***Salut a tous! Et Bonne annee! Une petite precision, vu que les vacances
sont terminees, me revoila avec un clavier anglais.. Le debut de ce
chapitre comporte cependant des accents, mais pas la moitie restante.
Desolee! Bonne lecture, tout de meme (j'espere!).***
Chapitre 18
Tout était calme à Privet Drive, comme d'habitude en fait. Une rue comme tant d'autres, normale. Surtout normale ! Si cela avait été le contraire il y a bien longtemps que certains résidents auraient empaqueté toutes leurs petites affaires et décampés vite fait de cet endroit de fous !
Monsieur Dursley et son épouse, pour ne citer qu'eux, car après tout, les autres on s'en moque un peu, n'ont jamais apprécié tout ce qui sortait de l'ordinaire. Et d'ailleurs, ils n'auraient jamais réfléchit à deux fois s'ils leur avaient fallut quitter leur chère maison coquettement aménagée. A moins peut-être que cette requête soit venue d'un jeune garçon ebouriffé, à lunettes et arborant sur le front une drôle de cicatrice. Et oui, car ces braves gens, politiquement très corrects, avaient le malheur d'abriter sous leur toit une sorte de monstre, un individu bizarre, complètement anormal, Harry Potter.
Ce fut aux alentours de deux heures du matin, alors que Monsieur rêvait de la couleur qu'aurait sa prochaine voiture et que Madame se retournait dans son sommeil, gênée par un bigoudi lui rentrant dans l'oreille, que le drame survint. Des cris. Un vacarme abominable vint réveiller en sursaut ce couple paisiblement endormi.
Grognant et se grattant le dos, Vernon repoussa les couvertures et descendit de son lit, tandis que les hurlements de son maudit neveu résonnaient dans toute la maison.
Pétunia se précipita elle aussi hors du lit et alla allumer la lumière. Tous deux sortirent sur le palier et constatèrent que leur fiston, Dudley se trouvait déjà à l'extérieur de la chambre de Harry.
« Papa, les clés, vite ! cria le garçon tendant la main.
-Il est hors de question qu'on lui ouvre la porte ! rétorqua l'homme, rouge de colère. Il a intérêt à se taire ! Bon sang ! Il va réveiller tout le quartier avec ses hurlements !
-Il a perdu la raison ! ajouta Pétunia prenant un air outré.
-Il l'a perdue depuis longtemps ! » renchérit Vernon. Il alla cogner à la porte avec force. « Vas-tu te calmer ? Y'a pas idée de crier comme ça en pleine nuit !
-Ma cicatrice ! parvint la voix de Harry. Elle me fait mal ! Ouvrez ! S'il vous plait !
-Papa, ouvres cette fichue porte ! s'écria Dudley perdant patience.
-Tout ça c'est de la comédie ! répliqua Vernon, obstiné. »
Son fils le bouscula alors, maugréant contre la sottise de ses parents et alla chercher les clés dans leur chambre. Lorsqu'il revint, son père lui barra le passage, prenant un air intimidant.
« J'ai dis non, Dudley !
-Pousses-toi ! lui répondit le garçon se dirigeant vers la chambre de son cousin. Il entreprit d'ouvrir le cadenas.
-Je te préviens que si tu ouvres cette porte... »grogna encore son père.
Dudley ne l'écoutait plus et finit par pénétrer dans la pièce. Près de la porte, il vit un Harry gémissant, à genoux et se tenant le front. Dudley se précipita vers lui et s'agenouilla. Harry leva les yeux et lui jeta un regard chargé de souffrance.
« Ca va ?
-N'as-tu pas finis de hurler de la sorte ? » tonna Vernon qui, Pétunia à ses cotés, était resté dans l'embrasure. La pâleur excessive de leur neveu ne sembla pas les inquièter et encore moins les attendrir.
« Il faut que nous partions d'ici,..articula Harry entre deux gémissements. Et vite. Ils arrivent...
-N'importe quoi ! gloussa son oncle. Et depuis quand te permets-tu de nous donner des ordres ?
-Hey, ça va, Papa ! Tu ne vois pas qu'il est malade ? »
Dudley regarda la cicatrice de son cousin. La couleur pourpre tranchait vivement avec la blancheur de son visage. Elle semblait s'agrandir et rétrécir au rythme de la respiration du jeune sorcier, comme un être vivant à part entière.
