espoir revenir. Mais même si une semaine auparavant, il avait dit avoir confiance en Shien, il se rappelait que celui-ci pouvait être une vraie teigne.

Cependant, il sortit de la chambre assez serein, calmé par les paroles de l'inspecteur. Mais le trajet jusqu'au tribunal se passa sans une parole, sans même un regard. Il avait juste sa main serrée dans celle de Gôjo qui regardait droit devant la route qui défilait.

Kôgaiji se gara sur le parking du tribunal. Juste avant d'ouvrir la portière de la voiture, Homura sentit son cœur le serré. Peut être était-ce la dernière fois qu'il verrait le jour librement. Gôjo lui serra plus fortement la main et il revint à la réalité. Ils descendirent tous deux de la voiture. Une grande femme mince aux longs cheveux bruns, habillée dans une longue robe noire, suivi par une sorte de garde armée, elle serra Gôjo dans ses bras et s'approcha d'Homura et lui tendit la main avec un grand sourire.

« Bonjour, je suis maître Kanzeon ».

« Bonjour maître » Répondit Homura les pensées troublées à la pensée que ce soit l'ex de son petit ami qui le défendent.

« Ne prête pas attention au guignol qui me suis. Il n'est là que pour faire peur. Même si c'est loupé ».

Homura jeta un œil sur ledit garde. Celui-ci avait grognait lorsque la femme l'avait traité de « guignol » et elle avait raison, il n'avait pas l'air bien dangereux.

Kanzeon attendait quelqu'un, cela se voyait aux œillades qu'elle lançait régulièrement vers l'entrée du tribunal. Une femme fit son apparition. Bien plus grande que l'avocat. Elle se dirigea vers eux. Serra fortement Kôgaiji dans ses bras, embrassa chaleureusement Kanzeon, brima Doku, serra la main de Gôjo et regarda Homura.

« Alors c'est toi qui a prit soin de ma gosse ? ».

« Oui ».

« Merci ».

« Je vous en prie ».

Il y eut un léger blanc, puis une voiture entra sur le parking. Nî au volant, à l'arrière, Hakkaï entouré par Gyôkumen et Shien. A la vue de ce dernier, Homura se retint de sourire sentant le regard de Doku fixé sur lui, et Gôjo quant à lui se raidit d'une façon peu discrète.

« Bien, je crois que ça va être l'heure. Y allons-nous ? ».

Rasetsuno partie devant et le troupeau la suivi.

Gôjo, Kôgaiji, Dokukakuji et les touristes s'arrêtèrent aux niveaux des bancs. Homura, Shien et Gyokumen, eux, suivirent Hakkaï dans la salle arrière du tribunal.

Hakkaî retira les menottes des poignets de Gyokumen et l'emmena à sa place d'accusé, laissant seuls les deux anciens amants.

Ces deux derniers se fixèrent sans rien trouver à se dire. L'épreuve était plus forte que les mots. Homura pensait plus que jamais à Gôjo et avec la possibilité de finir sa vie en prison. Il valait mieux qu'ils s'abstiennent de parler.

Hakkaï revint dans la pièce et emmena Homura, sur le banc des accusés lui aussi. Et enfin, il vint chercher Shien qui lui, s'assit sur le banc des « victimes ». Hakkaï quant à lui, vint s'asseoir juste derrière les accusés aux côtés du jury.

Lorsque Rasetsuno entra dans la salle, le brouhaha s'arrêtât net. Elle s'assit à sa place et contempla les accusés. Puis le jury. Puis les avocats. Elle rassembla ses mains et entrecroisa ses doigts. Elle inspira à fond.

« Tout d'abord, je me dois de vous apprendre que cette affaire se déroulera en deux jours. Les faits ne pouvant être jugés en une simple après-midi. L'affaire sera soumise aux jurys qui délibéreront durant la soirée et nous aurons les réponses demain matin. Donc, nous allons exposer les faits. Homura X., ici présent est accusé de viol sur Shien Y. à la fin de leur relation ».

« Mon client affirme avoir été manipulé par hypnose » Déclara Kanzeon en se relevant.

« Nous tiendrons compte de ce détail, soyez-en sur. Mais nous aurons besoin de l'expérience de Genjô Sanzô sur ce domaine. Maître Sanzô, s'il vous plait, veuillez-nous éclairer ».

