Chapitre 8





"Tout ca c'est de ma faute, Maman! Sanglota Ron, tandis que sa mere l'etouffait de ses bras. Je n'aurais jamais du les laisser toutes seules!"

Molly Weasley, refoulant ses larmes, cherchait une reponse dans les yeux de son mari. Il se tenait sur le pas de la porte, la mine grave, ses yeux rougis temoignant de son emotion. Sa respiration demeurait saccadee, il ne savait quels mots employer, bien que sa femme ne pouvait qu'avoir devine ce qu'il s'etait passe.

Il se trouvait au Ministere lorsque ses collegues et lui meme apprirent la nouvelle. Il s'etait porte aussitot volontaire pour venir en aide aux infortunes. L'attaque avait ete de courte duree, mais tres effective. Le spectacle nauseeux qui s'etait offrit a leur yeux des leur arrivee a Pre-au- lard, n'aurait pas pu etre pire que ce qu'il etait. Horrifies devant ce carnage, ils leur avaient fallut quelques instants pour reprendre leurs esprits. Le terrain sur lequel avait eut lieu la fete regorgeait de corps inertes et de debris eparpilles ca et la. Des groupes de rescapes secouraient deja les blesses, tandis que d'autres fuyaient encore. Il ne restait de certains batiments que quelques ruines, des amas de pierres et de bois que quelques sorciers avaient deja entreprit de deblayer. La scene n'etait que desolation, douleur et plaintes, telle que celles que les Moldus avaient connut dans le passe, emportes dans leurs elans de folie et d'aneantissement. Arthur Weasley se souvenait d'avoir etudier les guerres moldues et leur consequences. Ce qui s'etait presente devant ses yeux a ce moment-la etait loin d'etre different, les Mangemorts avaient engendre autant de degats et de victimes que l'auraient fait des fusils ou autres armes moldues, mais en un temps relativement plus court.

La rue principale du village s'etait desertee peu a peu. Le pere de Ron n'avait aucune idee du nombre de sorciers presents a la fete, mais il devinait que celle-ci avait eut un certain succes. Ses collegues de travail et lui s'etaient alors renseignes sur ce qui s'etait passe. Ils etaient parvenus a saisir des bribes d'explication, parmi le desordre et l'incoherence de leurs compatriotes. Certains, semblait-il, n'avaient rien vu, mais avaient ete emportes dans le flot de la foule en fuite. Les visages livides et les cris d'effrois leur avaient ete suffisemment explicites pour les convaincre de courir a l'abri. D'autres avaient ete aux premieres loges et leurs temoignages faisaient encore echo de la terreur et du massacre auquel ils avaient assistes. Arthur Weasley et ses compagnons n'avaient malheureusement pas put tirer beaucoup d'informations de ces sorciers-la. Leurs voix et leurs membres tremblaient encore sous le choc qu'on venait de leur infliger. Les renseignements qu'ils avaient obtenus demeuraient cependant suffisent pour l'instant. Une dizaine de Mangemorts avait fait eruption en plein milieu du terrain et avait entamer leur attaque avant de se repartir vers les premiers batiments pour les detruire. Il semblait alors que certains sorciers etaient intervenus et les avaient pousses a fuire. Probablement satisfaits du resultat de leur mission, ils s'etaient echappes sans poursuivre la lutte.

S'alliant aux infirmiers et medecins, Arthur Weasley et ses collegues avaient alors porte secours aux blesses, appliquant des bandages, les recouvrant de couvertures pour les tenir au chaud, rassurant ceux qui se tenaient encore immobiles, petrifies par l'horreur. L'entreprise avait ete longue et epuisante, mais beaucoup de sorciers etaient parvenus a mettre de cote leur souffrance, leur desespoir et leur craintes pour s'associer et s'unir dans un formidable acte d'entraide et d'humanite.

Cependant, le coeur d'Arthur Weasley avait bien faillit s'arreter de battre lorsque ses yeux s'etaient poses sur un jeune garcon aux cheveux roux ebourriffes. Il n'avait pas distingue son visage, mais il n'avait eut aucun doute sur son identite. Il avait ete prit par surprise, ignorant que son fils, et probablement sa fille egalement, s'etait rendus a Pre-au-lard. Il s'etait soudainement sentit mal a l'aise, n'apercevant que son fils. Ron etait immobile, un petit sac a la main, les yeux rives aux restes de ce qui semblait etre Les Trois Balais, tandis que quelques personnes tentaient de degager les pierres. Arthur s'etait diriger vers eux et parvenu a leur hauteur, avait aggripper son fils. Celui-ci s'etait retourne et avait lancer a son pere un regard qui le hanterait encore longtemps. Arthur s'etait forcer a sourire avant d'attirer Ron contre lui. Il avait enfoui sa tete dans l'epaule de son pere, y trouvant la chaleur reconfortante dont il avait besoin. Ron avait reussit a lui expliquer, entre deux sanglots, que Ginny et Hermione se trouvaient au pub au moment ou l'attaque avait eut lieu. Il n'avait cesse de repeter qu'il etait partit alors qu'il aurait du rester avec elles. Ses paroles etaient saccadees, presque incomprehensibles, entrecoupees de reniflements. Devant l'etat de choc et de desespoir de son fils, Arthur Weasley avait decide de le ramener en lieu sur au Terrier. Ils avaient a peine passe la porte, que Ron s'etait precipite dans les bras de sa mere, s'excusant de son erreur.