« Elle ne m'a jamais fait mal comme ça, murmura Harry en grimaçant. Jamais. Partons ! Nous sommes en danger, bon sang ! Vous et moi !...Il n'épargnera personne ! »
Pétunia poussa un petit cri et porta la main à sa bouche. Vernon, lui, ne parut pas du tout affecté par les paroles de Harry et conserva son air borné, toisant celui-ci d'un air superieur.
« Et s'il disait vrai, Vernon ? » demanda Pétunia se tournant vers son mari. Après tout, elle avait sans aucun doute raison de croire son neveu, vu qu'il s'agissait du même sorcier qui avait tué sa soeur.
« Sornettes ! lança Vernon.
-On l'emmène à l'hopital ! » déclara Dudley soutenant Harry pour l'aider à marcher. Le jeune sorcier était considérablement affaiblit par la douleur, et s'il ne criait plus on pouvait deviner par la tension de son visage qu'il luttait pour garder une certaine dignité.
"A l'hopital? Et puis quoi encore? Ronchonna Vernon, croisant les bras sur sa poitrine. Vous ne pensez tout de meme pas que je vais prendre la voiture en pleine nuit! Tout ca pour satisfaire les caprices d'un morveux!
-T'es vraiment lourd Papa!" Grommela Dudley en descendant l'escalier, un bras autour de la taille de Harry.
Vernon et Petunia suivirent les deux adolescents au rez-de-chaussee, puis au salon. Dudley avait depose Harry sur le fauteuil et tentait tant bien que mal de le couvrir d'un blouson.
"Ca va aller, mon vieux. Promis.
-Je te repete, Dudley, qu'il est hors de question que nous sortions a cette heure-ci! Rajouta Vernon. Nous verrons demain si ca va mieux et on avisera!
-Mais bon sang, t'es sourd ou quoi? Hurla Dudley se precipitant vers son pere. T'as pas entendu ce que Harry a dit? Nous sommes tous en danger! Au lieu de rester la a se demander s'il dit vrai ou pas, tu preferes prendre le risque de ne rien faire? Il n'y a pas une minute a perdre! Bouges!
-Allons-y Vernon, supplia Petunia posant une main sur son bras. Rapelles- toi ce qui est arrive a ses parents...
-J'ai dit NON!" repondit son mari, laissant son gros derriere tomber lourdement sur une chaise. Celle-ci, malheureusement, faiblit sous son poids et craqua, l'entrainant dans sa chute et Vernon se retrouva a terre entoure des morceaux de bois eparpilles. Il rouspeta, jura et se releva avec peine, epoussetant son pantalon, vexe.
Tous les regards s'etaient portes vers lui, meme Harry avait leve la tete, pourtant trop souffrant pour esquisser un sourire devant la mine ridicule de son oncle.
"Qu'est ce que c'est que ca?" Demanda Dudley ramassant un barreau de la chaise. Il tourna l'objet dans ses mains, puis leva la tete vers son cousin. "Harry, on dirait ta baguette..."
Le jeune sorcier se redressa, les sourcils fronces tandis que Dudley lui apportait le bout de bois. Il tendit la main et s'en saisit. Il s'agissait bien de sa baguette.
Harry regarda tour a tour son cousin, sa tante et son oncle.
"Vous vous rapellez de ce qu'a dit Dumbledore? Leur demanda t-il. Que je trouverais ma baguette lorsque j'en aurais reellement besoin... Il faut partir!" Sur ces mots le jeune garcon se leva peniblement.
"Il a raison Vernon! S'ecria Petunia courant chercher des blousons. S'il n'y avait pas danger, il ne l'aurait pas trouvee!
-Il l'a trouvee uniquement parce que la chaise s'est cassee! Retorqua Vernon plus borne que jamais.
-Non, s'enerva Petunia, la voix vacillante. Elle aurait garde l'aspect d'un barreau de chaise! Partons!" Elle tendit les vestes a son mari et a son fils et enfila la sienne. Elle sembla en proie a la panique. Son regard etait charge de peur et d'angoisse et ses doigts tremblaient en boutonnant son blouson.
"Voyons Petunia! Lanca Vernon en faisant de grands gestes avec ses bras. Ne me dis pas que tu crois ces balivernes?
-Arretes de faire l'entete! S'ecria sa femme au bord de l'hysterie. Viens!" Elle agrippa son mari par le poignet et tenta de l'entrainer au dehors. Celui-ci resista.
"Papa, si tu ne nous emmenes pas j'appele une ambulance! Qu'est ce que tu preferes? Que les voisins ragotent parce qu'une ambulance, toutes sirenes dehors est arrivee ici a deux heures du matin, ou partir silencieusement, sans reveiller personne?"