Gôjo réalisa alors qu'il n'avait pas vu le blond et qu'il ne s'en était pas inquiété. Sanzô se leva. Il était aux côtés de Kanzeon, lui aussi dans sa robe noire. Il commença par jurer ne dire que la vérité et rien que la vérité. Il expliqua alors l'hypnose réalisée.

« Il a fallu passer par de nombreuses portes dans l'esprit du client de maître Kanzeon pour comprendre le pourquoi du comment. Il est tout à fait plausible que Homura X. est était sous l'effet d'une hypnose ou autre ».

« Merci maître Sanzô » Le moine se rassit. Rasetsuno se tourna vers un autre blond, opposé à Genjô Sanzô.

« Maître Konzen… S'il vous plait ».

Le blond se leva, jura de ne dire que la vérité et rien que la vérité. Puis commença à défendre sa partie.

« Ma cliente, Gyokûmen Z. plaide coupable. Elle déclare avoir fait appel à l'hypnose ».

« Dans quel but ? Que recherchait-elle ? » Demanda Kanzeon.

« Il faudra le lui demander. Mais madame la juge, vous devrez tenir compte de sa plaidoirie ».

« Bien sûr. Merci maître Konzen ».

Le blond se rassit après avoir lancé un regard en coin à Sanzô, qui n'échappa pas à la moitié du public dont Gôjo, Dokukakuji et Kôgaiji faisaient partie.

Rasetsuno appela Gyokumen à la barre. Kanzeon se leva et s'approcha d'elle.

« Gyokumen Z., vous plaidez coupable du pseudo-viol de Homura X. sur Shien Y. est-ce exact ? ».

« Oui ».

« Vous entreteniez alors avec Shien Y. ici présent une relation depuis plus de 4 mois, c'est exact ? ».

« Oui ».

« Quelles pouvez donc être vos motivations pour un tel acte ? ».

« … Je… » Gyokumen sembla chercher ses mots. Elle regarda Shien « Je désirais être sur de voir Homura loin de Shien définitivement. Et le mieux aurait été qu'il soit condamné ».

« Alors pourquoi avoir plaidé coupable ? ».

« Je ne peux continuer à vivre avec ce souvenir ».

« Merci » Déclara Kanzeon en retournant s'asseoir.

« Gyokumen Z. vous pouvez vous rasseoir. Maintenant, le jury va se concerter et nous fera part de sa réponse demain à 17 heures 30. En attendant, Homura X., Shien Y., Gyokumen Z. vous passerez la nuit en cellule. Fin de l'audience ».

Les badauds furent les premiers sortis. Kôgaiji s'était éclipsé pendant l'interrogatoire de Gyokumen. Gôjo s'avança vers Homura qui discutait avec Hakkaï qui lui mettait des menottes.

« A demain Hom' » Dit Gôjo en embrassant Homura « T'inquiètes, c'est bien partit, et Kanzeon est la meilleure ».

Puis le rouquin rejoignit son frère. Dehors, ils virent Kôgaiji bataillant pour retenir un homme qui semblait piqué à vif et qui jurait.

Dokukakuji vint se poser juste derrière Kôgaiji, ce qui eu l'effet de calmer tout de suite l'homme. Pour une fois, le brun fut fier d'avoir une tête et demi de plus que son amant.

« Monsieur Gyumao Y. Vous ne pourrez pas approcher votre femme avant la fin du procès, alors cela ne sert à rien de l'apostrophait comme cela au milieu de la place. D'autant plus qu'il y a un grand nombre de journalistes, donc ce serait le moment de vous faire oublier, je ne pense pas que vous puissiez vous accorder un scandale ».

L'homme grogna, cracha au sol et s'engouffra dans sa voiture sans permis. Gôjo suivit son frère jusqu'à la voiture et resta devant la portière.

« Eh quoi ! » Grogna Doku « Tu veux quand même pas que je t'ouvres la porte ? ».

Le rouquin tourna les talons et partit vers une grande avenue. Dokukakuji sortit en catastrophe de la voiture et ouvrit la portière arrière.

« Gôjo c'est bon, fais pas la gueule, regarde, je te l'ouvre. Là, tu vois ? Elle est ouverte et elle n'attend que toi. Gôjoooooooooooooooo ! ».

Dokukakuji jeta un regard désespéré à son petit ami qui regardait son frère disparaître dans une ruelle.

« Laisse Doku, il a besoin d'être tranquille ».