"Il y a une centaine de victimes, bredouilla Arthur, se passant la main dans les cheveux. Il faut que je retourne la-bas. Cela risque de prendre du temps. Je reviendrais quand j'aurais trouve les filles, se forca t-il a rajouter.

-Sois prudent, Arthur," murmura sa femme lui tendant les bras. Il hocha la tete et la serra contre lui. Ils s'etreignirent avec force, comme si c'etait la derniere fois et cette pensee traversa malgre eux, leurs esprits. Ron et Molly Weasley le regarderent quitter la maison avec l'espoir de le voir revenir bien vite en compagnie de Ginny et d'Hermione. Avec ce qu'il avait vu, Ron en doutait fortement. Le pub avait ete totalement detruit, comment quelqu'un aurait-il put survivre, lorsqu'il s'etait ecroule? Le jeune garcon etait parcouru de frissons. Il lui semblait avoir epuise tout son quota de larmes, mais la douleur etait toujours aussi aigue. Il s'affala sur une chaise et tenta de secher son visage humide et gonfle. Sa mere sortit de la cuisine et il l'entendit ouvrir un tiroir dans la piece adjacente. Elle revint presque aussitot, tenant un morceau de tissu dans la main. Elle le lui tendit.

"Tiens Ron, prends ce mouchard," dit-elle doucement, s'asseyant en face de lui. Il se saisit de l'etoffe et secha son visage. Le mouchard effaca ses yeux rougis et desenfla ses joues, le rendant plus presentable. "Merci Maman, murmura t-il, lui addressant un faible sourire.

-Tu veux quelque chose a boire? Du the? Du jus de citrouille? Du jus de sureau? Demanda sa mere se dirigeant vers un placard.

-Non merci, ca va aller," repondit-il tentant de se convaincre lui-meme. Molly lui apporta cependant un grand verre de jus de citrouille qu'elle placa devant lui. Il la gratifia d'un sourire pince tandis qu'elle reprenait place a ses cotes. Il porta le verre a ses levres et etudia le visage de sa mere. Il se haissait plus que jamais. Non seulement il avait abandonne sa soeur et son amie, mais en plus de cela, sa mere avait decide d'etre aux petits soins pour lui. Il lisait parfaitement dans son regard qu'elle luttait pour ne pas montrer sa propre angoisse. Il devinait le tourment qu'elle se faisait, malgre le fait qu'elle essayait de le dissimuler. Sa mere etait d'un charactere assez extroverti et elle n'avait d'ordinaire aucun talent pour cacher ses emotions. Il eut une vague d'admiration envers cette femme qui demeurait assez brave pour ne pas laisser eclater son anxiete, sa peur et sa souffrance. Il voyait au plus profond de ses yeux, a l'endroit ou la raison et l'emotion se livrent une lutte sans merci, la plaie ouverte, la blessure de son ame. Lui, Ron, qui avait toujours trouve exagere voire ridicule, les inquietudes de sa mere si un de ses enfants se blessaient au cours d'un match de quidditch, ou rentraient un peu plus tard que prevu apres une excursion a Pre-au-lard, lui souffrait maintenant de ne pas savoir, d'etre assaillit de doutes et de pensees toutes plus cruelles les unes que les autres. Qu'etait-il advenu de sa petite soeur et de sa meilleure amie? Etaient-elles souffrantes? Etaient- elles seulement encore en vie? Il s'efforcait de chasser le pire de son esprit. Il ne pouvait se resoudre a songer que peut-etre elles etaient...........

Et sa mere? Comment pouvait-elle avoir tant de force pour ne pas laisser la peur prendre les commandes de ses sentiments? Quels etaient-ils d'ailleurs, ses sentiments? Elle ignorait si ca fille etait encore en vie. Sa fille! Son unique fille!

"Je suis desole, Maman, dit-il avec sincerite. Tout ca, c'est de ma faute! Je t'avais promis qu'on resterait tous ensemble.

-Arretes de dire cela, Ron! le coupa Molly agacee. Comment peux-tu t'accuser de la sorte? Si tu etais reste avec elles, ce n'est pas pour un enfant que j'aurais eut peur, mais pour deux! Si tu ne les avaient pas quittees, tu ne serais pas ici, en securite, avec moi!" Sa voix s'etait brisee tandis qu'elle prononcait ces paroles. Ron savait qu'elle avait raison, mais son sentiment de culpabilite n'en demeurait pas moins aussi fort. Elle lui avait fait confiance et il n'avait meme pas ete capable d'etre a la hauteur. A quinze ans, il se voulait deja presqu'adulte et responsable, mais il avait agit comme un gamin, se laissant porter par l'appel de son ventre et son gout tres/trop prononce pour les sucreries.