Vernon grogna et finit par suivre les deux adolescents et sa femme. Tous quatre sauterent dans la voiture et quitterent Privet Drive. Harry, a l'arriere avec Dudley se tenait toujours la tete, gemissant et les larmes aux yeux. Sa baguette etait fortement serree entre ses doigts, comme si le contact du bois le reconfortait.
L'oncle Vernon roula vite jusqu'aux urgences, non pas par souci de son neveu, mais plutot pour se debarrasser de ce fardeau couinant et geignant tel une fillette.
Harry fut prit en charge immediatement. Des infirmiers le conduisirent a une chambre et Dudley resta a ses cotes, tandis que les deux autres Dursleys attendaient, l'un rageur, l'autre apeuree, dans une salle adjacente.
"C'est une etrange cicatrice que tu as la, mon garcon! Constata le medecin se penchant sur le front du jeune sorcier. Comment te l'aies-tu procuree?
-Je ne le sais pas vraiment, mentit Harry. Je l'aie depuis que je suis tout petit."
Le docteur n'insista pas. Il lui tendit cependant quelques tranquilisants et des anti-inflamatoires pour calmer la douleur. Harry goba les comprimes et retomba sur son oreiller.
"Avec ca, tu devrais bien dormir, assura l'interne en remontant les couvertures. Tu n'as pas faim?" Harry fit non de la tete. "Tres bien, je repasserais te voir d'ici vingt minutes. Si tu as besoin de quelque chose, appuies sur le bouton rouge qui est a ta droite et une infirmiere viendra te voir. A tout a l'heure."
Il quitta la piece, laissant les deux garcons seuls. Dudley approcha une chaise et vint s'assoir aux cotes de son cousin.
"Tu crois que tu es en securite ici? Demanda t-il.
-Je n'en sais rien, articula Harry reprimant un frisson. En tout cas, il ne faut pas que vous retourniez a la maison, ce serait beaucoup trop risque.
-Mais on va aller ou?
-Je sais pas, moi! retorqua Harry. Pourquoi pas chez Marge, par exemple?
-Papa ne voudra jamais aller jusque la-bas maintenant!
-Ce type est cingle, Dudley! S'emporta Harry. N' oublies pas qu'il a tue mes parents! En juin dernier, un de mes camarades est mort lui aussi! Vous voulez vraiment vous jeter dans la gueule du loup? Meme si je ne suis pas avec vous, il ne vous fera pas de cadeaux!" Il etudia longuement le visage de son cousin, silencieux lui aussi.
La douleur a sa cicatrice s'attenuait, mais Harry ignorait si cela etait le fait des medicaments qu'on lui avait donne ou parce que Voldemort avait perdu sa trace. Apres quelques reflexions, il en conclut que ce devait etre la seconde solution. Apres tout, les comprimes moldus n'auraient jamais put venir a bout de cette douleur-la. Meme les remedes de Madame Pomfresh n'etaient pas garantis a cent pour cent en ce qui concernait sa cicatrice.
"Merci Dudley...murmura le jeune garcon.
-Merci pour quoi? S'etonna son cousin.
-D' avoir insiste pour m'emmener jusqu'ici..
-Y'a pas de quoi, on pouvait pas te laisser comme ca!
-Il vaut peut-etre mieux que vous partiez maintenant, dit Harry. Tes parents vont s'impatienter et puis on ne sait jamais...ca peut etre risque que vous restiez ici.
-Mais et toi? Combien de temps vas-tu rester ici?
-Je ne sais pas encore, mais une fois sorti, j'irais a l'ecole. Je ne sais pas encore comment mais je verrais bien a ce moment-la. Logiquement, je devrais etre en securite la-bas."
Dudley parut songeur quelques instants et Harry se forca a lui addresser un sourire rassurant.
"Tu m'ecriras des que tu seras arrive a l'ecole, hein?
-Je t'enverrais Hedwige, assura Harry. Tu pourras lui donner un message aussi, comme ca je saurais que tout va bien.
-Mais, comment saura t-elle ou je suis?
-T'inquietes pas, elle te trouvera!" Harry s'enfonca un peu plus au fond de son lit, sous les couvertures, bien au chaud.
Dudley se leva et lui serra la main. "Salut Harry!
-Salut Dudley! Et n'oublies pas, ne retournez pas a Privet Drive tout de suite..
-Je vais tenter de les convaincre...C'est pas gagne d'avance!"
