Chapitre 22
Pour la deuxieme fois consecutive, la nuit de Harry fut assez courte, ayant passe plusieurs heures a papoter avec Ron. Elle fut egalement pertubee par un reve etrange, qui laissa le jeune garcon trouble et perplexe. Il ne voulut pas en parle a son ami, pas immediatement du moins, mais les images demeurerent dans son crane pendant toute la matinee. Ron essaya bien a plusieurs reprises de savoir ce qui le tracassait autant, mais rien n'y fit. Harry tenta de faire bonne figure, de se concentrer en cours, mais il n'avait qu'une seule hate: aller en parler a Sirius. Le meilleur moment serait pendant la pause de midi. Cela lui parut extraordinairement long jusque la, guettant l'heure toutes les cinq minutes, souhaitant avoir le pouvoir d'accelerer le temps. L'impatience le tiraillait, les questions, les doutes, les decisions a prendre, tout cela trottait dans sa tete, farandolait autour de lui, inlassablement, nerveusement.
Et enfin, la fin des cours fut signalee. Harry prevint Ron qu'il ne dejeunerait pas avec lui. Le jeune rouquin le regarda, interloque et sa question n'obtint pas de reelle reponse. Surpris et decontenance, il suivit Harry des yeux avant que celui-ci ne se rue vers les escaliers menant a la chambre de Sirius.
Harry deboula, a bout de souffle, dans la piece.
"Et bien! En voila une entree apectaculaire! S'exclama Sirius, etonne de le voir. Ron n'est pas avec toi?
-Non, repondit Harry reprenant sa respiration. Desole d'arriver comme ca, sans frapper, mais je voulais te demander un service. Pourrais-tu m'accompagner dans la Foret Interdite?"
Sirius regarda Harry comme s'il avait perdu la raison. " Tu te rends compte de ce que tu me demandes, Harry? Pourquoi veux-tu aller la-bas?
-S'il te plait? Supplia le jeune sorcier, otant precipitamment sa cravate. Je t'expliquerais...
-Harry! Tu es arrive hier et il faut deja que tu desobeisses au reglement!" Sirius avait tente de prendre un air severe, mais cela ne trompa pas Harry qui poursuivit.
" J'ai fait un reve, la nuit derniere. J'ai reve de Ginny. Elle se trouvait dans la Foret. Elle etait souffrante, Sirius! Je suis persuade qu'elle se trouve la-bas! Il faut aller la sauver!
-Harry, ce n'est pas parce que tu en a reve que c'est la realite, rencherit Sirius avec plus de douceur. Tu as appris ce qu'il s'etait passe, hier, c'est normal d'en avoir reve.
-Si c'etait le cas, Hermione aussi aurait ete dans mon reve! Insista Harry avec une certaine impatience.
-C'est trop risque, repliqua encore Sirius. Et si c'etait un piege? Tu-sais- qui ait peut-etre parvenu d'une maniere ou d'une autre a t'envoyer des images. Il te faut etre prudent Harry.
-Sirius, je n'aie pas d'explication pour ca, mais j'ai souvent fait des reves de cette sorte. En fait, ce sont plutot des visions, mais c'est souvent premonitoires. Et la nuit derniere, ca paraissait tellement reel! S'il te plait, Sirius! Accompagnes moi!"
Sirius soupira. C'etait dangereux. De plus il doutait que Harry en ait parle a Dumbledore. Il n'avait vraiment pas envie de courir ce risque. Il etudia longuement le visage de son filleul, reste debout pres de la porte, pare a ressortir.
"Tu l'as raconte a Ron?
-Non, je ne voudrais pas lui causer une fausse joie si je me suis trompe.
-Harry, tu es tellement naif et insouciant!" Cela n'etait pas un reproche, juste une constatation. "Imagines-tu la peur que nous avons eut, tous, hier, apres qu'il est attaque la maison des Moldus? Te rends-tu compte de ce que nous avons ressentit, ayant perdu ta trace, ne sachant pas ou te chercher? On a eut peur, Harry. Dumbledore et moi, nous nous sentions tellement coupables. Incapables d'avoir veille a ta securite. Et voila que le lendemain, tu es pret a repartir te jeter dans la gueule du dragon!
-Je suis desole, Sirius, honnetement, balbutia Harry, deglutissant avec peine. Mais si Ginny est vraiment la-bas,.. il faut aller verifier. Tu y vas en chien et je prend ma cape d'invisibilite. Comme ca, on passera inapercus."
Sirius soupira de nouveau. Il se doutait que meme s'il refusait de l'accompagner, il s'y rendrait quand meme. Le visage determine de son filleul parvint a le convaincre et il accepta, a contre coeur. Il se transforma en chien et preceda Harry en sortant de la chambre. Ils firent une halte a la tour des Griffondors, ou Harry alla chercher sa cape, se dissimulant dessous, une fois sorti dans les couloirs. Ils ne croiserent personne, tout le monde se trouvant probablement dans le Grand Hall pour le dejeuner.
Ils traverserent le parc en direction de la Foret, dressee fiere et sombre devant eux. Malgre le soleil eclatant, elle conservait un air severe et austere, presque antipathique. La lumiere ne se refletait meme pas sur les feuilles de ses arbres et aucun oiseau ne venait gazouiller sur ses branches.
Le museau au sol, Patmol penetra dans les fourres, Harry sur ses talons, toujours cache sous sa cape. La determination qu'il avait quelques minutes plus tot s'etait plus ou moins emiettee. Son coeur battait la chamade et il fut soudainement assaillit de doutes. Comme lui avait dit Sirius, c'etait de la folie d'y aller. Pourtant il continua a avancer. Les buissons etaient fournis, les troncs des arbres etaient larges, quiconque aurait desire se cacher et les epier n'aurait put rever de meilleure cachette. Bien sur, la plupart des sorciers ne verrait qu'un gros chien noir, ce qui en soi n'aurait rien ete d'inhabituel ou de particulier. Mais apres tout, Harry etait loin de connaitre toutes les creatures qui avaient elues domicile dans la foret. Peut-etre que certaines d'entre elles avaient la faculte de "voir" sous les capes d'invisibilite... Voldemort lui-meme en avait peut- etre le don. Harry reprima un frisson.
Oui, cette foret etait loin d'etre accueillante. Meme la compagnie de Patmol et son flair ne le rassurait pas plus que cela. Harry s'arreta et regarda autour de lui. Des arbres, des taillis a perte de vue. Il leva les yeux. On distinguait a peine la lumiere du soleil. Les rayons avaient du mal a percer l'epais feuillage. Il se retourna et vit au loin la lisiere du bois, seule tache lumineuse au sein de cette semi-obscurite.
Partage entre l'appel de la lumiere et celui de l'ombre, Harry ne vit pas Patmol revenir pres de lui. D'un petit coup de museau sur la jambe, le chien l'arracha a ses pensees. Le jeune garcon baissa la tete et rencontra le regard expressif de l'animal. Sirius ne pouvait pas le voir, mais il semblait deviner a quel endroit se trouvait la tete de Harry. Il semblait aussi comprendre les doutes de son filleul.
Alors, l'image de Ginny revint dans l'esprit du jeune sorcier. Il la revoyait, gisant sur un tas de feuilles, les yeux clos, roulee sur elle- meme. Puis cette vision fut remplacee par une de Ron. Il ne fallut pas plus a Harry pour se decider a poursuivre leur expedition. Il effleura vivement la tete du chien et reprit sa marche, plus determine que jamais. Patmol se remit a gambader au devant, les oreilles dressees, les narines aux aguets.
Ils marcherent pendant longtemps, parfois tournant en rond, Patmol ayant suivit une piste finalement sans interet, s'enfoncant pourtant de plus en plus dans la foret. Souvent, l'obscurite etait telle que Harry perdait tout trace du chien, son pelage noir se confondant avec les ombres. Alors il s'arretait, sachant que l'animal reviendrait sur ses pas. Plusieurs fois egalement le jeune garcon avait songer a se servir de sa baguette pour s'eclairer, mais cela aurait peut-etre ete trop risque. Il trebucha a maintes reprises contre des racines denudees, s'etalant parfois de tout son long.
Il ignorait depuis combien de temps ils avaient quittes le chateau mais cela paraissait une eternite. Les cours avaient probablement repris pour alors. Harry commencait de nouveau a douter de la veracite de son reve quand il distingua non loin devant lui un pale eclat de lumiere. Etait-ce l'autre cote de la foret?
Il accelera le pas, la visibilite s'etant considerablement amelioree et parvint non pas a l'extremite de la foret mais a une clairiere baignee de soleil. L'endroit etait charmant et le jeune garcon s'y avanca, acceuillant la lumiere du jour avec un bonheur evident. Patmol alla fureter un peu plus loin tandis que Harry se regorgait de soleil. En face de lui, les arbres s'alignaient de nouveau. Meme s'il n'avait aucune idee de la superficie de la foret, Harry devinait qu'elle etait immense, et il devait etre aise de s'y perdre. Il se felicita d'avoir Patmol a ses cotes. Tout seul, il n'aurait probablement pas reussit a retrouver le chemin du chateau. Il esperait du moins que le chien en serait capable...!
"He! Regardez ou vous mettez les pieds!"
Harry sursauta et balaya la clairiere des yeux.
"Les pieds!" cria t-on encore. Harry baissa la tete et vit, a moitie caches par les hautes herbes une ribambelle de petits bonshommes aux cheveux roux. On aurait dit une maree de mini-Ron. Ils etaient tous vetus d'une veste verte et grise et d'un pantalon rouge.
"Qui etes vous? Nous savons qu'il y a quelqu'un!" Harry s'accroupit, regarda de nouveau autour de lui et ota sa cape.
"Bonjour," dit-il.
On ne lui repondit pas, mais deux lutins s'approcherent de lui, l'air tres en colere. "Vous venez de detruire notre catapulte!" Lanca l'un deux. Il devait s'agir du porte-parole du chef. Ce dernier se trouvait a ses cotes portant un habit different de celui des autres. Le vert de sa veste etait plus clair, le col et les manches etaient pares de dentelle d'or et sa tete etait recouverte d'un chapeau.
"Je suis desole, lui repondit Harry. Je ne vous avais pas vu!
-Comme d'habitude, vous les humains vous ne nous voyez pas! Grommela de nouveau le lutin. Qui etes-vous?"
Harry hesita un peu avant de devoiler son nom, mais les dernieres paroles de son interlocuteur parvinrent a leur convaincre de parler. Il semblait evident que les lutins n'appreciait pas beaucoup les humains. "Harry Potter" repondit-il simplement. "Et vous?