"On avait passe un si bon apres-midi.," murmura t-il, la voix chargee de regrets. Molly tendit sa main vers son fils et lui caressa la joue. "Je n'en doute pas, repondit-elle avec douceur. Tu n'aurais rien put faire. Et au moins, tu es sain et sauf et crois-moi, peu m'importe ce que tu etais parti faire, comment et pourquoi. Tu es la devant moi et tu n'es pas blesse. Ton pere va revenir avec Ginny et Hermione. Il ne faut pas que tu en doutes.

-Je ne peux pas m'en empecher, Maman! Repondit Ron le regard brouille. J'etais la-bas! Il ne reste plus rien des Trois Balais! Plus rien! Seulement un tas de ruines! Le pub n'est plus qu'une epave." Ses yeux s'humidifierent de nouveau a la memoire de ce qu'il avait vu. Il n'avait pu y croire, lorsqu'il etait parvenu a sortir de chez Honeydukes. L'endroit ou il se trouvait quelques instants plus tot n'existait plus. A sa place, un amoncellement de pierres et de poutres, le tout enveloppe dans un nuage de fumee et de poussiere. Il avait immediatement ete saisit d'un doute affreux, mais l'horreur de la situation l'avait vraiment frappe lorsqu'il s'etait approche. Des membres depassaient des gravas. A cette vue, son estomac avait montre son mecontentement et il avait ete physiquement malade. Pourtant, il n'avait pu en detourner le regard.

"Il y avait tellement de monde dans le pub, c'etait horrible," sanglota t- il. Sa mere se leva et l'enveloppa de ses bras. Elle lutta pour ne pas pleurer. Les larmes refoulees lui brulaient les yeux et les paupieres, mais il lui fallait rester calme et forte, du moins en apparence. Serrer Ron dans ses bras lui avait egalement procure une vive emotion. Cela faisait un certain temps maintenant qu'il refusait ce genre d'attentions, les jugeant reservees aux plus jeunes. Elle devait s'avouer que Ron avait murit pendant les vacances. Peut-etre que cela avait ete du au fait que ses aines n'etaient pas la, ou encore parce qu'il n'avait pas put etre en contact avec Harry. Toujours etait-il que la fait de l'etreindre a ce moment precis, apporta a Molly un peu de recomfort. Comment aurait-elle put survivre si lui non plus n'etait pas rentre? Les pensees les plus macabres farandolaient dans sa tete et elle avait beau tenter de les repousser, elles revenaient a la charge, plus cruelles et mesquines qu'auparavant. Elle n'osait penser a Ginny, mais elle ne cessait de penser a Ginny! Son coeur etait mit a rude epreuve. Elle la voulait ici, pres d'elle, dans ces bras, entouree de l'etreinte maternelle. Elle voulait tenir ses deux petits derniers serres contre elle, les submerges de sa chaleur et de son amour de mere. Bon sang! Ou etait-elle donc, sa petite fille? Pourquoi ne pouvait- elle pas caresser ses cheveux et sourire de la frayeur qu'elle lui avait fait? "Arthur, je t'en supplie, ramenes-la!" Pensa t-elle. Et Hermione? Qu'allait-elle dire a ses parents? La jeune fille lui avait ete confiee pour quelques jours. Et si ses parents arrivaient maintenant, a l'improviste? Que pourrait-elle leur dire? Comment pourrait-elle leur devoiler que malgre la menace du plus dangereux des criminels, elle l'avait autorisee a accompagner ses amis a une fete?

Ron se defit de son etreinte, et a sa grande surprise lui deposa un baiser affectueux sur la joue. Molly savait parfaitement que ce geste n'etait pas du tout le genre de Ron, et pour cette raison, elle en eprouva un sentiment de bonheur, bref, certes, mais qui lui pinca le coeur.

"Je crois que tu as besoin de repos, Ron, dit-elle. Vas essayer de t'assoupir un peu.

-Non, se defendit Ron. Je ne pourrais pas dormir! Je ne suis pas fatigue.

-Tres bien," repondit sa mere. Il etait inutile d'insister. Elle comprenait son desir de rester eveille jusqu'au retour de son pere. Bien evidemment il etait trop tot pour se coucher, mais elle avait espere qu'il accepterait. Au moins pendant ce temps, son esprit n'aurait pas ete torture par les doutes et les craintes. "Vas tout de meme prendre un bon bain chaud. Ca te fera du bien."