Harry le regarda sortir et ramena le drap jusqu'a son nez. Les yeux fixes au plafond, il se rememora les evenements de la soiree. Voldemort etait a ses trousses...Il s'en etait fallut de peu, cela Harry en etait persuade. Encore une fois, il avait echappe au Mage Noir, encore une fois il avait joue de chance. De chance...oui, si Dudley et lui ne s'etaient pas reconcillies, ils seraient tous encore a Privet Drive... Si Dudley n'avait pas insiste de la sorte pour l'amener ici, Voldemort les auraient probablement tues... Harry frissonna. Combien de temps encore faudrait-il jouer au chat et a la souris avec le Seigneur des Tenebres? Quand pourrait- il enfin vivre normalement, sans cette perpetuelle crainte de voir ses proches menaces, sans l'obstination de ce monstre a vouloir a tout prix se debarrasser de lui?
Comment et pourquoi Voldemort est-il parvenu a retrouver sa trace? Dumbledore avait declare que la maison des Dursleys demeurait l'endroit le plus sur pour lui... Et d'ailleurs, Dumbledore etait-il au courant que Voldemort connaissait la "cachette" de Harry? Savait-il que son ennemi avait tente de lui mettre la main dessus cette nuit?
Harry poussa un profond soupir. Il ne ressentait ni colere, ni peur. A vrai dire, il ne ressentait rien. Rien sauf la fatigue. Il sentit ses paupieres s'allourdir, ses muscles se relaxer. Il eut l'impression d'etre avale par le matelas de son lit. Il se laissa aller, serein.
"Alors, tu en mis du temps! Dit Vernon se levant de sa chaise. C'est bon, on peut rentrer?
-Non, on ne rentre pas a la maison, repondit Dudley. C'est encore trop risque.
-Ecoutes-moi bien Dudley, rencherit son pere secouant son index sous son menton, c'est deja pas mal que nous l'ayons amene jusqu'ici...maintenant on retourne se coucher!
-Il ne vaut mieux pas qu'on aille a la maison, Papa, insista le jeune garcon. Il est preferable soit de prendre une chambre a l'hotel, soit d'aller chez Tante Marge.
-Dudley a peut-etre raison, Vernon, ajouta Petunia toujours tremblante. Nous verrons bien demain...Moi non plus je n'aie pas tellement envie de rentrer, on ne sait jamais...
-Oh, bon sang! Tu ne vas pas t'y mettre aussi! S'ecria son mari en secouant la tete, faisant onduler ses grosses joues rougeaudes.
-Monsieur, s'il vous plait! Lui dit une infirmiere qui passait par la. Vous pourriez baisser un peu le ton, nous avons des patients qui dorment!"
Vernon devint ecarlate de honte et se perdit en excuses. Lui qui detestait se faire remarquer obtint l'oppose.
"Allez, venez, on s'en va!" Dudley les entraina a l'exterieur, laissant derriere eux un Harry endormit, ensevelit sous ses couvertures au pays du sommeil sans reves.
Il se reveilla tot ce matin-la. Sa nuit avait ete courte et eprouvante mais il se sentait mieux. La douleur s'etait envolee, mais pas les soucis. Ce n'etait pas normal que Voldemort ait decouvert ou il se trouvait... Dumbledore aurait dut se douter de ce qui allait arriver...
Il se redressa finalement sur son lit lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit. Une infirmiere entra, apportant avec elle un petit dejeuner copieux. Harry le devora a belle dent a une vitesse record.
Rassasie, presque repose et se sentant mieux, il ne voulut pas rester a l'hopital. Il lui fallait partir avant que les medecins viennent le voir. Ils etaient bien capables de le garder alite quelques jours, mais Harry n'avait qu'une seule envie, etre a Poudlard.
Il sauta a bas de son lit et s'habilla prestement. Il alla asperger un peu d'eau sur son visage afin de se rafraichir, se passa rapidement la main dans les cheveux et mit sa baguette dans sa poche. Enfin pret, il refit grossierement son lit et se dirigea vers la porte. Tout doucement, il l'entrouvit et passa la tete a l'exterieur, s'assurant que la voie etait libre. Il attendit un peu que le couloir soit vide et se faufila au dehors de sa chambre.
Il marcha rapidement le long du couloir, la tete baissee de peur que quelqu'un le reconnaisse. Fort heureusement, personne ne sembla preter attention a lui, chacun bien trop occupe avec les taches qui leur avaient ete confiees.
En un rien de temps, il fut dehors. Il inspira profondement l'air encore frais du matin, remonta ses lunettes sur son nez et s'engouffra dans la rue qui s'eveillait elle aussi.