-Comment ca, qui nous sommes! Ca ne se voit pas? Grogna le lutin et il alla donner un puissant coup de pieds a Harry. Celui-ci poussa un petit cri de surprise. Il n'en revenait pas de la force avec laquelle il avait ete frappe, surtout venant de la part d'un etre de trente centimetres de haut!
"Grinne, calmes-toi! Intima le chef. J'ai entendu parler de vous Harry Potter. Enchante de vous rencontrer!" Il tendit la main vers Harry qui la serra entre son pouce et son index. "Nous ne fraternisons jamais avec les humains, poursuivit-il, mais nous vous devons une une fiere chandelle."
Harry le regarda eberlue avant de murmurer un timide pourquoi.
"Vous nous avez debarrasse de Voldemort." Il fit une pause et sut qu'il lui fallait expliquer au jeune sorcier un peu de leur histoire. "Mon nom est Darmuid, je suis le chef des Leprechauns de cette foret. Nous venons d'Irlande et une portion de cette communaute a ete amenee ici il y a bien longtemps. Nous vivions dans une autre partie de la Foret lorsque Voldemort a detruit notre habitat. Il n'est pas parvenu a nous eliminer, d'ailleurs nous ne faisons pas partie de ceux qu'il desire supprimer. Apres la destruction de notre environnement, il nous a fallut trouver un autre lieu ou poser notre camp.
-Mais pourquoi aviez-vous une catapulte? Demanda Harry avisant egalement des lances et des epees attachees a leurs ceintures ou accrochees dans le dos. "Et pourquoi portez-vous des armes? Vous etes en guerre?"
A ces paroles, le visage de Darmuid se rembrunit. "Il n'y a pas que nos habitations et notre environnement qui ont ete detruits. Celui des Korrigans aussi!"
Harry hocha poliment la tete, mais n'avait aucune idee de ce dont le Leprechaun parlait. Il n'eut pas tres longtemps a attendre avant d'obtenir une reponse, car Patmol approchait du petit groupe, deux autres lutins perches sur son cou. Parvenu a leur hauteur, le chien abaissa la tete et les deux petits bonhommes sauterent a terre avec agilite. Harry nota que bien qu'ils soient, plus ou moins de la meme grandeur, ils ne ressemblaient en rien aux Leprechauns. Si ces derniers etaient roux et plutot ronds, les nouveaux venus, quant a eux etaient maigres, peu vetus et arboraient une chevelure entremelee longue et noire. Ils avaient un visage un peu ecrase et de grands yeux petillants de malice.
"Ce sont eux les Korrigans, lanca Darmuid les designant d'un air hautain et grimacant.
-Que ce passe t-il ici? Demanda un des Korrigans, puis regardant Harry: Que fait-il ici cet humain?
-C'est Harry Potter, imbecile!" Grogna Darmuid. Le visage de l'autre lutin s'eclaira et il vint a son tour serrer la main a Harry qui lui sourit.
"Enchante, Harry Potter. Mon nom est Kerior, je suis le chef des Kornikaned. Merci, monsieur.
-Je croyais que vous eties des Korrigans? Demanda Harry un peu perdu parmi tous ces noms.
-Oui, nous sommes des Korrigans, mais les Kornikaned sont ceux des Bois. Nous sommes des lutins de Bretagne. Nous avons ete amenes ici il y a bien longtemps. Malheureusement, nous nous sommes retrouves avec des Leprechauns, des voleurs de femmes!"cracha Kerior avec degout.
Darmuid s'approcha de lui, l'epee tendue, l'air menacant. "Et vous, vous nous volez notre or!
-Quoi? On vous a rien volez du tout! retorqua Kerior, fusillant son enemi du regard.
-Ben voyons!
-Ce n'est quand meme pas notre faute si votre race n'a pas de femmes! Ce n'est pas une raison pour voler les notres!"
Darmuid se rua sur Kerior, l'epee en avant. Devinant l'issue de ce geste, Harry posa rapidement la tranche de sa main sur le sol, barrant le passage au Leprechaun furieux. Celui-ci parti dans son elan ne parvint pas a s'arreter a temps et son epee rentra dans la chair de Harry, qui poussa un cri et retira vivement sa main ensanglantee.
Il y eut alors un lourd silence. Darmuid jeta un regard embarrasse et confus vers Harry.
"C'est malin! Ronchonna Kerior en se dirigeant vers le garcon et examinant la main blessee.
-Je suis navre, balbutia le Leprechaun, aussi rouge que ses cheveux.
-Ce n'est pas grave, assura Harry. L'infirmiere de Poudlard saura comment me guerir.
-Nous allons nous en occuper!" Dit le Korrigan en prenant une petite bourse accrochee a sa ceinture. Il en sortit un petit pot de bois et l'ouvrit. Il entreprit d'etaler une pommade brune sur la plaie de Harry. "C'est un onguent a base de mousse, de seve d'arbre et de feuilles de chataignier macerees dans du sang de corbeau. Et puis une petite touche personnelle!" ajouta Kerior avec une certaine fierte. "Vous allez voir, ca va guerir en un rien de temps. Maintenant, il vaut mieux bander tout ca! Darmuid passes- moi un morceau de tissu assez long et large.
-Euh,...je n'en ais pas," bredouilla le Leprechaun, toujours aussi embarrasse. Le Korrigan grogna et lui lanca un regard meurtrier. Harry, voulant mettre un terme a cette querelle, arracha un morceau de sa robe de sorcier et le tendit a Kerior qui, d'un geste habile et maitrise, l'enveloppa autour de sa main.
"Vous transportez toujours de la pommade sur vous? Demanda Harry. En tout cas, elle est efficace, je ne sens plus rien!
-C'est surtout pratique lorsqu'on va en guerre! Rencherit pour la premiere depuis leur arrivee l'autre Korrigan, d'un ton sarcastique.
-Lui, c'est Duzic, dit Kerior, mon second.
-Enchante!" Declara Harry avec un sourire et tendant la main. Duzic ne preta pas attention a la main tendue et Harry la retira, un peu vexe. Il se tourna vers Darmuid et Kerior. "Dites-moi, vous n'auriez pas vu une jeune fille rousse par ici?
-Une humaine? Demanda Kerior en se grattant la tete.
-Une humaine a la criniere de feu? Demanda a son tour Darmuid. Si, nous en avons vu une, hier."
En entendant ces paroles, les yeux de Harry s'agrandirent et son coeur faillit manquer un battement. L'espoir le submergea de nouveau et il pressa le Leprechaun de poursuivre.
"Elle a ete deposee non loin d'ici, hier soir, par un etre en houppelande et capuche. Nous sommes alles voir comment elle se portait, elle parlait a peine et avait l'air epuisee.
-Pouvez-vous me dire ou elle se trouve maintenant? Supplia Harry, tentant de dissimuler son impatience.
-Elle n'est plus avec nous! S'exclama Darmuid. Elle se trouve avec les Centaures. Firenze passait par la et l'a amenee dans leur camp.
-Savez-vous ou il se situe? S'enquit encore Harry.
-Nous ne pouvons devoiler l'endroit ou vivent les Centaures, Monsieur Potter! Peu d'etres connaissent l'emplacement exact, bien que beaucoup l'aient cherche.
-Un de mes hommes peut vous y conduire, monsieur Potter, intervint Kerior.
-Tu as perdu la raison! Rugit Darmuid en frappant son index sur sa tempe. Tu as envie de nous attirer des ennuis?
-Ecoutes-moi bien, Leprechaun a la manque! Rencherit le Korrigan en pointant un doigt a son ennemi. Je sais tres bien que les Centaures non plus n'aiment pas les humains, mais ils ont quand meme emmenes une chez eux hier, non? Que vont-ils en faire si Monsieur Potter ne va pas la chercher?" Il se tourna alors vers Harry, qui n'en pouvait plus d'attendre. "Vous garderez le secret, monsieur, n'est-ce pas?
-Bien sur! Assura Harry. Pouvez-vous m'y amener? J'ai deja rencontre Firenze. Je pense qu'il me reconnaitra."
Harry se redressa tandis que Kerior allait murmurer quelque chose a l'oreille de Patmol. Celui-ci baissa la tete et Duzic, s'agrippant au poils noirs, alla se percher sur son cou. Kerior indiqua a Harry de les suivre, que Duzic connaissait la direction et allait, au fur et a mesure, en informer Patmol. Le jeune sorcier le remercia et les salua. Il remit sa cape d'invisibilite et disparut de leur vue. Patmol s'etait deja dirige vers les arbres et il fallut a Harry prendre garde aux lutins disperses un peu partout dans la clairiere. Parvenu a la lisiere, il se retourna, mais ne distingua aucune des deux communautes. Il se demanda si Leprechauns et Korrigans allaient poursuivre la ou il les avait interrompus.
Mais ses pensees se tournerent rapidement sur Ginny. Il ne s'etait pas trompe. Elle n'etait plus tres loin, maintenant. Il allait la ramenee a Poudlard. Harry imagina sans probleme les reactions de Ron et du reste de la famille Weasley. Cela le revigora, et il s'elanca sur les pas de Patmol. Ils marcherent encore pendant une bonne demi-heure avant d'arriver a une petite colline, elle-meme recouverte d'arbres. Le chien se mit a l'escalader, Harry toujours a ses trousses. Lorsqu'ils parvinrent au sommet, un centaure se trouvait la, devant une longue pallissade de bois montant visiblement la garde.
"Qui va la?" Lanca t-il, raclant son sabot contre le sol. Il jeta un coup d'oeil a Patmol mais balaya le vide du regard, sentant une autre presence. Harry ota sa cape et apparut devant les yeux surpris du centaure.
"Bonjour, dit-il, je m'appelle Harry Potter. Est-ce que je pourrais voir Firenze, s'il vous plait?" La creature devant lui, lui jeta un regard froid.
"Que lui voulez-vous a Firenze? Nous n'acceptons pas d'humains ici! Et d'ailleurs, comment connaissez-vous cet endroit? Demanda encore le centaure d'un oeil soupconneux et la voix teintee d'agressivite.
"C'est Kerior qui l'envoie," intervint Duzic montant sur le sommet de la tete de Patmol, de maniere a etre vu.
Le centaure se pencha vers lui et l'etudia quelques instants.
"Darmuid pretend avoir trouve une humaine hier soir, reprit le Korrigan. Il dit aussi que Firenze l'a ramenee jusqu'ici. Monsieur Potter, ici present, est un ami et est venu la chercher."