Il acquiesca et quitta la cuisine. Molly l'entendit monter les escaliers. Elle poussa un long soupir, tandis que ses yeux se posaient sur l'horloge. Leurs aiguilles, a elle et a Ron indiquaient maison. Celles d'Arthur, Charlie, Bill, Percy et les jumeaux pointaient sur travail. Celle de Ginny continuait de tourner sur elle-meme, a la recherche de l'endroit ou elle se trouvait. Meme l'horloge semblait s'affoler de ne pas capter la position de la jeune fille. Molly Weasley ferma les yeux. Cette situation devenait intenable. Combien de temps encore devrait-elle attendre avant de savoir ou etait sa fille? Combien de temps avant de la serrer de nouveau dans ses bras? Elle entreprit de monter les escaliers a son tour.

Elle croisa Ron qui s'appretait a entrer dans la salle de bains. "Tu veux que je te passe un peu de baume sur les epaules?" Lui demanda t-elle. Ron accepta avec un sourire timide et disparut dans la piece. Molly le suivit. Elle s'approcha de la baignoire et sortit sa baguette de sa poche. "Aqua," lanca t-elle et la baignoire se remplit d'eau. Ron y trempa le doigt et approuva la temperature. "Tu veux de la mousse aussi?" Il hocha la tete et une montagne de bulles multicolores se mit a flotter a la surface de l'eau. Molly se sentit un peu coupable de lui parler de la sorte, comme elle le ferait a un tout jeune enfant. Mais Ron ne parut pas offusque, il semblait meme que cela le rassurait. D'ordinaire, il n'aurait pas accepte que sa mere lui parle sur ce ton, mais aujourd'hui n'etait pas un jour ordinaire. Il avait eut peur et il avait pleurer comme un mome. Mais plus que tout, il n'avait pas put secourir Hermione et Ginny. Il n'etait meme pas venu en aide aux blesses qui s'etalaient devant lui. Il les avaient enjambes sans les voir, sans preter attention a leur gemissements et a leur plaintes, il avait ignore les mains qui se tendaient vers lui, tremblantes et faibles. Leurs appels au secours avaient resonner dans sa tete, mais ils etaient loin, ce n'avait ete qu'un bruit de fond. Tout ce qui avait importe a ce moment-la, c'etait de retrouver ses compagnes. Et maintenant, la voix douce de sa mere le rechauffait, le reconfortait. Il n'aurait pas eut le coeur de repousser sa gentillesse ou de lui demander de le laisser tranquille. Il savait combien il etait important pour elle de s'occuper de lui, de se sentir utile.

Elle ressortit de la salle de bains et Ron en profita pour se deshabiller et s'immerger dans l'eau chaude. Seule sa tete depassait de l'amas de mousse. Molly avait jete un sort pour que l'eau reste a la meme temperature tout le temps qu'il serait dans la baignoire. Il savoura la chaleur qui gagnait peu a peu ses membres et son cerveau. Quelques minutes plus tard, sa mere revint dans la piece, un pot a la main.

"Redresses-toi un peu!" Dit-elle. Ron s'executa jusqu'a ce que ses epaules sortent de la mousse. Molly saisit un peu de creme orange et commenca a en enduire la nuque de son fils. Elle le sentit se relaxer sous ses doigts tandis que le baume faisait son effet. Elle en appliqua egalement sur ses epaules, massant, travaillant la chair comme on petrit une pate a pain. "C'est agreable, Maman," murmura Ron emporte dans un bienfait extraordinaire. Elle sourit a cette replique et le sentit glisser un peu plus dans l'eau.

"Voila, ca va mieux?" s'enquit-elle se lavant les mains. Il lui adressa un grand sourire et son regard etincella. " Et bien, je vois que ca marche! Repondit-elle, emettant un petit rire. Tres bien, je te laisse. Si tu as besoin de quelque chose, je serais en bas. N'hesites pas a m'appeler". Elle deposa un baiser sur son front et s'en fut. Ron se replongea dans l'eau jusqu'a que ce la mousse lui recouvre le menton. Il etait tellement bien, enveloppe dans la chaleur de son bain qu'il sentit ses paupieres devenir tres lourdes. Il ne se sentit meme pas s'endormir quelques minutes plus tard.

Molly Weasley etait redescendu dans la cuisine. Elle savait que Ron allait s'assoupir quelques temps. Elle avait ajoute de la potion de sommeil au baume. Bien entendu, elle s'etait bien garde de ne pas le dire. Elle doutait que son fils l'ait accepte.