Le brun acquiesça et remonta en voiture.

Gojô, quant à lui longeait les rues. Il n'avait pas envie de rentrer chez lui. Pas envie de dormir seul. Pas envie de passer la soirée avec les deux tourtereaux alors que son petit ami était en cellule pour la nuit.

Allez chez Kanzeon n'était pas une très bonne idée. Peut être que Kenren l'hébergerait. Ils avaient été des potes de très longues dates. Surtout au collège, dans leur période de petit merdeux. Il l'avait croisé récemment… Peut être… Après tout il était celui qui le connaissait le mieux. Il sortit son portable et composa le numéro.

/Allô /

« Kenren ? ».

/ Gojô, qu'est ce qui me vaux le plaisir de ton appel /

« Bah…Tu veux pas sortir boire un verre ? ».

/ Oulà, c'est pas la grande forme toi. Je suis seul ce soir, Tempô est pas là, je descends et je te rejoins à « l'ancien »/.

« Merci ».

Gojô se retourna sur ses pas et partit en direction de « l'ancien » bar de sa jeunesse où ils avaient rencontré la plus grande moitié de leurs conquêtes, là où ils finissaient leurs nuits quand ils étaient trop bourrés pour rentrer, là où ils avaient mis à l'épreuve et scellé leur amitié.

Il se posa à une table en terrasse. Commanda un diabolo menthe et attendit son ami de toujours. Il se rappelait le jour de leur rencontre. Beaucoup croyait qu'ils étaient frères. Ou cousin, mais qu'ils étaient de la même famille. Lorsque certains parlaient du « frère de Gojô », beaucoup pensaient d'abord à Kenren plutôt qu'à Dokukakuji.

Gojô voulut rencontrer ce Kenren et lui éclatait le portrait. Il ne supportait pas l'idée que les filles le comparent à un autre. Il était le plus beau, point. Il n'y avait pas de « il est aussi beau ». non, non, non et non, que dalle. C'était lui le meilleur. Et puis quand il l'avait eu en face de lui… Il n'avait pu se résoudre à le cogner. Il ne pouvait pas frapper son propre reflet.

Ils avaient passé une après-midi à remonter tout l'arbre généalogique pour chercher un lien, une quelconque réponse à une telle ressemblance. Mais rien. Ils se ressemblaient et c'était tout. Puis au fil des années, ils ne prêtaient plus attention à cette ressemblance. Après tout, les filles savaient faire la différence. Gojô avait les cheveux longs et Kenren assez court.

Un claquement de doigt tira Gojô de sa rêverie.

« Eyh ! ».

Gojô se leva et étreignit son 'frère'. Le serveur arriva et reconnu le duo.

« Bah merde alors ! Gojô je t'avais pas reconnu. Ça fait un bail que je vous avez pas vu les frangins » Beugla le serveur. « Faut fêter ça. Je vous serre mon cocktail spécial ».

Les deux rouquins se rassirent et se sourirent.

« Il a pas changé ! » Dit Kenren.

« Non, il changera jamais. Il est toujours aussi enthousiaste. Ce bon vieux Komyo » Rétorqua Gojô.

Le vieux Komyo sortit de nouveau du bar et apporta un plateau avec deux somptueux verres à cocktail superbement décoré par la boisson qu'ils contenaient. Il enleva le diabolo des mains de Gojô.

« Allons Gojô, tu vas pas prendre ce jus de mauviette, tiens ! Bois-moi ça, tu m'en diras des nouvelles. Tiens Kenren, pour toi aussi ».

C'est ainsi que les deux rouquins n'eurent pas le choix et durent goûter au succulent cocktail que leur tendait le tavernier. Ils le burent d'une traite, comme dans leurs jeunesses. Komyo éclata de rire lorsqu'il vit les yeux des deux jeunes sortirent de leurs orbites.

« Eyh ! J'vous l'avais dis, c'est pas du jus de gnognotte. Allez, j'vais vous en faire un autre ».

Gojô allait protester mais Kenren l'arrêtât.

« Tu pourras pas l'arrêter, ça fait un bail qu'on est pas venu, il est euphorique ».

« Hn, j'ai vu ».

« Bon alors, qu'est ce que tu racontes ? ».

« Boah… Pas grand-chose ».

« J'ai appris que tu n'étais plus avec Kanzeon. Ca fait longtemps ? ».