Le centaure se redressa et tourna les sabots, se dirigeant vers la lourde porte de bois. "Restez ici, je vous ramene Firenze."
Le jeune sorcier, le Korrigan et le gros chien noir le regarderent disparaitre a l'interieur du camp. Harry poussa un soupir. Il esperait vraiment que Firenze viendrait. "Monsieur Potter, approchez!" lanca Duzic en lui faisant signe. Harry, etonne, fit comme on lui demandait et d'un bond extraordinaire, Duzic vint s'assoir sur son epaule. "Comme ca, je verrais mieux ce qui se passe." Expliqua t-il simplement.
Patmol vint se coller a aux jambes de Harry, comme pour le rassurer de sa presence. Le jeune garcon lui caressait gentiment la tete, quand le garde centaure revint suivit de Firenze. Celui-ci sourit a Harry. "Harry Potter, je suis heureux de vous voir. Amos m'a revele la raison de votre visite. Votre amie est bien chez nous. Je vais vous mener a ma hutte, mais il va me falloir vous cacher les yeux. Aucun humain n'a jamais penetre a l'interieur. Nous n'aurions, en temps normal, pas le droit de vous faire rentrer. Ne m'en voulez pas si je ne vous montre pas le village."
Harry hocha la tete et laissa Firenze envelopper le haut de son crane d'une immense feuille. L'obscurite tomba devant ses yeux et il sentit un bras l'agripper et le guider. Un peu hesitant tout d'abord, Harry prit confiance et se mit a marcher normalement. Il entendait, a l'entree de son oreille, Duzic s'emerveiller de ce qu'il voyait. Il ne cessait de pousser des petits cris d'admiration, ce qui agacait un peu Harry, contraint d'etre prive d'un spectacle qui semblait unique et magnifique.
Ils s'arreterent enfin. "Attention a la marche" dit Firenze. Harry leva la jambe plus haut qu'il ne fallut et faillit tomber, rattrape de justesse par les bras robustes du centaure. "Nous y voila, Monsieur Potter!" lanca Firenze en lui otant la feuille. Harry regarda autour de lui. La petite cabane de bois etait modeste et simple. Elle comprenait beaucoup d'objets dont Harry ignorait les noms ou meme les fonctions.
Son regard s'arreta sur un coin de l'unique piece, la ou se trouvait un lit de branchages et de mousse. Harry percut la forme d'un corps allonge sous une couverture de feuilles d'ou emergaient de nombreuses boucles rousses. Il se tourna vers Firenze, l'air preoccupe. "Elle dort, murmura le centaure avec un sourire rassurant. Elle etait epuisee. Nous avons soigne quelques unes de ses blessures. Je crois qu'elle va mieux."
Un sourire se peint sur le visage de Harry. Il l'avait retrouvee. "Comment avez-vous su qu'elle se trouvait dans la Foret, monsieur Potter?
-J'en ais reve la nuit derniere, repondit Harry detachant a peine le regard de son amie. En fait, c'etait plutot une vision, je crois.
-Je vois que j'y suis parvenu," continua Firenze avec douceur. Harry se tourna vivement vers lui, intrigue. " C'est moi qui vous aie envoye cette image. Il m'a fallut un enorme travail de concentration, mais je suis heureux que cela ait fonctionne." Il sourit a Harry qui le fixait avec de grands yeux interloques, surpris de ce qu'il venait de lui dire. "Allons, monsieur Potter. Allez la reveiller. Je suis dans le regret de vous dire que je ne puis la garder ici plus longtemps. Bane etait tres contrarie hier lorsque je l'aie ramenee."
Harry comprit et alla s'agenouiller pres de la jeune fille. Duzic quitta son epaule et alla de nouveau se percher sur Patmol. Harry repoussa doucement la couverture et chassa les meches qui cachait son visage macule de poussiere et de sang seche. Elle semblait emportee dans un sommeil paisible et en d'autres circonstances, Harry n'aurait pas voulu l'eveiller. Il eut un pincement au coeur lorsque ses yeux se poserent sur la cicatrice encore fraiche qu'elle avait a la joue.
"Ginny?" Murmura t-il. Elle n'ouvrit pas les yeux mais il crut voir un sourire naitre sur ses levres. "Ginny, c'est Harry. Reveilles-toi." Il la secoua gentiment. Elle sursauta et s'assit aussitot, le regard apeure. Elle cligna des yeux plusieurs fois et etudia Harry, comme si elle avait peine a realiser qu'il etait reellement la, devant elle. Il lui sourit.
"Harry, murmura t-elle, la gorge nouee.
-On va rentrer a Poudlard, Ginny. Nous allons te ramener. Tu n'as plus rien a craindre."
Harry vit les yeux de son amie briller de larmes et elle se jeta dans ses bras, enfouissant sa tete dans son epaule. Le jeune garcon se sentit rougir face a cette etreinte. Il n'avait jamais tenu une fille dans ses bras avant et se sentit plutot gauche et maladroit. Hesitant, il passa un bras autour de sa taille et de l'autre main lui caressa doucement les cheveux.
"Tout va bien se passer maintenant," parvint-il a dire. Il se leva, Ginny toujours accrochee a lui.
Firenze s'approcha d'eux. "Je vais vous ramener jusqu'a la lisiere de la foret. Tous seuls vous n'y parviendrez pas." Harry hocha la tete en signe de reconnaissance et Ginny leva les yeux vers lui. "Merci," murmura t-elle. Le centaure se pencha vers elle et d'un geste tendre essuya ses larmes. "Vous avez deja meilleure mine!" dit-il avec un sourire.
Le gros chien noir vint effleurer la main de la jeune fille qui baissa la tete notant pour la premiere fois la presence de l'animal. "Bonjour," chuchota t-elle avec un pale sourire. Avec douceur, elle caressa le pelage de Patmol, flattant ses oreilles et son encolure. Le chien semblait apprecier l'attention dont il faisait l'objet.
"Allons-y, dit Harry, nous ne voudrions pas vous attirer des ennuis, Firenze.
-Il va falloir vous bander les yeux avant de sortir. Harry, je vous guiderais comme je l'aie fait pour venir. Je vais prendre votre amie sur mon dos." Le centaure enveloppa une large feuille autour de la tete de Ginny et Harry l'aida a monter. L'instant d'apres, il fut lui-meme plonge une nouvelle fois dans l'obscurite. Patmol vint brievement lui signaler sa presence en lui lechant la main.
"Prets?" demanda Firenze. Les deux adolescents acquiescerent et le petit groupe se remit en route. Ils traverserent le village rapidement et Harry entendit plusieurs commentaires de la part des autres centaures. En effet, il etait tres mal vu, chez les Centaures de porter un humain sur son dos, cette tache etant reservee a de vulgaires chevaux ou mulets.
Lorsqu'ils furent sortis du camp, Firenze ota les feuilles. Harry et Ginny clignerent des yeux avant de s'habituer a nouveau a la lumiere. "Mademoiselle, passez vos bras autour de ma taille. Nous allons galoper. Et vous, monsieur Potter, montez sur mon dos, intima le centaure, et tenez- vous bien a votre amie!"
Harry s'installa derriere Ginny et laissa sa cape d'invisibilite tomber autour d'eux, les dissimulant a tout regard importun. Le feu aux joues, il enroula alors ses bras autour de la taille de la jeune fille qui, aussi rouge que lui, frissonna a ce contact. "Tu as froid?" Bredouilla Harry. Elle secoua la tete, lui signalant que tout allait bien.
"N'oubliez pas de me deposer a la clairiere!" Lanca Duzic a l'intention du centaure. Celui-ci hocha la tete, puis d'un elan gracieux entreprit de devaler la colline, Patmol courant a ses cotes. Ils parvinrent en un rien de temps jusqu'a la clairiere. Duzic ne leur laissa pas le temps de s'y arreter, qu'il bondit a bas du chien et detala vers ses compatriotes. L'animal aboya en signe de remerciement et le Korrigan le salua.
Apres un dernier regard vers les lutins, le centaure et le chien se remirent en route, tandis que Harry verifiait que Ginny et lui etaient bien dissimules sous la cape. Firenze les mena sans problemes jusqu'a la lisiere de la foret, comme s'il pouvait se reperer grace aux arbres et aux buissons. Parvenus a l'oree du parc de Poudlard, il s'arreta, puis s'abaissa afin de permettre a ses cavaliers de poser pied a terre. Harry ota sa cape et descendit le premier, aidant ensuite Ginny a le rejoindre.
"Merci pour tout Firenze! Dit-il avec un sourire. Si un jour je peux vous rendre service, n'hesitez pas a me le demander, je vous dois bien cela!
-Ce fut un plaisir, Harry, assura le centaure souriant a son tour. Je suis heureux d'avoir put vous aider. Prenez soin de vous. Au revoir!
-Merci beaucoup, ajouta Ginny en allant lui serrer la main. Votre aide a ete precieuse." Firenze tourna les sabots et repartit au galop dans les profondeurs de la foret.
Harry s'approcha de Ginny et passa un bras autour de ses epaules. "Viens Ginny, murmura t-il, il y a quelqu'un a Poudlard qui va etre tres heureux de te revoir". Elle tourna la tete vers lui et lui fit un sourire. Pour la premiere fois depuis qu'elle le connaissait, elle pouvait le regarder sans rougir ou detourner les yeux. Il etait si proche a cet instant precis qu'elle sentit tout de meme son coeur battre a toute allure. La chaleur de son bras autour d'elle lui procura une sensation de bien etre et elle se sentit rassuree.
Harry jeta la cape sur eux et ils se dirigerent vers le chateau, serres l'un contre l'autre, Patmol gambadant fierement devant eux. Ils allerent directement a l'infirmerie, malgre les protestations de Ginny qui assurait qu'elle n'avait pas besoin de soins. Lorsqu'ils penetrerent dans la piece, Madame Pomfresh somnolait paisiblement a son bureau. Harry toussotta et la fit sursauter.
"Oh, mon dieu! S'exclama t-elle portant une main a son coeur. Vous m'avez fait peur! Monsieur Potter, que faites vous la? Et que fait ce chien avec vous?"
Harry lui expliqua brievement la situation et lui demanda si elle pouvait prevenir Dumbledore. Elle acquiesca et se dirigea vers la cheminee, jeta une poignee de poudre et passa la tete a l'interieur du nuage.
"Comment te sens-tu Ginny? Demanda Harry se tournant vers son amie.