Inconsciemment, elle jeta un regard a l'horloge. L'aiguille de Ginny continuait de tourner sur elle-meme, cherchant encore l'endroit ou elle se trouvait. Rabaissant ses defences, Molly laissa enfin les larmes envahir son visage. Elle se sentait tellement impuissante. Elle aurait aime se joindre a son mari et partir a la recherche des deux jeunes filles. Elle aurait voulu pouvoir apporter sa contribution, unir sa force et sa determination a celles de ses compatriotes, plutot que de rester la, tapie dans la cuisine de son foyer, bien en securite, loin des ruines et des cadavres de Pre-au-lard. Elle aurait voulu a son tour venir en aide a ceux qui en avaient besoin. Bien sur, il lui fallait veiller sur Ron, mais Arthur prenait tout seul la tache de circuler parmi les debris, examinant les blesses, cherchant les deux personnes qu'il lui fallait secourir. Molly voulait faire quelque chose, meme moindre. Il fallait qu'elle s'occupe, chasser de son cerveau ces pensees macabres. Simplement faire quelque chose. Ne pas penser au pire. Elle songea a envoyer un hibou aux jumeaux, leur demander de rentrer a la maison. Ron serait heureux de savoir ses freres a ses cotes. Mais elle se sentait incapable de leur ecrire une lettre parfaitement neutre. Elle ne voulait pas les alarmer et elle savait que le choix de ses mots n'aurait eut pour but que de les inquieter.

Elle prit la veste de Ron qu'il avait jete sur une chaise. Un sachet tomba sur le sol et elle se pencha pour le ramasser. Elle eut un sourire triste en voyant le contenu. Ron avait fait une bonne provision de bonbons de toutes sortes. Il lui faudrait des mois pour en venir a bout. A moins qu'il y avait la, un stock reserve egalement a Ginny, Hermione et surtout Harry. Oui, il avait sans doute voulu ramener des friandises a Harry. Ron etait tellement impatient de revoir son ami. Molly se doutait qu'il allait insister pour convaincre Dumbledore de laisser Harry venir au Terrier. C'etait certain. Par contre, elle n'avait aucune idee sur ce que serait la reponse du vieil homme. Il semblait totalement convaincu que Harry etait en securite chez les Moldus. Prendrait-il le risque, si risque il y avait, de le faire venir jusqu'ici?

Molly se prepara une tasse de the. Elle ne savait comment s'occuper. Elle n'avait aucun coeur a la tache. Tout paraissait denue d'interet. Elle guettait chaque bruit venant de l'exterieur, et a chaque fois son coeur s'accelerait et bondissait dans sa poitrine, emporte par l'espoir. Mais pas de trace d'Arthur ou des filles. Le vide. Elle but une gorgee de the bouillant et se brula la gorge. Elle ressentit a peine la douleur. D'ailleurs cela lui importait peu. Son corps entier la faisait souffrir d'avantage.

Elle sortit de la cuisine et vint s'assoir sur les marches du peron, sa tasse a la main. Cette fin d'apres-midi etait superbe. Le soleil flamboyant arrosait de sa lumiere rouge les cimes des arbres. Elle donnait egalement aux pierres de la maison un aura rassurant, mais Molly n'y fit pas attention. Ses yeux etaient rives sur l'allee devant elle, guettant le retour de son mari et des deux jeunes filles.

Elle ne sut pas combien de temps elle resta la, assise, contemplant le decor droit devant elle, mais le ciel s'etait assombrit. Le soleil avait deserte les lieux, lorsqu'elle apercut une ombre se diriger vers elle. Elle se leva immediatement, posant sa tasse sur les marches. Elle plissa les yeux, tentant de disserner la presence. Malheureusement, il n'y avait qu'une silhouette. Molly sentit ses yeux se troubler. Elle se dirigea vers la personne. "Arthur?" Demanda t-elle. Il lui repondit, la voix brisee, tandis qu'elle se precipitait dans ses bras. Il revenait seul. Elle savait qu'il aurait tenu sa promesse de les ramener a la maison s'il avait pu. Elle n'osait y croire. Ou etaient-elles? Elle planta son regard dans celui de son mari, mais ne pouvait distinguer ses yeux. Il l'attira a l'interieur, la tenant fermement serree contre lui. Il n'avait pas encore prononce un seul mot et l'impatience et la crainte de Molly s'accroissaient a chaque minute. Il s'assit sur une chaise, tandis que sa femme prenait place a ses cotes. Son visage demeurait baisse, comme s'il craignait d'affronter l'expression de Molly. Elle posa sa main sur son bras, se voulant rassurante. Elle ne posa pas de questions, le laissant reprendre ses esprits. Elle ne voulait pas le forcer a parler, l'etouffer de questions. C'etait a lui de lui divulguer les dernieres nouvelles. Il leva finalement la tete vers elle.

"J'ai chercher partout. Il n'y a aucune trace d'elles, dit-il dans un souffle. Elles n'etaient ni parmi les morts, ni parmi les blesses. J'ai inspecte tous les visages, j'ai pose beaucoup de questions, mais rien. Les gens sont encore tous sous le choc, ils ne se souviennent pas de les avoir vues."

Il se tut. Ses sentiments etaient partages. D'un cote, il savait pour preuve qu'elles n'avaient pas subit l'Avada Kedavra et qu'elles n'etaient pas non plus blessees. De l'autre, cela signifiait qu'elles etaient encore en vie. Mais ou etaient-elles? Il avait parcouru Pre-au-lard a maintes reprises, les appelant; peut-etre s'etaient-elles cachees? Mais si cela avait ete le cas, elles auraient bien fini par sortir de leur cachette. Non, il y avait une autre option, plus probable que l'autre. Avaient-elles ete enlevees? Arthur Weasley sentait que c'etait cela. Il n'y avait pas d'autres possibilites. Il fit part de sa pensee a sa femme.