***Un grand grand merci Bouboule26, Pam Phenixia Potter, Pheniamon, Fumseck, Sadako et Leo pour vos reviews qui m'ont fait tres plaisir. Et puis j'ai battu mon record, six pour un chapitre! A bientot!***
Chapitre 18
Tout était calme à Privet Drive, comme d'habitude en fait. Une rue comme tant d'autres, normale. Surtout normale ! Si cela avait été le contraire il y a bien longtemps que certains résidents auraient empaqueté toutes leurs petites affaires et décampés vite fait de cet endroit de fous !
Monsieur Dursley et son épouse, pour ne citer qu'eux, car après tout, les autres on s'en moque un peu, n'ont jamais apprécié tout ce qui sortait de l'ordinaire. Et d'ailleurs, ils n'auraient jamais réfléchit à deux fois s'ils leur avaient fallut quitter leur chère maison coquettement aménagée. A moins peut-être que cette requête soit venue d'un jeune garçon ebouriffé, à lunettes et arborant sur le front une drôle de cicatrice. Et oui, car ces braves gens, politiquement très corrects, avaient le malheur d'abriter sous leur toit une sorte de monstre, un individu bizarre, complètement anormal, Harry Potter.
Ce fut aux alentours de deux heures du matin, alors que Monsieur rêvait de la couleur qu'aurait sa prochaine voiture et que Madame se retournait dans son sommeil, gênée par un bigoudi lui rentrant dans l'oreille, que le drame survint. Des cris. Un vacarme abominable vint réveiller en sursaut ce couple paisiblement endormi.
Grognant et se grattant le dos, Vernon repoussa les couvertures et descendit de son lit, tandis que les hurlements de son maudit neveu résonnaient dans toute la maison.
Pétunia se précipita elle aussi hors du lit et alla allumer la lumière. Tous deux sortirent sur le palier et constatèrent que leur fiston, Dudley se trouvait déjà à l'extérieur de la chambre de Harry.
« Papa, les clés, vite ! cria le garçon tendant la main.
-Il est hors de question qu'on lui ouvre la porte ! rétorqua l'homme, rouge de colère. Il a intérêt à se taire ! Bon sang ! Il va réveiller tout le quartier avec ses hurlements !
-Il a perdu la raison ! ajouta Pétunia prenant un air outré.
-Il l'a perdue depuis longtemps ! » renchérit Vernon. Il alla cogner à la porte avec force. « Vas-tu te calmer ? Y'a pas idée de crier comme ça en pleine nuit !
-Ma cicatrice ! parvint la voix de Harry. Elle me fait mal ! Ouvrez ! S'il vous plait !
-Papa, ouvres cette fichue porte ! s'écria Dudley perdant patience.
-Tout ça c'est de la comédie ! répliqua Vernon, obstiné. »
Son fils le bouscula alors, maugréant contre la sottise de ses parents et alla chercher les clés dans leur chambre. Lorsqu'il revint, son père lui barra le passage, prenant un air intimidant.
« J'ai dis non, Dudley !
-Pousses-toi ! lui répondit le garçon se dirigeant vers la chambre de son cousin. Il entreprit d'ouvrir le cadenas.
-Je te préviens que si tu ouvres cette porte... »grogna encore son père.
Dudley ne l'écoutait plus et finit par pénétrer dans la pièce. Près de la porte, il vit un Harry gémissant, à genoux et se tenant le front. Dudley se précipita vers lui et s'agenouilla. Harry leva les yeux et lui jeta un regard chargé de souffrance.
« Ca va ?
-N'as-tu pas finis de hurler de la sorte ? » tonna Vernon qui, Pétunia à ses cotés, était resté dans l'embrasure. La pâleur excessive de leur neveu ne sembla pas les inquièter et encore moins les attendrir.
« Il faut que nous partions d'ici,..articula Harry entre deux gémissements. Et vite. Ils arrivent...
-N'importe quoi ! gloussa son oncle. Et depuis quand te permets-tu de nous donner des ordres ?
-Hey, ça va, Papa ! Tu ne vois pas qu'il est malade ? »
Dudley regarda la cicatrice de son cousin. La couleur pourpre tranchait vivement avec la blancheur de son visage. Elle semblait s'agrandir et rétrécir au rythme de la respiration du jeune sorcier, comme un être vivant à part entière.
« Elle ne m'a jamais fait mal comme ça, murmura Harry en grimaçant. Jamais. Partons ! Nous sommes en danger, bon sang ! Vous et moi !...Il n'épargnera personne ! »
Pétunia poussa un petit cri et porta la main à sa bouche. Vernon, lui, ne parut pas du tout affecté par les paroles de Harry et conserva son air borné, toisant celui-ci d'un air superieur.