-Ca va aller, ne t'inquietes pas." Il insista cependant a ce qu'elle prenne place sur l'un des fauteuils, ce qu'elle fit. Patmol vint reclamer des caresses qu'elle lui offrit en souriant. Elle se pencha vers lui et a la grande surprise de Harry lui murmura: " Tu es bien Sirius Black, n'est ce pas?" Devant l'air stupefait du jeune sorcier, elle ajouta: "Hermione m'a tout raconte". A l'evocation de ce nom, son visage se rembrunit. Harry qui s'appretait a lui demander ou ce trouvait leur amie se ravisa aussitot. La mine qu'affichait maintenant Ginny n'etait pas de bonne augure.
Sentant sans doute la tension qui s'installait dans la piece, Patmol devint Sirius, ramenant un sourire sur les visages. "Bonjour, Ginny! Je suis enchante de te rencontrer," dit-il en lui tendant une main franche. La jeune fille la saisit et la serra avec entrain.
"Le Professeur Dumbledore arrive sur le champ, signala l'infirmiere revenant vers eux. Je vais vous preparer un lit, Mademoiselle et vous irez vous coucher apres avoir fait un brin de toilette. Je pense que vous allez avoir besoin de beaucoup de repos.
-Ca va aller, Madame, je vous assure," repondit Ginny en se levant comme pour prouver ses dires. Elle chancella un peu et Sirius la soutint. Madame Pomfresh lui jeta un regard desaprobateur.
"Ecoutez, Mademoiselle Weasley, retorqua t-elle, ne me faites pas croire de telles sornettes! Il est evident que vous n'allez pas aussi bien que vous le pretendez! Allez, pas de discutions, venez avec moi! Messieurs, si vous voulez bien nous attendre ici!"
L'infirmiere passa un bras autour de Ginny et l'amena dans une piece adjacente et referma la porte derriere elle. Sirius se laissa tomber sur le fauteuil et sourit a Harry.
"Tu avais raison, admit-il. Heureusement que je t'aie ecoute!
-Je suis content qu'elle soit de retour, repondit simplement son filleul, enfoncant ses poings dans ses poches. Mais je me demande ou est hermione et ce qu'il est advenu d'elle..
-Harry, evites d'y songer pour l'instant, reprit Sirius avec douceur, je sais que ce n'est pas chose facile, mais je pense que, lorsqu'elle se sera reposee un peu, Ginny nous racontera ce qu'il s'est passe."
Le jeune garcon hocha la tete et poussa un profond soupir.
" C'etait assez drole quand vous etiez sur le dos de Firenze! Lanca Sirius afin de changer de sujet. On ne voyait que lui et deux bras passes autour de sa taille! Des bras sans corps! Tu avais oublie ce detail, Harry!
-C'est vrai?" Sirius etait devenu hilare et Harry ne put que sourire.
Ils furent interrompus par l'arrivee de Dumbledore. Comme a son habitude, le regard de celui-ci etincellait de malice. "Bonjour! Leur lanca t-il, jovial. Je vois que tu as retrouve tes bonnes habitudes, Harry!" Ce dernier rougit mais ne baissa pas les yeux.
"Je sais que j'ai encore une fois enfreins le reglement, Professeur, dit-il en grimacant. Mais peu m'importe d'etre puni, Ginny est saine et sauve et en securite. C'est tout ce qui compte pour l'instant.
-Je n'aie aucunement l'intention de te punir, mon garcon! Repliqua le vieil homme, prenant un air choque. Bien au contraire! Tu as reussis la ou nous avions echoues. Je t'en remercie. Tu es blesse?" Il venait de remarquer la main bandee de l'adolescent. Celui-ci lui expliqua brievement les circonstances. "Ils sont en guerre les uns contre les autres, poursuivit Harry, une note d'inquietude dans la voix.
-Il n'y a pas vraiment lieu de s'en soucier, Harry. Les Leprechauns et les Korrigans sont toujours a se faire la guerre. Ce n'est pas bien mechant! S'ils s'entendaient bien, je crois que c'est alors qu'il faudrait s'inquieter! Leurs querelles sont presque comme un jeu pour eux. S'ils n'avaient pas cela, je crois bien qu'ils s'ennuiraient ferme!"
Il alla prendre place dans un fauteuil faisant face a ses interlocuteurs. "Comment se porte mademoiselle Weasley?
-Madame Pomfresh s'occupe d'elle, repondit Sirius. Elle semble se porter plus ou moins bien, mais aura probablement besoin de plusieurs jours pour recuperer.
-Je n'en doute pas, acquiesca Dumbledore. Vous a t-elle parle? Semble t- elle choquee ou effrayee?
-Elle a eut peur lorsque je l'aie reveillee, chez Firenze, ce qui est comprehensible, declara Harry. Elle a tres peu parle, mais elle avait l'air soulagee de nous voir.
-Une fois qu'elle sera bien installee dans son lit, nous irons prevenir son frere, dit Dumbledore alors que l'infirmiere revenait dans la piece.
-Ah, Albus! S'exclama t-elle. Je suis parvenue a la mettre au lit, ce fut difficile, je ne vous le cache pas! Elle pretend que tout va bien. D'une certaine maniere elle m'a beaucoup fait penser a vous, monsieur Potter! Ajouta t-elle en se tournant vers Harry. Aussi bornee!
-Presente t-elle des traces de coups, des bleus, des contusions? Demanda Dumbledore en se levant.
-Non, pas vraiment. D'une maniere generale, physiquement, elle va bien. Au premier abord, elle ne semble pas trop traumatisee, mais je crains que cela lui vienne d'ici a quelques jours.
-Nous aviserons a ce moment-la, Pompom, dit Dumbledore. Pourrais-je la voir quelques instants?"
Madame Pomfresh hocha la tete et alla ouvrir la porte au directeur, qui penetra dans la chambre suivi de Harry. Sirius, lui, resta assis sur son fauteuil et fit un brin de causette avec l'infirmiere.
Ginny etait allongee dans son lit, les couvertures remontees jusqu'a son nez et les yeux rives au plafond. Elle ne parut pas les entendre lorsqu'ils entrerent. Dumbledore s'approcha d'elle et la tira doucement de ses reveries. Il ne lui posa aucune question concernant ce qu'il s'etait passe. Il lui demanda simplement comment elle se sentait et la rassura sur le bien- etre de sa famille. Il lui dit que les cours avaient repris depuis quelques jours et que ses lecons lui seront apportees quand elle ira mieux. En outre, il lui promis qu'elle ne subirait aucun interrogatoire d'aucune sorte tant qu'elle ne serait pas prete a y repondre, ce qui lui valut un sourire reconnaissant en echange.
Le directeur resta peu de temps, mais avant de sortir, il informa les deux jeunes gens qu'il allait faire venir Ron. Harry et Ginny le regarderent s'evanouir derriere la porte tandis qu'un gros silence tombait sur eux. L'un et l'autre avait des milliers de questions a se poser, mais aucun n'osait parler le premier. Finalement, ils entamerent ensemble la conversation. Ginny invita Harry a s'assoir tandis qu'il lui demandait si elle allait mieux. Ils se regarderent brievement avant de sourire. La glace etait fendue, encore loin d'etre cassee, mais c'etait deja un bon debut.
Harry alla prendre une chaise et vint la poser pres du lit. "C'est bien de te voir, Ginny, dit-il en remontant machinalement ses lunettes sur son nez. Ron va etre fou de joie!
-Merci d'etre venu me chercher," repondit-elle en rougissant un peu. Elle se tut, mais Harry devinait qu'elle avait autre chose a dire. Elle semblait retissante a poursuivre et passa une main dans ses cheveux encore humides. "Est-ce qu'il manquait beaucoup de monde le soir de la rentree?
-Je ne sais pas trop, je ne suis arrive qu'hier," repondit Harry, heureux de ne pas avoir a mentir. Mais sa reponse sussita tout de meme d'autres questions. Il hesita a lui raconter ce qu'il s'etait passe de peur de l'inquieter plus qu'il ne fallait et accueillit l'arrivee de Ron avec un soulagement evident.
Une tete rousse avait apparue dans l'encadrement de la porte. "Harry, ca va?" Les deux adolescents devinerent que d'ou il etait, Ron ne voyait le lit ou se trouvait Ginny. Harry hocha la tete et l'invita a le rejoindre. "Ginny est la, dit-il simplement tandis que Ron equarquillait les yeux en voyant sa soeur. Il s'immobilisa, muet de surprise, la bouche beante. "C'est pas vrai! C'est pas vrai!" continuait-il de dire, ne parvenant pas a croire que sa petite soeur etait la devant lui, bien vivante.
Il s'elanca alors vers le lit et serra Ginny dans ses bras, si fort qu'elle en eut peine a respirer. Harry recula un peu, un sourire aux levres et la gorge nouee. Quand Ron lacha enfin Ginny, ses yeux brillaient de larmes, mais son visage resplendissait de bonheur. Il s'assit au bord du lit, ne la quittant pas du regard. Alors, tel un raz-de-maree, il l'assaillit de questions, n'attendant meme pas de reponses, reprenant a peine son souffle.
"Monsieur Weasley! S'ecria Madame Pomfresh en se precipitant dans la chambre. Je vous prierais de garder vos questions pour plus tard. Votre soeur a besoin de repos pour l'instant alors evitez de la fatiguer plus. Vous, monsieur Potter, je pense que vous pouvez sortir maintenant."
Harry se leva, resigne. Mais avant de partir, il fit un chose qui surpris les deux Weasleys. Il alla deposer un baiser furtif sur la joue de Ginny qui n'eut meme pas le temps d'en rougir. "Je suis content que tu sois de retour, murmura t-il. Reposes-toi bien." Sur ce, il quitta la piece, suivi de pres par l'infirmiere.
Il retrouva Sirius qui se trouvait encore dans la piece adjacente et tous deux sortirent ensemble de l'infirmerie, se sentant soudainement epuises par cette cavalcade a travers bois, mais heureux d'avoir ramenee la cadette des Weasleys saine et sauve, en lieu sur.
***Waow! Sept reviews pour un chapitre! J'en suis tres contente. Bon, c'est vrai que 73 reviews peuvent avoir l'air ridicules comparees a certaines histoires qui ont deux ou trois fois plus pour le meme nombre de chapitre, mais ca me fait vraiment tres plaisir.