"J'y aie songe aussi, dit-elle, reserrant sa main sur son bras. Si c'est le cas, qu'allons-nous faire? Tu crois qu'on va nous demander une rancon?

-Probablement, repondit Arthur avec un rire cynique. Mais je doute que ce soit de l'argent. Cela leur importe peu. Ce qu'il veulent c'est Harry. Si c'est vraiment Tu-sais-qui qui les a kidnapees, nous ne les reverrons que si Harry Potter se livre a lui. Il faudra en quelque sorte faire un echange.

-C'est horrible!" S'ecria Molly. Elle porta ses mains a sa bouche, comme pour etouffer un cri. Ses yeux s'etaient agrandit devant l'horreur de la situation. Ginny et Hermione prisonnieres de Voldemort! C'etait impensable, inconcevable! "Ce ne sont que des enfants! reprit Molly interloquee. Pourquoi s'en prendre a eux? Comment peut-on etre aussi diabolique pour se servir d'enfants afin de parvenir a ses fins?

-Hermione et Ginny sont toutes deux des amies de Harry. Il sait bien que Harry ne les laissera pas entre ses mains. Et si Ron etait reste avec elles, cela aurait ete encore mieux a ses yeux. Il semble que les Mangemorts ne soient pas restes tres longtemps apres que certains sorciers aient contre-attaques. Leur butin etait sans doute satisfaisant, il n'y avait donc aucune raison pour eux de s'attarder."

Il y eut un silence. Chacun pesant chaque mot qui venaient d'etre dit. Leurs pensees etaient tellement confuses que la contemplation ne leur apporta rien. A l'interieur de leur crane, ce n'etait que desordre et chaos. Si elles avaient reellement ete enlevees par Voldemort, devaient-ils se rejouir de les savoir en vie? Et d'ailleurs si elles l'etaient, dans quel etat? Et pour combien de temps? Le regard de Molly s'aventura vers l'horloge. Elle sursauta. L'aiguille de Ginny ne tournait plus sur elle- meme. Elle s'etait arretee. "Regardes", murmura Molly les larmes aux yeux. Arthur fit comme elle lui disait et vit l'aiguille de sa fille pointant sur "danger". Bien sur, tous les deux s'en doutaient, mais maintenant ils avaient devant eux la confirmation de ce qu'ils apprehendaient. Ils se regarderent, tremblants et soucieux, puis baisserent la tete. Seuls les bruits de l'exterieur faisait echo dans la piece, accompagnes de leur respiration rapide et courte.

"Au fait, ou est Ron? demanda Arthur relevant les yeux vers sa femme.

-Il s'est assoupit dans son bain, repondit sa femme, soulagee de changer momentanement de sujet.

-Je suis etonne qu'il soit parvenu a dormir. Mais au moins cela lui fera du bien, continua t-il avec un faible sourire.

-Ne lui dis pas, mais j'ai melange un peu de poudre de sommeil dans le baume relaxant. Il paraissait tellement ereinte," dit Molly d'une petite voix, comme pour s'excuser. Il y eut de nouveau un silence entre eux. Non pas qu'ils n'avaient absolument rien a se dire, bien au contraire! Simplement, il n'y avait qu'un sujet de conversation ce soir et il devenait intenable de mentionner quoi que soit en relation avec les evenements de la journee.

"Tu veux quelque chose a boire? Ou a manger? Demanda Molly se levant de sa chaise.

-Je n'ai pas vraiment faim, repondit Arthur, mais je veux bien un verre de vin ou de whisky, s'il te plait."

Elle prit deux verres et les remplis de vin. Elle en tendit un a son mari et se rassit. Tous deux sirotaient leur boisson lorsque Ron entra dans la piece. Il avait meilleure mine, mais son regard se rembrunit en ne voyant que ses parents. Il s'assit a la table et l'un et l'autre poserent leur main sur son bras. Ils le tinrent informes des dernieres nouvelles. Le visage de Ron devint livide. "Ce n'est pas vrai! s'ecria t-il ahuri. C'est pas possible?" Ce fut tout ce qu'il put dire. Tous trois demeurerent attables, immobiles et silencieux, les yeux dans le vague.

Ils furent arraches de leurs reflexions par un hibou rentrant par la fenetre ouverte. Il atterrit lourdement sur la table devant eux. Il tendit la patte vers Arthur qui se saisit de ce qu'il transportait. C'etait la Gazette du Sorcier, edition extraordinaire. Il s'empressa de deplier le journal, tandis que Molly et Ron se precipitaient autour de lui. Ils ignorerent tous l'oiseau, fait rare chez les Weasleys, qui, frustre claqua du bec avant de reprendre son envol.