« Et s'il disait vrai, Vernon ? » demanda Pétunia se tournant vers son mari. Après tout, elle avait sans aucun doute raison de croire son neveu, vu qu'il s'agissait du même sorcier qui avait tué sa soeur.
« Sornettes ! lança Vernon.
-On l'emmène à l'hopital ! » déclara Dudley soutenant Harry pour l'aider à marcher. Le jeune sorcier était considérablement affaiblit par la douleur, et s'il ne criait plus on pouvait deviner par la tension de son visage qu'il luttait pour garder une certaine dignité.
"A l'hopital? Et puis quoi encore? Ronchonna Vernon, croisant les bras sur sa poitrine. Vous ne pensez tout de meme pas que je vais prendre la voiture en pleine nuit! Tout ca pour satisfaire les caprices d'un morveux!
-T'es vraiment lourd Papa!" Grommela Dudley en descendant l'escalier, un bras autour de la taille de Harry.
Vernon et Petunia suivirent les deux adolescents au rez-de-chaussee, puis au salon. Dudley avait depose Harry sur le fauteuil et tentait tant bien que mal de le couvrir d'un blouson.
"Ca va aller, mon vieux. Promis.
-Je te repete, Dudley, qu'il est hors de question que nous sortions a cette heure-ci! Rajouta Vernon. Nous verrons demain si ca va mieux et on avisera!
-Mais bon sang, t'es sourd ou quoi? Hurla Dudley se precipitant vers son pere. T'as pas entendu ce que Harry a dit? Nous sommes tous en danger! Au lieu de rester la a se demander s'il dit vrai ou pas, tu preferes prendre le risque de ne rien faire? Il n'y a pas une minute a perdre! Bouges!
-Allons-y Vernon, supplia Petunia posant une main sur son bras. Rapelles- toi ce qui est arrive a ses parents...
-J'ai dit NON!" repondit son mari, laissant son gros derriere tomber lourdement sur une chaise. Celle-ci, malheureusement, faiblit sous son poids et craqua, l'entrainant dans sa chute et Vernon se retrouva a terre entoure des morceaux de bois eparpilles. Il rouspeta, jura et se releva avec peine, epoussetant son pantalon, vexe.
Tous les regards s'etaient portes vers lui, meme Harry avait leve la tete, pourtant trop souffrant pour esquisser un sourire devant la mine ridicule de son oncle.
"Qu'est ce que c'est que ca?" Demanda Dudley ramassant un barreau de la chaise. Il tourna l'objet dans ses mains, puis leva la tete vers son cousin. "Harry, on dirait ta baguette..."
Le jeune sorcier se redressa, les sourcils fronces tandis que Dudley lui apportait le bout de bois. Il tendit la main et s'en saisit. Il s'agissait bien de sa baguette.
Harry regarda tour a tour son cousin, sa tante et son oncle.
"Vous vous rapellez de ce qu'a dit Dumbledore? Leur demanda t-il. Que je trouverais ma baguette lorsque j'en aurais reellement besoin... Il faut partir!" Sur ces mots le jeune garcon se leva peniblement.
"Il a raison Vernon! S'ecria Petunia courant chercher des blousons. S'il n'y avait pas danger, il ne l'aurait pas trouvee!
-Il l'a trouvee uniquement parce que la chaise s'est cassee! Retorqua Vernon plus borne que jamais.
-Non, s'enerva Petunia, la voix vacillante. Elle aurait garde l'aspect d'un barreau de chaise! Partons!" Elle tendit les vestes a son mari et a son fils et enfila la sienne. Elle sembla en proie a la panique. Son regard etait charge de peur et d'angoisse et ses doigts tremblaient en boutonnant son blouson.
"Voyons Petunia! Lanca Vernon en faisant de grands gestes avec ses bras. Ne me dis pas que tu crois ces balivernes?
-Arretes de faire l'entete! S'ecria sa femme au bord de l'hysterie. Viens!" Elle agrippa son mari par le poignet et tenta de l'entrainer au dehors. Celui-ci resista.
"Papa, si tu ne nous emmenes pas j'appele une ambulance! Qu'est ce que tu preferes? Que les voisins ragotent parce qu'une ambulance, toutes sirenes dehors est arrivee ici a deux heures du matin, ou partir silencieusement, sans reveiller personne?"
Vernon grogna et finit par suivre les deux adolescents et sa femme. Tous quatre sauterent dans la voiture et quitterent Privet Drive. Harry, a l'arriere avec Dudley se tenait toujours la tete, gemissant et les larmes aux yeux. Sa baguette etait fortement serree entre ses doigts, comme si le contact du bois le reconfortait.