Merci Bouboule26, Leo, Coco, Ryan, Pheniamon, Aurelie et Mimi pour m'avoir laisses un petit mot! A plus!***
Pour la deuxieme fois consecutive, la nuit de Harry fut assez courte, ayant passe plusieurs heures a papoter avec Ron. Elle fut egalement pertubee par un reve etrange, qui laissa le jeune garcon trouble et perplexe. Il ne voulut pas en parle a son ami, pas immediatement du moins, mais les images demeurerent dans son crane pendant toute la matinee. Ron essaya bien a plusieurs reprises de savoir ce qui le tracassait autant, mais rien n'y fit. Harry tenta de faire bonne figure, de se concentrer en cours, mais il n'avait qu'une seule hate: aller en parler a Sirius. Le meilleur moment serait pendant la pause de midi. Cela lui parut extraordinairement long jusque la, guettant l'heure toutes les cinq minutes, souhaitant avoir le pouvoir d'accelerer le temps. L'impatience le tiraillait, les questions, les doutes, les decisions a prendre, tout cela trottait dans sa tete, farandolait autour de lui, inlassablement, nerveusement.
Et enfin, la fin des cours fut signalee. Harry prevint Ron qu'il ne dejeunerait pas avec lui. Le jeune rouquin le regarda, interloque et sa question n'obtint pas de reelle reponse. Surpris et decontenance, il suivit Harry des yeux avant que celui-ci ne se rue vers les escaliers menant a la chambre de Sirius.
Harry deboula, a bout de souffle, dans la piece.
"Et bien! En voila une entree apectaculaire! S'exclama Sirius, etonne de le voir. Ron n'est pas avec toi?
-Non, repondit Harry reprenant sa respiration. Desole d'arriver comme ca, sans frapper, mais je voulais te demander un service. Pourrais-tu m'accompagner dans la Foret Interdite?"
Sirius regarda Harry comme s'il avait perdu la raison. " Tu te rends compte de ce que tu me demandes, Harry? Pourquoi veux-tu aller la-bas?
-S'il te plait? Supplia le jeune sorcier, otant precipitamment sa cravate. Je t'expliquerais...
-Harry! Tu es arrive hier et il faut deja que tu desobeisses au reglement!" Sirius avait tente de prendre un air severe, mais cela ne trompa pas Harry qui poursuivit.
" J'ai fait un reve, la nuit derniere. J'ai reve de Ginny. Elle se trouvait dans la Foret. Elle etait souffrante, Sirius! Je suis persuade qu'elle se trouve la-bas! Il faut aller la sauver!
-Harry, ce n'est pas parce que tu en a reve que c'est la realite, rencherit Sirius avec plus de douceur. Tu as appris ce qu'il s'etait passe, hier, c'est normal d'en avoir reve.
-Si c'etait le cas, Hermione aussi aurait ete dans mon reve! Insista Harry avec une certaine impatience.
-C'est trop risque, repliqua encore Sirius. Et si c'etait un piege? Tu-sais- qui ait peut-etre parvenu d'une maniere ou d'une autre a t'envoyer des images. Il te faut etre prudent Harry.
-Sirius, je n'aie pas d'explication pour ca, mais j'ai souvent fait des reves de cette sorte. En fait, ce sont plutot des visions, mais c'est souvent premonitoires. Et la nuit derniere, ca paraissait tellement reel! S'il te plait, Sirius! Accompagnes moi!"
Sirius soupira. C'etait dangereux. De plus il doutait que Harry en ait parle a Dumbledore. Il n'avait vraiment pas envie de courir ce risque. Il etudia longuement le visage de son filleul, reste debout pres de la porte, pare a ressortir.
"Tu l'as raconte a Ron?
-Non, je ne voudrais pas lui causer une fausse joie si je me suis trompe.
-Harry, tu es tellement naif et insouciant!" Cela n'etait pas un reproche, juste une constatation. "Imagines-tu la peur que nous avons eut, tous, hier, apres qu'il est attaque la maison des Moldus? Te rends-tu compte de ce que nous avons ressentit, ayant perdu ta trace, ne sachant pas ou te chercher? On a eut peur, Harry. Dumbledore et moi, nous nous sentions tellement coupables. Incapables d'avoir veille a ta securite. Et voila que le lendemain, tu es pret a repartir te jeter dans la gueule du dragon!
-Je suis desole, Sirius, honnetement, balbutia Harry, deglutissant avec peine. Mais si Ginny est vraiment la-bas,.. il faut aller verifier. Tu y vas en chien et je prend ma cape d'invisibilite. Comme ca, on passera inapercus."
Sirius soupira de nouveau. Il se doutait que meme s'il refusait de l'accompagner, il s'y rendrait quand meme. Le visage determine de son filleul parvint a le convaincre et il accepta, a contre coeur. Il se transforma en chien et preceda Harry en sortant de la chambre. Ils firent une halte a la tour des Griffondors, ou Harry alla chercher sa cape, se dissimulant dessous, une fois sorti dans les couloirs. Ils ne croiserent personne, tout le monde se trouvant probablement dans le Grand Hall pour le dejeuner.
Ils traverserent le parc en direction de la Foret, dressee fiere et sombre devant eux. Malgre le soleil eclatant, elle conservait un air severe et austere, presque antipathique. La lumiere ne se refletait meme pas sur les feuilles de ses arbres et aucun oiseau ne venait gazouiller sur ses branches.
Le museau au sol, Patmol penetra dans les fourres, Harry sur ses talons, toujours cache sous sa cape. La determination qu'il avait quelques minutes plus tot s'etait plus ou moins emiettee. Son coeur battait la chamade et il fut soudainement assaillit de doutes. Comme lui avait dit Sirius, c'etait de la folie d'y aller. Pourtant il continua a avancer. Les buissons etaient fournis, les troncs des arbres etaient larges, quiconque aurait desire se cacher et les epier n'aurait put rever de meilleure cachette. Bien sur, la plupart des sorciers ne verrait qu'un gros chien noir, ce qui en soi n'aurait rien ete d'inhabituel ou de particulier. Mais apres tout, Harry etait loin de connaitre toutes les creatures qui avaient elues domicile dans la foret. Peut-etre que certaines d'entre elles avaient la faculte de "voir" sous les capes d'invisibilite... Voldemort lui-meme en avait peut- etre le don. Harry reprima un frisson.
Oui, cette foret etait loin d'etre accueillante. Meme la compagnie de Patmol et son flair ne le rassurait pas plus que cela. Harry s'arreta et regarda autour de lui. Des arbres, des taillis a perte de vue. Il leva les yeux. On distinguait a peine la lumiere du soleil. Les rayons avaient du mal a percer l'epais feuillage. Il se retourna et vit au loin la lisiere du bois, seule tache lumineuse au sein de cette semi-obscurite.
Partage entre l'appel de la lumiere et celui de l'ombre, Harry ne vit pas Patmol revenir pres de lui. D'un petit coup de museau sur la jambe, le chien l'arracha a ses pensees. Le jeune garcon baissa la tete et rencontra le regard expressif de l'animal. Sirius ne pouvait pas le voir, mais il semblait deviner a quel endroit se trouvait la tete de Harry. Il semblait aussi comprendre les doutes de son filleul.
Alors, l'image de Ginny revint dans l'esprit du jeune sorcier. Il la revoyait, gisant sur un tas de feuilles, les yeux clos, roulee sur elle- meme. Puis cette vision fut remplacee par une de Ron. Il ne fallut pas plus a Harry pour se decider a poursuivre leur expedition. Il effleura vivement la tete du chien et reprit sa marche, plus determine que jamais. Patmol se remit a gambader au devant, les oreilles dressees, les narines aux aguets.
Ils marcherent pendant longtemps, parfois tournant en rond, Patmol ayant suivit une piste finalement sans interet, s'enfoncant pourtant de plus en plus dans la foret. Souvent, l'obscurite etait telle que Harry perdait tout trace du chien, son pelage noir se confondant avec les ombres. Alors il s'arretait, sachant que l'animal reviendrait sur ses pas. Plusieurs fois egalement le jeune garcon avait songer a se servir de sa baguette pour s'eclairer, mais cela aurait peut-etre ete trop risque. Il trebucha a maintes reprises contre des racines denudees, s'etalant parfois de tout son long.
Il ignorait depuis combien de temps ils avaient quittes le chateau mais cela paraissait une eternite. Les cours avaient probablement repris pour alors. Harry commencait de nouveau a douter de la veracite de son reve quand il distingua non loin devant lui un pale eclat de lumiere. Etait-ce l'autre cote de la foret?
Il accelera le pas, la visibilite s'etant considerablement amelioree et parvint non pas a l'extremite de la foret mais a une clairiere baignee de soleil. L'endroit etait charmant et le jeune garcon s'y avanca, acceuillant la lumiere du jour avec un bonheur evident. Patmol alla fureter un peu plus loin tandis que Harry se regorgait de soleil. En face de lui, les arbres s'alignaient de nouveau. Meme s'il n'avait aucune idee de la superficie de la foret, Harry devinait qu'elle etait immense, et il devait etre aise de s'y perdre. Il se felicita d'avoir Patmol a ses cotes. Tout seul, il n'aurait probablement pas reussit a retrouver le chemin du chateau. Il esperait du moins que le chien en serait capable...!
"He! Regardez ou vous mettez les pieds!"
Harry sursauta et balaya la clairiere des yeux.
"Les pieds!" cria t-on encore. Harry baissa la tete et vit, a moitie caches par les hautes herbes une ribambelle de petits bonshommes aux cheveux roux. On aurait dit une maree de mini-Ron. Ils etaient tous vetus d'une veste verte et grise et d'un pantalon rouge.
"Qui etes vous? Nous savons qu'il y a quelqu'un!" Harry s'accroupit, regarda de nouveau autour de lui et ota sa cape.
"Bonjour," dit-il.
On ne lui repondit pas, mais deux lutins s'approcherent de lui, l'air tres en colere. "Vous venez de detruire notre catapulte!" Lanca l'un deux. Il devait s'agir du porte-parole du chef. Ce dernier se trouvait a ses cotes portant un habit different de celui des autres. Le vert de sa veste etait plus clair, le col et les manches etaient pares de dentelle d'or et sa tete etait recouverte d'un chapeau.
"Je suis desole, lui repondit Harry. Je ne vous avais pas vu!
-Comme d'habitude, vous les humains vous ne nous voyez pas! Grommela de nouveau le lutin. Qui etes-vous?"
Harry hesita un peu avant de devoiler son nom, mais les dernieres paroles de son interlocuteur parvinrent a leur convaincre de parler. Il semblait evident que les lutins n'appreciait pas beaucoup les humains. "Harry Potter" repondit-il simplement. "Et vous?