"Attaque meurtriere a Pre-au-lard" annoncait le gros titre sur la premiere page. Arthur commenca la lecture a voix haute:

"Horreur cet apres-midi a Pre-au-lard. Une grande fete avait ete organisee par le Ministere, fete qui a tourne au cauchemar pour des centaines de personnes. En effet, alors que le village baignait dans la joie et l'amusement, une dizaine de Mangemorts ont, semble t-il, transplanes au sein meme du terrain entamant une attaque qui allait devenir l'une des plus sanglantes que notre communaute aie connu depuis de nombreuses annees. On compte pour l'instant une centaine de victimes dont une soixantaine de deces. De nombreux batiments ont egalement ete detruits et notamment les Trois Balais a l'interieur duquel se trouvait un grand nombre de sorciers. Les equipes medicales et de secours sont encore a l'heure actuelle a Pre-au- lard, ou la nuit promet d'etre tres longue."

Il y avait une photo sur laquelle des sorciers s'evertuaient a secourir leurs compatriotes. Arthur tourna la page. "Qui est le veritable coupable de ce carnage?" intitulait un autre article.

"Aujourd'hui, un nombre incroyable de nos condisciples ont ete tues, blesses et mentalement soumis a rude epreuve. Nos parents, nos amis etaient a Pre-au-lard et certains n'en reviendront pas vivant. A qui la faute? Qui devons-nous combattre pour venger nos victimes? N'y a t-il pas deux coupables dans cette sinistre affaire? D'un cote, nous avons Vous-savez-qui et ses disciples. Nous savons tous le danger qu'ils representent. Mais de l'autre cote, nous avons notre Ministere, avec a sa tete notre cher ministre, Cornelius Fudge, en qui nous nous devons d'avoir une entiere confiance. Une fete a ete organisee aujourd'hui, dans le but, selon Fudge lui-meme, de nous faire oublier momentanement la menace qui pese sur notre monde. Echec sur toute la ligne. Qui, dorenavant, pourra faire confiance a un individu pareil? L'inconscience et l'idiotie dont il a fait preuve ne doivent en aucun cas etre pris a la legere. Il est inconcevable que quelqu'un comme lui continue d'exercer une fonction aussi haute placee et aussi decisive que celle de ministre."

Arthur interrompit sa lecture. "La, Papa, regardes, il y a une liste" dit Ron pointant du doigt la troisieme page.

"Nous avons put commencer une liste des victimes de la catastrophe de cet apres-midi. Il est malheureusement probable qu'elle ne soit pas definitive." Tous trois parcoururent les rangees de noms. La plupart leur etaient inconnus, mais helas, certains faisaient partie de leur connaissance, plus ou moins eloignees. Ron vit avec horreur un nom qu'il ne connaissait que trop bien. Seamus Finnigan, l'un de ses compagnons de dortoir a l'ecole. C'etait impossible! Decede? Cela signifiait donc qu'il ne le reverrait plus? Le concept de la mort et de ses consequences etait plus ou moins nouveau pour Ron. Cela semblait irreel, juste un cauchemar, une tres mauvaise histoire qu'on lui raconterait. Ce n'etait pas vrai, il l'avait vu, Seamus a la fete! Il s'amusait comme un fou! Il ne pouvait pas etre.....mort... Ron sentait sa tete tourner, peser, elle lui faisait mal, comme s'il avait ete heurte par un cognard fou. Ses jambes etaient devenues molles et freles. Il lui fallut se rassoir. Cela faisait trop, beaucoup trop d'emotions pour une seule journee. Il en eut encore les larmes aux yeux, lui qui croyait qu'il ne pourrait plus pleurer pendant des annees. Il regarda ses parents. Arthur avait le visage severe et livide. Ses poings etaient tellement serres qu'il en avait froisse les pages du journal qu'il tenait. Molly gardait les yeux fixes sur la liste de noms. Elle se mordait tant les levres qu'elles en etaient devenues blanches. Ses paupieres etaient humides, mais elle tentait de contenir sa rage et sa douleur.

"Ils mentionnent Ginny et Hermione," reprit Arthur simplement. Sa femme et son fils l'ecouterent une nouvelle fois tandis qu'il lisait les lignes qui les concernaient. "Deux jeunes filles restent introuvables. En effet, Hermione Granger et Ginny Weasley, deux adolescentes de quinze et quatorze ans, toutes deux scolarisees a Poudlard, se trouvaient egalement a Pre-au- lard au moment des faits, aux Trois Balais plus exactement. Malgre les recherches, il n'y a aucune trace d'elles. Des rumeurs courent comme quoi elles auraient put etre enlevees par Vous-savez-qui. Toutes deux sont des amies tres proches de Harry Potter, qui comme vous le savez reste la cible premiere du seigneur des tenebres. Nous faisons appel a quiconque aurait vu ce qui s'etait passe. Vos temoignages seront tres precieux."