L'oncle Vernon roula vite jusqu'aux urgences, non pas par souci de son neveu, mais plutot pour se debarrasser de ce fardeau couinant et geignant tel une fillette.
Harry fut prit en charge immediatement. Des infirmiers le conduisirent a une chambre et Dudley resta a ses cotes, tandis que les deux autres Dursleys attendaient, l'un rageur, l'autre apeuree, dans une salle adjacente.
"C'est une etrange cicatrice que tu as la, mon garcon! Constata le medecin se penchant sur le front du jeune sorcier. Comment te l'aies-tu procuree?
-Je ne le sais pas vraiment, mentit Harry. Je l'aie depuis que je suis tout petit."
Le docteur n'insista pas. Il lui tendit cependant quelques tranquilisants et des anti-inflamatoires pour calmer la douleur. Harry goba les comprimes et retomba sur son oreiller.
"Avec ca, tu devrais bien dormir, assura l'interne en remontant les couvertures. Tu n'as pas faim?" Harry fit non de la tete. "Tres bien, je repasserais te voir d'ici vingt minutes. Si tu as besoin de quelque chose, appuies sur le bouton rouge qui est a ta droite et une infirmiere viendra te voir. A tout a l'heure."
Il quitta la piece, laissant les deux garcons seuls. Dudley approcha une chaise et vint s'assoir aux cotes de son cousin.
"Tu crois que tu es en securite ici? Demanda t-il.
-Je n'en sais rien, articula Harry reprimant un frisson. En tout cas, il ne faut pas que vous retourniez a la maison, ce serait beaucoup trop risque.
-Mais on va aller ou?
-Je sais pas, moi! retorqua Harry. Pourquoi pas chez Marge, par exemple?
-Papa ne voudra jamais aller jusque la-bas maintenant!
-Ce type est cingle, Dudley! S'emporta Harry. N' oublies pas qu'il a tue mes parents! En juin dernier, un de mes camarades est mort lui aussi! Vous voulez vraiment vous jeter dans la gueule du loup? Meme si je ne suis pas avec vous, il ne vous fera pas de cadeaux!" Il etudia longuement le visage de son cousin, silencieux lui aussi.
La douleur a sa cicatrice s'attenuait, mais Harry ignorait si cela etait le fait des medicaments qu'on lui avait donne ou parce que Voldemort avait perdu sa trace. Apres quelques reflexions, il en conclut que ce devait etre la seconde solution. Apres tout, les comprimes moldus n'auraient jamais put venir a bout de cette douleur-la. Meme les remedes de Madame Pomfresh n'etaient pas garantis a cent pour cent en ce qui concernait sa cicatrice.
"Merci Dudley...murmura le jeune garcon.
-Merci pour quoi? S'etonna son cousin.
-D' avoir insiste pour m'emmener jusqu'ici..
-Y'a pas de quoi, on pouvait pas te laisser comme ca!
-Il vaut peut-etre mieux que vous partiez maintenant, dit Harry. Tes parents vont s'impatienter et puis on ne sait jamais...ca peut etre risque que vous restiez ici.
-Mais et toi? Combien de temps vas-tu rester ici?
-Je ne sais pas encore, mais une fois sorti, j'irais a l'ecole. Je ne sais pas encore comment mais je verrais bien a ce moment-la. Logiquement, je devrais etre en securite la-bas."
Dudley parut songeur quelques instants et Harry se forca a lui addresser un sourire rassurant.
"Tu m'ecriras des que tu seras arrive a l'ecole, hein?
-Je t'enverrais Hedwige, assura Harry. Tu pourras lui donner un message aussi, comme ca je saurais que tout va bien.
-Mais, comment saura t-elle ou je suis?
-T'inquietes pas, elle te trouvera!" Harry s'enfonca un peu plus au fond de son lit, sous les couvertures, bien au chaud.
Dudley se leva et lui serra la main. "Salut Harry!
-Salut Dudley! Et n'oublies pas, ne retournez pas a Privet Drive tout de suite..
-Je vais tenter de les convaincre...C'est pas gagne d'avance!"