« 7 ou 8 mois. C'est vrai que j'ai vraiment pris le temps de venir te voir. Excuse-moi ».

« Pas grave. Et pour tes études ? ».

« Je sais toujours pas. Pour le moment, je crois que je vais aller rejoindre Dokukakuji en tant que videur en boîte… Et après… ».

« T'es pas fait pour être videur. Tu veux que j'obtienne un poste pour toi ? Tu serais doué en journalisme ».

« Ça veut dire quoi ? ».

« Tu as du flaire. Tiens d'ailleurs, demain, je dois aller faire le résumé d'un procès ».

« Celui qui a commencé aujourd'hui ? ».

« Ouais. Il finis demain matin ».

« Non, demain après-midi vers 17 h 30 ».

« Ah bon ? Comment le sais-tu ? ».

« J'y assiste ».

« Qu'est ce que tu as fais ? ».

« J'y assiste en tant que « curieux ». C'est mon copain qui est sur le banc des accusés… Ken' pourquoi tu as un regard si débile avec un sourire si con ».

« Monsieur jamais-d'hommes-dans-mon-lit a un copain ? ».

« Oh c'est bon ».

« Faudra que tu me le présente ».

« Ouais, ouais, on verra. Faut déjà qu'il sorte du tribunal avec l'acquittement ».

Komyo les interrompit et s'assit à leur table. Il déposa trois verres et les regarda. Ils prirent des nouvelles des uns des autres tout en enchaînant les cocktails trompeurs. Au bout de deux heures, Gojô commença à tourner de l'œil. Kenren décida qu'il était temps de rentrer.

« Komyo c'était un plaisir, je te dois combien ? ».

« Rien du tout, je suis heureux de vous voir. Revenez plus tôt ».

« Ok. J'emmène cette vielle loque ».

« Il fut un temps où il tenait plus l'alcool ».

« Il fut un temps où tes cocktails était moins alcoolisé ».

« C'est vrai » Rigola le tavernier.

Kenren prit Gojô par la taille, passa un bras sur ses épaules et l'entraîna vers la sortie. Après avoir fais une quinzaine de pas, il décida que Gojô dormirait chez lui parce que ce serait trop dur de le ramener jusqu'à chez lui.

Il déposa donc son fardeau sur le canapé, s'effondra à moitié dessus à cause du poids qui l'invita. Il arriva à se dégager des bras de son ami et rabattit une couverture sur celui-ci. Puis il partit s'affaler sur son lit. Un sourire aux lèvres.

OoO

Gojô ouvrit un œil vaporeux et observa le décor. Il se redressa doucement et attrapa sa tête entre ses mains, comme si la touchait allait atténuer la douleur qui le lançait.

Il aperçu Kenren affairé à la cuisine.

« On est chez toi ? ».

« Ouaip, t'étais trop lourd pour que je te ramène chez toi. Y a 7 ou 8 ans pas de problème, tu bouffais pas, mais là, c'est plus trop le cas ».

« Hm. Il est quelle heure ? ».

« 15 heures. Viens manger. Après on passe vite fait à mon bureau pour voir si on peut t'offrir quelque chose de mieux que videur et ensuite on fonce au tribunal. Ça te va ? ».

« Ouais ».

Gojô se leva doucement, il prit le verre que Kenren lui montra et l'avala d'une traite. Il détestait l'aspirine, mais arrivait avec un mal de crâne à un tribunal ou pour se faire embaucher ne faisait pas très sérieux.

Ils mangèrent la pizza que Kenren avait faite cuir.

« Il est pas là Tempô ? ».

« Non, il est parti depuis une semaine. Il doit revenir ce week-end ».

« Ok ».

Kenren mit les assiettes dans l'évier où s'accumulait déjà un bon nombre de couvert. Il était grand temps que Tempô rentre. Kenren et l'ordre ne faisaient pas bon ménage.

Ils sortirent de l'appartement. Gojô avait un pas chancelant, mais il arriva entier jusqu'au lieu de travail de son ami. Celui-ci l'abandonna quelques minutes, le temps d'aller parler avec son patron. Un quart d'heure plus tard, l'homme reçu Gojô. Il avait un regard lubrique, de longs cheveux blonds attachés en une queue de cheval et une boucle d'oreille en haut de l'arcade.

« Bonjour Gojô. Je suis Kurudo. Je vais faire confiance à mon meilleur journaliste, Kenren et je te prends à l'essai. Tu vas aller t'occuper de l'affaire qui est en cour au tribunal ».