"Alors, il est probable que ce soit ce qui se soit passe? Demanda Ron.

-Personne ne le sait encore, lui repondit sa mere se voulant rassurante. Au moins sont-elles peut-etre en vie.

-Mais comment pouvait-Il savoir qu'on y serait a Pre-au-lard? On a decide d'y aller au dernier moment! D'ailleurs on ne savait meme pas qu'il y avait une fete!

-Ron, rencherit son pere, nous avons tous des doutes sur certains sorciers. Leur idees et leur attitudes font qu'il est presque certain qu'ils sont devenus Mangemorts. Malheureusement, nous serions probablement surpris de savoir qui s'est allie a Tu-sais-qui. Beaucoup d'entre eux ne portent pas de signes distincts de leur activites. Et il est fort probable qu'il y aie eut un petit nombre d'entre eux a Pre-au-lard. L'attaque etait sans aucun doute prevue, mais lorsqu'ils vous on vu, il est possible qu'il aient trouve la, l'occasion parfaite de plaire a leur chef.

-Qu'est ce qu'il va se passer, maintenant?" Gemit Ron. Depuis l'attaque de l'apres-midi, son coeur n'avait cesse de tambouriner comme un fou, son front brulait tel qu'il en etait fievreux. Les images de la catastrophe dansaient encore dans sa tete, il tentait vainement de comprendre que tout cela etait reel; la disparition de Hermione et de Ginny, la mort de Seamus et toutes ces victimes eparpillees dans les rues du village.

Molly lui tendit son sachet de bonbons. Il l'avait completement oublie celui-la. "J'en avait pour les filles aussi, dit-il d'une voix cassee. Et j'en avais prit aussi pour Harry, pour quand on le reverrait. Je sais qu'il en raffole." Et soudain une pensee effrayante lui traversa l'esprit. "Mais si c'est Vold....si c'est Vous-savez-qui qui detient Hermione et Ginny, Harry est en danger! S'ecria t-il, bondissant de sa chaise. Il va sans doute leur faire du chantage! On ne peut pas le laisser chez les Moldus!

-Allons, allons Ron! repliqua son pere, se levant a son tour et posant sa main sur l'epaule de son fils. Dumbledore sait ce qu'il fait.

-Comment peut-on en etre certain? Rencherit Ron, la voix teintee de colere. Tout le monde dit la meme chose: Dumbledore a le controle de la situation! Mais en attendant Harry est tout seul chez des Moldus qui n'en ont rien a faire de lui, il n'a pas acces a la magie si quelque chose de grave lui arrive, et tout va bien! Tout va bien? Il ne peut meme pas etre mis au courant de ce qui s'est passe! Si Vold...Vous-savez-qui apprend ou il se trouve, Harry ne pourra meme pas se defendre! Je croyais que Harry comptait un peu pour vous!

-Ron! intervint Molly, choquee des dernieres paroles de son fils. Comment peux tu croire une chose pareille? Tu sais tres bien que nous nous sommes tous attaches a Harry des le debut. Ne crois pas que nous ne soyions pas concernes pour lui. Mais que pouvons-nous faire? Ceci est la decision de Dumbledore. Nous, nous n'avons aucun droit sur Harry. Nous ne sommes pas, du moins officiellement, sa famille. Nous n'avons meme jamais eut de relations avec ses parents.

-Dumbledore non plus ne fait pas partie de sa famille, reprit Ron.

-C'est vrai, intervint a son tour Arthur, mais c'est lui qui a prit en main Harry apres la disparition de ses parents. Il a toujours plus ou moins supervise sa vie. Nous devons lui faire confiance.

-Je suis desole, je l'aime bien, Dumbledore, mais regardez dans quelle famille il a mit Harry! C'est un calvaire pour lui. Il faut qu'on le tire de la. S'il vous plait, insistez pour qu'il vienne ici.

-On te promet d'essayer, Ron, soupira Molly. Mais tout cela ne depend pas de nous. D'ailleurs," elle se tourna vers son mari "il faut que nous prevenions les garcons. Je ne voudrais pas qu'ils l'apprennent par le journal. J'aimerais qu'ils rentrent a la maison, au moins pour quelques jours."

Arthur acquiesca. Il savait que Molly allait avoir un grand besoin de tous ses enfants autour d'elle. Elle ne supporterait pas de ne pas les avoir a portee de main. "Meme Bill et Charlie? Demanda Ron.

-Meme, et surtout Bill et Charlie, repondit sa mere avec determination. Au moins je sais ou sont Percy et les jumeaux. Nous avons tous besoin les uns des autres." Elle saisit les mains de Ron et de Arthur et les serra tres fort, plantant ses ongles dans leur chair. Aucun des deux n'y fit allusion. Leur coeur et leur tete etaient bien plus douloureux.





***Merci beaucoup beaucoup Julie Potter pour ta review!!! Tres encourageant. Chapitre 9, direction Privet Drive.***