Harry le regarda sortir et ramena le drap jusqu'a son nez. Les yeux fixes au plafond, il se rememora les evenements de la soiree. Voldemort etait a ses trousses...Il s'en etait fallut de peu, cela Harry en etait persuade. Encore une fois, il avait echappe au Mage Noir, encore une fois il avait joue de chance. De chance...oui, si Dudley et lui ne s'etaient pas reconcillies, ils seraient tous encore a Privet Drive... Si Dudley n'avait pas insiste de la sorte pour l'amener ici, Voldemort les auraient probablement tues... Harry frissonna. Combien de temps encore faudrait-il jouer au chat et a la souris avec le Seigneur des Tenebres? Quand pourrait- il enfin vivre normalement, sans cette perpetuelle crainte de voir ses proches menaces, sans l'obstination de ce monstre a vouloir a tout prix se debarrasser de lui?
Comment et pourquoi Voldemort est-il parvenu a retrouver sa trace? Dumbledore avait declare que la maison des Dursleys demeurait l'endroit le plus sur pour lui... Et d'ailleurs, Dumbledore etait-il au courant que Voldemort connaissait la "cachette" de Harry? Savait-il que son ennemi avait tente de lui mettre la main dessus cette nuit?
Harry poussa un profond soupir. Il ne ressentait ni colere, ni peur. A vrai dire, il ne ressentait rien. Rien sauf la fatigue. Il sentit ses paupieres s'allourdir, ses muscles se relaxer. Il eut l'impression d'etre avale par le matelas de son lit. Il se laissa aller, serein.
"Alors, tu en mis du temps! Dit Vernon se levant de sa chaise. C'est bon, on peut rentrer?
-Non, on ne rentre pas a la maison, repondit Dudley. C'est encore trop risque.
-Ecoutes-moi bien Dudley, rencherit son pere secouant son index sous son menton, c'est deja pas mal que nous l'ayons amene jusqu'ici...maintenant on retourne se coucher!
-Il ne vaut mieux pas qu'on aille a la maison, Papa, insista le jeune garcon. Il est preferable soit de prendre une chambre a l'hotel, soit d'aller chez Tante Marge.
-Dudley a peut-etre raison, Vernon, ajouta Petunia toujours tremblante. Nous verrons bien demain...Moi non plus je n'aie pas tellement envie de rentrer, on ne sait jamais...
-Oh, bon sang! Tu ne vas pas t'y mettre aussi! S'ecria son mari en secouant la tete, faisant onduler ses grosses joues rougeaudes.
-Monsieur, s'il vous plait! Lui dit une infirmiere qui passait par la. Vous pourriez baisser un peu le ton, nous avons des patients qui dorment!"
Vernon devint ecarlate de honte et se perdit en excuses. Lui qui detestait se faire remarquer obtint l'oppose.
"Allez, venez, on s'en va!" Dudley les entraina a l'exterieur, laissant derriere eux un Harry endormit, ensevelit sous ses couvertures au pays du sommeil sans reves.
Il se reveilla tot ce matin-la. Sa nuit avait ete courte et eprouvante mais il se sentait mieux. La douleur s'etait envolee, mais pas les soucis. Ce n'etait pas normal que Voldemort ait decouvert ou il se trouvait... Dumbledore aurait dut se douter de ce qui allait arriver...
Il se redressa finalement sur son lit lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit. Une infirmiere entra, apportant avec elle un petit dejeuner copieux. Harry le devora a belle dent a une vitesse record.
Rassasie, presque repose et se sentant mieux, il ne voulut pas rester a l'hopital. Il lui fallait partir avant que les medecins viennent le voir. Ils etaient bien capables de le garder alite quelques jours, mais Harry n'avait qu'une seule envie, etre a Poudlard.
Il sauta a bas de son lit et s'habilla prestement. Il alla asperger un peu d'eau sur son visage afin de se rafraichir, se passa rapidement la main dans les cheveux et mit sa baguette dans sa poche. Enfin pret, il refit grossierement son lit et se dirigea vers la porte. Tout doucement, il l'entrouvit et passa la tete a l'exterieur, s'assurant que la voie etait libre. Il attendit un peu que le couloir soit vide et se faufila au dehors de sa chambre.
Il marcha rapidement le long du couloir, la tete baissee de peur que quelqu'un le reconnaisse. Fort heureusement, personne ne sembla preter attention a lui, chacun bien trop occupe avec les taches qui leur avaient ete confiees.
En un rien de temps, il fut dehors. Il inspira profondement l'air encore frais du matin, remonta ses lunettes sur son nez et s'engouffra dans la rue qui s'eveillait elle aussi.
***Un grand grand merci Bouboule26, Pam Phenixia Potter, Pheniamon, Fumseck, Sadako et Leo pour vos reviews qui m'ont fait tres plaisir. Et puis j'ai battu mon record, six pour un chapitre! A bientot!***