-Comment ca, qui nous sommes! Ca ne se voit pas? Grogna le lutin et il alla donner un puissant coup de pieds a Harry. Celui-ci poussa un petit cri de surprise. Il n'en revenait pas de la force avec laquelle il avait ete frappe, surtout venant de la part d'un etre de trente centimetres de haut!
"Grinne, calmes-toi! Intima le chef. J'ai entendu parler de vous Harry Potter. Enchante de vous rencontrer!" Il tendit la main vers Harry qui la serra entre son pouce et son index. "Nous ne fraternisons jamais avec les humains, poursuivit-il, mais nous vous devons une une fiere chandelle."
Harry le regarda eberlue avant de murmurer un timide pourquoi.
"Vous nous avez debarrasse de Voldemort." Il fit une pause et sut qu'il lui fallait expliquer au jeune sorcier un peu de leur histoire. "Mon nom est Darmuid, je suis le chef des Leprechauns de cette foret. Nous venons d'Irlande et une portion de cette communaute a ete amenee ici il y a bien longtemps. Nous vivions dans une autre partie de la Foret lorsque Voldemort a detruit notre habitat. Il n'est pas parvenu a nous eliminer, d'ailleurs nous ne faisons pas partie de ceux qu'il desire supprimer. Apres la destruction de notre environnement, il nous a fallut trouver un autre lieu ou poser notre camp.
-Mais pourquoi aviez-vous une catapulte? Demanda Harry avisant egalement des lances et des epees attachees a leurs ceintures ou accrochees dans le dos. "Et pourquoi portez-vous des armes? Vous etes en guerre?"
A ces paroles, le visage de Darmuid se rembrunit. "Il n'y a pas que nos habitations et notre environnement qui ont ete detruits. Celui des Korrigans aussi!"
Harry hocha poliment la tete, mais n'avait aucune idee de ce dont le Leprechaun parlait. Il n'eut pas tres longtemps a attendre avant d'obtenir une reponse, car Patmol approchait du petit groupe, deux autres lutins perches sur son cou. Parvenu a leur hauteur, le chien abaissa la tete et les deux petits bonhommes sauterent a terre avec agilite. Harry nota que bien qu'ils soient, plus ou moins de la meme grandeur, ils ne ressemblaient en rien aux Leprechauns. Si ces derniers etaient roux et plutot ronds, les nouveaux venus, quant a eux etaient maigres, peu vetus et arboraient une chevelure entremelee longue et noire. Ils avaient un visage un peu ecrase et de grands yeux petillants de malice.
"Ce sont eux les Korrigans, lanca Darmuid les designant d'un air hautain et grimacant.
-Que ce passe t-il ici? Demanda un des Korrigans, puis regardant Harry: Que fait-il ici cet humain?
-C'est Harry Potter, imbecile!" Grogna Darmuid. Le visage de l'autre lutin s'eclaira et il vint a son tour serrer la main a Harry qui lui sourit.
"Enchante, Harry Potter. Mon nom est Kerior, je suis le chef des Kornikaned. Merci, monsieur.
-Je croyais que vous eties des Korrigans? Demanda Harry un peu perdu parmi tous ces noms.
-Oui, nous sommes des Korrigans, mais les Kornikaned sont ceux des Bois. Nous sommes des lutins de Bretagne. Nous avons ete amenes ici il y a bien longtemps. Malheureusement, nous nous sommes retrouves avec des Leprechauns, des voleurs de femmes!"cracha Kerior avec degout.
Darmuid s'approcha de lui, l'epee tendue, l'air menacant. "Et vous, vous nous volez notre or!
-Quoi? On vous a rien volez du tout! retorqua Kerior, fusillant son enemi du regard.
-Ben voyons!
-Ce n'est quand meme pas notre faute si votre race n'a pas de femmes! Ce n'est pas une raison pour voler les notres!"
Darmuid se rua sur Kerior, l'epee en avant. Devinant l'issue de ce geste, Harry posa rapidement la tranche de sa main sur le sol, barrant le passage au Leprechaun furieux. Celui-ci parti dans son elan ne parvint pas a s'arreter a temps et son epee rentra dans la chair de Harry, qui poussa un cri et retira vivement sa main ensanglantee.
Il y eut alors un lourd silence. Darmuid jeta un regard embarrasse et confus vers Harry.
"C'est malin! Ronchonna Kerior en se dirigeant vers le garcon et examinant la main blessee.
-Je suis navre, balbutia le Leprechaun, aussi rouge que ses cheveux.
-Ce n'est pas grave, assura Harry. L'infirmiere de Poudlard saura comment me guerir.
-Nous allons nous en occuper!" Dit le Korrigan en prenant une petite bourse accrochee a sa ceinture. Il en sortit un petit pot de bois et l'ouvrit. Il entreprit d'etaler une pommade brune sur la plaie de Harry. "C'est un onguent a base de mousse, de seve d'arbre et de feuilles de chataignier macerees dans du sang de corbeau. Et puis une petite touche personnelle!" ajouta Kerior avec une certaine fierte. "Vous allez voir, ca va guerir en un rien de temps. Maintenant, il vaut mieux bander tout ca! Darmuid passes- moi un morceau de tissu assez long et large.
-Euh,...je n'en ais pas," bredouilla le Leprechaun, toujours aussi embarrasse. Le Korrigan grogna et lui lanca un regard meurtrier. Harry, voulant mettre un terme a cette querelle, arracha un morceau de sa robe de sorcier et le tendit a Kerior qui, d'un geste habile et maitrise, l'enveloppa autour de sa main.
"Vous transportez toujours de la pommade sur vous? Demanda Harry. En tout cas, elle est efficace, je ne sens plus rien!
-C'est surtout pratique lorsqu'on va en guerre! Rencherit pour la premiere depuis leur arrivee l'autre Korrigan, d'un ton sarcastique.
-Lui, c'est Duzic, dit Kerior, mon second.
-Enchante!" Declara Harry avec un sourire et tendant la main. Duzic ne preta pas attention a la main tendue et Harry la retira, un peu vexe. Il se tourna vers Darmuid et Kerior. "Dites-moi, vous n'auriez pas vu une jeune fille rousse par ici?
-Une humaine? Demanda Kerior en se grattant la tete.
-Une humaine a la criniere de feu? Demanda a son tour Darmuid. Si, nous en avons vu une, hier."
En entendant ces paroles, les yeux de Harry s'agrandirent et son coeur faillit manquer un battement. L'espoir le submergea de nouveau et il pressa le Leprechaun de poursuivre.
"Elle a ete deposee non loin d'ici, hier soir, par un etre en houppelande et capuche. Nous sommes alles voir comment elle se portait, elle parlait a peine et avait l'air epuisee.
-Pouvez-vous me dire ou elle se trouve maintenant? Supplia Harry, tentant de dissimuler son impatience.
-Elle n'est plus avec nous! S'exclama Darmuid. Elle se trouve avec les Centaures. Firenze passait par la et l'a amenee dans leur camp.
-Savez-vous ou il se situe? S'enquit encore Harry.
-Nous ne pouvons devoiler l'endroit ou vivent les Centaures, Monsieur Potter! Peu d'etres connaissent l'emplacement exact, bien que beaucoup l'aient cherche.
-Un de mes hommes peut vous y conduire, monsieur Potter, intervint Kerior.
-Tu as perdu la raison! Rugit Darmuid en frappant son index sur sa tempe. Tu as envie de nous attirer des ennuis?
-Ecoutes-moi bien, Leprechaun a la manque! Rencherit le Korrigan en pointant un doigt a son ennemi. Je sais tres bien que les Centaures non plus n'aiment pas les humains, mais ils ont quand meme emmenes une chez eux hier, non? Que vont-ils en faire si Monsieur Potter ne va pas la chercher?" Il se tourna alors vers Harry, qui n'en pouvait plus d'attendre. "Vous garderez le secret, monsieur, n'est-ce pas?
-Bien sur! Assura Harry. Pouvez-vous m'y amener? J'ai deja rencontre Firenze. Je pense qu'il me reconnaitra."
Harry se redressa tandis que Kerior allait murmurer quelque chose a l'oreille de Patmol. Celui-ci baissa la tete et Duzic, s'agrippant au poils noirs, alla se percher sur son cou. Kerior indiqua a Harry de les suivre, que Duzic connaissait la direction et allait, au fur et a mesure, en informer Patmol. Le jeune sorcier le remercia et les salua. Il remit sa cape d'invisibilite et disparut de leur vue. Patmol s'etait deja dirige vers les arbres et il fallut a Harry prendre garde aux lutins disperses un peu partout dans la clairiere. Parvenu a la lisiere, il se retourna, mais ne distingua aucune des deux communautes. Il se demanda si Leprechauns et Korrigans allaient poursuivre la ou il les avait interrompus.
Mais ses pensees se tournerent rapidement sur Ginny. Il ne s'etait pas trompe. Elle n'etait plus tres loin, maintenant. Il allait la ramenee a Poudlard. Harry imagina sans probleme les reactions de Ron et du reste de la famille Weasley. Cela le revigora, et il s'elanca sur les pas de Patmol. Ils marcherent encore pendant une bonne demi-heure avant d'arriver a une petite colline, elle-meme recouverte d'arbres. Le chien se mit a l'escalader, Harry toujours a ses trousses. Lorsqu'ils parvinrent au sommet, un centaure se trouvait la, devant une longue pallissade de bois montant visiblement la garde.
"Qui va la?" Lanca t-il, raclant son sabot contre le sol. Il jeta un coup d'oeil a Patmol mais balaya le vide du regard, sentant une autre presence. Harry ota sa cape et apparut devant les yeux surpris du centaure.
"Bonjour, dit-il, je m'appelle Harry Potter. Est-ce que je pourrais voir Firenze, s'il vous plait?" La creature devant lui, lui jeta un regard froid.
"Que lui voulez-vous a Firenze? Nous n'acceptons pas d'humains ici! Et d'ailleurs, comment connaissez-vous cet endroit? Demanda encore le centaure d'un oeil soupconneux et la voix teintee d'agressivite.
"C'est Kerior qui l'envoie," intervint Duzic montant sur le sommet de la tete de Patmol, de maniere a etre vu.
Le centaure se pencha vers lui et l'etudia quelques instants.
"Darmuid pretend avoir trouve une humaine hier soir, reprit le Korrigan. Il dit aussi que Firenze l'a ramenee jusqu'ici. Monsieur Potter, ici present, est un ami et est venu la chercher."