Après quelques mises au point avec Kurudo, Gojô sortit du bureau et rejoignit Kenren et ensemble ils partirent vers le tribunal.

L'audience débuta à 18 heures. Entre temps, Gojô et Kenren avait dévalisé le rayon 'paracétamol' d'une pharmacie. Ils étaient assis au premier banc et leurs états laissaient à désirer. Dokukakuji vint s'installer à côté d'eux et les regarda.

« T'as picolé toute la nuit ? ».

« No… Non » Sourit bêtement Gojô.

Doku secoua la tête et fixa la juge. Celle-ci réclama le silence.

« Bonjour. Le jury a fini de délibérer tôt ce matin. Je ne vous ferai pas languir plus longtemps. Madame Gyokumen Z. Ayant plaidé coupable, se trouve avec une peine amoindrit se résumant à 2 ans ferme. Elle devra aussi avoir une série de rendez-vous avec maître Sanzô au nombre de 15 séances dont 4 la première semaine de sa libération. Quant à monsieur Homura X. il se trouve déchargé de toute accusation. Vous êtes considéré comme non responsable de vos actes, cependant, vous devrez tout comme madame Gyokumen Z. avoir un nombre de séance avec monsieur Sanzô que lui-même déterminera à la suite d'une première séance. Fin de l'audience ».

Gojô fit un énorme sourire à Homura qui soupirait de bonheur. Il se leva et alla embrasser son amant. Hakkaï retira les menottes du brun et emmena avec lui Gyokumen. Celle-ci adressa un timide sourire à Shien qui avança vers elle et l'embrassa.

Rasetsuno parlait avec Sanzô et maître Konzen. Homura s'avança vers Kanzeon.

« Maître Kanzeon, merci beaucoup ».

« Oh, ne t'en fais pas petit gars. Je devais bien ça à Gojô. Eyh, Kenren ».

Homura se retourna pour voir qui la femme hélait ainsi. Il fut surpris de voir l'homme en question. Celui-ci ressemblait beaucoup à Gojô si ce n'était qu'il avait les cheveux courts. L'homme en question, prit Kanzeon dans ses bras puis adressa un sourire à Homura en lui tendant la main.

« Ainsi, c'est toi Homura ? ».

« Oui ».

« Enchanté, je suis Kenren, le meilleur ami de Gojô ».

« Enchanté » Répondit Homura déconcerté par la ressemblance.

Rasetsuno regarda son amie.

« Kanzeon, tu viens avec nous ? Nous allons au « sanctuaire de Nataku » pour fêter ça ».

« Ouais ».

« Allez Kenren, on t'embarque aussi ».

« Euh… ».

« Y a pas de euh qui tienne. Tu viens. C'est tout. Sinon t'auras pas l'exclusivité ».

Kenren haussa les yeux puis attrapa le bras que Rasetsuno lui tendait et l'accompagna dehors jusqu'à la voiture.

Pendant ce temps Dokukakuji et Kôgaiji faisait connaissance avec maître Konzen qui n'était autre que le frère jumeau de Sanzô.

« Merde vieux, tu aurais pu nous le dire que t'avais un frangin » Le blâma Doku.

« Non, justement, je voulais éviter ça » Répondit le bonze en repoussant Doku qui lui faisait un shampoing.

Le petit groupe rejoignit Homura et Gojô pour se rendre eux aussi aux restaurant. Konzen se gara sur le large parking du « sanctuaire de Nataku ». Ils entrèrent dans le hall. Un jeune enfant vint les accueillir.

« Bonsoir, et bienvenue au Sanctuaire. Je vais vous conduire à votre table, mais avant je vous prierai de bien vouloir me donner vos clés. Merci ».

Konzen donna ses clés et Gojô tendit les siennes. L'enfant les mena à leur table où était déjà installé Kenren, Rasetsuno, Kanzeon, Nioka et Ririn. Le groupe de nouvel arrivant s'assit et entamèrent l'apéro.

Ils enchaînèrent rapidement sur le repas. Le restaurant portait bien son nom. L'ambiance ressemblait à un sanctuaire. Les plats servis étaient tous généreusement accompagné par toutes sortes d'alcool. Lorsque Rasetsuno décida de ramener Nioka et Ririn à une heure du matin, ce fut comme un déclenchement. Tout le monde se leva et commença à partir. L'enfant les ramena jusqu'à la sortie, mais refusait de leur rendre leurs clés.