Le centaure se redressa et tourna les sabots, se dirigeant vers la lourde porte de bois. "Restez ici, je vous ramene Firenze."
Le jeune sorcier, le Korrigan et le gros chien noir le regarderent disparaitre a l'interieur du camp. Harry poussa un soupir. Il esperait vraiment que Firenze viendrait. "Monsieur Potter, approchez!" lanca Duzic en lui faisant signe. Harry, etonne, fit comme on lui demandait et d'un bond extraordinaire, Duzic vint s'assoir sur son epaule. "Comme ca, je verrais mieux ce qui se passe." Expliqua t-il simplement.
Patmol vint se coller a aux jambes de Harry, comme pour le rassurer de sa presence. Le jeune garcon lui caressait gentiment la tete, quand le garde centaure revint suivit de Firenze. Celui-ci sourit a Harry. "Harry Potter, je suis heureux de vous voir. Amos m'a revele la raison de votre visite. Votre amie est bien chez nous. Je vais vous mener a ma hutte, mais il va me falloir vous cacher les yeux. Aucun humain n'a jamais penetre a l'interieur. Nous n'aurions, en temps normal, pas le droit de vous faire rentrer. Ne m'en voulez pas si je ne vous montre pas le village."
Harry hocha la tete et laissa Firenze envelopper le haut de son crane d'une immense feuille. L'obscurite tomba devant ses yeux et il sentit un bras l'agripper et le guider. Un peu hesitant tout d'abord, Harry prit confiance et se mit a marcher normalement. Il entendait, a l'entree de son oreille, Duzic s'emerveiller de ce qu'il voyait. Il ne cessait de pousser des petits cris d'admiration, ce qui agacait un peu Harry, contraint d'etre prive d'un spectacle qui semblait unique et magnifique.
Ils s'arreterent enfin. "Attention a la marche" dit Firenze. Harry leva la jambe plus haut qu'il ne fallut et faillit tomber, rattrape de justesse par les bras robustes du centaure. "Nous y voila, Monsieur Potter!" lanca Firenze en lui otant la feuille. Harry regarda autour de lui. La petite cabane de bois etait modeste et simple. Elle comprenait beaucoup d'objets dont Harry ignorait les noms ou meme les fonctions.
Son regard s'arreta sur un coin de l'unique piece, la ou se trouvait un lit de branchages et de mousse. Harry percut la forme d'un corps allonge sous une couverture de feuilles d'ou emergaient de nombreuses boucles rousses. Il se tourna vers Firenze, l'air preoccupe. "Elle dort, murmura le centaure avec un sourire rassurant. Elle etait epuisee. Nous avons soigne quelques unes de ses blessures. Je crois qu'elle va mieux."
Un sourire se peint sur le visage de Harry. Il l'avait retrouvee. "Comment avez-vous su qu'elle se trouvait dans la Foret, monsieur Potter?
-J'en ais reve la nuit derniere, repondit Harry detachant a peine le regard de son amie. En fait, c'etait plutot une vision, je crois.
-Je vois que j'y suis parvenu," continua Firenze avec douceur. Harry se tourna vivement vers lui, intrigue. " C'est moi qui vous aie envoye cette image. Il m'a fallut un enorme travail de concentration, mais je suis heureux que cela ait fonctionne." Il sourit a Harry qui le fixait avec de grands yeux interloques, surpris de ce qu'il venait de lui dire. "Allons, monsieur Potter. Allez la reveiller. Je suis dans le regret de vous dire que je ne puis la garder ici plus longtemps. Bane etait tres contrarie hier lorsque je l'aie ramenee."
Harry comprit et alla s'agenouiller pres de la jeune fille. Duzic quitta son epaule et alla de nouveau se percher sur Patmol. Harry repoussa doucement la couverture et chassa les meches qui cachait son visage macule de poussiere et de sang seche. Elle semblait emportee dans un sommeil paisible et en d'autres circonstances, Harry n'aurait pas voulu l'eveiller. Il eut un pincement au coeur lorsque ses yeux se poserent sur la cicatrice encore fraiche qu'elle avait a la joue.
"Ginny?" Murmura t-il. Elle n'ouvrit pas les yeux mais il crut voir un sourire naitre sur ses levres. "Ginny, c'est Harry. Reveilles-toi." Il la secoua gentiment. Elle sursauta et s'assit aussitot, le regard apeure. Elle cligna des yeux plusieurs fois et etudia Harry, comme si elle avait peine a realiser qu'il etait reellement la, devant elle. Il lui sourit.
"Harry, murmura t-elle, la gorge nouee.
-On va rentrer a Poudlard, Ginny. Nous allons te ramener. Tu n'as plus rien a craindre."
Harry vit les yeux de son amie briller de larmes et elle se jeta dans ses bras, enfouissant sa tete dans son epaule. Le jeune garcon se sentit rougir face a cette etreinte. Il n'avait jamais tenu une fille dans ses bras avant et se sentit plutot gauche et maladroit. Hesitant, il passa un bras autour de sa taille et de l'autre main lui caressa doucement les cheveux.
"Tout va bien se passer maintenant," parvint-il a dire. Il se leva, Ginny toujours accrochee a lui.
Firenze s'approcha d'eux. "Je vais vous ramener jusqu'a la lisiere de la foret. Tous seuls vous n'y parviendrez pas." Harry hocha la tete en signe de reconnaissance et Ginny leva les yeux vers lui. "Merci," murmura t-elle. Le centaure se pencha vers elle et d'un geste tendre essuya ses larmes. "Vous avez deja meilleure mine!" dit-il avec un sourire.
Le gros chien noir vint effleurer la main de la jeune fille qui baissa la tete notant pour la premiere fois la presence de l'animal. "Bonjour," chuchota t-elle avec un pale sourire. Avec douceur, elle caressa le pelage de Patmol, flattant ses oreilles et son encolure. Le chien semblait apprecier l'attention dont il faisait l'objet.
"Allons-y, dit Harry, nous ne voudrions pas vous attirer des ennuis, Firenze.
-Il va falloir vous bander les yeux avant de sortir. Harry, je vous guiderais comme je l'aie fait pour venir. Je vais prendre votre amie sur mon dos." Le centaure enveloppa une large feuille autour de la tete de Ginny et Harry l'aida a monter. L'instant d'apres, il fut lui-meme plonge une nouvelle fois dans l'obscurite. Patmol vint brievement lui signaler sa presence en lui lechant la main.
"Prets?" demanda Firenze. Les deux adolescents acquiescerent et le petit groupe se remit en route. Ils traverserent le village rapidement et Harry entendit plusieurs commentaires de la part des autres centaures. En effet, il etait tres mal vu, chez les Centaures de porter un humain sur son dos, cette tache etant reservee a de vulgaires chevaux ou mulets.
Lorsqu'ils furent sortis du camp, Firenze ota les feuilles. Harry et Ginny clignerent des yeux avant de s'habituer a nouveau a la lumiere. "Mademoiselle, passez vos bras autour de ma taille. Nous allons galoper. Et vous, monsieur Potter, montez sur mon dos, intima le centaure, et tenez- vous bien a votre amie!"
Harry s'installa derriere Ginny et laissa sa cape d'invisibilite tomber autour d'eux, les dissimulant a tout regard importun. Le feu aux joues, il enroula alors ses bras autour de la taille de la jeune fille qui, aussi rouge que lui, frissonna a ce contact. "Tu as froid?" Bredouilla Harry. Elle secoua la tete, lui signalant que tout allait bien.
"N'oubliez pas de me deposer a la clairiere!" Lanca Duzic a l'intention du centaure. Celui-ci hocha la tete, puis d'un elan gracieux entreprit de devaler la colline, Patmol courant a ses cotes. Ils parvinrent en un rien de temps jusqu'a la clairiere. Duzic ne leur laissa pas le temps de s'y arreter, qu'il bondit a bas du chien et detala vers ses compatriotes. L'animal aboya en signe de remerciement et le Korrigan le salua.
Apres un dernier regard vers les lutins, le centaure et le chien se remirent en route, tandis que Harry verifiait que Ginny et lui etaient bien dissimules sous la cape. Firenze les mena sans problemes jusqu'a la lisiere de la foret, comme s'il pouvait se reperer grace aux arbres et aux buissons. Parvenus a l'oree du parc de Poudlard, il s'arreta, puis s'abaissa afin de permettre a ses cavaliers de poser pied a terre. Harry ota sa cape et descendit le premier, aidant ensuite Ginny a le rejoindre.
"Merci pour tout Firenze! Dit-il avec un sourire. Si un jour je peux vous rendre service, n'hesitez pas a me le demander, je vous dois bien cela!
-Ce fut un plaisir, Harry, assura le centaure souriant a son tour. Je suis heureux d'avoir put vous aider. Prenez soin de vous. Au revoir!
-Merci beaucoup, ajouta Ginny en allant lui serrer la main. Votre aide a ete precieuse." Firenze tourna les sabots et repartit au galop dans les profondeurs de la foret.
Harry s'approcha de Ginny et passa un bras autour de ses epaules. "Viens Ginny, murmura t-il, il y a quelqu'un a Poudlard qui va etre tres heureux de te revoir". Elle tourna la tete vers lui et lui fit un sourire. Pour la premiere fois depuis qu'elle le connaissait, elle pouvait le regarder sans rougir ou detourner les yeux. Il etait si proche a cet instant precis qu'elle sentit tout de meme son coeur battre a toute allure. La chaleur de son bras autour d'elle lui procura une sensation de bien etre et elle se sentit rassuree.
Harry jeta la cape sur eux et ils se dirigerent vers le chateau, serres l'un contre l'autre, Patmol gambadant fierement devant eux. Ils allerent directement a l'infirmerie, malgre les protestations de Ginny qui assurait qu'elle n'avait pas besoin de soins. Lorsqu'ils penetrerent dans la piece, Madame Pomfresh somnolait paisiblement a son bureau. Harry toussotta et la fit sursauter.
"Oh, mon dieu! S'exclama t-elle portant une main a son coeur. Vous m'avez fait peur! Monsieur Potter, que faites vous la? Et que fait ce chien avec vous?"
Harry lui expliqua brievement la situation et lui demanda si elle pouvait prevenir Dumbledore. Elle acquiesca et se dirigea vers la cheminee, jeta une poignee de poudre et passa la tete a l'interieur du nuage.
"Comment te sens-tu Ginny? Demanda Harry se tournant vers son amie.