« Je ne veux pas être responsable d'accident. Prenaient des taxis ».

Homura, qui avait l'esprit à peu près clair, entraîna Gojô vers son appartement qui ne se trouvait qu'à deux pâtés de maison.

Il entra en faisant des pieds et des mains. Heureux de toujours laisser les clés à la conciergerie. Il laissa Gojô tomber sur son lit et partit s'enfermer dans la salle de bain.

Il prit une douche bien chaude. Puis il vint se coucher aux côtés de son amant qui ronflait déjà comme un bien heureux.

OoO

Le rouquin se réveilla et resta allongé dans le lit.

« Je suis plus fait pour boire deux soirs d'affilés » Pensa-t-il en observant le plafond.

Il tourna la tête vers la source de lumière et vit une rangée d'arbre.

« Définitivement, je ne suis pas chez moi ».

Il se tourna de l'autre côté et tomba nez à nez avec Homura.

« On est chez toi ? ».

« Ouais. J'voulais revenir à mes racines ».

« J'peux prendre une douche ? ».

« Sans problème, je t'accompagne ».

Les deux jeunes s'engouffrèrent dans la salle de bain, l'un d'un pas moins sur que l'autre. Gojô découvrit une large pièce blanche dont l'espace était rempli par un lavabo, une baignoire et une douche.

Gojô fut tenté d'ouvrir l'eau du bain puis se ravisa. Une douche serait le moyen le plus rapide et il ne risquait pas de s'endormir.

Il entra dans la cabine suivit par le brun.

La douche lui fit du bien. Les mains qui se baladaient sur lui aussi.

OoO

Pour le petit déjeuner, Gojô avala une boîte d'aspirine. Et il contempla l'appartement.

« Je crois que tu vas pouvoir exécuter ta promesse au près de ton frère, maintenant » Décréta Homura.

« De quoi parle-tu ? ».

« Tu lui avais promis l'appartement pour lui tout seul une semaine ».

« J'avais oublié ».

« Et si tu lui laissais pour toujours ? ».

Gojô resta un instant coi. Puis il hocha la tête et embrassa Homura.

« C'est une bonne idée. Une très bonne même ».

Le brun souffla de soulagement. Un instant, il avait cru que Gojô allait refuser.

OoO

Gojô se baladait dans l'appartement, pendant qu'Homura était au téléphone. Au bout d'un quart d'heure, il raccrocha.

« Ne sois pas chez toi pendant deux mois et demi et on te plombent ta messagerie » Déclara-t-il en prenant Gojô par la taille.

Celui-ci quitta la vue qu'il avait sur la forêt et fit face à son homme. Homura le tira doucement à lui, puis parcourut le salon à reculons, jusqu'à s'allonger sur le canapé. Gojô commença à caresser Homura passant ses mains sous le tee-shirt, puis le long des cuisses et s'arrêtât. Homura ouvrit les yeux et le toisa.

« Ici, il n'y a aucun problème de canapé ou de salon » sourit-il.

À suivre

Réponses aux reviews :

Kamara62 : Et voilà la fin. J'espère qu'elle te plaira. N'hésite pas à me laisser une review -o. bonne lecture. Kisu.

Gabrielle : Désole, voici le dernier chapitre, mais ne pleure pas, il y aura un épilogue. Merci de m'avoir lu jusqu'ici et merci pour les review. Kisouille.

Shaniane : Mais je l'aime bien moi, ma corde de pendu, puis d'abord, c'est un paréo… Mon paréo que je porte été comme hiver. Et tu auras ta réponses aux sujet du boulot de Doku. Bonne lecture. Biz.

The-Koruni : Désolé pour les passages manquants ', je suis incapable de les écrire ' je suis un boulet, je vais aller me pendre…Mais avant, je mets le chapitre 12, la fin de leur calvaire . Tu as eu bien du courage de lire 11 chapitre d'un coup… En tout cas merci pour la review, ça fait vraiment plaisir. Bonne lecture. Kissus.

Sahad : Ton doudou preféré vient de finir la suite, alors ne soit pas impatient comme ça sale gosse. Lol. Voilà la suite. J'espere qu'elle te plaira. Bonne lecture et gros gros kissus.

Une Review ? La suite ? La Corde ? Je vais me pendre ?

Dstine