-Ca va aller, ne t'inquietes pas." Il insista cependant a ce qu'elle prenne place sur l'un des fauteuils, ce qu'elle fit. Patmol vint reclamer des caresses qu'elle lui offrit en souriant. Elle se pencha vers lui et a la grande surprise de Harry lui murmura: " Tu es bien Sirius Black, n'est ce pas?" Devant l'air stupefait du jeune sorcier, elle ajouta: "Hermione m'a tout raconte". A l'evocation de ce nom, son visage se rembrunit. Harry qui s'appretait a lui demander ou ce trouvait leur amie se ravisa aussitot. La mine qu'affichait maintenant Ginny n'etait pas de bonne augure.
Sentant sans doute la tension qui s'installait dans la piece, Patmol devint Sirius, ramenant un sourire sur les visages. "Bonjour, Ginny! Je suis enchante de te rencontrer," dit-il en lui tendant une main franche. La jeune fille la saisit et la serra avec entrain.
"Le Professeur Dumbledore arrive sur le champ, signala l'infirmiere revenant vers eux. Je vais vous preparer un lit, Mademoiselle et vous irez vous coucher apres avoir fait un brin de toilette. Je pense que vous allez avoir besoin de beaucoup de repos.
-Ca va aller, Madame, je vous assure," repondit Ginny en se levant comme pour prouver ses dires. Elle chancella un peu et Sirius la soutint. Madame Pomfresh lui jeta un regard desaprobateur.
"Ecoutez, Mademoiselle Weasley, retorqua t-elle, ne me faites pas croire de telles sornettes! Il est evident que vous n'allez pas aussi bien que vous le pretendez! Allez, pas de discutions, venez avec moi! Messieurs, si vous voulez bien nous attendre ici!"
L'infirmiere passa un bras autour de Ginny et l'amena dans une piece adjacente et referma la porte derriere elle. Sirius se laissa tomber sur le fauteuil et sourit a Harry.
"Tu avais raison, admit-il. Heureusement que je t'aie ecoute!
-Je suis content qu'elle soit de retour, repondit simplement son filleul, enfoncant ses poings dans ses poches. Mais je me demande ou est hermione et ce qu'il est advenu d'elle..
-Harry, evites d'y songer pour l'instant, reprit Sirius avec douceur, je sais que ce n'est pas chose facile, mais je pense que, lorsqu'elle se sera reposee un peu, Ginny nous racontera ce qu'il s'est passe."
Le jeune garcon hocha la tete et poussa un profond soupir.
" C'etait assez drole quand vous etiez sur le dos de Firenze! Lanca Sirius afin de changer de sujet. On ne voyait que lui et deux bras passes autour de sa taille! Des bras sans corps! Tu avais oublie ce detail, Harry!
-C'est vrai?" Sirius etait devenu hilare et Harry ne put que sourire.
Ils furent interrompus par l'arrivee de Dumbledore. Comme a son habitude, le regard de celui-ci etincellait de malice. "Bonjour! Leur lanca t-il, jovial. Je vois que tu as retrouve tes bonnes habitudes, Harry!" Ce dernier rougit mais ne baissa pas les yeux.
"Je sais que j'ai encore une fois enfreins le reglement, Professeur, dit-il en grimacant. Mais peu m'importe d'etre puni, Ginny est saine et sauve et en securite. C'est tout ce qui compte pour l'instant.
-Je n'aie aucunement l'intention de te punir, mon garcon! Repliqua le vieil homme, prenant un air choque. Bien au contraire! Tu as reussis la ou nous avions echoues. Je t'en remercie. Tu es blesse?" Il venait de remarquer la main bandee de l'adolescent. Celui-ci lui expliqua brievement les circonstances. "Ils sont en guerre les uns contre les autres, poursuivit Harry, une note d'inquietude dans la voix.
-Il n'y a pas vraiment lieu de s'en soucier, Harry. Les Leprechauns et les Korrigans sont toujours a se faire la guerre. Ce n'est pas bien mechant! S'ils s'entendaient bien, je crois que c'est alors qu'il faudrait s'inquieter! Leurs querelles sont presque comme un jeu pour eux. S'ils n'avaient pas cela, je crois bien qu'ils s'ennuiraient ferme!"
Il alla prendre place dans un fauteuil faisant face a ses interlocuteurs. "Comment se porte mademoiselle Weasley?
-Madame Pomfresh s'occupe d'elle, repondit Sirius. Elle semble se porter plus ou moins bien, mais aura probablement besoin de plusieurs jours pour recuperer.
-Je n'en doute pas, acquiesca Dumbledore. Vous a t-elle parle? Semble t- elle choquee ou effrayee?
-Elle a eut peur lorsque je l'aie reveillee, chez Firenze, ce qui est comprehensible, declara Harry. Elle a tres peu parle, mais elle avait l'air soulagee de nous voir.
-Une fois qu'elle sera bien installee dans son lit, nous irons prevenir son frere, dit Dumbledore alors que l'infirmiere revenait dans la piece.
-Ah, Albus! S'exclama t-elle. Je suis parvenue a la mettre au lit, ce fut difficile, je ne vous le cache pas! Elle pretend que tout va bien. D'une certaine maniere elle m'a beaucoup fait penser a vous, monsieur Potter! Ajouta t-elle en se tournant vers Harry. Aussi bornee!
-Presente t-elle des traces de coups, des bleus, des contusions? Demanda Dumbledore en se levant.
-Non, pas vraiment. D'une maniere generale, physiquement, elle va bien. Au premier abord, elle ne semble pas trop traumatisee, mais je crains que cela lui vienne d'ici a quelques jours.
-Nous aviserons a ce moment-la, Pompom, dit Dumbledore. Pourrais-je la voir quelques instants?"
Madame Pomfresh hocha la tete et alla ouvrir la porte au directeur, qui penetra dans la chambre suivi de Harry. Sirius, lui, resta assis sur son fauteuil et fit un brin de causette avec l'infirmiere.
Ginny etait allongee dans son lit, les couvertures remontees jusqu'a son nez et les yeux rives au plafond. Elle ne parut pas les entendre lorsqu'ils entrerent. Dumbledore s'approcha d'elle et la tira doucement de ses reveries. Il ne lui posa aucune question concernant ce qu'il s'etait passe. Il lui demanda simplement comment elle se sentait et la rassura sur le bien- etre de sa famille. Il lui dit que les cours avaient repris depuis quelques jours et que ses lecons lui seront apportees quand elle ira mieux. En outre, il lui promis qu'elle ne subirait aucun interrogatoire d'aucune sorte tant qu'elle ne serait pas prete a y repondre, ce qui lui valut un sourire reconnaissant en echange.
Le directeur resta peu de temps, mais avant de sortir, il informa les deux jeunes gens qu'il allait faire venir Ron. Harry et Ginny le regarderent s'evanouir derriere la porte tandis qu'un gros silence tombait sur eux. L'un et l'autre avait des milliers de questions a se poser, mais aucun n'osait parler le premier. Finalement, ils entamerent ensemble la conversation. Ginny invita Harry a s'assoir tandis qu'il lui demandait si elle allait mieux. Ils se regarderent brievement avant de sourire. La glace etait fendue, encore loin d'etre cassee, mais c'etait deja un bon debut.
Harry alla prendre une chaise et vint la poser pres du lit. "C'est bien de te voir, Ginny, dit-il en remontant machinalement ses lunettes sur son nez. Ron va etre fou de joie!
-Merci d'etre venu me chercher," repondit-elle en rougissant un peu. Elle se tut, mais Harry devinait qu'elle avait autre chose a dire. Elle semblait retissante a poursuivre et passa une main dans ses cheveux encore humides. "Est-ce qu'il manquait beaucoup de monde le soir de la rentree?
-Je ne sais pas trop, je ne suis arrive qu'hier," repondit Harry, heureux de ne pas avoir a mentir. Mais sa reponse sussita tout de meme d'autres questions. Il hesita a lui raconter ce qu'il s'etait passe de peur de l'inquieter plus qu'il ne fallait et accueillit l'arrivee de Ron avec un soulagement evident.
Une tete rousse avait apparue dans l'encadrement de la porte. "Harry, ca va?" Les deux adolescents devinerent que d'ou il etait, Ron ne voyait le lit ou se trouvait Ginny. Harry hocha la tete et l'invita a le rejoindre. "Ginny est la, dit-il simplement tandis que Ron equarquillait les yeux en voyant sa soeur. Il s'immobilisa, muet de surprise, la bouche beante. "C'est pas vrai! C'est pas vrai!" continuait-il de dire, ne parvenant pas a croire que sa petite soeur etait la devant lui, bien vivante.
Il s'elanca alors vers le lit et serra Ginny dans ses bras, si fort qu'elle en eut peine a respirer. Harry recula un peu, un sourire aux levres et la gorge nouee. Quand Ron lacha enfin Ginny, ses yeux brillaient de larmes, mais son visage resplendissait de bonheur. Il s'assit au bord du lit, ne la quittant pas du regard. Alors, tel un raz-de-maree, il l'assaillit de questions, n'attendant meme pas de reponses, reprenant a peine son souffle.
"Monsieur Weasley! S'ecria Madame Pomfresh en se precipitant dans la chambre. Je vous prierais de garder vos questions pour plus tard. Votre soeur a besoin de repos pour l'instant alors evitez de la fatiguer plus. Vous, monsieur Potter, je pense que vous pouvez sortir maintenant."
Harry se leva, resigne. Mais avant de partir, il fit un chose qui surpris les deux Weasleys. Il alla deposer un baiser furtif sur la joue de Ginny qui n'eut meme pas le temps d'en rougir. "Je suis content que tu sois de retour, murmura t-il. Reposes-toi bien." Sur ce, il quitta la piece, suivi de pres par l'infirmiere.
Il retrouva Sirius qui se trouvait encore dans la piece adjacente et tous deux sortirent ensemble de l'infirmerie, se sentant soudainement epuises par cette cavalcade a travers bois, mais heureux d'avoir ramenee la cadette des Weasleys saine et sauve, en lieu sur.
***Waow! Sept reviews pour un chapitre! J'en suis tres contente. Bon, c'est vrai que 73 reviews peuvent avoir l'air ridicules comparees a certaines histoires qui ont deux ou trois fois plus pour le meme nombre de chapitre, mais ca me fait vraiment tres plaisir.
Merci Bouboule26, Leo, Coco, Ryan, Pheniamon, Aurelie et Mimi pour m'avoir laisses un petit mot! A plus!***
